Chapitre 34
Alors que Drago lisait la lettre, la porte d'entrée claqua et le Serpentard leva les yeux sur Harry qui venait vers lui.
— Tu as mangé ? demanda le Gryffondor.
— Oui, oui, dit Drago en montrant le plateau à sa droite, sur le bureau d'Harry.
— Ça va mieux ?
— Oui, merci, dit le Serpentard. Tiens, une lettre d'Hermione... Elle te demande où tu es avec... machin.
Harry regarda Drago qui l'ignora puis il dit :
— Nulle part. T'as qu'à lui dire que je m'occuperais de son affaire quand j'aurais plus de temps... Entre toi et les cours, je n'ai pas une minute, mais dis-lui que je reste vigilant. Des nouvelles de tes parents ?
Malefoy secoua la tête puis entreprit de répondre à Hermione. Il donna la lettre à Moka, le hibou noir qui venait de revenir de chasse.
Après avoir reçu la lettre de Harry, signée de Malefoy, Hermione décida de se rendre à St-Mangouste. Il était trois heures de l'après-midi et elle fut ravie de voir Madame Malefoy assise dans un fauteuil près de la fenêtre de sa chambre. Elle avait été changée de chambre et elle était seule dans celle-ci.
— Bonjour, dit Hermione en entrant, un bouquet de roses noires à la main.
— Oh, bonjour, Miss Granger... dit Madame Malefoy en souriant.
Elle porta une main à son côté droit et fit une légère grimace qu'Hermione remarqua mais ne releva pas.
Narcissa avait été opérée voilà plusieurs jours et, bien qu'elle fasse de gros efforts pour se tenir assise, elle souffrait apparemment encore beaucoup. Plus de son poumon puisqu'on le lui avait enlevé faute de pouvoir le réparer, même avec la magie, mais de ses côtes et de sa hanche qui, malgré la magie, mettraient du temps à se soigner.
Hermione déposa le bouquet dans un vase vide qu'elle alla remplir d'eau à la salle de bains.
— Comment allez-vous aujourd'hui ? demanda-t-elle depuis la petite pièce.
— Un peu mieux, dit Madame Malefoy.
— L'absence de votre poumon vous gêne-t-il ?
— Non, dit Narcissa. Non, c'est étrange mais je ne sens pas la différence... Et puis, les médecins m'ont dit qu'ils pourraient m'en donner un neuf d'ici quelques temps...
— Ah, bien ! Et quand rentrez-vous chez vous ?
— Je ne sais pas... Pas avant quelques jours je pense, dit Madame Malefoy. Grâce à la magie ils ont pu arranger mes côtes et ma hanche mais c'est encore douloureux quand je respire, pour les côtes et Steller dit que je devrais utiliser une canne pour me déplacer dorénavant...
— Je suis désolée...
Hermione revint dans la chambre et déposa le vase sur un meuble.
— Et vous, demanda alors Narcissa. Comment allez-vous ?
— Oui, oui, dit Hermione, comprenant l'allusion au bébé. Tout va bien. Comment va Monsieur Malefoy ?
Narcissa haussa un sourcil. La jeune femme qu'elle avait devant elle, avait été la maitresse de son mari et elle était enceinte de lui, mais elle s'obstinait à l'appeler par son titre.
— Hélas... soupira alors Narcissa en regardant par la fenêtre. On m'a demandé si je voulais aller le voir, il n'y a pas dix minutes, mais j'ai refusé... J'ai peur de ne pas supporter de le voir... dans cet état.
— Oui, j'imagine...
Un silence s'installa et Narcissa tourna la tête vers la fenêtre.
— Bien, je dois vous laisser à présent... dit alors Hermione. Alexandre va bientôt rentrer et je dois encore faire des courses sur le Chemin de Traverse...
— Oui, bien sûr, dit Madame Malefoy. Au fait, miss Granger...
— Oui ?
Hermione hissa son sac à main sur son épaule.
— Où en êtes-vous avec cette histoire ? demanda la femme blonde.
— Le pendentif ?
— Oui...
— J'ai une piste, mais cela concerne Harry, enfin l'un de ses anciens amis et il veut s'en charger personnellement et il a catégoriquement refusé que Drago ou moi-même l'accompagnons.
— Est-ce risqué ?
— Plutôt oui, dit Hermione en faisant une légère grimace. La personne à qui appartient ce pendentif est l'ex petit-ami d'Harry, le dernier qu'il a eu avant Drago...
— Ah ? dit Madame Malefoy, intéressée. Nous le connaissons, en tant que sorcier ?
— Non. Et je ne peux malheureusement pas vous raconter cette histoire, c'est une affaire privée qui concerne Harry et dont il a eu du mal à se sortir. Si vous voulez en savoir d'avantage, posez-lui directement la question, on ne sait jamais.
— Il ne voudra jamais... Enfin bon ! Passez une bonne fin de journée, Miss Granger... Et ne vous en faites pas, je vais bien.
Hermione esquissa un sourire puis quitta la chambre. Elle n'était pas restée très longtemps, à peine vingt minutes, et encore, mais elles n'avaient rien de spécial à se dire, toutes les deux, elle venait juste la voir histoire de montrer qu'elle n'était pas toute seule. Après tout, aucun membre de la famille Malefoy, aucun ancien Mangemort, aucun voisin n'était venu voir les Malefoy à l'hôpital... Seuls Hermione et Drago venaient régulièrement depuis une semaine et c'était très triste de voir qu'une aussi puissante famille n'avait, au final, personne pour venir les soutenir quand un malheur arrivait.
En partant, Hermione décida d'aller voir Lucius, dans une autre aile de l'hôpital. L'infirmière qui le veillait la journée la laissa seule avec lui, le temps d'aller se chercher un café, connaissant la jeune femme.
— Bonjour, Monsieur Malefoy, dit Hermione en entrant dans la pièce assombrie par les rideaux tirés. Comment allez-vous, aujourd'hui ? Nous sommes dimanche et vous êtes ici depuis une semaine...
Évidemment, elle n'eut pas réponse.
— Votre femme va bien Lucius, reprit-elle.
Hermione s'approcha du lit. Elle observa le visage encore tuméfié de l'homme blond, sa minerve et son bras dans le plâtre. Il avait également de nombreuses autres fractures ou fêlures et un traumatisme crânien qui avait obligé les Medicomages à le plonger dans un coma artificiel.
Ils avaient bon espoir de l'en sortir un jour, mais pour le moment, ses examens restaient mauvais et même s'ils assuraient pouvoir le réveiller un jour, Lucius allait devoir encore se battre longuement pour que ses blessures guérissent.
Hermione quitta St-Mangouste un peu bouleversée. Le père de son bébé était dans le coma et la femme de celui-ci la battait froid... Heureusement, elle avait Alexandre, et elle se dépêcha d'aller faire ses courses pour être là quand il rentrerait de sa journée Golf avec les collègues du bureau...
À Poudlard, cependant, loin des humeurs de Drago, Harry se tenait au beau milieu d'une clairière, sous sa forme Animagi. Quitte à se promener dans les bois, il avait décidé de commencer à chercher des traces du loup-garou femelle que Rogue avait découvert une fois.
Baissant le nez, Harry renifla une touffe d'herbe puis releva la tête et éternua. Les herbivores n'aimaient pas spécialement l'odeur du sang, et encore moi de l'un des leurs...
Des Sombrals sont passés par-là... songea le Gryffondor en tombant sur une belle empreinte de Sombral profondément marquée dans le sol rendu meuble par la pluie de la nuit dernière. Ou peut-être Rogue...
Il leva la tête vers le ciel et un corbeau passa au-dessus de la clairière en croassant. Quand il regarda de nouveau devant lui, il eut un choc et il recula d'un pas en mettant ses redoutables bois en avant.
Un Centaure blanc se tenait devant lui, au beau milieu de la clairière, les bras croisés sur son torse diaphane, encore plus blanc que la peau de Drago. Il faisait tâche, il fallait bien l'avouer, dans le sombre de ces bois et Harry, méfiant, redevint humain. Sa transformation ne perturba même pas la créature.
— Qui es-tu ? Tu n'appartiens pas au clan de Magorian... dit alors Harry.
L'animal mi-homme mi-cheval ne répondit pas et fit un pas en avant. Harry ne bougea pas et son regard se fixa sur les énormes sabots du Centaure. L'un d'eux écrasa une feuille sèche qui crissa et Harry réprima un frisson.
— Ne bouge plus, dit Harry en tirant sa baguette. Je te préviens, je n'hésiterais pas à te faire du mal si tu m'attaques !
— Tu ne le pourras pas, dit alors le Centaure d'une voix douce mais désagréable à l'oreille, un peu comme celle de Rogue.
— Ah bon ? Et pourquoi donc ? Te crois-tu protégé des sorts ? dit Harry avec un sourire. A la réflexion, je crois savoir à qui tu appartiens ... C'est ce chien de Stefan qui est ton maître, c'est cela ? Répond !
Le Centaure décroisa les bras et posa ses mains sur ses hanches.
— Quelle vulgarité... soupira-t-il. Et oui, c'est cela... Comment l'as-tu deviné ?
— Tes mots ont la même intonation que les siens, cracha Harry. Comme quoi, l'idiotie déteint, même sur les animaux domestiques !
Le Centaure grogna alors sourdement. Il se pencha en avant, tout près du visage d'Harry qui n'eut même pas un mouvement de recul.
— Mon maître veut te voir et il m'envoie te chercher... souffla-t-il. Un conseil, coopères.
— Sinon ?
— Sinon...
Le Centaure se redressa et regarda ses ongles.
— Sinon, il se pourrait bien qu'un des autres « animaux domestiques » de mon maître, n'aille s'occuper de ton petit-ami...
Il jeta un regard à Harry qui serra les mâchoires. Il jeta un coup d'œil vers Poudlard puis souffla par le nez, furieux.
— Très bien... Où est-il ? dit-il alors.
— Grimpe et tu verras...
Le Centaure présenta alors sa croupe à Harry y grimpa laborieusement. Les Centaures n'étaient pas adaptés pour être chevauchés, mais dans un cas exceptionnel, cela évitait de se faire distancer ou marcher dessus...
— Accroche-toi, dit alors le Centaure.
Il se cabra puis se lança au galop, zigzaguant agilement entre les gros fûts des arbres de la Forêt qui devenait de plus en plus sombre à chaque foulée. Harry ferma les yeux, agrippé à la taille de la créature. Chevaucher un Centaure n'était pas comme chevaucher un cheval ni même un Hippogriffe ! C'était même tout le contraire !
Soudain, le Centaure sauta un énorme tronc couché et recouvert de mousse puis fit un virage à angle droit sans même ralentir derrière un gros buisson épineux pour ensuite repartir au triple galop entre les arbres.
Harry se cramponnait de toutes ses forces. Il commençait sérieusement à avoir mal au cœur et, alors qu'il se disait qu'il allait inévitablement finir à l'hôpital, le Centaure s'arrêta soudain dans un solide dérapage et Harry, surpris, perdit sa poigne et s'envola. Il tomba lourdement dans les feuilles et se releva aussitôt en tirant sa baguette magique.
— Où sommes-nous ? demanda-t-il tandis que le Centaure marchait tranquillement en direction d'une immense maison au toit de chaume. Répond !
— Nous sommes chez mon maître, répondit le Centaure calmement. Sana ! hurla-t-il soudain. Montre-toi, sac à puces !
Harry rentra la tête dans les épaules et regarda autour de lui. Un loup apparu alors à la droite de la maison, et il regarda les nouveaux venus de travers.
— Bienvenue Adorian... Nous ne t'attendions plus, dit-il.
À peine surpris que le loup sache parler, Harry serra ses doigts sur sa baguette. L'animal gronda dans sa direction. Le Centaure inclina croisa alors les bras.
— Suis Sana, dit-il. Elle te conduira jusqu'à ton ami...
— Ce n'est pas mon ami ! répliqua aussitôt Harry. Et si j'ai l'occasion de le tuer, je le ferais !
Le Centaure ricana puis s'éloigna et disparut derrière la maison.
— Suis-moi... dit alors la louve d'une voix douce et suave.
Harry la regarda durement puis la suivit derrière la maison en branches et paille qui se fondait dans la végétation luxuriante des environs. S'il était passé devant en temps normaux, Harry ne l'aurait jamais vue.
— Le Maître est là-bas... dit soudain la louve.
Harry leva les yeux et il vit une silhouette claire assise sur une chaise, à une dizaine de mètres de lui environ.
Le Gryffondor sentit un gros poids lui tomber dans l'estomac et sa fureur redoubla. Des souvenirs remontèrent également et les doigts d'Harry se resserrèrent autour de sa baguette qui lança des étincelles rouges.
— Si tu tentes quoi que ce soit contre le maître, dit la louve. Argos attaquera ton petit-ami...
— Argos ? Qui est-ce ?
— C'est un corbeau, dit la louve. En ce moment, il tourne autour de chez toi et si jamais tu essaies de faire du mal au Maître, il s'en prendra à ton ami alors range ta baguette.
Harry regarda la louve puis il leva les yeux sur Stefan qui ne semblait pas l'avoir remarqué. Il soupira puis rentra sa baguette dans sa manche et la louve se détourna.
— Adorian et moi ne sommes pas loin. Au moindre problème, nous accourrons. Tu es prévenu, dit-elle en montrant les dents.
Harry la regarda partir puis il pivota vers l'homme qui se tenait dos à lui, un peu loin, en train de préparer quelque chose dans un grand chaudron. Quand il pivota et qu'il remarqua Harry, il eut un mouvement de surprise puis il se reprit et Harry serra les mâchoires.
Revoir cet homme qui lui avait tant de mal, si peu d'années auparavant... Cela lui donnait juste envie de sauter par-dessus la table et de le choper au cou et de serrer, serrer, serrer !
Se reprenant, le Gryffondor fouilla dans sa poche et en sortit le collier en or.
— Tiens, dit-il en le lançant le pendentif sur la plaque de bois qui le séparait de l'autre garçon. Ton Centaure a oublié cela après avoir attaqué les parents de mon petit-ami...
Stefan regarda l'objet doré puis regarda de nouveau Harry.
— Harry... Je suis si content de te revoir...
Harry découvrit alors avec horreur que l'œil droit du garçon avait été remplacé par un œil de verre, ce qui le faisait plus large que le gauche mais pas autant que Maugrey.
— Tu as accepté de venir... reprit-t-il. Tu sais depuis quand que...
— C'est Hermione qui a fait le rapprochement entre ce collier et toi ! répliqua le brun. Et si je suis là aujourd'hui malgré tout le mal que tu m'as fait, c'est pour venger les parents de Drago ! Et pour ça, je vais tuer, Stefan !
— Tu ne pourras pas le faire, dit Stefan en prenant le pendentif.
D'un geste, il le fit disparaître puis il se dirigea vers un meuble bas et en sortit un verre et une bouteille.
— Je ne t'en propose pas... dit-il.
Harry serra les poings. Il ignorait ce qui le retenait de sauter à la gorge de ce type.
— Pourquoi tu es ici ?
— Je te l'ai dit ! Tu as lancé tes animaux domestiques sur les Malefoy ! Tu vas payer, Stefan ! J'aurais dû te tuer à l'époque et je regrette de ne pas avoir eu la force de le faire !
— Tu ne l'aurais pas fait...
— Oh arrête ! dit soudain Harry. J'en ai assez de t'entendre me répondre avec ce ton blasé ! Pourquoi tu es là ! Depuis quand ? Et pourquoi tu t'en prends à Drago ?!
Stefan pinça la bouche. Il regarda le fond de son verre puis le posa sur le meuble et baissa le nez. Il s'approcha alors d'Harry qui recula d'un pas.
— N'approche pas...
— Aller, Harry... Je sais que tu ne m'as pas oublié... On a passé beaucoup de temps ensemble... Tu te souviens de nous ?
Harry recula encore et sentit une table dans son dos. Stefan leva alors la main et lui caressa la joue.
— Ne me touche pas, siffla-t-il en repoussant violemment la main. Comment ose-tu porter la main sur moi après ce que tu m'as fait subir !?
Harry le repoussa puis s'éloigna vivement, dégoûté et furieux.
— J'étais soul... rappela Stefan en reprenant son aplomb. Tu ne peux pas...
— Soul ou pas, tu m'as battu, tu m'as violé, tu m'as humilié au plus profond de moi-même ! Comment pourrais un jour te pardonner autrement qu'en t'enlevant la vie ? Dis-le-moi ! Dis-le-moi !
Harry refoula ses larmes, des larmes de fureur, et tira sa baguette magique.
— Je vais te tuer ! Je vais te tuer, tu entends ?!
— Sana et Adorian ne sont pas loin... Si tu tentes quelque chose contre moi...
— La ferme ! s'exclama Harry. Tais-toi ! Je vais te tuer et ce n'est pas un simple loup et un centaure qui vont m'en empêcher !
— Crois-tu vraiment que je n'ai que deux animaux autour de moi ? J'ai des dizaines d'animaux sous mes ordres ! D'un simple claquement de doigts et ils accourent ! s'exclama alors Stefan en ouvrant les bras.
Et il claqua des doigts. Harry vit alors apparaître derrière Stefan un dragon, un vrai dragon mais pas très grand, deux mètres de haut tout au plus. Au-dessus de l'épaule gauche du dragon qui était un Noir des Hébrides, Harry vit apparaître un vautour et une chauve-souris géante. Il se tourna ensuite sur sa droite et Adorian et Sana s'avancèrent, l'air menaçant. A côté d'Adorian se tenait un autre Centaure, plus petit et au pelage gris cendre. C'était une femme mais elle semblait aussi mauvaise qu'Adorian de qui elle était sûrement la compagne. Derrière les jambes de la femme Centaure, une louve d'un autre genre apparut, grondant sur Harry. Le brun haussa les sourcils en reconnaissant une femelle loup-garou. Celle-ci croisa son regard un instant puis recula derrière la femme Centaure.
— Tu vois... dit alors Stefan. Un mot de trop et tu es mort.
— Tu ne me tueras pas si facilement, dit Harry. Voldemort a essayé et il n'y est pas arrivé, tu crois vraiment que toi tu pourras ?
Harry esquissa un sourire et Stefan serra les mâchoires. Sana s'approcha alors en grognant et Harry pointa sa baguette sur elle.
— Avance, et tu es morte ! siffla-t-il.
La louve coucha ses oreilles et jeta un regard vers Stefan puis elle recula.
— Pourquoi ? demanda alors Harry.
— Pourquoi quoi, Harry ? demanda Stefan en faisant un geste du bras.
Les animaux reculèrent en restant à proximité, et Stefan reprit :
— Pourquoi ai-je lancé Adorian sur les parents de ton petit-ami ? C'est cela que tu veux savoir ?
Harry ne répondit pas et croisa les bras. Stefan dit :
— C'est pourtant simple non ?
Harry comprit alors et il dit :
— Tu es jaloux ? Jaloux de Drago ?
Stefan eut un rire.
— Oui Harry ! Oui je suis jaloux que ce garçon si quelconque ai pris ma place dans ton cœur ! La place qui m'était réservée !
Il se cogna le torse et Harry recula d'un pas, surpris.
— Cette place ne t'était pas réservée ! dit-il alors avec fougue. Tu l'as occupée pendant quelques temps mais c'est tout ! Je ne suis pas un objet que l'on s'approprie ! Moi seul décide de mon avenir et cet avenir, je veux le passer avec Drago, point final ! Tu n'as jamais été qu'une page dans le grand livre de ma vie ! Drago, lui, est tout un chapitre ! Nous allons avoir un enfant et tu n'es plus rien pour moi ! Je vais te tuer et je vais me libérer de ce passé qui me hante encore !
Sur ce, il se lança en avant et enfonça sa baguette sous le menton de Stefan qui releva la tête. Il se mit alors à rire.
— Tue-moi ! Vas-y ! Je suis sûr que tu en meures d'envie ! ricana-t-il. Allez, vas-y, venge-toi de ce que t'ai fait subir alors que j'étais soul !
Harry ne bougea cependant pas mais sa baguette vibrait légèrement, signe que la patience du Gryffondor commençait à atteindre la limite à ne pas dépasser.
— Oui, j'en meure d'envie, dit Harry. Je veux me venger de toi ! Tu m'as blessé dans mon amour propre et physiquement ! J'ai mis des mois à m'en remettre ! À présent, j'ai trouvé Drago, je l'aime et c'est réciproque. Je t'avais oublié Stefan, j'avais réussi à oublier jusqu'aux bons moments qu'on avait passés ensemble mais non, il a fallu que tu reviennes avec tes gros sabots et tu gâches le semblant de bonheur que j'avais réussi à reconstruire avec Drago !
— Alors tu me hais autant que ça ?
— Je te méprise plus que tout ! Cependant...
Un silence s'installa et Stefan baissa les yeux sur le Gryffondor.
— Cependant ? demanda-t-il.
Harry baissa soudain sa baguette puis il dit :
— Je ne vais pas te tuer.
Stefan se redressa, surpris.
— Pourquoi, Harry ? Si tu en a envie, tue-moi et comme ça tu seras tranquille, libéré de mon souvenir ! s'exclama-t-il.
— Je ne vais pas te tuer mais ça sera tout comme.
Stefan fronça les sourcils.
— Tu vas me suivre au château et je demanderai à Rogue une potion tue-sorcier. Tu perdras tes pouvoirs, tous, et tu iras vive chez les Moldus, mais tu auras tous tes souvenirs, tout le mal que tu m'as fait ! Et j'espère que c'est ça qui te tuera !
Stefan blêmit brusquement et regarda autour de lui.
— Tu ne peux pas fuir, dit Harry.
— La forêt est à moi ! s'exclama Stefan, soudain hystérique. Les animaux m'obéissent !
Sana, Adorian et les autres animaux fient un en avant et Harry regarda la louve. Elle coucha les oreilles en grognant sourdement.
— Je sais que cet acte n'est pas digne d'un sorcier, reprit alors Harry. Mais, même si je te méprise au plus haut point, toi et moi sommes avons été liés et c'est ce foutu lien qui me retient de te lancer un Avada Kedavra ! Grâce à Drago, la partie que tu as allégrement détruite est en train d'être reconstruite et je ne veux pas de nouveau subir le même calvaire ! Je ne veux pas craindre de te croiser sur le Chemin de Traverse un jour !
— Alors, tue-moi !
Harry regarda Stefan et pinça la bouche.
— Oui, je vais te tuer, dit-il. Mais tu continueras à vivre comme un Moldu, tu vas souffrir de ne plus pouvoir te servir de la magie, tu vas souffrir en repensant à moi comme moi j'ai souffert chaque fois que je pensais malencontreusement à toi !
Stefan serra les lèvres et se mit à remuer nerveusement.
— Alors c'est ça que tu veux ? demanda-t-il. Tu veux que je passe le reste de ma vie à me souvenir d'une malheureuse beuverie !
Harry ferma les yeux. Il ne pouvait pas en supporter plus. Il tira sa baguette magique et stupéfixa Stefan qui, dans un air surpris, tomba face contre terre dans un bruit sourd. Le Gryffondor se tourna ensuite vers les animaux rassemblés autour de lui. Sans avait bondit en avant mais son saut avait été stoppé par Adorian qui l'avait saisie par la queue. Elle s'était donc aplatie au sol et quand elle se releva, son regard croisa celui de Harry.
— Partez, dit alors le Gryffondor. Rejoignez vos meutes et ne revenez pas !
— Nous n'avons pas de meute, répondit Adorian. C'est eux, notre meute...
— Alors allez-vous-en, tous ensemble, et n'approchez plus jamais de Poudlard !
Il se détourna un instant, observa Stefan couché sur le sol, immobile, et serra les poings.
— Une dernière chose, dit-il. Désignez-moi la bête qui a attaqué les Malefoy, la semaine dernière.
Le brun pivota et regarda Adorian. Il sut immédiatement que c'était lui. Le Centaure détourna aussitôt la tête et croisa les bras. Sana observa la scène puis soudain, tourna l'échine et disparut dans les ombres. Un a un, les autres animaux la suivirent, sauf la femelle Centaure.
— Toi, dit alors Harry.
— Moi ? demanda la Centaure.
— Non... Le loup-garou qui se cache dans tes jambes...
La femelle Centaure se décala et la louve s'approcha, accroupie.
— Tu peux te transformer en dehors des pleines lunes ?
— C'est... C'est le m... Stefan qui...
Harry leva une main et se retourna vers Stefan qu'il souleva d'un sortilège.
— Adorian, toi et ta femelle, trouvez le clan de Magorian et dites-lui que vous venez de ma part, il vous accueillera.
Adorian baissa le nez et sa femelle posa une main sur son épaule puis le poussa doucement et ils s'éloignèrent. Harry regarda ensuite la femelle loup-garou.
— Venez avec moi au château, dit-il. Mon parrain est un loup-garou, il vous aidera.
La jeune femelle baissa le nez. Elle se releva alors et redevint humaine dans de douloureux craquements d'os. Harry tourna les yeux quand elle alla chercher une couverture pour s'en couvrir.
— Allons-y, dit ensuite Harry. Rentrons à la maison...
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