Chapitre 33

— Drago ! s'exclama Harry. Arrête de tourner en rond par Merlin ! Tu me fiches le tournis !

Drago se figea. Rares étaient les éclats de voix de Harry mais quand les nerfs du Gryffondor en avaient assez, l'entourage du brun était rapidement au courant.

— Je sais bien que l'état de tes parents te préoccupe, dit Harry en se levant. Mais ce n'est pas en m'usant le plancher que tu les vengeras, si toutefois il y a de quoi les venger, ce qui n'est pas sûr du tout.

— Je ne veux pas les venger, Merlin merci, ils ne sont pas morts ! répondit Drago. Je veux juste retrouver l'animal qui s'est jeté sur eux, c'est tout !

Harry serra les poings. Depuis que le couple Malefoy avait été amené à St-Mangouste et que l'info était parue dans le journal, leur fils se rendait à leur chevet tous les jours mais dès qu'il rentrait à Poudlard, il affichait une anxiété sans pareil.

Une semaine s'était écoulée et personne n'avait de nouvelles sur le prétendu agresseur du couple, comme s'ils avaient soit tout mis en scène, soit rêvé. Deux choses que Malefoy Junior refusait de croire, juste à voir l'état de son père, toujours dans le coma...

Ce matin-là, cependant, Hermione décida d'aller montrer sa trouvaille à Harry. Pendant toute la semaine, elle avait gardé ce médaillon dans la poche de son manteau, incapable de se décider. Ce collier, elle l'avait vu des dizaines de fois sur plusieurs animaux par le passé, et aujourd'hui, elle se refusait à croire que le passé refaisait surface. Surtout ce passé en particulier...

Mais elle n'avait pas le choix. Le père de son fils était dans le coma et s'il mourrait, elle ne se le pardonnerait pas, même s'ils avaient tout orchestré pour qu'Alexandre se croit le père du bébé jusqu'à ce celui-ci soit en âge de comprendre...

Plantée devant le portail de Poudlard, Hermione était mal à l'aise. Le Gryffon de la serrure la fit sursauter quand il lui demanda si elle voulait entrer ou pas, et quand elle franchit le portail, elle inspira un bon coup et se dirigea droit sur les grandes portes ouvertes.

Etant un professeur reconnu de l'école, elle n'eut aucun mal à entrer et à monter dans les étages. Si elle avait été étrangère au corps enseignant, un parent, par exemple, le château aurait immédiatement avertit Dumbledore et elle aurait été contrainte, par magie, à rester sur le perron.

La montée fut plus longue que dans ses souvenirs et quand elle arriva au pied de la tour de Harry, le souffle court, elle dû s'arrêter pour faire une pause. Elle invoqua un verre d'eau dans la foulée et attendit que ses jambes récupèrent avant d'attaquer les deux escaliers en colimaçon qui permettaient de rejoindre l'appartement du Gryffondor.

Il lui fallut une bonne dizaine de minutes pour monter, cependant, et là encore, une fois en haut, elle dû faire une pause, et elle maudit solidement d'avoir eu un jour de tendres sentiments pour un homme et que cela se soit terminé en grossesse !

Harry entendit frapper contre sa porte alors qu'il était dans sa chambre, en train de lire. Pour une fois, il avait un peu de temps, et Drago était dans sa propre chambre, à faire quelque chose que le brun ignorait et ne voulait de toute façon pas savoir car son compagnon l'agaçait au plus haut point depuis une semaine.

Descendant, Harry fut surpris de trouver Hermione sur son seuil et il la fit entrer aussitôt.

— Qu'est-ce qui t'amène ? Tu n'as pas envoyé un hibou, si ?

— Non, il fallait ? Je te dérange, peut-être ? demanda la Gryffondor.

— Non, non, pas du tout, c'est juste que d'habitude, tu préviens que tu vas venir...

Hermione opina et s'assit dans le canapé en soupirant. Harry esquissa un sourire.

— Il fallait me faire appeler, dit-il. Ça t'aurait évité les escaliers...

— Bah ! Je suis enceinte, pas mourante ! répliqua la brune en souriant.

Harry rigola et lui proposa du jus de citrouille. Hermione accepta et, après sa première gorgée, elle reposa le verre sur la table basse.

— Je suis venue te parler d'un truc que j'ai trouvé en allant au Manoir Malefoy, dit-elle en fouillant dans la poche de son manteau.

— C'est à dire ? demanda Harry. Les Aurors ont cherché partout, ils n'ont rien trouvé...

— Moi si. J'y étais pour voir s'ils n'avaient pas manqué quelque chose, juste comme ça, et alors que j'allais repartir, j'ai vu un truc briller près d'une clôture. Quand je me penchée pour voir ce que c'était, j'ai...

Hermione se tut alors et se mordit la lèvre inférieure.

— J'ai trouvé ça, acheva-t-elle alors.

Elle tira de sa poche le pendentif et le déposa sur la table basse entre eux. Harry baissa les yeux sur l'objet et soudain, il se redressa.

— Ce n'est pas vrai... dit-il.

— Tu reconnais ce collier ? demanda alors la Gryffondor, bien que sûre de la réponse.

— Je croyais m'en être débarrassé... dit Harry en regardant Hermione. Mais où l'as-tu trouvé ?

— Précisément là où les Malefoy se sont fait agresser, dit Hermione en prenant le pendentif. Il était dans les herbes, emmêlé avec du foin, tout contre le poteau de la clôture...

Harry ferma les yeux et secoua la tête.

— Ce n'est pas possible, dit-il. Il a dû avoir vent de ma liaison avec Drago, il...

— Vent ou pas, dit Hermione en rangeant le pendentif dans sa poche. Il est dans les parages et ce n'est pas bon, Harry. Après ce qu'il t'a fait, il ne doit pas revenir ! Je croyais avoir été claire sur le sujet, la dernière fois ! Je vais le retrouver et lui faire savoir que...

Elle se leva alors et Harry la saisit par le poignet.

— Non, Mione. C'est à moi d'y aller... dit-il.

— Tu sais ce que tu risques en y allant seul... dit Hermione en secouant la tête. Je veux venir avec toi, juste au cas où.

— Sûrement pas ! dit Harry, peut-être un peu sèchement.

Hermione fit un pas en arrière et Harry soupira.

— Excuse-moi. Je ne veux pas que tu y ailles, Hermione, dit-il. Il risque de vouloir se venger de ce que tu lui as fait à l'époque... Je veux que tu restes ici, avec Drago et que tu...

— Et pourquoi devrais-je rester ici ? demanda alors Drago en descendant de l'étage.

Hermione et Harry pivotèrent.

— Salut Drago, dit la jeune femme.

— Salut... Alors Harry ? ajouta-t-il en se tournant vers le Gryffondor. Pourquoi devrais-je rester ici ? Qu'est-ce que tu fais ici, Granger, d'ailleurs ?

Harry baissa le regard, non pas dans une attitude coupable, mais plutôt pour réfléchir et une poignée de secondes s'écoulèrent avant que Drago ne réitère sa question.

— Harry ?

Le brun le regarda du coin de l'œil puis soupira.

— Très bien, dit Harry. Tu te souviens de Stefan ?

— Ton ex ? dit Malefoy en plissant les yeux. Celui qui t'a blessé à l'époque ?

— Lui-même, dit Harry.

Il soupira puis dit :

— Vas-y Hermione, je te laisse lui expliquer...

— Hermione ? demanda alors Drago, étonné. Qu'est-ce qui se passe, vous avez l'air bien sérieux, tous les deux...

— Assied-toi, Drago, dit Hermione en retournant prendre place dans un fauteuil. Je vais t'expliquer...

— Je vais me promener, dit Harry. J'ai besoin... d'encaisser.

Hermione et Malefoy restèrent silencieux et Harry quitta la tour. Les deux autres s'installèrent alors et Hermione entreprit de répéter à Malefoy ce qu'elle avait raconté à Harry quelques minutes plus tôt.

De son côté, Harry descendit rapidement de la Tour, traversa une bonne moitié du Château et enfin arriva dans le hall. Il était encore vide, l'intercours venant de se terminer mais pourtant, il n'était pas si vide que ça.

— Potter ! s'exclama la voix de Rogue en provenance des cachots.

Harry s'arrêta et se retourna pour regarder venir Rogue puis il dit quand l'homme au teint blafard fut à quelques mètres de lui :

— Oui, professeur Rogue ?

— Où vous allez ?

— Cela ne vous regarde pas, professeur, dit Harry sur un ton un peu sec.

— Sur un autre ton, Potter, dit Rogue en s'arrêtant devant le Gryffondor et en croisant les bras.

— Désolé... Je suis un peu tendu, en ce moment.

— Hm. Vous alliez dans le Forêt ? demanda Rogue sur un ton un peu plus calme.

— Oui, dit Harry en regardant la porte avec envie. Pourquoi ?

— Pour rien...

— Professeur...

— Très bien, dit Rogue. Faites attention dans la Forêt...

— Pourquoi donc ?

— Cette nuit, j'ai croisé un animal fou, dit Rogue. Il a cherché à se battre avec un des Sombrals de mon clan mais je l'en ai dissuadé...

— Quel genre d'animal est-ce ? demanda Harry.

— Un Centaure, dit Rogue.

— Mais la Forêt est pleine de Centaures ! dit Harry. Pour l'un d'eux chercherait des noises avec un Sombral ?

— Des Centaures oui, mais pas des Centaures blancs, dit Rogue. Je n'ai encore jamais vu un Centaure blanc...

— Blanc ? Hm, je n'en ai encore jamais vu un non plus... avoua Harry. Bien... Je ferais attention, merci, Monsieur.

Rogue opina et Harry quitta le château et se dirigea vers la Forêt Interdite. Il se transforma sans même s'arrêter puis le cerf gris aux grands yeux verts s'engouffra dans la Forêt Interdite sous le regard de Rogue qui, même s'il ne l'avait pas dit en détournant habilement ses pensées, s'inquiétait quand même pour Harry qu'il savait casse-cou...

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