Chapitre 32

Tout en regardant couler le café, elle songea à Malefoy. La semaine passée, il lui avait annoncé attendre un bébé, et elle avait été contente pour lui-même si Harry ne semblait pas aussi enthousiaste qu'il devrait l'être.

Et c'est normal, c'est un peu comme Alexandre, songea la jeune femme. Ce n'est pas son enfant...

La Gryffondor soupira mais quand Alexandre entra dans la cuisine, habillé pour le travail et en train de nouer une cravate, il s'étonna de la mine un peu renfrognée de sa compagne.

— Tu as l'air... peinée. Tout va bien ?

— Oui, ne t'en fais pas, tout va bien, dit Hermione en faisant sauter le bacon dans la poêle. Juste un peu de stress, c'est tout...

Elle lui sourit puis elle fit glisser les deux tranches de bacon dans l'assiette de son compagnon, qui les engloutit avec ses œufs tout en lisant le Times. Hermione s'assit en face de lui et elle déplia la Gazette qu'un hibou lui avait apportée quelques minutes plus tôt. Elle eut soudain un hoquet de surprise et elle se leva brusquement, bousculant la table.

— Chérie ! s'exclama Alexandre en bondissant à son tour pour éviter son café brulant qui avait sauté hors de la tasse. Mais qu'est-ce qui t'arrive ?!

— Je suis désolé Alex, mais je dois vite me rendre chez les Malefoy ! dit la jeune femme en quittant la cuisine.

— Hein ? dit Alexandre, soudain calmé. Mais pourquoi donc ?

— Lit !

Et elle lui jeta le journal sorcier puis alla chercher sa baguette magique qu'elle rangeait dans un plumier sur le bureau dans la salle à manger quand elle ne s'en servait pas.

Alexandre déplia le journal et regarda la première page du journal en s'efforçant de ne pas trop s'extasier devant les images mouvantes.

— « un couple agressé sur sa propriété » lut-il. « Hier soir vers minuit, un couple d'aristocrates a été attaqué alors qu'ils rentraient chez eux après une balade nocturne à cheval... blablabla... La femme âgée d'une quarantaine d'années a été grièvement blessée au côté droit et son époux est dans un état critique. Le couple, qui n'est autre que le couple Malefoy, aurait été victime d'un animal sauvage particulièrement agressif. Personne ne sait quelle sorte d'animal cela pourrait être mais les deux Aurors qui ont été dépêchés sur place pour enquêter pensent à un loup-garou, un centaure ou un animal exclusivement nocturne. Les deux chevaux ont été retrouvés plus loin, terrorisés mais sains et saufs, quant à l'animal, il n'a pas été retrouvé à ce jour... »

Alexandre soupira puis plia le journal. Hermione reparut dans l'entrée en s'enroulant dans sa cape.

— Mione... dit-il. Ils parlent d'un loup-garou là-dedans...

Il agita le journal, un air contrarié sur le visage.

— Je sais, Alexandre, je sais, dit Hermione. Je serais très prudente, tu as ma parole. Les loups-garous ne sortent pas la journée, les centaures non plus, quant...

Elle secoua la tête et soupira.

— Je veux que tu sois rentrée à la maison avant moi ce soir, c'est compris ? dit alors Alexandre. Je ne veux pas rentrer et ne pas te voir ici, parce que je n'ai aucun moyen de te contacter.

— D'accord, dit Hermione. Ne t'en fais pas.

Elle embrassa ensuite le jeune homme puis elle s'approcha d'un grand miroir de plain-pied et agita sa baguette devant la vitre.

— St-Mangouste.

La vitre se mit à onduler et bientôt, à la place du reflet d'Hermione, le hall de St-Mangouste apparut. Alexandre regarda la jeune femme enjamber le cadre du miroir et traverser la vite. Il la regarda de l'autre côté et quand elle lui fit un sourire et un signe de la main, il pinça la bouche. Le miroir redevint miroir et le jeune homme soupira.

— Je suis Miss Granger, professeur assistant de métamorphose à Poudlard... Je souhaite voir le couple Malefoy, s'il vous plait...

— Monsieur Malefoy n'est pas encore visible pour l'instant, répondit une vieille sorcière aux chevaux gris tirés en chignon. Quant à Madame, elle ne veut pas de visites...

— Bon... Y a-t-il un endroit où attendre confortablement ici ? demanda-t-elle ensuite. J'imagine que leur fils va venir les voir, je vais donc l'attendre, mais je dois m'asseoir...

La vieille femme grimaça puis indiqua à Hermione des fauteuils en plastique un peu plus loin dans l'entrée. La jeune femme la remercia et alla s'y installer.

Cependant, à Poudlard, c'était le branle-bas de combat dans la Tour Sud : Drago venait de voir l'article dans le journal. Telle une véritable tornade, il rassembla ses affaires et quitta la tour sous les yeux ébahis d'Harry, Rogue et Lupin qui avaient rappliqué dès qu'ils avaient eu le journal entre les mains.

— Drago ! s'exclama Harry en sortant sur le pas de la porte.

— Potter, dit Rogue en attrapant le Gryffondor par le bras. Vous avez un cours je vous rappelle...

— Oui Harry, dit Lupin. Viens, le devoir que tu as prévu pour les premières années de Serdaigle et Pouffsouffle, tu te souviens ?

— Oh, professeur... geignit Harry en se retournant. Mais Drago...

— Je sais, dit Lupin. Mais tu iras le rejoindre à la recréation. Je suis désolé, mais tu es professeur, tu ne peux pas partir comme ça.

— Et Drago ! s'exclama Harry.

— Je lui donne sa journée, dit Rogue d'un ton calme.

Harry eut alors envie de gifler Rogue mais il se retint de justesse et Lupin, sentant qu'il y avait de l'eau dans le gaz, préféra entraîner Harry avec lui, laissant à Rogue le soin de ferme la porte de la Tour Sud...

Lorsque Malefoy arriva à St-Mangouste, c'est sans surprise qu'il découvrit Hermione dans la salle d'attente. La jeune femme le rejoignit et ensemble, ils se firent conduire jusqu'à la chambre de Narcissa qu'ils trouvèrent endormie, couverte de bleus sur les épaules et une vilaine coupure sur la joue droite.

— Mère... dit-il en s'approchant du lit. Oh, maman... C'est moi, Drago...

Madame Malefoy ouvrit les yeux lentement et sourit faiblement en reconnaissant son fils. Elle sourit aussi à Hermione et son visage se crispa de douleur.

— Père ? demanda le blond.

— Je ne sais pas, chéri, répondit Narcissa en se redressant.

Hermione l'aida puis lui tendit un verre d'eau.

— Mère, comment est-ce arrivé, et pourquoi est-ce que je l'apprends dans le journal ? Pourquoi ne pas m'avoir fait prévenir ?

On toqua alors contre la porte fermée et un médecin entra. Malefoy se redressa aussitôt.

— Vous ? dit-il. C'est vous qui vous occupez de mes parents ?

— Lucius est mon ami, Drago, répondit le médecin.

Hermione haussa un sourcil et Malefoy souffla par le nez.

— Hermione Granger, voilà le Docteur Steller, c'est lui qui... tu sais.

Hermione opina et le médecin l'observa un moment un peu plus que nécessaire.

— Que s'est-il passé ? demanda alors la brunette pour couper court à l'inspection du médecin. Qui les a mis dans cet état ?

— Personne ne le sait, répondit Steller en s'approchant de Narcissa.

Il vérifia les perfusions puis soupira.

— Comment va mon père ? demanda alors Malefoy.

— Il est dans un coma magique, ses blessures sont très importantes...

— Coma ? s'étrangla Drago.

Il s'assit sur une chaise et Narcissa posa une main bandée sur son épaule. Hermione déglutit et serra les lèvres.

— Ne vous inquiétez pas, Monsieur Malefoy. Il est en de très bonnes mains. Ses blessures sont grave, je soupçonne le cheval de l'avoir piétiné dans sa fuite, mais il n'y a rien d'irréparable avec la magie.

Malefoy remua les mâchoires et Hermione lui prit la main. Elle décida ensuite de laisser son ami avec sa mère et quitta St-Mangouste via le miroir de transport. Elle le testa ensuite en cherchant un point de chute au plus proche du Manoir des Malefoy, dans le Wiltshire et elle dénicha rien de moins que la salle du conseil de la mairie du village le plus proche.

— Ne nous demandons par pourquoi ils sont un miroir dans cette pièce, dit Hermione en touchant la vitre de sa baguette. Mais ça m'arrange.

Lorsqu'elle eut franchi le cadre en bois, la jeune femme vérifia que personne ne l'avait vue et se rendit à l'accueil en prétextant revenir des toilettes. Elle demanda la station de taxi la plus proche et la secrétaire lui indiqua qu'un bus partait toutes les dix minutes et faisait le tour de la ville.

Je m'en contenterais... songea la Gryffondor en remerciant la secrétaire.

Elle rejoignit l'arrête de bus le plus proche et s'assit sur un banc pour attendre. Elle était restée debout bien trop longtemps poux six mois de grossesse, et ses jambes lui faisaient souffrir le martyr.

Heureusement, le bus fut là moins de cinq minutes plus tard et la jeune femme demanda s'il allait du côté du Manoir Malefoy. Le chausseur lui répondit que oui, mais qu'elle allait devoir marcher un bon kilomètre avant d'y arriver, depuis l'arrêt de bus.

En disant cela, il l'avait regardée de haut en bas et Hermione, d'un simple regard, l'avait défendu de faire une quelconque remarque.

Quand Hermione fut devant la grille qui fermait la propriété des Malefoy, deux heures s'étaient écoulées. Elle avait marché aussi rapidement que possible malgré sa grossesse et avait dû faire de fréquentes pauses, mais elle avait fini par y arriver. Lorsque le Gardien du domaine vint lui ouvrir, elle était un peu essoufflée et rouge.

— Je suis Miss Granger, professeur à Poudlard, Drago m'envoie chercher des affaires pour ses parents...

— Ah ! Mes pauvres maîtres ! s'exclama le gardien. Quel malheur il leur est arrivé...

Hermione haussa un sourcil. Le fait de découvrir un humain travaillant pour les Malefoy était déjà une chose étrange car en général, ils employaient autant d'Elfes de Maison qu'il était nécessaire, mais pas d'humains, et encore moins des sorciers. Hermione en conclut donc que cet homme devait être un Cracmol.

— Quand j'aurais rassemblé ce qu'on m'a demandé, vous pourrez me conduire à l'endroit où les Malefoy ont été agressés ? demanda-t-elle en suivant l'homme le long d'une large allée de graviers blancs.

— Moi je veux bien, miss, mais vous ne trouverez rien, dit le gardien. Les Aurors ont déjà tout ratissé ce matin... Ils viennent seulement de partir...

— Je voudrais quand même jeter un coup d'œil, dit Hermione. On ne sait jamais...

— Comme vous voudrez, soupira le gardien. Suivez-moi...

La jeune femme le suivit jusqu'au Manoir, encore plus grand que ce qu'elle avait imaginé, et une Elfe de Maison se chargea d'aller rassembler quelques vêtements confortables pour ses Maîtres pendant qu'Hermione observait l'immense hall d'entrée, impressionnée par tant de luxe et d'opulence affichées bien à la vue du visiteur qui entrait dans le hall...

Gipsy ne mit que quelques minutes à préparer deux sacs pour ses maîtres, et quand Hermione les eut réduits dans son sac à main, elle retrouva le gardien dehors qui la conduisit sur le chemin, à quelques encablures de la maison, où le couple avait été jeté à bas de cheval....

— C'est ici, dit le gardien après en s'arrêtant sur un sentier terreux mais bien entretenu. Quand j'ai entendu des cris, j'ai accouru aussi vite que possible et j'ai alors vu le Maître allongé ici, là où vous vous tenez, Miss, face contre terre, inconscient. La Maîtresse était par terre elle aussi, et se relevait tant bien que mal sur ses bras. Elle avait le visage en sang et cette vision m'a effrayé... J'ai aussitôt contacté des Aurors et ils ont transplané dans la seconde... Ils ont passé toute la nuit à ratisser le domaine sur des kilomètres à la ronde sans trouver...

— Avez-vous vu si c'était un animal ou un sorcier ?

— Non hélas, dit le gardien. Mais si je l'avais vu, je vous assure qu'il aurait pris un Avada Kedavra bien placé !

Il serra les poings et Hermione passa sa langue sur ses lèvres.

— Merci, dit-elle. Vous pouvez me laisser, je ne ferais rien de mal.

— Je ne serais pas bien loin de toute façon, dit le gardien. Je ne laisse jamais les étrangers vraiment seuls...

Hermione hocha la tête puis le vieux gardien tourna les talons et la jeune femme se mit à fouiner autour d'elle, à soulever les buissons et à scruter le sol d'aussi près que son ventre lui permettait de se pencher.

Le sol de terre sèche était plein de marques de sabots ferrés dans tous les sens et Hermione en conclu que ce devait être un chemin très fréquenté. Soupirant, elle en conclut qu'elle ne trouverait rien quand soudain, un éclat brillant attira son œil sur le bas-côté du chemin, juste sous la barrière qu'il longeait, au pied d'un des poteaux.

Se baissant en pliant les genoux, elle avança la main et ramassa un objet brillant emmêlé avec des fils roux et de l'herbe. Elle le mit dans son mouchoir puis dans sa poche et quitta la propriété en disant au gardien qu'elle n'avait rien trouvé.

Hermione retourna ensuite à l'hôpital et fut heureuse de trouver une Madame Malefoy légèrement plus en forme que plus tôt dans la journée.

— Re bonjour, dit Hermione en entrant dans la chambre a pas de loups. Drago est partit ?

— Miss Granger, dit Narcissa avec un sourire. Oui, il vient de partir, à l'instant...

— On dirait que ça va mieux depuis deux heures...

Hermione s'assit et Narcissa soupira.

— Disons que la morphine y est pour beaucoup... répondit-elle en regardant le diffuseur suspendu près de son lit, un objet typiquement Moldu.

— Je reviens de chez vous, dit alors Hermione. Je vous ai ramené quelques affaires dans la foulée, mais en fait, je voulais voir l'endroit où vous avez été agressée, avec Lucius.

— Avez-vous trouvé quelque chose qui aurait échappé aux Aurors ? demanda Narcissa.

Hermione tira les deux sacs de voyage de son sac à main et les déposa sur le sol en leur redonnant leur forme normale, puis elle se tourna vers Narcissa en sortant un mouchoir de sa poche.

— Vous ne croyez pas si bien dire, dit-elle en posant le mouchoir sur la table proche.

— Qu'est-ce donc ?

— Regardez, dit Hermione en dépliant le mouchoir.

Madame Malefoy fronça les sourcils et prit le fouillis de poils et d'herbe entre deux doigts. Elle grimaça et le reposa.

— Je ne vois pas bien ce que cela pourrait être... C'est plein de poils et de brins d'herbe, berk...

— Je viens de le ramasser, dit Hermione en haussant une épaule.

Elle tira sa baguette magique et la pointa sur le tas d'herbes sales.

Recuro !

Un petit rayon sortit de la baguette et enveloppa le petit paquet bizarre le temps d'une seconde avant de se dissiper, laissant sur la table un petit bijou attaché à une chaîne. Le pendentif était une plaque, comme celle des chiens et chats, parfaitement lisse, et la chaîne était basique mais cassée non loin du fermoir.

— Connaissez-vous ce bijou ? demanda Hermione en prenant le pendentif qui pendait au bout de la chaîne.

— Pas du tout, dit Narcissa. Je n'ai jamais vu une telle chose de ma vie... Enfin si mais...

Elle haussa les épaules et Hermione pinça la bouche.

— Je vais vous dire ce que c'est, dit-elle en le reposant.

Elle regarda le pendentif, le poussa du doigt et fronça les sourcils.

— Ceci est un bijou de propriété... dit-elle au bout d'une longue seconde de silence.

Narcissa la regarda de travers.

— Un quoi ?

— Je ne connais qu'un seul sorcier qui oblige ses animaux à porter ce bijou pour les différencier des autres, reprit Hermione. Et je suis en mesure de vous dire sans me tromper que votre accident n'avait sûrement rien de fortuit, Madame Malefoy...

La femme blonde sembla pâlir et elle remua les lèvres un moment avant de se reprendre.

— Mais alors... Qui... ?

— On a volontairement lancé un animal contre vous pour tenter de vous blesser, vous et Monsieur Malefoy mais pourquoi, ça, je l'ignore encore...

— Que comptez-vous faire ? demanda Madame Malefoy. Vous connaissez le propriétaire de ce collier, n'est-ce pas ?

— Oui, mais aujourd'hui, je ne ferais rien, dit Hermione en récupérant son mouchoir et en glissant le pendentif dans sa poche. Je suis enceinte de six mois et j'ai suffisamment crapahuté de partout...

— Oui, bien sûr, je comprends... dit Narcissa. De toute façon, nous ne craignons rien ici...

— Je reviendrais sûrement demain, dans l'après-midi, dès que j'aurais parlé à Drago de tout ça. Il risque de ne pas apprécier, et Harry encore moins, mais si j'ai vu juste, alors nous devons agir rapidement...

— Vous n'êtes pas obligée, dit Narcissa. Ces transplanages ne vont pas de pair avec une grossesse aussi avancée...

Hermione sourit.

— Je ne transplane pas...

— Cheminée ?

— Non plus. Un petit génie a eu l'idée d'adapter les miroirs de communication en miroirs de transport. Il suffit d'avoir un miroir suffisamment grand pour vous laisser passer, et de lancer dessus le sortilège adapté.

— Ingénieux... Et ensuite ?

— Ensuite, vous sélectionnez votre destination, comme si vous choisissiez un programme à la télé... C'est fantastique, on a juste à faire un pas pour se retrouver instantanément à l'autre bout du pays...

Narcissa sourit puis Hermione décida de la laisser se reposer. Elle prit des nouvelles de Lucius avant de partir, puis elle quitta St-Mangouste à pieds et décida d'aller faire les boutiques pour trouver quelques objets qui lui manquaient encore pour l'arrivée de bébé.

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