Chapitre 31
Il décida donc d'aller réveiller Drago et monta dans la chambre du Serpentard. En soulevant la trappe, il avisa aussitôt la forme oblongue sous les draps de soie verte et s'approcha du lit à pas de loups.
— Chéri... dit-il en se penchant sur le Serpentard. On se réveille, il est sept heures et demie...
Drago grogna et se tourna sur le dos. Harry sourit.
— Aller, debout, le petit-dej va bientôt être servi.
Malefoy se frotta le visage et soupira profondément.
— Je viens... marmonna-t-il en se tournant sur le côté.
— Je t'attends en bas, dit Harry en retournant vers la trappe.
Le Serpentard marmonna quelque chose d'indistinct et Harry redescendit dans son bureau. Il empila les nombreux livres qu'il avait sortis pour la correction des copies puis il s'assit et entreprit de répondre à la lettre d'Hermione qu'il avait reçu la veille. La jeune femme disait vouloir venir les voir aujourd'hui, mais c'était mercredi, un jour chargé pour les professeurs.
— Hey, Moka, attends deux secondes, dit Harry en regardant le hibou qui allait s'élancer de son perchoir. Prend ça avant de partir.
Le hibou s'arrêta de justesse et bascula en avant, déséquilibré. Il se rétablit tant bien que mal sur son perchoir en lançant un regard courroucé à Harry qui l'ignora.
— Viens là, dit-il en faisant un signe de la main vers le hibou. Livre ça à Hermione, tu veux bien ?
Le hibou sauta de son perchoir et marcha ensuite le long du bureau pour venir tendre une patte à son maître d'un air blasé.
— Aller, fais pas cette tête, dit Harry en flattant l'oiseau qui roula une note dans sa gorge. Va donner cette lettre à Hermione et après tu pourras chasser toute la journée. Ok ?
Le hibou tourna ses yeux orange vers Harry puis s'envola et disparut par la fenêtre. Au même moment, Drago se pointa dans l'escalier, en train de nouer ses cheveux, la mine froissée.
— Ça n'a pas l'air d'aller fort, ce matin, dit Harry en se levant. Tu as été malade, cette nuit ?
— Non, non... répondit Drago. Je suis encore un peu endormi... Un bon bol de café et il n'y paraîtra plus.
Il tenta un sourire mais Harry ne le crut pas.
— C'est bon, reste ici, dit-il. Je te rapporte un plateau...
Malefoy secoua vivement la tête.
— Non, non, je vais descendre prendre mon repas avec tout le monde, dit-il. Il n'y a pas de raisons pour que je reste ici. Je vais très bien, je te dis.
— Bon, dit Harry. Comme tu voudras...
Ils enfilèrent tous deux leur robe de sorcier puis descendirent dans la Grande Salle où déjà quelques élèves commençaient à se rassembler. L'ambiance était encore calme, mais il était tôt, et bientôt, les discussions animeraient la vaste salle de restaurant.
Alors qu'ils s'asseyaient à leurs places habituelles, McGonagall regarda les deux garçons et fronça les sourcils.
— Monsieur Malefoy... Vous m'avez l'air un peu froissé... dit-elle. Vous avez mal dormi ?
Drago s'installa à côté de Rogue et Harry se glissa près de Lupin.
— Il a été un peu malade, hier... dit-il.
Il regarda McGonagall du coin de l'œil et celle-ci hocha lentement la tête.
— Rien de grave, j'espère ?
— Non, une indigestion, je pense, mais ça va mieux maintenant, répondit le Gryffondor.
Rogue fronça les sourcils et jeta un coup d'œil vers Drago qui avait appuyé sa tête sur sa main, le coude nonchalamment posé sur la table. Il grommela puis se servit du café.
— Bon, dans ce cas, tout va bien aller, dit Lupin. Au fait, avez-vous des nouvelles de Miss Granger, Harry ?
— Oui, elle vient nous rendre visite dans la journée... répondit Harry. J'ai reçu une lettre hier. J'ignore la raison de cette visite par contre, mais sans doute pour voir Poppy...
— Ah, très bien, dit Lupin. J'espère qu'elle se porte bien, c'est son premier bébé, ce serait dommage qu'il...
— Chut ! gronda soudain McGonagall. Vous allez lui porter malheur, Remus !
Harry rigola.
— Je ne sais pas pourquoi elle vient mais je compte bien la retenir un petit moment, surtout si elle ne fait qu'un passage éclair.
Lupin sourit puis le petit-déjeuner continua dans le brouhaha des élèves qui se réveillaient. À huit heures, la cloche sonna et tous se ruèrent dehors pour rejoindre leurs salles de classe. Les professeurs prirent un peu plus de temps, surtout Malefoy, qui avait l'impression de ne pas arriver à décoller, ce matin.
— Drago... dit Rogue. Est-ce que tout va bien, mon garçon ?
Drago, assis au bureau du sombre professeur, en train de corriger des copies pendant l'interclasse entre la première et la deuxième heure de la matinée, sursauta.
— Oui, oui, professeur, tout va bien...
— Mouais... dit Rogue. Vous m'en direz tant... Potter a dit que vous aviez été malade, hier ?
— Malheureusement, soupira le blond en se redressant. C'est la faute du haricot que j'héberge en moi depuis trois mois...
Rogue serra les lèvres.
— Votre père est-il au courant ? demanda-t-il.
— Non...
Rogue inspira puis soupira profondément. Il regarda vers la porte de la classe restée ouverte puis pivota vers son ancien élève et filleul.
— Drago, loin de moi l'idée de vous faire une quelconque morale mais...
— Oh, je sais Parrain, dit le blond en levant une main. Je sais ce que Dumbledore a dit à Harry l'année dernière... Je vais faire de mon mieux pour paraître normal, d'accord ? J'attends un bébé, je le sais, Harry le sait, vous aussi, McGonagall et Pomfresh, Dumbledore et sans doute d'autres personnes, mais...
— Détendez-vous, je ne vous posais aucune condition, s'étonna Rogue.
Malefoy soupira profondément.
— J'ai peur, dit-il. Je suis terrorisé par tout ça... Je ne suis pas quelqu'un qui laisse venir les choses, je contrôle tout dans ma vie, mais ça, ce bébé...
Il secoua la tête et serra les mâchoires. Rogue pinça la bouche et lui flatta l'épaule.
— Rentrez vous reposer, dit-il. Vous savez depuis peu que la crainte de votre famille est réelle, prenez quelques jours pour assimiler la nouvelle, et savoir ce que vous allez faire dans le futur avec Potter.
Malefoy secoua la tête.
— Non, je dois me changer les idées. Donnez-moi quelque chose à faire qui ne me demande pas de réfléchir.
Rogue pinça la bouche.
— Il y a bien les chaudrons du dernier cours à nettoyer mais...
— Parfait !
Malefoy quitta aussitôt le bureau et disparu dans la pièce adjacente où le matériel de cours était rangé. Rogue soupira alors et s'installa à son bureau pour finir les corrections, un peu inquiet pour son filleul.
À quelques étages de là, cependant, Harry venait de rencontrer Dumbledore dans un couloir. Profitant de l'interclasse, Lupin l'avait envoyé chercher des documents à la Bibliothèque. Les deux sorciers cheminèrent donc un moment ensemble en échangeant des banalités.
— J'ai cru comprendre que tu avais rencontré le professeur Rogue dans la Forêt Interdite, Harry ? demanda Dumbledore alors que le jeune homme s'effaçait pour le laisser s'engager dans un escalier.
— Oui, dit Harry en souriant. Hier. Il était sous sa forme Animagi et j'avoue qu'en tombant sur ce groupe de Sombrals en train de faire un festin d'un cerf, je n'étais pas très à l'aise...
Dumbledore acquiesça silencieusement et Harry sourit.
— Le professeur Rogue t'a-t-il montré comment le différencier de ses congénères ? demanda alors le vieux Directeur.
— Oui, Monsieur, répondit Harry. Il m'a montré la cicatrice sur son épaule droite de Sombral...
Harry s'arrêta soudain de marcher et Dumbledore regarda par la porte ouverte devant lui. Il opina puis souhaita une bonne journée à Harry qui entra dans la salle de Défense Contre les Forces du Mal.
— Ah, te voilà, dit Lupin.
— J'ai fait au plus vite mais j'ai croisé le professeur Dumbledore en revenant alors...
Lupin haussa brièvement les épaules et Harry déposa les livres qu'il lui avait demandé, sur chaque pupitre. Dans le couloir, les rires des élèves résonnaient et Harry jeta un coup d'œil sur la pendule. Encore quelques minutes et les cours reprendraient.
— Harry, dit soudain Lupin.
— Oui, Monsieur ? demanda Harry en le regardant.
— J'aimerais te demander quelque chose... Un service.
Harry haussa les sourcils.
— Quel genre de service ?
— C'est personnel en fait...
Harry regarda Lupin avec étonnement en remarquant que son ami était gêné.
— Je vous écoute, dit Harry en s'approchant. Qu'est-ce qui se passe ?
Lupin pinça la bouche puis se redressa et Harry le regarda. Chaque lendemain de pleine lune, l'homme, usé par les transformations, revenait avec des plaies supplémentaires. Rogue se chargeait de le soigner mais chaque mois, il semblait de plus en plus fatigué alors qu'il n'avait que quarante ans.
— Voilà, en fait, comme tu le sais, je n'ai ni femme ni compagne à cause de ma lycanthropie... dit soudain Lupin après plusieurs secondes silence.
— Hum... dit Harry. Je crois savoir où vous voulez en venir...
Lupin haussa les sourcils.
— Ah bon ?
Harry opina.
— Oui, vous vouliez me demander si j'e n'aurais pas aperçu une femelle loup-garou lors de mes balades dans la Forêt Interdite, c'est cela ?
— Tu es futé, Harry, dit Lupin en souriant.
— C'est une de mes qualités, dit Harry en haussant les épaules. Pour en revenir à vous, professeur, figurez-vous que j'ai bien croisé un loup-garou, il y a environ six mois... Ce n'était pas vous car je vous savais enfermé dans votre bureau, et je n'ai pas reconnu son pelage... Par contre, je sais que c'est une femme. Du moins, elle portait des vêtements déchirés, mais des vêtements de femme.
Lupin tourna la tête vers Harry et haussa les sourcils.
— Tu... Tu saurais la retrouver ?
— Attendez, dit Harry en levant une main. Je veux bien le faire mais parce que c'est vous et aussi parce que j'ai autant envie que vous que vous vous trouviez une compagne, si possible comme vous, mais c'est très dangereux ce que vous me demandez là... Je pourrais être blessé, pire, tué, et je n'en ai pas franchement envie, surtout maintenant que Drago attend un bébé...
Lupin sembla se renfrogner légèrement.
— Je... Je comprends, dit-il. C'est très gentil de m'aider et je comprends tes craintes, mais...
Harry secoua la tête.
— Je vais le faire, dit-il. Je pense être suffisamment imposant sous ma forme animale pour tenir en respect un loup-garou femelle furieux. Si besoin, je pourrais demander l'aide d'Hagrid, sinon, ou de Rogue et de quelques potions.
Lupin hocha la tête de façon un peu désordonnée puis la cloche sonna et les élèves déboulèrent dans la salle comme si on avait ouvert le portail.
Harry s'éloigna donc vers son petit bureau sous l'escalier qui menait au bureau de Lupin, et entreprit de continuer à préparer le cours suivant.
Hermione apparut à Pré-au-Lard en titubant légèrement. Interdite de transplaner à cinq mois de grossesse, elle avait opté pour la Cheminée mais elle se promit de ne pas retenter cette expérience trop souvent.
— Vous voulez vous asseoir, mademoiselle ?
Hémione leva une main et secoua la tête. On la prit alors par le bras et on la fit asseoir quand même.
— Vous devriez éviter la cheminée en étant enceinte, dit la femme qui l'avait aidée à s'asseoir. Ce n'est pas très... digeste.
Hermione esquissa un sourire puis s'ébroua et regarda la femme.
— Que voulez-vous, dit-elle. Nous ne pouvons ni transplaner ni utiliser un Portoloin quand nous sommes enceintes, alors comment nous déplacer ?
— Les miroirs de transport sont idéals pour ça, dit un homme qui venait de sortir d'une cheminée et s'époussetait.
— Je vous demande pardon ? demanda Hermione. Les miroirs de transport ? Qu'est-ce que c'est ?
— C'est nouveau, répondit l'homme. Un sorcier a décidé d'adapter le système pour communiquer via les miroirs, mais pour se déplacer. Je ne l'ai pas testé, mais j'ai vu ça dans le magazine des nouveautés magiques du mois dernier.
Hermione et la femme se regardèrent, surprises. L'homme leur souhaita ensuite une bonne journée et s'éloigna. Hermione sourit légèrement.
— Alors ça, dit-elle en se levant. C'est une sacrément bonne idée, vous ne trouvez pas ? Aller d'un endroit à l'autre instantanément simplement en franchissant le cadre d'un miroir...
La femme en face d'elle hocha la tête d'un air admiratif.
— Venez, dit-elle alors. J'ai le magazine dont il a parlé, peut-être que j'ai encore le numéro du mois dernier...
Hermione sourit plus largement puis suivit la femme et s'engouffra dans le petit kiosque à journaux qui jouxtait les cheminées.
Plongée dans son magazine, Hermione remonta l'allée jusqu'à Poudlard sans vraiment regarder où elle allait. Elle ne croisa heureusement personne et ne trébucha pas, mais arrivée devant le haut portail fermé, elle s'arrêta net.
— Tu m'ouvres ? demanda-t-elle à la serrure en forme de Gryffon.
Le petit animal ferma son bec, qui servait de serrure, et pencha la tête sur le côté.
— Oh, Hermione Granger, dit-il avec un sourire qui plissa ses yeux vides. Entrez, je vous en prie !
Le Gryffon reprit sa position normale et la partie droite du portail pivota en silence. Hermione la franchit avec un sourire, éprouva le bouclier antitransplanage quand elle passa au travers, puis elle continua son chemin jusqu'aux immenses portes de bois grandes ouvertes.
Elle avait à peine franchi le seuil qu'une voix reconnaissable la fit sursauter.
— Ça alors ! Vous ici ?
Hermione chercha le propriétaire de la voix et esquissa un sourire quand Rogue sortit des ombres du couloir des cachots.
— Bonjour, Monsieur...
Rogue pinça la bouche et regarda la jeune femme de haut en bas.
— Je vois que tout semble aller, pour vous, dit-il. Et pour Alexandre ?
— Tout va bien aussi, il est toujours persuadé d'être le père et il m'a déjà installé toute la nurserie et la chambre du bébé...
— Voyez-vous cela...
Rogue plissa les yeux puis présenta son bras à la jeune femme qui lui sourit.
— Vous venez voir Potter ? demanda alors le sombre homme en se dirigeant vers le grand escalier de marbre.
— Oui. J'ai envoyé un hibou hier soir. Enfin, officiellement, c'est Poppy que je viens voir, mais je vais en profiter pour prendre des nouvelles de mes amis...
Rogue ronfla.
— Vous allez avoir des surprises, dit-il en prenant pied sur le premier étage.
— Comment ça ? demanda la jeune femme en lui lâchant le bras, surprise. Est-ce que Harry et Drago... ?
— Hm, vous verrez bien quand vous les aurez devant vous... Aller-y, ils devraient être chez eux, ils n'ont pas de cours cet après-midi.
Hermione haussa les sourcils, surprise. Rogue se détourna alors en agitant la main puis s'éloigna et la jeune sorcière resta sans bouger, indécise. Elle pivota alors et regarda le couloir devant elle.
Qu'est-ce que cette vieille chauve-souris a bien voulu dire ? songea-t-elle en reprenant son chemin. Et pourquoi ne sont-ils pas au boulot, ces deux-là, un mercredi après-midi ? Harry m'a dit ce matin que c'était un jour chargé...
La jeune femme prit donc la direction de la tour de Harry, non sans se poser dix mille questions en même temps.
Quand elle arriva en bas de la tour, elle était essoufflée. Elle prit le temps de s'asseoir deux minutes afin d'affronter les volées d'escaliers interminables qui conduisaient chez son meilleur ami.
— Tu n'aurais pas pu habiter ailleurs, non ? grommela-t-elle en se relevant.
Elle creusa un peu le dos, qui commençait à la faire souffrir, puis souffla pour se donner du courage et entreprit de gravir la centaine de marches qui menait à la tour du brun et de son compagnon...
— Tu aurais dû nous faire descendre, gronda Harry en apportant un verre d'eau à Hermione.
La jeune femme était assise dans le canapé, rouge d'effort, et respirait fort. Elle secoua la tête.
— Ça va aller, ce ne sont pas cent quinze marches qui vont me tuer, répondit-elle. Merci.
— Cent quinze marches non, mais les monter en étant enceinte de cinq mois, si, grommela Harry.
Malefoy haussa un sourcil en regardant son compagnon. Il sentit alors le regard d'Hermione sur lui et tourna la tête vers elle.
— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il.
— Rien, répondit la brunette. Je me demande juste pourquoi vous ne bossez pas cet après-midi, tous les deux... Dans ta lettre, ce matin, Harry, tu disais que c'était une journée pour vous aujourd'hui, m'aurais-tu menti ?
— Non ! Non, pas du tout, c'était la vérité mais...
Le Gryffondor regarda son compagnon qui croisa les bras.
— Il m'est arrivé une tuile il y a quelques jours, dit le blond.
— Une tuile ? C'est-à-dire ? Tu n'as pas l'air malade ou blessé...
Malefoy renifla et baissa le menton. Il échangea ensuite un regard avec Harry puis regarda Hermione qui haussa les sourcils.
— Non... dit-elle comme un sourire étirait sa bouche. Tu...
La jeune femme se mordit les lèvres et laissa échapper un petit rire. Elle se leva ensuite et enlaça le Serpentard qui la prit dans ses bras en enfouissant son visage dans son cou. La jeune femme recula ensuite, lui prit le visage entre ses mains et le regarda dans les yeux.
— C'est vrai... ? dit-elle. Tu...
Malefoy opina avec un sourire. Il haussa ensuite les épaules et Hermione le reprit dans ses bras en regardant Harry. Le brun souriait mais seule sa bouche souriait réellement, pas ses yeux. Après tout, cet enfant que son compagnon attendait, il n'avait rien à avoir dans l'histoire, c'était un bébé créé par la magie, et Harry savait parfaitement que s'ils se mariaient, ce qui était prévu, à plus ou moins long terme, qu'il n'aurait jamais rien à voir dans la naissance d'éventuels autres enfants dans leur famille...
— Je suis tellement contente pour toi, Drago.
Malefoy sourit et reposa sa tasse de thé. Hermione secoua la tête puis souffla par le nez.
— Tes parents doivent être fiers de toi, non ?
— Je ne leur ai encore rien dit.
— Ah bon ? Mais pourquoi ? Je veux dire, c'est une super nouvelle... Non ?
— Si, bien sûr, mais je ne sais pas...
Le blond haussa les épaules. Hermione pinça la bouche. Elle regarda autour d'elle et fronça les sourcils.
— Harry ne revient pas ? demanda-t-elle.
— Il a dû trouver une occupation quelque part, répondit le Serpentard.
— Comment ça ?
— Oh, il est un peu distant depuis qu'il sait que la Vélane en moi a déclenché cette grossesse, répondit Malefoy en haussant les épaules. Tu comprends, il m'aime et nous avons projeté de nous marier prochainement, mais ce bébé n'est pas de lui et nous n'en aurons jamais un qui sera à nous deux...
— Vous allez élever ce bébé tous les deux, répondit Hermione en secouant la tête. D'accord, il n'y aura pas de « chromosomes » Gryffondoriens dans ce bébé, mais et alors ? Je veux dire, mon bébé n'est pas celui d'Alexandre et pourtant, il a accepté de sacrifier une partie de ses souvenirs pour pouvoir l'élever avec moi...
— Oui, mais ton cas à toi est différent, Hermione... Harry et moi, nous sommes deux garçons, physiquement, avoir un enfant issu de nous deux est impossible à moins de le créer dans une éprouvette en utilisant je ne sais quel sortilège...
Malefoy haussa les épaules puis inspira profondément.
— Il s'y fera, j'imagine, ajouta-t-il. Et puis si vraiment un jour il veut un bébé à lui, alors je suis prêt à le laisser faire.
Hermione plissa les yeux et secoua la tête.
— Chaque chose en son temps, dit-elle en agitant la main. Je suis contente pour toi, Drago, mais tu sembles quand même assez... perdu, je me trompe ?
— Je ne suis pas perdu, je suis terrifié...
— À ce point ?
Malefoy opina.
— Je suis un garçon, je ne suis pas censé porter un enfant, même en étant un sorcier, et pourtant, parce qu'un de mes ancêtres s'est fourvoyé avec une Vélane, j'en suis capable. Honnêtement, je ne sais absolument pas ce qui m'attend. D'un côté on me dit que je ne vais pas changer physiquement, de l'autre si... Je ne sais plus qui croire.
— Et si tu t'écoutais, toi ? dit alors Hermione en plissant le nez.
— M'écouter ? Comment ça ?
— Fais ce que ton instinct te dit, répondit la jeune femme. Ignore les paroles de gens comme ton père, comme McGonagall, ou comme ce Steller, cet espèce de médecin, là...
— Il est médecin, je veux dire, il sait de quoi il parle, non ?
— Peut-être, en ce qui concerne une grossesse classique comme la mienne, sans doute, mais la tienne ? C'est inédit, Malefoy, qu'un sorcier dont les ancêtres ont croisé la route d'une Vélane, soit capable de tomber enceinte...
Malefoy avala sa salive et secoua la tête.
— Pas question que je m'affiche, dit-il.
— C'est ce que Steller fera, il va t'étudier de haut en bas, chercher à comprendre comment tu fonctionnes...
— C'est un ami de mon père...
— C'est un Mangemort...
Malefoy se mordit la joue.
— Ok, c'est un Mangemort, dit-il. De toute façon, je pense que tu as raison, et que je ne devrais écouter les conseils de personne. Après tout, c'est moi qui suis dans cette galère, pas eux.
— Exactement. C'est comme moi. La mère d'Alexandre n'arrête pas de me dire de faire ci ou ça, ce que je ne dois pas manger ou pas boire... C'est vraiment usant, surtout quand tu te dis que t'as encore trois mois et demi à tenir...
— Cinq mois, si tout va bien, me concernant, marmonna le blond en croisant les bras.
— Si tout va bien ?
Malefoy leva une main.
— Je pourrais avoir ce bébé le mois prochain, dit-il. Je n'ai aucune référence, il n'y a pas de livre sur les Vélanes qui indiquent pendant combien de temps elles portent leurs enfants...
— C'est vrai, dit Hermione. Tu crois que ça existe ?
— Ces livres ? Honnêtement, je n'en sais rien...
Hermione pencha la tête sur le côté.
— Est-ce que tu te sentirais plus rassuré si on essayait d'en trouver ? Après tout, toi et moi, on est dans le même état, c'est l'inconnu total... Je vais avoir un bébé, mais je ne sais absolument pas si je saurais m'en occuper, si je ferais une bonne mère... Est-ce que passer les prochaines semaines avec moi à éplucher des listings de bibliothèques t'aiderait ?
Malefoy haussa les sourcils puis sourit et opina. Hermione rigola. Elle agita alors la main pour que la théière leur réserve une dose de thé, et elle s'adossa à son coussin en soupirant.
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