Chapitre 11
Harry descendit la colline et regarda une dernière fois la croix noire qui se détachait sur le soleil levant. Quand il se retourna pour reprendre sa route vers l'autre bord de l'île, il s'arrêta soudain et ne bougea plus. C'était comme si une force invisible l'empêchait d'avancer. Une violente rafale de vent plaqua alors ses robes contre ses jambes et un morceau de bois s'envola à sa droite. Harry n'y fit pas attention mais, même avec toute la bonne volonté dont il était pourvu, ses jambes refusèrent d'obéir et sans qu'il ne le veuille, elles l'emmenèrent vers la maison et plus précisément là où le vent avait déplacé la grande plaque de bois.
Machinalement, Harry baissa les yeux à l'endroit où ses pieds s'étaient arrêtés et il découvrit un creux dans la terre. Une boîte en bois gravée d'un serpent enlaçant une rose noire s'y trouvait et Harry se pencha et la ramassa. Il l'ouvrit et découvrit une petite fiole en cristal remplie d'un liquide opaque, bien coincée dans une sorte de coussin de velours vert. Juste à côté, une pierre noire se trouvait et Harry remarqua une lettre dans le couvercle de la boîte. Il regarda autour de lui puis referma la boîte et se dirigea vers l'unique ponton de l'île. Il se mit tout au bout et quelques secondes plus tard, il réapparut sur la plage de Sanday, la boîte serrée contre lui et le sac sur le dos. Un cri se fit entendre au-dessus de lui et il leva les yeux sur un grand aigle noir.
— Naoko, dit Harry en levant le bras.
Le rapace vint se poser sur son bras et, d'une une légère pression de ses serres, il fit comprendre à Harry qu'il lui serait désormais fidèle.
— Harry ! s'écria soudain une voix trop bien connue.
L'aigle poussa un cri et s'envola et Harry regarda Hermione accourir vers lui, les bras ouverts. Il avisa alors la cabane branlante et vit Ron qui se tenait à quelques mètres de la porte où se trouvait Monsieur Malefoy, le vent faisant voler ses robes et ses longs cheveux blonds.
Hermione sauta au cou d'Harry en pleurant et en riant à la fois. Elle le serra si fort qu'il manqua d'étouffer et Hermione ne se décida à le lâcher que lorsque qu'elle sentit la boîte contre sa blessure toujours douloureuse malgré les efforts de Monsieur Malefoy.
— Oh, Harry... dit-elle en pleurant abondamment. Tu es vivant, tu es vivant...
Elle le prit alors par le bras et l'entraîna vers la cabane. Ron le serra brièvement dans ses bras, les yeux humides mais Harry resta muet.
— Que se passe-t-il ? demanda alors Ron. Il n'était pas là-bas ?
— Si, dit Harry. Il y était et il y est mort... mais je ne l'ai pas tué...
— Comment ça... ? s'étrangla Malefoy. Mon Maître est mort ?
— Oui, dit Harry. De lui-même. Il m'a avoué qu'il était malade depuis sa naissance et qu'il savait depuis bien longtemps qu'il allait mourir un jour ou l'autre, soit par la force, soit de lui-même.
— Harry, dit alors Hermione. Tu nous raconteras tout ça plus tard, nous devons rentrer à Poudlard... Drago t'attend Harry. Et Rogue et Green et...
— Drago... soupira Harry.
Il eut soudain un petit sourire puis il tendit le bras devant lui, serrant la boîte de son autre bras.
— Naoko ! appela-t-il.
L'aigle se posa sur son avant-bras sous les regards étonnés des trois personnes présentes autour de lui.
— On rentre à la maison, dit alors Harry.
Hermione et Ron levèrent la main et la posèrent sur celle d'Harry. Malefoy hésita puis Harry le pressa et il posa sa main sur celle d'Hermione puis, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, ils réapparurent à Wick. De là, ils transplanèrent de nouveau jusqu'à Inverness, annonçant au passage que le Mage Noir était mort et enterré.
Rapidement, des hiboux se mirent à sillonner le pays voire même le monde entier et l'un d'eux arriva à Poudlard, épuisé.
Dans l'infirmerie de Poudlard, Dumbledore se réveilla en sursautant.
— Minerva... dit-il en la secouant. Minerva...
— Que ? Quoi ? Que se passe-t-il Albus ? demanda le professeur de Métamorphose en se redressant dans son fauteuil, chignon hérissé et lunettes de travers.
— Il est mort, dit Dumbledore avec un sourire. Voldemort est enfin mort !
— Pardon ? demanda Pomfresh en entrant dans l'infirmerie.
— Il est mort, répéta Dumbledore. Harry a réussi, il a vaincu Voldemort !
— Ce n'est pas vrai ?
Un hibou envoyé par un quelconque sorcier, venant d'un autre sorcier et ainsi de suite entra au même moment dans l'infirmerie et fondit sur Dumbledore en hululant. Le Directeur arracha le parchemin des pattes de l'oiseau qui repartit aussitôt par une fenêtre ouverte.
— Nous en avons la confirmation, dit-il en tendant le parchemin froissé à McGonagall qui le donna ensuite à Pomfresh.
— Oh Merlin... dit Pomfresh en portant une main à sa bouche.
Des larmes se mirent à ruisseler sur ses joues et McGonagall ne put retenir les siennes.
— Voyons mesdames, dit Dumbledore, les yeux brillants. Reprenez-vous...
— Et Harry ? Hermione ? Ron ? demanda Pomfresh.
— Je ne sais pas, dit Dumbledore. Il faut les attendre maintenant. S'ils ne sont pas trop épuisés, je pense qu'ils seront là d'ici quelques heures voire demain matin.
— Albus, dit alors Minerva, retrouvant son sérieux et un visage grave.
Dumbledore et Pomfresh se tournèrent vers le professeur de Métamorphose qui recouvrait le visage de Green avec le drap.
— Elle est morte, dit McGonagall.
Dumbledore baissa les yeux et Pomfresh s'approcha de Rogue. Elle posa deux doigts dans son cou puis soupira de soulagement.
— C'est bon, notre professeur de Potions est encore vivant, dit-elle avec un sourire.
Elle se tourna alors vers Malefoy qui dormait toujours dans le lit d'en face.
— Pourvu que... dit-elle en s'approchant rapidement du lit.
Dumbledore et McGonagall la suivirent et elle fit le même geste que sur Rogue. Puis elle soupira de soulagement.
— Il n'a pas intérêt à nous lâcher maintenant sinon j'en connais un qui va nous en vouloir pour longtemps, dit Dumbledore avec un mince sourire.
— A propos, Albus, dit Minerva. Est-ce que...
— Oui Minerva, Harry l'aime et je suis sûr qu'il l'aime aussi, répondit Dumbledore. Et puis, ce n'est pas si grave, n'est-ce pas ? Souvenez-vous de Monsieur Smith...
— Justement, dit Pomfresh. Monsieur Smith a été abject envers Harry...
— Albus, dit Minerva en acquiesçant. Ne vaudrait-il mieux pas les...
— Les quoi ? Les séparer ? demanda Dumbledore. Et puis quoi encore ? Je tiens à ma vie moi ! Drago l'aime beaucoup trop pour songer une seule seconde à lui faire du mal et Harry est pareil. Et puis, Minerva... Laissez-les vivre un peu. Je sais que vous considérez Harry bien plus qu'en simple élève, moi aussi et tous les professeurs, je pense... Mais Harry à vingt ans maintenant. C'est un adulte et même s'il vit ici, il est autonome.
— Je comprends ce que vous voulez dire Albus, dit Minerva. Je ne suis pas sa mère après tout...
Dumbledore sourit puis il poussa McGonagall dans le couloir pour qu'elle retourne à ses appartements afin de se rafraîchir pour pouvoir assurer ses cours de la journée. Dumbledore, quant à lui, avait beaucoup, beaucoup de courrier à envoyer et il doutait qu'il y ait assez de hiboux dans la volière de l'école pour tout assurer !
— Nous allons nous arrêter ici quelques heures, dit Harry en montrant un bois touffu situé quelque part entre Inverness et Aberdeen. J'ai une envie de dormir extrême et je pense que vous aussi...
Hermione sourit en hochant la tête, Ron l'imita, Malefoy ne dit rien mais Harry compris bien vite qu'il était du même avis que les deux Gryffondors.
Ils s'enfoncèrent de quelques mètres dans la forêt et tombèrent sur un rocher posé en surplomb sur un autre rocher. La cavité qui s'était formée en-dessous était assez haute et large pour y accueillir une dizaine de personnes et la fumée d'un feu pourrait s'échapper par l'entrée.
Harry se laissa tomber contre la pierre, déposant le sac et la boîte en bois à ses côtés. Durant les quelques kilomètres qu'ils avaient fait à pied depuis Inverness, Hermione et Ron n'avaient pas cessé de lui poser des questions sur le contenu de ce sac et de cette boîte mais aussi sur la présence de ce rapace qui volait au-dessus d'eux. Ils voulaient également savoir comment il avait vaincu Voldemort mais Harry restait muet, le souvenir du Mage Noir étant encore trop présent. Ce n'était pas comme s'il l'avait tué avec l'Avada Kedavra... Voldemort était mort de lui-même, sans rien tenter contre Harry et se laissant même aller à des confidences. C'est pourquoi Harry avait le sentiment d'avoir loupé quelque chose, comme quand on prend une conversation en cours entre deux personnes. Il manque un bout des informations pour tout comprendre, et c'était ce que le Gryffondor ressentait. Son destin avait toujours été de tuer le Mage Noir, un jour ou l'autre, ou bien de se faire tuer par lui, mais voilà que le destin se modifiait de lui-même en infligeant à Voldemort une maladie Moldue, sans doute transmise par son père, qui l'avait rendu si faible qu'il en était venu à empoisonner ses propres fidèles pour qu'ils ne partent pas après lui...
Harry leva la tête en sentant l'odeur et la douce chaleur du feu. Il regarda autour de lui et sourit en voyant Ron recroquevillé contre la paroi de la grotte, emmitouflé dans ses capes. Harry se tourna ensuite vers Malefoy père qui, lui aussi emmitouflé dans ses capes, ne dormait pas. Il avait le regard fixé sur le sol et Harry haussa les épaules. Il rabattit ses capes sur lui et ferma les yeux en s'allongeant face à la paroi.
Hermione était assise contre la paroi, à quelques mètres d'Harry. Elle attendit quelques minutes que les deux garçons se furent endormis puis elle se leva et alla s'asseoir en face de Monsieur Malefoy, sans rien dire. Celui-ci la regarda s'asseoir puis, au bout de quelques secondes de silence, Hermione leva la main et la posa sur le bras de Lucius qui la regarda avec étonnement. Il fut encore plus étonné quand Hermione lui offrit un sourire, un vrai.
— Je tiens à vous remercier, Monsieur Malefoy, dit-elle à voix basse. Vous m'avez presque sauvé la vie en me soignant hier soir. Vous saviez ce que vous risquiez...
— Taisez-vous, Miss Granger, dit alors Malefoy. J'ai agi sans réfléchir. Monsieur Weasley me tenait en joue avec sa baguette.
— Ne me mentez pas, Monsieur Malefoy, dit alors Hermione. Je sais bien que vous...
— Taisez-vous. N'en parlons plus, coupa Malefoy.
— Écoutez, dit Hermione, décidée à mettre les choses au clair. Je suis certaine que je ne parviendrais pas à vous faire changer d'avis sur les enfants de Moldus, mais pour moi, rien que pour moi, pouvez-vous essayer de ne pas me voir comme une « Sang-de-Bourbe » mais comme une vraie sorcière ? Pour une fois ?
Hermione frissonna et elle leva les yeux sur Malefoy qui la regardait avec étonnement.
— Je ne vous promets rien, Miss Granger, dit Malefoy. Mes idées sont fixes et...
— Je comprends, Monsieur Malefoy, dit Hermione.
Elle le regarda et lui sourit. À sa surprise, il lui rendit son sourire puis soudain, elle s'appuya contre son épaule, adossée à la paroi. Elle s'enveloppa dans ses capes et ferma les yeux. Malefoy Senior appuya ensuite sa tête contre la paroi et finit par s'endormir. Hermione ne tarda pas elle non plus et bientôt, des bruits de respirations très légers se firent entendre, ponctués par les craquements du feu magique qui réchauffait agréablement la petite grotte.
Ils dormirent plusieurs heures et ce fut la faim qui les réveilla. Ce fut Hermione en premier qui ouvrit les yeux. Elle sortit le nez du repli des capes qui la recouvraient et aperçu une grosse mèche de cheveux blonds devant ses yeux. Elle soupira et se redressa. L'épaule qui lui avait servi de coussin pour la nuit, remua alors et la jeune femme se frotta le visage.
— Je vous ai réveillé, je suis désolée, dit-elle en levant les yeux sur Malefoy père.
— Ce n'est pas grave, assura Lucius. C'est la faim qui m'a réveillé de toute façon...
— Vous aussi...
Elle se tourna un peu et regarda Harry et Ron qui dormaient encore profondément.
— Laissons-les dormir, dit-elle en repoussant ses capes.
Elle se leva et s'étira longuement.
— Aller, dit-elle. Je vais aller chiper quelque chose à manger dans le village qu'on a vu en arrivant. Il doit bien avoir un boulanger qui a laissé une fenêtre ouverte...
Elle se changea alors en rapace et sortit de la grotte à tire d'ailes. Malefoy la regarda partir puis il changea de position et fixa son regard sur le feu, laissant ses pensées vagabonder.
— Mon fils... soupira-t-il. Mangemort... Tu parles ! Sa femme ne le laisserait jamais le devenir...
— Détrompez-vous, Monsieur Malefoy...
Harry se redressa en soupirant et retira ses lunettes pour se frotter les yeux. Il les rechaussa ensuite et regarda l'homme blond.
— Pardon ? dit Lucius.
— Drago est bel et bien un Mangemort, tout comme vous... dit le brun. Du moins, l'est-il devenu, après que sa femme et leur fils se soient fait tuer.
— Je vous demande pardon ? Norya...
— Norya est morte, répondit Harry. C'est Voldemort lui-même qui l'a tuée quand il a subitement décidé qu'il avait assez attendu votre fils.
— Je... je ne le savais pas, dit Malefoy en baissant les yeux. Et leur bébé... comment... ?
— Il s'est tué en tombant des bras de sa mère quand l'Avada Kedavra l'a touchée, dit Harry.
— Et... Comment le savez-vous ?
— Drago me l'a raconté, dit Harry. Il y a un peu plus de deux mois, il s'est présenté à Poudlard, réclament asile. Il m'a demandé mon aide, à moi, pour le cacher de Voldemort. Il avait fui, deux mois plus tôt, après avoir été témoin du meurtre de sa femme et de leur fils par Voldemort. Il a ensuite servi Voldemort pendant quelques temps, contraint et forcé, avant de s'enfuir. Depuis, il vit à Poudlard, chez moi, et tous les deux, nous sommes devenus proches...
Ron se redressa alors et soupira.
— Harry et Malefoy se plaisent, Monsieur Malefoy, si vous n'avez pas encore comprit, lâcha-t-il en bâillant largement.
Lucius haussa un sourcil puis laissa échapper un sourire.
— Qu'est-ce qui vous fait sourire ? demanda Harry.
— Vous, Monsieur Potter.
— Allons bon, pour quelle raison ?
— Parce que vous pensez que je ne sais pas déjà que mon fils et vous... vous vous plaisez, comme l'a dit Monsieur Weasley ?
Harry fronça les sourcils.
— Comment... ?
— Je l'ai senti dans votre façon de prononcer son prénom, dit Lucius en changeant de position. Ce n'était pas le son sec et hargneux que vous utilisiez à l'époque mais un son plus tendre, plus doux. J'ai déjà été très surpris que vous l'appeliez par son prénom puis mon cerveau a fait son travail et j'ai fait le rapprochement entre cela et votre détermination à aller chercher ce contrepoison. Alors comme ça, vous aimez mon fils ?
Harry rougit soudain. La question était directe et il ne s'y attendait pas. Il se contenta de hocher la tête.
— Nous avons réalisé que ces sentiments qui nous lient ne sont pas nouveaux, répondit-il. Ils datent, pour moi, d'au moins cinq ans en arrière, quand j'ai découvert que les filles ne m'intéressaient finalement pas tant que ça. À l'époque, je n'acceptais tout ça et parallèlement, je regardai les garçons d'un autre œil, et un en particulier.
— Mon fils ?
Harry opina.
— Drago a peur de vous, vous savez... dit-il en baissant un peu la tête.
— Je le sais, dit Malefoy.
— Et... pourquoi l'avoir battu ?
— Il vous a montré ses cicatrices ? demanda Monsieur Malefoy. Je ne pensais que vous...
— Ce ne sont pas des cicatrices, dit Harry en fronçant les sourcils. Enfin, maintenant si, mais quand il a décidé de lui-même de mes montrer ses blessures, elles étaient encore à l'état de plaies... Le sort de Dissimulation qu'il utilisait les empêchait de cicatriser. Je les ai soignées et il m'a raconté comment vous vous vengiez sur lui... Pourquoi Monsieur Malefoy ? Pourquoi faire subir cela à votre propre fils ?
Malefoy serra les mâchoires puis secoua la tête.
— Tout ceci appartient au passé, désormais, Potter, dit Malefoy. Tout ce que je souhaite à présent, c'est retrouver mon fils et ma femme et redorer mon nom.
— Cela ne va pas être facile, dit Harry en haussant les épaules. Mais je vous promets que j'essayerai de jouer en votre faveur auprès du Ministre en lui disant que vous nous avez aidés à retrouver Voldemort et à l'anéantir, même si ce n'est pas la stricte vérité.
— Vous feriez ça ? s'étonna Malefoy. Après tout ce que je vous ai fait subir ? Alors que j'ai tué votre parrain ?
Harry haussa les épaules puis soudain un rapace s'engouffra dans la grotte. Il lâcha sur le sol un sac en plastique rempli de victuailles puis se posa et Hermione reparut en s'étirant.
Les quatre sorciers se partagèrent alors ce que la jeune femme avait pu chaparder au gré de ses passages dans le petit village, évitant de justesse chiens, chats et Moldus qui n'appréciaient pas d'être pillés par un petit faucon fauve. Elle avait même échappé au fusil d'un homme à qui elle avait fauché le journal... La chevrotine était passé à quelques centimètres de son aile et elle en avait senti le souffle dans ses plumes...
À Poudlard, cependant, on attendait anxieusement le retour du trio. Dumbledore et McGonagall se tenaient sur le perron du château, emmitouflés dans leurs capes et un silence pesant s'était installé entre eux.
— Mais que font-ils... se plaignit McGonagall en tournant en rond. Ils sont partis depuis des jours et des jours ! Pourquoi ne rentrent-ils pas ?
— Minerva, veuillez cesser de tourner en rond, dit alors Dumbledore. Vous me donnez le vertige et vous suez le perron !
McGonagall se figea aussitôt, se demandant certainement si le Directeur plaisantait ou pas, mais son visage fermé renseigna la vieille sorcière qui revint se planter près de lui en soupirant.
Soudain, un sourd craquement se fit entendre dans la forêt interdite puis, avec un hululement, deux hiboux passèrent devant les deux sorciers. C'était Hedwige et Moka qui venaient accueillir leur maître.
— Ils arrivent, dit Dumbledore. Ils ont transplané dans la forêt, j'ai entendu...
— Moi aussi, mais je ne vois rien, pour l'instant... Oh ! Si, là, regardez !
Dumbledore plissa les yeux en avançant le menton et bientôt, des ombres des grands arbres de la Forêt Interdite, sortirent quatre silhouettes, dont une étrangement plus grande que les trois autres.
— Mais qui ramènent-ils ? dit McGonagall. Oh, Merlin !
Elle porta ses mains à sa bouche et Dumbledore descendit alors les marches de pierre.
— Merlin soit loué, dit-il en posant ses mains sur les épaules des trois jeunes sorciers. Vous êtes revenus vivants... Et l'antidote ? demanda-t-il ensuite en regardant Harry.
— Je l'ai, dit Harry en se débarrassant de ses capes.
Il sortit la boîte en bois, et Dumbledore la prit, l'ouvrit et inspecta le contenu de la fiole.
— Parfait Harry dit alors Dumbledore. Bien, maintenant que vous êtes rentrés et que vous êtes en sécurité, je vous conseille d'aller vous rafraîchir et vous reposer un moment. Je vais m'occuper personnellement de nos malades, allez prendre une douche, mangez, puis rejoignez l'Infirmerie.
Les trois plus jeunes hésitèrent puis finirent pas hocher la tête. Dumbledore se tourna alors vers Lucius Malefoy qui n'avait pas prononcé un seul mot.
— Êtes-vous affecté, vous aussi, Lucius ? demanda-t-il.
— Oui, Monsieur le Directeur, répondit l'homme blonde. Potter m'a dit que je pourrais bénéficier de l'antidote si je les aidais...
— Voyez-vous cela... ?
— Minerva, je vous en prie. Bien, venez avec nous à l'Infirmerie.
Lucius opina lentement, épuisé, à la fois par le voyage et par la maladie, et suivit Dumbledore et McGonagall dans les étages du château.
Harry n'avait aucune envie de dormir en sachant l'homme qu'il aime entre la vie et la mort, mais le tremblement de ses mains le convainquit et il monta dans la tour Sud pour prendre une bonne douche chaude, chose qu'il n'avait pas eu pendant plus d'une semaine. Il passa ensuite un bon moment à cajoler ses animaux qui s'étaient inquiétés, puis il ouvrit et tria son courrier tout en mangeant et remarqua une pile de parchemins plutôt imposante reliée par une lanière de cuir. Un mot de Lupin y était épinglé et Harry sourit.
Épuisé, le Gryffondor finit cependant par s'endormir sur son bureau, les bras sous la tête et quand il se réveilla, il reconnut l'aigle de Voldemort posé devant lui.
— Naoko, dit-il en souriant tout en se frottant les yeux. Tu m'as retrouvé ?
L'oiseau émit un son bref puis regarda le perchoir d'Edwige et pencha la tête sur le côté comme seuls les aigles savent le faire.
— Tu as faim ? demanda Harry.
Il sourit puis prit sa baguette posée devant lui et l'agita en direction du perchoir d'Edwige. Celui-ci se dédoubla et l'aigle alla s'y installer en pépiant de contentement à la manière d'un aiglon. Harry le regarda alors tendrement puis il se souvint qu'il devait rejoindre Dumbledore à l'infirmerie et il jeta un coup d'œil sur sa montre. Il soupira puis s'enveloppa dans une cape et descendit aussi vite que possible.
— Ha vous voilà, dit Pomfresh en s'avançant vers lui. Venez avec moi.
— comment vont-ils ? demanda aussitôt le Gryffondor. Dumbledore a-t-il déjà administré l'antidote ?
— Non, pas encore, nous vous attendions.
Harry s'approcha du lit de Malefoy. Celui de rogue était juste en face et le brun remarqua alors le drap qui recouvrait le corps de la sorcière Green. Il soupira et pinça la bouche.
— Elle est mort hier, dit McGonagall. Ne vous en veuillez pas, Harry, elle était condamnée.
Harry opina puis regarda la boîte dans les mains de Dumbledore. Il avait la fiole dans la main gauche et l'observait à la lumière d'une lampe.
— Où l'avez-vous eu ? demanda le Directeur. Qui l'a concocté ?
— Voldemort lui-même, j'imagine, répondit Harry. Il s'était retranché dans un vieux manoir, sur l'île de Fair, tout au nord de l'Ecosse...
Les adultes regardèrent le jeune homme de travers et celui-ci soupira.
— Ne vous inquiétez pas, nous vous raconterons tout une fois l'antidote donné...
Dumbledore hocha la tête puis fit sauter le bouchon de liège de la fiole et s'approcha de Rogue.
— Attendez, dit soudain Pomfresh. Il y a peut-être une façon de s'en servir...
Harry regarda Pomfresh puis se souvint de la lettre dans le couvercle de la boîte et alla la chercher. Quand il la déplia, Dumbledore jeta un coup d'œil par-dessus son épaule.
— Hé ! s'exclama-t-il. Mais c'est l'écriture de Tom !
— Professeur... dit Hermione sur un ton de reproche. Nous sommes dans une Infirmerie, que diable...
— Comment avez-vous eut cette lettre ? demanda Dumbledore, ignorant Hermione.
— Professeur Dumbledore ! Laissez-le lire ! s'exclama alors la jeune femme en fronçant les sourcils.
Dumbledore se tourna vers Hermione et, à la surprise de tous, il lui tira la langue.
— Miss Granger est de mauvaise humeur ? demanda-t-il, taquin.
— Chut, dit alors Harry. J'essaie de lire...
Le silence se fit autour de lui et il parcouru la lettre écrite en grosses lettres souples avec de l'encre verte.
— La fiole contient l'antidote au poison, dit-il alors. Il suffit de verser trois gouttes sur la Marque des Ténèbres de chaque Mangemort que l'on veut sauver. L'antidote détruira le poison et fera disparaître la Marque des Ténèbres. Au bout de quelques heures la personne devrait se réveiller avec tous ses souvenirs et en parfaite condition physique.
— C'est tout ? s'étonna Pomfresh. Mais la lettre est plus longue, non ?
— Le reste ne vous regarde pas, dit Harry sur un ton sec en repliant la lettre. C'est personnel.
— Oh, je vois, dit Pomfresh. Pas la peine de vous énerver, Potter...
McGonagall fronça les sourcils puis Pomfresh s'avança vers Rogue. Elle sortit son bras droit de sous les draps et le déposa sur son torse.
— Allez-y, dit alors Dumbledore en lui tendant la fiole. Trois gouttes, donc...
Pomfresh hocha la tête puis versa trois gouttes sur l'horrible marque noire. La peau fuma aussitôt et Pomfresh recula.
— Voilà, dit Dumbledore. Il ne reste plus qu'à attendre. Pompom, occupez-vous des Malefoy, maintenant.
Pomfresh hocha la tête une seconde fois puis Dumbledore se tourna vers Harry qui regardait fixement la boîte en bois, appuyé sur la table.
— Harry, mon garçon, tout va bien ? demanda-t-il en s'approchant.
— Professeur, dit alors Harry. Je ne l'ai pas tué...
— Pardon ?
— Je dis que je n'ai pas tué Voldemort, il est mort de lui-même...
— Mais comment ? dit McGonagall en s'approchant.
— Il était malade, dit Harry en posant la main sur la boîte. Il avait le Sida.
— Le... Sida... ? Mais qu'est-ce donc Albus ? demanda Minerva.
— C'est une maladie mortelle de Moldus qui se transmet par les parents, dit Dumbledore, les yeux baissés sur la boîte. Elle détruit doucement toutes les défenses immunitaires du malade et finit par le tuer, à plus ou moins long terme. Certains ne la développent jamais, et d'autres meurent en quelques mois...
— Professeur, dit alors Harry. Voldemort savait qu'il allait mourir. Il me l'a dit de vive voix. C'est pour cela qu'il a tué tous ses Mangemorts... Il est mort devant moi, sans que je n'aie eu à faire le moindre geste.
Harry secoua la tête.
— La prophétie ne s'est pas réalisée, je ne l'ai pas tué...
— Je comprends ce que tu ressens, Harry, dit Dumbledore en posant une main compatissante sur son épaule. T'a-t-il dit quelque chose d'autre ?
— Non, répondit Harry. J'aurais bien aimé qu'il réponde à quelques questions, mais il est mort avant que je ne puisse les poser. Il a juste dit avant de mourir qu'il avait été fier de m'avoir rencontré. Après cela, je l'ai enterré sur la plus haute colline de l'île et je suis repartit.
— C'est bien, dit McGonagall en opinant. Même si cet homme était le pire monstre de la terre, il méritait un enterrement décent. Vous avez bien fait, Monsieur Potter.
Pomfresh se redressa soudain du lit de Malefoy et soupira.
— Voilà, dit-elle. Reste plus qu'à attendre. Tenez, Potter...
Elle lui tendit la fiole mais Harry la refusa poliment.
— Gardez-la, vous pourrez l'étudier...
— Bien, comme vous voudrez, dit Pomfresh en regardant la fiole.
Elle la glissa ensuite dans son tablier et sortit de la pièce.
— Harry, dit alors Dumbledore. Voulez-vous nous raconter ce voyage ? Vous avez mis un sacré bout de temps...
— Hermione, Ron ? dit alors Harry. Vous voulez raconter ?
— Pourquoi pas, dit Ron. Ça nous fera patienter jusqu'à qu'ils se réveillent.
— Moi, dit Hermione. Je vais aller me coucher un moment... Je suis épuisée.
— Oui bien sûr, dit McGonagall. Allez-y...
Hermione sourit puis sortit de l'infirmerie. Harry, Ron, Dumbledore et McGonagall s'installèrent alors dans des fauteuils et Harry et Ron racontèrent leurs aventures, comment ils avaient cherché en vain durant quatre jours une piste pouvant les mener à Voldemort, puis, lors de leur arrêt dans un village à la périphérie de Dundee, comment ils étaient tombés sur Malefoy père et l'avaient ainsi pris avec eux pour qu'il les mène à son Maître...
— Je crois que dans l'histoire, c'est Hermione qui a eu la moins de chance, dit Harry quand son récit fut terminé, une bonne heure plus tard.
— En effet, dit McGonagall. Elle essaye de vous retenir et elle se blesse avec une roche... C'est la seule à avoir été blessée. Enfin, vous nous êtes revenus vivants et c'est l'essentiel.
— Oui, acquiesça Harry. Professeur McGonagall, vous devriez aller assurer vos cours, Ron et moi allons veiller les malades.
— Comme vous voudrez, dit McGonagall.
— Je resterais bien, dit Dumbledore. Mais j'ai du travail dans mon bureau. Si vous me cherchez, j'y serais.
— Très bien professeur, dit Ron.
Et ils quittèrent tous deux l'infirmerie, laissant Ron et Harry seuls avec les trois malades et le corps de Green qui reposait toujours sur son lit, recouvert d'un drap.
— C'est étonnant, dit alors Harry.
— De quoi ?
— Le corps de Green...
— Hé bien ? C'est un corps...
— Oui d'accord, mais quand j'étais chez Voldemort, quand il était sur le point de mourir, tous les corps de Mangemorts qui se trouvaient autour de nous se sont désagrégés et sont tombés en poussière, en l'espace d'une seconde...
— Et alors ? Peut-être que seuls ceux qui étaient présents se sont réduits en poussière. Il y avait peut-être un sortilège, je ne sais pas...
Harry, peu convaincu, haussa les épaules. Un silence s'installa puis Ron renifla.
— Pour Malefoy, tu vas faire quoi ? demanda-t-il.
— Quoi je vais faire quoi ? demanda Harry. Je vais attendre, bien sûr...
— Oui, mais je voulais parler d'après... Comme Monsieur Malefoy n'est plus en prison, Drago va peut-être vouloir retourner chez ses parents...
— Je n'en suis pas sûr, dit Harry en regardant son compagnon toujours inconscient. Je sens qu'il tient à moi, plus qu'il ne le laisse paraître en tous cas...
— Harry... dit alors Ron, les yeux baissés. Je sais que tu y tiens beaucoup mais repense à Stefan et à ce qu'il t'a fait... Au début aussi vous étiez inséparables aussi...
Harry se mordit la lèvre.
— Oui, je sais... soupira-t-il. Mais je ne pense pas que Drago va devenir comme ça... Comme je l'ai dit, nos sentiments sont plus anciens que tout le monde le croit, mais l'un comme l'autre ne les avons admis que récemment... Nous ne sommes plus des adolescents, il a été marié plusieurs années et moi j'ai été échaudé par une relation malsaine... Je pense que nous allons tous les deux prendre le temps de bien nous entendre avant d'entamer quoi que ce soit d'officiel.
Ron opina lentement.
— Enfin bon, si toi tu y crois, c'est le principal, dit-il. Nous tout ce qu'on veut, c'est que tu sois heureux alors avec un mec ou une fille...
— T'es vraiment un pote, toi, dit Harry en lui frappant le bras amicalement.
— Merci, dit Ron en rougissant.
— Et toi ? demanda alors Harry. Où tu en es avec Serena ?
— Bah tu sais... dit Ron en se passant une main sur la nuque, soudain mal à l'aise. Les filles elles ne savent pas ce qu'elles veulent... Serena m'a clairement fait comprendre qu'elle ne pourrait pas sortir avec quelqu'un qui passe le plus clair de son temps sur son lieu de travail... Que je sois un sorcier ne l'inquiète pas, par contre...
Harry pouffa.
— Au moins, moi je n'ai pas ce souci !
— Parle pour toi ! répliqua une voix fatiguée derrière eux.
Harry et Ron se regardèrent puis se retournèrent et le visage d'Harry se fendit d'un grand sourire en apercevant Malefoy qui les regardait.
— Malefoy ! dit-il en s'approchant vivement du lit.
— Bon retour parmi nous, dit Ron en suivant son ami. Tu nous as fait peur...
Malefoy regarda autour de lui et écarquilla les yeux en voyant l'occupant du lit voisin du sien.
— Père... dit-il en se redressant brusquement. Mais comment... ?
— Plus tard, dit Harry en le forçant à se recoucher. Reste tranquille, je vais chercher Dumbledore. Ron, empêche-le de se lever.
— Entendu, dit Ron en regardant Malefoy qui, les bras croisés, lui tira la langue.
Harry sourit puis sortit en courant de la salle. Il emprunta un passage secret qui le fit arriver directement à quelques mètres de la gargouille qui marquait l'entrée du bureau de Dumbledore.
— Plume en Sucre ! s'exclama Harry.
Rien ne se passa.
— Bon... heu... Dragée Surprise de Bertie Crochue ? Nids de Cafards ? Fizwibiz ? Allez ! Ouvre-toi !
Évidemment, ce n'était pas en criant qu'elle allait bouger !
— Oh je ne sais pas moi... Sorbet citron ? Glace à l'eau ?
La gargouille s'anima alors.
— Glace à l'eau ? Ah bon...
Il monta l'escalier tournant quatre à quatre et déboula dans le bureau du Directeur sans frapper, le faisant sursauter.
— Harry ! s'exclama Dumbledore en le regardant par-dessus ses lunettes en demi-lune. Est-ce une façon de...
— Drago est réveillé, professeur... haleta Harry. Monsieur Malefoy et le professeur Rogue ne devraient pas tarder...
— Allons-y alors, dit Dumbledore en abandonnant son travail sur son bureau.
Il suivit Harry et tous deux retournèrent dans l'infirmerie où ils trouvèrent Pomfresh penchée sur Drago qui ronchonnait.
— Ça va, Pompom, je vais bien, dit Malefoy.
— Tu as fini d'ennuyer Pompom ? dit alors Harry en s'approchant du lit.
Drago regarda Harry puis baissa les mains et Pomfresh remercia Harry d'un sourire.
— Alors, Monsieur Malefoy ? demanda Dumbledore. Comment vous sentez-vous ?
— Très bien, dit une autre voix derrière Pomfresh.
— Et de deux, dit Pomfresh en se retournant.
— Père, dit Drago.
— Drago... ?
— Eh bien, je vois que tout le monde sort doucement de son coma... dit Dumbledore en regardant alors Rogue.
Pomfresh s'en approcha et sourit.
— Et de trois... Bonjour professeur, bon retour parmi nous !
— Severus, dit Dumbledore en s'approchant du lit. Ça fait plaisir de vous voir vivant !
— Moi aussi, monsieur, dit Rogue en se redressant lentement.
Il regarda autour de lui et vit le drap qui recouvrait Green.
— Je suis désolé pour elle, dit-il.
Il regarda ensuite en face de lui et vit Harry et Ron de chaque côté du lit de Drago.
— Lucius ? s'étonna-t-il.
— Lui-même, dit Dumbledore. Nos trois jeunes amis nous l'on ramené. Ils se sont rencontrés à Dundee si j'ai bien compris.
Monsieur Malefoy hocha la tête et Harry se tourna vers lui.
— Où tu vas ? demanda alors Malefoy junior en lui attrapant la main.
— Ça va, je suis juste là, dit Harry. Alors Monsieur Malefoy, comment ça va ?
— Ça va, dit Lucius en se tenant la tête. J'ai juste l'impression d'être passé sous un Hippogriffe mais sinon ça va... Et vous, Potter ?
— Je suis fatigué, mais ça va, répondit Harry.
— Où est Miss Granger ?
— Chez elle, répondit Ron. Elle doit dormir je pense. Elle est peut-être une solide sorcière, mais elle reste une fille et ce voyage l'a extenuée.
Lucius hocha la tête et se tourna vers son fils.
— Et toi, mon fils ? Comment tu vas ?
Malefoy regarda son père puis se détourna soudain et Harry l'excusa.
— Ce n'est pas grave, dit Monsieur Malefoy. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me saute dans les bras de toute façon.
— Aller, aller, dit alors Pomfresh. Tout le monde dehors, ces messieurs ont besoin de repos.
Et elle poussa tout le monde dehors sans ménagement, Directeur ou pas.
— Je reviendrais tout à l'heure, dit Harry à Malefoy qui acquiesça et se rallongea.
Il tourna le dos à son père qui en fit autant. En face d'eux, Rogue était assis dans son lit et regardait ses bras. Il n'y avait plus de trace de la tache du poison si ce n'est qu'une légère auréole brune sur sa peau blanche et la Marque des Ténèbres était devenue rose, comme une tache de naissance informe ou encore une vilaine cicatrice de brûlure.
Rogue sourit puis il se cala contre les coussins et ferma les yeux, enfin serein.
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