Chapitre 11
Anastasia
En me réveillant, je sens quelque chose me chatouiller le bout du nez. J'ouvre un œil puis l'autre. Je regarde la chambre, remarque un doigt me chatouiller le nez. Je sursaute et sors du lit.
_Ana, tu vas bien ? Dit-il en se levant rapidement du lit.
_Qu'est ce que vous foutez dans mon lit ? Dis-je avec une pointe de colère.
Après avoir attendu une réponse qui n’ai jamais venue, je lui lance mon regard le plus noir, et pars vers la salle de bain. Avant de refermer la porte derrière moi, je vois un petit rictus au coin de ses lèvres. Pauvre abruti ! Je claque la porte de la salle de bain, lui montrant que son petit côté joueur ne me plait pas. J'enlève les quelques bouts de tissus que j'ai mis hier soir avant d'aller regarder la télé et me faufile sous la douche. Après quelques instants à savourer l'eau chaude sur ma peau, j'entends la voix de Christian de l'autre côté.
_Ana, tu permets que je vienne te rejoindre ? Plaisante-t-il.
Je ne prends même pas la peine de lui répondre et continue à me détendre sous cette eau bien chaude.
_Tu sais que je peux venir, sans même attendre que tu me répondes ? Lâche-t-il avec une voix amusée.
Je sais qu'il n’osera jamais faire une chose pareille. Je continue donc de l'ignorer puis j'entends la porte de la douche se fermer, je suppose qu'il est parti.
_D'accord ! Tu l'auras cherché. Bafoué-t-il
J'ouvre subitement les yeux, hurle un "Non !" rapidement avant qu'il ne fasse quoique ce soit. Je sors ma tête de la douche, pour vérifier ce qu'il fait. Je remarque un Christian complètement nu. Je rentre subitement ma tête dans la douche, toujours sur le choc de ce que je viens de voir. J'essaie tout doucement de calmer mes pulsions et mes fantasmes. Il est exactement comme dans mes rêves.
_Hum...Chris...monsieur Christian, ... vous... vous pourriez me passer une de ces serviettes sur l'étagère du haut. Articulé-je tout en essayant de me calmer.
J'entends des pas se rapprocher.
_Hum....Qu’aurais-je en retour dit-il d’une voix grave et rauque
Je fais mine de n’avoir rien entendu et ne lui répond pas. Après quelques secondes restées debout dans cette douche, je l'entends dire "Tiens", j'ouvre un tout petit peu la douche, passe ma main pour prendre la serviette. Je sens sa poigne chaude me saisir, j’essaie de bouger mon poignet mais rien à faire
_Que faites- vous ?
_Je veux te voir, dit-il en essayant de me faire sortir.
Ma parole, il est fou s’il croit que je vais lui obéir !
_Oh mais lâchez mon poignet, m'exclamé-je tout en essayant de le retirer de son emprise
_Non pas envie. Grogne-t-il en resserrant sa prise sur mon avant-bras
_Espèce d'abruti lâchez moi m’exaspérais-je.
_Tu sais ce que je veux ? Il lâche ses mots dans un murmure ; t'embrasser.
Un vrai homme à femme celui-là ! Je retire rapidement mon poignet de son emprise, prend la serviette au passage qui était dans son autre main appuyée contre la vitre de la douche. Je suis tellement énervée que j'ai usé d'une force, dont moi-même j'ignorais l’existence. Je m'entoure de la serviette et sors de la douche.
_La douche est à vous maintenant. lancés-je sèchement
Je m'avance près de la porte, mais avant que je sorte, il me coupe le passage. Je ferme instantanément les yeux pour pouvoir me concentrer. Si je dois lui parler, il ne vaut mieux pas que j'ai la vue sur ses tablettes de chocolat, ou tout autre partie de son corps.
_N'oublie pas, tu passes la journée avec moi. Sussurré-t-il
_C'était juste un pari stupide alors aucune chance que je vous supporte durant une journée entière. Dis-je toujours les yeux fermés.
_Pourquoi gardes-tu les yeux fermés ?
_Peut-être parce que je n'ai pas envie de voir votre visage répugnant. Mentis-je.
_Ou alors parce que je te fais de l'effet. Grogné-t-il
Je sens mes joues virer au cramoisie. Ça ne se voit à ce point-là ? Si ? Je ne dis rien et le contourne pour sortir de la salle de bain. Je me maudis de n'être pas capable de contrôler mon envie de l'avoir en moi. Je reprends mon souffle peu à peu après avoir refermé la porte. Cet homme a le don de m'énerver et de m'exciter juste en ouvrant la bouche. Je me glisse contre la porte. Incroyable ! Je me relève et pars en direction de mon placard. Qu'est-ce que je vais porter ? Mes yeux se glissent sur une petite robe rose que m'avait offerte Emma pour mon anniversaire l'année dernière. Je m'empare de celle-ci. Ce qui m'avait tout de suite attiré dans cette robe c'était sa coupe. Elle a le dos nu et une longueur normale, c'est-à-dire au-dessus de mes genoux. On peut la porter avec ou sans veste. Je préfère la mettre avec. Je prends ma veste blanche et pars vers mon lit. Je dépose les vêtements et me cherche des sous-vêtements dans le tiroir de mon placard. Je finis de m'habiller et chausse des ballerines roses.
_Ana je peux prendre ta voiture ? La mienne est encore en panne, s'exclame Jonathan dans l'encadrement de la porte de ma chambre.
Un de ces jours il faudra que je verrouille la porte de ma chambre.
_D'accord ! Mais il faudrait que tu emmènes les jumelles en cours. D'ailleurs elles sont réveillées ? répondis-je tout en marchant vers le miroir à côté de mon lit.
_Oui, je les ai réveillées et elles sont prêtes.
_Parfait ! Ah et Jonathan ça va ?
Hier, quand je lui ai dit que les parents comptaient revenir, il n'avait semblé ni ravi par la nouvelle ni même triste. Il était resté neutre. Il était sorti de la maison très rapidement prétextant qu'il était en retard à son rendez-vous avec Laurie.
_Oui ! C'est juste que je m'en veux de ne pas avoir été les voir même une seule fois en trois ans.
Il y'a de la tristesse dans sa voix.
_Allez viens là ! Je lui indique la chaise de mon bureau.
Il s'avance vers celle-ci et je m'assois au bout du lit de façon à ce que je sois face à lui.
Comment peut-il s'en vouloir ? Il n'avait que 14 ans.
_Je ne veux plus jamais que t'entendre dire ces mots. Ils ne t'en veulent pas et toi non plus tu devrais pas t'en vouloir. Tu n'avais que 14 ans, tu étais encore mineur.
_Ana, ce n'étais pas une excuse pour ne pas aller les voir, j'aurais dû y aller au moins une fois.
_Jonathan écoute moi bien, tu ne pouvais pas aller les voir, parce que les sécurités de la prison ne t'auraient jamais laissé y entrer Articulé-je
_Je dois y aller, les jumelles doivent m'attendre.
_D'accord, bonne journée.
Il s'avance vers la porte de la chambre, sors et la referme derrière lui.
_Tes parents étaient en prison ? S'étonné-t-il
La voix de Christian se fait entendre dans la pièce. Qu'est-ce que cela peut bien lui faire où ils étaient ? Et de quel droit il se permettait d'écouter ma conversation avec Jonathan ? Déjà que je m'en veux de paraitre aussi faible devant lui, alors pas question que je lui offre une autre raison de se moquer de moi. Christian est un sombre idiot, il sera capable d'énoncer le fait que mes parents étaient en prison pour m'atteindre. Je lui lance mon regard le plus noir. Je ne fais même pas attention au fait qu'il ne porte qu'une serviette enroulée à sa taille. Je m'avance vers la salle de bain, le contourne et rentre dans la salle de bain encore une fois et referme la porte. Je marche vers le miroir, prends mon liseur et me lisse les cheveux. Je mets du gloss rose et cache les cernes sous mes yeux. Je ressors de la salle de bain mais ne trouve pas Christian dans la chambre.
_Tant mieux !
Je prends un sac à main blanc, saisi mon téléphone et mon portemonnaie. Je sors de la chambre. Je m'avance vers la porte d'entrée, quitte la maison pour aller vers l'arrêt de bus le plus proche. Je vais encore prendre les transports en commun.
_Monte ! Ordonne-t-il
La voiture de Christian est juste à côté de moi, la vitre descendue.
_Non merci, mais c'est gentil d'avoir proposé. Refusé-je
Je lui réponds tout en continuant à marcher
_Ce n'était pas une question, tu montes seule ou tu veux que je t'aide ? Grogné-t-il
Sa voix était plus que menaçante, je lui jette un vif coup d'œil. Ses yeux sont très noirs, ses sourcils sont froncés, et pour ne pas m’attirer ses foudres je monte la voiture laissant échapper un soupir las.
_On passe chez moi d'abord dit-il
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Chapitre corriger par judithRMB
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