Chapitre 10
Christian
_Oui monsieur Christian, quelque chose ne va pas ? Lance-t-elle avec un sourire innocent.
Elle m’énerve tellement quand elle fait semblant de ne pas savoir ce dont je veux lui parler. Je ne vois vraiment pas pourquoi je lui dois des explications. On n'est pas en couple techniquement parlant. Elle croise les bras sous sa poitrine l'air agacé. Elle attend sûrement ma réponse. Je me racle la gorge et m'appuie sur le bureau en verre, je croise les bras et la regarde.
_Rien ne va ! Grogné-je en gardant la tête baissée sur mes chaussures.
_Pourquoi ? Réplique-t-elle en prenant un document sur le bureau.
_Tu sais ce que j'ai fait et tu ne dis rien, pourquoi ?
_Parce que je crois que vous ne me devez aucune explication. Je ne vais sûrement pas m'immiscer dans votre couple, lance-t-elle.
Elle croit que moi et Tiffany sommes en couple ? je n’ai jamais eu envie d’être en couple avec Tiffany, pour dire vrai,ça ne m'a jamais traversé l'esprit. Ô grand jamais ! Avec elle tout était question de sexe, de jeux, de plaisirs jamais "d'amour". Elle sort du bureau, mais avant de partir j'attrape son poignet. Elle se stoppe immédiatement, mais ne se retourne pas pour autant
_Pourquoi ne réagis-tu pas alors que tu sais ce qu'il s’est passé entre moi et Tiffany. Dis-je doucement.
_Savez-vous comment je me suis sentie en vous voyant hier ? Juste dégoûtée. s’offusqua-t-elle : retirant son poignet violemment de mes mains, trahie.
Elle lâche ces mots sans vraiment prendre conscience de ce qu’elle dit et en plus de ça elle me vouvoie de nouveau ! Elle sort du bureau tout en prenant soin de claquer la porte. Je m'assieds sur une chaise, passant mes mains dans mes cheveux. Je culpabilise. Putain pourquoi je culpabilise ? Ce n'est mon genre de culpabiliser pour si peu. Rien dans le contrat n'est mentionné que je devais être fidèle. Je me lève brusquement du bureau. Mon père se tient devant moi les yeux sombres, les sourcils froncés.
_Je viens de croiser une Anastasia très en colère, je lui ai demandé demandé ce qui n'allait pas et devine ce qu'elle m'a répondu de te le demander. Donc je repose ma question, qu'est-ce qui ne va pas ?
Je prends une grande bouffé d'air avant de lui dire la vérité qui je sens, ne va pas plaire du tout à père, alors là vraiment pas du tout.
_Hier soir, je me racle la gorge j'ai couché avec Tiffany. Lâché-je d'un coup.
Mon père ne dit rien durant quelques secondes, il reste là à me regarder, il lève finalement les yeux vers moi et on peut y lire une déception profonde
_Tu ne changeras donc jamais ! Aujourd'hui je me suis senti tellement fier de toi. Tu avais même réussi à clouer le bec d’Halker. Tu sais ce que je me suis dit ? Que tu étais prêt. Mais je réalise que tu ne l'es pas. Tu es et tu resteras un coureur de jupon, un irresponsable. Je te préviens Christian, si tu as couché avec Tiffany dans l'intention de rompre le contrat, j'ai le regret de te dire que tu as lamentablement échoué. Maintenant trouve un moyen d'arranger tout ça.
Je reste là debout, alors que mon père sort du bureau tout en claquant la porte comme l'a fait Anastasia quelques minutes plus tôt.
Le seul moyen que j'ai trouvé pour arranger les choses, c'est une sortie. Me voilà donc devant la porte de la maison des Greens.
Je sonne à la porte. Je regarde ma montre qui affiche 20h30. Si on part dans une heure, on aura le temps de dîner. La porte s'ouvre sur Anastasia en robe de nuit. Ses cheveux sont en pagaille, elle a les yeux rouges, on aurait dit qu’elle pleurait.
_Monsieur Christian ? Dit-elle en s'appuyant dans l'encadrement de la porte. Vous avez besoin de quelque chose ?
Je vais commencer par croire qu'elle veut se venger. Elle me vouvoie et elle ignore mes textos. Je la regarde et lui fait mon sourire en coin.
_Je peux entrer ? Commencé-je tout en mettant mes mains dans les poches de mon blouson blanc.
Elle me regarde un instant avant de se décaler sur le côté et d'ouvrir entièrement la porte pour me laisser entrer. La télé est allumée, il y a du popcorn sur la petite table basse et une couverture.
_Que puis-je faire pour vous ?
_Je me demandais si je pouvais dormir avec toi ? chuchoté-je, la caressant du regard
Si je dois arranger les choses, il faut bien que je la fasse rire. On dirait que ma petite phrase ne l'a pas du tout amusée. Son regard est plus que sérieux, les sourcils froncés, les bras sur les hanches m’indiquant clairement qu’elle ne me trouve absolument pas drôle. Je m'avance sur le canapé et m'assois. Je me penche sur la petite table et prend le DVD c'est "Broken" voilà pourquoi ses yeux sont si rouges.
_J'ai beaucoup mieux dans ma voiture.
_Ne dîtes pas n'importe quoi ! Aucun film n'est mieux que "Broken" ce film est parfait. Lâche-t-elle en s'avançant vers l'autre canapé.
Je voulais calmer un peu l'ambiance, c'est fait. Je souris un tout petit peu.
_Tu veux parier ? Dis-je en croisant mes bras
Je veux la provoquer jusqu'au bout. De cette façon, je pourrai mieux la faire redevenir comme elle était avant avec moi. Elle rit un petit peu, tout en faisant mine de réfléchir.
_D'accord !
_Si je gagne demain tu passes la journée avec moi, la défié-je affectueusement.
_Et si vous perdez ?
_Je fais ce que tu veux.
_Je marche.
_Je vais chercher le film.
Anastasia n'arrête pas de pleurer depuis que j'ai mis le film. Les filles sont beaucoup trop sentimentales. Elle pleure juste parce que Julia a dit à Estéban qu'elle ne voulait plus le revoir. je reconnais que cette partie est un peu triste. Dire à un mec que tu l'aimes mais vaut mieux qu'il cherche une autre fille que soi, ne doit pas être facile. Mais pleurer parce que Julia et Estéban s'embrassent ? Ce n'est pas normal. On est assis dans le même canapé, sa tête sur mon épaule.
_Je considère que j'ai gagné, murmuré-je dans son oreille.
Elle ne répond pas. Je penche un peu ma tête pour remarquer qu'elle dort. Je me lève tout doucement pour prendre la télécommande et éteint la télévision. Je me penche un peu, et la soulève comme une princesse pour l'amener dans sa chambre. Je grimpe les marches assez doucement pour ne pas la réveiller. J'ouvre la porte de cette dernière, m'avance près du lit et la dépose dessus. Je lui retire ses chaussons et la couvre avec une couverture. Je lui souhaite une bonne nuit tout en lui faisant un bisou sur le haut du crâne. Avant d'aller m'allonger de l'autre côté du lit, mon téléphone se mit à vibrer. En voyant le nom qui s'affiche sur l'écran j'ai un haut le cœur. Avant d'éteindre mon téléphone j'appuie sur la touche "ignorer". Je dépose mon téléphone sur la petite table de chevet, retire mon t-shirt et mes chaussures. J'entre sous les couvertures et me glisse près d’Ana, son odeur m’enveloppant.
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Chapitre corrigé par judithRMB
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