Lina passa le reste de la journée à dormir. Elle était totalement épuisée.

Elle dormait toujours lorsque ses parents arrivèrent pour lui rendre visite. Ne voulant pas la réveiller, ils se contentèrent de déposer les quelques affaires qu'ils avaient amenées et d'embrasser doucement leur fille avant de s'éloigner en direction de la cafétéria de l'hôpital.

-Ma petite fille...murmura Grégoire en fixant son café. Qu'est-ce qui nous est arrivé ? Comment a-t-elle pu nous échapper en si peu de temps ?

-Voyons Greg, elle n'est pas morte, protesta sa femme en remuant son thé. Mais je t'avoue que je suis totalement dépassée moi aussi. Plus j'y pense, plus je me dis que j'aurais dû me rendre compte de quelque chose... Il y a forcément eu des signes et on ne les a même pas vu ! Cela s'est passé sous notre nez.

-De toute façon, à présent ça ne sert plus à rien de culpabiliser, rétorqua Mr Fenton. Mais comment va-t-on faire maintenant ? Elle ne va pas les garder tout de même ? Continua-t-il.

-C'est à elle de décider Greg, et uniquement à elle. Le médecin a été clair là-dessus.

-Oui enfin bon, je pense quand même que l'on devrait en parler tous les trois car elle ne peut pas élever seule deux bébés ! Sans parler du bac de français à la fin de l'année et de ses études par la suite. C'est toute sa vie qui va en pâtir... Elle ne sait déjà pas s'occuper d'elle-même, comment veux-tu qu'elle s'occupe de quelqu'un d'autre ? C'est encore une enfant Véro.

Véronique resta silencieuse, prenant une gorgée brûlante de son thé.

-Je ne sais pas, je ne sais plus... 

Un infirmier se dirigea alors vers les parents, attablés avec leur boisson chaude :

-Excusez-moi, vous êtes Mr et Mme Fenton ? Les parents de Lina Fenton ?

Ils acquiescèrent.

-La psychologue aimerait vous voir.

Ils suivirent le jeune homme jusqu'à la porte de la nursery où les attendait une femme aux cheveux courts, portant de petites lunettes :

-Bonjour, je me présente : Sophia Darmier, la psychologue, s'exclama-t-elle en leur serrant la main. J'ai été voir votre fille ce matin. Je pense qu'elle est encore très bouleversée pour le moment mais ne vous inquiétez pas : elle va s'en remettre. Nous mettons tout en oeuvre pour qu'elle se rétablisse au mieux. C'est tout à fait normal qu'elle soit encore sous le choc après son accouchement.

Véronique déglutit. Les Fenton se serrèrent un peu plus, se soutenant mutuellement.

-Si vous êtes d'accord, je voudrais vous présenter les nouveau-nés, continua-t-elle, attendant leur réponse.

Grégoire regarda sa femme avant de hocher la tête d'un air grave, sans lâcher sa main.

-Bien, répondit Sophia avant de les entraîner à l'intérieur de la salle.

Au fond de la nurserie, les parents remarquèrent deux couveuses qui se tenaient côte à côte. La femme s'écarta afin qu'ils puissent s'approcher.

-Lindsey et Louis...lut la mère de Lina, sans pouvoir contenir les émotions qui la submergeaient.

Elle fixait les enfants, se penchant un peu plus au-dessus d'eux.

Grégoire observait avec plus de recul, n'osant pas vraiment s'approcher. Toute cette situation lui faisait peur.

La femme se tourna alors vers son mari, pleurant à chaudes larmes :

-Ils sont magnifiques.