Point de vue Minho, 18h02.

Je me mets rapidement à courir vers Jisung en voyant les voitures de policier arriver vers nous. Je monte les marches quatre par quatre, ne perdant pas une seconde. Une fois que je suis au même niveau que Jisung je le pousse sans attendre à l'intérieur de la chambre, fermant la porte derrière nous. Putain, on est vraiment dans la merde pour le coup. Enfin moi plus particulièrement. Si je me fais arrêter je vais prendre perpétuité et ce n'était pas tellement dans mes plans pour le moment.

- Vous êtes cernés, sortez les mains en l'air et tout se passera bien.

Je peux entendre les policiers s'exprimer à travers un mégaphone, commençant sérieusement à me faire paniquer. Comment je suis censé me sortir de ce merdier moi maintenant..?

Je me tourne vers Jisung lorsque j'entends ce dernier éclater en sanglots, s'accroupissant sur le sol. Je me rapproche rapidement de lui, venant me mettre à sa hauteur. Ses mains viennent attraper les miennes, les comprimant entre ses doigts.

- Je suis désolé... Je... Il renifle alors que les sanglots sortent tout seul d'entre ses lèvres. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, mais j'étais tellement énervé et je n'arrivais pas à choisir... Je n'aurais jamais dû les appeler...

Il baisse la tête en continuant de sangloter, me serrant davantage le cœur. Mais on a pas le temps pour ça, il faut qu'il se ressaisisse.

- Jisung, vraiment tais-toi, on a pas le temps pour ça.

- Mais à cause de moi on a un nouveau problème sur le dos...

- Jisung, ta gueule. Je t'aime mais là vraiment on a pas le temps.

- Tu quoi..?

Il relève la tête vers moi, ses yeux encore brillant de ses précédentes larmes. Je me rends compte de mes paroles et me racle la gorge en détournant le regard.

- Tu as très bien compris, mais encore une fois on a pas le temps, donc maintenant dis-moi si tu veux partir avec moi ou pas, parce qu'on doit vraiment y aller.

Je me redresse, m'avançant vers la fenêtre donnant sur l'arrière du motel et l'ouvre sans attendre. Jisung vient tirer mon bras pour me tourner de nouveau face à lui. Des rougeurs sont apparues sur ses joues, le rendant encore plus adorable qu'il ne l'est déjà.

- Je t'aime aussi...

Il chuchote avant de s'approcher de moi, posant doucement ses lèvres contre les miennes. Mon cœur s'accélère lorsque je prends conscience de ce qu'il est en train de faire. Il m'embrasse. Jisung m'embrasse. Je pose machinalement mes mains sur ses hanches, le rapprochant de moi. Je viens même à oublier que les policiers sont devant, prêt à défoncer la porte pour venir m'arrêter. Plus rien ne compte actuellement à part Jisung et ses lèvres bougeant contre les miennes. Mon ventre se tord sous son baiser, mon souffle se mélange au sien. Le vide qui était bien trop présent dans mon cœur depuis plusieurs années se comble d'une douceur nouvelle. C'est lui. C'est grâce à lui.

Un gros coup contre la porte me ramène bien vite à la réalité. On ne doit définitivement pas traîner. Ils sont en train de défoncer la porte, et si dans deux minutes on se trouve toujours ici, je ne donne pas cher de ma peau.

Je me recule doucement de lui, venant tendrement caresser sa joue.

- On doit vraiment partir, donc est-ce que tu viens ou pas ?

Il hoche doucement la tête, un petit sourire apparaissant sur son visage alors qu'il pose une nouvelle fois ses lèvres sur les miennes, chastement. Je lui souris en retour, tirant sur son bras pour le faire passer à travers la fenêtre après l'avoir ouverte. Je descends à mon tour, tirant sur son bras une fois que nous sommes arrivés au sol. Je peux entendre les pas effrénés des policiers se rapprocher de nous. Ils ont dû comprendre que nous sommes sortis par ma fenêtre.

- Viens vite, on ne doit pas traîner.

Il me suit sans se poser de questions, me faisant sourire. Désormais je suis sûr de son choix, mais je dois avouer que j'ai vraiment paniqué en entendant les autres arriver. J'ai bien cru que s'en était fini de moi. Mais ne parlons pas trop vite, on ne s'est pas encore enfuit. Et temps que nous ne serons pas tout les deux en sécurité, je ne cesserai de m'inquiéter.

Je tire sur son bras, le faisant monter sur la moto une fois que je me suis assis dessus.

- Où est-ce que l'on va ?

- On va essayer de rejoindre Chan, mais j'aimerais bien les semer avant parce qu'il risque aussi d'avoir des problèmes après ça.

- On ferait mieux de faire très vite alors.

Il me fait un signe de tête vers le droite et mon cœur s'accélère lorsque je vois les policiers courir vers nous, leurs armes braquées sur nous.

- Pas un geste ! Un policier pointe son arme sur nous.

- Accroche-toi !

Je met le contact sans attendre, démarrant aux quart de tours. Il faut qu'on se barre au plus vite sauf que le problème c'est que le point de rendez-vous se trouve à à peine 5 minutes d'ici... Putain, fait chier. C'est juste aux abords de la ville, sauf qu'on est déjà pas mal éloigné de la ville. Putain c'est vraiment la merde. Surtout que je ne pense pas qu'ils vont bien vouloir nous laisser partir comme ça.

- Minho, ils nous suivent !

Je jette un coup d'œil dans le rétroviseur et effectivement, ils nous collent au cul. Alors je ne sais pas comment on va faire pour s'en débarrasser, mais il va falloir trouver assez rapidement. Je roule aussi rapidement que je le puisse, slalomant entre les voitures, les évitant du mieux possible.

- Oh merde...

Je soupire alors que je vois le point de rendez-vous face à nous. J'aperçois Chan, sauf que malheureusement pour moi, il n'est pas seul. Fait chiez ils ont dû voir que Chan nous aidait, bon en même temps il ne faut pas être devin pour le comprendre. Mais maintenant ça veut dire qu'on a un nouveau problème à gérer. Ce n'est pas comme si je pouvais tracer ma route sans m'arrêter, il me faut absolument le sac qu'à préparer Chan. Sans ça nous sommes coincés.

Je m'arrête rapidement et manque de m'étouffer en voyant qu'ils ont des armes dans leurs mains. Très bien, on est encerclés, et apparemment ils ne sont pas là pour nous offrir une bouffe. Chan s'approche de nous en courant, je peux entendre les voitures de polices derrière nous freiner brusquement, la panique me consumant davantage.

- Tiens, il y a tout ce dont vous aurez besoin.

Il me tape rapidement l'épaule avant de se reculer tout en sortant son arme. Je fronce les sourcils en posant mon regard sur Woojin. Bordel mais qu'est-ce qu'il se passe ici ?

- Barrez-vous. On va vous couvrir pour cette fois, en souvenir de toute ces années. Maintenant dégagez avant que je ne change d'avis.

Je ne cherche pas plus longtemps et donne le sac à Jisung avant de démarrer une nouvelle fois, mettant les voiles.

Un grand sourire trône sur mon visage tandis que j'observe la route face à nous. Pour la première fois depuis longtemps je suis heureux. Je suis vraiment heureux. J'ai toujours pensé que ma vie allait se résumer à l'entreprise et que j'allais sûrement mourir jeune à cause de ça, mais je n'avais pas prévu l'arrivé de Jisung. Il a tout bouleversé dans ma vie, comme je l'ai fait dans la sienne.

Point de vue de Jisung.

Mon cœur bat à mille à l'heure. J'ai l'impression que je suis en train de me consumer de l'intérieur, j'ai ressenti trop d'émotions en un temps réduit ça ne va pas du tout. Je n'arrive toujours pas à croire que nous l'avons fait. Nous avons réussi à nous enfuir malgré tout les obstacles que nous avons pu rencontré. Je sais que j'ai fait le bon choix, je le ressens au fond de moi. Ma place est avec Minho, elle l'a toujours été.

Je ne sais pas de quoi le futur sera fait, ni ce qu'il nous réservera, mais temps que je suis avec Minho, je sais que je n'ai pas à m'inquiéter.

Fin.