Inconnu et étonnement-partie 2

Ellipse de plusieurs heures:

"Viens sur mes genoux, Lily !"

"Maman, je ne suis plus un bébé ! J'ai onze ans !" s'exclama Lily tout en roulant des yeux.

"Pas encore, il me reste 10 bonnes minutes avant de perdre mon petit bébé !"

"Maman !!" se récria Lily, tout en s'exécutant, à court d'arguments.

Elle passa le quart d'heure suivant à se dandiner, mal à l'aise sur les genoux de sa mère, qui lui semblaient inconfortables au possible. Lily fixait l'horloge d'un air suppliant, comme si le simple fait de la regarder allait accélérer le temps, et en aurait presque crié de soulagement quand la petite aiguille alla se ranger sagement au côté de la grande. A ce moment même, trois coups bref furent frappés à la porte. Lily alla ouvrir avec lenteur, persuadée que, comme l'année dernière, son affreuse grande tante s'était invitée à sa fête d'anniversaire. Quand elle ouvrit la porte, elle découvrit une dame dont le seul trait commun avec sa grande-tante était son tailleur moyennageux.

"Bonjour... Vous cherchez quelque chose ?" demanda Lily en fronçant des sourcils.

"Je suis bien chez les Evans ?" s'enquit la dame.

Lily eut à peine le temps de balbutier une réponse vague que la femme avait déjà pénétrée à grand pas dans le salon. Quand Lily y arriva à son tour, la dame avait déjà tendue à ses parents divers documents parcheminés, et discourait à présent avec une lenteur délibérée, détachant chaque voyelle, comme si elle s'adressait à des petits de maternelle.

"Le collège de sorcellerie Poudlard, madame, est un collège où les jeunes mages apprennent à maîtriser et à contrôler leur pouvoirs. Hors votre fille, comme vous ne manquerez pas de le remarquer dans les années à venir, est de ceux-là. Je vais donc l'emmener acheter ses fournitures scolaires et lui expliquer tout ce qu'il y a à savoir sur le monde magique et ses habitants. Avez vous des questions ?"

La tirade de la femme était si bien rodée, et elle était si sûre d'elle qu'il était impossible de douter de ses paroles, et au lieu d'appeler la police ou de la chasser de chez eux comme n'importe quelle personne saine d'esprit l'aurait fait, les parents de Lily se mirent à poser des tonnes de questions à propos des vampires, un sourire jusqu'aux oreilles.

***

Dans un train de banlieue brinquebalant et bondé, une jeune fille rousse était plongée dans la lecture d'une épaisse lettre jaunâtre qui lui arrachait de temps à autres des gloussements incontrôlables, qui lui valaient le regard agacé d'une dame en tailleur lilas. Cette dernière était en train de rédiger difficilement une missive avec un stylo à bille, qu'elle finit par échanger avec une grande plume dorée, non sans un regard nerveux aux alentours.

"A monsieur Orween, département de la communication Moldue,

Monsieur Orween,

Ma mission d'aujourd'hui chez les Evans est une catastrophe. J'ai d'abord dû jeter un sortilège de confusion aux parents, et je dois maintenant supporter une espèce de lèche-botte trop bavarde. Je n'ai jamais vu de ma vie une personne ayant aussi hâte d'étudier. M'autoriserez vous à lui lançer un petit sortilège de confusion ? C'est déjà plus que ma pauvre tête ne peut en supporter. Avec l'espoir que vous m'enverrez rapidement des renforts,

Cecilia Copper"

La femme fit du message un avion en papier, qu'elle lança par la fenêtre du train. Les passagers étaient si absorbés par leur morne routine qu'ils ne remarquèrent pas que l'avion en papier continuait son trajet beaucoup plus loin qu'il n'aurait dû le faire, mais Lily,cependant, le remarqua, et suivit le trajet linéaire du jouet avec un intérêt grandissant. Elle se tourna vers Mme Cooper avec pour intention de l'assaillir de questions surexcitées, mais un regard noir de cette dernière l'en dissuada, et elle préféra s'abîmer dans la contemplation de sa liste de fourniture, bien qu'elle la connaisse déjà par cœur. Mais plus elle observait la lettre, plus elle était perplexe quant à l'endroit où l'on pourrait vendre de telles choses, aussi se risqua-t-elle à questionner la femme.

"Comment je vais faire pour acheter tout ça ? Est-ce que vous avez une sorte de portail magique dans un arc-en-ciel ?"questionna Lily, les yeux brillants d'excitation, se voyant déjà ramener à sa soeur un bout de nuage et un Pégase.

"Tu verras. Maintenant cesse de poser des questions, à moins que tu tiennes absolument à te faire pulvériser." Grogna la femme avec mauvaise humeur.

Lily hocha la tête, puis s'abîma dans la contemplation du paysage, un demi sourire au coin des lèvres. Elle, Lily Evans, était une sorcière !

***

Après un trajet fastidieux passé dans la chaleur moite des rues de Londres, madame Copper entra enfin dans une petite boutique dont l'enseigne défraîchie indiquait "Au chaudron baveur", non sans jeter au lieu un regard réprobateur. Lily entra à sa suite avec empressement, curieuse de découvrir le portail qui menait au monde magique, et inspecta avec circonspection les alentours; çà et là, des tables et des chaises était disposées pelles mêles sans ordre apparent, et quelques habitués discutaient bruyamment, faisant sans cesse signe à une serveuse blasée de remplir leurs verres de nouveau. La jeune fille se hâta de suivre son chaperon, qui avait disparu derrière une petite porte en bois grossier. Avec une profonde inspiration, la petite rousse prit sa suite et fut, encore une fois, déçue par ses attentes; elle était arrivé dans une arrière cour crasseuse où trônaient deux grandes poubelles, dont le parfum fétide empli ses poumons, et madame Copper semblait occupée à examiner un mur de briques. Lily ferma les yeux avec forces, commençant à douter du bien fondée de cette histoire, et quand elle les rouvrit, le mur avait fait place à une élégante arcade de pierre, qui ouvrait sur une rue bondée de boutiques plus étranges les uns que les autres. Lily regarda la scène qui s'offrait à elle avec des yeux ronds, et madame Copper fut obligée de lui tirer le poignet avec force pour qu'elle se décide à bouger. La jeune fille était émerveillée par tout ce qu'elle voyait, et elle ne pouvait s'empêcher de tourner sur elle même, un immense sourire étirant ses lèvres.

Alors que la petite fille aurait voulu rester des heures à explorer chaque recoins de la rue, mme Copper l'avait déjà entraîné dans un bâtiment blanc comme neige au bout de la rue.

"Qu'est-ce que c'est que cet endroit ?" chuchota la petite fille, impressionnée par la taille du grand halle dans lequel elles se trouvaient, et surtout par ses employés.

"Gringotts" répondit-elle sèchement 

"C'est la banque des sorciers, n'est-ce pas ? J'ai de l'argent sorcier moi aussi, alors ?"

"Bien sûr que non. Tu es une née moldue."

Alors que la petite fille fronçais les sourcils d'incompréhensions, elles arrivèrent au niveau d'un comptoir, où une minuscule créature à la peau parcheminée officiait. Lily le trouva tout d'abord mignon, mais son regard froid la dissuada tout à fait de le prendre dans ses bras. Après que Mme Copper ait échangé une liasse de billets fournie par les Evans contre une bourse remplie de pièces dorées, elles purent enfin s'en aller. 

Une fois de retour à l'air libre, Lily eut le droit sortir la liste de sa poche, et elle put enfin rentrer dans une des boutiques de la rues, qui proposait des chaudrons de différentes tailles. 

Si la rue était merveilleuse, les boutiques étaient fascinantes, mais les transactions ne duraient jamais assez longtemps au goût de Lily, qui n'avait que le temps de survoler du regard l'ensemble des marchandises proposées avant de changer de boutique.Celle de potion la fascina tout particulièrement; toutes ces choses, en apparence d'immondes cadavres et des végétaux pourris, pouvait se transformer en pure merveille si l'on prêtait suffisamment d'attention à leur préparation. Mais le pire fut de ne passer que quelques secondes à la librairie; Lily avait toujours adorée lire, mais là... Elle avait l'impression que les livres criaient son nom. Les étagères était couverts de livres jusqu'au plafond, mais le seul point commun entre les ouvrages était qu'ils avaient des pages. Pour le reste, leur forme, leur teinte, leur couverture différait totalement, et Lily dû serrer les poings jusqu'au sang pour résister à l'envie de se plonger dans les ouvrages, ce qui aurait prit une durée proche de l'infini. Elle attrapa tout de même à la volée un livre de préparation de potions, qu'elle comptait offrir à Severus, et un petit livre recouvert de soie qui parlait des créatures magiques. Elle les ajouta discrètement à la pile de livres nécessaires à sa scolarité, et attendit sagement près de la sortie.

"-Qu'est-ce qu'il reste à acheter, à présent ? 

-Ta baguette." expliqua laconiquement la femme en désignant d'un geste vague le bout de la rue.

Le sourire de Lily se fit éclatant, et elle scruta le bout de l'allée fourmillante de passants. Une angoisse la prit à la gorge, et elle se mit à courir; et si il ne restait plus de baguettes magiques ? Elle serait alors la seule de l'école à ne pas en posséder, et elle deviendrait la risée de tout le monde !

 Lily ralentit l'allure en constatant avec soulagement que la boutique était remplie de baguettes magiques du sol au plafond, et qu'il n'y avait pas un seul client dans la pièce poussiéreuse. La jeune fille entra, et elle sentit qu'une profonde et ancienne magie imprégnait les lieux. Elle s'avança avec lenteur vers le comptoir, mais au lieu de signaler sa présence par la petite cloche dorée placée là à cet effet, elle se mit à regarder fixement les boîtes poussiéreuses empilées un peu partout,  hypnotisée par les légères vibrations des boîtes, comme si les baguettes voulaient en sortir, et ne remarqua ainsi pas l'homme qui sortit silencieusement de l'arrière boutique.

"Cela faisait bien longtemps que cela n'était pas arrivé..." déclara songeusement l'homme aux cheveux argentés.

Lily sursauta et reporta son attention sur l'énigmatique personnage.

"Qu'est-ce qui n'est pas arrivé depuis longtemps, monsieur ?"

"Que quelqu'un comprenne les baguettes... Cela n'était pas arrivé depuis... moi"

"Comment-ça ?"demanda Lily, de plus en plus perplexe

"Ton aura magique est puissante... Les baguettes te veulent toutes..."

"Comment ça ?"

"Elles ne bougent jamais sans raison. Pour la première fois depuis bien longtemps, c'est un sorcier qui va choisir sa baguette."

"Mais... c'est impossible !"

"Rien n'arrive sans raison. Va, tu sauras laquelle t'est destinée."

"Quoi ?!"

L'homme la fixa sans un mot, et, après une grande inspiration, Lily s'avança dans le labyrinthe que constituait les rangées de baguettes. Elle s'avança, de plus en plus convaincue que l'homme était fou, et posa la main sur la première boîte venue, mais elle changea d'avis; une baguette, c'était pour la vie. Elle continua d'avancer, jusqu'à ce que son regard se pose sur un boîte à mi-hauteur, et sans qu'elle sache pourquoi, Lily sut que c'était elle. Elle extirpa la boîte du mur, et délivra la baguette. Quand elle la prit dans sa main, elle sentit une douce chaleur l'envahir, et une gerbe d'étincelles bleues et dorées s'échappa de sa baguette. Lily retourna au comptoir avec l'étrange sensation que sa baguette était la prolongation de son bras, et écouta d'une oreille distraite le discours de l'homme qui lui promettait un avenir fabuleux dans la fabrication de baguettes.

Quand Lily sortit de la boutique avec Selwyn, la jeune fille n'avait qu'une envie; rentrer chez elle. Elle n'avait pas imaginée une seconde qu'elle ferait un travail de sorciers, plus tard... Si elle le faisait, Pétunia ne lui parlerait plus jamais... Le trajet de retour à Londres se passa dans un silence pesant, mais arrivés sur le porche des Evans, Selwyn arrêta Lily.

"-Bon, et bien... Bonne chance. Tu peut être une vraie pipelette, mais ton empressement servira les intérêts de ta maison. J'étais à Gryffondor" ajouta-t-elle avec un clin d'oeil, avant de disparaître dans l'obscurité ambiante.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top