chapitre 3
Dès que Lily fut rentrée dans le salon, ses parents se ruèrent sur elle, et, après force de reproches furieux et de sermons qui se mêlaient indistinctement dans une cacophonie sans nom, adréssés autant à Pétunia qu'à elle, ils la serrèrent dans leurs bras et la couvrirent de baisers comme si ils ne l'avaient pas vue depuis des mois, tandis qu'ils signifiaient à Pétunia qu'elle serait également punie pour avoir laissée sa sœur sans surveillance. La petite fille brune au dents proéminentes trouva son sort des plus injustes, et elle n'ouvrit plus la bouche de tout le dîner, puis alla directement dans sa chambre, coupant court aux excuses de Lily qui la regarda partir d'un air de sincère culpabilité.
Toute la semaine, Pétunia évita Lily, malgré le bon nombre de lettres d'excuses qu'elle lui avaient laissées (sa sœur se bouchant les oreilles dès que sa cadette faisait mine de parler) et les supplications sans fins à ses parents pour lever la punition de Pétunia, mais ils demeurèrent inflexibles, et les deux petites filles furent privées de sorties et d'argent de poche toute la semaine malgré tout. La semaine de Lily fut donc assez solitaire, car elle n'avait pas vraiment d'amies à Carbones-les-Mines, trouvant que toute les filles de son âge étaient détestables et superficielles, et elle passa la majeur partie de son temps à lire à la fenêtre de sa chambre, se retournant sans cesse vers celle-ci, dans une impression persistante d'être épiée.
Quand la punition fut levée, leur mère les enjoignirent à prendre l'air, et c'est ainsi que les deux sœurs reprirent tout naturellement le chemin du parc, passant par la rue de l'église, Pétunia marchant devant Lily, la fuyant toujours. Une fois arrivée au parc, Lily se confondit encore en excuses, et lui promit son dessert pendant un mois, et Pétunia, lassée de sa solitude et plus affectée qu'elle ne voulait le reconnaître de sa dispute avec sa sœur, lui pardonna facilement, et elles se balancèrent ensemble en riant. Lily était tellement heureuse de sa réconciliation avec sa sœur qu'elle en sautait littéralement de joie, sans se rendre compte que chacun de ses petits bonds occasionnait un changement de couleur de ses ballerines.
Les semaines passèrent avec quelques incidents mémorables, tel que l'étrange transformation de la blanquette de veau de madame Evans en frites, ou l'énorme araignée qui était apparue tout d'un coup sur un des romans de Pétunia, après une dispute particulièrement violentes entre les deux sœurs (qui devenaient de plus en plus fréquente à mesure que Pétunia entrait dans la pré-adolescence), et Severus Rogue espionnait -veillait, selon lui- sur Lily, et regardait avec plaisirs les incidents étranges se multiplier au point qu'on ne les comptait plus, attendant le moment où il trouverait le courage de lui révéler sa véritable condition.
Au vu des nombreux incidents qui se déroulaient, Lily avait bien sûr comprit que quelque chose clochait, mais elle était plus à s'imaginer qu'une petite fée invisible occasionnait ces tours plutôt que de se dire qu'elle même était une sorcière. Peut lui importait, tant qu'elle avait ce pouvoir à sa disposition, autant s'amuser un peu ! Ce fut sur un coup de chance, un jour, qu'elle inventa un nouveau jeu; à son habitude, elle se balançait aux côtés de sa sœur, et elle venait d'atteindre son point culminant quand elle glissa de sa balançoire, et, au lieu de faire un vol plané et de s'écraser par terre comme une personne normalement constituée, elle se mit à rebondir comme un ballon, pour finir son atterrissage en douceur sur le sol, en riant aux éclats. Pétunia la regarda d'un air effaré, avant de crier;
-Comment t'as fait ? Tu n'est qu'un monstre, de toute façon! Je le savais !
Et elle partit à grand pas, tandis que Lily la regardait, désemparée, n'essayant même pas de la retenir. Tout d'un coup, Pétunia s'étala par terre comme si on venait de lui faire un croche-patte, et elle se releva couverte de boue, malgré le fait que ce soit l'été et que la terre du terrain de jeu soit totalement sèche, dure et craquelée. Pétunia se releva, furieuse et dégoulinante, sa robe préférée totalement fichue et trempée, et regarda Lily avec une telle fureur que la fillette en eut les larmes aux yeux, alors que Pétunia rentrait chez elle en courant. Désemparée, et bien décidée à ne plus avoir recours à ses pouvoirs si cela devait blesser quelqu'un, Lily s'assit à même le sol, qui devint tout de suite plus confortable et s'auréola de fleurs, que la petite fille regarda en fronçant les sourcils; elle ne connaissait pas ses fleurs, aussi était-il peu probable qu'elle même en ait fabriquée. Elle tourna vivement la tête vers le groupement d'arbres qui bordait le parc en y entendant un craquement.
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