Partie III - Chapitre 2

Chapitre 2

Lily attrapa sa tasse de café sur la table tout en essayant de mettre sa chaussette. Elle se rattrapa de justesse au meuble et grommela avant d'envoyer valdinguer ses chaussettes plus loin. Elles roulèrent aux pieds d'Ethel, qui arrivait dans leur salon, encore en pyjama.

- Mais qu'est-ce que tu fais ? Bailla-t-elle tout en passant une main dans ses cheveux blonds. Le service commence dans une heure !

- J'ai pas fait ma valise ! Lança Lily avant d'avaler son café d'une gorgée et de s'étouffer avec.

Ethel se laissa tomber dans le canapé défoncé qui se trouvait dans un coin.

- Essaie la magie.

Lily, qui avait cessé de tousser, se figea net dans son mouvement pour attraper une tartine.

- Je suis complètement stupide.

La blonde eut un petit rire et se frotta les yeux.

- Pas grave.

Lily prit sa tartine, en saisit une pour Ethel, et se laissa tomber à côté d'elle.

- J'ai du mal à croire que ce soit déjà fini.

- Quand je pense que tu as passé les trois derniers mois à te plaindre parce que c'était trop long.

Lily leva les yeux au ciel et parcourut la pièce du regard tout en mangeant son pain beurré. Margaret, Ethel et elle avait passé trois mois dans ce minuscule appartement où elles avaient malgré tout chacune leur chambre. Mais même s'il était petit et sombre, Lily l'aimait bien. Les chaises qui se cognaient dans le canapé lorsqu'on se levait de table allaient lui manquer, de même que la cuisine, qui était si petite qu'elles tenaient difficilement à deux dedans. Peut-être était-ce parce que l'endroit était si petit qu'elle avait fini par réussir à connaître Ethel.

Elle jeta un coup d'œil à la blonde, qui mâchait sa tartine, les yeux fermés. Des cernes s'étiraient sous ses yeux, témoins du dur travail qu'elle avait fourni. Lily appréciait énormément ce travail de Médicomage, même si elle n'y connaissait encore par grand-chose, mais c'était incontestablement Ethel qui était la plus passionnée – et la plus douée. Elle était faite pour ça.

Margaret émergea alors de sa chambre, les cheveux en bataille, et faillit se prendre un mur. Elle grogna quelque chose d'incompréhensible et s'assit lourdement sur l'une des chaises. Lily nota avec amusement que plus aucune d'elles ne pouvait à présent bouger.

- Dure soirée ? Interrogea-t-elle.

- Mmmmh, marmonna Margaret. Je suis rentrée à trois heures du matin. Mr. Paddy a mal réagi aux potions que Caradoc lui a donné. On a passé un temps fou à essayer de rectifier ça.

- Je sais bien que Caradoc a beaucoup plus d'expérience que nous, mais il n'est quand même pas très délicat, fit remarquer Lily.

Elle parvint à se lever pour attraper sa tasse de café et reprit sa place avec un soupir. Caradoc était le Médicomage qui avait supervisé leur formation. Il était petit, avait le cheveu rare et son visage disparaissait derrière une paire de lunettes aux verres incroyablement épais. Et surtout, il était complètement hyper actif – c'était bien pire que James. Caradoc était une espèce de pile électrique qui cherchait en permanence de quoi s'occuper et qui ne supportait pas de ne pas avoir de réponse.

- C'est bientôt fini.

Un sourire mutin étira les lèvres de Margaret et elle donna un léger coup de pied dans le tibia de Lily.

- Tu vas retrouver James.

- Eh, ma vie ne tourne pas autour de James !

- Oh allez ! On sait pourquoi il t'arrive de soupirer à fendre l'âme sans raison apparente !

Lily marmonna quelque chose qui ressemblait fort à une insulte et les deux autres filles se mirent à rire.

- Allez donc vous habiller, au lieu de raconter des bêtises.

Ethel s'exécuta en gloussant – une facette de sa personnalité que Lily avait découvert avec stupéfaction, mais Margaret ne bougea pas. Le regard perdu dans le vague, elle jouait distraitement avec ses cheveux.

- Maggy ? Appela doucement Lily.

Elle releva la tête en rougissant et secoua la tête.

- Excuse-moi. Je pensais à ... à John.

- Tu veux un câlin ?

Avec un sourire, Margaret vint s'asseoir près de Lily, qui la prit dans ses bras.

- Je suis désolée de t'embêter avec James.

- C'est pas grave. Après tout si on a pas pu tenir plus d'un mois sans se voir c'est que ça ne pouvait pas marcher.

John et Margaret avaient rompu au début du mois d'août. Ils avaient décidé, lorsqu'ils avaient quitté Poudlard, de continuer ensemble et de voir ce qui allait advenir. Mais les sentiments de John n'avaient pas tenu le coup... Pas plus que ceux de Margaret, soupçonnait Lily. Quoiqu'il en soit, Lily s'était sentie mal d'éclater de rire en lisant les rares lettres de James pendant tout le mois d'août.

- Tu vas retrouver Remus, lança Lily en tapotant le dos de son ami.

- Quoi ?! Brailla Margaret en se redressant.

- Je suis sûre qu'il y a quelque chose entre vous, sourit Lily en haussant les sourcils d'un air suggestif.

- Tais-toi Evans.

- « Ferme-la ».

- Quoi ?

- C'est « ferme-la ». James dit « ferme-la Evans ».

Margaret leva les yeux au ciel.

- Et après tu essaies de nous faire croire que ta vie ne tourne pas autour de James ?

- Déformation professionnelle, rétorqua Lily avec un grand sourire.

***

- Evans ! Mr. Monstrite a disparu !

- Quoi ? Mais évidemment qu'il a disparu ! C'est pour ça qu'il est là !

- Il n'est plus dans son lit, Evans !

- Quoi ?!

Le guérisseur qui était en train de lui parler – ou plutôt de hurler dans les couloirs – reprit sa course, non sans brailler une dernière fois :

- Trouve des chocolats de chez Zonko et apporte-le à Stanley !

Lily resta plantée au milieu du couloir, incapable de réagir. Comment diable allaient-ils retrouver un homme qui était justement à Ste Mangouste parce qu'il était devenu invisible ?

Alors qu'elle se lamentait mentalement sur son sort sans tenir compte des Médicomages et guérisseurs qui se hâtaient autour d'elle, il y eut soudain une exclamation et elle vit son précédent interlocuteur s'étaler par terre à l'autre bout du couloir, sans raison apparente. Il releva les yeux, hébété, puis un immense sourire étira ses lèvres et il s'exclama :

- Mr. Monstrite ! Vous êtes là !

- J'ai entendu Zonko ? Répondit une voix qui sortait de nulle part.

Un soupir soulagé s'échappa des lèvres de Lily et elle reprit son chemin comme si rien ne s'était passé. Elle entra dans la chambre 12 et fronça le nez. L'éclabouille répandait une odeur peu agréable, à mi-chemin entre le potiron et les égouts.

- Bonjour Mrs. Patty !

- Miss Evans ! Ils ne cessent d'exploser ! Pépia une petite voix légèrement tremblotante.

Lily leva les yeux au ciel en se demandant ce qu'elle avait fait pour mériter ça et s'approcha de sa patiente. Il s'agissait d'une vieille sorcière, si vieille qu'elle était ratatinée comme une vieille pomme. Elle était couverte de boutons purulents, spectacle dont Lily se serait bien passée. Elle posa son plateau sur la table de nuit de la vieille dame et saisit le pot de pommade qui s'y trouvait, non sans adresser un grand sourire à sa patiente.

Deux heures plus tard, Lily se laissa tomber dans un des fauteuils de la salle de repos des Médicomages, épuisée. Elle tendit le bras dans l'espoir d'attraper la cafetière posée sur la table, mais ses doigts battirent l'air sans succès. Elle grogna et décida que c'était trop dur de se lever.

La porte s'ouvrit alors et Lily leva des yeux pleins d'espoir vers le nouveau venu. Il s'agissait de Stanley, le Guérisseur-en-chef du service des virus et microbes magiques. Lily aurait été incapable de donner son âge. De taille moyenne, les cheveux gris et les yeux marrons, il n'avait rien de remarquable, mais il était très sympathique, et il gérait parfaitement son service – même quand on lui collait des stagiaires qui n'y connaissaient pas grand-chose.

- Tiens, salut Evans, lança-t-il avec un sourire. Tu sais qu'on a retrouvé Mr. Monstrite ?

- Oh oui, j'ai assisté à la scène. Je ne savais pas qu'il avait une telle passion pour les sucreries de chez Zonko. Je peux avoir le café s'il-vous-plaît ?

Il lui tendit la cafetière tout en continuant à lire le dossier qu'il tenait. Lily attrapa l'objet, ravie, puis s'aperçut qu'elle n'avait pas de tasse. Elle allait se remettre à se lamenter lorsqu'elle se rappela qu'elle avait une baguette. Elle donna un petit coup vers le meuble où étaient rangées les tasses, satisfaite. Puis, elle se figea. Pourquoi n'avait-elle pas pensé à utiliser la magie pour la cafetière ? Elle gémit et ferma les yeux. Elle était décidément très fatiguée. Le bol qu'elle avait demandé vint alors lui percuter le front et elle poussa un cri. Stanley leva les yeux vers elle, surpris.

- Ça va ?

- Je suis fatiguée, gémit-elle.

Un sourire étira le visage de l'homme.

- C'est bientôt fini pour toi. Alors que moi, je suis encore coincé là pour au moins quarante ans !

Lily faillit s'étouffer avec son café. Elle oubliait toujours la longévité inhabituelle des sorciers.

- Désolée pour vous.

Il sourit de nouveau, mais il s'était déjà replongé dans son dossier. Il sortit de la salle et Lily jeta un coup d'œil à l'horloge. Quatorze heure trente. Encore quatre heures. Elle soupira et s'extirpa à grand-peine de son fauteuil.

Mais alors qu'elle allait quitter la pièce, Stanley refit son apparition.

- Mais au fait Evans, où tu vas après ?

- Caradoc ne vous l'a pas dit ? Répondit-elle d'un ton détaché. Je pars dans un hôpital français pour deux ans.

- Hmm. On ne faisait pas ce genre de choses à mon époque.

- C'est pour une question de sécurité autant que de formation, expliqua-t-elle la gorge sèche.

- Je vois, grimaça-t-il. J'espère que tu reviendras, quand le pays sera plus sûr. Ce serait bête que la France nous vole nos Médicomages.

- Avec plaisir.

Il lui sourit puis s'exclama :

- C'est reparti, Evans ! Viens avec moi, j'ai un cas intéressant de Scrofulite à te montrer.

Lily gémit intérieurement et le suivit en traînant les pieds. Elle détestait ce service.

Après avoir badigeonné de la pommade sur toutes sortes de pustules infectes, avoir observé des couverts se déplacer tous seuls dans l'air pendant que Mr. Monstrite mangeait, s'être prise des chocolats en pleine figure parce que le même patient trouvait qu'il y avait trop de légumes dans son déjeuner, tout cela sans oublier sa course dans tout l'hôpital pour dénicher l'unique Mimbulus Mimbletonia de l'hôpital – une journée normale à Ste Mangouste en somme, Lily put enfin se diriger vers la sortie. Elle avait vu Caradoc un peu plus tôt dans la journée, ce qui avait marqué la fin officielle de sa formation.

- Lily !

Elle se retourna vers Margaret, qui se hâtait vers elle avec un grand sourire.

- C'est fini ! S'exclama-t-elle

- Enfin ! Mais ça me rend un peu triste, finalement.

Les deux jeunes filles s'arrêtèrent près de l'accueil pour jeter un dernier regard à l'endroit.

- Tu as dit au revoir à tes patients ? Demanda Lily.

- Oh oui ! Ils étaient tellement drôles, surtout cette semaine !

- Parce que tu t'es occupée de la chambre des fous rires.

Margaret avait travaillé au service des empoisonnements par potions et plantes durant les deux dernières semaines, et elle avait notamment eu affaire à des cas de fous rires incontrôlables. Autant dire qu'elle avait bien ri.

- Ils vont me manquer.

- J'avoue que je me passerais très bien de l'éclabouille, mais Mrs. Patty était vraiment mignonne.

- Beurk. J'ai détesté ce service.

- Pas le plus ragoûtant. Tu as vu Ethel ?

- Elle dit au revoir. Ce qui va lui prendre un certain temps.

En effet, Ethel s'était liée d'amitié avec bon nombre de patients, et notamment ceux qui devaient faire un long séjour à Ste Mangouste. Pendant ses pauses, elle allait discuter avec eux au lieu de retrouver les autres dans la salle de garde. Apparemment, elle s'ouvrait plus facilement aux gens qui avaient besoin d'elle.

La blonde finit par faire son apparition, les yeux rougis. Lily haussa un sourcil surpris mais ne fit pas de commentaire.

- On y va ? Proposa-t-elle doucement.

Ethel hocha la tête et elles débouchèrent dans une rue très commerçante de Londres. Malgré la fraîcheur de l'air, de nombreux passants se hâtaient le long des boutiques éclairées.

- Quand je pense qu'on a même pas eu le temps de mettre le pied dans un seul de ces commerces, marmonna Lily.

- Parce que tu voulais t'acheter un sweat « I love London » peut-être ? Rétorqua Margaret.

- Très drôle.

- On reviendra, de toute façon, intervint Ethel d'une petite voix.

- Certes, admit Margaret. Mais va savoir dans combien de temps.

- Je ne sais pas si je reviendrai, commenta Lily d'un ton neutre.

Les deux filles tournèrent la tête vers elle, surprises.

- Ce n'est pas ce que tu veux ? S'étonna Ethel. Être Médicomage ?

- J'aime bien ça mais... Ce que j'aime, c'est préparer les potions, et surtout en chercher de nouvelles. Je pense que je serai plus utile de cette manière-là. Je ne suis pas assez patiente pour être Médicomage.

- Parce que tu trouves que Caradoc était patient ? s'exclama Margaret.

Lily eut un petit rire mais reprit :

- Il faut que j'y réfléchisse. Je ne suis pas sûre d'être faite pour ça. Pas comme vous.

- Oh, il y a un truc pour lequel je ne suis pas faite, grimaça Margaret. Les pustules ! Je refuse de remettre un pied dans ce service !

La conversation dévia alors des projets de Lily, et même Ethel se dérida à mesure qu'elles approchaient de leur appartement.

Deux heures plus tard, elles se trouvaient quelque part dans la Green Belt, leur malle à la main, et elles cherchaient un enjoliveur. Après quelques jurons et insultes destinées à ceux qui avaient programmé ce portoloin aussi tard, elles le trouvèrent enfin. Cinq minutes plus tard, elles avaient totalement changé d'endroit.

Lily entendait, au loin, le flux et reflux de la mer. L'air iodé faisait voleter ses cheveux. Elle sourit, ravie d'avoir enfin quitté l'agitation et le bruit de Londres. Elles se trouvaient sur une route de terre, perdue au milieu de la campagne.

- Et on fait quoi maintenant ? Interrogea Margaret d'une voix légèrement tremblante.

- Vous venez avec moi.

Les trois filles sursautèrent en entendant la voix rauque sortir de la nuit. Une baguette s'alluma et elles reconnurent Maugrey. Lily ne put s'empêcher de sourire aux souvenirs de tout ce que James lui avait écrit sur ce que l'Auror lui faisait subir. Heureusement, l'homme ne s'en aperçut pas. Sans un mot de plus – ce n'était pas son genre de se répandre en paroles inutiles – il fit signe aux filles de passer devant lui. Intriguées, elles s'engagèrent donc sur le chemin. Lily se demandait avec une pointe d'agacement combien de kilomètres ils allaient faire lorsqu'elle sentit une légère résistance l'empêcher d'avancer. Mais avant qu'elle n'ait pu se pencher plus avant sur la question, la sensation disparut. Elle regarda derrière elle mais, ne voyant que Maugrey, elle reporta son attention sur la route... Pour s'apercevoir qu'un immense bâtiment se trouvait à présent devant elle. Ethel et Margaret, près d'elle, fixaient la bâtisse, éberluées. Elles n'en mesuraient les dimensions que grâce à l'emplacement des fenêtres éclairées : Lily ignorait quelle longueur faisait la façade, mais c'était énorme. Elle reprit néanmoins ses esprits et lança l'attention de Maugrey

- Sortilèges de protection ?

- Ouais.

Il planta là une Lily frustrée qui aurait aimé en savoir plus et s'avança à grand pas vers le manoir. Les filles s'empressèrent de le suivre en tirant tant bien que mal leur valise derrière elles. Ils passèrent devant une porte d'entrée monumentale mais Maugrey ne s'y arrêta pas. Il poursuivit son chemin le long du bâtiment. Lily aperçut un peu de lumière filtrer sous une porte de taille tout à fait normale et elle en conclut que c'était leur destination. Mais avant que Maugrey ait pu s'en approcher, elle s'ouvrit à la volée.

- Lily !

Elle eut à peine le temps de poser sa valise avant que James ne se rue sur elle et la fasse décoller du sol. Elle poussa un cri et éclata de rire alors qu'il entreprenait de dévorer son visage de baisers.

- James ! Tu m'étouffes !

Il consentit enfin à s'écarter de quelques centimètres, et Lily put distinguer sa figure grâce à la lumière que dispensait la porte ouverte. Mais les autres, lassés d'attendre dans le froid, entrèrent et fermèrent derrière eux. Un petit rire s'échappa des lèvres de Lily lorsqu'ils se retrouvèrent tout à fait dans le noir.

- Ben dis donc, tu pourrais aussi bien être quelqu'un d'autre, je ne le verrais même pas.

- Quoi ? S'offusqua-t-il. Tu ne me reconnaîtrais pas dans le noir ?

Lily glissa sa main dans ses cheveux et sourit.

- En fait si. Il n'y a que toi pour avoir les cheveux autant en bataille.

- Ah ! Merci, je préfère ça.

- Et toi ? Tu me reconnaîtrais ?

- Ouais. Tu sens toi.

- C'est très bizarre, ça, James.

Il enfouit son visage contre son cou et répondit, sa voix étouffée contre la peau de la jeune fille :

- Si si, tu sens Lily.

Elle rit doucement et resserra l'étreinte de ses bras autour de son cou. Ils restèrent ainsi quelques instants, serrés l'un contre l'autre. Lily, les yeux fermés, caressait doucement ses cheveux.

- Bon sang, qu'est-ce que tu m'as manqué, murmura-t-il finalement.

Un soupir s'échappa des lèvres de la jeune fille, rassurée de retrouver la sensation familière de son corps contre le sien.

- Toi aussi.

James prit une profonde inspiration et se redressa. Il sortit sa baguette de la poche arrière de sa baguette et éclaira ainsi le visage de Lily. Il lui adressa un grand sourire et Lily se demanda comment elle avait fait pour se passer de ce sourire pendant trois mois.

- Allez viens, il faut que je montre à Fabian à quel point tu es jolie.

Lily rougit légèrement sous le compliment et balbutia :

- Fabian ? Le fameux Fabian ? Mais pourquoi ?

- Parce qu'il me considère tellement comme un imbécile qu'il pense qu'il a fallu que je te paie pour que tu acceptes de sortir avec moi et que tu es donc sans doute très moche. Ou très bête. Mais il préfère penser que je sors avec un laideron. En tout cas, il a tout faux.

- Eh bah, je vois que t'es toujours aussi doué pour t'attirer la sympathie des gens.

- Toujours !

Il s'écarta d'elle, glissa sa baguette dans sa poche et se pencha pour prendre sa valise, abandonnée sur le sol. Mais il s'arrêta net dans son mouvement se tourna de nouveau vers elle.

- Une dernière chose, avant qu'on entre...

- Oui ?

Il prit son visage entre ses mains et l'embrassa. Lily lui rendit aussitôt son baiser avec passion, perchée sur la pointe des pieds, le cœur battant à tout rompre. Lorsqu'il s'écarta, elle battit des paupières, comme réveillée en sursaut d'un rêve. Quant à James, il jura à mi-voix.

- Qu'est-ce qu'il y a ? s'amusa-t-elle, les joues encore brûlantes.

Il secoua la tête en souriant.

- Rien. Je t'aime.

Lily l'attrapa par le devant de son pull pour l'attirer à elle et déposa un baiser sur ses lèvres.

- Je t'aime aussi, sourit-elle. Maintenant, allonsmontrer à Fabian que je ne suis ni affreusement laide ni complètementstupide !

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