Partie III - Chapitre 11
(eh psst vous avez vu le clip ? ) (n'hésitez pas à me poser toutes vos questions, sur n'importe quel sujet, sur mon babillard ou en mp !) (allez j'arrête de vous harceler) (ou pas)
Chapitre 11
Lily attendait dans la salle de réunion du QG. Il était près de onze heures du soir. Quatorze heures plus tôt, Yaxley avait fait exploser une école pleine d'enfants. Remus et Margaret, qui étaient restés près de l'école, leur avaient fait un rapport : il n'y avait aucun survivant.
Elle sentit la même rage que celle qui l'avait poussée à poursuivre Yaxley monter en elle rien qu'à cette pensée. Un craquement étouffé interrompit le cours de ses réflexions et elle regarde avec stupéfaction la fissure qui venait de se former sur la table, là où se trouvait sa main un instant auparavant. Sa magie ne s'était plus manifestée de façon intempestive depuis qu'elle possédait une baguette.
Alors qu'elle contemplait avec intérêt le bois fendu, la porte s'ouvrit à la volée et elle sursauta. Alastor Maugrey s'assit en face d'elle, silencieux. Son visage ravagé par la violence de sa carrière n'exprimait rien.
- Potter m'a fait son rapport, annonça-t-il finalement. J'ai bien fait de le faire passer avant toi.
Lily se figea mais ne dit rien.
- Je ne suis pas là pour que tu me répètes ce qu'il m'a dit, mais pour mettre les choses au clair, Evans. On ne blesse pas ses alliés, pas plus qu'on ne lance de Sortilèges Impardonnables.
- Je ne l'ai pas fait, protesta-t-elle sans oser le regarder.
- Grâce à Potter, coupa-t-il d'une voix où perçait son agacement. Et si tu ne lui avais pas cassé le nez, il aurait sans doute pu attraper Yaxley et rattraper ta sottise !
Le ton était clairement monté entre le début et la fin de sa phrase. Cela ne fit qu'irriter un peu plus Lily.
- Je sais ! Je m'en veux suffisamment comme ça pour l'avoir blessé !
- Qu'est-ce qui t'ait passé par la tête, Evans ? rugit-il, perdant enfin patience.
- Il les a tués ! hurla Lily.
Sa chaise racla sur le sol lorsqu'elle se leva sans même s'en rendre compte, les mains posées à plat sur la table. Les yeux pleins de larmes et la voix voilée par la colère, elle reprit :
- Il a assassiné de sang-froid tous ces enfants ! Qu'est-ce que je pouvais faire ? Rester indifférente ?
- Réfléchir ! Ne pas te précipiter tête baissée à sa suite avec comme seul but de le torturer !
Lily blêmit et se laissa retomber sur son siège, brusquement calmée.
- Je ne suis pas... je ne suis pas comme ça.
- Quoi, le genre à te précipiter tête baissée ? Bien sûr que tu es comme ça.
- Non, je... le torturer. Je...
Elle s'interrompit, incapable de trouver quoi dire. « Je ne voulais pas » ? C'était faux. Elle l'avait voulu du plus profond de son être, et sans James elle l'aurait certainement fait. Mais elle se serait détestée – elle n'avait déjà pas une très haute estime d'elle-même actuellement.
Maugrey la scruta intensément, puis poussa un soupir.
- Je m'en doute. Et je comprends que cette situation te révolte, mais on n'y peut rien, c'est la gu...
- J'aurais pu l'arrêter, coupa Lily. Si je m'y étais prise plus tôt, j'aurais pu empêcher ça.
- Peut-être. On ne le saura jamais. Mais je te rappelle que Vance était sur le coup et qu'elle n'a rien pu faire non plus. Ne porte pas trop le poids du monde sur tes épaules, Evans.
Elle détourna le regard, incapable de répondre. Comme elle restait silencieuse, l'Auror reprit :
- Ce n'est pas parce que tu trouves ça horrible que tu peux agir comme ça. Il faut apprendre à contrôler ta colère.
Un petit rire légèrement hystérique s'échappa des lèvres de la jeune fille. Il haussa un sourcil impérieux, aussi expliqua-t-elle :
- J'en ai toujours été incapable. Demandez à James.
- Ouais. J'ai entendu parler de ça. Mais ça n'a aucun rapport. Moi je te parle de la haine pure, qui pourrait te mener à tuer un homme par vengeance. La plupart d'entre nous a déjà tué, c'est vrai, mais c'était de la légitime défense, et la plupart du temps un accident. Je ne crois pas qu'un membre de l'Ordre ait déjà utilisé un Sortilège Impardonnable. Tu n'avais aucun droit de chercher à utiliser ce sort, Evans. Aucun.
- Je sais, coupa-t-elle.
- Alors pourquoi est-ce que tu l'as fait ?
Lily eut envie de se remettre à lui hurler dessus, de lui répéter que Yaxley était un monstre, mais elle savait que ce n'était pas ce qu'il attendait. Elle prit plusieurs inspirations puis finit par marmonner :
- Parce que je ne sais pas me contrôler.
- Bien. Il paraît que tu refais le stock de potions, tu as encore de quoi t'occuper pour un bout de temps ? interrogea-t-il.
Surprise par ce brusque changement de conversation, Lily hocha la tête. Maugrey se leva alors et asséna :
- Tu es consignée ici jusqu'à nouvel ordre.
- Quoi ? Mais...
- Tu ne repartiras pas en mission tant que tu n'auras pas appris à contrôler cette colère, Evans, prévint-il d'une voix dure. Si tu en étais déjà capable, Yaxley attendrait son procès à l'heure qu'il est. On ne peut pas se permettre de répéter ce genre d'erreur.
Lily crut qu'elle allait fondre en larmes devant lui mais sa fierté la sauva. Elle acquiesça sèchement. Maugrey la dévisagea encore quelques instants, puis ajouta d'une voix plus douce :
- Quelqu'un t'aidera. Il viendra te voir.
- Je n'ai pas besoin d'un psychiatre ! Je ne suis pas folle !
- Je n'ai pas dit ça. Monte te coucher, Evans.
Il sortit sans attendre de réponse. Lily resta encore quelques instants immobile, aussi furieuse qu'atterrée. Elle finit par regagner sa chambre à pas lents, mais elle s'arrêta sur le seuil, surprise d'y trouver James. Assis devant le feu, il se leva lorsqu'elle entra et enfonça les mains dans ses poches.
- Qu'est-ce que tu fais là ? balbutia-t-elle.
Il lui adressa un petit sourire tout en se balançant légèrement d'avant en arrière.
- Tu pleurais toutes les larmes de ton corps ce matin. Je n'allais quand même pas te laisser toute seule ce soir.
- Je t'ai cassé le nez, rappela-t-elle.
- Et alors ? Il est réparé.
Les larmes que Lily retenait depuis plusieurs minutes déjà menacèrent à nouveau de couler.
- Je suis désolée, hoqueta-t-elle. Je suis tellement désolée, James. Excuse-moi.
***
En trois enjambées, il fut près d'elle. Il la serra farouchement contre lui alors qu'elle fondait à nouveau en larmes en s'agrippant à lui.
- Je t'ai déjà pardonnée, Lily, murmura-t-il à son oreille.
Cela ne fit que renforcer les sanglots de la jeune fille. James la laissa pleurer tout son soûl et ne l'écarta doucement que lorsqu'elle commença à se calmer.
- C'est pas si grave, Lily, chuchota-t-il en écartant des mèches de cheveux de son visage.
- Si, je... je passe mon temps à te faire du mal, James, gémit-elle sans oser le regarder.
- Tu dis n'importe quoi.
- J'ai voulu torturer un homme !
Sa voix tremblait mais elle essayait d'avoir l'air sûre d'elle. Il s'était dit, avant qu'elle n'arrive, qu'elle allait faire ce genre de choses. Tenter de lui prouver qu'elle ne valait rien simplement parce qu'elle était humaine.
- Tu ne l'as pas fait, répliqua-t-il.
- Parce que tu étais là.
Il haussa les épaules sans répondre.
- Merci.
- Je t'aime.
Cette fois, un petit sourire étira les lèvres de Lily.
- Je me demande bien comment tu fais. Moi je me déteste.
- Pas grave. Je t'aime suffisamment pour deux.
Cette déclaration fit glisser une nouvelle larme hors des beaux yeux verts de Lily et il lui essuya doucement les joues.
- Arrête de pleurer, Lily-Jolie. N'importe qui aurait réagi comme ça.
- Pas toi.
- Non, mais je n'ai pas passé autant de temps que toi sur cette affaire. Je n'ai même jamais vu ces enfants. Sérieusement, arrête de pleurer ! Tu sais que ça me fout horriblement mal, je sais jamais quoi faire.
Un petit rire interrompit les sanglots de Lily et elle se blottit à nouveau contre lui. Après un instant de silence seulement rompu par les craquements du feu et les derniers sanglots de la jeune fille, elle murmura à nouveau :
- Merci.
***
Jenny marchait sans bruit dans les rues désertes qui sentaient encore la fumée après l'incendie de l'école qui avait suivi les deux explosions. Elle montait la garde devant un entrepôt, à Portsmouth, quand elle avait appris la nouvelle. Maugrey l'avait fait revenir, agacé que le Ministère réquisitionne les membres de l'Ordre sans lui dire pour quoi. En effet, personne n'avait jugé bon de leur dire ce que Jenny et Peter surveillaient.
Elle tourna légèrement la tête pour s'assurer que Peter la suivait toujours. A une dizaine de mètres derrière elle, le petit blond évoluait tout aussi silencieusement qu'elle. Elle arriva enfin en vue de l'école et aperçut le policier moldu qui montait la garde à la lueur d'un réverbère. Il tourna la tête vers elle lorsqu'elle approcha mais elle bifurqua dans la rue qui se trouvait à sa droite et il cessa de s'intéresser à elle. En revanche, Peter continua son chemin et s'immobilisa à quelques mètres du policier. Jenny, qui le voyait maintenant de dos, attendit qu'il interpelle Peter pour commencer à revenir sur ses pas. Elle sauta avec souplesse par-dessus la bande jaune qui empêchait l'accès aux lieux.
- Circulez, monsieur, vous n'avez rien à faire ici.
Peter ne répondit pas, tandis que Jenny avançait sans bruit dans les ruines calcinées.
- Monsieur ! Allez-vous en ou j'appelle le poste !
Toujours aucune réponse. Jenny sortit sa baguette, mais à ce moment-là son pied percuta une brique. Le bruit fit se retourner le policier. Cependant il s'était déjà trop approché de Peter, qui l'attrapa par l'épaule et le stupéfixa, une main pressée sur sa bouche pour l'empêcher de crier. Il déposa délicatement le policier au sol puis s'adressa d'une voix légèrement tremblante à Jenny :
- Tu es sûre qu'on a le droit de faire ça ?
- Maugrey a dit qu'on avait carte blanche. De toute façon il est tellement remonté contre le Ministère que ça m'étonnerait qu'il le laisse nous reprocher quoique ce soit. Je lui ferai oublier ça quand on aura fini.
Il hocha la tête et enjamba le corps inanimé pour se rapprocher de la jeune fille. Un frisson les parcourut en même temps et Jenny maudit les réverbères, dont la lumière ne cachait rien du sang qui tachait le parquet. Merlin en soit remercié, les Moldus avaient enlevés tous les corps dans la journée.
- C'est horrible, murmura-t-elle.
A côté d'elle, seul le bruit de Peter déglutissant difficilement se fit entendre.
- Tu crois que ça pourrait nous arriver, un jour ? Murmura-t-il.
- Bien sûr que oui.
Sans s'attarder plus sur ces pensées morbides, Jenny se mit à évoluer entre les décombres pour accomplir la mission que Maugrey leur avait confiée.
- Comment peut-on être sûr que ce n'est pas Yaxley qui a fait exploser la maison ? Interrogea Peter à voix basse tout en scrutant le sol.
- Je te l'ai déjà dit, Yaxley n'avait pas sa baguette puisque c'était James.
- Peut-être qu'il y avait quelqu'un d'autre, remarqua-t-il.
- Remus l'aurait sans doute vu, répondit Jenny après un instant d'hésitation.
Elle parvint à l'endroit où le sol avait été complètement désintégré. Elle voyait distinctement le fond de la cave. Des tuyaux déchiquetés par l'explosion pendaient dans le trou. Les dégâts à cet endroit étaient les plus importants. C'était forcément parti de là. L'endroit était au beau milieu de la maison, donc impossible à viser depuis l'extérieur.
- Malin, commenta-t-elle pour Peter qui venait d'arriver près d'elle. Ils ont fait exploser le mur porteur. C'était certain que la maison allait finir par s'effondrer.
Elle leva la tête pour regarder le ciel nuageux. Il ne restait qu'un mur extérieur sur quatre, et celui-ci ne s'élevait pas au-dessus d'un mètre cinquante. Yaxley avait bien réussi son œuvre.
- On ne réussira jamais à trouver ce qui a provoqué l'explosion, fit Peter d'une voix tendue. Vu la force que ça a dégagé, ça a certainement été complètement détruit.
Jenny fit la moue mais elle dut bien admettre qu'il avait raison.
- Ça ne va pas satisfaire Maugrey, mais je ne vois pas ce qu'on peut faire d'aut...
Peter l'obligea brusquement à se baisser et déploya sur eux la cape d'invisibilité que Maugrey leur avait donnée. Jenny voulut le repousser mais il lui fit signe de se taire et de cesser de gigoter. Finalement elle s'exécuta. Pendant plusieurs minutes il ne se passa rien. Alors qu'elle s'apprêtait à engueuler Peter, des bruits de pas se firent entendre dans la rue. Elle jeta un regard au jeune homme, qui semblait aux aguets. Il remuait son nez d'une façon complètement surnaturelle. Est-ce qu'il était en train de ... renifler ?
Les pas s'approchèrent de plus en plus. Ils ne tardèrent pas à s'immobiliser près de la maison en ruines. Jenny aurait donné n'importe quoi pour pouvoir se retourner mais elle savait que la cape était une des pires que Maugrey ait en sa possession. Le moindre de leur mouvement risquait de trahir leur présence.
Il eut encore un instant de silence, puis une voix déchira le silence de la nuit :
- MORSMORDRE !
La lumière verte illumina les lieux. Jenny n'eut pas besoin de lever la tête pour savoir qu'une tête de mort entourée d'un serpent venait d'apparaître dans le ciel. Un craquement se fit entendre. Ils restèrent immobiles encore quelques minutes puis, une fois sûrs que le Mangemort était parti, ils se redressèrent. Jenny jeta un regard sur le policier, étendu dans l'ombre d'un mur en parti détruit. S'ils n'étaient pas passés avant, il aurait sans doute été assassiné.
Elle se résigna finalement à poser son regard sur la Marque des Ténèbres et un frisson la parcourut. A côté d'elle, Peter fixait ses pieds, comme si contempler les taches de sang sur le parquet détruit était une meilleure chose que regarder la signature de Voldemort.
- Rentrons, dit-elle finalement. Il n'y a rien à trouver ici.
***
L'aube était encore loin quand Lily se décida à sortir de son lit. Elle avait à peine fermé l'œil de la nuit. Comme elle se doutait que trouver le sommeil allait être difficile, elle avait réussi à convaincre James de regagner sa propre chambre. Une fois ses larmes séchées, elle s'était aperçue qu'il avait l'air épuisé. Elle l'avait rarement vu comme ça.
Elle se leva, les yeux piquants à cause de son manque de sommeil et alla remettre une bûche dans le feu. Son regard se perdit sur son bureau, où un parchemin couvert de l'écriture bancale de sa mère était maintenu à plat par un encrier et un livre. Elle attendait une réponse depuis maintenant presque trois semaines. Outre le fait qu'elle n'avait pas le temps d'écrire, Lily n'arrivait pas à s'y résoudre. Elle lui mentait de la plus ignoble des façons depuis presque six mois maintenant et cela commençait à lui peser. James avait la chance d'avoir un père sorcier, et qui comprenait. Il savait la vérité depuis le début. Il n'avait même pas essayé d'empêcher son fils de se joindre à l'Ordre. Souvent, Lily se demandait si la situation aurait été différente si Euphemia avait vécu. Après tout, il était son fils unique.
Elle s'approcha du bureau en se mordillant la lèvre. Même si ses parents savaient la vérité, qu'aurait-elle pu leur écrire ? « Un homme a fait exploser une école et a tué une trentaine d'enfants. J'ai voulu le torturer pour lui faire payer et maintenant je suis coincée au QG parce que mon chef me prend pour une psychopathe en puissance. ». Non, le mieux était de ne rien dire et de continuer à raconter des mensonges sur ses prétendus stages à Ste-Mangouste.
Les pieds gelés, les bras croisés sur sa poitrinepour vaincre le froid, elle resta un long moment devant son bureau, le regarddans le vague
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