Partie II - Chapitre 8

Chapitre 8

Lily dut passer la nuit à l'infirmerie mais le lendemain matin sa cheville était comme neuve. Elle y prêta à peine attention, préoccupée par le fait qu'elle avait eu le réflexe de sourire à Potter en le croisant le lendemain de son accident.

Cette semaine-ci, elle attendit le cours de danse avec appréhension. Elle évitait cependant de se pencher sur ce qu'elle redoutait et essayait de ne songeait qu'au plaisir de danser le rock.

Les Septièmes années poussèrent une exclamation de joie lorsque McGonagall annonça le programme du jour et ils levèrent presque tous la main lorsqu'elle demanda qui connaissait déjà le rock'n'roll – sauf les Serpentards, qui évitaient autant que possible de participer.

Deux Serdaigles dansèrent au profit du reste de la classe et McGonagall tint ensuite à montrer les passes les plus basiques pour ceux qui ne connaissaient pas du tout. Les élèves se mirent en couple aussitôt, ayant à présent pris l'habitude. John vint chercher Margaret, sous l'œil approbateur de Jenny qui se dirigea ensuite en sautillant vers Sirius. Val resta assise, répétant à tout bout de champ qu'elle devait faire les photos et non danser. Quant à Lily, elle essayait de se convaincre qu'après ce que Potter avait fait pour elle, elle pouvait bien dire oui. Et qu'elle ne dirait pas oui parce qu'elle en avait vraiment envie.

Lily remarqua alors que Jenny et Sirius semblaient être en train de parlementer, James les écoutant en souriant. Elle s'approcha doucement et entendit :

- ... danser le foxtrot et pas le rock ?

- C'est fou, hein ? répondit Sirius.

Lily, surprise, s'incrusta dans le cercle.

- Vous ne savez pas danser le rock ? s'exclama-t-elle.

Potter lui sourit et haussa les épaules.

- Eh non, les vieux n'aiment pas trop les « danses dégénérées ». C'est ça la formulation de Maurice, Sirius ?

- Je crois bien, acquiesça-t-il en regardant Lily, les yeux plissés. Qu'est-ce que tu fais là, Evans ?

La rousse piqua un fard et balbutia :

- Je ne sais pas, je me demandais si... euh... enfin pourquoi vous ne ...

- Tu veux bien danser avec moi ? coupa James, la tirant d'affaire non sans jeter un coup d'œil à Sirius qui parut faire un gros effort sur lui-même pour ne pas rire.

Ce qui agaça Lily et la convainquit presque de refuser. Presque.

- Encore une fois, c'est parce que je te dois bien ça.

- Heureusement pour moi que tu as toujours besoin de moi alors, répondit joyeusement Potter en se dirigeant vers les autres élèves, qui attendaient les retardataires pour commencer le cours.

Lily le suivit, hésitant entre l'amusement et l'agacement.

Pour une fois, la plupart des élèves se débrouillaient très bien – beaucoup mieux que McGonagall la plupart du temps, qui avait sans doute appris le rock au dernier moment pour être un peu plus à jour qu'avec le foxtrot.

Potter s'emmêlait entre les passes, croisant ses mains quand il ne le fallait pas et faisant tourner Lily dans le mauvais sens. La jeune fille ne pouvait s'empêcher de rire de ses maladresses et Potter riait encore plus fort. A bout d'une heure et demies, il parvint enfin à enchaîner plusieurs passes sans se tromper. Ils étaient presque seuls à danser, les autres étant trop épuisés pour continuer. McGonagall les avait laissés à leur propre sort, dépassée par leurs compétences, mais la musique continuait à tourner.

- Alors, comment je me débrouille ? interrogea James, essoufflé, au moment où Rock around the Clock se terminait.

- Pas trop mal, répondit Lily en rassemblant ses cheveux en un chignon pendant quelques secondes, le visage en feu – et pour une fois, cela n'avait aucun rapport avec ce que Potter lui avait dit mais seulement avec la danse. Tu pourras l'apprendre à la maison de retraite.

- Ça m'étonnerait, je me ferais traiter d'hérétique, assura-t-il en lui tendant la main. C'est reparti ?

Lily prit sa main sans hésiter. Elle avait complètement oublié qu'elle était censée le détester.

***


La musique s'arrêta à l'heure pile, malgré l'absence de McGonagall. James lâcha la main de Lily et se laissa tomber par terre, exténué. Il n'avait jamais imaginé que danser put être aussi épuisant. Lily s'assit à son tour près de lui, alors que les autres élèves, qui avaient abandonné depuis déjà une demi-heure, sortaient de la salle. Elle étendit ses jambes sans tenir compte des protestations des jeunes gens autour d'eux et rejeta la tête en arrière.

- Je crois que je vais aller me coucher.

James, assis en tailleur, la regarda en souriant.

- C'est pas un petit rock qui va t'achever quand même ?

- Un petit rock ? C'était le plus long rock de ma vie. Deux minutes de plus et j'aurais sans doute succombé à une crise cardiaque.

Elle ouvrit de grands yeux et agita un index accusateur vers James.

- Avoue, tu essaies de me tuer.

- Bien sûr que non. Sinon j'aurais laissé Peeves t'achever l'autre nuit.

Lily plissa les yeux et pencha la tête sur le côté.

- Ça va te servir d'argument de négociation jusqu'à la fin de nos jours, c'est ça ?

- Non, assura James en s'allongeant sur le dos, les bras croisés derrière la tête.

- Et tu espères que je vais te croire ?

- Ah oui c'est vrai, je peux toujours courir pour que tu me fasses confiance. Tu vivras donc dans l'incertitude pour le restant de tes jours.

- Non, parce que je n'ai aucune envie de continuer à te fréquenter pour le restant de mes jours.

James se redressa sur un coude et haussa un sourcil.

- Même pour danser ?

Lily rapprocha son visage du sien et sourit en hochant la tête.

- Même pour danser.

Ayant dit, elle se leva avec souplesse, alla prendre son sac et s'apprêta à quitter la salle.

James savait que c'était maintenant ou jamais mais, par Merlin, il n'avait jamais été aussi angoissé de toute sa vie.

Alors qu'elle passait la porte, il se leva d'un bond et s'exclama :

- Lily, attends !

Elle se tourna, surprise.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

James ouvrit la bouche mais il lui fallut s'y reprendre à plusieurs fois pour trouver la force de parler. Enfin, alors qu'une incompréhension totale se peignait sur le visage de la jeune fille, il balbutia :

- Est-ce que ... est-ce que tu veux bien venir au bal avec moi ?

A son grand étonnement, elle ne rougit même pas. Elle se contenta de le dévisager, figée. Puis, enfin, elle demanda d'une voix neutre :

- Et pourquoi est-ce que je dirais oui ?

Le jeune homme avait l'impression que seuls les battements désordonnés de son cœur résonnaient dans sa tête, l'empêchant de réfléchir. Il parvint tout de même à répondre :

- Parce que tu aimes bien danser avec moi ?

- Non. J'aime bien danser avec toi parce que tu danses bien, et pas parce que c'est toi.

- Parce que j'ai un moyen de pression ?

Lily émit un petit bruit agacé et fit volte-face, prête à s'en aller. James lança alors, en désespoir de cause :

- Parce que j'ai vraiment envie que tu dises oui !

Elle le regarda de nouveau. Cette fois-ci, elle avait rougi. Elle scrutait son visage, ses doigts crispés sur la lanière de son sac. Puis, sans un mot, elle partit.

James resta planté au milieu de la salle, les bras ballants. Enfin il marmonna :

- C'était sans doute un non.

***

- Oh par Merlin, oh par Merlin, oh par Merlin...

Lily s'adossa à la porte de son dortoir, haletante. Elle venait de monter les escaliers quatre à quatre, totalement déconnectée de la réalité. Son regard passa sur Jenny, Val et Margaret qui la regardaient avec de grands yeux. Enfin Jenny demanda prudemment :

- Euh, Lily ? Ça va ?

- Non, ça ne va pas ! Ça ne va pas DU TOUT ! s'écria la rousse en se laissant tomber sur son lit, avant d'envoyer ses chaussures voler à l'autre bout de la pièce.

- Tu avais l'air de bien t'amuser pourtant, remarqua Margaret en allant s'asseoir sur le lit de son amie, vite rejointe par Jenny et Val.

- Justement. Enfin, non, je ne sais pas si ça a un rapport en fait. Oh, bon sang !

Elle enfouit un instant son visage entre ses mains puis redressa la tête, prit une inspiration et lança :

- Potter m'a demandé d'aller au bal avec lui, ce qui n'est pas grave en soit, mais vous savez ce qui est grave ? J'ai failli dire oui ! Bon sang !

Elle cacha de nouveau son visage dans ses mains en coupe et les trois filles échangèrent un regard d'incompréhension totale.

- Lily, commença Jenny, tu as le droit de bien t'entendre avec lui, tu sais.

- Non ! Bien sûr que non, je ne peux pas ! C'est Potter ! James Potter ! Il est arrogant, méchant et puis... et puis c'est James Potter, c'est tout !

- Tu te cherches des excuses, chantonna Jenny avant de se lever en sautillant.

Lily braqua son regard sur elle et marmonna :

- Comment ça ?

- Ça fait quand même trois semaines que tu danses avec lui. Tu ne dois plus le trouver si horrible que ça.

- Si. Non. Oh et puis je n'en sais rien ! Parfois j'ai envie de le taper, mais il a été tellement gentil lundi soir...

Elle se laissa tomber sur le dos, écrasant presque Val qui l'évita avec un couinement. Il y eut un instant de silence jusqu'à ce que Lily se redresse brusquement sur un coude :

- Mais au fait, puisqu'on parle de cavalier : où en êtes-vous ? Jenny, tu y vas avec Harvey Gibson, on sait. D'ailleurs, il faudra que tu m'expliques pourquoi tu n'y vas pas avec Black. Enfin bref, Maggy, Val ?

- Ce changement de sujet était on ne peut plus subtil, commenta la blonde en s'asseyant sur son propre lit. Mais j'avoue que ça m'intéresse aussi, alors je te laisse tranquille pour le moment. Val ?

- Je vous l'ai déjà dit, je prends les photos ! répondit la jeune fille en souriant.

Jenny fit la moue et marmonna quelque chose qui ressemblait à « jevaistetrouveruncavaliertuvasvoir » et se tourna vers Margaret.

- Maggy ? Je suis sûre que John n'est pas venu te parler pour rien ce matin.

- Vous êtes flippantes, on se croirait devant l'Inquisition, marmonna l'intéressée en rougissant. Et je comptais vous en parler mais puisque vous êtes si désagréables je ne dirai rien.

Lily et Jenny échangèrent un regard et Margaret sauta aussitôt du lit pour se ruer vers l'escalier en hurlant, tout le monde ayant oublié les malheurs Lily pour le moment.

Lily remonta jusqu'à sa chambre avec la ferme intention de dormir jusqu'à la fin des temps. Elle était déjà exténuée après le cours de danse mais en plus elle avait couru après Margaret dans la moitié du château – pour finalement apprendre que John lui avait demandé de l'accompagner le matin même. Et elle n'avait même pas dîné. Et, surtout, il restait cet horrible problème : que répondre à Potter ?

Elle ne le croisa pas de la soirée, ce qui l'arrangeait bien et elle tenta de ne plus y penser. Le lendemain matin, elle se rendit en cours en traînant des pieds. Ce qui l'agaçait le plus, c'était que cette histoire la taraude autant. Elle se souciait beaucoup trop de Potter à son goût.

Alors que les Gryffondors attendaient devant la porte du professeur McGonagall, Lily repéra le jeune homme un peu plus loin, qui discutait avec ses trois amis. Non, décidément, elle ne pouvait pas y aller avec lui. Si elle le supportait plus qu'avant, ce n'était pas son ami pour autant.

Contente de sa décision elle allait cesser de le regarder lorsqu'une Première année minuscule et les bras chargés de livres arriva derrière le groupe des garçons. Elle chancelait sous son chargement et finalement trébucha sur les dalles irrégulières du château. Ses livres s'étalèrent au sol avec fracas, vite suivis par la petite fille. Potter s'accroupit aussitôt et l'aida à se relever. Lily n'entendit pas ce qu'il lui dit à cause du brouhaha qui régnait dans le couloir, mais elle le vit sourire gentiment. Il ramassa les livres et les tendit à la Première année à présent cramoisie. Elle sembla le remercier d'un hochement de tête et reprit sa route prudemment. Potter la regarda partir en souriant et se redressa. Ses yeux croisèrent alors ceux de Lily. Son sourire s'effaça aussitôt et il baissa la tête.

- Lily tu m'écoutes ? Il faut que Val aie un cavalier !

La jeune fille se tourna vers Jenny, surprise.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

La blonde leva les yeux au ciel et renonça à l'aide de Lily pour convaincre Val. Elle les écouta d'une oreille distraite, réfléchissant. Lorsque McGonagall ouvrit finalement la porte, elle avait pris sa décision.

***

Sirius chipotait avec sa nourriture, les lèvres pincées. James avait demandé à Lily alors il ne lui restait qu'une seule chose à faire : demander à Ethel de l'accompagner au bal. Il aurait préféré aller prendre le thé avec un ogre. Et il ne pouvait pas se dégonfler, sinon cela le poursuivrait jusqu'au restant de ses jours.

L'objet de ses tourments se leva alors de table, suivie bien évidemment d'Alice. James lui donna un coup de coude dans les côtes et Sirius émit un petit bruit agacé.

- Merci pour ta subtilité. J'avais remarqué que c'était le moment de ma mise à mort, t'en fais pas.

Ayant dit cela, il s'extirpa du banc et se dirigea vers les deux Serdaigles, tel un condamné mené à l'échafaud. Il rattrapa les jeunes filles alors qu'elles passaient les lourdes portes de chêne et il se racla la gorge avant de d'appeler d'une voix étranglée :

- Euh, Ethel ?

Les deux blondes se retournèrent d'un bloc. Sirius eut l'impression que Alice se retenait de taper dans ses mains en riant, mais elle avait l'air absolument ravie qu'un garçon interpelle sa meilleure amie. Quant à la principale intéressée, elle avait légèrement rougi mais son visage ne trahissait aucune émotion.

- Je vous laisse ! s'exclama Alice avant se carapater à l'autre bout du hall.

- Mais Alice... tenta Ethel en essayant de lui attraper le bras.

Il était cependant trop tard pour la rattraper et elle fut bien obligée de se tourner vers Sirius, fuyant obstinément son regard. Et avant même qu'il ouvre la bouche, elle lança :

- Je sais ce que tu veux me demander, mais je ne compte pas aller au bal. Désolée.

Ses yeux bleus croisèrent un instant ceux de Sirius puis elle pivota sur ses talons et rejoignit Alice à grandes enjambées, ses longs cheveux blonds ondulant dans son dos. Sirius resta planté là, abasourdi.

- Bon. Au moins elle n'y va pas avec quelqu'un d'autre, marmonna-t-il.

***

James vit tout de suite à la tête de Sirius qu'elle avait dit non. Il s'en voulut un peu, mais cela le réconfortait de ne pas être le seul à s'être fait jeter. Mais alors que son ami s'asseyait, un avion en papier passa au-dessus de sa tête et vint tournoyer un instant autour de James avant de se poser doucement devant son assiette.

Il oublia totalement Sirius et ses malheurs et déplia le morceau de papier, intrigué. Peut-être cela avait-il un rapport avec cette histoire d'assiette et de portrait... Sa lecture s'avéra en fait bien plus satisfaisante. Stupéfait, il parcourut les mots plusieurs fois sans parvenir à y croire :

C'est d'accord. Mais je te préviens, il y a des conditions.

L.

- Par Merlin.

Ses trois amis interrompirent leur conversation à propos des qualités de persuasion de Sirius et se tournèrent vers James.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? interrogea Sirius, encore un peu pâle après sa mésaventure.

- Evans, répondit James en levant les yeux du mot. Elle a dit oui.

Sirius s'empressa de lui arracher le bout de papier des mains et, après avoir lu, s'exclama :

- Espèce de Snargalouffe ! Tu la maltraites pendant six ans et elle t'accompagne à un bal !

- Eh, on se maltraitait mutuellement, répliqua James en tentant de récupérer son papier. Et puis on ne se maltraite plus. Enfin si, elle me maltraite mais pas moi.

- Ah ouais, t'es terriblement maltraité, railla Remus en les regardant se battre alors que Peter riait à côté.

James poussa un cri de triomphe en attrapant le mot et lança, tellement euphorique qu'il était prêt à tout :

- Je suis sûr que je vais réussir à l'embrasser.

Un lent sourire se dessina sur le visage de Sirius, effaçant quelque peu son air morose.

- On parie ?

James passa les portes de la bibliothèque sans pouvoir s'empêcher de sourire. Il s'en voulait un peu d'être si guilleret alors que Sirius s'était fait jeter par Ethel, mais il ne pouvait tout simplement pas faire autrement.

Il n'eut aucun mal à trouver Lily, qui avait eu l'excellente idée de s'installer à une table cachée derrière des étagères. Il se glissa sur la chaise en face d'elle et posa le mot sur son livre. Elle releva la tête et rougit légèrement.

- Potter ? chuchota-t-elle.

- C'est sérieux ? interrogea-t-il sur le même ton.

- Non, je trouvais ça plus drôle de t'humilier.

Un air ravi illumina le visage de James et il poursuivit :

- Quelles sont les conditions ?

Lily se cala contre le dossier de sa chaise et croisa les bras, se contentant d'un petit sourire.

- Si tu es trop insupportable, je te plante au milieu du bal.

- Aucun risque mais, d'accord.

- Pourquoi aucun risque ? Parce que tu es tellement génial que je ne voudrais pas te quitter ?

- Non. Parce que je ne serai pas insupportable.

La jeune fille haussa un sourcil sceptique mais continua :

- Si j'ai envie de danser mais pas toi, tu devras quand même me faire danser.

- J'ai toujours envie de danser, voyons.

- Eh, arrête de tout prendre aussi bien, ça n'a plus aucun intérêt pour moi !

- Ah ! Je savais que tu avais un fond de sadisme !

- Seulement en ce qui te concerne. Autre chose : pas de bêtises, de trucs qui explosent ou je ne sais quoi.

- Pas de problème. C'est tout ?

- Interdit de draguer, que ce soit moi ou les autres filles. Non pas que je sois jalouse – loin de moi cette idée, mais leurs gloussements m'insupportent.

James dut faire un gros effort sur lui-même pour ne pas rire et Lily lui donna un léger coup de pied dans le tibia. Il la fusilla du regard et récupéra son papier avant de se lever.

- Désolé de te décevoir, mais aucune de tes conditions ne pourra entacher ma bonne humeur !

Sans attendre de réponse, il s'éclipsa.

***

Les jours qui restaient avant le bal passèrent à toute vitesse. Tout le château était en pleine effervescence et les professeurs avaient du mal à tenir leurs élèves. Ceux et celles qui n'avaient pas encore de cavaliers ou cavalières pour le bal se lançaient dans des entreprises désespérées pour demander à la personne qui leur plaisait le plus.

Sirius ne faisait pas partie de ce groupe, ayant renoncé à insister auprès d'Ethel. Il demanda tout simplement à Alice, qui accepta joyeusement. Les deux jeunes gens savaient très bien qu'ils y allaient en amis et cela leur convenait tout à fait. Quant à Remus, le problème ne se posait pas pour lui : le bal tombait le soir de la pleine lune. Peter était résolu à l'accompagner dans la cabane Hurlante, n'ayant pas particulièrement envie d'aller au bal. James et Sirius s'en voulurent de les lâcher, mais Remus leur assura que ce n'était pas grave. Après tout, ils avaient une vie aussi.

Le dernier cours de danse, la veille du bal, consista en une révision de toutes les danses qu'ils avaient apprises – ou non. Lily et James ne dansèrent pas une seule fois ensemble, chargés par McGonagall d'aider ceux qui avaient le plus de mal. Ce fut un joyeux bazar pendant deux heures, tout le monde riant aux éclats – sauf les Serpentards – en se marchant sur les pieds. Il semblait que Dumbledore ait atteint son objectif.

Les plus drôles pour eux fut quand McGonagall les appela tous les deux pour demander que l'un des deux ouvre le bal avec son cavalier ou sa cavalière, sans avoir l'air d'imaginer une seule seconde qu'ils pourraient y aller ensemble.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top