Partie II - Chapitre 6
Chapitre 6
James ne chercha pas pendant très longtemps ce qu'était l'Ordre, pour l'excellente raison qu'il n'avait pas le temps. Il se rendit brusquement compte qu'on était bientôt le quinze octobre, et il n'avait aucune idée de qui était la dame au chapeau pointu.
Il n'avait même pas le temps de chercher car ils avaient une tonne de devoirs absolument monstrueuse à faire malgré leurs deux heures de cours de danse, et la promesse des profs de leur donner moins de travail.
Il se coucha donc le mardi soir dans un état d'angoisse terrible, persuadé qu'il allait rater l'un des événements les plus palpitants de sa vie. Il fallait qu'il la trouve, il fallait qu'il la....
James s'éveilla en sursaut. Il se redressa dans son lit, le cœur battant. Quelque chose l'avait réveillé, mais quoi ? Cela avait un rapport avec l'énigme, il en était certain. La dame au chapeau pointu, la dame au chapeau pointu....
Le jeune homme repoussa ses couvertures et sauta à terre. Il saisit sa cape avant de se ruer hors du dortoir, sans chercher à être discret. Il avait déjà vu la dame au chapeau pointu. Lorsque McGonagall s'était ruée sur lui pour lui apprendre que Gryffondor allait jouer contre Serdaigle, il venait juste de la voir sans s'en être rendu compte.
Lorsqu'il passa la Grosse Dame marmonna d'une voix ensommeillée :
- Qui est-là ? Qu'est-ce qui se passe ?
Il ne prit évidemment pas la peine de répondre et dirigea vers la bibliothèque, à présent tout à fait réveillé. Il consulta sa montre sur le chemin et sourit : il était minuit passé aussi allait-il pouvoir avoir sa réponse.
Il dut se plaquer contre un mur pour ne pas se faire repérer par Dumbledore. Mais que faisait-il là à une heure pareille ? Le directeur s'arrêta, regarda un instant autour de lui, puis reprit son chemin, l'air légèrement perplexe. James continua alors sa route, guilleret. Il retrouva sans problème le tableau qu'il cherchait : il s'agissait d'une sorcière qui ne devait pas avoir plus de vingt ans, vêtue comme au dix-neuvième siècle, avec un grand chapeau pointu sur la tête.
Il s'approcha sans pouvoir cesser de sourire et la jeune fille devint cramoisie, avant d'essayer de s'enfuir par un des bords du cadre.
- Hé ! s'exclama James, qui n'avait aucune envie de voir s'envoler sa réponse. Vous m'avez donné rendez-vous, alors me voilà !
La jeune fille revint doucement dans son cadre et murmura :
- Vous... Vous êtes James Potter ?
Le jeune homme s'adjura à la patience et acquiesça.
- Oh par Merlin, si maman savait que je parle à un jeune homme au milieu de la nuit elle serait effarée. Vraiment, toute cette histoire est une aberration, je ne sais pas pourquoi j'ai accepté de ...
- Euh, excusez-moi, l'interrompit James, passablement interloqué, mais est-ce que vous pouvez me dire ce que je fais là, s'il vous plaît ?
- Oui, oui, bien sûr mais, comprenez-moi, une jeune fille de bonne famille ne doit pas...
James se retint de lui dire que c'était seulement un tableau et qu'elle n'avait sans doute pas à se soucier de sa vertu, sachant que cela risquait de l'effaroucher. Pourquoi est-ce que c'était lui qui se coltinait cette fille aux principes moraux trop rigide ? On aurait dit Evans. Enfin, avant cette année-ci.
- Oh, est-ce que vous m'attendez ? interrogea soudain la jeune fille en ouvrant de grands yeux, interrompant enfin son babillage.
- Non, non, j'ai toute la nuit, assura James en levant les yeux au ciel.
Il allait finir par se faire repérer s'il passait trop de temps planter là.
- Oh vraiment ? Mais c'est merveilleux parce que...
James gémit intérieurement et coupa d'une voix sèche :
- C'était une plaisanterie ! Il faudrait que je reparte très, très bientôt !
La jeune fille cligna plusieurs fois des yeux, hocha la tête et dit enfin :
- Bon très bien, préparez-vous : « Endroit préféré, mais détesté par tous, créature aussi dangereuse qui déteste tout... Avant décembre, elle t'attend au rendez-vous ».
Le jeune homme pinça les lèvres. Très bien. Cela n'avait aucun sens, mais très bien. Il irait au bout de cette énigme.
***
Les élèves attendaient les cours de danse avec plus ou moins d'impatience – c'est-à-dire que ce qui savait déjà danser et/ou sortait avec quelqu'un trouvait ça bien, les autres moins. Lily était donc la seule de sa chambre à se rendre avec enthousiasme jusqu'à la salle de défense contre les forces du mal, alors que Val et Margaret traînaient les pieds. Quant à Jenny, elle avait disparu à la fin du cours de Sortilèges.
Cette fois ils entrèrent directement dans la salle et McGonagall attendit que le silence se fasse pour annoncer :
- Aujourd'hui nous aborderons le foxtrot !
Il y eut des murmures dans la salle et Lily se retint de rire. On ne dansait plus le foxtrot depuis au moins vingt ans, mais McGonagall ne s'était sans doute jamais mise à jour.
Lorsqu'elle demanda qui connaissait cette danse, seuls quatre élèves levèrent la main : Black, Potter, une élève de Poufsouffle nommée Amanda, et Lily.
Comment ces deux imbéciles pouvaient-ils connaître cç ? Elle aurait bien aimé pouvoir narguer Potter. Mais en même temps, elle allait pouvoir avoir un cavalier potable.
La jeune fille piqua un fard en se rendant compte qu'elle tenait pour acquis qu'elle danserait avec Potter. Elle était complètement timbrée ou quoi ? Si McGonagall ne l'avait pas forcée l'autre fois, jamais elle ne l'aurait fait. Et plus jamais elle ne le referait. En même temps, elle avait quand même accordé une deuxième valse à Potter. Et puis, elle lui devait bien ça, après le prêt de sa cape. Oui, voilà, c'était une bonne raison d'accepter s'il venait lui demander.
McGonagall choisit Sirius et Amanda pour montrer à la classe cette fois-ci, alors que Jenny se faufilait dans la salle sous l'œil réprobateur du professeur. Elle s'assit sans explication près de ses amies et fixa son attention sur les danseurs. Ils ne se débrouillaient pas trop mal mais Lily ne put s'empêcher de se dire qu'elle avait fait mieux avec Potter. Puis elle rougit de nouveau. Bon sang, mais elle devenait complètement folle ! Si ça continuait comme ça, elle allait demander à partir dans cette école de magie en France, Beauxbâtons. Elle serait loin de Potter et de son influence néfaste.
Tout le monde applaudit les danseurs lorsque la musique se termina et McGonagall invita tous les élèves à se lever. Les couples se formèrent sans problème, même pour Lily. Potter se matérialisa devant elle sans qu'elle ait vraiment compris comment et lui tendit la main en souriant.
Lily haussa un sourcil et lui donna une tape sur les doigts avant de se lever :
- C'est bien parce que je te dois une faveur, Potter.
- Merveilleux ! Je savais bien que ce n'était pas la peine de te demander quelque chose, rit-il.
Ils se positionnèrent avec les autres élèves au centre de la pièce. McGonagall prit un élève de Serdaigle cette fois pour qu'il lui serve de cavalier et tous ses amis ricanèrent. Le professeur leur montra les premiers pas et Lily se tourna vers James pour murmurer :
- Tu sais déjà le danser ?
- Ouais.
- Vraiment ?
Il leva les yeux au ciel et puis la regarda :
- Oui. Je ne passe pas mon temps à raconter des bobards, tu sais. J'évite de le faire autant que je peux d'ailleurs.
- Oh ça va, je demandais juste.
- Je ne demande pas, moi.
- Alors tu es un crétin.
Il haussa un sourcil.
- Parce que je te fais confiance ?
- Oui. C'est débile de faire confiance à quelqu'un qui vous a toujours détesté.
- En attendant, la dite personne danse avec moi. Je trouve que nos relations ne vont pas si mal.
Lily lâcha un soupir agacé et le rire de James perça le silence qui accompagnait les explications de McGonagall.
- Mr. Potter, commença-t-elle d'une voix glaciale. Peut-on savoir ce qui vous rend si joyeux ?
- Oh, les vertus de la danse, sans doute, répondit-il avec un grand sourire. N'est-ce pas vous qui vouliez en tester l'efficacité ?
- Il s'agissait uniquement de la valse, Mr. Potter. Je vous prierai donc de vous taire quand il n'en est pas question.
Sans attendre de réponse, elle reprit ses explications.
- Tu baratines tout le temps comme ça ? souffla Lily.
- La ferme Evans, répliqua-t-il sur le même ton, les yeux fixés sur leur professeur. C'est toujours moi qui prends et jamais toi, simplement parce que tu as une réputation parfaite. C'est vraiment pas juste.
- Fallait pas essayer de faire sauter le château trois fois par an, Potter.
- Si une insupportable préfète en chef ne me poursuivait pas, peut-être qu'on n'aurait jamais su que c'était moi, fit-il remarquer en posant de nouveau ses yeux sur elle. Des yeux pétillants de joie, ne put s'empêcher de remarquer Lily, oubliant totalement McGonagall qui bavassait toujours.
- C'est mon boulot. Et je n'étais même pas préfète en chef à l'époque.
- Tu l'étais dans l'âme. C'est pareil.
- Ben voilà. Toi tu es un voyou dans l'âme, alors même si tu ne te faisais pas attraper, ce serait pareil. Et puis quand tu t'endors en classe, ce n'est pas moi qui te dénonce.
Il sourit, l'air de s'amuser follement. Ce qui agaçait Lily autant que cela l'amusait elle aussi.
- J'ai mes raisons. Et puis on vit dans ce château de toute façon, alors je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas dormir là où on a envie.
- Qu'est-ce que c'est que ce raisonnement ?
- Un raisonnement de flemmard ? proposa-t-il.
- Mmmh, sans doute. Ça te correspond plutôt bien.
- Peuh. Viens assister à un entraînement de Quidditch un jour, tu verras si je suis un flemmard.
- Cours toujours. Je n'ai pas envie que tu penses que je viens pour tes beaux yeux.
- C'est toi qui l'as dit, pas moi.
- Bon sang, ce que tu es agaçant Potter ! commenta-t-elle en lui faisant les gros yeux.
- Aaah, je sais. Ça doit faire partie de mon côté « voyou », répondit-il alors que son sourire s'élargissait.
Lily détourna son regard, bien décidée à ne plus lui adresser la parole. Évidemment, elle allait devoir danser avec lui. Quelle idiote, elle n'aurait jamais dû s'embarquer là-dedans. C'était la faute de McGonagall, tout cela.
- Fais pas le tête, Evans, murmura Potter à côté d'elle.
- Je ne fais pas la tête, Potter, marmonna-t-elle, pour l'excellente raison qu'on ne fait la tête qu'à ses amis.
- Bon. Alors je dois être ton ami, parce que là tu boudes.
Elle se tourna d'un bloc vers lui, s'apprêtant à l'injurier à voix basse, mais son sourire la désarma. Il n'avait rien de moqueur, ni de sarcastique. Oh, c'était un sourire amusé, mais sans méchanceté.
Ravalant ses insultes, elle répondit juste :
- Non, je ne boude pas. Maintenant tais-toi.
- Ne fais pas comme si tu cherchais à entendre ce qu'elle dit. Je suis sûr que tu connais parfaitement les pas.
- Peut-être bien, concéda Lily sans détacher son regard de McGonagall, qui sortait sa baguette de sa robe. Et d'ailleurs je crois que ça va être à notre tour de danser.
- Oh, alors tu vas supporter de danser avec moi ?
- Non, je vais m'enfuir en hurlant.
La musique commença à ce moment-là et Lily fut obligée de se tourner de nouveau vers Potter.
- Alors c'est maintenant ou jamais, sourit-il en lui présentant sa main.
Elle soupira et posa ses doigts sur son épaule, avant de marmonner :
- Par Merlin, j'avais oublié qu'on devait être si proche pour le foxtrot.
- Ça ne ferait pas scandale si ce n'était pas le cas, Evans, et alors on n'aurait pas pris la peine de l'inventer, répondit James.
Il ne riait pas, mais Lily était sûre que ça lui demandait un gros effort. Elle s'apprêtait à lui marcher sur le pied lorsqu'il chuchota :
- Arrête de faire n'importe quoi maintenant.
***
L'euphorie de James quant au fait de danser avec Evans ne dura pas longtemps car McGonagall coupa la musique au bout d'une minute. Ils durent donc refaire toute la danse au compte-goutte, attendant plus ou moins patiemment que le professeur ait fini d'apprendre tous les pas.
Enfin, au bout de presque une heure trente de laborieux apprentissage, elle laissa la musique entièrement.
Tous les élèves se déplaçaient en riant, se rentrant de dedans sans le faire exprès – la plupart du temps. Seuls Lily et James, Sirius et Jenny – cette blonde était vraiment tarée – et Amanda et son cavalier se débrouillaient bien.
Il ne fallut que quelques secondes pour que Lily demande :
- Bon, dis-moi comment tu as appris !
- Qu'est-ce que tu peux être despotique, c'est terrifiant, rit James à son oreille.
- Ça n'a rien avoir avec du despotisme. Je m'interroge seulement sur l'époque à laquelle tu as été élevé.
- Je suis né en 1850, c'est pourtant évident, non ?
- Très drôle.
- Je te répondrai si tu me dis comment toi, tu as appris.
- Deal ?
- Deal, assura James.
- Bien. Alors, tu connais la ... Hé, attention Harvey ! s'exclama Lily à l'attention de deux Poufsouffle qui venaient de les percuter en pouffant.
- Désolé ! lança le garçon, le deuxième préfet en chef.
- C'est insupportable les gens qui ne savent pas danser, fit remarquer Lily sur un ton faussement hautain.
- Tout à fait. Et le foxtrot, c'est quand même la base. Et donc, tu disais ?
- Ah oui. La danse. Tu connais la Seconde Guerre mondiale ?
- Ce truc durant lequel les moldus se sont tous entre-tués ?
Il sentit Lily se crisper et elle répondit d'une voix un peu froide :
- Oui, ça.
Le jeune homme grimaça. Il avait dû faire une bourde.
- Désolé, marmonna-t-il. Les sorciers n'y ont pas pris part alors...
- Je sais.
Ils s'arrêtèrent un moment alors que la musique changeait puis repartirent aussitôt. Lily finit par soupirer et reprit :
- Mon père était soldat dans l'armée britannique. Quand ça a été terminé, il a fait la fête pendant des semaines et des semaines, se traînant dans tous les cabarets d'Angleterre. Il a appris à peu près toutes les danses possibles pendant cette période de sa vie. On était en 1946 et il avait vingt ans, autant dire qu'il s'est bien amusé. Bref, il a fini par arrêter de passer son temps à faire la fête et il a épousé ma mère dix ans plus tard, après l'avoir rencontrée dans une soirée dansante, justement. Donc tu imagines bien que la danse est une institution chez nous. J'ai appris à peu près au moment où j'ai appris à marcher, si tu veux mon avis. Papa et maman nous ont tout appris, à ma sœur et moi. C'est comme ça que je connais le foxtrot, ça se dansait encore à la fin de la guerre. Et toi, alors ? J'imagine que ça a un rapport avec Sirius, ou sinon ce serait vraiment une coïncidence de fou que vous dansiez tous les deux le foxtrot alors que vous êtes meilleurs amis.
- En effet, sourit James en voyant passer Sirius et Jenny à côté d'eux. Promets-moi de ne pas rire.
Elle se détacha légèrement de lui pour le regarder et rétorqua :
- Hors de question. La seule raison pour laquelle je supporte d'être là c'est parce que je peux me moquer de toi.
- Super. Merci, Evans.
- Quoi ? Si je te disais le contraire tu ne me croirais même pas.
- Pas faux. Essaie de deviner qui est la première personne avec qui j'ai dansé.
- Comment veux-tu que je le sache ? s'agaça Lily. Ta mère ou ton père ? Sirius ?
- Non, ils sont beaucoup trop jeunes, répondit James avec un grand sourire, même si Lily ne pouvait pas le voir.
- Ta grand-mère ?
- Pas la mienne. Elle s'appelle Minnie et avait tout juste cent ans à l'époque.
Lily faillit lui marcher sur le pied et elle s'arrêta pour le dévisager, sidérée.
- Cent ans ? Et elle dansait encore ?
James éclata de rire.
- On voit bien que tu es née moldue. Les sorciers vivent plus vieux que les moldus. Tu ne t'es jamais demandé quel âge avait Dumbledore ?
- Non. Il est juste vieux, répondit Lily, encore sous le choc. Et elle est toujours en vie ?
- Bien sûr. Bref, Minnie vit en maison de retraite depuis ses quatre-vingt-dix-neuf-ans.
- Sérieusement ? Ça existe les maisons de retraite pour sorciers ? s'étonna Lily alors qu'ils recommençaient à danser.
- Il doit y en avoir seulement deux en Grande-Bretagne, mais oui. Certains sorciers sont abandonnés par leur famille et ne supportent pas de vivre seuls. Il s'avère que ma mère travaille dans l'une de ces deux maisons de retraite. Elle est chargée de trouver de quoi distraire les pensionnaires. En arrivant elle a instauré le bal du Nouvel An, et a ensuite multiplié les bals pendant l'été parce que tous les pensionnaires adorent ça. Le problème, c'est qu'il y a plus de sorcières que de sorciers. Du coup, j'ai été recruté quand j'avais huit ans pour servir de cavalier. Je me suis donc retrouvé, un soir de juillet, dans les bras de Minnie, sans savoir un seul pas de danse. Elle m'a marché sur les pieds exprès pendant deux heures, mais ça a fini par rentrer. Comme Sirius ...hmm, a passé les vacances d'été chez moi, il s'est retrouvé embarqué aussi. Lui, il s'est pris des coups de canne quand il n'était pas en rythme.
Le jeune homme éclata de rire à ce souvenir alors que Lily restait silencieuse. Finalement elle lâcha :
- Alors tu n'as vraiment pas appris pour draguer.
- Eh non.
- Mince alors. Je me suis trompée.
- Eh oui.
Lily leva les yeux vers lui et fronça les sourcils.
- Arrête de te moquer de moi.
- Je croyais qu'on était là pour se moquer l'un de l'autre ? rétorqua James avec un grand sourire.
- Oh, miséricorde. Je crois que je vais arrêter de te parler parce que tu détournes toujours tout à ton avantage.
La musique s'arrêta brusquement et James regarda sa montre. McGonagall était pile à l'heure, comme d'habitude.
- Sauvée par le gong, Evans. Tu n'auras pas à me parler plus longtemps.
Lily se détacha de lui et sourit de toutes ses dents :
- Tu sais quoi ? C'est l'heure de manger !
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