Partie II - Chapitre 33
Chapitre 33
James se tourna vers son équipe, son balai à la main. Ernie sautillait d'un pied sur l'autre et soufflait bruyamment. Le taciturne Elphias finit par lui donner une tape dans l'épaule pour qu'il arrête de bouger. Ernie émit un petit « Aïe » mais s'immobilisa.
- Vous êtes prêts ? lança James.
- On a le droit de répondre non ? Répondit Héléna.
James avait l'impression qu'elle allait vomir.
- Non.
- Super. Merci.
Anne, sa main serrée dans celle de Martin, dit alors :
- T'inquiète pas, James, on ne vous laissera pas quitter Poudlard sans avoir gagné la coupe.
James serra l'épaule de Sirius et lui sourit, avant de répondre à Anne :
- J'espère bien ! On va les anéantir, vous inquiétez pas.
Sans attendre d'autres réactions, il poussa la porte de s'avança sur le terrain.
- Et voici l'équipe de Gryffondor ! Hurla Arthur pour couvrir les acclamations de la foule. James Potter, Poursuiveur et capitaine, est suivi de Sirius Black et Elphias McLagan, les deux Batteurs ! Et voilà les deux autres Poursuiveurs, Héléna Bawley, et Martin Ranger, suivi de l'Attrapeur Ernie Lawly. Voilà enfin Anne Shirley, la gardienne ! Oh, regardez, voilà les Serdaigles ! Leo Truman, capitaine et poursuiveur, arrive en tête avec les deux autres poursuiveurs, Sally Lester et Jeoffrey Brian ! Viennent ensuite les batteurs, Tim Poucket et Marvin Aldrin, puis l'attrapeuse, Elsa Moon et enfin le gardien, Henry Swan !
James serra la main de Truman, non sans qu'ils échangent un regard haineux. Ils étaient tous deux en septième année et espéraient bien repartir avec la coupe.
- Montez sur vos balais ! Cria l'arbitre et professeur de vol, Mr. Trainn. A mon signal...
Il siffla et les quatorze joueurs prirent leur envol.
Ernie partit plus haut que les autres tandis que les trois poursuiveurs se mettaient en formation. Dès la mise en jeu du Souaffle, la partie s'annonça serrée. Martin le récupéra de justesse et fila vers les buts adverses, talonné par les poursuiveurs de Serdaigle. Il lâcha la balle, qui tomba droit dans les bras de James. Alors qu'il filait vers les buts, celui-ci eut un coup en se rendant compte que c'était son dernier match à Poudlard. Il se secoua et chassa cette pensée de son esprit, mais trop tard. Sa passe à Héléna avait manqué de précision et Sally, de Serdaigle, avait récupéré la balle.
- Lester en possession du Souaffle, elle fait une passe à Brian et... Ranger l'intercepte et l'envoie à Bawley, qui fait la passe à Potter...
Une clameur interrompit Arthur, qui reprit d'un ton surexcité :
- Potter vient d'éviter un cognard envoyé par Aldrin ! Mais il perd le Souaffle, récupéré par Truman et...
James jura alors que Truman réalisait une roulade du paresseux parfaite pour éviter un cognard et filait vers les buts de Gryffondor. Comme Héléna et Martin étaient lancés à sa poursuite, James prit quelques secondes pour jeter un œil à Ernie, qui survolait le terrain en suivant Elsa Moon. Tout semblait bien se passer de son côté. Durant les quelques secondes qu'avait duré sa surveillance, Anne avait arrêté le Souaffle envoyé par Truman. Elle s'apprêtait à le remettre en jeu aussi James se replongea-t-il dans le jeu.
Gryffondor dépassa Serdaigle sans que le Vif d'Or se soit montré. Tout se passait bien jusqu'à ce que Poucket envoie un cognard qui percuta Martin en plein visage. La foule poussa un cri mais Martin continua à voler. James, qui avait commencé à descendre en piquet, s'arrêta, perplexe. Martin volait en zigzaguant vers les buts adverses, le Souaffle toujours sous le bras.
- Ranger semble réaliser une Tremblante de Woollongong, annonça Arthur, mais James secoua la tête. Il ne savait même pas que cette figure existait.
- Il s'approche des buts et... s'approche encore... il ralentit... Ranger vient de percuter un des poteaux de but !
Le gardien, Swan, rattrapa Martin avant qu'il ne s'écrase au sol et Trainn siffla un temps mort. Tous les Gryffondors furent au sol en un rien de temps et se rassemblèrent autour de Martin. Il saignait du nez et avait une vilaine bosse à l'endroit où le cognard l'avait percuté. Anne, agenouillée près de lui, lui tapotait la main et l'appelant. Il ouvrit finalement les yeux et marmonna :
- Pourquoi on est pas en train de jouer ? Ça va très bien.
Il commença à se relever, malgré les protestations des autres membres de l'équipe, mais il eut à peine fait un pas qu'il s'écroula de nouveau.
- On se calme, jeune homme ! S'exclama Madame Pomfresh, qui venait d'arriver. Vous n'allez pas repartir de sitôt !
- Vous pouvez le remettre sur pied ? Interrogea James.
- Il a besoin de repos !
- Non, non, protesta Martin. Hors de question qu'on déclare forfait.
- Hors de question que je vous laisse repartir !
- Pitié ! Je me tiendrai juste sur mon balai, mais il faut que j'y aille !
L'infirmière lâcha un soupir agacé.
- J'imagine que si je vous emmène à l'infirmerie vous ne vous reposerez pas ?
- Non.
- Bon, très bien ! Allez-y, mais si vous vous fracassez le crâne en tombant ne comptez pas sur moi pour vous aider !
Elle lui fit tout de même boire une potion, puis ramassa ses affaires et partit en fulminant.
- Ça va aller ? S'inquiéta Anne en aidant Martin à se relever.
- Ouais, ouais. Je vais laisser Héléna et Potter faire le boulot, grimaça-t-il.
Anne déposa un baiser sur ses lèvres et lui tendit son balai.
- Et la partie reprend ! S'exclama Arthur quelques instants plus tard.
Martin volait paresseusement au milieu des autres joueurs et s'arrangeait pour se trouver sur le chemin des poursuiveurs de Serdaigle. Sally Lester essaya même de l'éviter mais elle ne parvint qu'à rentrer de plein fouet dans Leo Truman tandis que Héléna tentait de marquer un nouveau but. Malheureusement Swan, l'arrêta et relança la balle à Jeoffrey Brian.
James commençait à avoir sérieusement hâte que le Vif d'Or apparaisse, d'autant plus que le ciel devenait de plus en plus sombre. Les premières gouttes tombèrent sur le terrain au moment où Arthur s'exclamait :
- 70 contre 60 pour Gryffondor !
James évita de justesse Martin qui semblait sur le point de tourner de l'œil et volait au beau milieu de sa trajectoire. Déstabilisé, il faillit être désarçonné de son balai et dut se débarrasser du Souaffle avant de rentrer dans Sally Lester. Il le lança en cloche au-dessus de Martin en direction d'Héléna, mais Truman parvint à l'intercepter. James fonça aussitôt sur lui dans l'espoir de le bloquer et le forcer à abandonner le Souaffle. La clameur qui s'éleva à ce moment-là dans le stade le servit car Truman fut déconcentré. James allait s'emparer du Souaffle lorsque les deux attrapeurs lui frôlèrent les capitaines. Le balai de James partit en vrille. Il le stabilisait juste quand Ernie s'éleva dans les airs, le poing levé. Une double clameur s'éleva alors : l'une pour célébrer la victoire de Gryffondor, la seconde pour signaler que Martin venait de s'évanouir et de tomber de son balai.
***
Lily pila devant le portrait de la Grosse Dame, juste après le dîner, et James lui rentra dedans.
- Mais qu'est-ce que tu fais ?
- Je profite de ces derniers instants de silence avant demain matin.
- Ils ne sont pas bruyants du tout.
- A peine.
Elle soupira et donna enfin le mot de passe à la Grosse Dame. Des cris de joie et des rires leur parvinrent aussitôt. Elle se tourna vers James pour lui jeter un regard qui signifiait clairement « je te l'avais bien dit » et entraîna dans la Salle Commune.
La clameur redoubla d'intensité lorsque les élèves aperçurent James. Il fut aussitôt happé par la foule et écrasé sous les innombrables tapes dans le dos qu'on lui assénait. Martin trônait sur le canapé, la coupe étroitement serrée contre lui. Lily ne comprenait même pas comment il avait fait pour sortir de l'infirmerie aussi tôt. Peut-être Madame Pomfresh avait-elle eu peur que tout Gryffondor débarque dans son infirmerie.
Elle aperçut Sirius, qui discutait avec des filles de cinquième année apparemment tombées sous son charme. Il souriait d'un air aguicheur et cela fit plaisir à Lily. Elle ne l'avait pas vu aussi détendu depuis la mort de Mrs. Potter.
La finale de Quidditch marqua l'entrée dans le temps des révisions intensives. Les examens approchaient à grands pas et il n'était plus question de procrastiner. Puis, un soir, ce fut la veille des vacances.
Lily ne s'en était pas aperçue avant d'être sortie de la salle où elle passait l'épreuve de potion en option. Mais lorsqu'elle se retrouva dans le couloir, au milieu des quelques autres élèves qui sortaient également, elle faillit fondre en larmes. Sa scolarité à Poudlard était finie.
- Lily ?
Elle se tourna vers Margaret, qui venait de finir, et balbutia :
- C'est fini.
- Dieu merci c'est fini ! Rétorqua Maggy. Tu viens ? Je n'ai même pas commencé à faire ma valise.
Elle glissa son bras sous celui de son amie et l'entraîna vers leur salle commune. La pièce était vide, car tous les élèves s'activaient dans les dortoirs pour finir leur valise à temps. C'était la folie là-haut, les filles couraient dans tous les sens en réclamant tel ou tel objet qu'elles avaient prêté trois mois plus tôt. Tout le monde riait, ravi d'être en vacances. Lily aurait donné n'importe quoi pour être à leur place et pouvoir revenir l'année suivante.
Jenny était déjà en train de jeter des vêtements roulés en boule dans sa malle.
- Comment c'était ? Interrogea-t-elle sans cesser de s'activer.
Margaret entreprit de lui raconter leur épreuve alors que Lily rassemblait lentement ce qui traînait sur sa table de nuit. Au sommet de la pile se trouvait la lettre que Dumbledore lui avait parvenir deux semaines plus tôt, ainsi qu'aux autres membres de l'Ordre, lui indiquant les formalités pour sa formation. Elle la rangea soigneusement avec ses affaires de cours et, le coeur gros, entreprit de faire sa malle.
Lily sortit du château le lendemain matin, son sac de cours sur l'épaule. Les calèches les attendaient. Elle voyait les Sombrals, depuis le jour où elle avait vu Hall se jeter du haut de la tour d'Astronomie. D'habitude ils la répugnaient, mais ce jour-là elle leur aurait bien fait un câlin. Ils appartenaient à Poudlard.
Elle s'était arrangée pour être en avance, aussi eut-elle le temps de s'éloigner de quelques pas pour mieux voir le château.
Poudlard... Elle y avait vécu tant de choses. Elle avait enfin pu être elle-même entre ses murs. Elle y avait perdu son meilleur ami, y était tombée amoureuse de James. Elle sourit en repensant au bal, mais les larmes lui montèrent aux yeux. Comment allait-elle pouvoir quitter cet endroit en sachant qu'elle n'y remettrait plus jamais les pieds ?
La porte d'entrée s'ouvrit et un grand garçon aux cheveux noirs en bataille s'avança vers elle, les mains dans les poches. Il s'arrêta à côté d'elle et glissa son bras autour de sa taille.
- Une page qui se tourne, hein ?
Lily hocha la tête, incapable d'articuler un mot.
- Eh, tu ne vas pas pleurer ? S'étonna-t-il en prenant son menton entre ses doigts.
Elle sourit alors qu'une larme roulait le long de sa joue.
- Il faut croire que si, chevrota-t-elle.
James sourit tendrement et déposa un baiser sur le bout de son nez.
- Le QG, ce sera un peu comme Poudlard.
- Rien ne sera jamais comme Poudlard.
- Je sais bien, soupira-t-il.
Elle se serra contre lui, les yeux fixés sur la façade de pierre. La porte était à présent grande ouverte et tous les élèves quittaient le château en bavardant joyeusement.
- On y va ? Proposa doucement James.
- Vas-y, je te rejoins.
Il s'éloigna vers les calèches et Lily tourna sur elle-même, embrassant du regard le lac noir, la forêt interdite, le terrain de Quidditch, pour revenir au château. Les premières calèches commencèrent à s'éloigner vers Pré-au-Lard. James s'était arrêté à mi-chemin entre la jeune fille et l'entrée du château. Tourné vers elle, il lui tendait la main. Lily sourit. Rien ne serait jamais comme Poudlard, c'était vrai. Mais peut-être était-ce pour le mieux. Elle rejoignit James et glissa ses doigts entre les siens. Une nouvelle étape de leur vie commençait.
***
James attendit que la nausée s'évanouisse avant d'ouvrir les yeux. Il détestait transplaner.
Il se trouvait dans une impasse où il n'y avait que quelques poubelles. Il sortit de là et arriva dans une rue inondée de soleil. Il cligna plusieurs fois des yeux et tenta de se rappeler des instructions de Lily. Elle lui avait dit d'aller à droite en sortant de l'impasse. Il partit d'un bon pas, longeant les pavillons identiques et les jardins carrés à la pelouse parfaitement tondue. Il avait toujours détesté ces pavillons tous identiques : son petit village de Godric's Hollow lui plaisait bien plus.
Il prit la première à gauche, comme Lily le lui avait dit, et commença à s'intéresser au numéro des maisons. 25, 23, 21... Il s'arrêta devant la barrière sur laquelle était indiqué le numéro 19 et observa un instant la maison de Lily. C'était le même pavillon blanc à un étage que les autres. Il y avait des jardinières aux fenêtres, débordant de fleurs colorées, notamment des pétunias. Il ouvrit la barrière et pénétra dans le jardin. Une fine bande de gazon courait de chaque côté de la maison, indiquant que le jardin se poursuivait à l'arrière.
Il leva la main pour frapper à la porte, mais le battant s'ouvrit brusquement et Lily jaillit de la maison. Elle claqua la porte derrière elle et se jeta au cou de James pour l'embrasser. Il lui rendit son baiser avec enthousiasme en la serrant contre lui.
- Tu sais que ça fait seulement une semaine qu'on ne s'est pas vu ? Remarqua-t-il après s'être écarté.
- Oui, mais une fois que Papa saura que tu es là il essaiera de te foudroyer du regard à chaque fois qu'on s'embrassera, chuchota-t-elle en jetant un coup d'oeil vers la porte.
- Et étant donné la façon très discrète dont tu as claqué cette porte il ne se doutera certainement pas que tu es sortie.
- La ferme, Potter.
Un petit sourire étira ses lèvres et elle souligna :
- Tu as renoncé à te raser, maintenant que McGonagall ne te torture plus ?
Le coeur de James se serra et Lily pâlit légèrement.
- Excuse-moi. J'avais oublié que c'était aussi le rôle de ta mère.
Il eut un petit sourire triste.
- C'est pas grave. Je ne vais pas pouvoir passer ma vie à éviter les allusions ou souvenirs de Maman.
Si chaque chose qui lui rappelait sa mère lui broyait le coeur, il avait cessé de se noyer dans sa peine. Doucement, il réapprenait à vivre avec ce poids sur les épaules.
Elle ouvrit la porte et le guida à l'intérieur. La pièce principale était très claire, grâce aux deux grandes fenêtres qui donnaient sur la rue. A gauche de l'entrée se trouvait le salon, avec un canapé et des fauteuils, et ce que James reconnut pour être une télévision. A droite, il y avait une grande table, et une vitrine poussée contre le mur. De nombreuses photos étaient suspendues aux murs, montrant Pétunia et Lily à différents âges, parfois accompagnées de leurs parents. Il repéra également deux vases remplis de lys. Au fond, une porte menait sans doute à la cuisine, et un escalier ouvrait le chemin jusqu'aux chambres.
Une petite femme rousse sortit de la cuisine en s'essuyant les mains et se figea en voyant les deux jeunes gens. Puis un sourire chaleureux éclaira ses traits et elle s'avança vers James, les bras ouverts.
- Bonjour Madame, balbutia-t-il alors qu'elle le serrait dans ses bras.
- Alors tu es James ! S'exclama-t-elle. On a beaucoup entendu parler de toi pendant tout ce temps, plutôt en mal qu'en bien d'ailleurs, alors tu n'imagines pas comme nous avons été étonné quand Lily nous a annoncé que tu venais dîner ! Bien sûr qu'elle passe les vacances de Noël chez toi nous avait déjà étonné mais là...
Lily avait pris une teinte écarlate, ce qui amusait beaucoup James.
- Oui, nous avons des relations assez houleuses, confirma-t-il.
Des pas lourds se firent entendre dans l'escalier et Mr. Evans fit son apparition. Il était un peu plus petit que James et ses cheveux bruns étaient striés de mèches grises. James fut très troublé par ses yeux, exactement les mêmes que Lily. Les voir dans un visage d'homme était très perturbant.
Ils se serrèrent la main, Mr. Evans scrutant toujours James avec des yeux inquisiteurs. Le jeune homme comprit soudain pourquoi certaines personnes étaient angoissées à l'idée de rencontrer les parents de la personne avec qui ils sortaient.
Le pire fut que Mrs. Evans choisit ce moment-là pour entraîner Lily dans la cuisine, laissant les deux hommes seuls.
- Alors vos parents sont des sorciers aussi ? Interrogea Mr. Evans.
- Oui, acquiesça James. A vrai dire c'est la première fois que je mets les pieds dans une maison moldue.
- C'est vrai ? Et ça change beaucoup de chez vous ?
James jeta un coup d'oeil autour de lui et désigna la télévision.
- Je n'en avais jamais vu avant. Pas d'aussi près en tout cas.
Mr. Evans avait visiblement oublié que ce type bécotait sa fille, bien trop fasciné par le mode de vie des sorciers.
- Vous voulez voir comment ça fonctionne ?
***
Lily enfila son manteau, que James lui présentait fort galamment, et sourit à ses parents.
- Je le raccompagne juste jusqu'à l'endroit où il pourra transplaner, je rentre dans un quart d'heure maximum.
Ses parents saluèrent James et les deux jeunes gens purent enfin sortir. James poussa un soupir de soulagement dès que la porte se fut refermée et Lily se mit à rire.
- C'était si terrible ?
- Je crois que je vais faire des cauchemars à propos de méchanique pendant trois semaines.
- Mécanique, corrigea-t-elle.
Ils sortirent du jardin et prirent la direction de l'impasse où James était apparu quelques heures plus tôt.
- Tu sais que j'aurais pu transplaner de chez toi ?
- Je rêve de te dire au revoir pour trois mois avec mes parents collés à la porte, railla-t-elle.
- Vu comme ça, admit-il. Au fait, j'ai répondu correctement pour mes études ?
- C'était parfait, assura Lily.
Elle avait paniqué pendant un instant lorsque son père avait demandé à James ce qu'il allait faire à la rentrée. Il lui avait répondu qu'il suivrait une formation auprès du Ministère de la Magie pour s'occuper de la sécurité. Finalement, c'était à peine un mensonge. Quant à Lily, elle avait dit à ses parents qu'elle allait suivre une formation d'infirmière à Londres pendant les prochaines années, entièrement financée par le Ministère de la Magie, et qu'elle ne pourrait venir les voir que de temps en temps. Ignorant tout du monde la magie, ils s'étaient seulement étonnés que cela soit si prenant.
- Quand est-ce que tu t'installes à Londres ? Reprit James alors qu'ils arrivaient en vue de l'impasse.
- La semaine prochaine. Je dois retrouver Margaret et Ethel devant Ste Mangouste et on nous emmènera jusqu'à notre appartement.
- C'est vraiment injuste que vous ayez un appartement alors que nous allons être dans des dortoirs infects.
- Ils ressembleront peut-être à ceux de Poudlard.
- Mais bien sûr. On sera dans un château au beau milieu de Londres.
- Arrête de te plaindre, fit-elle en lui donnant un petit coup d'épaule. Tu seras avec tes meilleurs amis.
- Et ta copine tarée, alias Jenny.
- Et Alice.
- Et Maugrey.
Ils s'arretèrent à l'entrée de l'impasse alors que Lily se mettait à rire. La rue était vide.
- Tu vas voir, ce sera super.
- J'en suis sûr. Et toi, comment envisages-tu la cohabitation avec Ethel ?
Lily haussa les épaules.
- Elle s'ouvre de plus en plus, tu sais. Et puis il y aura Margaret de toute façon. On aura chacune notre chambre, alors si elle a envie d'être seule ça ne posera pas de problème.
- Et ça fait sept ans qu'on vit avec trois autres personnes. Ça ne va beaucoup nous changer.
- Non. Mais tu sais ce qui va changer ? Ne pas te voir.
James caressa doucement sa joue en souriant.
- Il fut un temps où ça t'aurait bien arrangée, de ne pas me voir.
- Je préférerais presque que ce soit toujours le cas, répondit Lily en appuyant sa joue contre sa paume. J'essaye de me convaincre que j'ai survécu six ans sans t'embrasser, alors je survivrai bien trois mois.
- Certes, mais tu ne savais à quel point ce serait merveilleux.
Elle repoussa sa main avec un petit rire mais redevint soudain sérieuse.
-Tu vas me manquer, James.
Elle frémit sous son regard infiniment tendre et se serra contre lui lorsqu'il l'embrassa, avec l'envie de ne jamais le laisser partir.
Il s'écarta en soupirant et attrapa sa main pour déposer un baiser sur sa paume. Lily glissa ses doigts dans ses cheveux en s'efforçant de sourire.
- Tu m'écriras ?
- J'essaierai, promit-il. Tu sais que ce n'est pas trop mon fort.
- Espèce d'illettré.
Il lui fit une grimace et, sans crier gare, l'embrassa passionnément une dernière fois. Il souffla « Je t'aime » à son oreille, s'écarta... l'instant d'après, il avait disparu.
Lily reprit le chemin de chez elle, le coeur gros. Il lui manquait déjà. La prochaine fois qu'elle reverrait James, la guerre commencerait pour eux.
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