Partie II - Chapitre 30
Chapitre 30
Lily aurait préféré ne pas être venue au match. Tout ce qu'elle avait pu en voir, c'était James tombant de son balai et la foule méprisante des Serpentards, qui étaient plus que ravis d'avoir gagné. Elle avait hésité à aller voir James à l'infirmerie. Et puis elle s'était rappelée ce qui l'avait brisée, une semaine plus tôt, et elle était restée cloîtrée dans son dortoir toute la journée.
Le mardi soir, elle se laissa tomber sur son lit et ouvrit le paquet emballé dans du papier kraft qu'elle avait reçu, le matin même, mais qu'elle n'avait que déposé dans sa chambre sans avoir le temps de l'ouvrir. Elle l'ouvrit, intriguée, et en sortit une épaisse cape d'hiver.
- Qu'est-ce que c'est ? Interrogea Margaret, qui était rentrée en même temps qu'elle.
Lily ouvrit la bouche pour répondre mais les larmes affluèrent. Elle tenta de les retenir encore mais elle n'en pouvait plus. Elle lâcha la cape et se recroquevilla sur elle-même, secouée de sanglots.
- Lily ! S'écria Margaret d'une voix inquiète avant de se précipiter vers elle.
La jeune fille se laissa faire lorsqu'elle la prit dans ses bras.
- Excuse-moi, hoqueta-t-elle, c'est juste... c'est ce que je voulais offrir à ... à James pour son anniversaire.
Maggy ne répondit rien, se contentant de lui frotter doucement le dos. Lorsque, enfin, Lily se calma, elle demanda doucement :
- Pourquoi tu l'as laissé tomber ? Ça arrive à tout le monde de mentir.
Il fallut un moment à Lily avant qu'elle ne lâche :
- Il n'en a rien à faire de moi. C'est pour ça que j'ai rompu.
- Mais qu'est-ce que tu racontes ?
Les deux filles levèrent la tête vers la porte. Jenny se tenait dans l'embrasure, les sourcils froncés. La tête de Val se dessinait derrière elle.
- Lily, il est temps qu'on parle. Tout le monde dehors !
Val fit demi-tour et Margaret, après un instant d'hésitation, suivit. Jenny vint prendre la place de Margaret, tout en restant à distance respectueuse de Lily.
- Comment est-ce que tu peux dire ça ? Reprit-elle.
- Pourquoi est-ce que tu les as chassées ?
Jenny grimaça.
- Pour mon amour propre.
- Quoi ? C'est moi qui pleure comme une dinde à cause d'un garçon et c'est ton amour-propre qui souffre ?
- Réponds à ma question, et tu comprendras peut-être, rétorqua Jenny, agacée.
Lily soupira et fixa son regard sur le mur devant elle, avant de lâcher enfin ce qu'elle avait sur le coeur.
- Il faisait simplement une bêtise avec ses amis, ce soir et cette nuit-là, et au lieu de me le dire, il m'a fait croire qu'il était collé.
- Forcément, tu l'aurais engueulé !
- Bien sûr que non ! Je me contrefiche qu'il fasse des blagues puisque ça fait longtemps qu'il a arrêté de s'en prendre aux élèves, et il le sait très bien ! C'est ça qui me blesse, Jenny ! Il s'est comporté avec moi comme avec toutes les ...
Elle s'interrompit brusquement et jeta un regard inquiet à son amie.
- Dindes ? Pouffiasses ? Dis ce que tu veux, ça ne me blessera pas.
-... filles avec qui il est sorti, compléta prudemment Lily. Je suis juste une fille de plus à son palmarès, dont il n'a rien à faire. Je pensais qu'il avait changé.
- C'est là que mon amour-propre prend un coup, commenta Jenny, avant de lâcher dans un soupir : Tu veux le témoignage d'une des dindes dont il n'avait rien à faire ?
- Jenny...
- Crois-moi, je pense qu'il se rappelait à peine qu'on sortait ensemble quand il se levait le matin. Il ne venait jamais me dire bonjour si je n'allais pas le voir d'abord. Il ne savait pas ma date d'anniversaire. Il disparaissait parfois la moitié de la journée sans rien me dire. Même quand il était vraiment collé, il ne m'en informait pas. Et parfois, c'est vrai, il me disait qu'il était collé puis je le voyais gambader dans Poudlard. Et je faisais comme si de rien n'était. Il continuait à draguer des filles, parfois juste sous mon nez. Quand on passait du temps ensemble dans la salle commune, c'était parce que j'étais allée le chercher. Il n'y aurait jamais pensé de lui-même. Il ne pensait jamais à moi, en fait. Il fallait que ce soit moi qui lui demande de m'emmener quelque part, ou de m'accorder un peu de temps. Et on parlait peu. On s'embrassait, la plupart du temps.
- Où est-ce que tu veux en venir ? Marmonna Lily, qui n'appréciait pas spécialement d'entendre parler de ce que James faisait avec ses multiples conquêtes.
- Il t'aime !
- Alors pourquoi il m'a menti à propos de quelque chose d'aussi stupide ? Tu as toi-même dit qu'il le faisait déjà, avec les autres !
- Il doit y avoir une raison, quelque chose de plus important. Parce que crois-moi, il t'aime.
- Comment est-ce que tu peux dire ça ?
- Parce qu'il sait quand est ton anniversaire, il pourrait passer des heures et des heures à parler avec toi. Le matin, il vient te dire bonjour quand il se lève après nous. Et surtout, tu n'imagines même pas la façon dont il te regarde.
- Quoi, en se moquant de moi ?
- Non, la façon dont il te regarde quand tu ne le vois pas. Il le fait, quand tu travailles.
- Il fait quoi ? Interrogea Lily, incapable de s'en empêcher.
- Il te regarde comme si tu étais la seule personne qui comptait. Et il sourit, d'une façon qu'il te réserve. Je suis certaine de ne l'avoir jamais vu sourire comme ça pour quelqu'un d'autre. Il peut passer un temps fou comme ça, sans bouger.
- Comment le sais-tu ?
Un petit sourire étira le coin des lèvres de Jenny.
- Je ne suis pas toujours très concentrée quand je travaille.
Mais Lily n'écoutait déjà plus. Le petit discours de Jenny avait eu l'effet escompté : lui rappeler toutes les raisons pour lesquelles elle avait cru en son amour jusque-là.
- Je ne sais pas pourquoi il t'a menti, Lily, mais je suis certaine qu'il avait une bonne raison, et que ce n'était pas pour se débarrasser de toi, ou simplement parce qu'il s'en fiche.
Lily hocha la tête et s'aperçut à peine que Jenny quittait la pièce.
***
James était vautré sur son lit, les yeux fixés sur la toile tendue au-dessus. Il avait l'impression d'avoir passé les onze derniers jours dans cette position. Remus entra dans la chambre et James marmonna une vague salutation.
Remus commença à lui raconter quelque chose, mais James ne parvenait pas à écouter. A chaque fois qu'il discutait avec Remus, il avait envie de le supplier de tout dire à Lily, de lui expliquer. Ce combat intérieur avait tendance à faire baisser sa concentration.
- James !
Il se redressa brusquement et s'aperçut que Remus était planté devant son lit.
- Qu'est-ce que j'ai fait ?
- Quoi, qu'est-ce que t'as fait ? Interrogea James en fuyant son regard.
- J'ai l'impression que tu m'évites depuis plus d'une semaine. Qu'est-ce que j'ai fait ? S'obstina-t-il.
James hésita. Il voulait lui dire qu'il n'y avait rien du tout mais il n'y arrivait pas. Son hésitation suffit à Remus pour emboîter les pièces du puzzle.
- Depuis plus d'une semaine... C'est à cause de moi que tu as rompu avec Lily. Vous ne vous êtes pas disputés avant la pleine lune, mais après.
James ne put que baisser la tête.
- Bon sang, James ! Pourquoi tu ne m'as rien dit ?
- Ce n'est pas de ta faute, Remus ! Elle était là quand on est revenu, je ne sais même pas pourquoi, sauf que je lui avais raconté qu'on était en colle et ...
- Et tu n'as pas pu te justifier. Je ne vois pas en quoi ce ne serait pas ma faute, dit Remus d'un ton sombre.
- Ce n'est pas de ta faute si tu as été mordu par un loup-garou ! Je ne t'ai rien dit parce que je savais que tu t'en voudrais.
- Evidemment que je m'en veux ! Tu as vu dans quel état ça te met ?
- Ça va passer. On peut remplacer une fille, mais pas un de ses meilleurs amis.
Remus secoua la tête.
- Lily n'est pas n'importe quelle fille.
James détourna de nouveau le regard.
- Je sais. Mais je ne peux pas te demander de lui dire la vérité. Et elle ne me pardonnera pas comme ça. Elle doit penser que je suis toujours cet abruti futile.
- Je suis désolé, James.
- Tu n'as pas à l'être.
Néanmoins, il se leva et sortit.
***
Deux jours passèrent, durant lesquels Lily ressassa ce que Jenny lui avait dit. Tous ses souvenirs avec James défilaient dans sa tête, lui arrachant le coeur. Lorsqu'ils sortirent de cours le jeudi après-midi, elle fut arrêtée par Remus. Il était pâle mais lui demanda d'un ton ferme :
- Je peux te parler, s'il-te-plaît ?
Elle fut tellement surprise qu'elle accepta. Elle était persuadée que si un des amis de James devait intercéder en sa faveur, c'était Sirius qui l'aurait fait.
Il l'entraîna dans une salle vide, un étage plus bas. Il tira deux chaises l'une près de l'autre et l'invita à s'asseoir.
- Tu viens me parler de James, j'imagine ? Interrogea-t-elle d'un ton détaché.
- En fait, non. Je viens te parler de moi.
Elle fronça les sourcils mais il ne la laissa pas parler.
- Je vais te demander de ne pas m'interrompre, Lily. Et surtout, de ne jamais, jamais parler de ça à qui que ce soit.
Elle hocha la tête, intriguée.
Remus se mordit les lèvres. Il était encore plus pâle que lorsqu'il lui avait demandé de le suivre.
- Tu te rappelles que le Saule Cogneur a été planté l'année de notre entrée à Poudlard ? C'est à cause de moi qu'on l'a mis là.
Il lui raconta tout. Les mesures prises par Dumbledore, la nuit où ses amis avaient tout découvert, la solitude des nuits de pleine lune et, finalement, l'action totalement folle de ses trois meilleurs amis. Lily l'écouta sans broncher, les yeux écarquillés. Il parla sans la regarder, terrifié par sa réaction. Il conclut enfin :
- Quand James t'a dit qu'on était collé, ils partaient pour me rejoindre. S'il t'a menti, c'était par respect pour moi. Au début il ne m'a pas dit ce qu'il s'était réellement passé. Et même quand il a fini par me le dire, il ne m'a pas demandé de t'en parler. Mais je me suis dit que s'il était prêt à te perdre pour moi, je pouvais bien te dire la vérité. Et puis je t'ai toujours fait confiance.
Que Remus soit un loup-garou n'était pas tout à fait une surprise pour Lily. Mais elle ne lui en dit rien, de peur de l'inquiéter, et se contenta de murmurer d'une voix étranglée :
- Il faut que j'aille voir James.
Remus se leva en même temps qu'elle. Elle allait partir, mais elle se ravisa soudain et serra le jeune homme contre elle.
- Merci.
Puis elle sortit de la salle, sans se douter une seconde de ce que ce geste spontané signifiait pour Remus.
Lorsqu'elle arriva dans la Salle Commune, elle ne vit que Peter et Sirius. Elle se dirigea timidement vers eux et s'arrêta devant leur table. Sirius leva la tête et la dévisagea, surpris.
- Est-ce que tu sais où est James ?
- Dans le dortoir, répondit-il, toujours aussi interloqué.
Elle le remercia d'un hochement de tête et monta jusqu'à leur chambre. Elle s'arrêta devant la porte, le coeur battant. Elle posa sa main sur la poignée.
La clenche s'abaissa sans qu'elle ait appuyé dessus et la porte s'ouvrit. Elle se retrouva nez-à-nez avec James, qui semblait avoir pris un coup de massue sur la tête.
- Lily ? Balbutia-t-il. Qu'est-ce que...
- Remus m'a parlé, coupa-t-elle.
Il ouvrit de grands yeux et lâcha un juron.
- Le crétin ! Je...
Lily plaqua sa main sur sa bouche pour l'empêcher de continuer et dit à toute vitesse :
- Je crois que je serais venue te voir même s'il n'était pas venu me parler.
James écarquilla un peu plus les yeux et elle poursuivit :
- J'aurais dû te faire confiance, savoir que tu ne m'aurais pas menti pour quelque chose d'aussi insignifiant. Je suis vraiment désolée. J'ai cru que tu ne m'aimais pas et...
Il arracha sa main de son visage et écrasa ses lèvres sur les siennes. Lily crocheta ses bras autour de son cou et il la plaqua contre lui.
- Stupide Evans ! Sourit-il en se détachant d'elle, la respiration hachée. Comment est-ce que tu as pu penser ça ?
Lily lui expliqua ce qu'elle avait dit à Jenny, quelques jours plus tôt et il secoua la tête avec un petit sourire.
- Je suis désolée, répéta-t-elle.
- Je t'aime.
Elle ne put s'empêcher de sourire à son tour.
- Tu es encore plus incroyable que je ne l'imaginais, James.
- Ah oui ?
- Tu as fait ce que de nombreux sorciers expérimentés sont incapables de faire, sachant qu'en plus c'est illégal, et tout ça pour aider un ami.
- C'était aussi pour le goût du risque.
- Je n'en doute pas, rit-elle.
Une idée lui traversa soudain l'esprit et elle interrogea, les sourcils froncés :
- Je sors avec un type qui est à moitié cerf ?
- Tu veux voir ? Demanda James en commençant à l'entraîner dans la chambre.
- Non, ça va, merci, grimaça-t-elle. J'aurais l'impression d'être zoophile.
Il rit et la fit tout de même entrer. Il referma la porte derrière eux et ils s'assirent sur son lit. Lily frissonna en songeant à la nuit terrifiante qu'elle avait passé là.
- Pourquoi est-ce que tu es venue, la nuit de la pleine lune ? Interrogea-t-il comme s'il lisait dans ses pensées.
- Cauchemars, répondit succinctement la jeune fille en baissant les yeux.
- C'est tout ?
Elle frissonna.
- Ils sont vraiment terrifiants.
Il glissa un bras autour de sa taille et elle se laissa aller contre lui avec un soupir heureux. Il lui avait manqué.
- Je suis désolé de ne pas avoir été là, murmura-t-il.
- Quelqu'un d'autre avait besoin de toi.
Elle hésita un instant, puis reprit :
- Quand je me suis rendue compte que j'étais amoureuse de toi, j'étais terrifiée parce que j'avais peur de n'être pour toi qu'une histoire insignifiante, comme tu en as eu tellement. Et puis j'ai décidé de te faire confiance, et de croire que tu avais changé, que tu étais sincère.
- Tu n'as jamais été une histoire insignifiante, Lily.
Il s'écarta et l'obligea à le regarder. Ses yeux bruns débordaient de tendresse.
- Il y a toujours eu les autres filles... et puis toi. Je ne sais pas si on a un avenir, toi et moi, mais tu seras toujours spéciale. Tu seras toujours mon premier amour.
Lily sentit les larmes affluer et elle l'embrassa pour qu'il ne s'en rende pas compte. Il lui rendit son baiser avec douceur. Un baiser plein de promesses.
***
Lily et James discutèrent jusqu'à l'heure du dîner, assis sur le lit du jeune homme. James n'en revenait pas. Quelques heures plus tôt, il s'était résigné à passer le pire anniversaire de sa vie, et voilà que ça allait être tout le contraire.
Sirius vint frapper timidement au moment du dîner, et passa la tête à travers l'embrasure de la porte. Un grand sourire éclaira son visage.
- Heureux que tu sois de retour, Evans !
- Merci Patmol, rit-elle – James lui avait finalement expliqué les surnoms.
- Vous venez manger ?
- Ouaip, réagit aussitôt James, qui ne se rappelait pas avoir eu aussi faim depuis une éternité. Remus est en bas ?
Suite à la réponse positive de Sirius, il déposa un baiser sur la joue de Lily et dévala les escaliers. La salle commune s'était déjà presque vidée pour le dîner. Il n'y avait que Remus et Peter. James interrompit leur conversation sans remords pour serrer son ami dans ses bras.
- Merci, Lunard. Tu n'imagines pas à quel point je te suis reconnaissant.
- Je l'aurais fait dix fois pour que tu récupères une fille pareille, rétorqua Remus lorsqu'il s'écarta.
James n'eut pas l'occasion de lui demander ce qu'il voulait dire car Lily et Sirius étaient à leur tour descendus. Il oublia ce que Remus venait de lui dire et prit la main de Lily dans la sienne avant de suivre les autres dans les couloirs du château.
Il y eut quelques murmures lorsqu'ils entrèrent dans la Grande Salle. Mais ils s'en fichaient tous les deux.
Le petit groupe rejoignit Jenny, Margaret et Val, qui les dévisageaient, la mâchoire décrochée.
- On est parties sans toi parce qu'on arrivait pas à te trouver, expliqua Margaret, sidérée. On aurait jamais pensé à aller te chercher dans les bras de James.
- C'est Jenny qu'il faut remercier, répondit Lily en souriant.
La blonde fit de même et James renchérit :
- Merci, Jenny. Je n'imaginais pas que tu prendrais mon parti un jour.
Elle haussa les épaules. James était persuadé qu'elle ne lui avait jamais vraiment pardonné d'avoir été si odieux, en cinquième année, mais elle semblait enfin avoir fait la paix avec ces évènements.
- Je n'allais pas laisser un bête malentendu briser l'histoire d'amour préférée de Poudlard. Même si votre rupture alimentait les ragots.
Ils bavardèrent joyeusement pendant le repas, évoquant en riant le cognard que James s'était pris et son anniversaire, qui avait lieu le lendemain.
- Est-ce que tu vas faire aussi bien que James ? Demanda Sirius à Lily.
Elle rougit légèrement et secoua la tête.
- Je crains que non, s'excusa-t-elle. Je n'y ai pas vraiment réfléchi, bizarrement.
- Je m'en fiche, assura James alors que les autres riaient. C'est Lily mon cadeau.
- Eh, j'ai quand même un cadeau !
- C'est vrai ? S'exclama James.
- T'es vraiment un gamin.
- Mais non, tout le monde aime les cadeaux.
- Toi particulièrement.
- Aaaah, ça m'avait manqué, railla Sirius.
Lily et James lui tirèrent la langue en même temps et ils éclatèrent de rire de nouveau.
Les deux jeunes gens restèrent longtemps dans la salle commune, ce soir-là. Lily obtint de dormir avec lui, après que James eut fait semblant de se faire prier. Lorsqu'elle se glissa sous sa couverture, il l'attira contre lui. Elle posa ses pieds gelés sur les siens et il grogna. Elle étouffa son rire contre son épaule avant de murmurer :
- Je t'aime, James.
- Je t'aime, Lily-jolie.
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