Partie II - Chapitre 26
Chapitre 26
- Eh, toi là ! Rends-lui son crapaud !
Le Deuxième année à qui Lily s'adressait s'exécuta de mauvaise grâce avant de saisir sa malle, plus grosse que lui, pour se diriger vers ses parents.
Lily reporta son attention sur James, qui attendait patiemment de pouvoir passer dans le monde moldu. Elle ne put s'empêcher de lui sourire. Elle avait du mal à croire que, deux mois plus tôt, ils étaient sur ce même quai, s'apprêtant à aller ensemble chez James pour passer ce qui resterait les meilleures vacances que Lily ait jamais passées.
- Excuse-moi. Tu disais ?
- On rentre en Magicobus, Sirius et moi. Papa préférait rester avec maman.
Ils franchirent le mur qui les séparait de King's Cross et retrouvèrent Sirius.
- Bah alors, vous vous êtes perdus ?
- Non, un sale gamin essayait de piquer le crapaud d'un pauvre garçon, expliqua Lily. James, j'ai un paquet de Fondants au Chaudron pour mère. Tu pourras faire croire que c'est de ta part si tu veux.
- Peuh, qu'est-ce que tu crois ? J'en ai un aussi.
Devant l'air sceptique de Lily, il se mit à rire.
- Bon, ok, j'en ai pas. Patmol ?
- Non, désolé. C'est bien un truc de filles de penser à ce genre de choses.
Lily leva les yeux au ciel et sortit les chocolats de son sac pour les donner à James.
- Vous êtes vraiment des incapables. Allez, oust ! Rentrez vous faire laminer au Quidditch par Bathilda.
- Ouais, maintenant qu'elle ne t'a plus dans les pattes ce sera plus simple pour elle.
- Sirius, la ferme.
Le jeune homme rit et, sans crier gare, la serra dans ses bras en la faisant décoller du sol. Elle poussa un cri de surprise et se mit à rire alors qu'il la reposait.
- Bonnes vacances Evans !
Il partit sans attendre sa réponse, laissant Lily en compagnie de James.
- Bonnes vacances Lily-jolie, sourit celui-ci en l'embrassant sur la joue, avant de suivre son ami.
Lily les regarda partir, un petit sourire sur les lèvres. Elle attendit encore un bon quart d'heure avant d'apercevoir enfin ses parents au milieu de la foule. Elle se dirigea vers eux, heureuse de les revoir après cinq mois de séparation, mais se figea bien vite. Ils étaient avec Pétunia et Vernon.
Lily ne connaissait sans doute pas assez son futur beau-frère pour dire qu'elle ne l'aimait pas, mais en tout cas il ne lui était pas franchement sympathique. Ses yeux porcins dans un visage déjà un peu trop gras avaient toujours l'air de chercher quelque chose à critiquer, et elle détestait cela.
Les mâchoires serrées, elle s'avança vers eux, traînant sa malle et la cage de sa chouette. Pourquoi sa sœur et son fiancé étaient-ils là ? Cela n'avait pas de sens.
- Bonjour ma chérie ! s'exclama sa mère, une petite femme aux cheveux aussi roux que sa fille, en la prenant dans ses bras, la serrant longuement dans ses bras. Tu m'as manquée.
- Toi aussi, maman, sourit Lily en s'écartant pour aller dans les bras de son père, aux yeux vert émeraude en amande et aux cheveux poivre et sel.
Puis elle fit face à sa sœur, et après un instant d'hésitation, la serra contre elle à son tour.
- Salut Tunie.
- Salut Lily, répondit Pétunia d'un ton crispé.
- Bonjour Lily, salua Vernon avec un petit signe de tête.
Lily le lui rendit et se tourna vers ses parents, attendant une explication.
- Lily, ma chérie, on aimerait que tu expliques à Vernon tout ce qui concerne Poudlard, dit doucement Mr. Evans.
La jeune fille fixa de grands yeux sur son père, pinça les lèvres, puis reporta son attention sur Vernon, qui regardait passer une famille de sorciers, les sourcils froncés.
- Vernon, appela-t-elle d'un ton sec. Je suis une sorcière.
Ayant dit, elle prit ses affaires et partit à grands pas vers la sortie de la gare. Elle détestait être mise au pied du mur de la sorte.
- Lily !
Elle s'arrêta sur le trottoir en soupirant et se tourna pour faire face à sa mère.
- Désolée.
- Je sais que c'est difficile entre ta sœur et toi, mais s'il-te-plaît fais un effort. On aimerait pouvoir profiter de vous deux. Et ce sera plus simple si Vernon est au courant.
Lily tourna les yeux vers l'entrée de la guerre, où attendait à présent son père, Pétunia et Vernon, qui discutaient d'un ton animé. Elle implora Merlin de lui donner la patience nécessaire de faire face à ces deux grands sceptiques, puis déposa un baiser sur la joue de sa mère.
- D'accord. Je vais essayer de ne pas le transformer en furet.
- Lily !
***
James prit sa cape dans sa malle et s'assura qu'il avait bien sa baguette. Il ne savait absolument pas ce qui l'attendait près de la tapisserie des nains aux chopines, mais il n'avait pas confiance. Évidemment, il était à peu près certain que Lily allait s'y trouver, ainsi que Sirius qui était mystérieusement allé travailler à la bibliothèque. Or, voir Sirius à la bibliothèque, c'était un peu comme surprendre un dragon préparant des cookies.
Cela faisait quatre jours qu'ils étaient de retour à Poudlard, et James en était ravi. L'ambiance, à Godric's Hollow, avait été pesante. Et puis, retourner à Poudlard, c'était retrouver Lily.
Il descendit dans la salle commune, couvert de sa cape, et se dirigea vers le quatrième étage. Il n'avait pas eu besoin de beaucoup chercher pour trouver où était cette tapisserie aux nains : il passait devant tous les jours afin de se rendre en cours de Sortilèges.
Alors qu'il parcourait les couloirs, les derniers rayons du soleil, dans leur pâle lueur d'hiver, éclaboussaient les murs. Il se hâta et parvint enfin devant le lieu du rendez-vous. Il n'y avait personne, et rien qui lui indique quoi faire.
Inquiet à l'idée d'avoir pu rater ce qui l'attendait, il considéra la porte qui se trouvait près de la tapisserie et s'approcha sans faire de bruit.
- ... armoire ?
- Réfléchis deux minutes, Black.
James ne put s'empêcher de sourire. Sirius et Lily étaient là-dedans. Il ôta sa cape, la rangea et poussa la porte. La première chose qu'il vit fut une armoire, seul meuble de la pièce, qui s'agitait dans tous les sens. A bonne distance, étaient réunis Lily, Sirius, Remus, Margaret, Jenny, Ethel et Alice. Ils se tournèrent tous vers James lorsqu'il ouvrit la porte.
- Ah, Cornedrue ! s'exclama Sirius. T'en as mis du temps.
- Vous êtes là depuis longtemps ? interrogea-t-il en s'avançant vers le petit groupe.
- Ça doit bien faire une demi-heure que je suis avec l'armoire folle, expliqua Jenny.
James jeta un rapide coup d'œil à l'objet incriminé puis répondit nonchalamment :
- C'est seulement un épouvantard.
Lily poussa un cri de triomphe alors que les autres semblaient près à se frapper la tête contre un mur pour ne pas y avoir pensé. Sauf Remus, qui se contenta d'afficher un petit sourire, ayant sans doute trouvé la solution dès son arrivée.
- Et quand je pense que vous voulez tous être Aurors, soupira théâtralement James.
Ils lui jetèrent un regard peu amène avant de se concentrer de nouveau sur l'objet de leur souci.
- Donc une espèce de psychopathe nous a tous convoqués dans une salle pour qu'on affronte un épouvantard, après qu'on a suivi le message d'assiettes folles, de tableaux récalcitrants, et de ce sale Peeves ?
- T'as eu affaire à Peeves ? s'étonna James alors que les autres se mettaient à rire au résumé de Sirius.
- Ouais, pas toi ? J'ai dû écrire une ode à sa gloire pour qu'il accepte de me donner le message.
- Ta dignité a dû prendre un sale coup, commenta Lily.
- La ferme Evans !
- Ça suffit les enfants, intervint Remus, vous vous disputerez plus tard. Il faut qu'on règle son compte à l'épouvantard.
Lily tira la langue à Sirius avant d'écouter sagement Remus. James, avec un petit rire, se plaça près d'elle et glissa ses doigts entre les siens, pendant que tout le monde se réunissait autour de Remus. Le jeune homme rougit, surpris d'être le centre de l'attention.
- Bien, balbutia-t-il, il faut que quelqu'un se dévoue pour ouvrir l'armoire, les autres se mettront en colonne pour que chacun puisse l'affronter. Tout le monde sait comment on attaque un épouvantard ?
Un brouhaha lui répondit, mélange de « Évidemment », « Tu nous prend pour des crétins ? », et d'approbations inarticulées.
Il sourit, gagnant peu à peu en assurance, et son regard passa de l'un à l'autre.
- Personne ?
Il y eut un instant de silence, jusqu'à ce qu'une voix s'élève enfin.
- Je vais le faire.
Tous se tournèrent vers Ethel, stupéfaits. Sa peau de blonde se marbra aussitôt de taches rouges et, sans attendre plus, elle pivota sur ses talons et se dirigea d'un pas décidé vers l'armoire, qui s'agitait de plus en plus.
***
Lily ne se réjouissait pas plus que cela à l'idée d'affronter un épouvantard, mais elle était soulagée que cette histoire d'assiette touche bientôt à son terme. Le mieux était qu'ils soient tous réunis. Enfin, presque. Val et Peter manquaient.
Ethel, qui s'était arrêtée devant l'armoire, hésitante, posa enfin ses mains sur les poignées de l'armoire. Lily serra un peu plus fort les doigts de James entre les siens. Ils n'avaient jamais eu l'occasion d'affronter l'une de ces créatures, l'occasion ne s'étant jamais trouvé. Elle n'avait donc aucune idée de ce qui allait lui faire face.
La blonde ouvrit d'un geste sec le meuble et recula de plusieurs pas. Une haute silhouette sortit de l'armoire. Vêtue de noir, avec une cagoule de la même couleur, Lily n'eut pas de mal à comprendre ce qu'était la plus grande peur d'Ethel. Un Mangemort.
Ethel brandit sa baguette et chacun put voir que le mince morceau de bois tremblait. Le Mangemort avançait, menaçant. Il sortit à son tour son arme et la pointa vers la jeune fille. Elle prit une profonde inspiration et enfin cria :
-Ridikkulus !
Le Mangemort chancela, soudain affublé d'oreilles d'âne. Quelques rires nerveux retentirent dans la salle de classe et Ethel céda sa place à Jenny. Elle regardait l'épouvantard avec un air de défi que Lily lui connaissait bien. Jenny était sans nulle doute une vraie Gryffondor.
La créature se changea enfin, provoquant des cris dans la salle. Tout le monde se rua vers le fond alors qu'un dragon ouvrait la gueule pour rugir. Mais avant qu'un son ait pu sortir de sa gorge, Jenny lança le sort et les ailes du dragon devinrent des ailes de poulet. Il émit un « cocorico », l'air déboussolé, et Jenny, avec un petit sourire fier, rejoignit ses amis au fond de la salle.
Remus, juste après elle, dut faire face à une boule argentée. Les filles échangèrent un regard perplexe et Lily chercha une réponse du côté de James. Mais il fixait obstinément son ami, comme si de rien n'était. Elle décida de ne pas chercher plus loin pour le moment et regarda la sphère se changer en boule à neige, avec un ogre en tutu à l'intérieur.
L'ogre devint réalité lorsque Margaret remplaça Remus. Seulement, il n'était pas en tutu mais portait une massue. Lily fronça le nez, peu étonnée que ce soit la pire peur de Margaret. La jeune fille détestait la saleté et le désordre. Or, cet ogre était la chose la plus répugnante que Lily ait jamais vu. En plus, il sentait les égouts.
Margaret, inspirée par la boule à neige de Remus, le changea en ogre-ballerine, non sans avoir balbutié plusieurs fois le début de la formule sans parvenir à aller au bout.
Les rires éclatèrent de nouveau, plus francs cette fois. Lily commençait à s'amuser. Ce n'était pas si terrible, finalement...
Vint alors le tour de Sirius, et Lily se concentra de nouveau. Elle se demandait bien de quoi un Black pouvait avoir peur. L'ogre, qui essayait de tenir sur pointe, fixa ses petits yeux méchants sur Sirius, et commença à rapetisser jusqu'à prendre une taille humaine. Un sorcier vêtu d'une robe en velours rouge et portant fièrement une courte barbe grise, se tenait à présent devant le jeune homme. A son grand étonnement, Lily vit Sirius se raidir. Il prit une profonde inspiration et leva sa baguette, mais l'homme ouvrit alors la bouche.
- Je t'avais dit que ne pas te mêler à cette vermine, Sirius. Tu sais ce qu'ils sont ? Des moins que rien. Et toi aussi, tu n'es qu'un moins que rien. Je vais devoir te punir, puisque tu ne retiens pas la leçon.
Il brandit sa baguette, impassible, alors que le visage de Sirius devenait de plus en plus rouge. Pour l'avoir vu s'énerver contre son frère chez Slughorn, Lily était sûre que c'était très mauvais signe.
- Tu n'es qu'un sale petit traître, Sirius, et je ne ...
- Ridikkulus ! hurla-t-il.
Une robe de bal en tulle rose et couverte de paillette remplaça la vieille robe de sorcier. Cependant, personne ne songea à rire. Lily allait demander une explication à James, mais elle fut soudain poussée devant le vieil homme. Ils se regardèrent dans les yeux un instant, et la robe de bal disparut au profit d'une grande cape noire déchiquetée. Lily fronça les sourcils. Elle n'avait pas peur des Mangemorts, alors pourquoi...
Une faux émergea soudain des profondeurs de la cape et elle sentit sa gorge se serrer. Elle n'avait pas peur des Mangemorts, mais elle avait peur de la mort.
Des mains décharnées et couvertes de croûtes tenaient la faux, alors que la créature s'avançait vers elle. Lily raffermit sa prise sur sa baguette en tentant de se calmer. Ce n'était qu'un jeu. Rien qu'un jeu.
- Ridikkulus !
La faux se transforma en fourche à trois dents, la cape en salopette couverte de purin et un chapeau de paille vint couronner la tête de la Mort, retombant sur son visage pour le cacher.
Elle entendit le rire de Jenny et Margaret et s'écarta, satisfaite. L'épouvantard, de plus en plus confus, regardait tout autour de lui dans l'espoir de trouver une échappatoire. James se présenta alors devant lui, l'air déterminé, sa baguette fermement serrée entre ses doigts. L'épouvantard leva ses doigts jusqu'au bord du chapeau et en souleva le rebord. Il tomba alors au sol, et le corps d'une femme apparut.
Lily plaqua sa main sur sa bouche, horrifiée. C'était Euphemia Potter. James la regardait avec des yeux hallucinés. Sa poitrine se soulevait à toute vitesse. Il leva sa baguette et ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. Lily sentit ses yeux se mouiller de larmes alors qu'il essayait de surmonter sa détresse. La formule retentit enfin, dite d'une voix faible, et un autre corps apparut. Celui de Fleamont.
Lily enfonça ses ongles dans la paume de sa main, priant pour que James trouva la force d'affronter cela. Enfin, alors qu'elle voyait Sirius prêt à prendre sa place, il lança :
- Ridikkulus !
Le corps se changea en milliers de petites fleurs blanches et James s'écarta en chancelant. Cette transformation n'avait rien de drôle. C'était seulement de l'espoir.
Le jeune homme se dirigea sans hésiter vers Lily et elle le serra contre elle. Sa respiration se calmait peu à peu.
- Ce n'était pas vrai, James. Ce n'était qu'une illusion.
- Je sais, murmura-t-il.
Il s'écarta en prenant une profonde inspiration et essaya de lui sourire.
- Je sais.
Lily posa ses doigts contre sa joue et il y appuya son visage. Un éclat de rire les ramena à la réalité et ils se tournèrent vers Alice qui, tétanisée, faisait face à une chèvre.
Stupéfaits, les deux jeunes gens virent l'animal baisser la tête, prêt à charger. Il commença à courir vers la blonde mais elle jeta le sortilège. La chèvre s'immobilisa aussitôt, la langue pendante, les yeux roulants dans leur orbite. Elle avait à présent une crinière rose et un tatouage arc-en-ciel sur l'arrière-train.
Jenny éclata de rire, bientôt suivie de tous ses amis, et l'épouvantard partit en fumée.
- Sérieusement, Alice ? Une chèvre ?
La pauvre Serdaigle devint cramoisie et marmonna :
- Si vous vous étiez fait charger par une chèvre, je vous assure que vous auriez peur.
Soulagés que cette épreuve soit finie, les jeunes gens commencèrent à parler en même temps. Chacun voulait raconter les énigmes qu'il avait dû résoudre. Lily aperçut même Ethel et Sirius discuter tranquillement. Elle donna un petit coup de coude à James, qui parlait avec Remus, et les trois jeunes gens regardèrent le Gryffondor et la Serdaigle avec un petit sourire.
- Peut-être que ce n'est pas si désespéré que ça, finalement.
Lily sourit à Remus mais son attention fut vite détournée par un mouvement près de l'armoire. C'était Margaret, qui passa prudemment sa tête à l'intérieur du meuble, avant de ressurgir, l'air excité.
- Venez-voir !
Tout le monde se rua aussitôt vers la jeune fille et elle ouvrit en grand les portes de l'armoire. A l'intérieur se trouvait une petite boîte remplie de morceaux de tissu, et, au-dessus, un petit papier indiquait : « Servez-vous ! ».
Sirius fut le premier à prendre un des bouts de toile et ils retinrent tous leur souffle face au magnifique phénix qui était brodé dessus. Le jeune homme le retourna et ils purent lire au dos : « Rendez-vous samedi aux Trois Balais ».
- Bon, commenta James avant de se saisir à son tour d'un des objets, on dirait qu'on s'est trouvé une occupation pour samedi.
***
Les huit jeunes gens sortirent de la salle en discutant avec animation. C'était l'heure du dîner, pour la plus grande joie de tout le monde. Lily, quelques pas devant James, réfléchissait avec ses amies à ce qu'elles allaient dire à Val. James ne s'inquiétait pas trop pour Peter, qui avalait n'importe quoi de la part de ses amis. Le seul problème allait être de l'éviter sans le blesser, lorsqu'ils iraient à Pré-au-lard.
Il soupira et ferma un instant les yeux. Son affrontement avec l'épouvantard lui avait laissé un mal de tête lancinant, et la quasi-certitude qu'il n'allait pas réussir à dormir, hanté par l'image de ses parents morts.
Absorbé dans ses réflexions, il faillit rentrer dans Lily. Il fit, de justesse, un pas de côté pour l'éviter, et elle eut un sourire moqueur.
- Bah alors Potter ? Je suis insignifiante que ça ?
- Un véritable fantôme. Tu pourrais faire équipe avec Peeves.
- Je suis très flattée.
- Je n'en doute pas.
Elle s'arrêta et glissa un bras autour de sa taille pour l'empêcher d'aller plus loin. Son air gai avait disparu, laissant la place à de l'inquiétude.
- Est-ce que ça va ?
James hésita un instant, et finalement capitula. S'il y avait bien une personne à qui il pouvait se confier, c'était Lily.
- Je ne t'ai pas tout dit sur les vacances. Maman va mal. Papa a dû l'emmener à Ste Mangouste au milieu de la semaine, et même après ça elle ne sortait pas de son lit. Elle a de moins en moins de force et...
Il détourna le regard et prit une profonde inspiration.
- Ça me tue de la voir comme ça, Lily.
La jeune fille enroula ses deux bras autour de son torse et se serra contre lui. Il sourit et appuya sa joue sur ses cheveux.
- Elle est toujours bien vivante, James. Alors ne t'en fais pas pour le moment et profites-en.
Elle s'écarta de lui et sourit.
- Écris-lui une lettre.
Il hocha la tête et déposa un baiser sur ses lèvres.
- T'as raison. Mais avant, il faut qu'on aille manger !
Ils reprirent leur chemin, abandonnés par le groupe qui avait déjà filé vers la Grande Salle, non sans avoir, espérait James, récupéré les absents.
- Qui est l'homme auquel Sirius a dû faire face ? Interrogea soudain Lily.
- Son père. Enfin je ne l'ai jamais rencontré, mais je suis à peu près sûr que c'était lui. Sirius ne m'a jamais vraiment parlé de ses relations avec lui mais j'ai cru comprendre qu'il n'hésitait pas à utiliser la magie contre ses fils. (Un air horrifié se peignit sur le visage de Lily). Je crois que c'est en partie à cause de ça que Sirius a fini par partir. Il a voulu prouver qu'il n'avait pas peur de son père.
James s'immobilisa soudain et jeta un regard inquiet à Lily.
- Il t'a dit pourquoi il habitait chez nous, n'est-ce pas ?
- Oui. Ne t'en fais pas, je ne lui dirai pas que tu balances ses secrets comme ça.
Il grimaça et se laissa traîner par Lily, qui lui avait attrapé la main.
- Comme si j'allais te croire ! Tu lui as dit que je t'avais parlé d'Ethel.
Elle s'arrêta et attrapa son menton entre ses doigts pour l'embrasser.
- Tu me pardonnes ?
- Seulement si tu me donnes ton dessert.
- Quel intérêt ça aurait alors qu'on peut se servir à volonté ?
- Aucun, c'est juste pour t'embêter. Alors ?
- Va te faire voir, Potter.
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