Partie II - Chapitre 18
Chapitre 18
La dernière semaine de cours fila à une vitesse hallucinante. Lily passa son temps à envoyer des lettres, à commander des cadeaux de Noël et à se demander si oui ou non elle avait bien fait d'accepter d'aller chez James.
Et enfin, sans savoir comment le temps avait pu s'échapper de la sorte, elle se retrouva sur le quai 9/¾, sa malle posée près d'elle. Les élèves se précipitaient vers leurs parents au milieu de la vapeur blanche qui s'échappait encore de la locomotive. Les chouettes hululaient et les malles s'entrechoquaient alors que tout le monde se détendait enfin. C'était les vacances.
Sirius et James partirent d'un bon pas vers la barrière qui les séparait du monde moldu et Lily les suivit tant bien que mal, tout en pestant contre leur absence totale de galanterie. Lorsqu'elle les rejoignit dans King's Cross elle se retrouva face à un homme de haute taille à l'air taciturne. Mais quand on y regardait bien, on pouvait voir une étincelle de malice briller dans ses yeux. Il avait évidemment transmis ses cheveux en bataille à son fils, même s'il était plus châtain que brun. Il prit un instant son fils dans ses bras, serra la main de Sirius, puis sourit à Lily.
- Alors c'est toi Lily ?
Elle hocha la tête, impressionnée par la force tranquille que dégageait cet homme.
- Je suis ravi de te rencontrer, continua-t-il en lui tendant la main.
Elle balbutia les politesses d'usage et lui rendit son salut. Puis il insista pour prendre sa malle et Lily lança un regard aux deux garçons qui signifiait clairement qu'ils avaient intérêt à en prendre de la graine.
Lorsqu'elle se retrouva serrée, à l'arrière de la voiture, entre les deux garçons qui se battaient pour raconter leur trimestre à Mr. Potter, elle oublia ses appréhensions. Elle n'en pouvait déjà plus de rire.
Elle finit par s'endormir et fut réveillée par James alors qu'ils passaient le panneau qui indiquait l'entrée du village : Godric's Hollow.
- Godric ? bailla-t-elle. Godric Gryffondor ?
- Ouais ! Plutôt cool non ?
Lily hocha la tête et bailla une nouvelle fois. La nuit était tombée depuis belle lurette et elle n'aspirait qu'à retrouver un lit.
Ils se garèrent finalement devant une grande maison datant d'une époque révolue. Lily s'extirpa de la voiture et contempla la bâtisse : la lune éclairait les vieilles tuiles et les colombages. C'était un cottage comme on en faisait plus et Lily le trouvait magnifique.
- Eh Lily, tu crois quand même pas que je vais porter ton volatile ?
Elle se retourna, arrachée à sa contemplation, pour faire face à Sirius, qui lui tendait la cage de son hibou.
- Tu sais vraiment pas parler aux filles, commenta-t-elle en attrapant la cage – vide de tout volatile, car il était parti porter une lettre aux Evans.
- Je sais. C'est pour ça qu'elles me courent toutes après !
Lily l'observa d'un air critique et lâcha :
- Ah ?
Il se mit à rire et sortit la malle de James du coffre. Ce n'est qu'à ce moment-là que Lily remarqua son absence. Elle se tourna de nouveau vers la maison et l'aperçut sur le palier en train de serrer quelqu'un contre lui. Une lumière s'alluma à ce moment-là, sans doute grâce à Mr. Potter, et Lily put distinguer la petite femme qui se trouvait avec James. Mrs. Potter paraissait étonnamment frêle dans les bras de son fils. Lily ne voyait que ses cheveux d'un noir de jais, qui se confondaient avec ceux de James. Ils se séparèrent et elle aperçut son profil fin. Son rire parvint à ses oreilles alors que James racontait quelque chose. Lily sourit et se frotta les mains avant d'attraper la poignée de sa malle. Il faisait un froid de gueux.
Sirius passa devant elle, son balai posé sur l'épaule et tirant sa malle de l'autre main. Mrs. Potter descendit vers lui et il laissa tomber ses affaires pour la serrer dans ses bras. Lily restait plantée derrière eux, intimidée. James vint vers elle et prit sa malle.
- Tu viens ? Je vais te présenter à Maman.
Mrs. Potter l'attendait. Sirius était rentré et Lily pouvait l'entendre discuter avec Mr. Potter. Elle sourit timidement à la mère de James. Il avait hérité d'elle ses yeux bruns, même si ceux de Mrs. Potter étaient plus doux que ceux de son fils. Elle avait les joues légèrement rougies par le froid mais Lily ne put s'empêcher de remarquer que son visage était un peu trop maigre.
- Bonsoir Lily ! C'est gentil d'avoir accepté de venir !
Et sans crier gare, elle la serra dans ses bras. Lily lui rendit maladroitement son étreinte et balbutia :
- C'est gentil à vous de m'accueillir.
- James m'a dit que tu comptais passer Noël toute seule à Poudlard, expliqua Mrs. Potter en la libérant, alors ça me fait très plaisir qu'on puisse t'offrir, du moins je l'espère, un foyer plus chaleureux.
Cette fois le sourire de Lily jaillit, spontané. On ne pouvait que sourire devant tant de gentillesse.
- On rentre ? s'exclama James, resté en retrait. Papa va faire une crise si son poulet brûle.
- C'est Fleamont qui fait la cuisine ici, dit joyeusement Mrs. Potter en entraînant Lily à l'intérieur. Je suis incapable de faire cuire quelque chose sans le carboniser !
- Sauf la tarte aux pommes.
Elle se tourna vers son fils et lui sourit.
- Sauf la tarte aux pommes, répéta-t-elle avant de lui caresser un instant la joue.
Lily, qui venait de poser la cage de son hibou par terre, sentit son cœur se serrer. Elle repensait à la voix de James lorsqu'il lui avait parlé de la maladie de sa mère. Aucun doute que tous les deux s'aimaient profondément.
Ils se trouvaient dans l'entrée, c'est-à-dire le simple espace qu'il y avait entre la cuisine, le salon et l'escalier. Sur un porte-manteau étaient accrochés un assemblage disparate de manteaux, bonnets et écharpes en tout genre, qui surplombait des bottes posées contre le mur. L'endroit était légèrement en désordre sans que ce soit véritablement le bazar, et cela plaisait à Lily. On se sentait chez soi.
Mrs. Potter – Euphemia, de son prénom, comme devait plus tard l'apprendre Lily – partit dans la cuisine, laissant James et Lily seuls. Sirius avait disparu à l'étage.
- Ça va ? interrogea James en lui prenant son manteau pour l'accrocher avec les autres – Lily se demandait bien comment il trouvait encore de la place pour le faire.
- Comment est-que ça ne pourrait pas aller ? Tes parents sont adorables. Par contre j'ai un peu froid aux mains.
Il les prit aussitôt dans les siennes pour les réchauffer, alors que Lily se mettait à rire, non sans rougir. Et pourtant elle avait voulu cette réaction. Peut-être que James ne cesserait jamais de la faire rougir, même si... Son visage s'échauffa un peu plus lorsqu'elle réalisa ce qu'elle venait d'imaginer et elle faillit ne pas saisir ce que James était en train de lui dire :
- J'ai de la chance, tu n'as pas essayé de me congeler cette fois.
- Je te suis trop reconnaissante pour être méchante pour le moment mais, rassure-toi, mon véritable fond reviendra vite.
- Ouf ! J'ai cru que la gentillesse de Maman t'avait contaminée.
- Et puis quoi encore ? Parce que si je n'étais pas là, il n'y aurait personne pour t'insulter. Et ce serait quand même dommage.
- Absolument terrible.
- James ? Tu veux bien aller chercher Sirius ?
Lily devint cramoisie lorsqu'elle croisa le regard de Mrs. Potter. James tenait toujours ses mains, comme si de rien n'était. Quand elle était seule avec James, elle était à peu près sûre d'elle, mais la moindre intervention extérieure faisait voler ses certitudes en éclats et elle se mettait à paniquer. Elle s'empressa de s'écarter de lui alors que Mrs. Potter reprenait, en faisant semblant de n'avoir rien vu :
- Tu peux aussi montrer sa chambre à Lily.
- Oui mon général !
Il saisit la malle de Lily alors qu'elle récupérait sa cage et entraîna la jeune fille à l'étage. Lily entra dans ce qui serait sa chambre pour les deux semaines à venir en se disant qu'elle n'avait jamais vécu de situation aussi étrange : elle passait les vacances chez James Potter. Cela faisait une semaine qu'elle s'y était décidée, elle y était, mais elle n'en revenait toujours pas.
Lily, mue par la longue habitude des trois derniers mois, se réveilla tôt. Elle tourna pendant presque une demi-heure dans son lit à baldaquin et se décida finalement à se lever. Elle n'entendait aucun bruit dans la maison.
Après s'être habillée chaudement elle descendit jusqu'à la cuisine, une pièce immense et lumineuse. Elle appréciait particulièrement la vieille cuisinière et le poêle, qui semblaient sortir tout droit d'un autre âge. James, la veille, lui avait assuré qu'elle pouvait se servir et lui avait indiqué où trouver à manger. Seulement elle était tellement fatiguée qu'elle n'avait rien retenu. Alors qu'elle s'apprêtait à explorer tous les placards, elle entendit les marches craquer. Faisant volte-face, elle tomba nez-à-nez avec Mr. Potter. Un air surpris passa sur son visage mais se changea bien vite en sourire.
- Bonjour Lily ! J'espère que tu as bien dormi.
Elle acquiesça et il reprit :
- Je partais travailler mais il y a quelque chose que j'avais l'intention de te montrer. Profitons-en, tant que James et Sirius dorment encore.
Sans attendre de réponse, il pivota sur ses talons et passa dans la pièce principale. Lily le suivit, se demandant avec une curiosité grandissante ce qu'elle allait découvrir. Ils passèrent devant la table de la salle à manger et atteignirent la porte que Lily avait déjà remarquée la veille. Elle se trouvait près du vieux buffet qui ornait le mur du fond de la salle à manger, faisant face à la haute fenêtre qui, à l'autre bout de la pièce, s'ouvrait sur la rue. Près de cette même fenêtre étaient disposés, autour de la cheminée, un canapé et deux fauteuils.
Mr. Potter poussa le battant et laissa Lily entrer. Elle s'arrêta au milieu du petit bureau, ravie. C'était une toute petite pièce, éclairée par trois fenêtres, dont une en encorbellement aménagée d'une banquette. Un bureau patiné par le temps trônait au milieu et des étagères couvertes de livres couraient le long des murs. Des plantes vertes étaient disposées là où il restait de la place.
- James m'a dit que tu aimais lire, expliqua Mr. Potter, resté derrière elle. Tu peux lire ce que tu veux et venir ici à ta convenance.
- Merci beaucoup ! C'est vraiment...
Lily se tourna vers lui et ne trouva pas quoi dire d'autre. Alors elle se contenta de lui sourire. Il fit de même, la salua et disparut.
***
James s'empressa d'aller frapper chez Lily lorsqu'il fut réveillé, laissant Sirius émerger doucement. Personne ne lui répondit, aussi se risqua-t-il à pousser doucement la porte. Les rideaux étaient grands ouverts et le lit vide. Persuadé qu'elle était dans la cuisine, il descendit donc mais ne trouva personne. Commençant à être un peu inquiet, il se dirigea vers le salon. Vide. Alors qu'il allait repartir, il s'aperçut que la porte du bureau de son père était entrouverte. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres et il se dirigea doucement vers la petite pièce du fond. Il poussa le battant sans bruit et s'adossa au chambranle, amusé.
Lily était installée sur la banquette, les pieds sur le coussin, et dévorait littéralement du regard un gros livre à la couverture verte et usée. James se pencha et lut « Histoire des potions : de la tisane à Felix Felicis et bien d'autres merveilles ».
- Salut Lily, lança-t-il, bien plus fort que nécessaire.
Elle sursauta et le livre faillit lui tomber des mains. Elle le rattrapa juste à temps et leva des yeux perdus vers James.
- Oh euh... bonjour. J'ai vu ton père ce matin, il m'a dit que je pouvais me servir.
- C'est marrant parce que je t'ai dit aussi que tu pouvais te servir, hier, mais je parlais plutôt de nourriture terrestre. Enfin, passons sur ton goût trop prononcé pour les vieux papiers : tu veux petit-déjeuner ?
Elle haussa un sourcil et rétorqua :
- L'horloge a sonné midi il y a quelque temps.
Il leva les yeux au ciel et reprit :
- Tu veux déjeuner ?
- Avec plaisir.
Elle referma soigneusement son livre et le rangea avant de le suivre.
- Dis-moi, quel est le travail de ton père ? interrogea-t-elle alors qu'ils traversaient le salon.
- Il est au département des accidents et catastrophes magiques. C'est son dernier jour avant les vacances.
- Ça explique pourquoi ses livres traitent d'autant de sujets différents.
- Je crois qu'il a juste une passion pour les vieux papiers, lui aussi. Et puis il travaillait dans les potions, avant.
- Comment a-t-il pu avoir un fils aussi bête ?
James éclata de rire et s'inclina théâtralement devant elle pour la laisser entrer dans la cuisine où les attendait un Sirius légèrement hirsute.
Mrs. Potter descendit pour le déjeuner, que les garçons avaient réussi à préparer avec l'aide de Lily, et elle leur raconta tout un tas d'anecdotes sur la maison de retraite. Lorsqu'ils eurent fait la vaisselle, James saisit le manteau de Lily et le lui lança à la figure. Elle lui fit une grimace et se prépara à sortir dans le froid.
Ils passèrent le petit portail en fer forgé, qui grinça, comme toujours, et Lily interrogea :
- Où est-ce qu'on va ?
- Dans l'antre de la folie ! s'exclama Sirius d'un ton théâtral en commençant à marcher en arrière pour la regarder.
- Chez la voisine, répondit James, plus prosaïque. Patmol, il y a un lampad...
Ils éclatèrent de rire lorsque Sirius se prit le lampadaire de plein fouet. Il grogna et recommença à marcher normalement tout en se frottant la tête. Les garçons entrèrent dans le jardin de la maison d'à côté.
- Chez la voisine ? reprit Lily, qui ne saisissait pas.
- Sers toi de ta petite tête, Evans ! lança James en coinçant ladite tête sous son bras pour la frotter énergiquement.
- Aaah pitié lâche-moi ! On va chez Mrs. Tourdesac, j'ai compris !
Il fut tellement interloqué par cette appellation qu'il la libéra. Il échangea un regard avec Sirius puis se mit à rire.
- « Mrs. Tourdesac » ? Personne ne l'appelle comme ça ! C'est Bathilda !
- On n'a pas tous la chance de grandir à côté d'une célébrité, rétorqua Lily, vexée.
- Mais grâce à moi tu vas pouvoir rencontrer une célébrité !
- C'est ça. Et t'espère que je vais te remercier peut-être ?
Ils se tenaient juste devant une vieille porte en bois, qui fermait une vieille chaumière à la cheminée fumante. Mais James eut à peine le temps d'ouvrir la bouche qu'une voix leur parvint de l'intérieur :
- Bien répondu ! J'ignore qui vous êtes mais ne vous laissez jamais marcher sur les pieds par le petit Jamie !
Lily regarda la porte comme si elle pensait que c'était elle qui lui avait parlé, puis elle se tourna vers ses deux acolytes et articula silencieusement « petit Jamie ? ». James lui tira la langue et posa sa main sur la poignée :
- On peut entrer Tilda ?
Il entendit Lily pouffer derrière lui et la gratifia d'une œillade assassine.
- A ton avis ? J'ai toujours su que tu n'avais pas beaucoup de jugeote mais tu pourrais quand même faire un effort !
Le rire de Sirius se joignit à celui de Lily et James, mortifié, poussa la porte. En même temps, il aurait dû s'attendre à ce que Bathilda le traite de la sorte. Et il aurait été déçu si elle ne l'avait pas fait.
Une odeur de café l'assaillit dès qu'il ouvrit la porte. Comme d'habitude, des tonnes de livres étaient entassés dans l'entrée, rassemblés en piles à l'équilibre précaire. Une espèce de crapaud en bois fixé au mur servait de héraut à Bathilda : il se mettait à croasser dès que quelqu'un entrait. Le problème, c'est qu'il était cassé depuis des années et qu'il n'arrêtait pas de faire du bruit. Bathilda détestait qu'on maltraite son crapaud, mais James ne connaissait qu'un seul remède à ce problème : un bon coup sur la tête. Il s'exécuta donc machinalement alors que Sirius et Lily entraient derrière lui. La jeune fille regardait partout comme si elle espérait tomber sur l'intelligence de Bathilda dans les toiles d'araignées.
- Tu n'as pas encore frappé ce pauvre crapaud, Jamie ? appela Bathilda depuis le salon.
- Bien sûr que non, répondit-il innocemment avant d'attraper la main de Lily pour la tirer vers la vieille dame.
S'il ne la forçait pas à venir, elle était capable de rester dans l'entrée pour tout fouiller. Ils trouvèrent Bathilda assise dans son confortable fauteuil. Un feu brûlait dans la cheminée et le soleil entrait à flot par les fenêtres. Sur un guéridon placé près du fauteuil étaient posées une cafetière et la tasse assortie.
Bathilda se tortilla dans son fauteuil pour les voir. Ses cheveux gris étaient coiffés en chignon, comme ceux de McGonagall. Mais toute ressemblance s'arrêtait là. Bathilda était une petite femme replète, au visage rond mais énergique. Ses yeux perçants se fixèrent sur Lily et elle demanda avec sa sans-gêne habituelle :
- Alors jeune fille, vous êtes la copine du petit Jamie ?
James n'eut pas besoin de tourner la tête vers Lily pour savoir qu'elle rougissait. Elle s'empressa d'ôter sa main de la sienne et balbutia :
- N-Non madame.
- Quoi ? Sirius alors ?
- Certainement pas, s'esclaffa Sirius. Lily est une amie.
La vieille dame haussa un sourcil sceptique puis haussa les épaules.
- Vous êtes vraiment de machines à bobards. Enfin, je vous pardonne. Asseyez-vous, et servez-vous un café si vous voulez !
- Ne prends jamais le café que Tilda te propose, souffla James à Lily alors qu'ils rapprochaient des chaises du foyer. Il est assez fort pour réveiller un dragon mort.
Lily eut un faible sourire et James se renfrogna. Il avait l'impression d'avoir affaire à ce bizarre objet moldu, le yo-yo. De temps en temps Lily était très proche de lui et tout d'un coup elle devenait distante.
- Personne ne veut de café ? s'étonna Bathilda lorsqu'ils furent tous installés.
La bonne humeur de James ne put s'empêcher de revenir : elle essayait toujours de refiler sa mixture tout en sachant que tout le monde détestait cela.
- En fait on voulait savoir si vous vouliez venir jouer au Quidditch avec nous, expliqua Sirius.
- Oh non, mon petit Patmol, pas aujourd'hui. J'ai des rhumatismes terribles.
- Je croyais que c'était uniquement pour les vieux ça, Tilda, commenta James.
Il se prit de plein fouet son regard perçant et contint de justesse un rire.
- Toi, mon petit Jamie, tu ne paies rien pour attendre. Attends un peu que je puisse remonter sur un balai...
- Vous jouez au Quidditch ? interrogea timidement Lily, qui se tenait très droite dans sa chaise.
- J'ai toujours adoré ça, ma petite. Rien de tel pour s'aérer l'esprit après l'écriture d'un chapitre de l'Histoire de la Magie.
James et Sirius échangèrent un regard entendu alors que Lily retenait légèrement sa respiration. Finalement, n'y tenant plus, elle débita :
- Vous savez je suis vraiment très heureuse de vous rencontrer parce que c'est tellement intéressant ce que vous écrivez !
Un silence étonné suivit cette déclaration puis Bathilda reprit :
- Eh bien eh bien... voilà une jeune personne intéressante. J'espère que vous apprenez à ces deux cancres à travailler. Ça fait dix-huit ans que je connais James et je n'ai jamais réussi à lui faire lire plus d'une page de mon livre.
- Il est un peu trop stupide pour comprendre, je crois.
Bathilda partit d'un grand rire en se renversant dans son fauteuil alors que James grimaçait. Si ces deux-là s'acoquinaient, il était mal parti.
- Est-ce qu'elle te remet toujours à ta place comme ça ?
- Oh oui, marmonna-t-il d'un ton sombre. Elle te remplace pendant toute l'année.
- Et vous vous entendez quand même ?
- James est moins un crétin qu'avant, expliqua Lily.
Surpris par sa déclaration, il leva les yeux vers elle.
- Et peut-être bien que je le prends moins au sérieux, poursuivit-elle en esquissant un sourire.
Il le lui rendit et reporta son attention sur Bathilda, qui les observait. Il se sentit rougir, parce qu'il savait qu'elle était incroyablement perspicace. Tout le monde la prenait pour une vieille folle, mais c'était la personne la plus intelligente que James connaisse. Heureusement, elle détourna d'elle-même la conversation.
- Si vous avez des questions, ma petite, n'hésitez pas.
Un air ravi éclaira les traits de Lily et Sirius s'empressa de se lever :
- Bon, puisque vous êtes décidées à parler de trucs barbants, on va vous laisser, James et moi, pour aller voler un peu.
Lily et Bathilda acceptèrent joyeusement, sans doute ravies d'être débarrassées de ces deux ignares. Lorsqu'ils revinrent une heure plus tard, après s'en être donnés à cœur joie sur leur balais dans le petit bois au-delà du village, ils les trouvèrent toujours à la même place. Elles discutaient des procès pour sorcellerie du quinzième siècle en France et Lily écoutait Bathilda comme si elle détenait la science infuse.
- On vous a manqué ? claironna James en entrant dans le salon.
- Oui, rétorqua Bathilda en interrompant son explication, parce qu'il n'y avait personne pour aller nous chercher une nouvelle bûche. Alors maintenant que tu es là, vas-y !
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