Partie II - Chapitre 1
Chapitre 1
Le vent soufflait sans relâche sur Poudlard, annonçant déjà l'automne. La nuit tombait doucement, couvrant de ses ombres le parc du château. Une chouette hulula dans le lointain, en route vers son destinataire.
Beaucoup de gens auraient trouvé cette situation angoissante. Poudlard à la nuit tombée n'était pas l'endroit le plus réjouissant au monde. Cependant Lily Evans parvenait à en tirer un certain apaisement. Peut-être était-ce parce que, pour une fois, personne ne lui hurlait dans les oreilles. Ou alors, simplement parce que cette nature agitée était sûre de revenir au calme d'ici peu, tandis que le monde de la Sorcellerie sombrait peu à peu dans les ténèbres, en un mouvement qui semblait inexorable.
La jeune fille resserra le col de son manteau autour de son cou en frissonnant. Il semblait faire bien froid après la chaude atmosphère de la cabane d'Hagrid. Chaude dans tous les sens du terme : c'était une véritable étuve, mais aussi un puits sans fond de réconfort. Lily se demandait souvent pourquoi elle avait attendu la sixième année avant de devenir amie avec le garde chasse.
Abandonnée par son copain et son meilleur ami à la fin de sa cinquième année, elle avait perdu tout moyen de quitter un peu les cours et son dortoir. Elle allait parfois se promener seule, pour décompresser, mais cela n'avait plus la saveur des jours d'antan. Puis, un soir, elle avait croisé Hagrid. Ils avaient bavardé et il avait réussi à la convaincre de venir prendre un thé accompagné de gâteaux – qu'elle avait bien vite appris à refuser poliment.
Elle emmenait parfois ses amies lorsqu'elle lui rendait visite, mais elle préférait y aller seule. C'était son moment à elle. Elle pouvait être loin des préoccupations de vernis à ongles de Jenny et des crises de folie passagère de Val. Non pas qu'elle n'aimait plus ses amies... Seulement, il lui arrivait d'avoir besoin de calme.
Frigorifiée, elle pressa le pas et passa enfin la lourde porte de bois. Elle poussa un soupir de soulagement lorsque le vent cessa enfin de lui souffler en pleine figure et s'empressa de monter jusqu'à son dortoir. C'était presque l'heure de dîner et Margaret allait sans aucun doute la tuer si elle arrivait en retard. Les tentatives de régime de Jenny n'avait servi à rien : Maggy aimait les sucreries, et personne ne pouvait rien y faire.
Lily donna le mot de passe à la Grosse Dame (« Mortem ») et traversa la Salle Commune. La plupart des élèves étaient affalés çà et là, le ventre beaucoup trop creux pour songer à travailler encore. Elle donna une petite tape en passant sur les pieds d'un sixième année, posés sur une table, tout en lui adressant un charmant sourire. Elle était préfète en chef et comptait bien se faire respecter comme telle.
Elle grimpa quatre à quatre les escaliers et ouvrit doucement la porte de son dortoir. Une odeur âcre l'assaillit aussitôt et elle grimaça.
- Val ! Tu es insupportable !
L'intéressée releva la tête de la feuille blanche qu'elle tenait entre les mains tandis que Lily jetait son manteau sur son lit. Les cheveux coupés au-dessus des épaules, Val ressemblait à présent à un petit elfe ébouriffé. Elle avait une tâche de peinture jaune sur la joue et posait de grands yeux marrons et innocents sur son amie.
- Qu'est-ce que j'ai fait ?
- De la peinture. On se croirait dans une usine de produits chimiques.
- Une quoi ?
- Laisse tomber. Ce que je veux dire, c'est que l'air est irrespirable ici. Et... Maggy, mais qu'est-ce que tu fais là ?
Margaret ôta l'oreiller de Lily de sa tête et haussa un sourcil :
- Je travaille, ça se voit pas ?
- Non, gloussa la rousse en lui remettant l'oreiller sur la tête. Qu'est-ce que tu peins cette fois, Val ?
- Un Focifère !
Intriguée, Lily alla voir par elle-même. Un grand oiseau aux plumes éclatantes s'étalait sur le papier. C'était renversant.
- C'est dingue... ça fait partie des aptitudes exigées des Magizoologistes de savoir dessiner ?
- Tu dois être capable de reproduire tout ce que tu observes, répondit distraitement Val en ajoutant une pointe de couleur sur le sommet du crâne de la créature. Mais là je fais du travail inutile.
- Tu me le donnes ? Interrogea Lily, pleine d'espoir.
Val lui jeta un regard qui signifiait clairement « cours toujours » et Lily essaya de prendre une tête de bébé au bord des larmes. Val soupira, posa soigneusement tout son attirail sur sa malle et commença d'un ton badin :
- Tu sais ce que fait un Focifère ? Il chante. D'abord, ça paraît génial. Mais ensuite... C'est digne de toi en train de chanter. Et là...
Val ouvrit de grands yeux en approchant son visage de celui de Lily et lâcha avec une voix d'outre-tombe :
- Là, tu deviens FOU !
Lily ne put s'en empêcher. Elle éclata de rire.
- Hé, c'était censé faire peur, s'insurgea Val en gloussant avec elle.
- Le jour où tu feras peur, Lily chantera juste, intervint Margaret, qui avait ôté l'oreiller de son visage.
- J'y peux rien si je n'ai aucune oreille ! Protesta Lily.
- Non, en revanche tu peux t'abstenir de nous faire profiter de tes talents, rétorqua Val en se dirigeant vers la salle de bain en sautillant. Elle ressortit trente secondes plus tard, sa tache de peinture toujours sur la joue. Elle avait simplement troqué son t-shirt de travail contre quelque chose de plus présentable. Et encore, Lily était sûre qu'elle l'avait déjà porté pour peindre.
Margaret sauta du lit de son amie, ragaillardie à l'idée d'aller manger. Elle poussa les deux autres jeunes filles dans l'escalier en assurant qu'elles trouveraient Jenny sur le chemin.
En effet, elles faillirent se rentrer dedans dans l'escalier. La blonde, qui montait quatre à quatre, les évita de justesse. Des livres sous le bras, ses cheveux s'échappant comme d'habitude de sa queue de cheval, elle avait l'air hors d'elle.
- Peeves a entassé la moitié des armures du château au milieu d'un couloir du deuxième étage ! Il est complètement bouché et personne ne peut passer. Arrêtez de vous marrer, c'est pas drôle ! J'ai dû faire le tour par le quatrième, et en plus je me suis pris une peau de banane en m'approchant des armures parce que Peeves était toujours là !
- Viens, avec un peu de chance il y aura du gâteau au chocolat, répondit Margaret en prenant son bras libre.
- Maggy, la nourriture n'est pas une solution universelle, soupira Jenny en se dégageant. Allez-y, je vous rejoins. Il faut que je pose ça.
- Attention aux peaux de bananes ! lança Lily alors que son amie s'éloignait.
- Oh, la ferme !
Jenny les rejoignit alors qu'elles s'engageaient dans l'escalier. Elle commença à leur expliquer les multiples intérêts du Moly dans un duel, visiblement passionnée par cette petite plante qui neutralisait les enchantements - d'après ce que Lily avait écouté. Alors qu'elles arrivaient presque au hall, un jeune homme brun apparut devant elles.
Lily se tendit dès qu'elle reconnut James Potter, prête à toutes ses réflexions stupides. Cependant il ne les vit pas, absorbé dans la lecture d'une lettre, les sourcils froncés. Il leva à peine les yeux pour ne pas leur rentrer dedans et continua son chemin sans un mot. Surprise, Lily tourna la tête pour le suivre du regard. Elle ne remarqua que Jenny s'était interrompue seulement lorsqu'elle lança :
- Je rêve ou tu mates Potter ?
Lily reporta aussitôt son attention sur la blonde, cramoisie.
- Bien sûr que non ! Arrête de raconter n'importe quoi !
Terrifiée à l'idée que l'intéressé ait entendu, elle tourna de nouveau la tête et croisa la regard de James. Arrêté sur le palier du premier étage, le visage légèrement tourné vers les quatre jeunes filles, il affichait un petit sourire amusé.
Lily gémit intérieurement, descendit aussi vite que possible les dernières marches et gronda à l'attention de Jenny :
- Je vais t'étriper.
- Oh, non. Tu vas essayer mais comme je suis le meilleur futur-Auror de tous les temps, tu vas te retrouver au tapis en moins de deux.
- Ah tu crois ça ?
Sans crier gare, Lily lui sauta dessus. Jenny esquiva de justesse avec un petit cri et se carapata aussi vite que possible. Elle remonta les escaliers, Lily toujours derrière elle, et passa devant Potter. Celui-ci se retourna, surpris, pour se prendre Lily de plein fouet. Elle se contenta de crier « Désolée ! » et repartit aussi sec, laissant un James légèrement perplexe derrière elle.
Elle parvint à attraper le t-shirt de Jenny alors que celle-ci tournait dans un autre couloir et s'engagea alors une bataille de chatouilles digne des plus longues guerres entre trolls tant elle fut violente.
Gloussant comme des dindes, elles reprirent le chemin de la Grande Salle après que Jenny eut admis que Lily était un génie de l'attaque.
Elles passèrent les portes en même temps que trois Premières Années, et Lily sentit son cœur se serrer. Ces Premières Années étaient tous à Gryffondor... Et représentaient à eux seuls l'effectif de première année pour la maison.
Depuis que Lily était entrée à Poudlard, la Répartition se faisait de plus en plus courte. Le pire avait été cette année-ci, où seulement douze nouveaux élèves étaient arrivés à Poudlard, et aucun n'était allé chez les Serpentards.
Dans la Grande Salle, seul un léger brouhaha régnait, pour la bonne raison qu'il n'y avait que très peu d'élèves. Certains avaient tout bonnement disparu au cours d'un été. On avait plus eu de nouvelles, et personne ne savait ce qu'il était advenu de l'élève ou de sa famille. D'autres avaient été retiré de l'école par leurs parents suite à l'affaire Hall. Ils avaient estimé cela être plus sûr que de les laisser dans un lieu où les mangemorts entraient comme dans un moulin. Enfin, Serpentard se vidait peu à peu. Il y avait deux élèves de deuxième année, guère plus en troisième. Les élèves les plus proches des examens étaient pour la plupart restés, malgré les oppositions de plus en plus fortes entre Serpentard et les trois autres Maisons. L'année passée, il y avait des affrontements presque tous les jours. En somme, Poudlard avait connu des jours meilleurs. Mais Lily aimait trop cet endroit pour croire qu'il allait finir totalement abandonné. La situation s'améliorerait, elle en était certaine.
* * *
James Potter entendit les hurlements de Jenny alors qu'il continuait son trajet vers la tour de Gryffondor et ne put s'empêcher de sourire : quoique l'on puisse penser sur l'avenir du monde de la magie, il y aurait toujours des gens pour rire. Selon lui, c'était là le plus important.
Il grimaça légèrement en donnant le mot de passe à la Grosse Dame, se demandant pour la centième fois depuis le début de l'année pourquoi, par Merlin, elle avait choisi un mot aussi horrible. Cela n'avait rien de très encourageant.
Il repéra aussitôt Sirius affalé sur le canapé, mâchonnant sa plume d'un air distrait. Il avait posé ses pieds sur la table, devant le feu, et James espérait bien que ses chaussettes allaient s'enflammer. Cela aurait sans doute était le cas s'il était resté plus longtemps, mais James était bien obligé de le déranger.
- Patmol, j'ai des nouvelles.
Sirius leva aussitôt la tête vers lui, les sourcils légèrement froncés.
- Et alors ?
Pour toute réponse, James lui donna sa lettre froissée. Il laissa son ami à sa lecture et monta jusqu'au dortoir, dans l'espoir de trouver Remus. Il n'y avait en fait que Peter, occupé à lire un épais traité sur les différents sorts pour disparaître.
James resta un instant à l'entrée de la chambre, amusé, et finit par lancer :
- Arrête d'essayer de comprendre et viens dîner, tu veux ?
Peter sursauta et fit tomber son livre sur son pied. Il poussa un glapissement et tomba à la renverse sur son lit en serrant sa jambe contre lui. James éclata de rire et ramassa le livre pour le poser sur la malle du jeune homme. Il lui prit la main, le mit debout et le poussa vers la porte même s'il gémissait toujours.
-Tu sais ce qu'on mange ce soir ?
- Du poulet à l'orange ? Interrogea le petit blond, plein d'espoir.
- Exactement !
- Chouette !
Lorsqu'ils furent dans la Salle Commune, James croisa le regard de Sirius, à présent assis correctement sur le canapé. Il poussa Peter vers la porte en lui demandant d'aller chercher Remus et s'assit près de son ami, qui lui tendit sa lettre.
- Ça m'agace qu'on ne puisse pas la voir avant les vacances de Noël, commença Sirius.
- Moi aussi. Surtout qu'elle doit s'ennuyer, et papa doit aller travailler. Bathilda vient la voir de temps en temps, mais elle est assez occupée.
Sirius gloussa en se laissant aller dans le fauteuil.
- Ah, Bathilda. Un sacré cas. Je n'arrive toujours pas à croire que tu sois le voisin de Bathilda Tourdesac.
- Si tout le monde la connaissait, les gens la respecteraient moins. La plupart des autres voisins pensent qu'elle est devenue sénile.
- Sénile ? Quelqu'un qui joue aussi bien au Quidditch à un âge pareil, je n'appelle pas ça « sénile ». Je vais lui écrire, tiens. Peut-être qu'elle me donnera des tuyaux sur les mœurs des Trolls.
- Cours toujours ! J'ai déjà essayé, elle m'a juste répondu « Travaille, espère de cancre », sourit James.
- Elle t'a bien cerné. Encore une preuve qu'elle est loin d'être folle. Ne t'en fais pas pour ta mère, s'il y a bien quelqu'un qui peut la distraire, c'est Bathilda. Allez viens, on va retrouver les autres. Et puis le poulet à l'orange est la recette miracle pour soigner tous les maux du monde, c'est bien connu.
Remus et Peter arrivaient lorsqu'ils sortirent de la Salle Commune. Chargé, comme d'habitude, d'une multitude de parchemins et de livres, Remus était toujours aussi maigre et pâle. James était cependant persuadé qu'il avait réussi à séduire une Sixième Année de Gryffondor, qui gloussait comme une dinde à la moindre de ses remarques. Le pauvre Remus était affreusement gêné quand James et Sirius lui en faisaient la remarque, ce qui ne faisait qu'accroître leurs moqueries.
Peter se servit copieusement du fameux poulet – pour une fois, James n'avait pas menti, alors que ses amis pariaient sur le nombre d'heures de colle qu'ils allaient avoir cette année-là. Le compteur était pour le moment à zéro, ce qui était un record. Leur plus belle performance avait été en sixième année, lorsqu'ils avaient été collés dès le premier soir.
Cependant, au beau milieu de leur débat, Sirius décrocha soudain. James remarqua aussitôt sa fourchette qui restait à mi-chemin entre son assiette et sa bouche et il se dévissa le cou pour suivre le regard de son ami. Il aperçut deux chevelures blondes qui se dirigeaient vers la table des Serdaigles, l'une coupée court et l'autre tombant en longue boucles soyeuses dans le dos de sa propriétaire. Il émit un sifflement admiratif à l'oreille de son ami, qui sursauta. Il reporta aussitôt son attention sur ses amis, le visage rouge, et Remus et James éclatèrent de rire, imité par Peter.
- Alors Patmol, tu as trouvé une cible pour cette année ? Comment elle s'appelle ?
Sirius les considéra d'abord d'un air mauvais puis un lent sourire gagna ses traits :
- Je ne sais pas. Mais elle est mille fois plus jolie qu'Evans.
- Peuh. Tu n'as aucun goût, rétorqua James, non sans jeter un coup d'œil à l'intéressée, qui riait au spectacle de Val avec des radis plantés sur les dents. C'est laquelle ? Et d'où tu la connais d'abord ? Un laideron comme toi n'a aucune chance auprès d'une fille ne serait-ce qu'un peu jolie comme Evans.
- Celle aux cheveux longs. Oh, mais je ne la connais pas. Mais comme je suis bien plus doué que toi en matière de drague, je n'ai qu'une chose à dire.
Il retroussa les lèvres en un sourire carnassier, et acheva :
- La chasse est ouverte !
- Comment comptes-tu faire puisque tu ne la connais pas ? Interrogea timidement Peter.
- Je vais la connaître. Et même tout de suite.
Il se leva sous le regard sidéré de ses amis, qui se mirent à hurler de rire une fois le choc passé. Sirius, tentant vainement de réprimer un sourire, traversa la Grande Salle jusqu'à la table des Serdaigles et s'approcha des deux blondes. Elles se retournèrent et James s'aperçut que celle aux cheveux courts étaient Alice MacMillan, la copine de Londubat. Sirius engagea la conversation avec elle et son amie se détourna aussitôt pour se concentrer de nouveau sur son repas. James jeta un regard à Remus et vit qu'il avait autant envie de rire que lui. Sirius et Alice discutèrent encore un peu, puis le jeune homme se tourna vers l'autre blonde, qui lui jeta un simple regard, hocha la tête, et cessa une fois pour toutes de s'intéresser à lui. Sirius resta planté là, fixant toujours son dos, puis adressa encore quelques mots à Alice, qui avait l'air désolé pour lui, et revint vers ses amis. Ceux-ci attendirent en souriant qu'il dise quelque chose, mais il se contenta de s'asseoir, un petit sourire idiot sur les lèvres. Stupéfait, James passa une main devant ses yeux pour le faire revenir à la réalité.
- Hein, quoi ?
- Qu'est-ce qui t'arrive ? Elles t'ont jeté un sortilège de confusion ou quoi ?
- Ethel. Et elle est vraiment sublime.
- D'accord... Ce n'était absolument pas ma question, pouffa James.
- J'ai très bien entendu ta question, rectifia Sirius avec un geste de la main, sans pour autant expliquer sa réponse à côté de la plaque.
- Et donc, relaya Remus en voyant que James était complètement perdu, tu lui as parlé ?
- Oh non. Elle m'a juste fait un signe de tête. Je crois que je ne lui fais aucun effet.
Il débita tout cela en souriant comme un benêt et se remit à manger avec appétit.
- Tu t'en fiches ?
Sirius haussa les épaules, avala sa bouchée, et répondit :
- Je crois qu'elle est tellement belle que je lui pardonnerai n'importe quoi.
Voyant l'air sidéré de ses amis, même de Peter qui s'étonnait rarement, il s'empressa d'ajouter :
- Et puis aucune fille ne me résiste !
James leva les yeux au ciel et puis s'extirpa du banc :
- Désolé les gars, mais j'ai du travail. A plus tard.
Alors qu'il s'apprêtait à partir, il croisa le regard d'Evans. Ils s'observèrent quelques secondes, puis Lily battit des paupières en rougissant – comme d'habitude – et reporta son attention sur ses amies. James sourit, soudain plus détendu, et entendit alors le rire de ses trois comparses.
- Tu es vraiment ridicule quand tu es amoureux, commenta Remus en baissant légèrement la voix. Et toi aussi Sirius. Je me demande comment Peter et moi allons survivre cette année.
- Trouvez-vous une copine, rétorqua James en lui ébouriffant les cheveux. Et ça ne me pose aucun problème d'être ridicule.
- Tant mieux, parce que ça fait cinq ans que ça dure.
- Voire six, renchérit Sirius, qui n'écoutait la conversation que d'une oreille, trop occupé à regarder Ethel, et n'avait donc entendu que la moitié de la réflexion de Remus.
- C'est vous que ça dérange, pas moi ! lança James en s'éloignant à reculons, goguenard.
Ce faisant il percuta quelqu'un et se retourna aussitôt pour s'excuser. Il gémit intérieurement en constatant qu'il s'agissait de McGonagall, qui le gratifia d'un regard sévère.
- Ce n'est pas parce que vous n'avez pas encore mis les pieds dans mon bureau, Mr. Potter, que vous pouvez vous croire rentré en grâce. Je pense qu'il vous faudra au moins trente ans pour expier toutes vos bêtises.
- Trente ans ? Je serais plus que ravi de les passer à vos côtés, très chère Professeur. Malheureusement je crains que ma glorieuse destinée ne m'appelle sous d'autres cieux.
Comme à son habitude, McGonagall resta impassible face à son attitude désinvolte. James espérait la faire sourire avant la fin de sa scolarité, mais il avait peu d'espoir.
- Je plains les dit-cieux, Mr. Potter, rétorqua l'Ecossaise avant de se diriger vers la table des professeurs, plantant là un James médusé. Un sourire naquît finalement sur son visage et il repartit d'un pas léger vers sa Salle Commune. Il avait une lettre à écrire.
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