Partie I - Chapitre 3
Chapitre 3
- Sirius a commencé à dire que c'était bientôt l'anniversaire de Remus mais James lui a fait « La ferme, crétin ! ». A ce moment là Laverlane nous a dit qu'on pouvait y aller et ils sont partis avant que j'ai pu dire autre chose.
Jenny acheva son récit en haussant les épaules.
- Ils lui font peut-être juste une fête surprise et ils veulent que personne ne soit au courant, proposa Val en continuant à écrire.
Les quatre jeunes filles étaient assise sur le canapé devant le feu de la Salle Commune des Gryffondors. Val, ses cheveux châtains au carré lui tombant devant le visage, rédigeait un devoir. Elle avait étendu ses jambes sur ses trois amies, malgré leurs protestations.
Margaret, à côté de Val, tripotait ses longs cheveux bruns d'un air pensif. Lily, son autre voisine, sourit. Maggy était la petite fille de la bonne société anglaise par excellence, aux cheveux longs et aux vêtements sages. Elle était tout le contraire de Jenny, dont les cheveux blonds s'échappaient continuellement de sa queue de cheval et qui était l'exubérance même. Ceci n'empêchait cependant pas les deux jeunes filles de s'entendre à merveille.
Jenny avait attendu que les quatre jeunes hommes sujets de leur conversation soient occupés ailleurs pour raconter à ses amies les propos énigmatiques de Sirius et James. Lily ne savait pas trop quoi en penser. Tout ce qu'elle espérait, c'était qu'ils ne préparaient pas un mauvais coup. Si ce n'était qu'un anniversaire surprise, personne n'avait rien à y redire.
La jeune fille laissa son regard errer devant elle. Ses yeux tombèrent sur le livre de Sortilèges qui dépassait du sac de Margaret. Elle se frappa brusquement le front du plat de la main et repoussa en jurant les jambes de Val.
Celle-ci poussa un hurlement strident en tombant par terre tandis que Lily se levait d'un bond pour se ruer hors de la salle
Margaret, figée, contempla d'un air éberlué le devoir de potion de Val qui voltigea dans les airs avant de se poser juste devant l'âtre. Jenny papillonna plusieurs fois des paupières puis éclata de rire, alors que Val se redressait en position assise. Tout en se frottant les reins, elle gémit :
- Mais qu'est-ce qui lui a pris?
Lily descendit quatre à quatre les escaliers qui menaient à la bibliothèque. Elle avait complètement oublié d'aller chercher les effets du Maléfice d'Aveuglement ! Le pire était que la bibliothèque n'allait pas tarder à fermer ses portes. Elle n'avait pas plus d'un quart d'heure devant elle.
Alors qu'elle s'apprêtait à prendre un autre escalier, celui-ci s'écarta et se tourna vers un couloir différent.
La jeune fille poussa un cri de frustration et jeta un regard désespéré autour d'elle : il n'y avait aucun moyen de descendre par là. Elle allait devoir remonter jusqu'au cinquième étage pour passer par la tour Nord. Ce qui lui prendrait au bas mot dix minutes. Elle se retourna, prête à entamer un sprint, mais une tête blonde apparut dans son champ de vision.
- Lily ?
- Désolée Peter, lança-t-elle en passant devant lui, il faut absolument que j'aille à la bibliothèque et l'escalier a bougé !
Une demi-seconde plus tard, il la rappela :
- Attends ! Il y a un passage secret !
Elle s'arrêta net alors qu'elle s'apprêtait à tourner dans un autre couloir, fit un dérapage puis fonça sur le jeune homme.
- Montre moi, par pitié !
Il hocha la tête, l'air légèrement effrayé par son attitude hystérique, et s'engagea dans le couloir que Lily venait de parcourir trois fois.
Il prit à droite dans une zone peu éclairée du château et s'arrêta devant une tapisserie représentant des nains en train de jouer au Mah-Jong. Peter jeta un coup d'œil autour d'eux. Ils étaient seuls.
Il souleva la tapisserie et informa Lily :
- Tu seras à la bibliothèque dans une minute.
- Merci Peter ! S'exclama-t-elle avant de prendre sa tête entre ses mains pour claquer un baiser sur son front.
Le jeune homme rougit furieusement mais ne répondit rien. De toute façon, Lily était déjà partie
Sans hésiter, elle avança le pied dans le trou obscur que la tapisserie avait révélé. Seulement, elle ne rencontra que le vide. Elle tomba lourdement au sol et poussa un hurlement lorsqu'elle se mit à descendre à une allure vertigineuse. Enfin, elle décolla quelques instants et roula au sol.
Elle se redressa en grimaçant et croisa le regard d'un sixième année de Gryffondor qu'elle connaissait assez peu, Frank Londubat.
Les yeux du jeune homme passaient de l'arrivante à la tapisserie suspendue au mur, qui s'agitait encore après le passage fracassant de Lily.
Le jeune fille prit un air très digne et passa devant lui sans un mot. La porte de la bibliothèque était trois pas derrière lui. Elle adressa un remerciement silencieux à Peter et entra dans son sanctuaire.
Madame Pince, jeune femme d'une quarantaine d'années, lui jeta un regard sévère et lança dans un murmure à peine audible :
- Je ferme dans dix minutes.
Lily hocha la tête et se dirigea droit vers le rayon qu'elle cherchait.
Après quatre années complètes passées à Poudlard, elle arrivait toujours à découvrir de nouveaux livres passionnants dans les vieilles étagères poussiéreuses. Cependant, elle savait parfaitement où était chacun des livres qu'elle connaissait, aussi n'eut-elle nul besoin de chercher le livre de Pomsec Tournedru, puisqu'il était rangé là où il devait être.
Elle commença à le feuilleter rapidement pour trouver ses informations, mais une exclamation étouffée l'interrompit. Or, il lui semblait reconnaître cette voix. Elle ferma doucement le livre et contourna le rayon derrière lequel elle se trouvait. Au-delà il y avait la Réserve et là, aussi par terre, se trouvait un jeune homme aux cheveux mi-longs et noir de jais.
- Sev' ? interrogea-t-elle, surprise.
Le jeune homme sursauta et leva brusquement la tête. Il tenait un énorme livre noir et poussiéreux qui n'avait rien de très engageant. Lily parvint à lire l'en-tête de la page qu'il lisait juste avant qu'il ne referme le volume : « Maléfices contre les ennemis ».
- Qu'est-ce que c'est ? interrogea-t-elle alors qu'il s'empressait de ranger le livre à sa place.
- Une recherche à faire pour la Défense Contre les Forces du Mal, répondit-il en se retournant vers elle avec un sourire.
Lily fronça les sourcils. Les professeurs ne donnaient jamais de devoir à faire à partir d'un livre de la Réserve puisque c'était alors la guerre pour obtenir le dit-livre.
Avant qu'il ait pu faire un geste, elle saisit l'ouvrage et regarda son ami. Severus émit cri étranglé mais n'essaya pas de le lui reprendre. Elle se concentra donc de nouveau sur l'objet et lut le titre : Sortilèges. Il était écrit en grandes lettres d'or à demi effacées. Sous ses doigts, elle sentait les craquelures dues à l'âge du livre.
- S'il parle de sortilèges, alors je vais sans doute trouver ce que je cherche, commenta-t-elle en glissant son doigt à l'intérieur pour l'ouvrir.
Le regard de Severus passa du visage de son amie au livre puis, sans crier gare, il essaya de le lui arracher des mains.
La jeune fille poussa un cri et le leva au-dessus de sa tête en sautillant parce que Severus était plus grand qu'elle. Elle commença à fuir vers le fond de la bibliothèque mais elle rentra droit dans quelqu'un. Madame Pince.
La bibliothécaire ressemblait à une goule en colère. Elle était cramoisie et semblait sur le point d'exploser. Ce qu'elle ne tarda pas à faire :
- PAS DE BRUIT DANS MA BILBIOTHEQUE ! hurla-t-elle en attrapant le livre noir. Et vous n'avez rien à faire ici ! Vous n'avez pas d'autorisation ! Vos directeurs de Maison vont en entendre parler !
Lily ouvrit de grands yeux. Si on mêlait McGonagall à l'affaire, elle risque de ne jamais revoir la lumière du jour.
Lily revint saine et sauve dans la Salle Commune une heure plus tard. McGonagall avait passé une demi-heure à lui crier combien il était irresponsable d'aller dans la Réserve sans autorisation et de gêner le travail des autres élèves en hurlant, puis le reste de l'heure à lui dire à quel point elle était déçue par son attitude. Elle avait finalement écopé de trois heures de colles.
Mais pour une fois, Lily s'en souciait peu. Tout ce qui lui importait, c'était qu'elle n'avait pas pu parler à Severus après l'intervention de Madame Pince et qu'elle ne savait toujours pas ce qu'il fabriquait avec un livre pareil. Elle était persuadée qu'il traitait de Magie Noire.
Elle sortit de ses pensées avec un soupir et alla récupérer son sac, toujours posé devant l'âtre. La Salle était vide, étant donné qu'il était vingt-trois heures passées. Du moins c'est ce que Lily pensait.
Elle sursauta donc lorsqu'elle entendit derrière elle :
- Alors comme ça tu entres dans la grande confrérie du vice ?
Elle se retourna brusquement et tomba nez à nez avec James Potter. Il était allongé de tout son long sur le canapé, les bras croisés derrière la tête.
Il se redressa promptement et continua, un petit sourire sur les lèvres.
- Tu verras on s'y habitue vite. Tu t'ennuieras peut-être un peu en retenue au début, mais il y a toujours moyen de trouver quelque chose à faire.
- Je ne compte pas en faire une habitude, rétorqua-t-elle, glaciale.
James ne se démonta pas et répondit :
- Tu devrais, t'aurais peut-être l'air plus cool.
- Je n'ai pas envie de me retrouver avec le Q.I. d'un mollusque, merci.
- Regarde-moi, je suis cool et intelligent.
Un sourire ironique étira les lèvres de Lily alors qu'elle le toisait, l'air de dire « Ah oui ? ».
- Evans, tu ne comprends vraiment rien à la vie, soupira-t-il en se laissant retomber dans le canapé.
Il ferma les yeux et agita la main vers les dortoirs :
- Allez va te coucher, il est trop tard pour les bébés.
Lily hésita un instant à rester juste pour le contredire mais à dire vrai elle mourait de fatigue. Cependant, elle voulait absolument avoir le dernier mot. Elle sortit se baguette et murmura « Stupéfix ». Ensuite, elle se pencha et délaça les chaussures du jeune homme, qui ne broncha évidemment pas. Après leur avoir jeté un sort pour empêcher qu'elles ne s'abîment, car ce n'était pas son but, elle ouvrit la fenêtre et les jeta dans le vide. Un petit sourire sur les lèvres, elle retourna vers James et dit :
- Somnus.
Puis elle leva son premier sortilège. Le jeune homme se détendit dans les coussins, ouvrit la bouche et se mit à baver allègrement sur le tissu.
Satisfaite, Lily prit son sac et monta se coucher.
***
James repoussa la main qui le secouait dans tous les sens et se retourna dans son lit. Seulement, il tomba lourdement sur le sol.
Il ouvrit brusquement les yeux et se redressa, perdu. A sa droite se trouvait la cheminée, à sa gauche le canapé. Il était donc dans la Salle Commune. La question était de savoir comment il s'était retrouvé là.
Il leva les yeux en entendant quelqu'un soupirer et rencontra le regard de Sirius. Un sourire narquois sur les lèvres, son ami lui tendit la main pour l'aider à se relever.
James la repoussa d'un geste impatient et se redressa seul.
- Mais qu'est-ce que tu fous là ? interrogea Sirius en croisant les bras.
James fronça les sourcils et s'assit dans le canapé. Il avait encore affreusement envie de dormir.
- Aucune idée. J'ai attendu Evans hier soir parce qu'on m'a dit qu'elle avait été collée et ensuite ... On a parlé et elle est montée se coucher.
- Et tu es allé chercher ce dont on avait besoin ?
James sentit son cœur s'arrêter une demi-seconde. Quel crétin ! Il avait complètement oublié ! Voyant son ami pâlir, Sirius soupira de nouveau.
- T'es insupportable James. On t'a répété cinquante fois à quel point c'est important ! Après deux ans à travailler là-dessus, c'est tout ce qu'il nous manque !
- Je sais, je sais, marmonna le coupable en passant ses mains sur son visage. Je suis désolé, je ne sais pas ce qu'il s'est passé. J'y vais ce soir, promis.
- Ouais. Bon viens, sinon on va être en retard.
James se redressa d'un bond et regarda sa montre. Les cours commençaient dans cinq minutes. Il jeta un coup d'œil désespéré à Sirius et interrogea, plein d'espoir :
- Tu as à manger pour moi ?
Sirius sortit une poire de son sac et l'agita sous son nez.
- Et j'ai même tes affaires. Allez ramène-toi.
Ils se dirigèrent vers la sortie mais James s'arrêta. Quelque chose n'allait pas... Il baissa les yeux et tomba sur ses pieds, seulement couverts de chaussettes.
- James ! appela son ami, déjà de l'autre côté du portrait, mais qu'est-ce que tu fais ?
- Mes chaussures ...Je les avais hier soir, j'en suis sûr.
- Par Merlin, bouge-toi ! McGonagall va nous tuer !
Le brun tourna autour du canapé et avisa une feuille qui traînait au sol, couverte de l'écriture de Val. Or Val le fit immédiatement penser à Lily. Et Lily... Lily l'avait stupéfixé avant de lui enlever ses chaussures. Il l'avait senti faire, même s'il n'avait pu la voir. Quant à savoir ce qu'elle en avait fait...
- James !
- Je ne vais pas aller en cours en chaussettes !
- C'est ça ou on est collé pour une semaine ! Je te rappelle qu'on n'a eu que deux cours de Métamorphose et qu'on est arrivés en retard les deux fois ! rétorqua Sirius, agacé.
- Merde !
James reprit son sac, qu'il avait laissé à l'entrée de la Salle, et se mit à courir à la suite de Sirius.
Ils arrivèrent juste à temps grâce à un raccourci et James tenta d'oublier qu'il allait devoir se promener en chaussettes dans le château jusqu'à la pause déjeuner.
Alors qu'ils s'asseyaient, il aperçut les cheveux roux d'Evans, assise devant. Elle allait vite apprendre ce qu'il en coûtait de s'en prendre à James Potter...
Il commença à échafauder des plans de vengeance mais la voix de McGonagall le tira de ses pensées :
- Mr. Potter, je sais que la contemplation de la gente féminine fait partie de vos activités favorites, mais si vous êtes incapables de vous concentrer sur le cours, je vous demanderai de venir devant.
La classe se mit à rire et le jeune homme adressa un sourire angélique à son professeur avant de répondre :
- Je suis mieux placé au fond pour vous admirer.
Elle fronça les sourcils mais le coin de ses lèvres frémit.
- Faites attention à vous, Potter. Votre impertinence vous perdra.
James prit un air humble et baissa la tête. Sirius, à côté de lui, pouffa, et son ami lui fit un clin d'œil. Il était le roi de l'hypocrisie.
- Bien, reprit McGonagall. Je parlais donc du sortilège de Transfert...
James cessa aussitôt d'écouter, et reprit le cours de ses pensées. Pour une raison inconnue, il avait du mal à garder les yeux ouverts.
Le jeune homme ouvrit les yeux et considéra d'un air étonné les murs blancs qui l'entouraient. Il venait assez souvent ici pour reconnaître sans hésitation l'infirmerie. Mais que faisait-il là ?
Il tourna la tête, et avisa Sirius qui travaillait sur une table de chevet. Son ami tourna les yeux et lui sourit.
- McGonagall est furieuse parce que tu t'es endormi en cours. Je lui ai sorti que tu avais des insomnies depuis la rentrée.
James fronça les sourcils et se redressa dans son lit.
- Endormi ?
- Ouais. Impossible de te réveiller. Madame Pomfresh a dit qu'on avait dû te jeter un sortilège de Sommeil mal dosé.
Le jeune homme se frotta les yeux et bâilla.
- Qui aurait fait ça ?
- Aucune idée. Au fait, ajouta-t-il, on a retrouvé tes chaussures, au pied de la tour de Gryffondor.
James ouvrit la bouche pour répondre lorsqu'il se rappela ses soupçons.
- Evans, fit-il.
- Quoi ?
- C'est Evans qui a pris mes chaussures. Sans doute elle aussi qui m'a jeté le sort.
Sirius écarquilla les yeux.
- Evans ? Lily Evans ? Depuis quand elle fait ce genre de choses ?
James haussa les épaules.
- J'en sais rien, mais on a enfin une raison de lui faire des crasses.
Sirius lui adressa un sourire carnassier.
- Chouette ! On commence quand ?
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