Partie I - Chapitre 29
Chapitre 29
La poussière noire qu'on venait de jeter dans le couloir empêcha Lily de continuer, lui piquant les yeux et la faisant tousser. Un bruit de course se fit entendre puis un éclair de lumière déchira l'obscurité, mais se fut insuffisant. Un hurlement se fit entendre :
- Emma !
Le cœur de Lily rata un battement lorsqu'elle reconnut la voix de William, affreusement déformée par l'angoisse et la souffrance.
Les bruits de pas reprirent et Lily les suivit autant qu'elle put, tendant les bras dans l'espoir de toucher un mur. Enfin il lui sembla voir plus clair. Devant elle, les cris de William retentissaient toujours. Elle aperçut une silhouette qui trébucha, tomba et se redressa aussitôt en s'appuyant contre un mur. Elle se précipita vers lui mais il était déjà reparti. Lily peinait à réfléchir, le sang lui battant dans les tempes. Elle ignorait où était Potter et Dumbledore, elle ne savait pas où William l'entraînait, ni ce qui les attendait là-bas.
- Will !
Le jeune homme ne se retourna même pas. Il voulut tourner mais trébucha une nouvelle fois et, cette fois, ne se releva pas. Elle se rua sur le lui et tomba à genoux.
- William, est-ce que ça va ?
Il leva le visage vers elle et elle eut un mouvement de recul : les yeux écarquillés, blême, il était à peine reconnaissable. Il posa une main tremblante sur son épaule et souffla :
- Aide-moi à me relever... Hall, il a emmené Emma.
Lily hocha la tête, hébétée. Elle glissa un bras autour de sa taille pour le soutenir, mais il s'appuya de tout son poids sur elle et elle faillit tomber à son tour. A ce moment-là, une grande ombre les couvrit. Lily leva la tête et sentit un immense soulagement l'envahir en voyant Dumbledore.
- Mr. Hardley, où est le professeur Hall ?
- Tour d'Astronomie. C'est ce qu'il a dit.
Au même moment, Potter se matérialisa à côté de William et aida Lily à le soutenir, l'air impénétrable.
- Restez tous les trois ici.
Sans rien ajouter d'autre, Dumbledore partit à grands pas dans le couloir.
***
James regarda le directeur disparaître et se tourna vers Evans.
- On y va ? Ça nous concerne autant que lui.
Elle ouvrit la bouche, sans doute pour protester, mais Hardley l'interrompit :
- Il faut que j'y aille. Emma a besoin de moi.
James s'abstint de répondre qu'il aurait mieux fait de s'occuper d'elle plus tôt. Il hocha la tête sans le regarder et s'apprêta à passer un bras sous ses épaules pour l'aider, malgré le peu d'affection qu'il avait pour lui. Cependant William se détacha du mur et, sans crier gare, se mit à courir.
James et Lily échangèrent un regard surpris et se ruèrent à sa suite. Dumbledore avait dû accélérer également l'allure car il n'était nulle part en vue.
William trébuchait souvent mais courait toujours aussi vite. Lorsqu'ils arrivèrent enfin en bas des escaliers, il buta sur la première marche, se releva et les monta aussi vite que possible, les deux Gryffondors à sa suite. Alors que James débouchait à l'air libre, il entendit :
- Ne bougez-pas !
Lily lui rentra dedans et il sentit qu'elle s'appuyait sur son épaule pour voir ce qu'il se passait. Face à la scène, lui-même sentait l'adrénaline refluer pour céder quelque peu le pas à l'inquiétude.
Hall était collé au créneau de la tour. Il avait passé un bras autour du cou d'Emma Hardley qui les dévisageait, muette, des larmes dégringolant silencieusement le long de ses joues. De l'autre main il pointait vers eux sa baguette.
Dumbledore, près du jeune homme, levait une main rassurante, mais brandissait sa baguette. Enfin, William était tombé à genoux sur le sol de pierre. Il regardait sa sœur, des gouttes de sueurs brillant sur ses tempes. Il semblait à bout de force.
Les yeux si particuliers de Hall dévisagèrent les quatre personnes qui se tenaient devant lui. Il déglutit et lança d'une voix qui tremblait trop pour être provocatrice :
- Ne bougez-pas, ou je la jette par-dessus bord.
James sentit Lily se figer dans son dos alors que William murmurait :
- Emma...
- Je ne crois pas que vous en ayez envie.
Le jeune homme regarda Dumbledore, surpris par sa voix douce. Ses yeux bleus étaient un abîme de compassion.
- Vous n'êtes pas fait pour cette vie de souffrance, Edward.
- Si. Je l'ai choisie. Et il m'a choisi.
- Aucun choix n'est définitif.
Hall déglutit. Sa baguette tremblait au bout de son bras. Pour la première fois depuis qu'il le connaissait, James se demanda quel âge il pouvait bien avoir. Pas plus de trente ans, c'était certain.
- La mort est définitive. Et j'ai déjà tué.
- Mais vous le regrettez, j'en suis sûr.
- Non, vous ne savez rien ! gémit Hall. Vous pensez que tout le monde est bon, mais c'est faux ! Tout le monde préfère choisir d'être mauvais, parce que c'est plus simple !
- Alors soyez fort ! Vous n'êtes pas seul, Edward, je vous le promets. Qu'importe ce que vous avez fait, si vous renoncez, nous vous protégerons. J'ignore ce qu'on vous a promis, mais rien ne vaudra jamais cela : des amis.
- Comment pourrait-on aimer un homme qui en a assassiné un autre ?
Quelque chose se brisa dans le regard de l'homme, et son bras armé retomba le long de son corps.
- Il est trop tard pour moi. Quelqu'un doit mourir ce soir.
Il saisit Emma par le cou et la souleva dans le vide, ses pieds pendant par-dessus les créneaux. Elle laissa échapper un petit glapissement mais ne bougea pas plus. James sentit les doigts de Lily s'enfoncer dans son épaule.
Dumbledore avança d'un pas, sa baguette baissée.
- Il est plus facile de tuer que de donner la vie... Et une fois prise on ne peut plus la rendre.
Hall ferma un instant les yeux. Emma s'accrochait à son bras alors qu'elle perdait peu à peu les quelques couleurs qu'il lui restait. Les yeux bleu pâle réapparurent, désespérés.
- Laissez-moi vous aider, je vous en prie. Croyez en la vie, et Voldemort ne pourra plus rien contre vous.
Hall frémit à l'évocation du nom de son maître.
- Il faut s'y résoudre : il va gagner.
Dumbledore sourit.
- Oh, non. Vous n'imaginez pas le nombre de sorciers extrêmement talentueux qui peuplent la Grande-Bretagne, dont je peux me vanter de faire partie. Il y en a suffisamment pour vous mettre en sûreté le temps qu'il faudra.
- Je ne veux pas de votre protection ! Cria soudain le blond, dans un sursaut de révolte. Je ne suis pas l'un des vôtres, et je ne le serai jamais !
- Alors pourquoi hésitez-vous autant ? Pourquoi Miss Harldey est-elle toujours avec nous ?
Il y eut un silence puis enfin, alors qu'une larme coulait le long de sa joue, Hall souffla :
- Parce que je suis un lâche et que j'hésite entre sa mort ou la mienne.
Avant que quiconque ait pu réagir, il poussa Emma vers son frère et bascula dans le vide.
***
Lily recula d'un pas dans l'ombre de l'escalier alors qu'Emma et William tombaient dans les bras l'un de l'autre. Hall avait raison. Il devait décider de la mort de quelqu'un et il avait choisi la sienne.
Dumbledore, Lily et James restèrent silencieux quelques instants face à la fin de cet homme qui était peut-être plus courageux qu'il ne voulait bien le croire. Puis le directeur se tourna vers les deux Gryffondors :
- Voulez-vous accompagner les Hardley à l'infirmerie, s'il vous plaît ? Puis attendez-moi dans mon bureau. Vous avez amplement mérité quelques informations. Le mot de passe est « Cornejidouille ».
Il leur sourit, tapota gentiment leurs épaules et disparut dans l'escalier.
Lily et James s'exécutèrent et soutinrent Emma et William jusqu'à l'antre de la jeune Madame Pomfresh. Elle ne parut pas étonnée et les jeunes gens en conclurent que Dumbledore avait dû passer la prévenir. Avant qu'ils ne quittent les lieux, Lily jeta un dernier regard aux Poufsouffles. Ils étaient tous les deux assis sur le même lit, ayant refusé de se séparer. Emma pleurait toujours tandis que William fixait le vide, un bras autour des épaules de sa petite sœur. Lily espéra de tout son cœur qu'ils se remettraient.
Ils gagnèrent le bureau de Dumbledore en silence et s'assirent sur les grands fauteuils. Cependant Potter ne tarda pas à se lever pour faire les cent pas et fouiner autant que possible. Lily n'en avait pas le cœur. Elle avait dû faire face à deux morts cette année-là, et c'était plus qu'elle n'en pouvait supporter.
Elle enfouit son visage entre ses mains, priant pour ne plus sentir ce vide étrange en elle. Elle ne connaissait pas Hall, ne l'avait jamais apprécié, mais ainsi que l'avait dit Dumbledore, la vie était plus importante que tout, même celle d'un criminel.
- Tu ferais mieux de t'habituer.
Elle releva la tête et considéra James qui était assis sur le bord du bureau.
- A quoi ? Ton horrible visage ?
- Oh, je vois que tu ne perds pas ton inimitable sens de l'humour ! Non, je parlais des drames.
- Je ne suis pas sûre que « s'habituer » à un drame soit vraiment une bonne chose.
- Bien sûr que si. Sinon tu ne peux plus avancer.
- Mais tu ne ressens plus rien. Ce serait comme prétendre qu'il ne s'est rien passé.
Le jeune homme se redressa et alla à l'autre bout de la pièce avant de répondre :
- Tu penses qu'il vaut mieux souffrir à chaque fois ?
- Oui. Si tu ne te rends plus compte que quelque chose d'affreux est arrivé alors c'est que tu es devenu comme eux. Si Hall était vraiment l'un des leurs, il aurait jeté Emma dans le vide sans hésiter.
- Tu ne lui en veux pas ?
- Il est mort.
Lily s'en voulut de sentir sa voix fléchir et elle enfouit de nouveau son visage dans ses mains.
- Si Tu-Sais-Qui mourait, tu ne lui en voudrais plus ?
- S'il meurt en exprimant du remord, peut-être pas, répondit la voix étouffée de Lily. Mais j'en doute.
- Je ne vois pas en quoi Hall s'est repenti.
- Il a choisi de mourir.
- Il est mort en lâche. Soit Tu-Sais-Qui lui faisait la peau, soit c'était le Ministère.
La jeune fille releva la tête en soupirant.
- Dumbledore l'aurait aidé.
- Peut-être, admit-il. Mais il n'aurait sans doute pas été très heureux.
Lily se contenta de hocher la tête, n'ayant nulle envie d'argumenter plus longtemps avec un crétin dépourvu de sensibilité . Il parlait du malheur des autres comme s'il ne le concernait pas, mais Lily n'était pas d'accord : dans cette guerre, ils étaient tous concernés. Et elle espérait plus que tout pouvoir un jour y participer. Elle n'avait certainement pas vu son dernier cadavre, ce soir, mais c'était la dernière fois qu'elle restait sans rien faire face à la mort.
Potter s'assit dans le fauteuil voisin du sien et un silence apaisant s'installa. Enfin, la porte s'ouvrit et une voix douce s'exclama :
- Je suis désolé de vous avoir fait attendre. J'ai eu une petite conversation avec Mr. Hardley.
- Comment va-t-il ? S'empressa de demander Lily alors que le directeur s'asseyait en croisant ses longs doigts.
- Il s'en remettra. Pompom m'a mis dehors pour pourvoir mieux s'occuper de lui.
- Et alors ? Interrogea Potter. Que s'est-il passé ?
- Ne soyez pas si impétueux, Mr. Potter. Si vous voulez comprendre les événements qui nous ont mené en haut de la tour d'Astronomie ce soir, il faut revenir au début de cette histoire, même si je crains de ne pouvoir émettre que des suppositions. Mais généralement les hypothèses que j'émets sont justes ! Commençons par la baguette de Mr. Potter. Miss Evans, je pense que vous êtes au courant, étant donné que les rumeurs circulent en un temps record dans ce château ? Bien. Twinky a toujours été au service de la famille de Mr. Hall. C'est d'ailleurs une des raisons pour laquelle celui-ci a été choisi pour venir à Poudlard. Il fallait une baguette à Mr. Hall pour remplir la première partie de sa mission. Ce ne pouvait pas être la sienne, car il n'aurait pas pu postuler pour être professeur. Elle ne pouvait pas non plus appartenir à un mangemort avéré, ce qui aurait signé le crime, et ne pouvait pas être celle d'un futur mangemort, qui aurait dès lors eu du mal à être infiltré dans n'importe quel organisme. Voler celle d'un élève, c'était aussi installer la méfiance à Poudlard, concentrer les regards sur l'élève concerné. Twinky, en sa qualité d'elfe de Poudlard, pouvait aller où bon lui semblait dans le château, et à n'importe quelle heure, ce que Hall, même sous sa forme animale, n'aurait jamais pu faire. Je pense qu'il a exploré le château durant une certaine période puis, une fois en possession de la baguette de Mr. Potter, a attendu le bon moment. Le professeur Laverlane était souvent avec ses collègues et avait installé d'importantes protections à sa porte d'entrée. Cela suffirait à expliquer pourquoi Hall a mis si longtemps à passer à l'action. Pourquoi ce professeur spécialement, me direz-vous ? Eh bien tout d'abord parce que Hall était effectivement qualifié en Botanique, mais aussi parce que le professeur Laverlane avait eu quelques différends avec certains partisans de Voldemort. C'était faire d'une pierre deux coups : installer Hall à Poudlard et éliminer un sorcier très doué, et très hargneux lorsqu'il s'agissait de défendre certaines valeurs. Mais j'oublie le plus important : pourquoi Hall devait-il venir ici ? William Hardley a pu me fournir un élément de réponse, mais je crains que l'on n'en sache jamais plus : vous savez que Mr. et Mrs. Hardley ont été assassiné en octobre dernier ? Ils étaient tous les deux Aurors. Il semblerait qu'ils aient découvert un secret de la plus haute importance, et c'est pourquoi les mangemorts ont jugé préférable de se débarrasser d'eux. Ils redoutaient plus que tout que les Aurors aient transmis leur secret à leurs enfants, aussi Hall a-t-il été envoyé pour en savoir plus à ce sujet et, si possible, les empêcher de dire quoique ce soit. Mais il avait encore une troisième mission : me soutirer des informations. Ah, Mr. Potter, je vois à votre regard que vous mourez d'envie de savoir de quoi il s'agit, mais je ne vous le dirai pas ! Certaines choses seront révélées quand il sera temps. C'est suite à son insistance que j'ai fini par avoir des soupçons.
Il posa son regard bienveillant sur Lily :
- Inquiet de ne pas le trouver dans son bureau, je me suis rendu à la salle des professeurs où je vous ai retrouvée, Miss Evans. Je m'étais décidé à lui parler ce soir-là car il me semblait de plus en plus agité et distrait, mais aussi plus pressant. J'ignorais cependant qu'il était déjà trop tard. Mr. Hardley a été soumis au sortilège du saucisson, ainsi que sa sœur. Hall les a menacés de toutes sortes de choses, puis leur a expliqué le chemin pour la Salle Sur Demande. Equipé d'une cape d'invisibilité de mauvaise qualité, il a pointé sa baguette dans le dos de Mr. Hardley et l'a obligé à se rendre jusqu'au septième étage. Il a essayé de les soumettre à l'Imperium avant d'envisager cette solution, mais il a échoué.
- Pourquoi la Salle sur Demande spécialement ? Interrompit James.
- On peut entendre dans la salle ce qu'il se passe dehors, Mr. Potter, mais non le contraire. Hall avait besoin d'un endroit où personne n'entendrait ce qu'il se passait.
Lily comprit où il voulait en venir et eut envie de partir en courant.
- Hall les a d'abord questionnés sur ce qu'il savaient du travail de leurs parents et, sans doute paniqué à l'idée de repartir sans aucune réponse de quelque côté que ce soit, il a utilisé tous les moyens possibles. Mr. Hardley a réussi à éviter autant que possible le sortilège Doloris à sa petite sœur, et il vous remercie de votre arrivée, Mr. Potter, car il n'était plus guère en état de négocier.
La jeune fille eut la terrible image de William se tordant sur le sol, encore et encore, et elle ravala les larmes qui lui montaient aux yeux. Oui, quoiqu'il arrive, elle prendrait part à cette guerre.
- Hall a pris peur en vous entendant, reprit Dumbledore, et a commencé à parler tout seul, cherchant une issue qu'il n'a finalement pas trouvée. C'est de cette manière que Mr. Harldey a pu nous dire où il s'était rendu. Ne pouvant sans doute pas porter les deux Hardley, il a emmené Miss Hardley dans l'espoir de faire pression sur son frère. Je pense qu'il avait alors oublié son objectif, trop occupé à essayer de sauver sa vie.
***
- Qu'allez-vous dire à toute l'école demain ? Demanda James, un peu plus pâle que d'habitude.
- La vérité, Mr. Potter. La vérité est une bien belle valeur.
Le jeune homme eut une moue sceptique mais n'objecta rien. Dumbledore avait suffisamment d'expérience pour savoir ce qu'il faisait.
- Tout ce que vous nous avez dit sur Hall, vous venez de le comprendre ?
- En partie, oui. Mais les éléments apportés par Alastor m'ont été d'une certaine aide, quoique mon intellect ait fait le plus dur travail.
James hocha la tête, impressionné, et regarda Lily qui restait silencieuse. Les genoux repliés contre sa poitrine elle fixait le vide en jouant avec une mèche de cheveux. Il n'osait imaginer ce qu'elle devait ressentir. Se représenter Hardley et sa sœur torturés sans relâche lui était déjà suffisamment pénible.
- Je peux demander à Madame Pomfresh de vous fournir de quoi passer une bonne nuit de sommeil, proposa Dumbledore d'une voix douce.
Lily releva la tête et croisa le regard de James. Avec une petite moue de défi, elle secoua la tête. James retint un sourire face à sa bravade : il était le seul ennemi qu'elle pouvait mettre en échec pour le moment. Le seul à qui elle pouvait montrer son courage.
Le directeur engagea James à la ramener jusqu'à son lit et leur fit promettre de ne pas parler des événements qui venaient de se dérouler.
Ils partirent en silence, jusqu'à ce que le jeune homme se risque à demander :
- Ça va aller ?
- Je ne sais pas.
- Tu veux un câlin ?
Lily braqua son regard sur lui et sourit légèrement en voyant son expression amusée.
- Abruti. Je ne te ferai jamais de câlins.
- C'est ce que tu crois. On ne résiste pas éternellement à mon charme.
- Cours toujours Potter.
***
Emma et William Hardley passèrent quelques jours à Ste Mangouste alors qu'une discrète cérémonie d'adieu avait lieu pour Hall à Poudlard. William revint au bout d'une semaine mais Emma, choquée en raison de son jeune âge, partit chez ses grands-parents.
Lily, sachant que William devait arriver ce soir-là, ne s'était pas couchée. Elle attendait que vingt-et-une heure sonne pour se précipiter dans le hall. Elle appréhendait de le revoir autant qu'elle le souhaitait. Enfin, elle se rua dans les escaliers et arriva en bas au moment précis où William passait la porte. Il parlait avec Dumbledore mais se tut lorsqu'il la vit. Le directeur leur sourit et s'éclipsa sans un mot.
Lily, tendue, s'avança. Il était pâle et avait des cernes sous les yeux, mais il sourit. Il tendit la main pour prendre la sienne et dit simplement :
- Promets moi de ne pas en parler.
La jeune fille hocha la tête et pressa ses doigts entre les siens.
Ils reprirent leur relation là où ils l'avaient laissée, mais Lily sentit que quelque chose avait changé. Un peu de la joie de vivre de William s'était enfuie ce soir-là et ne reviendrait plus.
La fin du mois de mai arriva à une vitesse affolante, entraînant des heures de dures révisions à la bibliothèque et des crises de nerfs de plus en plus fréquentes. Lily tentait de se distraire en essayant de voir Severus mais n'en sortait que plus agacée, pour se replonger aussitôt dans des piles de livres effrayantes. Juin s'installa avec son soleil éclatant, dont ni les Cinquièmes ni les Septièmes années ne profitèrent. Les Buses approchèrent, échéance terrifiante. Pourtant, Lily commençait à qu'il pouvait y avoir des choses bien plus terrifiantes dans la vie que quelques examens.
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