Partie I - Chapitre 25
Chapitre 25
- Pourquoi tu peux pas venir en vacances avec nous ?
- Il faut que je voie ma famille, Emma, et puis j'ai beaucoup de travail. Alors même si je viens, je ne pourrais pas rester avec toi.
La petite fille fit la moue et tira sur la manche de son frère.
- Will, fais quelque chose !
Le jeune homme sourit à Lily et l'embrassa sur le front avant de répondre :
- Désolée, mais j'ai déjà tout tenté, tu peux me croire !
Sa copine rougit en entendant cela : effectivement, il avait profité du fait qu'ils soient de garde en même temps pour essayer de la convaincre. Elle avait failli se laisser avoir, mais Merlin en soit remercié, Peeves était arrivé avant qu'il ne décide d'embrasser autre chose que son visage.
Les trois élèves étaient installés au bord du Lac Noir. Les cours de la journée venaient de se terminer et William avait voulu profiter du beau temps, qui s'était installé depuis déjà quelques semaines. Les températures n'étaient pas encore au rendez-vous, mais ils n'en avaient cure.
- A quoi ça sert d'avoir un grand frère avec une petite amie trop cool si elle ne vient même pas avec nous en vacances ? On va s'ennuyer avec Grand-Père et Grand-Mère !
- Mais non, la rassura Lily, tu vas voir, c'est super le Pays de Galles. Je suis sûre qu'ils t'emmèneront te promener, et tu découvriras plein de choses superbes !
Comme Emma ne semblait toujours pas convaincue, son frère ajouta :
- Et Grand-Père t'apprendra à tirer au fusil.
- Au quoi ? Interrogea-t-elle avidement.
- C'est un instrument moldu. Il t'expliquera. Tu vas voir, c'est très drôle. Il m'a montré quand j'avais à peu près ton âge.
Un large sourire fendit le visage de la petite fille qui se leva d'un bond :
- Il faut que j'aille raconter ça à Mel ! A plus tard !
Elle déguerpit sans que les deux jeunes gens aient pu ajouter autre chose. Ils éclatèrent de rire et William serra Lily dans ses bras.
- Elle est si pleine de vie, ça me fait plaisir, murmura-t-il dans ses cheveux.
Lily acquiesça en silence, savourant l'instant. Elle-même ne s'était jamais très bien entendue avec Pétunia, aussi était-elle émerveillée de la complicité qui régnait entre les Hardley. Le soleil était en train de descendre sur le Lac Noir, faisant chuter avec lui la chaleur. Le paysage avait beau être magnifique, Lily commençait à avoir froid. Elle se dégagea doucement de l'étreinte de William et se redressa, avant de lui tendre la main :
- On y va ? Histoire de changer, j'ai une masse de boulot assez considérable à faire.
***
Sirius tentait de se remémorer les différentes façons de neutraliser un Strangulot tandis qu'il se dirigeait vers la bibliothèque. Il avait un devoir supplémentaire à faire en Botanique parce qu'il avait essayé de faire un numéro de cirque avec des plantes carnivores. Il ne voyait vraiment pas où était le problème.
Alors qu'il arrivait près du domaine de Madame Pince, une personne déboula d'un autre couloir devant lui. Les deux élèves se dévisagèrent pendant quelques secondes, toute l'animosité qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre traversant l'air.
Pour une fois, Sirius ne provoqua pas Severus. Il passa devant lui en tentant de réprimer un sourire. Il prit un papier dans sa poche et le laissa tomber discrètement. Il continua à marcher jusqu'à bifurquer, s'arrêta et attendit quelques minutes. Lorsqu'il regarda de nouveau dans le couloir, il n'y avait ni papier, ni Serpentard.
Un grand sourire fendit son visage. Il préparait son coup depuis un moment et attendait seulement le bon moment pour l'exécuter. Ils allaient bien s'amuser.
***
C'était le dernier samedi avant les vacances. La semaine suivante à la même heure, ils seraient dans le Poudlard Express en direction de Londres. James s'étira. Il n'avait jamais eu si hâte d'être en vacances.
D'une part, il en avait assez des devoirs qui leur tombaient dessus tous les jours, d'autre part il allait commettre un meurtre s'il voyait encore une fois Hardley tenir la main d'Evans. Il se mordit la lèvre sous le coup de la contrariété. L'objet de ses ennuis rentrait justement dans la Salle Commune. Des cernes creusaient son visage. Elle bailla discrètement mais ses livres, qu'elle tenait sous le bras, glissèrent au sol avec fracas.
Elle marmonna quelque chose, sans doute un juron, et se pencha. James aurait pu l'aider. Mais il savait que cela aurait été en pure perte. Il soupira et ferma les yeux. Il était exténué.
Décrétant qu'il ne pourrait de toute façon plus travailler, il se leva pour aller se coucher. Son regard tomba sur le feu et il pensa aux elfes de maison. On n'avait trouvé aucune trace de Twinky, ni de la personne qui avait pu l'envoyer. Il harcelait régulièrement Maugrey pour avoir des nouvelles de l'enquête mais n'obtenait que des bouts de réponse. Il désespérait d'en savoir un jour plus.
Il poussa la porte de son dortoir et rentra dans Sirius, qui avait l'air euphorique.
- Prends ta cape, il faut qu'on aille voir quelque chose de génial !
- Je suis mort, Patmol, crois-moi j'ai pas la force de bouger.
- Allez, s'il-te-plaît ! J'ai laissé un mot à Servilus pour lui dire qu'il trouverait quelque chose d'intéressant sous le Saule Cogneur, ce soir vers vingt-et-une-heure, il devrait pas tarder ! Si on y va maintenant on pourra voir sa tête.
James avait cessé d'écouter à partir du moment où il avait compris ce que son ami avait fait. Il le dévisagea, horrifié, puis, avant que Sirius ait eu le temps de réagir il dévala les escaliers. Il évita de justesse Evans en passant dans la Salle Commune et jeta un coup d'oeil à sa montre en passant le portrait. Vingt-et-une-heure pile.
- Quel crétin, mais quel crétin, je vais le tuer, marmonna-t-il tout en sprintant dans le château.
Il passa sous une pluie de bananes lancées par Peeves et descendit les escaliers quatre à quatre. En arrivant dans le hall, il crut bien qu'il n'irait jamais plus loin. Rusard était là. Il ouvrit la bouche et commença à hurler des imprécations mais le jeune homme ne l'écouta pas. Il le stupéfixa sans aucun remord, ravi de pouvoir se venger de tout ce qu'il leur faisait subir.
James déboula dans le parc éclairé par la pleine lune, de plus en plus angoissé par ce qu'il pourrait arriver à Rogue. Il le détestait, mais ce n'était pas un meurtrier. De plus, cela risquait de compromettre la tranquillité de Remus pour toujours.
Il grimaça en constant que le Saule Cogneur était immobile mais ne s'attarda pas. Dans quelques instants, Rogue découvrirait un loup-garou dans la cabane Hurlante.
Il se rua sous l'arbre, qui choisit à cet instant de se réveiller. Une branche siffla près de sa tête et le jeune homme trébucha. Il roula sur le dos au moment où une autre branche frappait le sol, à l'endroit où il se trouvait quelques instants plus tôt.
Pestant autant qu'il pouvait, il se redressa et commença à courir, plié en deux. Il avait beau être rapide, une branche le faucha, le faisant décoller à quelques mètres du sol. Il s'écrasa par terre en gémissant mais se releva encore une fois. Il était retombé juste à côté de l'entrée du tunnel.
Prenant son courage à deux mains, il se jeta à l'intérieur. L'arbre effleura ses pieds mais sans le blesser d'avantage.
James commença aussitôt à ramper dans le passage, l'adrénaline l'empêchant de sentir la douleur. Enfin, une lumière apparut.
- Ser... Severus ! Appela-t-il.
Il y eut un silence, durant lequel James ne profita pour avancer encore, puis une voix interrogea :
- Qu'est-ce que tu me veux Potter ? Comment savais-tu que je serais là ?
- Sirius me l'a dit. Écoute, je ne sais pas ce qu'il t'a fait croire exactement mais il faut absolument que tu rentres au château !
Ils étaient à présent face à face, dangereusement près de la porte verrouillée qui menait à la pièce où se trouvait Remus. Rogue avait le visage blafard à la lumière de sa baguette. Il se retourna pour fouiller avidement l'obscurité du regard, cherchant à en percer les secrets.
- Pourquoi je t'écouterais Potter ? Qu'est-ce qu'il y a de mal à aller au bout de ce tunnel ?
- Si tu veux mourir dans d'atroces souffrances, libre à toi, marmonna James, bien décidé à utiliser la force s'il ne le suivait pas.
- Dis-moi ce qu'il y a là-bas, cracha Severus en s'approchant brusquement du Gryffondor.
James ouvrit la bouche pour lancer un sortilège, mais un hurlement retentit alors, faisant trembler le passage. De la terre leur tomba dessus et un poids lourd s'abattit contre une surface dure. « La porte », comprit James. Le loup-garou devait les sentir, il cherchait à les atteindre.
- Il faut qu'on parte ! Pressa-t-il en poussant le Serpentard vers la sortie. Bouge-toi !
Mais le jeune homme continuait à scruter les ténèbres. Il sursauta lorsqu'un bruit plus fort ébranla la cabane. Horrifié, James commençait à envisager de devoir se battre contre l'un de ses meilleurs amis pour protéger sa peau.
- Les fantômes ne peuvent pas faire ça, souffle Severus.
- Celui-là, si ! Bouge, par Merlin !
- Tu n'as pas d'ordre à me donner Potter !
- Stup...
Un craquement empêcha James de finir sa formule. Le cœur battant à tout rompre, il songea qu'il allait mourir pour avoir voulu sauver un typer qu'il haïssait. Quel crétin. Il fut soudain plongé dans le noir et comprit que la personne en question venait de se carapater. Il le suivit sans discuter, alors que le bruit typique de griffes raclant le bois emplissait le tunnel.
Lorsqu'il déboucha à l'air libre, Rogue était déjà à mi-chemin de la porte. Il courait comme un possédé vers le château, sans doute pour les dénoncer.
James jura et fila entre les branches du Saule Cogneur, immobilisé par le Serpentard. Rusard n'était plus dans le hall lorsque le jeune homme y entra. A cette heure-ci il devait être en train de planifier le renvoi de James avec McGonagall. Tant pis.
Dans l'escalier principal, il aperçut Rogue qui gravissait les étages. Il se lança à sa poursuite et gagna un peu de terrain. S'il avait pu se transformer en cerf, il l'aurait rattrapé sans aucun problème.
Enfin Rogue partit dans un couloir et s'immobilisa devant la statue qui gardait l'entrée du bureau de Dumbledore. James sentit un sentiment de soulagement l'envahir. Dumbledore serait bien évidemment furieux, mais cela ne compromettrait pas la présence de Remus à Poudlard.
Le Gryffondor se laissa tomber par terre, à un endroit où Severus ne pouvait pas le voir. La pression le quittant, les dégâts dus à sa chute commencèrent à se faire sentir. Il sera son bras droit contre sa poitrine avec une grimace : il avait dû retomber dessus.
- Mr. Rogue ? Puis-je faire quelque chose pour vous ? Demanda alors une voix bienveillante près de lui.
- Professeur, il faut absolument que je vous parle, j'étais...
James se releva tant bien que mal et jaillit de sa cachette pour intervenir.
- Professeur, laissez-moi vous expliquer je vous en prie ! C'est une lamentable blague et ...
- Ne l'écoutez pas ! Tout ça parce que Black...
- S'il vous plaît !
Dumbledore n'avait pas crié, mais son ton calme avait été plus efficace. Il donna le mot de passe ('Mary Poppins') et fit monter les deux jeunes gens dans son bureau.
James et Sirius sortirent du bureau du directeur presque deux heures plus tard. Dumbledore avait envoyé Rusard, venu pour virer James, chercher Black. Ils marchèrent en silence dans les couloirs. Sirius était pâle et serrait les lèvres. James ne savait pas s'il était en colère contre lui-même ou contre son ami, qui avait saboté sa blague.
Le directeur n'avait pas élevé la voix, comme à son habitude. En revanche, son ton froid avait suffi à montrer à Sirius à quel point il était déçu. James y avait échappé, étant donné qu'il n'était pas au courant et qu'il avait fait son possible pour ramener Rogue.
Celui-ci était reparti au bout de quelques minutes, après que Dumbledore lui eut assuré qu'une goule particulièrement belliqueuse résidait dans la cabane.
Rogue n'avait pas eu l'air convaincu, mais que pouvait-il dire face à la parole d'Albus Dumbledore ?
Les deux jeunes gens se séparèrent à l'étage de l'infirmerie, où James devait se rendre.
Alors qu'il allait partir, Sirius appela :
- James... Je suis désolé.
- C'est ça, marmonna son ami sans se retourner. Quand tu auras réussi à faire virer Remus et à tuer quelqu'un, tu me diras la même chose je suppose ?
Seul le silence lui répondit.
***
Les rumeurs mirent quelques jours à se propager car elles étaient concurrencées par les exactions des Serpentards. On racontait que Mulciber avait essayé d'utiliser de la Magie Noire sur une quatrième année de Gryffondor, Mary MacDonald. Ce qu'il avait fait exactement, nul ne le savait.
Cependant peu de temps avant les vacances tout le monde sut que Potter avait sauvé Rogue de ce qu'il y avait sous le Saule Cogneur.
Lily, inquiète pour la santé de son ami, décida d'aller lui parler. Après un cours de Botanique elle le rattrapa et lui sourit :
- Salut Sev', ça fait longtemps.
Il sourit à son tour et hocha la tête :
- Effectivement. C'est dommage d'ailleurs.
La jeune fille rougit légèrement et balbutia, tandis qu'ils traversaient la cour du château :
- Ecoute, je suis désolée... ça devient difficile en ce moment, avec tout ce qu'on dit sur les Serpentards, et tes amis...
- Ce qu'on dit sur les Serpentards ? (Le passage qui suit est entièrement tiré de Harry Potter et les Reliques de la mort, chapitre Le Récit du Prince, de JK Rowling. Je n'ai pas changé la narration afin de respecter le travail de l'auteur) Je pensais que nous étions amis ? Déclara Rogue. Et même les meilleurs amis, non ?
- C'est vrai, Sev, mais je n'aime pas certaines personnes que tu fréquentes ! Je suis désolée, je déteste Avery et Mulciber ! Mulciber ! Qu'est-ce que tu lui trouves, Sev ? Il me donne la chair de poule ! Tu sais ce qu'il a essayé de faire à Mary Macdonald l'autre jour ?
Lily s'était approchée d'un pilier et s'y adossa, observant le visage mince et cireux.
- Ce n'était rien, assura Rogue. Une simple plaisanterie, rien de plus...
- C'était de la magie noire. Si tu trouves ça drôle...
- Et tout ce que font Potter et ses copains ? Répliqua Rogue.
Son visage se colora à nouveau. Il était apparemment incapable de contenir sa rancoeur.
- Qu'est-ce que Potter a à voir là-dedans ? s'étonna Lily.
- Ils sortent en douce la nuit. Il y a quelque chose de bizarre chez ce Lupin. Où va-t-il comme ça ?
- Il est malade, répondit Lily. C'est ce qu'on dit...
- Tous les mois à la pleine lune ?
- Je connais ta théorie, reprit Lily, d'un ton glacial. D'ailleurs, pourquoi es-tu tellement obsédé par eux ? Pourquoi t'occupes-tu de ce qu'ils fabriquent la nuit ?
- J'essaye simplement de te montrer qu'ils ne sont pas aussi merveilleux que tout le monde semble le croire.
L'intensité du regard de Rogue fit rougir Lily.
- Eux, au moins, ne pratiquent pas la magie noire.
Elle baissa la voix.
- Et tu es bien ingrat. J'ai entendu parler ce qu'il s'est passé l'autre nuit. Tu t'es faufilé dans ce tunnel, sous le Saule Cogneur, et James Potter t'a sauvé de ce qu'il y a là-bas...
Les traits de Rogue se déformèrent et il bredouilla :
- Sauvé ? Sauvé ? Tu crois qu'il jouait les héros ? C'était sa peau qu'il sauvait, et celle de ses amis ! Tu ne vas pas... Je ne te permettrai pas...
- Me permettre ? Me permettre ?
Les yeux d'un vert brillant de Lily n'étaient plus que deux fentes. Rogue battit aussitôt en retraite.
- Je ne voulais pas dire...Simplement, je ne veux pas que le ridicule te... Tu lui plais, tu lui plais, à James Potter !
Les mots semblaient lui avoir été arrachés de la bouche contre son gré.
- Et il n'est pas... Tout le monde pense... Le grand héros de Quidditch...
L'amertume de Rogue, son aversion le rendaient incohérent et les sourcils de Lily se haussaient de plus en plus à mesure qu'il parlait.
- Je sais que James Potter est un voyou arrogant, l'interrompit Lily. Je n'ai pas besoin de toi pour me le dire. Mais l'idée que se font Mulciber et Avery de l'humour relève de la pure et simple malfaisance. La malfaisance, Sev. Je ne comprends pas comment tu peux être ami avec eux. (Fin de citation).
Lily décida de couper court à la conversation, agacée par les remarques de son ami sur Potter et la façon dont il passait outre les agissements de ses amis. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à ce que Potter lui avait montré : peut-être Severus n'était-il pas dans cette salle avec ses amis, mais il semblait se ficher éperdument de ce qu'ils pouvaient faire.
Ils reprirent leur chemin et parlèrent des vacances qui s'annonçaient. Néanmoins, une certaine tension persistait. Lily avait peur que cette stupide guerre ne lui fasse perdre son meilleur ami.
Le dernier jour de cours avant les vacances arriva enfin. Lily ne savait pas si elle était soulagée ou non, car c'était la dernière période de vacances avant les Buses, perspective ô combien terrifiante.
Le vendredi soir, elle dîna avec William, puis ils allèrent faire un tour dans le château. Alors qu'ils montaient tranquillement les marches, main dans la main ils croisèrent le professeur Hall, qui avait remplacé Laverlane. Il se figea en les voyant et répondit à peine à leur salut. Ses yeux firent la navette entre les jeunes gens et s'attardèrent sur Will.
Celui-ci rougit légèrement en le remarquant mais, avant qu'il ait pu poser une question, le professeur disparut.
Lily et William restèrent quelques instants immobiles, interloqués.
- Ça, c'était très bizarre, remarqua enfin la jeune fille.
- Ouais, renchérit-il en reprenant son ascension. Il se comporte comme ça avec moi presque à chaque cours. Je crois que je suis la seule personne de la classe dont il a retenu le nom d'ailleurs.
- Très, très bizarre.
Lily fronça les sourcils, soucieuse. Pourquoi une telle attitude ?
William vint la distraire de ses pensées en l'embrassant sur la tempe. Elle sursauta, ce qui le fit rire.
- J'avais bien vu que tu avais ton air de réflexion intense. N'y pense plus, on s'en fiche.
Il l'entraîna dans une salle vide que Lily reconnut aussitôt. Elle posa les poings sur ses hanches et déclara :
- Quel romantisme, mon cher William, je suis sidérée !
- Oh, ça va, râla-t-il avant de l'attirer à lui pour l'embrasser.
Lily glissa les bras autour de son cou, heureuse. Sortir avec William, c'était avoir la certitude que quelqu'un pensait à vous à chaque instant et vous protégerez quoiqu'il arrive.
Il la serra un peu plus contre lui et fit glisser ses lèvres contre sa mâchoire.
- Je t'aime, murmura-t-il contre sa peau.
Ces mots ramenèrent Lily à la réalité. Elle ouvrit les yeux, affolée. Elle voulait répondre, elle voulait le lui dire, mais elle en était incapable. Finalement, elle balbutia :
- Moi aussi, Will.
Cependant elle doutait qu'il l'ait entendu car il avait trouvé le chemin vers son cou. Lily commença à être incapable de réfléchir, et la petite partie de son cerveau qui fonctionnait encore n'appréciait pas cela. Faisant un effort surhumain sur elle-même, elle s'écarta légèrement.
William releva la tête, surpris, mais elle l'embrassa avant qu'il puisse s'étonner d'avantage. Elle le prit par la main, le poussa sur une chaise et s'assit sur ses genoux. Elle blottit son visage contre son cou et soupira.
Jenny allait encore lui demander ce qu'elle avait fait avec William pendant tout ce temps. Qu'est-ce qu'elle s'imaginait ? Qu'ils jouaient à la Bataille Explosive ? La blonde avait pourtant eu assez de copains pour connaître la réponse. Lily parvenait en général à échapper à l'interrogatoire mais elle avait peur d'avoir moins de chance cette fois : comme c'était les vacances, les filles allaient être encore plus surexcitées que d'habitude.
Elle ferma les yeux et décida qu'elle s'occuperait de cela le moment venu.
- Will ? Dit-elle en se redressant pour voir le jeune homme.
- Hmm ?
- Tu vas me manquer.
Il déposa un baiser sur ses lèvres et souffla :
- Toi aussi.
Lily pria pour que la partie rabat-joie de son cerveau la laisse tranquille et l'embrassa à son tour.
***
Au même moment, dans la tour de Gryffondor, les Maraudeurs essuyaient la plus grosse dispute qu'ils aient jamais connu.
James, Remus et Peter n'avaient presque pas adressé la parole à Sirius durant toute la semaine. Celui-ci, malheureux, s'était décidé à régler la situation avant les vacances. Ils étaient tous en train de boucler leurs malles dans un silence pesant lorsqu'il lança :
- Je suis désolé.
Tous se figèrent puis tournèrent la tête vers lui. Remus voulut parler mais James lui coupa la parole :
- Je t'ai déjà dit que ça ne suffisait pas.
- Peut-être, mais je ne vois pas ce que je peux faire d'autre.
James grogna. Il n'avait malheureusement pas non plus de réponse.
- C'était égoïste et stupide, marmonna-t-il.
- Je sais. Je voulais juste...
- Tu voulais juste quoi ? Le tuer ? Parfois, j'ai l'impression que tu es plus Black que tu ne veux bien le dire.
Tout d'abord seul le silence lui répondit et il crut que c'était parce qu'il ne savait pas quoi répondre. Cependant le visage de Sirius était crispé par la colère. Il sortit sa baguette et marmonna quelques mots, qui envoyèrent James se plaquer contre le mur violemment.
- Tu n'as pas le droit de dire ça ! Hurla Sirius tout en repoussant Remus qui tentait de s'interposer. Je ne suis pas comme eux ! Je ne suis pas un meurtrier !
James, étouffé par la puissance du sort, était incapable de parler.
- Sirius, arrête ! Cria Remus en tendant sa baguette vers lui. Je t'en prie ! Je n'ai pas envie de te faire de mal !
Le jeune homme garda les yeux fixés sur James pendant encore quelques instants, blême, les mâchoires serrées puis, enfin, il laissa retomber sa baguette.
Son ami tomba par terre et reprit sa respiration, soulagé, tandis que Remus baissait sa propre baguette, aussi pâle que Sirius. Celui-ci se recroquevilla contre sa malle et enfouit son visage entre ses bras. Ses épaules furent secouées d'un tremblement et il balbutia :
- Pardon... Pardonnez-moi, je vous en prie...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top