Partie I - Chapitre 24
Chapitre 24
La neige et la glace libérèrent enfin le château vers la mi-mars. Lily se plaisait à penser que c'était le bonheur qui les avait fait fondre. En effet on ne pouvait qu'être heureux lorsqu'on croisait Frank et Alice, qui filaient le parfait amour, ou encore William qui portait sa petite sœur riant aux éclats sur ses épaules.
La seule chose qui ternissait l'humeur euphorique de Lily était Severus. Elle avait rejeté les insinuations de Potter mais elle entendait de plus en plus de personnes se plaindre des mauvais traitements infligés par les Serpentards, et Severus ne semblait pas s'en offusquer. Il refusait toujours obstinément d'avouer quoique ce soit quant à ses penchants pour la Magie Noire et Lily ne pouvait plus lui parler sans se disputer avec lui.
Elle passait donc de plus en plus de temps avec William. Ils travaillaient souvent ensemble à la bibliothèque et se faisaient tout aussi souvent virer par Madame Pince. Il arrivait à Emma de rester avec eux : elle semblait avoir adopté Lily.
Potter et elle n'avaient pas été inquiétés après leur altercation avec les Serpentards. Ils s'étaient bien gardés de les dénoncer car ils étaient également en tort. La seule personne qui aurait pu faire des récriminations en toute impunité était le petit Né-Moldu, mais on n'en n'entendit pas parler.
Les professeurs les ensevelissaient sous une masse de devoirs impressionnante car les Buses approchaient à grands pas. Lily était très angoissée et même la perspective des vacances prochaines ne parvenait pas à la détendre. William avait donc institué la « balade du samedi » et il traînait la jeune fille dans le parc ou le château, selon le temps, pour la maintenir loin de ses livres et de ses soucis.
A peine deux semaines avant les vacances ils allèrent faire un tour dans le parc. Un soleil radieux brillait, annonçant le printemps même si les températures n'étaient pas au rendez-vous. William déblatérait d'un ton passionné sur l'équipe des Flèches d'Appleby, son équipe préférée, lorsqu'une voix peu avenante les interrompit.
- Mais c'est Hardley ! Bah alors, t'es pas en train de pleurer avec ta petite sœur ?
William se figea et Lily sentit que ce type, qui que ce soit, venait de gâcher son moment préféré de la semaine. Will se retourna lentement pour faire face à un Serpentard de cinquième année nommé Nott. Il était entouré par une bande de sbires plus jeunes que lui, qui toisaient le Poufsouffle en grimaçant.
- Je peux faire quelque pour toi ? Interrogea-t-il d'une voix neutre.
- Ouais, pleure un bon coup. C'est toujours drôle.
William glissa la main dans sa poche pour saisir sa baguette mais Lily posa ses doigts sur les siens.
- Ne fais pas ça, souffla-t-elle sans quitter des yeux le Serpentard. S'il te plaît.
Mais il était trop blessé pour écouter la voix de la raison.
- T'es trop lâche pour riposter, Hardley ? Maintenant que maman n'est plus là c'est ta copine qui prend soin de toi ?
Will lança un maléfice de Chauve-Furie en hurlant et Nott se jeta à tard pour l'éviter. Ce ne fut pas le cas de certains de ses acolytes qui détalèrent en piaillant.
Lily tenta de pousser son ami loin de là mais Nott se redressa et cria :
- Endoloris !
- Protego !
Lily se plaça entre les deux garçons juste à temps et le sort ricocha sur son bouclier avant de disparaître. Elle fit un pas en arrière et percuta William, tremblante. C'était la première fois qu'elle était confrontée à un Sortilège Impardonnable.
Nott tenta de nouveau de jeter un sort mais sa baguette vola soudain dans les airs. Ils se tournèrent tous vers le professeur Etrog, qui les considérait d'un air froid.
- Suivez-moi tous dans le bureau du directeur. Tout de suite.
Pour une raison n'appartenant qu'à Dumbledore, Nott ne fut pas expulsé. Le directeur fit sortir William et Lily au bout de presque une heure mais garda le Serpentard. Les deux jeunes gens avaient écopé de retenues et perdu de nombreux points.
William semblait toujours secoué par l'événement et ne décocha pas un mot. Lily l'entraîna dans une salle vide et alla se poster un instant à la fenêtre. Elle était en colère contre lui, car William Hardley ne faisait pas ce genre de choses d'habitude. Il s'assit sur une chaise et enfouit son visage entre ses mains.
Lily, radoucie, approcha une chaise de la sienne et posa une main dans son dos.
- Ça va ?
- Tu n'imagines pas à quel point ils me manquent, souffla-t-il.
La jeune fille posa sa tête contre son épaule et, de sa main libre, prit la sienne.
- C'était complètement stupide de réagir comme ça, Will.
Il releva la tête et soupira.
- Je sais. Je suis désolé.
Lily fut soudain secouée d'un violent frisson et marmonna :
- Quand je pense au sortilège qu'il a voulu te jeter...
- Ah oui, parlons-en. C'était insensé de te placer entre nous !
La jeune fille se redressa, piquée au vif.
- Je n'allais quand même pas te laisser te tordre de douleur devant moi !
William soutint son regard.
- Et si ça avait été toi, qu'est-ce que j'aurais fait ? Rétorqua-t-il. Emma ne m'aurait jamais pardonné si j'avais laissé quelque chose t'arriver. Moi non plus je ne me le serais pas pardonné.
- Je n'ai pas besoin d'être protégée !
Un petit rictus tordit le visage du jeune homme.
- En effet. Il semble que ce soit moi le plus faible. Même Emma s'en sort mieux que moi.
Lily resta interdite devant sa détresse. Sa colère retomba aussi soudainement qu'elle était venue et elle posa une main sur sa joue.
- Emma se porte bien parce que tu es là pour la soutenir. Toi tu n'as personne.
William leva yeux vers elle, l'air incertain, avant de déclarer :
- Ça va mieux depuis que je t'ai rencontrée.
La jeune fille ne sut quoi répondre. Il rougit légèrement et ajouta :
- Emma aussi est mieux depuis qu'elle te connaît, elle parle tout le temps de toi et...
Lily posa un doigt sur ses lèvres pour le faire taire et sourit, le cœur battant à tout rompre.
- Je ne suis pas sûre qu'il soit question d'Emma.
Le coin des lèvres de Will s'étira légèrement et il prit la main de la jeune fille dans la sienne.
- Peut-être que non, admit-il.
Ils s'observèrent pendant quelques instants, sans oser ajouter un mot. Lily, sans doute la moins timide des deux, pressa ses doigts entre les siens et posa doucement ses lèvres sur les siennes.
Toute la tension qui habitait William le quitta et il passa son bras autour de la taille de la jeune fille.
- Là, ça va encore mieux, souffla-t-il en se détachant d'elle, un petit sourire sur les lèvres, les joues rouges.
Lily rit puis posa un baiser sur sa joue avant de se lever, sa main toujours dans la sienne.
- Allez viens, on a pas fini notre promenade.
***
Sirius était affalé sur le canapé de la Salle Commune, sa plume dans la bouche, un morceau de parchemin à la main. Il était censé rédiger la biographie de Herpo l'Infâme, qui aurait créé le premier basilic connu du monde magique.
James était allongé par terre, tenant un livre à bout de bras pour tenter d'apprendre toutes les propriétés de la Branchiflore. Cela faisait en fait dix minutes qu'il pensait à sa baguette. Le soir où il s'était rendu compte qu'elle avait disparu, il avait erré dans le château et...Qu'avait-il fait ou vu ? Quelque chose d'important, il en était sûr. Se creusant toujours la cervelle, il ne remarqua pas que Sirius s'était levé. Ce n'est que lorsqu'il poussa une exclamation qu'il revint à la réalité.
- Viens voir !
James se leva tant bien que mal et rejoignit son ami près de la fenêtre.
- C'est pas Hardley et Evans là-bas ?
Son ami plissa les yeux, handicapé par sa myopie. Cependant un détail capta son attention.
- Impossible, ils se tiennent la main.
Sirius fit une grimace en regardant son ami.
- Tu n'as pas remarqué qu'ils étaient tout le temps ensemble ces temps-ci ?
James le fixa quelques secondes en silence puis monta dans leur dortoir à toute vitesse. Il sortit la carte de la malle de Remus – la mieux rangée – et la déplia. Dans le parc, deux petits points se déplaçaient côté à côté : Lily Evans et William Hardley.
James pinça les lèvres et redescendit dans la Salle Commune. Il croisa Sirius dans les escaliers mais refusa de lui expliquer. Abandonnant toute velléité d'apprendre ses cours, il déambula dans les couloirs du château, cherchant un mauvais coup à faire pour se distraire. Ses pas le menèrent au septième. Une tapisserie représentant un troll en tutu de danse classique était accrochée à un mur.
Il s'immobilisa brusquement. Après avoir perdu sa baguette, il était venu là, et une porte était apparue derrière laquelle se trouvaient des cuisines semblables à celle de Poudlard. Avec Sirius ils avaient conclu que la salle donnait ce dont on avait besoin.
Il avait alors besoin de sa baguette. Mais que diable irait faire sa baguette dans des cuisines ? Il se frappa le front en jurant et partit en courant vers sa Salle Commune.
Les seules personnes à pouvoir se déplacer librement dans Poudlard sans que personne ne le sache étaient les elfes de maison. Son voleur était un elfe de maison. Comment il avait pu tuer le professeur Laverlane, cela restait un mystère.
- Sirius ! Beugla-t-il après avoir passé le portrait.
Son ami sursauta et renversa de l'encre sur son devoir.
- Quoi, qu'est-ce qu'il y a ?
- J'ai trouvé le voleur ! Ramène-toi !
Les yeux bleus de Patmol s'agrandirent sous le coup de la surprise et il jeta ses affaires par terre pour suivre son ami au pas de course.
Ils dégringolèrent les escaliers principaux et faillirent finir écrasés dix mètres plus bas lorsque des marches décidèrent de changer de place. James s'empressa d'emprunter un autre itinéraire et ils arrivèrent bientôt devant les cuisines. Ils attendirent en trépignant que la poire rigolarde ait ouvert le passage et entrèrent, baguette à la main.
Les elfes, peu habitués à des entrées fracassantes de la sorte, se figèrent. L'elfe qui leur parlait d'habitude s'approcha d'eux et s'inclina plusieurs fois devant eux.
- Que pouvons-nous faire pour les maîtres ?
James s'adjura à la patience. Il avait totalement confiance en cet elfe, aussi ne devait-il pas le brusquer. Il s'accroupit pour être à sa hauteur et s'efforça de sourire :
- Jimli, pourrais-tu rassembler tous les elfes, s'il te plaît ?
- C'est que nous avons du travail pour satisfaire tous les petits maîtres ...
- Ça ne prendra pas longtemps, je te le promets.
L'elfe prit encore quelques secondes de réflexion, qui parurent durer une éternité à James, puis se retourna vers la cuisine et siffla trois fois, un sifflement strident qui fit grimacer les deux jeunes gens.
Aussitôt tous les bruits de la cuisine cessèrent, laissant place aux martèlements de centaines de petits pieds.
Les deux garçons observèrent les elfes se ranger selon un ordre établi, rapides et efficaces. Bientôt une petite centaine de créatures fut amassée devant eux, Jimli en tête.
James, l'esprit encore bouillonnant, s'écria :
- Ma baguette magique a été volé au mois d'octobre. Je sais, de source sûre (il s'avançait un peu, mais qui le saurait ?) qu'un elfe de maison est responsable ! Je veux connaître son identité !
Tous les elfes se jetèrent un regard effaré puis, sans crier gare, se ruèrent vers divers objets de la cuisine. Une cacophonie de « Vilain... ! » s'éleva tandis qu'ils se punissaient pour ne pas connaître la réponse demandée par l'un de leurs petits maîtres.
James et Sirius, horrifiés, hurlèrent :
- Stop ! Arrêtez !
Deux cents yeux globuleux se fixèrent sur eux et James recommença à respirer, la menace d'être responsable de la mort des elfes de maison de Poudlard ayant été éloignée.
Puis, ses yeux accrochèrent le regard d'un elfe. Il avait leS yeux bleus délavés et semblait très âgé. Mais surtout, il n'avait pas bougé d'un cil lorsque tous les autres s'étaient dispersés. Il était toujours à la même place que précédemment.
James réfléchit à toute vitesse. S'il n'avait pas bougé, cela devait être parce qu'il connaissait la réponse, mais dans ce cas, pourquoi ne pas la lui avoir donnée ? Il aurait dû être obligé. La seule hypothèse plausible était qu'il ne reconnaissait pas d'allégeance à Poudlard.
Le jeune homme fit un signe discret à Sirius et ils s'approchèrent de l'elfe, leur baguette toujours sorties.
L'elfe prit un air méfiant en les voyant approcher et serra ses petits poings.
- Comment t'appelles-tu ? Interrogea James une fois devant lui.
- Twinky.
Sirius, à ses côtés, tiqua. Il se pencha à l'oreille de son ami et murmura « Il aurait dû dire Monsieur. Quelque chose cloche ». James hocha la tête et, brusquement, saisit le petit être par le devant de sa taie d'oreiller crasseuse :
- Qui est ton maître ? Grogna-t-il.
-Twinky n'a pas le droit de le dire, suffoqua l'elfe, à moitié étranglé. Twinky a juré !
- C'est toi qui as pris ma baguette !
- Twinky a juré !
- A qui ? A qui as-tu juré ça ?
James le secouait dans tous les sens, hors de lui.
- Réponds-moi !
- Twinky n'a pas le droit ! Twinky a juré fidélité à son maître ! Le sale petit morveux n'aura pas de réponse ! Hurla l'elfe en se débattant.
Il griffa James qui le lâcha avec un petit cri surpris. Il avait à peine touché le sol qu'il y eut un BANG sonore. Twinky avait disparu.
- C'est lui, c'est forcément lui ! S'énerva James, tandis qu'ils patientaient dans le bureau de Dumbledore, attendant que celui-ci daigne se montrer.
- Quand je pense qu'on aurait pu savoir qui a commandité ça !
- Si vous m'aviez prévenu avant de courir aux cuisines, nous aurions pu l'arrêter, renchérit une voix aimable venant de derrière eux.
James et Sirius se levèrent en rougissant tandis que leur directeur entrait dans son office. Heureusement, il souriait.
- Asseyez-vous, je vous en prie. C'était une bêtise, mais j'ose espérer que la prochaine fois vous saurez quoi faire.
Ils hochèrent la tête, contrits.
- Bien. Maintenant parlons de cet elfe. Alastor devrait nous rejoindre d'ici peu. Le professeur McGonagall m'a raconté ce que vous lui avez rapporté, aussi suis-je allé fouiller dans les papiers de Poudlard pour trouver le contrat d'embauche de Twinky. Il a déclaré que sa dernière maîtresse était morte peu de temps auparavant. Elle s'appelait Mrs. Norman et était veuve. Il semble donc qu'il nous ait menti, peut-être même que cette honorable dame n'a jamais existé.
A cet instant, trois coups bourrus furent frappés à la porte. D'un geste de sa baguette Dumbledore l'ouvrit et Maugrey s'empressa de pénétrer dans la pièce.
- J'ai entendu ce que vous disiez, lança-t-il en se laissant tomber dans un fauteuil que le directeur venait de faire apparaître. Il se trouve que je connais Mrs. Norman. Enfin quand je l'ai rencontrée, elle était morte. Tuée par des Mangemorts. On n'a jamais trouvé pourquoi.
- Ils l'auraient tuée juste pour valider l'alibi d'un elfe de maison ? Souleva Sirius, sceptique.
- Oh non, il y avait sans doute d'autres raisons. Ou peut-être qu'ils voulaient juste s'amuser. Enfin bref, on n'a pas trouvé d'elfe de maison, ni rien qui indique qu'elle en avait un.
- Vous vous souvenez de chacune de vos enquêtes ? Interrogea James, impressionné malgré lui.
- Qu'est-ce que tu crois, gamin, évidemment. Pour en revenir à nos affaires, je pense qu'on peut assez facilement faire le rapprochement entre cet elfe et les Mangemorts.
- On lui aurait ordonné de tuer le professeur Laverlane ? Demanda Sirius.
- Bien sûr que non, triple buse ! S'excita Maugrey. Un elfe ne peut pas avoir la puissance nécessaire ! Non, on a dû lui demander de voler une baguette et ensuite un sorcier est venu pour tuer le professeur.
L'Auror plissa les yeux tout en se frottant le menton.
- Quelque chose cloche, marmonna-t-il. Pourquoi le meurtrier n'a-t-il pas utilisé sa propre baguette ?
- Peut-être qu'il est sous couverture et que s'il avait utilisé la sienne on l'aurait découvert, suggéra James. Mais comment le sorcier a-t-il pu entrer ?
- Tu as trouvé la réponse toi-même, gamin. Un animagus.
Dumbledore suivait l'échange avec intérêt, les coudes appuyés sur la table et la tête posée sur ses mains en coupe. Ses yeux bleus étaient pensifs.
- Comment est-ce qu'on va le trouver ?
- On se calme, comment 'je' vais le trouver. Les blancs-becs ne participent pas aux enquêtes.
- Mais on veut être Aurors ! S'indignèrent les deux garçons.
- Peut-être, mais tant que vous ne saurez pas lancer des sortilèges informulés vous ne valez rien. D'ailleurs, oust, je dois parler avec le directeur.
Les yeux pétillants, celui-ci donna un petit coup de baguette et les sièges de James et Sirius s'agitèrent puis, une fois qu'ils furent debout, les poussèrent vers la porte. Juste avant qu'ils ne sortent, vexés, Dumbledore lança :
- Je donne vingt-cinq points à Gryffondor à chacun d'entre vous pour avoir fait avancer l'enquête !
***
Lily ne revint dans la tour des Gryffondors que quelques minutes avant l'heure à laquelle elle dînait avec ses amies.
Elle eut à peine posé un pied dans la Salle Commune que Val lui sauta dessus :
- Lily !! brailla-t-elle. Il paraît que tu t'es battue, qu'on t'a jeté un sortilège Impardonnable et que tu ...
- Eh, on se calme ! Oui il y a eu une petite altercation, et aussi un sortilège Impardonnable, mais on s'en fiche.
- Quoi ?
Val s'écarta en fronçant les sourcils.
- Comment ça « on s'en fiche » ? Et où est-ce que tu es allée après ?
- Oh euh ...
Lily pria pour ne pas rougir mais elle avait peu d'espoir.
- Je finissais ma promenade avec William.
- Tu te fais attaquer à coup de sortilège Impardonnable et tout ce que vous trouvez à faire après c'est aller vous promener ?
- Euh... Oui.
Jenny surgit à ce moment-là des dortoirs et se rua sur la rousse :
- Lily ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ? On dit que ... Eh, pourquoi est-ce que tu rougis comme ça ?
- Oh rien, c'est le choc...
- Tu te moques de moi ! S'insurgea Val. Tu viens de me dire que ce n'était rien.
La jeune fille gémit et tenta une sortie vers le dortoir, avec l'intention de s'enfermer dedans. Malheureusement elle fut interceptée par ses deux amies qui parvinrent à la jeter sur un fauteuil. Avant qu'elle ait pu faire un autre mouvement, Jenny lui lança un maléfice d'Entrave.
- Bien, commença-t-elle, les bras croisés. Tu as apparemment quelque chose à cacher, et quelque chose d'important. Alors ?
- C'était pas la peine d'en arriver à des mesures si extrêmes, commenta Lily, cherchant désespérément une excuse.
Jenny lui adressa un sourire carnassier et rétorqua :
- Oh, mais nous n'hésiterons pas à aller encore plus loin, n'est-ce pas Val ?
- Ça c'est sûr, répondit son acolyte en souriant joyeusement.
- Je ne parlerai pas ! Assura Lily dans un élan de bravoure.
La blonde prit un air menaçant et ouvrit la bouche, mais un cri l'interrompit :
- Les filles ! Je suis désolée d'être en retard ! J'avais un devoir à finir et... Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Lily a un secret ! Jubila Val en sautillant tandis que Margaret s'approchait.
- Oh, et qu'est-ce que c'est ?
- On a dit un secret, râla Jenny en levant les yeux au ciel. Elle refuse de parler.
Lily suivait leur échange en silence, guettant le moment où le maléfice cesserait de faire effet. La durée était toujours indéterminée, et avec un peu de chance il disparaîtrait bientôt.
Alors que ses amies discutaient du meilleur moyen de la faire parler, elle sentit ses membres se relâcher. Comptant sur l'effet de surprise, elle jaillit de son fauteuil, bouscula Margaret et se précipita vers la sortie sans tenir compte des cris de ses amies.
Elle dévala les escaliers, ignorant si les filles étaient à ses trousses, et faillit rentrer dans Slughorn qui remontait dans ses quartiers après son dîner. Pour l'éviter elle dévia brusquement sur la gauche et rentra droit dans quelqu'un d'autre. Sentant des bras se refermer autour d'elle, elle leva les yeux.
- Tiens, salut William !
- Tu sais que depuis qu'on se connaît tu me rentres dedans au moins une fois par semaine ?
- Oui, c'est une sale habitude que j'ai contractée. Je suis désolée, il faut absolument que je file. Je ne veux pas que les filles découvrent tout de suite, pour toi et moi, et...
- Trop tard.
Lily grimaça tandis que Will éclatait de rire.
Elle se dégagea de l'étreinte du jeune homme pour se retourner. Quelques marches au-dessus d'eux se tenaient Jenny, Val et Margaret. La première les toisait d'un air implacable, mais ses yeux pétillaient. Val affichait un grand sourire et Maggy s'exclama :
- Maintenant qu'on sait, on peut aller manger ? J'ai faim !
Un peu plus haut encore, Slug suivait la scène, un petit sourire aux lèvres.
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