Partie I - Chapitre 23
Chapitre 23
Margaret avait décidé de devenir Médicomage mais, contrairement à Lily, elle n'avait pas été poussée par McGonagall. Le but de Jenny était d'épouser un homme très riche pour ne pas avoir à travailler, et Val, révélant une passion jusqu'alors cachée, voulait devenir spécialiste en créatures magiques.
La proposition de McGonagall tournait dans la tête de Lily, l'apprivoisant petit à petit. Elle s'imaginait de plus en plus comme Médicomage, et avec de plus en plus de plaisir. Elle avait entendu Potter et Black se vanter d'être engagés sur une carrière d'Auror. Après avoir entendu ce que James avait dit aux centaures dans la Forêt Interdite, cela ne l'étonnait pas qu'il veuille se battre.
Ses projets de carrière s'envolèrent cependant bien vite de son esprit lorsqu'elle aperçut Alice sortir de la Grande Salle, l'air triste.
Elle abandonna ses amies après un regard entendu et lui courut après. Elle l'intercepta dans les escaliers. Alice se retourna et, voyant de qui il s'agissait, tenta de se dégager.
- Je n'ai pas envie de parler, Lily, murmura-t-elle.
- Eh bien moi si ! Rétorqua la jeune fille en la traînant sur le palier du premier étage.
Elle lâcha le bras d'Alice lorsqu'elles furent dans un endroit isolé et croisa les bras.
- Alors ? Qu'est-ce qu'a encore fait ce crétin de Frank ?
- Chut !
- Je t'en prie, il n'y a personne. Et puis c'est évident de toute façon.
Alice piqua un fard et se mordit la lèvre, avant de murmurer :
- Ça fait presque une semaine qu'il ne m'a pas adressé la parole.
- Rah, je disais bien que c'était un crétin, râla Lily. Je vais lui parler.
- Quoi ? Non !
Alice attrapa le bras de Lily avant qu'elle ait eu le temps de partir.
- Fais pas ça, s'il te plaît !
- Et pourquoi pas ?
- C'est ... C'est entre lui et moi.
- Bien. Alors va lui parler, toi.
- Non !
Lily s'adjura à la patience et interrogea :
- Qu'est-ce qu'on fait ? On vous laisse être malheureux ?
- Tu ne sais même pas s'il est amoureux de moi.
- Jenny, Val et Margaret seront ravies de lancer une opération espionnage ce soir pour voir comment il se porte.
Alice hésita avant de demander :
- Vous ne lui parlerez pas ?
- Pas si tu n'en as pas envie.
- Tu me le promets ?
- Pour ma part oui. Je n'en jurerais pas pour Jenny, elle est incontrôlable quand il s'agit d'histoire de couple.
Alice gémit et Lily s'empressa de la rassurer. Elle ne voulait pas devoir promettre de ne pas espionner Frank.
- T'inquiètes pas, je vais faire mon possible pour qu'elle ne fasse pas de bêtises. Au pire je l'enfermerai.
Cette répartie eut le mérite de faire rire la jeune fille, qui hocha ensuite la tête.
***
James était plus que ravi de son entrevue avec McGonagall. Elle avait commencé par lui demander ce qu'on allait bien pouvoir faire de lui étant donné qu'il ne respectait aucune règle. Cependant elle avait paru surprise par le sérieux qu'il avait manifesté quant à sa future carrière.
- Vos notes conviendront tout à fait, avait-elle assuré, mais il faudra faire un effort sur la discipline. On ne passe pas les examens d'Auror sans obéir aux ordres de ses supérieurs.
- Tant que ce n'est pas Maugrey, avait-il marmonné.
McGonagall lui avait jeté un drôle de regard mais n'avait fait aucune remarque. Sirius était en aussi bonne voie que lui. Remus n'avait pas fait de choix, ayant du mal à se projeter dans un avenir professionnel alors qu'il était un loup-garou. Peter restait également dans l'expectative, ses notes plutôt mauvaises lui fermant quelques portes.
Fier de son succès, James ne put s'empêcher de le dire à tout le monde, et en particulier à Rogue.
Alors qu'ils entraient en cours de Botanique, il lui glissa :
- Hé, Servilus ! Profite de ta liberté, parce que la première chose que je ferai en tant qu'Auror ce sera de t'envoyer à Azkaban.
Le Serpentard fit volte-face et marmonna :
- Tu es bien trop bête pour passer l'examen, Potter, ne rêve pas trop.
James sortit aussitôt sa baguette, vexé, mais Remus posa une main sur son bras.
- Ne m'oblige pas à te coller, James, dit-il à voix basse sans quitter Rogue des yeux.
- Je ne vais pas faiblir devant ce...
- Ce quoi ? Aboya son adversaire, sa baguette également sortie. Parle, Potter !
- Ce salopard de Mangemort, cracha James en essayant de repousser son ami.
Rogue éclata alors de rire, un rire froid et dur.
- Si tu crois que tu me fais peur...
- J'espère juste montrer ta véritable nature, en particulier à certaines personnes.
James jeta un regard derrière l'épaule de Severus. Lily les dévisageait, le visage fermé.
- Ce n'est pas la parole d'un crétin qui compte, rétorqua le Serpentard, mais il pâlit légèrement.
- Si le crétin en question dit la vérité, ça aura peut-être plus d'impact que tu ne le penses.
Rogue allait répliquer mais Lily s'avança et prit son ami par le bras :
- Ferme-la Potter, ne fais pas semblant de me connaître, ou de savoir ce que je pense.
Ils s'engouffrèrent dans les serres, plantant là James et sa rancœur.
***
Lily était d'une humeur massacrante ce soir-là, encore une fois à cause de Potter. Elle avait passé quelques minutes avec Severus, qui s'était contenté d'insulter James copieusement. Agacée, Lily était partie sans un mot.
De retour dans la Salle Commune, elle se rappela soudain ce qu'elle avait promis à Alice le matin même. Comme elle en avait parlé à ses amies, elles étaient déjà en place, espionnant Frank sans vergogne.
Lily les rejoignit et se cacha avec Val derrière un énorme livre de Sortilèges.
- Hé, la rousse ! S'exclama celle-ci sans faire aucun effort de discrétion.
Quelques têtes se tournèrent vers elles tandis que Lily tentait de la faire taire. Val pouffa et fit signe qu'elle serait sage.
- Bien joué, Val, souffla Jenny, qui faisait semblant de lire dans un fauteuil. Margaret était perchée sur l'accoudoir, un paquet de Patacitrouille sur les genoux.
- Il n'a même pas tourné la tête, ajouta-t-elle en continuant à fixer son livre.
Lily fouilla un instant du regard la pièce et aperçut enfin leur cible. Il était assis dans un grand fauteuil, le menton appuyé sur le poing. Il avait le regard dans le vague.
- Il n'a pas l'air très en forme, qu'est-ce que tu en penses ? Demanda la jeune fille à Val.
- Effectivement. Il a même l'air carrément déprimé. Il pourrait faire un club avec Margaret, ils se goinfreraient ensemble.
- Hé, je ne suis pas dépressive ! S'insurgea Maggy, la bouche pleine.
- Mais non, tu « aimes juste les bonnes choses », singea Val.
Elle se prit une Patacitrouille dans la tête et commença à glousser. Lily jeta un regard désespéré à Jenny, qui haussa les épaules.
- Elles sont irrécupérables, marmonna-t-elle.
Elles continuèrent à épier Frank pendant quelques minutes, jusqu'à ce que Jenny se redresse soudain dans son fauteuil.
- J'ai une idée ! Murmura-t-elle, avant de reprendre à voix haute :
- Au fait, Lily, tu n'imagines pas quelles sont les dernières rumeurs !
Son amie, intriguée par son petit jeu, secoua la tête. Jenny se pencha vers elle et annonça, un air de triomphe très convaincant sur le visage :
- Il paraît que Jeoffrey Prady, tu sais ce gars de Poufsouffle, en pince pour Alice.
- Alice ?
Lily ouvrit de grands yeux étonnés, faisant tout son possible pour ne pas se retourner afin de voir la réaction de Frank.
- Oui, notre Alice ! Miranda m'a dit qu'il avait préparé tout une mise en scène pour lui demander de sortir avec elle, avec des colombes, des confettis, tout le tsouin-tsouin.
- Beurk, trop de romantisme.
Jenny leva les yeux au ciel et répliqua :
- Tu n'as jamais rien compris à l'amour, Lily.
L'intéressée allait répliquer, mais quelqu'un l'interrompit.
- Elle a bien raison. De toute façon j'ai conclu depuis longtemps que tu n'as pas de cœur.
Lily se leva en soupirant et fit face à James Potter. Il lui sourit, sarcastique.
- Qu'est-ce que t'as encore ?
- J'ai quelque chose à te montrer.
- D'abord, j'aimerais bien savoir pourquoi je te suivrais. Ensuite, j'ai des choses à faire.
- Oui, nous étions en pleine discussion à propos des amours d'Alice MacMillan, intervint Jenny.
Avant que quiconque ait pu ajouter quoique ce soit, un fauteuil racla le sol avec fracas et Frank Londubat disparut à l'extérieur de la Salle Commune.
Jenny fit tout son possible pour ne pas sourire. James émit un petit bruit désapprobateur et la blonde leva le menton en signe de défi.
- Un problème, Potter ? Demanda-t-elle.
- Nope.
Ils se dévisagèrent pendant quelques secondes, toute la tension de leur rupture planant dans l'air.
Lily, mal à l'aise, décida de faire quelque chose de fou. Elle passa devant Potter en lançant :
- Allez, bouge-toi. Je t'accorde dix minutes.
James s'empressa de passer devant elle.
Ils sortirent de la Salle Commune et dévalèrent quelques escaliers. Bizarrement, Potter ne disait rien et ne tentait pas de la jeter dans un placard.
Cela inquiétait un peu Lily, qui se demandait ce qu'il pouvait lui réserver de pire.
Une fois au troisième étage, Potter l'emmena jusqu'à une salle vide et lui fit signe de ne pas faire de bruit. Il poussa légèrement le battant et se décala pour qu'elle puisse voir.
Deux jeunes hommes se trouvaient à l'intérieur, ainsi qu'un garçon qui devait être en première ou deuxième année. Les réflexes de Lily lui soufflèrent qu'il aurait dû être dans sa Salle Commune à cause du couvre-feu. Cependant son air terrifié suggérait qu'il aurait largement préféré être loin d'ici.
Il avait sa baguette à la main et tremblait de tous ses membres.
- Allez, montre-nous ce que tu sais faire, petit Sang-de-Bourbe ! L'admonesta l'un des garçons plus âgés. Montre-nous si tu es un sorcier !
Avec un frisson Lily reconnut la voix de Boris Avery. Il marmonna un sortilège et un éclair rouge toucha le garçonnet, qui se mit à danser une gigue effrénée sans pouvoir s'arrêter.
La jeune fille voulut s'élancer mais James lui attrapa le bras et l'entraîna un peu plus loin.
- A ta place j'éviterais de me faire des ennemis, murmura-t-il.
- Et laisser ce pauvre gamin se faire martyriser ? S'insurgea-t-elle sur le même ton. Ce n'est pas parce que tu es lâche que...
Il l'attrapa par les épaules pour la faire taire.
- Je t'ai montré ça pour t'ouvrir les yeux sur ton cher Severus.
- Il n'était même pas là, protesta Lily en tentant de se dégager.
James fronça les sourcils et la lâcha pour retourner près de la porte. Il revint au bout de quelques instants en jurant dans sa barbe.
- Il était là quand je suis parti te chercher !
- Mais bien sûr. Le Père Noël était là aussi.
- Le Père quoi ?
- Aucune importance. Tu es un crétin, Potter, un crétin jaloux.
Le jeune homme eut un petit rire sans joie.
- Jaloux, mais de quoi ? Tu crois que j'ai envie d'être ami avec une harpie comme toi ?
- Je croyais que tu ne m'en voulais pas même si je te frappe, que j'étais, je cite « sexy quand je suis en colère » ?
- Ça ne t'empêche pas d'être une harpie.
Il sourit de toutes ses dents :
- Je suis flatté que tu aies retenu aussi bien ce que je t'ai dit.
- Figure toi que je sais me servir de mon cerveau.
- Faux, sinon tu établirais un lien entre Avery et Mulciber, en train de torturer ce pauvre gamin, et leur amitié avec Servilus.
- Il n'est pas responsable de ce que font ses amis, rétorqua Lily, mais son cœur se serra.
- Il aurait pu les arrêter.
- Comme tu pourrais le faire !
James pinça les lèvres et partit sans un mot. Lily se retourna et le vit approcher de la salle de classe.
Il sortit sa baguette et poussa le battant avec fracas. Un silence pesant s'installa, enfin rompu par Avery.
- Qu'est-ce que tu fous là Potter ?
Lily s'avança vers eux et se tint dans l'ombre, afin que les Serpentards ne la voient pas. Elle apercevait le profil de James et était surprise par son visage. Il était terrifiant. Sans répondre, il fit un petit geste vers le garçon.
- Tire-toi, gamin.
Celui-ci ne se le fit pas répéter deux fois. Il avait dû être libéré du sortilège car il marchait – ou plutôt courrait, à présent normalement, mais ses oreilles fumaient.
- On peut savoir pourquoi tu t'incrustes ? Insista Avery en s'approchant du Gryffondor, sa baguette pointée vers lui.
- Je n'ai jamais aimé voir des babouins jouer avec leur victime.
- Peut-être qu'il méritait cette punition, rétorqua Mulciber en s'approchant à son tour de Potter.
- En tant que Né-Moldu ?
- Ouais, précisément. Tous de la racaille. Il faut les remettre à leur véritable place : des serviteurs.
Lily mobilisa toute sa volonté pour ne pas se jeter sur lui et elle constata que James s'était également crispé.
- Aucun homme ne mérite d'être l'esclave d'un autre.
Le nez d'Avery touchait à présent presque celui de Potter.
- T'as raison Potter. Mais qui a dit que les Sang-de-Bourbes étaient vraiment des hommes ?
Lily et James craquèrent en même temps. Lily jeta un sortilège de Furonculos et James un maléfice Cuisant.
Avery, trop proche du Gryffondor, fut projeté deux mètres plus loin par la force du sort et se tordit de douleur sur le sol tandis que son visage gonflait.
Mulciber, non touché, voulut se ruer vers James mais Lily le désarma. Sa baguette vola un peu plus loin tandis que James lui lançait le maléfice de Jambencoton. Il s'effondra à son tour.
James s'empressa de sortir de la pièce et verrouilla la porte derrière lui puis ils partirent en courant et se réfugièrent à l'étage inférieur.
- Est-ce que tu l'aurais fait si je ne t'y avais pas poussé ? Interrogea Lily, le souffle court.
James remonta ses lunettes avec sa baguette et répondit :
- Je l'aurais fait dès qu'on les a trouvés si je n'avais pas tenu à te montrer ça.
- Pourquoi m'as-tu retenue, dans ce cas ?
- Je ne veux pas que tu te fasses d'ennemis.
Lily fut surprise par cette déclaration. James la regardait, les yeux doux. Elle déglutit et parvint à railler :
- C'est gentil de te soucier de moi pour ensuite me monter contre mon meilleur ami.
Le jeune homme passa la main dans ses cheveux et ferma un instant les yeux.
- Je suis irrécupérable à tes yeux, hein ? Désolé de te l'annoncer, Evans, mais je ne cesserai jamais d'essayer de te faire changer d'avis.
- C'est peine perdue, et tu le sais. Maintenant excuse-moi, mais mes amies m'attendent.
- Pour martyriser ce pauvre Londubat ?
Lily le fusilla du regard :
- Un mot à propos de ça et tu finis calciné. C'est important.
James leva les mains en signe de reddition.
- Très bien. Je ne veux pas me faire manger par Jenny de toute façon.
Lily décida de ne pas répondre et remonta vers la Salle Commune, les paroles de Potter à propos de Severus tourbillonnant dans son cerveau. Alors qu'elle arrivait au cinquième étage, une voix familière lui parvint, chassant ses soucis.
- Alors Lily, on se promène ?
Elle se retourna et sourit à Frank.
- Ouais. Toi aussi ?
- Hmm.
Il était pâle et semblait soucieux, ce qu'elle lui fit remarquer. Le jeune homme agita la main pour faire signe que ce n'était rien et demanda, l'air innocent :
- Tu en as eu assez d'échanger des ragots ?
Lily jubilait intérieurement. La tactique de Jenny allait peut-être fonctionner.
- En fait j'y retournais. Tu veux venir ?
- Non ça va, merci, grimaça-t-il. J'ai eu ma dose.
- Ah oui ? Interrogea Lily, faussement intriguée.
- Oui, répondit-il fermement sans approfondir.
- Bon, je te laisse te promener alors, murmura la jeune fille.
Elle commença à s'éloigner puis se retourna soudain pour lancer :
- Va lui parler, Frank, ne gâche pas ta chance !
Il devint cramoisi et ne répondit pas, sans doute trop mortifié. Lily, très fière d'elle, s'empressa de rejoindre ses amies.
- Jenny, Val, Maggy ! Hurla-t-elle en faisant irruption dans la Salle Commune. Venez vite !
Toutes les conversations s'interrompirent tandis que les trois filles se ruaient vers la sortie. Merlin en soit remercié, les autres élèves ne furent pas assez curieux pour se précipiter à leur suite.
Lily tomba nez-à-nez avec Potter juste devant le portrait et ses amies lui rentrèrent dedans. Ils se dévisagèrent en silence pendant quelques instants puis James se décala pour les laisser passer. La rousse marmonna un vague remerciement et se dirigea vers la Salle Commune des Serdaigle, certaine qu'elle y trouverait Frank en train de chercher un moyen de parler à Alice.
Elle dut cependant s'immobiliser brutalement en chemin en entendant des bruits de pas. Val lui rentra dedans et marmonna un juron. Lily lui fit signe de reculer, affolée. Jenny, en bout de file, s'exécuta, bientôt suivie par Maggy, Val et Lily. Elles se cachèrent à l'angle d'un mur, attendant de voir qui surgissait.
Lily retint un cri de triomphe en voyant Frank et Alice. Ils marchaient côte à côte, silencieux.
Alors que Lily pensait qu'elles allaient de nouveau devoir déguerpir, Alice s'immobilisa et demanda
d'une petite voix :
- Pourquoi est-ce que tu voulais me parler ?
Frank se tourna vers elle et se mordit la lèvre avant de répondre :
- Je voulais... m'excuser, pour mon comportement. Je suis désolé de t'avoir évité.
Alice hocha la tête et détourna le regard.
- C'est moi qui ai fait quelque chose de mal ? Interrogea-t-elle, la voix tremblante.
- Quoi ? Non, bien sûr que non ! Alice, regarde-moi.
La jeune fille ne bougea pas, aussi Frank lui prit-il la main. Elle sursauta et tourna enfin les yeux vers lui.
- C'est moi qui suis un abruti.
Alice eut un petit rire et s'essuya les yeux.
- Ça dépend de la raison pour laquelle tu as fait ça.
- J'avais besoin d'un peu de temps.
- Un peu de temps pour quoi ?
- Pour être sûr de moi.
Ses yeux étaient plantés dans ceux de la jeune fille. Lily ne pouvait qu'imaginer ce qu'Alice ressentait. Celle-ci piqua un fard mais cette fois elle continua à regarder Frank. Le jeune homme émit un petit rire nerveux et marmotta :
- Je ne pensais pas que ça me stresserait autant ...
Il prit une profonde inspiration, et sans qu'Alice ait eu le temps de répondre, il se pencha pour l'embrasser.
Jenny poussa un cri hystérique et se mit à sautiller dans tous les sens. Val lui prit les mains et elles commencèrent à danser dans le couloir tandis que Margaret tapait des mains pour donner la mesure. Lily éclata de rire et aperçut Frank et Alice se séparer. Ils se dirigèrent vers les filles et Frank les toisa, un sourire amusé aux lèvres. Il tenait toujours la main d'Alice dans les siennes.
- On peut savoir ce que vous faites là ?
- On observe le fruit de tous nos efforts, répondit Lily en reprenant son calme, parlant fort pour couvrir la chanson de la victoire qu'avaient entonnée Jenny et Val.
Alice rougit et jeta un regard inquiet à Frank, qui se contenta de rire.
- Alors c'est pour ça que Val est venu me parler avec un guide sur les différents usages de la bouse de dragons ?
Il secoua la tête et sourit à Alice.
- Maintenant que vous avez de quoi alimenter vos potins pour le restant de l'année, vous nous excuserez mais Alice et moi avons des choses à faire.
Ils partirent vers la Salle Commune des Serdaigles sans rien ajouter, mais Alice se retourna au dernier moment pour adresser un sourire rayonnant à Lily.
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