Partie I - Chapitre 22


Chapitre 22


Le blizzard s'installa de nouveau sur Poudlard après le match de Quidditch. Le temps était au diapason de l'humeur de James après la défaite de Gryffondor.

Il se révéla encore plus odieux que d'habitude dans la semaine qui suivit, suspendant les gens par la cheville dès qu'il repensait au match. Sirius, qui s'amusait mais était poussé par Remus à essayer de le contrôler, décida donc qu'il fallait mettre en application la bêtise qu'ils avaient programmée.
Le jeudi soir, Peter partit à la Bibliothèque dix minutes avant le couvre-feu, entraînant dans son sillage James et Sirius, cachés sous la cape. Ils se dirigèrent jusqu'au couloir dans lequel résidait Slughorn et installèrent un petit bloc noir. Ils firent de même devant chez McGonagall, puis devant l'endroit où logeait Maugrey, avant d'en disséminer devant l'entrée des maisons et dans le Hall.
Ils s'empressèrent ensuite de regagner leur dortoir, enlevant la cape quelques mètres avant d'entrer, un livre sous le bras pour faire croire qu'ils revenaient de la Bibliothèque.

- Vous avez traîné en chemin, commenta la Grosse Dame.

Ils se contentèrent de lui donner le mot de passe et montèrent dans leur dortoir, où Remus les attendait. Il était resté car la dernière partie du plan n'était pas tout à fait au point.

- Alors ? Interrogea avidement James en s'asseyant sur le lit de son ami.

Remus manipulait un petit boîtier, sa baguette à la main et un livre de sortilèges posé sur le lit près de lui.

- Je n'arrive pas à jeter le sort d'activation. Les capteurs ont bien été mis sur les bombes mais si nous n'avons pas le sort qui correspond on ne pourra jamais les faire exploser.

- Allez, Lunard, fais un effort, se moqua Sirius en se jetant sur son matelas. Tu as fait plus difficile que ça.

Le jeune homme lui jeta un regard peu amène et se concentra de nouveau, avant de lâcher un soupir agacé.

- James, prête-moi la cape. Je n'arrive pas à me concentrer ici.

- Mais tu ne pourras pas rentrer, releva son ami en lui tendant le tissu.

- Oh ne t'en fais pas. Si j'y arrive, personne ne se rendra compte que je n'étais pas là.

Il quitta donc le dortoir, laissant ses amis dans l'attente. Peter rongeait ses ongles, une habitude qu'il avait contractée, selon Sirius, depuis qu'il se changeait en rat.

Une heure passa sans que rien ne se passe et les jeunes gens commençaient à s'impatienter. Mais enfin, des explosions retentirent. Ils se sourirent, ravis, et s'empressèrent de dégringoler les marches en même temps que tous les autres élèves. L'entrée de la Salle Commune fut bientôt bouchée, tout le monde essayant de sortir même si une épaisse fumée obstruait le couloir.

Elle commença à se dissiper et les élèves s'avancèrent pour tenter de voir ce qu'il s'était passé. Aussitôt certains s'écroulèrent sur le sol, se tordant dans tous les sens en riant, suppliant qu'on arrête. D'autres plaquèrent leurs mains sur leurs oreilles, l'air affolé, tandis que quelques filles se mettaient à babiller sans s'arrêter.

James explosa de rire en même temps que Sirius et Peter. Certains élèves leur jetèrent un regard surpris, et le bruit qu'ils faisaient attira sur eux l'attention de leur préfète.


***


Lily était furieuse. A en juger par la façon dont Potter, Black et Peter se tordaient de rire derrière les élèves amassés à la porte, ils étaient sans doute responsables.

Elle fendit la foule et marmonna « Petrificus Totalus » en visant James. Il s'écroula sur le sol, sous l'air ahuri de Sirius, qui subit le même sort avant d'avoir pu riposter. Peter lui jeta un regard effrayé et leva les mains en signe de reddition.

- Je ne sais pas ce que vous avez fait exactement, mais je doute que McGonagall apprécie, remarqua-t-elle d'un ton neutre en jouant avec sa baguette.

Une lueur brilla dans les yeux de Potter et elle jura à mi-voix.

- Vous vous fichez de tout, n'est-ce pas ? Y a-t-il une seule chose qui vous tiennent à cœur, ou êtes-vous totalement dépourvus de scrupules ?

James leva les yeux au ciel et Lily émit un petit bruit désapprobateur.

- C'est bien ce que je pensais. Bon, puisque je ne peux pas sortir pour le moment, vous allez rester là pendant que j'essaie d'aider les autres. Peter, si tu les libères, je te pends par la cheville à ton lit pendant tout le reste de la nuit.

La potentielle victime poussa un petit cri étranglé et hocha frénétiquement la tête.
Lily passa donc l'heure qui suivit à retrouver les contre-sorts nécessaires pour empêcher les oreilles de gens de s'agiter, qu'ils se fassent chatouiller ou bien qu'ils bavassent pendant des heures. Lorsqu'elle revint vers le centre de la Salle, où elle avait laissé ses victimes, elle sût qu'elle allait commettre un meurtre.

- Peter ! Beugla-t-elle en montant au pas de course les marches du dortoir des garçons. Elle poussa la porte, mais ne trouva personne.

Furieuse, elle redescendit et s'aventura dans le couloir. La poussière s'était dissipée, et avec elle les maléfices jetés par les garçons. Lily allait s'engager dans un couloir lorsque quelqu'un la bouscula. Elle évita de justesse la chute et fouilla l'espace vide du regard. Il n'y avait personne. Qui avait bien pu faire ça ? Un rire retentit à ce moment-là sur sa gauche, un rire qu'elle reconnaîtrait entre mille :

- Potter ! Hurla la jeune fille en se ruant vers le bruit.

Elle entendait des pas devant elle mais ne voyait personne. Elle continua à courir, intriguée et agacée, mais un courant d'air l'interrompit. Elle se tourna vers la tapisserie représentant des elfes de maison en train de préparer le thé accrochée près d'elle et la repoussa d'un geste brusque. Un pan de mur reprit sa place au moment où elle soulevait l'ouvrage. Elle lâcha un cri de frustration et frappa dans le mur, avant de se mettre à sautiller dans tous les sens à cause de la douleur.

- Miss Evans ?

Grimaçant toujours en tenant son poing, la rousse se retourna et vit son professeur de Métamorphose.

- Je suis désolée, Potter et sa bande ont filé, expliqua-t-elle en cessant de bondir.

- Ce sont eux qui ont fait ça ?

- J'en suis à peu près certaine. Ils ont emprunté un passage secret.

McGonagall haussa un sourcil.

- Vraiment ? Lequel ?

Lily fit un geste vague en direction de la tapisserie et un léger sourire effleura les lèvres du professeur.
- Bien, ils n'iront pas loin.

Elle partit à grands pas vers de petits escaliers situés au bout du couloir et les descendit quatre à quatre, Lily sur les talons. Elle s'arrêta au troisième étage et fit signe à Lily de ne pas faire de bruit. Sa baguette à la main, McGonagall s'avança dans le couloir, d'où leur parvenait des voix.

- Et alors ? Qu'est-ce qui est arrivé à Slug ?

- Il a pris un sortilège de Chatouillis, c'était à mourir de rire.

- Oh, je n'en doute pas, commenta l'Ecossaise, choisissant ce moment pour faire son entrée.

Lily, toujours derrière elle, vit les visages des quatre jeunes gens se figer. Remus, Potter, Black et Peter étaient assis au milieu du couloir, l'air stupéfait.

- Professeur ? Nous... Balbutia Remus en se relevant.

- Je crains que, pour une fois, vous n'ayez-vous aussi droit à une visite dans mon bureau, Mr. Lupin, commenta McGonagall, glaciale.

Elle fit volte-face, adressant un signe à Lily pour qu'elle la suive, et les garçons firent de même sans broncher. Une fois dans son bureau, le professeur fit apparaître des chaises et ordonna aux coupables de s'asseoir. Lily resta debout, en retrait dans l'ombre.

- Puis-je savoir ce qu'était cette ... chose ?

Toutes les têtes se tournèrent vers Remus, qui se racla la gorge, avant d'expliquer :

- Nous avons bricolé une bombe avant de coincer à l'intérieur des sortilèges de Chatouillis, Folloreille et de Babillage.

Lily vit son professeur se raidir, et elle interrogea d'une voix légèrement étranglée :

- Comment ça « coincer à l'intérieur » ?

- C'est moi qui ai fait ça, annonça James fièrement. C'est comme si vous mettiez un sortilège en bouteille.
La préfète le regarda, étonnée. Elle n'avait aucune idée de la façon dont on pouvait faire une telle chose mais cela paraissait assez évident pour James. Peut-être n'était-il pas si bête qu'elle le croyait.
McGonagall continua à les dévisager pendant quelques instants puis se reprit.

- Bien, je pense que des retenues jusqu'à la fin du mois de février vous seront profitables. De plus j'enlève vingt-cinq points à Gryffondor pour chacun d'entre vous. Enfin, vous présenterez vos excuses à tous les élèves demain au petit-déjeuner. Mr. Lupin, nous reparlerons de votre rôle de préfet demain.

Remus pâlit et hocha la tête. Lily ne l'enviait pas : il allait passer un sale quart d'heure.
McGonagall fit sortirent les quatre garçons, chargeant Lily de les ramener, et elle glissa à Potter :

- Et je donne cinq points à Gryffondor pour votre prouesse magique.

Un sourire narquois étira les lèvres du jeune homme lorsqu'il passa devant sa préfète, qui avait l'air outré.

- Jalouse, Evans ? Souffla-t-il.

- Cours toujours, marmonna-t-elle en le suivant dans le couloir.


***


- Avouez qu'on s'est bien marré, jubila James en se jetant sur son lit.

- Peut-être, mais on a perdu cent points, grogna Remus en le rejoignant.

- Quatre-vingt-quinze, corrigea son ami. Il lui rapporta les derniers mots du professeur et Sirius, assit sur son propre lit en compagnie de Peter, éclata de rire.

- L'honneur des Gryffondors pourra toujours nous sauver, commenta-t-il. Bon, puisque sa majesté le roi James est à présent de meilleure humeur, pouvons-nous nous concentrer sur des sujets plus importants que ces gamineries ?

James se redressa aussitôt et interrogea succinctement :

- Laverlane ?

- Oui. Tu penses toujours à un Animagus ?

- J'ai trouvé la liste de tous les Animagi à la Bibliothèque, répondit James, et la seule personne concernée à Poudlard est McGonagall, mais on le savait déjà.

- Ah oui, son petit numéro en première ou deuxième année, se remémora Remus. J'espère que tu n'envisages pas sérieusement sa culpabilité ?

- Bien sûr que non. Malheureusement pour nous, il devient presque impossible de faire une enquête s'il s'agit d'un Animagus non déclaré.

- Ou alors ce n'est pas du tout un Animagus, marmonna Sirius.

- La ferme Patmol, c'est ma baguette, pas la tienne.

- Ça ne t'oblige pas à être borné.

- Hé, on se calme, intervint Remus en levant les mains devant eux. Ça ne nous avance à rien que vous vous disputiez. J'ai une autre question : pourquoi Laverlane ?

- Sa mère m'a dit qu'il avait beaucoup d'ennemis, rapporta James en lançant un regard mauvais à Sirius.
Celui-ci lui tira la langue avant de répondre :

- Je me demande bien comment il s'est débrouillé pour en avoir autant. Il avait l'air plutôt gentil.

Remus fronça les sourcils et murmura :

- Justement...

- Justement quoi ? Soupira James.

- C'était peut-être un opposant actif des Mangemorts.

- Impossible, il a l'air trop gentil, rétorqua Sirius, catégorique.

- Tu n'as jamais remarqué la cicatrice qu'il avait sur le visage ? Elle partait de son cuir chevelu et finissait près de son œil. Ce n'est pas une blessure qu'on se fait en jardinant.

- Lunard, comment fais-tu pour voir ce genre de choses ? Interrogea Sirius, impressionné.

- Je ne passe pas mon temps à monter des coups absurdes avec mon crétin d'ami, répliqua l'intéressé.

James et Sirius éclatèrent de rire, réconciliés.


***


Le lendemain, un nouveau professeur de Botanique fut présenté aux élèves. Il s'appelait Mr. Hall, était blond et avait l'air très timide. Lily tentait de convaincre ses amies, tandis qu'elles entraient dans la Salle Commune après les cours, que la reprise des cours de Botanique était une bonne chose, à cause des BUSEs qui arrivaient. Jenny répondit qu'ils allaient perdre l'opportunité de s'amuser un peu, Val était aussi ravie car ces cours étaient toujours l'occasion de faire n'importe quoi et Margaret, en bonne élève, était du même avis que Lily.

Elles interrompirent leur discussion en voyant les élèves massés devant le tableau d'affichage de la Salle Commune. Val, la plus grande des quatre, se haussa sur la pointe des pieds et lut :

- « Rendez-vous d'orientation avec votre directeur de Maison pour les Cinquièmes Années »...

- Qu'est-ce que c'est ce truc, encore ? S'exclama Jenny, horrifiée. On va encore perdre du temps libre !
- Il y a une liste, nos horaires ont déjà été attribués, ajouta Val.

Elle plissa les yeux et annonça :

- Jenny... Vendredi prochain à quinze heures. Maggy, jeudi à la même heure. Lily, samedi prochain à quatorze heures.

- Tu plaisantes ?

Lily poussa son amie pour tenter de voir, stupéfaite. Il y avait une sortie à Pré-Au-Lard ce jour-là !

- Ils sont insupportables, râla-t-elle après avoir vu de ses yeux l'horaire. Et toi Val ?

- Vendredi aussi, juste après Jenny, répondit la jeune fille en lui adressant un regard compatissant.

- J'imagine qu'aucune de vous ne se sacrifiera pour rester avec moi ? Soupira Lily.

Ses trois amies grimacèrent et la rousse eut un petit rire.

- Heureusement que je suis gentille, je vous pardonne. Mais Margaret, tu as intérêt à me donner des Chocogrenouilles.

- Lily ! Pourquoi moi ?

- Parce que tu es la seule susceptible d'en avoir ! Si tu ne m'en donnes pas je te séquestre au château.

- Bon, d'accord, marmonna la victime.


La semaine suivante, Lily vit donc ses amies partirent vers le village de Pré-Au-Lard. Il faisait toujours froid mais le blizzard avait cessé. La jeune fille regagna la Salle Commune pour attendre son rendez-vous. Dans les confortables fauteuils se trouvaient des Premières et Deuxièmes Années ainsi que Potter et ses amis, qui n'avaient pas le droit de sortir.

- Evans, serais-tu punie ? S'exclama joyeusement James en levant le nez de sa Bataille Explosive.

Lily l'ignora superbement et alla chercher ses affaires de classe avant de se rendre à la Bibliothèque. Avec Potter dans les parages, elle n'arriverait jamais à travailler.

Madame Pince la gratifia d'un regard peu amène lorsqu'elle entra, mais elle l'oublia bien vite en apercevant le frère et la sœur Hardley à une table. William releva la tête lorsqu'elle passa près d'eux et lui fit signe de venir se joindre à eux.

Emma la dévisagea puis, décidant peut-être qu'elle lui plaisait, elle lui sourit.

- Pourquoi est-ce que tu ne vas pas à Pré-Au-Lard ? interrogea William à voix basse.

- J'ai rendez-vous avec le professeur McGonagall, pour l'orientation, répondit Lily en sortant ses affaires.
- Quelle chance, se moqua le jeune homme. Les Poufsouffles doivent aller voir Dumbledore, même si c'est Silvalune qui a repris la Maison. Apparemment Dumbledore nous connaît mieux que lui.

- Ça ne m'étonnerait pas. A mon avis il est bien plus au courant de ce qu'il se passe dans cette école qu'on ne le pense. Mais toi, pourquoi tu ne sors pas ?

- Il faut que j'aide mademoiselle avec son devoir de Potions, expliqua-t-il en tapotant le crâne de sa sœur.

- Et t'es complètement nul, ajouta Emma.

Lily retint un éclat de rire tandis que William tirait la langue à sa petite sœur.

- Je crains qu'elle n'ait raison, confessa-t-il.

- Je dois partir dans une heure mais je peux peut-être aider, proposa Lily. Je m'en sors en Potions.

- Et même plus que ça, paraît-il. C'est pour ça que tu es invitée chez Slug non ?

La jeune fille rougit et hocha la tête. Elle n'aimait pas qu'on parle de son talent en Potions, talent qu'elle pensait être une pure invention de la part de son professeur. Elle se contentait de suivre les instructions.

- Alors, qu'est-ce que tu dois faire ? Demanda-t-elle en rapprochant sa chaise de celle d'Emma.

- On doit expliquer comment faire une potion pour soigner les amnésies, en donnant tous les composants et ...


***

James s'ennuyait à mourir. McGonagall avait eu l'extrême gentillesse de ne pas les coller cet après-midi-là, bien qu'ils n'aient pas le droit de sortir. D'après le jeune homme, il s'agissait encore d'une faveur due à ses prouesses.

Après avoir perdu cinq Batailles Explosives au profit de Sirius, il décida d'aller faire un tour.
Ses pas le menèrent jusqu'à un couloir près de la Bibliothèque, où il eut la surprise de croiser Evans en compagnie d'Hardley. Il se braqua aussitôt, en voulant toujours à son adversaire pour la perte du match. Il s'arrêta et attendit qu'ils arrivent devant lui.

Lily fut la première à le remarquer. Elle rougit et James se félicita d'avoir cet effet sur elle. Hardley tourna à son tour la tête vers lui et eut un vague sourire.

- Alors Evans, on fraternise avec l'ennemi ? Interrogea James.

- Étant donné que mon seul ennemi ici c'est toi, non.

Le jeune homme grimaça un sourire, tandis qu'Hardley suivait leur échange, l'air intéressé.

- Je me demande bien pourquoi tu me détestes autant.

Lily pinça les lèvres et se tourna vers William :

- Tu devrais retourner avec Emma.

Il retint un sourire et s'exécuta après une courbette. Lorsqu'il fut parti, Lily croisa les bras et répondit :

- Pourquoi je te déteste, hein ? Eh bien voyons : tu m'as enfermée dans un placard, abandonnée dans la Forêt Interdite, tu martyrises mon meilleur ami, et en plus tu es méchant avec tout le monde. J'espère que ça t'éclaire.

- Tu me frappes en permanence et je ne t'en veux pas pour autant, releva James.

- Ah oui ? Pourquoi tu t'entêtes à me pourrir la vie alors ?

Le jeune homme se rapprocha d'elle, un sourire enjôleur aux lèvres. Elle rougit de nouveau lorsqu'ils furent tout proches et James retint de justesse son rire.

- Tu es incroyablement sexy quand tu es en colère, souffla-t-il à son oreille.

La gifle claqua dans le couloir et James recula d'un pas en éclatant de rire. Lily était toujours aussi rouge, mais il aurait parié que cette fois c'était de colère.

- Pourquoi prends-tu tout aussi au sérieux, Evans ? se moqua-t-il en faisant abstraction de la douleur qui pulsait dans sa joue. Tu vois, c'est pour ça que je te poursuis. Parce que tu as les réactions les plus stupides et les plus drôles que j'ai jamais vues.

Il sentait l'effort qu'elle faisait sur elle-même pour ne pas l'étriper alors qu'il la dévisageait, goguenard.

- Crétin, marmonna-t-elle avant de disparaître dans un couloir adjacent.

Très fier de lui, James reprit sa promenade.


***


Un jour, elle l'étriperait pour de bon. Cet abruti de Potter était insupportable, il l'avait mise en retard et elle avait dû envoyer paître William à cause de lui. Tout ça pour satisfaire les caprices d'un garçon égocentrique.

Hors d'elle, elle frappa bien plus fort qu'elle ne l'avait prévu à la porte de McGonagall. Elle s'ouvrit magiquement et Lily s'avança.

- Vous êtes en retard, commenta son professeur, glaciale. Asseyez-vous.

Lily faillit lui répondre qu'elle avait croisé un crétin mais se retint.

- Excusez-moi, marmonna-t-elle en commençant à se dandiner sur sa chaise.

McGonagall soupira puis remonta ses lunettes d'un geste sec.

- Alors, Miss Evans, nous sommes là pour essayer de déterminer les options que vous devrez choisir l'année prochaine, suite aux résultats de vos Buses. Étant donné votre travail, je ne doute pas que toutes les possibilités vous soient ouvertes.

Lily la remercia d'un hochement de tête pour le compliment et attendit la suite.

- Y avez-vous déjà réfléchi ?

- Venant d'une famille de Moldus, j'avoue être assez ignorante quant aux différents métiers que les sorciers peuvent exercer.

McGonagall l'entretint pendant un moment des métiers qui se retrouvaient chez les sorciers et les moldus, avant d'enchaîner sur ce qui était réservé aux sorciers. Lily était incapable de dire ce qui l'attirait le plus... Ou plutôt ce qui la rebutait le moins.

Voyant sans doute qu'elle avait arrêté de suivre, McGonagall s'interrompit.

- Vous savez, je vous imaginerais bien Médicomage.

Lily haussa un sourcil surpris. Médicomage ?

- Je crains de ne pas être assez patiente.

- Vous soignerez seulement les gens inconscients.

Lily fut quelque peu gênée de la façon donc McGonagall parlait de ce métier, comme s'il était déjà décidé qu'elle l'exercerait.

- Miss Evans... Croyez-moi, certaines personnes ont vraiment besoin de Médicomages, insista le professeur en se penchant par-dessus son bureau, la sondant par-dessus ses lunettes.

Avant qu'elle n'ait eu le temps de réfléchir plus avant à la question, McGonagall se redressa :
- Il vous faudra un Optimal en Métamorphose, Potions et Botaniques, ainsi qu'en Sortilèges. La Défense contre les Forces du mal n'est pas essentielle pour cette carrière mais... Je vous conseille d'y prêter attention.

Lily retint un soupir agacé. Elle lui parlait décidément par énigmes. Que pouvait-elle bien chercher à lui dire ?

Enfin, McGonagall la libéra. Elle la raccompagne jusqu'à la porte et dit d'une voix étonnamment douce pour cette femme d'ordinaire si sèche :

- Je sais que vous n'êtes pas convaincue mais, je vous en prie, réfléchissez-y. Je suis sûre que cela vous conviendrait. Et vous pourriez aider beaucoup de gens.

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