Partie I - Chapitre 19

Chapitre 19

Lily se sentait un peu comme après l'incident de la Forêt Interdite. Seulement, le fait d'avoir vu la
mort d'un autre plutôt que la sienne atténuait le choc.

Toute cette histoire aurait sans doute été bien moins perturbante si Maugrey ne cessait de patrouiller et de faire irruption dans les salles de cours pour les observer. McGonagall avait beau hurler, Flitwick s'arranger pour lui lancer des coussins et Silvalune tenter de l'endormir avec de l'encens, rien n'y faisait. L'Auror cherchait un coupable, et il le trouverait.

La jeune fille ne savait pas ce qu'elle devait penser des réactions de Potter lorsque Maugrey entrait. En général il sursautait puis regardait obstinément l'homme, les mains crispées sur sa baguette. Sirius faisait lui aussi tourner sa baguette entre ses doigts d'un air nonchalant, affalé dans sa chaise. Cependant, ses yeux glacés ne quittaient pas l'Auror. Lily le trouvait toujours terrifiant dans ces cas-là. Quant à James, cette situation avait le mérite de le faire paraître moins content de lui. Malheureusement il était aussi accusé de meurtre. De là venait le dilemme de Lily.
A la fin du mois de janvier un événement vint distraire Lily de ces tragiques événements. Alors qu'elle tentait de lire un livre dans la Salle Commune bondée, une Première Année se dirigea vers elle. Sans un mot elle lui tendit un parchemin fermé par un ruban violet. Lily le prit machinalement puis gémit en comprenant de quoi il s'agissait.

Le Club de Slug ouvrait de nouveau ses portes.

Pour une raison inconnue, Slughorn ne les avait pas invités depuis le début de l'année alors qu'il y avait en principe des dîners presque toutes les deux semaines. Il n'expliquait pas cette anomalie dans son invitation, la conviant simplement par la formule habituelle.

Deux jours plus tard, elle traversa donc le château, vêtue d'une robe de soirée de la même couleur que ses yeux. Il était vingt heures mais peu de monde errait dans les couloirs car de nouvelles mesures avaient été mises en place. Les Premières, Deuxièmes et Troisièmes Années n'avaient pas le droit de sortir seuls de leur Salle Commune après vingt heure trente. Les autres devaient impérativement être rentrer pour vingt et une heure trente. Les seuls totalement libres étaient les préfets, afin qu'ils puissent remplir correctement leur rôle. Les effectifs pour les patrouilles avaient été doublés et Lily était réquisitionnée presque un soir sur deux.

Slughorn, par ses grands pouvoirs de persuasion, l'avait libérée ce soir-là pour qu'elle soit présente à ce premier dîner de l'année du Club de Slug.

Elle frappa à la porte du bureau du Maître des Potions et le battant s'ouvrit tout seul. Près de la cheminée, au fond de la pièce, assis dans un fauteuil profond couleur bouteille, se trouvait Slughorn. Il se leva et deux ombres autour de lui firent de même. L'une s'extirpa d'un fauteuil semblable à celui du professeur et Lily le reconnut immédiatement, même si la lumière du feu qui les éclairait de l'arrière l'empêchait de voir son visage : il s'agissait de Matthew Coop, en septième année à Serdaigle. Il était à tous les dîners du Club. Slughorn trouvait sa répartie irrésistible – ce avec quoi Lily était d'accord. Les deux jeunes gens étaient devenus amis, même s'ils se parlaient peu en dehors du bureau de Slug, car ils étaient les seuls étudiants invariablement invités aux soirées.
Elle lui fit donc un signe de tête accompagné d'un petit sourire.

L'autre personne s'était levée d'un tabouret – le Fauteuil du Pouilleux, comme l'avait baptisé Lily et Matthew. Chaque petit nouveau y avait droit.

- Miss Evans, enfin! S'exclama Slughorn en se dandinant sur ses courtes jambes jusqu'à elle. Cette pièce semble toujours terriblement terne lorsque vous ne vous y trouvez pas !

- Je tâcherai donc de me faire coller plus souvent pour que votre bureau rayonne un peu plus.

Le professeur gloussa et lui prit la main pour la mener vers la cheminée. Matthew lui fit un baise-main et elle le gratifia d'une tape sur le bras, tentant de ne pas rire pour avoir l'air hautain. Il lui tira la langue et elle lui écrasa la pied avec son talon.

Slughorn mit fin à leurs retrouvailles en commençant à présenter le deuxième jeune homme, qui était en troisième année chez les Serpentards. Il était petit pour son âge, n'ayant apparemment pas commencé sa croissance. Blond, les cheveux un peu trop longs et les yeux d'un marron terne, il n'avait rien de remarquable – à part peut-être sa taille. D'après Slug, c'était un génie. Lily ne retint pas son nom, persuadée qu'il ne reviendrait pas. Matthew et elle-même n'avaient pas eu droit au Fauteuil du Pouilleux.

Ils bavardèrent autour d'un verre de jus de citrouille en attendant les autres convives. Un garçon de Serdaigle arriva quelques minutes après Lily. Il s'appelait Derek Heavy, était en quatrième année et secouait en permanence ses cheveux châtains pour avoir l'air décoiffé. Lily l'aurait bien giflé tant il lui rappelait Potter par ce geste. Peut-être cherchait-il consciemment à l'imiter. Lamentable. La jeune fille passa donc la soirée à essayer de ne pas le regarder pour éviter de se mettre à lui lancer de la nourriture inopinément.

Slughorn ne leur dit pas pourquoi il était là mais lui donna une chaise en bois – un grade plus élevé que celui de Pouilleux.

Des gâteaux apéritifs apparurent sur la table basse placée devant le feu. Ils se présentèrent à tour de rôle devant les invités, leur donnant de gentilles tapes lorsqu'ils ne se servaient pas assez. Slughorn eut droit à un coup sur le crâne car il regardait sa montre à gousset sans se soucier des gâteaux. Il poussa un petit cri lorsqu'un biscuit lui tomba sur la figure et Matthew s'empressa de le débarrasser de son agresseur.

- Il y a un problème, Professeur ? Interrogea-t-il.

- Nous attendons encore deux invités, répondit Slug en jetant un coup d'œil à la porte. Ils m'ont pourtant dit, ce matin même, qu'ils seraient présents...

Enfin, quelques coups furent frappés à la porte. Slughorn se leva pour ouvrir.

Par Merlin, depuis quand allait-il ouvrir la porte aux invités ? Le nouveau venu allait peut-être les détrôner...

Le battant révéla un jeune homme qui réveillait de bien mauvais souvenirs chez Lily : William Hardley.
Et pire encore, derrière lui se trouvait... James Potter.

Lily envisagea un instant la possibilité de foncer dans le petit groupe qui obstruait la porte pour s'enfuir mais cela ne lui semblait pas très discret, et assez peu digne.

William et Potter s'avancèrent dans la pièce et furent directement dirigés vers la table dressée à gauche de l'âtre. Lily et les trois autres jeunes gens suivirent le mouvement. La jeune fille regretta de ne pas pouvoir savoir si Potter méritait le Fauteuil de Pouilleux.

Il ne lui avait pas encore adressé un seul regard, aussi pensa-t-elle qu'ils allaient peut-être survivre à cette soirée. Seulement, ni Matthew ni le petit génie ou encore Derek ne furent placés en face d'elle. Non, ce fut James Potter.


***

James s'amusait comme un fou. Il avait toujours été terriblement jaloux des gens invités au Club de Slug, même si tout le monde maintenait que c'était ennuyeux à mourir. Le pire était de savoir qu'Evans y assistait toujours.

Il s'installa en jubilant en face de la jeune fille et lui adressa un sourire rayonnant. Elle lui jeta un regard noir en réponse et détourna les yeux.

A côté d'elle se trouvait un Serdaigle et Hardley. Près de James était assis un jeune homme de septième année, à en juger par son insigne de préfet en chef, et un garçon minuscule. En bout de table trônait évidemment Slughorn.

La table était magnifiquement dressée, pour autant que James put en juger – il s'y connaissait plus en balais qu'en vaisselle. Des chandeliers en argent occupaient le centre de la nappe blanche, décorés par des lys de la même couleur. La vaisselle en argent attendait sagement d'être remplie, ainsi que les verres en cristal.

James mourait de faim et attendait impatiemment le repas. Malheureusement, il n'y avait pas l'ombre d'un plat en vue, et Slughorn semblait d'humeur communicative.

Appuyant les coudes sur la nappe, il se pencha vers ses jeunes convives, un air de conspirateur sur le visage.

- Vous vous demandez sans doute pourquoi nous avons été séparés si longtemps, commença-t-il.
James se retint de dire qu'il s'en fichait et qu'il était là seulement pour la nourriture et la gloire.

- Figurez-vous que j'avais une mission.

Tous les élèves émirent un « Oh ! » de circonstance et attendirent la suite du récit.

- J'ai eu beaucoup à faire pendant tous ces mois, je me suis même parfois absenté du château durant la nuit.

Slughorn laissa son regard errer sur les invités afin de ménager son effet puis il poussa un soupir dramatique en se renversant dans sa chaise :

- Je n'ai, malheureusement, rien le droit de vous révéler !

Un murmure déçu parcourut la table, ce qui parut ravir le professeur.

- Quoi qu'il en soit, reprit-il en tapant dans mains, nous voilà enfin réunis, et je crois qu'il est juste de célébrer cela par un bon repas.

« Bien parlé », songea James en posant les doigts sur sa fourchette, prêt à se changer en monstre vorace.
La nourriture était à peine apparue que Slughorn commençait déjà à passer les nouveaux venus à la question. Le Serdaigle fut la première victime. Alors qu'il enfournait une bouchée de rôti de porc, le professeur interrogea :

- Dites-moi Derek, votre père travaille au Ministère je crois ?

- Effectivement, répondit l'intéressé en s'essuyant la bouche. C'est une Langue-de-Plomb.

- Est-il haut-gradé ?

- Je ne suis pas sûre qu'il y est une réelle hiérarchie chez eux.

- Il doit être au courant de tout un tas de secrets alors, n'est-ce pas ?

James vit Evans rouler des yeux en direction du Septième Année qui s'empressa d'avaler un morceau de pomme de terre pour ne pas rire. Puis il s'éclaircit la gorge et intervint dans la conversation :
- Le principe des Langues-de-Plomb n'est-il pas de garder ces secrets ?

Derek adressa un regard reconnaissant au Septième Année.

- Voyons, Matthew, quel est l'intérêt de ces dîners si l'on n'a même pas de potins à divulguer ?

- Vous voir suffit à notre bonheur, professeur.

Evans rit et James se renfrogna : lorsqu'il faisait ce genre de commentaire à un professeur elle ne riait jamais.

- Taisez-vous, flatteur, ou vous serez privé de dessert.

- Nous savons vous et moi que vous ne résisterez pas à l'envie de me faire passer des biscuits en douce.
- Oh ne faites pas ça, professeur, il va prendre du poids, commenta Lily.

Matthew haussa un sourcil et rétorqua :

- Donne moi ton dessert, ça t'évitera à toi de grossir.

- Cher monsieur Coop, vous n'êtes pas très galant.

- Jamais quand j'ai faim, Miss Evans.

Le rire de Slughorn les interrompit et il tendit un plat à Matthew :

- Resservez-vous donc, et laissez-nous discuter tranquillement de ce qui peut être dit ou non.

- Bien, Maître.

Slughorn sortit sa baguette et fit apparaître une louche dans sa main. Il s'en servit pour donner un petit coup sur la tête du Septième Année qui s'empressa de recommencer à manger alors qu'Evans éclatait de rire.

L'attention de James fut captée par ce visage souriant et il en oublia de manger. Merlin, qu'il aimerait la faire rire ainsi !

- Mr. Potter ?

Il sursauta et tourna la tête vers Slughorn. Un petit sourire sur les lèvres, le regard de ce dernier faisait la navette entre Lily et James. Il ne fit aucun commentaire mais le visage de la jeune fille devint cramoisi.

- Vous êtes très impliqué dans cette affaire de meurtre je crois, Mr. Potter ?

Lily sortit aussitôt des pensées du jeune homme. Allait-on encore l'accuser?

- En effet, répondit-il lentement, les poings crispés.

- Bien sûr, je ne crois pas du tout aux accusations qu'on porte sur vous, reprit Slughorn au grand soulagement de James. Cependant une chose m'interpelle. Comment diable votre baguette s'est-elle retrouvée à cet endroit ?

- C'est malheureusement le mystère que je cherche à élucider depuis des jours, professeur. Je ne l'avais plus vue depuis qu'elle m'a été volée au début de l'année.

- Voilà quelque chose de bien étrange...

- En effet.

James tourna la tête vers Lily pour voir ses réactions mais elle était penchée sur son assiette, chipotant avec sa nourriture.

- Vous n'avez aucune idée ? Interrogea Slughorn, les yeux brillants à la perspective d'un scandale.
- Si, quelques unes, mais je n'ai aucune preuve.

- Ne pouvez vous rien nous dire ?

Le jeune homme sentit le regard de Lily se poser sur lui et il croisa un instant ses yeux verts. Il déglutit.
- Je crains que non. Je n'aime pas être accusé à tort, j'estime donc qu'il en va de même pour les autres.
Si Evans n'avait pas été là et si Slughorn n'était pas le directeur des Serpentards, peut-être se serait-il exprimé. Seulement, accuser Rogue en ces circonstances ne lui paraissait pas très judicieux. De plus il pensait réellement ce qu'il disait : James Potter avait beaucoup de défauts mais la justice lors de cas très graves lui paraissait souveraine – il ne considérait pas ses propres attaques injustifiées contre les autres comme des situations requérant la justice.

Lily lui adressa un regard indéchiffrable et se remit à manger.

- Evans, tu devrais arrêter de t'empiffrer.

Elle releva brusquement la tête et lui écrasa le pied sous la table. Il tiqua mais lui sourit tandis que Slughorn plissait les yeux, un sourire amusé sur les lèvres.

- Potter, tu devrais arrêter de parler.

- Oh oui, s'exclama Slughorn, laissons donc la parole à notre cher Will !

Toutes les têtes se tournèrent vers Hardley, qui rougit et s'éclaircit la gorge.

- Je ne crois pas avoir grand chose d'intéressant à vous dire.

- N'en croyez rien, cher ami, vous avez une vie passionnante. Triste, terriblement triste, mais passionnante tout de même.

James fronça les sourcils. De quoi Slug parlait-il ?


***


Lily posa sa fourchette en voyant le visage de William Hardley se décomposer. Slug n'avait jamais eu beaucoup de tact.

- Quel était le métier de vos parents ? continua le professeur comme s'il ne voyait pas la teinte grise du visage de Will.

Il y eut un silence puis il répondit finalement :

- Aurors. Ils étaient Aurors.

- Ce sont les Mangemorts qui les ont tués, si je ne m'abuse ?

Le jeune homme acquiesça et Lily se rappela l'une de ses conversations avec Severus au début de l'année. Les parents de deux élèves étaient morts au mois d'octobre. Il s'agissait sans doute des Hardley. Emma était donc allée trouver son frère la nuit du meurtre de Laverlane car ils lui manquaient. William n'avait pas voulu en parler devant les autres dans le bureau de Dumbledore et voilà que Slug l'obligeait à le faire.

- Auror est malheureusement un métier à risques, commenta Slughorn en avalant une gorgée de Bièreaubeurre – ils avaient laissé de côté le jus de citrouille.

William s'empressa de vider son verre cul-sec et son visage retrouva quelques couleurs.

Lily jeta un coup d'œil à Matthew qui haussa les épaules. Ils essayaient souvent de détourner la conversation lorsqu'elle devenait gênante et le Septième Année excellait dans ce domaine. Seulement il semblait cette fois à court d'idée.

Lily s'éclaircit donc la gorge et commença à poser des questions sur ce en quoi elle excellait : les potions.


Après un dernier chocolat fourré au Whisky Pur Feu, Slughorn raccompagna les élèves à la porte. Lily tenta de s'échapper afin de ne pas faire le chemin avec Potter mais le professeur s'exclama :

- Mr. Potter, je vous laisse en compagnie de cette charmante personne ! Je suis sûr que vous êtes un parfait gentleman.

Potter s'inclina devant elle et lui offrit son bras. Lily songea un instant à l'agonir d'injures puis se fit la réflexion que cela ne plairait sans doute pas à Slug. Celui-ci les couvait du regard, pensant sans doute, pour une obscure raison, qu'ils s'adoraient.

Comme elle ne pouvait guère s'échapper, elle glissa son bras sous celui de Potter et tâcha de rester aussi distante que possible. Slughorn les salua et continua à les observer tandis qu'ils traversaient le couloir jusqu'aux escaliers, empêchant Lily de s'éloigner de son chevalier servant. Enfin le battant se referma avec un bruit sourd et elle tenta de s'échapper.

James, ayant prévu le coup, l'attrapa par le poignet et la plaqua contre lui.

- Lâche-moi tout de suite, siffla la jeune fille en priant pour ne pas rougir.

- Je veux d'abord que tu répondes à ma question, répliqua calmement James un glissant un bras autour de sa taille.

Son visage, pour une fois sérieux, était penché au-dessus de la jeune fille. Contrairement au petit génie des Serpentards, ses yeux bruns étaient loin d'être ternes. Des paillettes dorées les éclairaient doucement...
Lily ferma brusquement les paupières lorsqu'elle se rendit de la direction que prenaient ses pensées.

Potter était peut-être un séducteur, mais il restait un crétin.

Plus sûre d'elle grâce à cette réconfortante pensée, elle osa de nouveau le regarder et interrogea :

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Tu me crois coupable ?

Lily oublia un instant qu'elle le détestait tant la question lui parut absurde.

- Bien sûr que non ! Tu es bête, arrogant, égocentrique et méchant mais, même si ça fait beaucoup de défauts en une seule personne, je ne pense pas que ça fasse de toi un meurtrier.

Le soulagement envahit les traits du jeune homme et Lily se demanda en quoi son avis pouvait bien lui importer.

Cette conversation la ramena aux discussions du dîner et elle demanda :

- Tu penses que c'est Sev', n'est-ce pas ?

La mention du meilleur ami de Lily le fit grimacer et il la lâcha brusquement. La jeune fille avait même oublié qu'il la tenait toujours dans ses bras. Elle resserra les bras autour de son corps, transie. Ce garçon était un véritable radiateur.

Elle rougit de nouveau et se détourna sans attendre sa réponse. Si elle restait plus longtemps elle risquait de faire n'importe quoi. Peut-être avait-elle bu trop de Bièraubeurre.

Elle commença à monter les escaliers mais il l'attrapa par la main.

- Mais pourquoi est-ce que tu me touches en permanence ? Gémit-elle en se retournant.

- Parce que ça me permet d'obtenir des réponses, rétorqua James avec un grand sourire. Pour répondre à ta question, oui je le soupçonne. Mais comme je l'ai dit je n'ai aucune preuve. Alors si tu peux le disculper, je suis tout ouïe.

- Tu étais dans la Salle Commune ce soir-là, et tu sais bien que Severus était dans les couloirs puisque vous vous êtes battus. Et en l'occurrence c'est toi qui réponds, donc ton explication ne tient pas la route.

- D'accord pour la baguette. Je vais me chercher un autre coupable. Quant à ta main... (son sourire s'agrandit) Peut-être que j'ai juste envie de la tenir.

- Dommage, mais pas moi. Tu serais bien aimable de la lâcher.

Potter monta les deux marches qui les séparaient et entrecroisa ses doigts aux siens.

- Si tu voulais vraiment partir tu l'aurais déjà fait.

- Si j'essaye tu vas me retenir.

- Vas-y, tente le coup.

Lily observa leurs doigts en silence, puis le visage de Potter. Il souriait toujours, sans aucune trace de moquerie. Par Merlin, pourquoi fallait-il qu'un pareil crétin soit aussi beau ? C'était inhumain.
N'importe qui pourrait se laisser abuser. Mais Lily n'était pas n'importe qui. Il ne l'aurait pas.

Elle planta son regard dans le sien et sépara sèchement leurs doigts.

Un rictus remplaça le sourire de James et son bras retomba le long de corps.

- Parfois, je me demande si tu as un cœur, commenta-t-il. Bonne nuit, Evans.

Il pivota et partit dans la direction inverse de la tour de Gryffondor. Le devoir de préfète de Lily refit surface et elle s'exclama :

- Mais où est-ce que tu vas ? Si tu ne rentres pas, je te colle !

- Oh j'ai peur !

Il se retourna juste avant de descendre les escaliers et lui fit un salut militaire avant d'expliquer :

- J'ai une enquête à faire.

Puis il dévala les marches.

Lily le suivit, furieuse qu'il défie ainsi son autorité. Arrivé au troisième étage, il s'engagea dans un couloir, la jeune fille toujours quelques pas derrière lui. Seulement lorsqu'elle y entra, il n'y avait plus personne.

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