IV- Chapitre 3
Coucou tout le monde
Merci beaucoup pour vos gentils messages :)
C'est reparti pour Lily & James ! Je vais essayer de poster régulièrement mais je ne garantie rien non plus.
Bonne lecture et encore merci <3
Note du bêta : Salut touuuuuus ! Je vous aime vous m'avez manqué j'ai réussi à resurectionner Cazoue ! Chapitre maternité aujourd'hui,Harry, Neville... Des décisions du niais... En tout cas profitez on est revenus ! Bisouuuus !
Chapitre 3
Lily, étendue dans son lit, adressa un regard tendre à son mari sans que celui-ci en ait conscience. Les mains crispées sur le bord du berceau aux parois transparentes, les bras tendus, il fixait le petit être qui venait d'arriver dans leur vie avec une expression inquiète. Lily avait rarement vu James d'humeur aussi instable depuis qu'il avait sauté de la falaise. Harry était né depuis vingt et une heure et trente sept minutes et James avait été tour à tour paniqué, heureux, ému, inquiet, à nouveau paniqué... Vers le milieu de l'après-midi, Lily avait cessé de faire attention. Elle était trop épuisée pour cela.
Il avait à présent l'air plutôt perplexe. Lily savait ce qui le taraudait mais attendait de voir s'il allait s'en tirer seul. Il se mordit la lèvre, tira un peu sur la couverture qui couvrait le bébé endormi, puis jeta un coup d'œil à sa femme. Une expression embarrassée se peignit sur ses traits lorsqu'il s'aperçut qu'elle l'observait avec attention.
- Tu peux le prendre dans tes bras, tu sais, lança-t-elle finalement.
Il se redressa avec un soupir, au plus grand désappointement de Lily. Aussi bizarre que ce soit, elle adorait contempler les bras de son mari. Elle sourit pour elle-même, et James haussa un sourcil.
- Tu te moques de moi ? Interrogea-t-il, faussement menaçant.
- Un peu. Viens là, sourit-elle, une main tendue vers lui.
Il franchit l'espace qui séparait le berceau du lit alors qu'elle se redressait un peu pour pouvoir l'embrasser. Il sourit enfin, assis sur le bord du matelas.
-Alors ? Pourquoi tu te moques de moi ?
- Parce que tu es ridiculement adorable. Et à vrai dire je me moquais aussi de moi-même et de ma fascination pour tes bras.
- Quoi ?
Face à son air franchement ahuri, Lily ne put retenir un éclat de rire.
- Tu as de très beaux bras, expliqua-t-elle.
Il secoua la tête, un petit sourire sur les lèvres.
- Ce sont les hormones qui parlent.
La jeune femme leva les yeux au ciel. Une infirmière leur avait dit que les hormones de Lily allaient être particulièrement instables, ce qui se soldait souvent par des crises de larmes intempestives chez les jeunes mères. Lily était persuadée que c'était faux jusqu'à ce qu'elle fonde en larmes face à sa tartine de confiture qui était retombée du mauvais côté.
- Bien sûr que non. En parlant de tes bras, je disais donc : tu peux le prendre.
James se tortilla, aussi gêné qu'inquiet.
- J'ai peur de lui faire mal.
- Tiens bien sa tête et tout ira bien.
Il jeta un autre regard vers le berceau, dans lequel Harry émettait des petits bruits de temps à autre.
- Je vais le réveiller.
- J'ai bien l'impression que ces petites bêtes sont difficiles à réveiller une fois qu'elles dorment vraiment, et au pire... Il s'en remettra.
Comme il n'avait toujours pas l'air convaincu, Lily posa sa main sur sa joue mal rasée. Elle n'avait jamais vu James aussi incertain, et la pensée que c'était un être aussi minuscule et inoffensif que leur bébé qui le mettait dans un tel état était perturbante.
- C'est ton fils, dit-elle doucement. Il a besoin que tu le prennes dans tes bras. C'est à ton tour de pouvoir le porter. Allez, vas-y avant que je te botte le derrière.
Il pouffa, mais Lily vit qu'il était ému. C'était la première fois qu'elle prononçait ces mots : « ton fils ». Il se leva finalement et, sans plus hésiter, entreprit de soulever le bébé. Celui-ci ne broncha pas, enveloppé qu'il était dans les grandes mains de son père. Lily n'avait pas réalisé qu'il paraîtrait si minuscule dans les bras de James. Celui-ci semblait avoir le souffle coupé, les yeux fixés sur le visage endormi de son fils. La gorge serrée, elle tenta désespérément de refouler ses larmes, mais elles dégringolèrent tout de même le long de ses joues. Alerté par son sanglot, James tourna la tête vers elle et ne put retenir un petit rire.
- Foutus hormones, hoqueta-t-elle alors qu'il calait Harry dans le creux de son coude.
Il vint s'asseoir à côté d'elle et glissa un bras libre autour de ses épaules avant de déposer un baiser sur sa tempe.
- Espèce de fontaine, sourit-il.
- Oh, tais-toi. Tu te retiens parce que tu es un sale macho mais je sais que tu as envie de pleurer tout le temps.
Il rit à nouveau. Prendre Harry dans ses bras semblait lui avoir redonné du poil de la bête.
- Je n'ai pas envie que tout le monde raconte à Harry que son père et sa mère passaient leur temps à pleurer comme des madeleines quand il est né. Le pauvre, il pensera qu'on ne l'aime pas !
Les larmes de Lily se tarissaient déjà. Elle glissa son index contre le poing refermé de son fils et il s'en saisit aussitôt. Le visage légèrement tourné vers le torse de son père, il dormait toujours aussi paisiblement. Lily faillit se remettre à pleurer alors que ses pensées revenaient vers l'accouchement. Tant de douleur, mais tant de joie. Elle avait presque oublié quelle épreuve c'était lorsqu'on avait déposé son bébé sur sa poitrine, qu'elle avait pu sentir son petit cœur affolé battre contre le sien et le contact de sa peau, aussi brûlante que la sienne. Il était si léger, si minuscule. Lorsqu'on le lui avait retiré au bout de seulement quelques secondes pour le nettoyer et l'envelopper dans une couverture, elle avait bien failli faire un scandale. Le voir dans les bras de James pour la première fois était tout aussi exaltant que ce premier contact. Les deux êtres qu'elle aimait le plus au monde.
- Je ne pensais pas qu'il était si léger, souffla James.
- Profites-en, avant que tu t'en rendes compte il fera 10 kg et tu te bousilleras le dos pour le soulever.
- Ô joie.
Lily sourit contre son épaule. La perspective de nuits sans sommeil et de couches sales ne parvenait pas à gâcher son euphorie.
- Par le caleçon de Merlin, jura-t-elle soudain.
- Lily ! S'exclama James, scandalisé, en couvrant les oreilles de son fils.
- Je passe d'une humeur à l'autre en l'espace de quelques secondes, c'est insupportable, gémit-elle.
- Et c'est pour ça que tu jures affreusement en présence de notre innocent bébé ?
- C'est sûr que tu n'as jamais dit de jurons plus horribles.
- Lily a raison, on aurait dû te laver la bouche au savon il y a bien longtemps.
Les jeunes gens relevèrent la tête et sourirent dans un même ensemble à Sirius, qui se tenait sur le pas de la porte.
***
Sirius se sentait bizarrement ému, face à ses deux amis penchés au-dessus d'une minuscule chose qui devait être leur bébé. Il distinguait son pyjama à rayures qui tranchait contre le t-shirt sombre de James, quelque chose qui lui paraissait bien trop petit pour être une main mais qui tenait tout de même l'index de Lily, et une petite boule rose et noire de la taille d'un petit pamplemousse qui était probablement sa tête. Il n'avait pas eu le droit de voir le bébé et la jeune mère la veille au soir.
- Sirius ! S'exclama Lily, ravie. Entre ! On a quelqu'un à te présenter.
- J'ai entendu qu'un petit Elvendork avait été livré ici hier soir, acquiesça-t-il en prenant pied dans la pièce, même s'il savait parfaitement que le bébé s'appelait Harry.
Lily lui adressa un regard torve.
- Il ne s'appelle pas Elvendork.
Un grand sourire s'épanouit sur son visage.
- Alors c'est vrai ? Vous l'avez appelé Sirius ?
- Espèce de crétin, commenta James alors que Lily levait les yeux au ciel.
Sirius mima la déception tout en se postant au pied du lit. Il y déposa une peluche en forme de lapin qui faisait la taille du bébé – ou de ce qui était supposément le bébé car il n'avait toujours pas la preuve que ce que James tenait dans ses bras était un bébé – et tendit une boîte de patacitrouilles à Lily. Elle libéra sa main de la poigne de l'objet non identifié pour l'attraper avec un petit cri ravi. Un pied trop petit pour être qualifié de pied s'éleva soudain au-dessus de la main de James. Sirius écarquilla les yeux. Pas de doute, c'était bien un pied, pourvu de cinq orteils surmontés d'ongles microscopiques.
- Approche, ordonna James.
Sirius s'exécuta prudemment. Il aperçut enfin clairement le visage de ce qui ne pouvait qu'être un bébé – Harry. Il était aussi laid qu'il s'y était attendu. Il avait beau faire, il ne le trouvait pas mignon.
- Tu n'es pas obligé de dire que c'est le plus beau bébé de la terre, l'informa James.
- C'est gentil, je déteste mentir.
- Eh ! protesta Lily.
- Ça ne peut pas être le plus beau bébé de la terre, parce que c'est le mien le plus beau, intervint une voix grave à la porte.
Sirius leva les yeux au ciel. Frank se tenait dans l'encadrement de la porte, l'air plus épanoui que jamais. Le pli soucieux qui barrait en permanence son front avait disparu et il souriait, détendu et heureux. Cela fit plaisir à Sirius. La chambre d'Alice était trois portes plus loin. Il avait prévu de passer la voir après Lily, même s'ils n'étaient pas si proches que cela.
- Comment vont Neville et Alice ? s'exclama Lily.
L'heureux père pénétra plus avant dans la pièce tout en babillant sur tout un tas de sujets qui dégoûtaient Sirius au plus haut point. Il préférait que la maternité reste un épais mystère. Sa santé mentale s'en porterait mieux. James s'aperçut aussitôt qu'il avait décroché. Il lui fit signe de s'approcher, le bébé toujours au creux de son bras. Sirius s'exécuta, les yeux fixés sur le petit garçon.
- Alors ? interrogea James, tout excité. Ça fait quoi de voir le roi des Maraudeurs avec un bébé ?
- Je ne sais pas où tu es allé pécher que tu étais le roi des Maraudeurs, commenta Sirius en le gratifiant d'une pichenette en plein front – en temps normal il l'aurait franchement frappé mais le bébé compromettait ses plans. Et c'est aussi bizarre que quand tu as commencé à porter une alliance.
- Mon alliance gigote moins.
- Et braille moins.
- Tu ne l'as même pas entendu pleurer ! protesta James.
- Mais regarde-le ! Il projette déjà des mauvais coups.
Ils concentrèrent tous les deux leur attention sur le bébé toujours endormi, qui tétait sa lèvre inférieur. Même le diable ne pourrait pas convaincre quelqu'un que c'était un enfant difficile. James semblait d'ailleurs avoir oublié ce que disait Sirius. Il contemplait son fils, un sourire tendre sur le visage. Ce n'était pas la même expression stupide que quand il contemplait Lily à son insu. A la tendresse se mêlaient un soupçon de fierté et une touche d'inquiétude. Le cœur de Sirius se serra. Encore une fois, James expérimentait quelque chose dont il serait à jamais exclu. Il doutait d'être père un jour, surtout depuis la trahison d'Ethel. Il avait trop perdu. Il ne voulait pas remettre à nouveau son cœur aux mains de quelqu'un qui le traiterait comme de la bouillie de béozard. Il n'osait plus faire confiance.
- Patmol ?
James le fixait avec une expression amusée.
- Je crois qu'on t'a perdu.
Sirius grogna avant de demander :
- Est-ce qu'il fait autre chose que dormir ?
- Eh bien, il bouge les bras et les jambes.
- Je vois, répondit Sirius, goguenard.
James essaya de le frapper de sa main libre mais il était ralenti par le bébé. Son ami esquiva en riant. Sans doute pour se venger, James interrogea :
- Tu veux le tenir ?
Il recula aussitôt de plusieurs pas, horrifié.
- Non !
Son cri d'horreur interrompit la conversation de Lily et Frank, qui lui adressèrent un regard surpris.
- Lily, dis à Cornedrue qu'il ne faut pas me donner ce bébé !
- Mais c'est ton filleul !
- Quand il saura tenir sa tête tout seul je le prendrai dans mes bras, répliqua-t-il, farouche.
- Tu es vraiment un bébé, s'amusa Lily, avant d'adresser un clin d'oeil mystérieux à James.
Celui-ci se contorsionna pour pouvoir l'embrasser furtivement. Sirius grimaça à nouveau.
- Vous vous comportez comme des adolescents énamourés, commenta-t-il d'un ton hautain.
- Ça tombe bien, c'est ce qu'on est, rit James.
Frank, ce faux-jeton, rit de concert avec eux. Il y avait trop de gens heureux pour une seule pièce. Ou alors Sirius avait juste besoin de jouer le cynique pour ne pas devenir trop émotif. Il renifla bruyamment avant de déclarer :
- Bon très bien, je vais jouer à l'adolescent plein d'hormones aussi, alors.
Sans attendre de réponse, il contourna le lit, bouscula Frank et enlaça une Lily très surprise. Elle rit doucement contre son oreille tout en lui tapotant le dos.
- Ça va, Sirius ?
- Mmh-mmh.
Il aurait voulu lui dire comme il était heureux pour eux, comme il se réjouissait de pouvoir faire partie de la vie de ce petit garçon, à quel point il avait peur de lui faire mal s'il le prenait dans ses bras, mais comme il s'appelait Sirius Black il n'en fit rien. Il n'avait jamais su dire ce qu'il ressentait vraiment. Il s'écarta finalement, mais Lily le retint un instant en pressant doucement son épaule.
- Merci pour hier. Je serais devenue folle sans toi.
- Parce que tu ne l'es pas déjà ?
Elle pouffa et repoussa son épaule.
- Imbécile. Tu as vraiment été super.
- C'est ce que je fais de mieux, répondit-il avec un clin d'oeil.
- Eh, t'as fini de draguer ma femme ? intervint James.
- Oh, beurk ! Je ne la drague pas ! C'est Lily !
- Vous en faites du bruit !
La petite assemblée se tourna dans un même ensemble vers Alice, qui venait d'entrer. Lorsqu'elle se tourna vers eux après avoir refermé la porte derrière eux, Sirius s'aperçut qu'elle portait également un bébé. Elle avait les traits tirés mais semblait aussi heureuse que tous les autres parents réunis dans cette pièce. Merlin, il était en sous-effectif.
- Alice ! hurla pratiquement Lily.
La jeune femme trottina jusqu'au lit, tendit son bébé à Lily et, sur l'invitation de cette dernière, prit Harry des bras de son père. Celui-ci se vit chasser sans ménagement du matelas pour que Alice prenne sa place. Sirius jeta un coup d'oeil dans les bras de Lily : Neville était en tout point semblable à Harry, si ce n'est qu'il n'avait pas un poil sur le crâne. Il en fut soulagé : impossible de confondre les deux nouveaux-nés.
- Bon, je crois qu'on est de trop, commenta Frank en regardant Alice avec tendresse. Vous voulez manger un morceau ?
- Tant qu'on ne va pas à la cafétéria de cet endroit maudit, ça me va, répondit Sirius. Même leurs sandwiches sentent le bébé.
- N'importe quoi, Patmol, rit James en lui ébouriffant les cheveux. Un steak, ça te tente plus ? Je t'invite.
Sirius lança un poing victorieux en l'air avant de quitter la chambre en sautillant, ravi. Juste avant que Frank ne referme la porte derrière eux, il entrevit une dernière fois les deux mamans. L'endroit dégageait tellement de douceur maternelle qu'il regretta presque de devoir partir. C'était le meilleur endroit possible pour oublier la guerre. L'allure détendus des jeunes pères en était une preuve suffisante. Vaguement, il se demanda comment allait être la vie désormais. Avaient-ils fini d'être complètement insouciants ?
***
James se précipita dans le couloir, faillit bousculer une infirmière qui poussait un petit chariot et s'arrêta net devant la chambre de Lily. Il tira sa montre de sa poche, s'aperçut qu'il avait encore quinze minutes devant lui avant d'être jeté dehors pour la nuit, et décida de reprendre son souffle. Lorsque les battements de son cœur se furent un peu calmés, il poussa doucement la porte. Seule la lampe de chevet de Lily était allumée. Elle lisait, calée contre ses oreillers. James pencha la tête et s'aperçut qu'elle tenait un exemplaire des Contes de Beedle le Barde. Lily leva la tête lorsqu'il entra plus avant dans la pièce et lui adressa une grimace dégoûtée.
- Je ne comprends pas comment on peut lire ça à des enfants. C'est affreux.
- Ils ne voient pas en quoi c'est affreux, protesta-t-il.
- Même un enfant peut s'imaginer un cœur velu, et ça ne fait pas rêver du tout.
- Eh, Remus a dû lire les Contes de Perrault pour le cours d'Etudes des Moldus et ce n'était pas beaucoup mieux.
- La vieille version est abominable, certes, mais les versions revues sont bien mieux.
- Vraiment ?
Lily laissa retomber son livre et battit des paupières, une moue ridicule sur le visage.
- Ça parle d'amour, et d'amitié, et de bonne fée, et de nains, et de...
- Une minute, l'interrompit James. Depuis quand les nains sont une bonne chose ? Tu as déjà vu un nain ? Ils sentent mauvais et sont couverts de suie et transforment le charbon en diamant et vivent dans des grottes de diamant.
- Mais de quoi tu parles ?
- Des nains !
- Parce que les nains ne sont pas que des gens qui souffrent d'un handicap de naissance ?
- Quoi ?
Ils se fixèrent un instant en silence, aussi perplexe l'un que l'autre.
- Je crois que les Sorciers et les Moldus n'ont pas la même idée d'un nain, commenta finalement Lily.
- Tu veux dire que tous les nains ne sont pas des hybrides nés d'un gobelin et d'un elfe des bois ?
- Oh, Merlin, cette conversation n'a plus aucun sens.
James lui concéda cela d'un hochement de tête et décida de couper court à ce dialogue de sourd en se dirigeant vers le berceau de son fils. Il dormait paisiblement, ses petits poings serrés et sa tête tournée vers le côté.
- Il ne s'est rien passé de palpitant pendant qu'on dînait ? Interrogea-t-il.
- Absolument pas. Si tu restes encore deux ou trois heures ici tu auras sans doute l'occasion de le voir me réveiller à une heure indue pour téter.
Il adressa un regard désolé à sa femme.
- Si je pouvais t'éviter les nuits avec réveil toutes les quatre heures, je te jure que je le ferai.
- Je sais, sourit-elle. Je me console en me disant que tu vas devoir le subir aussi !
Il prit un air faussement désespéré tout en s'asseyant sur le lit, face à elle.
- Tu crois qu'on peut rendre le bébé ? C'est trop dur finalement.
Lily lui asséna une tape sur la cuisse, et il attrapa sa main en riant.
- Tu crois qu'on peut demander encore plus de bébé ? Enchaîna-t-il. Je crois que j'ai trouvé ma vraie vocation.
Elle tenta de retirer ses doigts des siens mais il résistait.
- Quoi ? Grommela-t-elle. Me voir mettre tes enfants au monde ?
- Ah, oui, parce que je me suis montré particulièrement doué pour faire ça.
Elle rit avec lui, parvint à libérer sa main et glissa ses doigts contre sa nuque pour pouvoir l'embrasser.
- J'ai hâte qu'on ramène notre bébé chez nous, chuchota-t-elle, son front appuyé contre le sien.
- Moi aussi.
- Dans une maison rien qu'à nous.
Il s'écarta légèrement, surpris.
- Une... Je croyais que...
- Je sais, je t'ai dit que ça ne me paraissait pas prudent parce que j'allais reprendre les missions mais... J'y pense depuis hier, James, et je ne peux pas.
- Tu ne peux pas quoi ? Interrogea-t-il doucement.
- Le laisser. L'abandonner alors qu'on a choisi de lui donner la vie. Si on reste au QG en disant qu'on pourra partir en même temps en mission, ça veut dire qu'on pourrait très bien mourir tous les deux, et laisser notre petit garçon tout seul. On ne peut pas... on ne peut pas faire ça, James. C'est égoïste, et stupide, et si on voulait faire ça alors on n'aurait pas dû avoir de bébé.
- Ne dis pas ça, il va t'entendre.
- James, je suis sérieuse, le sermonna-t-elle.
- Oh, je sais. J'essaie de te cacher à quel point ça me fait plaisir pour que tu ne te mettes pas en tête de changer d'idée. Donc tu veux qu'on déménage ? Qu'on ait notre propre maison ?
- Pas toi ?
- Merlin, si !
Elle hocha la tête, une main posée sur son épaule.
- Est-ce que tu me trouves lâche ?
- Tu as entendu ce que je viens de dire ?
- Oui, mais on avait décidé ça ensemble. S'engager dans l'Ordre, continuer à se battre jusqu'à ce que ce soit terminé... Et maintenant je...
- Lily, interrompit-il fermement. On avait 18 ans, on sortait de Poudlard, on n'avait aucune idée de ce à quoi cette guerre ressemblait. Tu ne te rappelles pas à quel point Benjy et Gideon étaient cyniques quand on est arrivés ? Ils nous trouvaient trop enthousiastes, et on l'était. Tu te rappelles toutes ces fois, ces derniers mois, où on s'est demandé si on voulait tout arrêter ? Même alors on savait qu'on avait raison de douter. Alors est-ce que c'est lâche d'arrêter parce qu'on a un bébé ? Bien sûr que non.
- Tu veux arrêter ? Demanda-t-elle après un court silence.
- Si tu trouves ça mieux, si tu trouves que c'est imprudent que je continue alors que j'ai un bébé, j'arrêterai sans protester.
- Mais toi, qu'est-ce que tu veux faire ?
- Continuer. Avec tous les risques que ça comprend. Je sais... (il prit une profonde inspiration) je sais que ça signifie que je peux vous abandonner, Harry et toi, à tous moments. Je sais aussi que tu es et seras toujours une maman extraordinaire, même si je ne suis plus là. Ce me fend le cœur d'imaginer un tel scénario mais je l'accepte.
Lily détourna les yeux tout en tripotant l'encolure de son t-shirt. James avait conscience qu'il allait bientôt être mis dehors et qu'il ne pouvait pas partir avant qu'ils n'aient terminé cette conversation.
- On est vraiment des satanés Gryffondors, murmura-t-elle finalement.
James ne put s'empêcher de sourire.
- Je crois bien.
- Il faut que tu continues, ajouta-t-elle doucement.
Il hocha la tête, ses yeux rivés dans les siens. Lily ne pleurait pas, alors que pour une fois elle aurait eu une bonne raison.
- Tu as intérêt à tenir cette promesse.
Il n'eut pas besoin de lui demander de quoi elle parlait. La promesse qu'il lui avait faite quand il l'avait demandée en mariage, qu'il avait renouvelé maintes et maintes fois depuis. La promesse qui l'avait sauvé plusieurs fois.
- Je ne suis toujours pas mort alors qu'on a essayé de me tuer avec acharnement, fit-il remarquer avec un sourire.
Elle tenta de le lui rendre, mais son regard était toujours grave.
- Je t'aime.
- Ah oui ?
Elle lui adressa un clin d'œil.
- Autant que tu saches pourquoi tu te bats.
Il rit et lui vola un baiser, content qu'elle s'efforce de montrer qu'elle acceptait sa décision.
- Mr. Potter, vous avez déjà dix minutes de retard.
Lily grimaça alors qu'il se retournait pour adresser un sourire d'excuse à l'infirmière qui tenait la porte ouverte pour lui. Il sauta du lit et vola un dernier baiser à sa femme.
- Réfléchis à notre emménagement ! Lança-t-elle tandis qu'il jetait un dernier regard à Harry.
Il lui lança un dernier « Compte sur moi ! » avant que l'infirmière ne referme la porte derrière elle, l'air à la fois agacé et indulgent.
- J'ai eu l'impression que vous étiez engagés dans une conversation sérieuse donc je ne vous ai pas interrompu, mais faites attention la prochaine fois, le sermonna-t-elle.
- Promis. Vous êtes un ange, Gwyneth.
- Arrêtez de faire du charme aux infirmières, Mr. Potter. Ça perturbe le service. Oh, et tenez votre ami Black à l'écart, il a déjà provoqué une dispute entre deux jeunes femmes.
James tenta sans succès de retenir un sourire.
- Ce n'est pourtant pas son genre.
- Merci Merlin, votre femme et le bébé sortent demain soir, marmonna-t-elle après avoir étudié sa mine réjouie quelques instants. Allez, rentrez chez vous. Profitez de votre dernière nuit de sommeil.
- Vous êtes tellement réconfortante, ma chère Gwyneth.
- Dehors, Potter.
- Eh, vous faites une très bonne imitation du professeur McGonagall !
Au lieu de répondre, elle tourna les talons et quitta son champ de vision. James sortit de la maternité en sifflotant. Il lui restait un peu moins d'une heure avant de devoir rejoindre Fabian dans un obscur village du Kent. Il avait le temps pour une petite sieste.
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