Note du bêta : Je viens de mordre Cazoue. Parce que je considère que c'est sa faute si le chapitre arrive si tard. Nah. Le chapitre d'aujourd'hui sans surprise est dans la continuité du précédent (sans blague. Il est même sûrement dans la prévision du suivant.) Pour la mission sauvetage la moins epique de tout les temps. Non sans rire je coupe le truc de bêta sérieux (SÉRIEUX TOI ?! me dira Cazoue) ce chapitre est super génial parce qu'il est marrant et ça fait vraiment du bien. Adorez le. Lisez le et relisez le. Et à un moment donné repensez à cette réplique du donjon de Naheulbeuk "Ah ben bravo ! Maintenant on as un Ogre guitariste qui se promène tout nu dans les couloirs !". Gros bisous !
Chapitre 21
James ne s'était pas senti aussi libre depuis des mois. Les nuits d'avril étaient encore fraîches ; l'air froid lui piquait la peau et semblait réveiller tout son corps engourdi par sept mois d'hibernation. Plongé dans son euphorie, il ne songeait même pas à Lily et aux derniers mots qu'elle lui avait jetés. Rien d'autre n'importait que la liberté. Plusieurs fois au cours des derniers mois il avait cru aller bien. Quand tout se passait bien avec Lily, quand il avait découvert sa passion pour la conception de balais... Mais maintenant qu'il était enfin dehors, il se rendait compte qu'il n'irait bien que lorsqu'il serait libéré de cette maison.
Il traversa Godric's Hollow à grandes enjambées libératrices et, une fois dans le bois, transplana au manoir Lestrange. Il connaissait les étapes du plan par cœur, ainsi que le plan approximatif de la maison. Arrivé devant la grille, il lui fallut un instant pour retrouver la formule du sort de détection de sortilèges. Il n'avait pas exercé de magie complexe depuis longtemps. Même avec les balais, tout ce qu'il avait fait jusque-là était purement théorique. Il trouva finalement et put constater que tous les sorts de protection jetés sur la grille avaient bien été levés. Toujours sous la cape, il avança le long de l'allée qui menait à la porte d'entrée. Des mauvais souvenirs de l'attaque sur ce qu'ils pensaient être le QG des Mangemorts lui revinrent à l'esprit. Après sept mois passés au calme, il avait du mal à croire qu'ils aient vécu tant de choses.
Une fois à l'intérieur, il trouva sans mal le bureau. Il n'avait relevé aucun signe de présence. Eusse été le cas, il aurait été capable de s'en sortir. Après tout, il avait passé une bonne partie de sa scolarité à s'échapper sous le nez de ses professeurs. Mais c'était une fois dans le bureau que les difficultés commençaient. Sirius avait simplement indiqué : « coincés dans le bureau, une pièce secrète au sous-sol ». Un début de panique s'empara de lui lorsqu'il songea que, peut-être, il ne trouverait jamais le mécanisme d'ouverture du passage secret. Il s'empressa de le chasser : il allait réussir, rentrer, et prouver à Lily qu'il pouvait sortir sans entraîner leur mort à tous. Par ailleurs, c'était un défi à la hauteur de son passé de Maraudeurs. Lorsqu'ils étaient en deuxième année, ils avaient passé un certain temps à tirer sur des mains d'armures ou à tapoter sur des pierres suspectes, à Poudlard, dans l'espoir de trouver un passage secret. Peter avait finalement réussi lorsqu'il avait trébuché, attrapé une hallebarde pour tenter de se rattraper, et ouvert une porte par la même occasion.
James sourit à ce souvenir tout en entreprenant la fouille des lieux. Il tira, tripota, tira, enfonça même sa baguette dans les interstices du parquet. Une horloge, quelque part dans la maison, sonna deux fois durant sa recherche. Ses premiers doutes revenaient au galop. Comme sa fouille à la baguette ne donnait rien, il décida finalement d'utiliser les vieilles méthodes et passa sa main partout où il le pouvait. L'horloge venait de sonner vingt-trois heures lorsque ses doigts rencontrèrent enfin une résistance inattendue. Il établit les contours de la poignée invisible avant d'appuyer dessus. Une porte s'ouvrit, suscitant en lui un peu de cet émerveillement qu'il avait éprouvé durant ses premières années à Poudlard face à tous ces passages secrets. Des torches s'enflammèrent sous ses yeux. Il descendit prudemment la volée de marches, tout en se demandant pourquoi son ami enjoignait leur sauveur à rester dans l'escalier.
Arrivé en bas des marches, il dut s'arrêter net. Un mur lisse lui barrait la route. Perplexe, il l'examina pendant plusieurs minutes avant de songer qu'il devait y avoir deux pièces secrètes dans le bureau : l'une contenant le coffre-fort, l'autre condamnée. Pourtant, l'entretien parfait de l'escalier l'étonnait. Pourquoi s'occuper ainsi d'un endroit abandonné ? Alors qu'il songeait à remonter pour tenter de comprendre où il se trouvait, un bruit lointain lui parvint de derrière le mur. On aurait dit un grognement, le bruit du tonnerre ou... un rire.
- Prewett ? Appela-t-il.
***
Sirius s'autorisa un soupir satisfait lorsque la voix tonitruante de Gideon s'éteignit brusquement, soufflée par un sortilège de mutisme. Le grand roux le fusilla du regard et lui aurait probablement jeté un sort si un appel ne les avait pas tous figés sur place :
- Prewett ?
- Cornedrue ? Répondit Sirius après quelques secondes de silence perplexe.
- Patmol, c'est toi ?
Le jeune homme se colla à la paroi pour mieux entendre la voix étouffée de son meilleur ami. Soulagement, agacement et excitation se battaient pour avoir la place dominante dans le maelstrom de ses émotions. Soulagement que quelqu'un soit là pour les aider, agacement contre James qui était assez stupide pour venir lui-même, excitation à l'idée de vivre une nouvelle aventure avec son meilleur ami.
Il décida finalement de s'en prendre à James plus tard pour se concentrer sur le plus urgent : sortir de ce coffre-fort.
- Il y avait une porte en bois quand on est descendus, cria-t-il, est-ce qu'elle est toujours là ?
- Quoi ? Non, pas de porte !
- Il y a un système d'ouverture ?
- Évidemment, c'est pour ça que je vous laisse mariner là-dedans depuis cinq minutes.
Le sarcasme de James traversa sans difficulté l'épaisseur du mur qui les séparait, et Sirius grimaça.
- Très amusant, Potter. Il est peut-être dissimulé, comme la porte d'en haut ?
- Je sais, je cherche.
- En attendant, intervint Emmeline derrière Sirius, autant collecter tout ce pactole.
Il hocha la tête et lui tendit la bourse qu'il avait apportée à cet effet. Après avoir ordonné à un Gideon toujours muet et furieux de reculer, elle ouvrit le petit sachet de cuir. La bourse eut l'effet d'un trou noir : les richesses entassées devant elle disparurent à l'intérieur, aspirées par un maelstrom. Quelques secondes plus tard, le coffre-fort était vide, la bourse toujours aussi minuscule et à peine plus lourde. Emmeline la referma soigneusement avant de la faire sauter dans sa main, un sourire satisfait sur le visage.
- Je crois que je vais aller faire du shopping.
Sirius sourit, amusé, tandis que Gideon gesticulait vers sa gorge, le visage de plus en plus rouge. Avec un soupir, le jeune homme le libéra du sortilège.
- Sale petit parasite, éructa-t-il dès qu'il fut libéré, tu ne perds rien pour attendre. Heureusement pour toi qu'on a plus urgent à traiter. Potter !
- Le doux son de ta voix m'avait manqué, Prewett de mon cœur, répondit-il de l'autre côté du mur.
Sirius pouffa tandis que Gideon levait les yeux au ciel.
- Sois sérieux deux minutes. Ça m'étonnerait qu'il y ait un système mécanique d'ouverture. C'est une prison, seul celui qui nous retient doit avoir la clef.
L'hilarité de Sirius retomba aussitôt. Gideon n'avait pas tort ; ce serait trop facile. Si seulement deux d'entre eux étaient descendus, le troisième aurait pu les faire sortir sans difficulté. Non, le mur ne répondait certainement pas à un simple levier « ouvrir/fermer ».
- Tu veux dire que je vais devoir enlever Lestrange pour le forcer à vous libérer ?
La voix de James avait perdu toute trace d'amusement. Une autre inquiétude vint ajouter au poids qui pesait déjà sur l'esprit déjà troublé de Sirius : James ne pouvait pas être vu par un Mangemort. Ce serait compromettre toutes les précautions qu'ils avaient prises pour les cacher, lui et sa famille.
- Hors de question que tu le fasses toi-même ! Intervint-il. Rentre chez toi et envoie nous quelqu'un d'autre.
- Et perdre encore plus de temps ? Jamais. Il n'y a peut-être pas que Lestrange qui commande l'ouverture de cette porte.
- Je doute que la vieille Lestrange soit d'une aide quelconque, commenta Emmeline, les doigts crispés sur la bourse pleine d'or.
- La vieille, non, mais l'elfe de maison, peut-être, suggéra Gideon.
- L'elfe ? Protesta Sirius. Il trahirait sa famille ? C'est impossible d'obliger un Elfe de maison à quoi que ce soit quand on est pas son maître. Il va juste filer entre les doigts de James et aller prévenir Lestrange.
- Tous les Elfes ne sont pas dévoués à leurs maîtres, rétorqua Gideon. Eh, Potter ?
- Oui ?
- Tu penses pouvoir maîtriser un Elfe de maison ?
- Impossible, rétorqua-t-il. Par contre, je peux le convaincre que je fais ça pour aider sa famille.
Le perplexité qui s'afficha sur le visage de Gideon reflétait celle que ressentait Sirius.
- Comment ça ?
- J'ai un plan ! Ne faites pas de bêtises !
- Bon sang, Cornedrue ! Appela Sirius. Ne fais pas l'idiot ! Va chercher quelqu'un d'autre !
Seul le silence lui répondit.
***
James remonta vers le bureau, content de son idée. Il allait ressortir du manoir, puis tambouriner à la porte jusqu'à ce que l'elfe de maison vienne. Il lui raconterait ensuite qu'il était envoyé par la Brigade magique, qu'on lui avait signalé une effraction et qu'il souhaitait fouiller la maison avec l'elfe.
Il ne put jamais mettre son plan à exécution.
En haut de l'escalier en colimaçon se tenait l'elfe lui-même. C'était une créature assez jeune – bien que l'âge fut difficile à évaluer chez eux – vêtu d'un torchon un peu sale mais en bon état. Il portait même des sortes de chaussures faites dans des serviettes de bain. De cette rapide inspection, James conclut que l'elfe devait être relativement bien traité, ce qui compromettait ses chances de l'amener à trahir ses maîtres. L'expression pleine de colère du petit être suggérait d'ailleurs qu'il ne se laisserait pas attendrir.
- Un intrus ! s'exclama-t-il de sa petite voix aiguë. Un intrus chez le maître !
- Je, hum, je vérifiais la sécurité du coffre-fort, figure-toi, tenta James tout en descendant prudemment les marches, à mesure que l'elfe avançait vers lui. Je suis envoyé par la société de sécurité qui s'occupe des sorts, nous faisons des inspections surprises de temps en temps et...
- L'intrus est un menteur, rétorqua l'elfe. Ewok va le laisser dans le coffre-fort en attendant le maître !
James jeta un bref coup d'oeil derrière son épaule ; il avait à présent le mur du coffre-fort en vue. Ewok, puisque c'était son nom, ne tarda pas à le voir non plus. Cela sembla attiser sa colère. James entrevit une solution et commença à réfléchir à toute allure alors que l'elfe, la voix de plus en plus aiguë, se mettait à brailler :
- Le coffre est verrouillé ! D'autres intrus sont entrés ! Le voleur va rejoindre ses amis les voleurs !
Il claqua des doigts mais James ne s'attarda pas pour voir quel effet le geste avait eu ; il pivota sur la marche glissante et transplana juste derrière l'elfe, au moment même où celui-ci projetait une onde de force devant lui qui aurait très certainement projeté James au bas des escaliers. Le jeune homme parvint à stupéfixer l'elfe avant qu'il ne se retourne. Le petit être bascula en avant mais James le rattrapa par le pied avant qu'il ne dégringole toutes les marches tête la première. Il l'immobilisa au sol puis releva la tête pour croiser le regard pétillant de Sirius qui était en train de remonter vers lui.
- Sacré Cornedrue ! Alors, ton plan a marché ?
James se mit à rire tout en passant une main embarrassée dans ses cheveux.
- On va dire ça comme ça !
Derrière Sirius, Gideon et Emmeline émergèrent du coffre-fort désormais vide. Emmeline faisait sauter une bourse en cuir dans sa main, l'air satisfait.
- Voilà une mission rondement menée, commenta-t-elle, un brin sarcastique.
- Eh, je nous ai tirés d'affaire, non ? Protesta Sirius.
- On va faire semblant de te croire, grogna Gideon.
James n'intervint pas dans la conversation, trop pris par l'euphorie de se trouver à nouveau avec une équipe de l'Ordre. Il n'avait pas vu Gideon et Emmeline depuis des mois et des mois. Même s'ils n'avaient jamais été proches, il était heureux de les revoir. Malgré les sarcasmes de la jeune femme, il était satsifait d'avoir aidé à l'accomplissement d'une mission. Une soudaine brûlure dans ses yeux lui révéla à quel point il était épuisé émotionnellement. Il s'empressa de se pencher sur l'elfe de maison pour que ses acolytes ne remarquent pas son émotion. A cet instant, il ne pensait qu'à la satisfaction que lui procurait l'action, au bonheur qu'il éprouvait à être auprès de ses amis, à partager le danger avec eux.
- Tu étais obligé de l'assommer ? Interrogea Emmeline, une marche en-dessous de lui.
- Euh... plutôt oui, balbutia-t-il après s'être raclé la gorge. Je propose qu'on le laisse là. De toute façon Lestrange va vite s'apercevoir que son coffre a été pillé.
Les autres acquiescèrent. Quelque part dans la maison, une horloge sonna la dernière demi-heure avant minuit. Les quatre jeunes gens tournèrent la tête vers le bureau, seulement quelques marches au-dessus d'eux. Le carillon venait de leur rappeler la précarité de leur situation.
- En parlant de Lestrange, on ferait probablement mieux de déguerpir, commenta Gideon. Ils ne vont peut-être pas tarder à rentrer.
Ils regagnèrent donc le rez-de-chaussée de la maison toujours plongé dans le noir, fermèrent la porte secrète puis quittèrent le bureau. James fermait la marche, la cape d'invisibilité dans sa poche. Gideon et Emmeline ne connaissaient pas son existence. Alors qu'il fermait la porte de la pièce derrière lui, le claquement d'un autre battant lui fit écho. Gideon, en tête de file, se figea net. Des voix animées leur parvinrent, dont une parfaitement reconnaissable : celle de Bellatrix Lestrange. James n'entendit que des bribes qui lui suffirent à comprendre qu'ils avaient intérêt à filer au plus vite :
- ... Malefoy... Intrusion...
Devant lui, Sirius jura tout bas. Dans la pénombre, Gideon tournait sur lui-même à la recherche d'une échappatoire. Emmeline signala tout à coup :
- Escaliers !
Au même instant, la voix péremptoire de Bellatrix se fit encore entendre :
- Ewok !
James n'entendit pas quelle réaction elle eut lorsque l'elfe ne se manifesta pas ; ils étaient déjà en train de monter aussi discrètement que possible le l'étroit escalier qui se trouvait à leur droite. Ils atteignirent un palier intermédiaire, d'où partaient une multitude de courtes volées de marches. C'était vraisemblablement un escalier de service qui desservait plusieurs endroits du manoir. Gideon s'engagea dans l'un d'entre eux, constitué d'une dizaine de marches, au hasard. A peine James eut-il mis le pied dessus que l'escalier pivota, les déséquilibrant tous. Sirius s'agrippa à Emmeline qui lui servit un « Bas les pattes ! », James eut la présence d'esprit d'attraper la rambarde, et Gideon s'écroula tout bonnement sur la marche devant lui. Ils s'immobilisèrent finalement devant une simple porte en bois, sans que James ne parviennent à comprendre quel mouvement ils avaient effectué. Sans attendre, Gideon saisit la poignée et poussa le battant. La lumière de la lune dégoulina sur les escaliers un court instant, puis fut percée par l'ombre des membres de l'Ordre qui s'empressaient de gagner le couloir.
Une rangée de fenêtres, sur leur gauche, laissait entrer la lumière. A leur droite se succédaient quelques portes à la poignée dorée. Le tapis épais qui recouvrait le parquet suggérait qu'ils se trouvaient dans un coin du manoir fréquenté par les maîtres. L'amour de l'exploration saisit James, mais il ne put s'y adonner : Gideon était déjà en train d'ouvrir une fenêtre.
- Damnation, marmonna-t-il dans le silence tendu qui régnait. On est au quatrième étage.
- Satané escalier, jura Sirius alors que tous se penchaient à la fenêtre.
- On n'a pas le choix, il faut partir, reprit Gideon. Impossible de transplaner, ça c'est certain.
- A poil ! lança soudain Emmeline.
Les trois garçons se tournèrent vers elle, le visage inexpressif. Elle affichait elle-même un air déterminé.
- Allez, on a pas de temps à perdre ! Insista-t-elle.
- Tu débloques, Vance ? Interrogea Sirius tout en jetant un coup d'oeil nerveux vers l'escalier.
- Désape-toi, je t'expliquerai pendant ce temps-là, rétorqua-t-elle tout en se débarrassant elle-même de sa cape.
James, aussi perplexe que les autres, décida finalement de lui faire confiance et commença à enlever ses vêtements Il prit soin de coincer sa cape d'invisibilité dans l'élastique de son caleçon. La tête coincée dans le col de son pull, Emmeline expliqua :
- Je peux faire une corde, mais vous savez bien qu'on ne peut pas créer de matière. On va attacher nos vêtements ensemble puis je les transformerai. Plus on a de matière, plus la chute sera courte.
Elle parvint finalement à se débarrasser son vêtement et le jeta sur la pile qu'ils étaient en train de former ; Sirius et Gideon avaient fini par obéir, eux-aussi. Alors qu'il ajoutait son pantalon au butin, Sirius marmonna qu'ils allaient se faire tuer en sous-vêtements. Personne ne lui répondit : James et Emmeline étaient déjà occupés à nouer les vêtements les uns aux autres.
Au bout de quelques minutes, tous leurs vêtements étaient reliés. Emmeline, étonnamment digne en dessous, pointa sa baguette dessus et ferma les yeux. James détourna son regard de la jeune femme, gêné. Il savait que c'était idiot, mais il n'avait jamais vu d'autres femmes que Lily dans cette tenue – exception faite des filles que les Maraudeurs et lui avaient espionné quand ils avaient quatorze ans, en petits pervers prépubères qu'ils étaient. Sirius lui donna un coup de coude dans les côtes en ricanant :
- Tu rougis, Cornedrue.
- Oh, la ferme, marmonna-t-il, tout en sentant effectivement ses joues s'échauffer.
- Lily entendra parler de ça, crois-moi.
- Lily s'en fiche, rétorqua-t-il, avant de se rappeler soudain les dernières paroles qu'elle lui avait adressées.
Il n'y avait pas vraiment prêté attention jusque là, pas même lorsqu'elle les lui avait jetées à la figure. Elles le frappaient soudain avec une violence qu'il s'efforça de mettre de côté ; ce n'était pas le moment d'y penser.
En un éclair de magie, la pile de vêtements devant eux se changea en corde. Emmeline poussa un soupir de soulagement tandis que Gideon rassemblait leur porte de sortie dans ses bras. Sirius se mit à chercher frénétiquement un endroit pour l'accrocher puis poussa un juron résigné avant de poser sa baguette sur le mur. Dans un craquement sourd, un anneau en sortit. Les quatre acolytes ne tergiversèrent pas sur le bruit que la transformation avait généré. Ils avaient quitté le rez-de-chaussée près de dix minutes plus tôt ; les Lestrange avaient sans doute découvert le pot-aux-roses à présent.
Gideon amarra la corde puis la jeta par la fenêtre. Sans même regarder si elle touchait le sol, il passa une jambe dans le vide et adressa un sourire sans joie à ses camarades.
- Accrochez-vous, ça va faire mal aux mains.
Sans plus de précaution, il se lança dans le vide. Emmeline se précipita aussitôt à la fenêtre et poussa un soupir de soulagement en constatant qu'il ne s'était pas écrasé comme une crêpe en bas.
- Bon, j'y vais, décida-t-elle sans laisser aux deux garçons le temps de se manifester.
Alors qu'elle disparaissait à la suite de Gideon, la bourse de cuir accrochée au poignet, James réalisa soudain :
- Ils vont nous voir passer par la fenêtre.
- Eh bien... effectivement, répondit prudemment Sirius. Quatre imbéciles en sous-vêtements.
Un rire nerveux échappa à James, qui flanqua une tape sur l'épaule de son ami.
- Merlin, ça m'avait manqué.
Sirius allait lui répondre lorsqu'une planche craqua soudain non loin d'eux. Les deux garçons se figèrent, les doigts serrés sur leur baguette. Il y eut un nouveau craquement. D'un commun accord, les deux jeunes gens se précipitèrent vers la fenêtre. James sauta dans le vide le premier, les doigts serrés autour de la corde, sa baguette entre les dents. Il ne prit pas la peine d'essayer de descendre en douceur ; il devait se rapprocher du sol le plus vite possible, avant qu'on ne coupe la corde. Il eut à peine le temps de songer qu'il allait souffrir ; déjà la brûlure dans ses mains était intolérable. Il aurait hurlé s'il n'avait pas eu sa baguette dans la bouche. Sirius semblait encore plus pressé que lui : il se prit son pied dans le crâne et faillit bien lâcher prise. La douleur le poussait à desserrer les doigts, mais son instinct de survie était plus puissant.
Cependant il n'eut pas à résister beaucoup plus longtemps. La corde se mit à vibrer entre ses doigts, puis elle se relâcha tout d'un coup. James continua à tomber, mais avec cette fois-ci la certitude de ne pas pouvoir s'arrêter. Des images de sa chute de la falaise lui jaillirent à l'esprit, alors même qu'il avait toujours eu la plus grande des peines à s'en rappeler. Mais avant qu'il ait eu le temps de réellement paniquer, sa chute ralentit soudain. Il heurta le sol assez brutalement, mais sans se briser quoi que ce soit.
- Vite, on bouge ! Hurla Gideon à son oreille tout en le tirant par le bras pour qu'il se relève.
Étourdit, James eut le réflexe de le repousser. Il tituba de quelques pas, le cœur au bord des lèvres et les mains en sang après sa descente, et sursauta lorsqu'un éclair de lumière fit jaillir une motte de terre pile à l'endroit où il se trouvait quelques instants auparavant. Il reprit brusquement ses esprits et détala derrière ses camarades sans prendre le temps de lever les yeux vers l'étage : les Lestrange étaient en train de les canarder depuis leur fenêtre de sortie.
Emmeline avait déjà atteint la grille d'entrée, qu'elle s'empressa de franchir. Elle tendit la main, les traits tendus par l'attente. Gideon ne tarda pas à la rejoindre, vite suivi de Sirius. James était à la traîne. Tous ces mois d'inaction avait miné son endurance. Le souffle court, les poumons en feu, il franchit les derniers mètres qui le séparaient des autres. Gideon et Emmeline transplanèrent ensemble avant qu'il ne les rejoigne mais Sirius l'attendait, la main tendue, aussi sanglante et brûlée que la sienne. Ils souffrirent autant l'un que l'autre lorsque James referma ses doigts dessus.
***
Sirius détestait pratiquer le transplanage d'escorte depuis qu'il s'était désartibulé. Il était certes seul lorsque c'était arrivé, mais traîner quelqu'un derrière soit exigeait encore plus de concentration qu'un simple transplanage. Il n'avait dû le faire qu'une ou deux fois en deux ans. Entraîner ainsi James derrière lui, avec les Lestrange à leurs trousses et leurs mains brûlées à vif par la corde, n'était pas franchement ce qu'il appelait transplaner dans de bonnes conditions. Peut-être était-ce l'adrénaline, ou bien la joie d'affronter le danger avec son meilleur ami ; quoi qu'il en soit, il atterrit durement sur le sol en un seul morceau, James entier à ses côtés.
Son ami jura avant de se mettre à gémir tout en regardant ses mains. Sirius ne réussit qu'à éclater d'un rire nerveux, qui ne tarda pas à gagner James également. Ils rirent comme ils ne l'avaient pas fait depuis une éternité, les côtés douloureuses, les larmes aux yeux – celles-ci étaient peut-être dues à la douleur, cela dit. Lorsqu'ils se calmèrent enfin, James se redressa en position assise et considéra leur environnement avec perplexité. Il était difficile de distinguer les détails dans la faible lueur de la lune qui ne cessait de se cacher derrière les nuages.
- Où est-ce qu'on est ?
- La lande près de Pré-au-Lard, répondit Sirius tout en inspirant à pleins poumons les effluves de la bruyère qu'ils avaient écrasée.
- Ah, c'est pour ça qu'il fait si froid.
Sirius faillit partir d'un nouvel éclat de rire lorsqu'il se rappela qu'ils étaient tous deux en caleçon.
- Merlin, c'est une des choses les plus absurdes qui me soient arrivées. Braquer les Lestrange en sous-vêtements !
- Pour ta défense, tu étais tout habillé quand tu es arrivé, ricana James.
Il alluma sa baguette. Sirius eut un instant de panique ; qu'avait-il fait de la sienne ? Il l'avait coincée entre ses dents pour descendre à la corde, puis ... Avec un soupir de soulagement, il se rappela qu'il l'avait coincée dans l'élastique de son caleçon. Il fit lui aussi un peu de lumière. Il devait être près de minuit à présent, et la température était tout sauf clémente.
- On devrait rentrer, lança-t-il. Emmeline et Prewett vont croire qu'on s'est fait avoir.
- Envoie-leur un message, répondit James avec un haussement d'épaule indifférent.
- Certes. Mais honnêtement, on caille.
- Hmm.
- Cornedrue ? T'as l'air d'avoir envie de rester à te les peler ici. C'est bizarre.
James finit par tourner la tête vers lui avec un sourire grimaçant.
- Il faut que je rentre à Godric's Hollow.
Il revint soudainement à l'esprit de Sirius que James n'avait effectivement rien à faire là. La colère qu'il avait éprouvée contre lui lorsqu'il avait entendu sa voix dans l'escalier secret se saisit un instant de lui. Cependant, la joie de l'avoir avec lui la balaya aussitôt. James avait fait l'idiot, mais il ne voulait pas gâcher ce moment. Ils ne devaient pourtant pas le prolonger plus.
- T'es vraiment un crétin d'être venu, lança-t-il tout de même avec un sourire.
- Trop tentant, rétorqua-t-il avec la même expression avant de donner un petit coup de poing dans son épaule. Je n'en pouvais plus.
- J'ai cru comprendre. Ça m'étonne que Lily ait dit oui.
- Ce n'est pas le cas, répondit-il en perdant son sourire.
- Tu es parti dans son dos ?
- Non. On s'est disputé. Elle m'a dit de ne plus jamais revenir. On en avait déjà parlé avant, elle m'avait dit qu'elle refusait que je rentre en traînant des Mangemorts derrière moi.
- Certes, mais ce n'est pas franchement le cas. Personne ne nous suit.
- Le principe d'une filature, c'est qu'on ignore qu'on est suivi, soupira James en passant une main dans ses cheveux. Je sais qu'elle a raison, mais Merlin ! J'allais exploser, dans cette baraque. Et je ne pouvais pas vous laisser.
- Tu aurais pu prévenir quelqu'un d'autre.
- Ça aurait pris des heures. Je suis arrivé juste à temps ; une demi-heure de plus et les Lestrange vous trouvaient.
- C'est vrai. Mais il faut que tu y retournes, James.
Le jeune homme poussa un profond soupir avant de s'étaler de tout son long dans la bruyère humide. Il se releva aussitôt avec un grognement.
- Par le caleçon de Merlin, on va attraper la mort.
- Une bonne raison de rentrer : ton lit est mille fois plus confortable.
- Même si ma femme me donne des coups de pied pour me faire payer ?
- Frappe-la aussi, elle arrêtera.
James éclata de rire avant de redresser tant bien que mal sans prendre appui sur ses mains.
- Avec un peu de chance elle aura pitié de moi. A moitié nu et les mains à vif.
- Au moins tu as quelqu'un pour te soigner, grommela Sirius. On doit se débrouiller seul depuis qu'il n'y a plus de QG, et crois-moi, je suis moins doué en soins que Lily.
- Il faut choisir mon vieux, une harpie qui soigne ou la tranquillité sans soin !
- Elle sera ravie de savoir que tu parles d'elle comme ça.
- Je parle d'elle comme ça devant elle, rétorqua-t-il avec un sourire.
Sirius fut rassuré lorsqu'il vit, dans l'expression de James, tout l'amour qu'il éprouvait pour Lily. Il s'était souvent inquiété pour eux ces derniers mois, mais il avait évité d'en parler avec James. Il était loin d'être le mieux placé pour conseiller les autres sur les histoires de cœur. Voir ce sourire dégoulinant d'amour lui rappela Poudlard et les airs résolument niais de James, en dernière année, dès qu'on parlait de Lily.
Il se releva à son tour et donna un coup de coude dans les côtes de son ami.
- Si jamais elle te fout à la porte, tu sais où me trouver.
- En fait non, je ne sais pas, rit James. Donne-moi ton adresse, on ne sait jamais.
Sirius roula des yeux agacés.
- Je plaisantais. Tu sais bien qu'elle ne va pas te mettre dehors. Et même si elle le fait, on sait toi et moi que tu vas camper dans le jardin jusqu'à ce qu'elle te laisse rentrer.
James soupira profondément, les yeux levés vers la lune. Sa mâchoire se crispa. Il répondit à voix basse :
- C'est vrai. Même si elle ne veut plus de mois, jamais je ne les abandonnerai, elle et Harry.
Il tourna la tête vers son meilleur ami et lui adressa un sourire espiègle.
- Merci pour les sensations fortes, Patmol. Toujours un plaisir de se faire presque prendre avec toi ! N'oublie pas de venir nous voir, hein ?
- Bien sûr que non. Allez, tire-toi !
James se recouvrit de sa cape d'invisibilité. Avant de la passer sur sa tête, il adressa un dernier sourire canaille à son ami. Une seconde plus tard, un « Clac ! » résonna dans la nuit claire. Sirius comprit qu'il était à nouveau seul.
***
Lily regretta ses paroles à l'instant même où la porte claqua derrière James. Elle n'avait pas eu l'intention d'être si extrême. Elle se laissa tomber sur la troisième marche de l'escalier, la tête entre les mains. Elle le sentait venir depuis des semaines. Elle était persuadée, au fond d'elle, que James ne tiendrait plus très longtemps enfermé. Surprise, elle s'aperçut qu'une partie d'elle était soulagée qu'il soit sorti. Elle ne supportait pas de le voir ainsi, rongé par l'inaction, prisonnier. Elle savait que cela le tuait à petit feu. Elle le voyait parfois dans son regard, cette étincelle de vie qui vacillait, s'éteignait parfois pour ne laisser place qu'à une morne indifférence que seul le rire d'Harry parvenait à chasser.
En un sens, elle lui en voulait. Elle lui en voulait, parce qu'elle n'était pas assez pour lui. Elle ne lui suffisait pas. Mais le pire, c'était qu'elle savait être hypocrite. Il ne lui suffisait pas non plus. Elle avait besoin de ses potions, d'un travail, de voir des amis. Merlin, elle adorait James, mais ce qu'elle voulait c'était le retrouver après une dure journée de travail, épuisée par la sensation du devoir accompli.
Alors, oui, elle était soulagée qu'il soit parti. Néanmoins, la colère était toujours là. Il avait négligé Harry. Il était parti, au mépris du danger que cela représentait pour son fils. Ils avaient disparu de la circulation depuis des mois ; s'il était vu, on les traquerait plus assidûment encore. Elle comprenait qu'il n'ait pas voulu laisser tomber Sirius, mais elle restait persuadée qu'il y aurait eu une autre solution. James avait la loyauté chevillée au corps, mais Lily avait l'impression que, ces derniers temps, il ne savait plus à qui il la devait en premier lieu. Pour elle, la réponse était simple : Harry.
Elle passa près d'une heure assise sur la marche, le cœur lourd, rongé par les regrets et l'inquiétude. Lorsque son corps fut trop ankylosé pour qu'elle reste là plus longtemps, elle se décida à aller s'allonger sur le canapé du salon. Minuit sonna, et James n'était toujours pas rentré. Elle se leva pour faire les cent pas, puis voulut gagner la cuisine pour prendre quelque chose à grignoter. Une façon de tromper son angoisse. Alors qu'elle traversait le vestibule, la poignée de la porte d'entrée s'abaissa. Elle se figea, sa baguette serrée entre les doigts, et s'approcha sans bruit. Son cœur battait à tout rompre, tandis que son esprit tentait d'éviter la pire des pensées ; non, James n'était pas mort, c'était simplement lui qui rentrait et non pas un ennemi ayant percé leur secret.
Le battant s'ouvrit, et déjà Lily tendait le bras, le visage fermé. La faible lueur qui provenait de la porte ouverte du salon lui permit de reconnaître le visage surpris de James. Par pur hasard, elle était parfaitement positionnée : sa baguette s'enfonçait dans sa gorge.
- Comment as-tu découvert qu'on allait avoir un bébé ? Interrogea-t-elle d'une voix qu'elle espérait neutre.
- C'est toi qui me l'a annoncé, répondit-il doucement. Tu m'as offert une paire de chaussons en laine pour bébé.
La jeune femme laissa retomber sa baguette. James referma la porte derrière lui et alluma la lumière du vestibule. Comme autrefois lorsqu'il rentrait de mission, le premier réflexe de Lily fut de l'observer, à la recherche d'éventuelles blessures. La première remarque qui lui vint fut :
- Mais qu'est-ce que tu as fait de tes vêtements ?
L'ombre d'un sourire étira ses lèvres, rien qu'un instant. Lily hésitait entre deux émotions : le soulagement intense de le voir en vie et la colère due à sa désertion. Avec un temps de retard, elle réalisa également qu'elle n'avait pas envie de se disputer encore avec lui ; elle avait été dure, un peu plus qu'elle ne l'avait voulue. Elle ne souhaitait pas tout à fait passer l'éponge, mais elle ne voulait pas non plus reprendre la discussion où il l'avait laissée.
- Longue histoire. Lily, je...
- Merlin, tes mains !
Affolée, elle saisit ses deux poignets et contempla ses paumes ensanglantées et brûlées. Il y avait si longtemps qu'elle n'avait pas vu James rentrer blessé. Elle avait oublié qu'elle effet cela faisait.
- Ah, eh bien, disons que je ne suis pas très doué à la corde raide.
Lily ne chercha pas à élucider cette réponse énigmatique et le traîna plutôt dans la salle de bain. Elle le fit asseoir sur le bord de la baignoire puis sortit des fioles et des bandages. Tout le feu de sa colère était retombé lorsqu'elle avait vu ses blessures.
- C'est comme être de retour au QG, souffla-t-il tandis qu'elle s'agenouillait devant lui pour s'occuper de ses blessures.
La jeune femme ne répondit rien. Elle avait trop peur de se mettre à pleurer si elle ouvrait la bouche. C'était sans compter sur son mari qui la connaissait trop bien.
- Oh, Lily, ne pleure pas, chuchota-t-il.
- C'est rien, coassa-t-elle tout en nettoyant aussi doucement que possible le sang qui maculait ses mains. Je me suis... je me suis inquiétée et puis... et puis je t'ai dit ces choses horribles, et...
- Elles étaient méritées, murmura-t-il, les yeux fixés sur le carrelage.
- Tu sais que je n'ai pas envie que tu sois malheureux, renifla-t-elle. Je sais comme ça te mine de devoir rester ici mais... (Sa voix chavira un peu.) James, Harry est notre responsabilité. Nous sommes tout ce qu'il a. On ne peut pas le trahir.
- Je sais, admit-il doucement. Je sais que... que je n'ai jamais été plus égoïste que ce soir. Je t'ai dit que je ne le faisais pas pour moi, mais pour Sirius et les autres. C'était vrai, en un sens, mais c'est d'abord pour moi que je suis parti. Merlin, si Peter avait appelé à l'aide pour ouvrir un pot de cornichons je t'aurais servi le même discours. Je pense sincèrement qu'on peut sortir en cas d'urgence, et si je ne l'avais pas fait ils auraient probablement été attrapés. Mais je sais que j'ai manqué à mes devoirs envers Harry et toi.
Il avait fini par plonger ses yeux dans les siens, des yeux plein de désarroi. Lily sentit une larme couler sur sa joue mais elle ne fit rien pour l'arrêter, ses mains toujours autour de celles de James. Elle avait l'impression qu'ils n'avaient jamais été aussi adultes qu'en cet instant, jamais aussi sincères l'un envers l'autre.
- Ça n'a pas d'importance, articula-t-elle finalement. Tout s'est bien passé, alors il n'y a pas de coupable. Du moins, si tu veux bien me pardonner.
- Si toi tu me pardonnes, répondit-il avec un sourire hésitant.
Pour toute réponse, elle glissa une main dans sa nuque pour attirer son visage vers le sien. Ils s'embrassèrent lentement, avec tendresse. Lily trouva dans ce baiser l'assurance qu'aucune dispute ne serait jamais la dernière.
- Merci d'être revenu, murmura-t-elle.
- Tu sais bien, Evans, rétorqua-t-il avec un sourire en coin. Tu peux me dire non un million de fois, je reviendrai toujours à la charge.
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