IV - Chapitre 2


  Note de moi : petite pause après ce chapitre, j'ai pas mal de boulot pour la fac et un camp scout à préparer. Je posterai peut-être de façon impromptue en août, qui sait ! Merci à tous pour vos supers commentaires et surtout : BONNES VACANCES !!!  

(possible que les mots collés frappent encore, c'est sans doute parce que ma connexion est trè-s mauvaise... Désolée !)

Notedu bêta : Heyyyyyy ! Salut et bienvenue dans le chapitre partie IVnuméro deuuuuuuuux. Aujourd'hui rien de particulier... Un chapitrebanal sans action sans combats... En fait ca se passe surtout àl'hôpital tiens... Lily as un rhume ? NOOOOOON C'EST LA NAISSANCE DEHARRY POTTEEEEEEEEEEEER ! Bon moi je voulais le poster le 31 juilletpour faire cohérence et tout mais Cazoue as eût pitié de vous.Bonne lecture, bon chapitre, gros big up à tout les childebert oules Elvendork (mâle ou femelle d'ailleurs,c'est un prénom mixte) dumonde ! Bisouuus


Chapitre2


Lorsque James avait lu son ordre de mission, il s'attendait à toutsauf à ça. C'était une banale mission de surveillance dans leSussex, auprès de la famille d'un membre du Magenmagot impliquédans des négociations très désavantageuses pour le marché noir.James ne voyait pas trop avec quelle légitimité on pouvait défendrele marché noir, mais il avait fini par en conclure que l'anarchies'installait lentement mais sûrement dans ce pays.

Bizarrement, il n'en avait plus rien à faire. Ce n'était paspar désespoir ; le Ministère l'agaçait simplement autantque les Mangemorts. Il tenait les responsables du gouvernement pourresponsables de la façon dont la Grande-Bretagne s'était enliséedans cette guerre – tout en s'efforçant d'oublier qu'iln'avait pas la moindre idée de la façon dont il aurait géré untel événement à leur place.

Malgré tout, les familles des membres du Ministère n'avaient pasà en souffrir. Amer mais consciencieux, il monta donc la garde lamajeure partie de la journée. Il aurait bien aimé savoir pourquoicette famille se sentait particulièrement menacée ce jour-là, maisMaugrey avait cessé de diffuser ce genre d'informations.

Alors que le soleil commençait lentement à décliner et que Jamesvoyait arriver avec soulagement l'heure à laquelle le père defamille allait rentrer, il y eut un « CRAC » sonore. Ilsursauta, faillit lâcher sa baguette, la brandit finalementvaillamment... Et se retrouva face à un gamin qui flottait dans sarobe noire de Mangemort. Il portait un masque aussi était-ildifficile d'évaluer son âge, mais son bras maigrelet quitremblotait, baguette tendue, semblait indiquer qu'il était bientrop jeune pour avoir été enrôlé par Voldemort.

D'un simple mouvement du poignet, James fit s'envoler son masque.Son adversaire laissa échapper un couinement apeuré alors que serévélait, sous le soleil de cette chaude journée, un visage poupinsurmontés de cheveux bruns ébouriffés. Il visait toujours Jamesmais pourtant sans rien tenter. Il ne devait pas avoir plus dedix-sept ans – assez âgé pour faire de la magie en toute liberté,trop jeune pour tuer.

- Baisse ta baguette, ordonna James d'une voix calme.

Cette injonction parut paradoxalement redonner du courage au jeunehomme. Il déglutit, sa main se stabilisa quelque peu. James baissadonc sa propre garde, certain que même s'il l'attaquait il nepourrait pas lui faire grand mal. Comme pour lui donner raison, legarçon tenta un sort, qui percuta James à l'épaule. Il grogna ;c'était un sortilège de combat qui recréait l'effet d'uncoup de poing. Dévastateur lorsqu'on avait assez de puissancemagique, ou simplement de volonté, mais très peu efficace quand onétait peu sûr de soi. Le garçon se trouvait quelque part entre lesdeux : James eut mal, mais il savait que cela passerait trèsvite.

Le manque de réaction de son adversaire fit paniquer le jeune homme.Il tenta cette fois de le stupéfixer mais James para sansdifficulté. Quelques instants plus tard, ce fut le Mangemort qui seretrouva au sol, immobile. Avec un soupir, James préleva sa baguettepuis le réanima. Sa victime commença par se débattre, chercha sabaguette et roula finalement loin de James, l'air à la fois vexéet apeuré.

- Pas de panique, lança James, conciliant. Je te rends ta baguette,si tu veux partir. Contre promesse que tu partiras sans m'attaquer.

Le jeune homme fronça les sourcils, puis s'assit en tailleur.Légèrement agacé, James se demanda s'il avait perdu sa langue.

- Tu peux aussi rester un peu ici et on va... Discuter.

Il n'ouvrit toujours pas la bouche, mais ne bougea pas non plus.James demanda donc :

- Comment tu t'appelles ?

- Caleb.

Il fut surpris de la rapidité de la réponse. Caleb, puisque telétait son nom, semblait très défiant mais non tout à fait hostileà la discussion.

- Tu n'es pas censé être encore à Poudlard ? Je sais quec'est les vacances mais j'ignorais que les Mangemorts enrôlaientdes gens scolarisés.

Cette fois-ci, il se contenta de hausser les épaules.

- Dans quelle maison étais-tu ?

- Serdaigle.

James s'abstint de dire que, pour le coup, il n'avait pas fait unchoix très avisé, et reprit :

- Pourquoi est-ce que tu as rejoins les Mangemorts ?

Nouveau haussement d'épaules.

- Tu ne veux pas me le dire ou tu n'as pas de véritables raisons ?

- En quoi ça vous regarde ?

- Tu es venu dans l'objectif de faire du mal à la famille que jeprotège, alors ça me regarde.

Caleb se décomposa.

- Je ne... Je ne leur aurait pas...

- Quoi ? Fait de mal ? Alors qu'est-ce que tu fais ici ?

Honteux, Caleb baissa la tête. James avait l'impression d'êtreMcGonagall s'en prenait à un élève qui faisait exploser desbombabouses.

- Est-ce que tu sais pour qui je travaille ?

- Soit l'Ordre du Phénix, soit le Ministère, marmonna-t-il.

James sentit un bouffée d'agacement contre les adolescentsl'envahir. Merlin, il devenait un véritable adulte.

- L'Ordre, en effet. Je suis censé t'arrêter et te livrer auMinistère, où tu ...

- Vous aviez dit que vous me laisseriez partir ! rugit soudainCaleb, qui se leva d'un bond. Vous aviez dit que...

- J'ai dit « censé ! coupa-t-il. Pas de panique, je nevais pas le faire !

- Qu'est-ce que vous voulez faire alors ? M'enrôler dansl'Ordre ?

- Merlin, non !

La véhémence de sa réponse le surprit lui-même. Il se reprit puisse releva avec des gestes mesurés.

- Non, je voudrais que tu rentres chez toi.

Il faillit se reprendre lorsqu'il songea que l'Ordre allaitdevoir les exfiltrer, lui et sa famille, pour éviter desreprésailles, puis décida que le terroriser n'était pas lameilleure manière de procéder.

- Je ne peux pas.

- On peut toujours.

- Mes parents ne me pardonneront pas, explicita-t-il d'une voix quitremblait légèrement.

- D'être entré chez les Mangemorts ? C'était stupide,certes, mais pas impardonnable. Pourquoi est-ce que tu as fait ça ?

James eut plus de résultat que lorsqu'il avait posé la questionla première fois.

- Ils... ils n'étaient pas contents de mes résultats. Ils n'ontdit que je n'arriverais à rien. Je me suis... Je me suis enfui.

- Et tu as décidé sur un coup de tête d'aller frapper à laporte de Voldemort ? s'exclama James, incrédule.

Caleb frissonna violemment et le fusilla du regard.

- Ne dites pas son nom ! Et non, pas exactement. Je suis tombésur un Mangemort, qui m'a vu faire de la magie.

- Il t'a proposé de les rejoindre et tu as dit oui ?

Caleb eut la décence d'avoir l'air honteux lorsqu'ilacquiesça. James fit trois pas vers lui et lui asséna une tape àl'arrière du crâne.

- Eh ! Ça fait mal !

- Ça, ça fait mal ? Tu te moques de moi ?

Agacé et prêt à tout pour s'assurer qu'il ne retournerait pasvers les Mangemorts, James ôta son t-shirt et entreprit de désignertoutes ses cicatrices.

- Combat contre des Mangemorts, indiquait-il à chaque fois, sous lesyeux horrifiés de Caleb.

Il finit par poser le doigt sur la boursouflure qui ornait son flancet acheva avec un air de triomphe :

- Combat contre Voldemort. Ça, çafait mal. Alors si tu n'as pas envie de connaître ce genre dedouleur, et je ne te le souhaite pas, rentre chez toi.

Il remit son t-shirt d'un mouvement leste, sous les yeux d'unCaleb toujours muet. Alors que James allait lui demander s'ilpouvait le raccompagner chez lui, un nouveau « CRAC »résonna. Un homme de taille moyenne, les cheveux poivre et sel, etvêtu d'une robe du Magenmagot apparut devant eux. Il leur adressaun regard surpris.

- Je protège votre famille de ce garçon, expliqua James.

L'homme, vraisemblablement le père de famille, observa Caleb puishaussa les sourcils.

- Il comptait les attaquer sans baguette ?

Le jeune homme rougit alors que James sortait les deux baguettes desa poche. Le Sorcier les considéra tous les deux un instant puisfinit par soupirer.

- Allons prendre un thé.

- Qu... Quoi ? balbutia Caleb alors que James le poussait versla maison, à la suite du maître des lieux.

James se contenta de sourire, ravid'être tombé sur un membre du Magenmagot doté de compassion etd'un brin de cervelle. Il ne rentra au QG que deux heures plustard, après avoir organisé la fuite de Caleb et sa famille avecMaugrey. Celui-ci était furieux de devoir organiser un tel événementpour un petit imbécile qui ne souhaitait que faire de laprovocation. Quant à James, il était atterré. Voldemort était-ildevenu tellement une habitude qu'on le rejoignait par simple défiou par ennui ? Il était donc d'humeur changeante, à la foisheureux d'avoir pu tirer ce garçon de là avant qu'il necommette l'irréparable et inquiet pour l'avenir.

La soirée était bien entamée lorsqu'il poussa la porte du QG. Lapremière personne qu'il vit fut Remus, qui poussa une exclamation.

- Enfin tu es là ! Demi-tour, demi-tour !

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Une urgence ?Lunard !

Il parvint à échapper aux mains de son ami, qui le poussaitinexorablement vers la porte, et se retourna vers lui, les sourcilslevés.

- Lily est à la maternité ! brailla Remus. Bouge-toi !

James cligna plusieurs fois des yeux, pâlit, trébucha en arrière,fit volte-face et partit en courant, cette fois-ci sans avoir besoinde l'aide de son ami.


***

- Mais où est cet imbécile, grommela Sirius.

- Je ne te le fais pas dire, répondit Lily sur le même ton, pâleet les traits tirés.

Ils attendaient depuis près de trois heures maintenant. Le bébé nesemblait pas décidé à pointer le bout de son nez. La sage-femmeleur avait pourtant dit qu'ils avaient bien fait de venir.

- On aurait dû lui envoyer un patronus.

- Tu sais bien que non, soupira Lily. C'est dangereux. Je préfèrequ'il arrive trop tard mais vivant plutôt qu'au bon moment etles pieds devant.

- Votre bébé ne va pas naître les pieds devant, observa uneinfirmière, perplexe, en entrant dans la chambre.

- Je parlais de mon mari.

Les yeux de la jeune femme blonde se tournèrent aussitôt versSirius, et les deux jeunes gens s'empressèrent de la détromper.

- Je fais le bouche-trou, expliqua Sirius. En attendant que moncrétin de meilleur ami se décide à arriver.

- Hmm... Commenta l'infirmière après quelques vérifications. Ila intérêt à se dépêcher s'il veut arriver à temps.

- Oh, Merlin, souffla Lily alors que Sirius verdissait un peu.

- Je vais devoir rester s'il n'arrive pas ? balbutia-t-elle.

- Pitié, non ! s'exclama Lily alors que l'infirmièrequittait la chambre en assurant qu'elle repasserait dix minutesplus tard.

Sirius se laissa aller contre le dossier de sa chaise avec un intensesoupir de soulagement.

- Merci, Merlin...

- Où est-il, Sirius, gémit Lily, les yeux fermés. Je veux qu'ilsoit là !

- Claque des doigts, peut-être qu'il apparaîtra.

Elle ouvrit une paupière pour le fusiller du regard.

- Est-ce que tu penses vraiment que c'est le moment de plaisanter ?

- Tu m'as demandé il y a moins d'une heure de te faire rire !

- Eh bien maintenant je n'ai plus envie !

- Je déteste les femmes enceintes, râla Sirius.

Il se leva sous le regard agacé de Lily et interrogea :

- Tu veux quelque chose ? A boire ? A manger ?

- Mon mari ?

- Si tu m'avais laissé lui envoyer un patronus...

- Merlin tout puissant, va me chercher un jus de citrouille et n'enparlons plus.

Sirius lui fit une grimace. Les coins de la bouche de Lily seretroussèrent légèrement. Elle aurait sans doute souri si unenouvelle contraction ne l'avait obligée à se plier en deux, lesmains crispées sur ses genoux. Son ami revint aussitôt vers ellepour lui frotter le dos jusqu'à ce que ça passe, lui tendit unverre d'eau puis s'empressa de disparaître. Il n'en pouvaitplus.

Il longea les couloirs blancs et aseptisés de la maternité sansvraiment regarder où il allait. Le bruit d'un chariot lui fitrelever la tête et il capta le sourire éclatant d'une jeune etjolie infirmière. Il le lui rendit pas réflexe, puis songeaqu'elles allaient toutes les harceler une fois que le mot seraitpassé qu'il n'était le mari de personne.

Il s'apprêtait à traverser le hall d'entrée lorsqu'unhurlement hystérique qui ressemblait vaguement à son prénom attirason attention.

- SIRIUS !

James se tenait devant le guichet d'accueil, hors d'haleine, lesjoues écarlates, l'air complètement paniqué. Sirius n'avaitjamais été aussi heureux de le voir.

- Tu es là ! répondit-il sur le même ton avant de se ruervers lui pour l'écraser dans un câlin.

Son meilleur ami entreprit de se débattre en gargouillant et finitpar se débarrasser de lui en braillant :

- Lily ! Où est Lily ? LILY !

- Je vous ai dit qu'elle était..., commença la réceptionniste.

- JE T'EMMENE, hurla Sirius, pour le simple plaisir de hurler.

Ils se hâtèrent vers la chambre de la jeune femme. James courait àmoitié mais Sirius le retenait par le bras en chuchotant que, toutde même, on était dans un hôpital. Il prenait un malin plaisir àimiter Mrs. Pince.

- LILY ! J'ai trouvé mieux que du jus de citrouille !

La voix surexcitée de Siriusenvahit le couloir. Une infirmière lui jeta un adressa un regardtorve, qu'il ignora superbement. Il apercevait déjà la chambre deLily par la porte qu'il avait laissée béante.

- J'espère pour toi que ce n'estpas encore une de tes blagues inventées, répondit Lily lorsqu'ilarriva dans son champs de vision.

Sans lui laisser le temps de répondre, James bondit devant lui et seprécipita vers sa femme, qui fondit tout bonnement en larmes. Avecun sourire, Sirius ferma la porte de la porte et reprit le chemin dela boutique. Maintenant que James s'occupait de Lily, il allaitpouvoir se détendre et s'offrir un sandwich.


***

James s'assit sur le bord du lit de sa femme en larmes et la pritdans ses bras tant bien que mal, tout en s'efforçant de se calmerlui-même. Il n'avait jamais autant paniqué de sa vie.

- J'ai cru que tu n'arriverais pas, hoqueta-t-elle contre sont-shirt. La sage-femme dit que c'est pour bientôt et...

Le jeune homme déglutit, refoula sapanique qui remontait en flèche puis s'écarta pour lui adresserun sourire rassurant.

- Je suis arrivé à temps. Ça va aller.

- Facile à dire pour toi, renifla-t-elle, les joues barbouillées delarmes.

Il lui concéda ce point d'une grimace.

- On n'a qu'à... On n'a qu'à penser à après ! (Ungrand sourire, sincère cette fois, étira ses lèvres.) On va enfinavoir notre bébé !

Lily sourit, mais se remit à pleurer en même temps.

- Ça fait tellement longtemps qu'on l'attend, hoqueta-t-elle.Oh, James, j'ai tellement hâte de le voir et de... et de leprendre dans mes bras mais... (elle renifla bruyamment.) J'ai peur.

- De l'accouchement ? interrogea-t-il, perplexe.

Il savait depuis des mois qu'elle paniquait rien qu'à cetteidée, ce qu'il comprenait parfaitement.

- De ne plus l'avoir avec moi tout le temps, rectifia-t-elle d'unepetite voix.

- Quoi ?

- J'ai passé neuf mois avec ce bébé dans mon ventre, j'ai prisl'habitude. Et maintenant... Maintenant je vais être toute seuleet il... il ne sera plus complètement à moi et...

- Oh, Lily..., soupira-t-il en la prenant à nouveau dans ses bras.Un jour il deviendra indépendant, mais ce sera notre bébé pendantun long moment. Et puis... Je n'ai pas vécu la même chose quetoi. Je vais enfin le voir ! Tu imagines ?

Elle hocha la tête et nicha son visage contre son cou.

- Je t'aime, souffla-t-elle d'une voix à peine perceptible.

- Je t'aime aussi.

Lily pressa ses lèvres à la base de son cou puis s'écarta pourlui adresser un sourire courageux. Sourire qui disparut lorsqu'unenouvelle contraction, plus forte que les précédentes, se manifesta.L'infirmière entrait justement. Sans même saluer James, elleprocéda aux examens nécessaires puis fixa ses yeux dans ceux d'uneLily haletante pour lui annoncer que cette fois, c'était lemoment.


La porte de la salle d'accouchement se referma en claquant derrièreJames. Sirius bondit aussitôt de son siège, une expression à lafois exaltée et inquiète sur le visage.

- Ça y est ? Le bébé...

- Je me suis fait virer.

- Oh.

Sirius se laissa retomber dans son fauteuil tandis que Jamess'asseyait auprès de lui et plongeait la tête entre ses mains.

- Qu'est-ce que tu as fabriqué, imbécile ?

- J'ai paniqué, gémit James. Ils ne faisaient rien pour Lily etelle avait mal et... J'ai engueulé la sage-femme, qui m'a menacéavec un instrument terrifiant jusqu'à ce que je me retrouve devantla porte.

Il était véritablement désolé. Non pas pour la sage-femme, maisparce qu'il avait laissé Lily toute seule.

- J'aurais aussi bien pu ne pas arriver à temps, marmonna-t-il.Quel crétin.

- Ça, tu l'as dit, répondit Sirius en donnant un petit coup degenou dans le sien. Elle avait tellement envie que tu sois là.

James releva les yeux pour rectifier :

- Honnêtement, je ne sais pas. Elle m'a pas mal insulté pendantles dix minutes que j'ai passé là-dedans.

- Ça doit la soulager, expliqua Sirius avec un haussement d'épaules.

James remarqua alors son air inquiet, ses cernes et son pied quibattait frénétiquement le sol. Si Sirius avec cette tête-là, iln'osait pas imaginer ce à quoi lui-même devait ressembler.Merlin, il avait envie de défoncer la porte à mains nues pour êtreauprès de Lily. Il grimaça. Ou peut-être pas. La voir souffrirétait si difficile.

- Je vais devenir dingue, Patmol.

- Tu ne l'étais pas déjà ?

- Très amusant.

Il se redressa d'un bond et entreprit de faire les cent pas devantla porte close, qui ne laissait échapper aucun son.

- Et si ça se passe mal ? Et s'il arrive quelque chose et queje ne suis pas là ?

- Ça va aller. Elle est entre de bonnes mains. Et tu auras bientôtton bébé !

L'air vaguement dégoûté avec lequel il acheva sa phrase eut lemérite de faire rire son meilleur ami.

- Oh, allez, ne fais pas ton dur à cuire, je suis sûr que dans lefond tu trouves les enfants mignons, s'exclama-t-il en s'asseyantà nouveau à côté de lui.

- Même pas en rêve ! Ils sont insupportables etinintéressants !

- Mais pense au moment où notre bébé va refermer ses petits doigtsautour de ton index !

- Eh bien, j'aurais l'impression d'avoir une sangsue accrochéeà la main.

- Eh, ne compare pas mon bébé à une sangsue.

- Si petit, rose et fripé, difficile de faire la différence.

Sirius éclata de rire alors que James le gratifiait d'un coup depoing dans l'épaule.

- On a vraiment choisi le mauvaise parrain, marmonna-t-il.

- Tu n'as rien le droit de dire, tu t'es fait virer de la salled'accouchement.

- Oh, Merlin. (James passa ses doigts dans ses cheveux et les crispasur le haut de son crâne). Sérieusement, je crois que je nepaniquais pas autant en haut de cette satanée falaise.

- Qu'est-ce qui t'angoisse ?

James jeta un coup d'oeil à son meilleur ami, persuadé qu'il semoquait de lui, mais il se contentait de fixer la porte close, mainsjointes, les coudes appuyés sur ses genoux.

- Tout, répondit-il alors. L'accouchement, après...

- Après ?

- Eh bien, je n'ai pas.... Je n'ai pas vécu avec ce bébé commeLily. Je me suis contenté de l'imaginer pendant neuf mois, et là,tout d'un coup, la multitude de possibilité que je m'étaisimaginé va être réduite à une seule personne. Plus de retour enarrière possible. Ce sera lui ou elle, et personne d'autre.

Sirius lui sourit.

- Tu vas l'aimer de toute façon, et tu le sais. Alors arrête dete prendre la tête pour ça.

Il reprit ensuite la contemplation de la porte. James fixa un instantson meilleur ami avant de lancer :

- Tu n'étais pas obligé de rester.

- Je sais.

- Merci.

Il aperçut l'ombre d'un sourire sur le visage de Sirius.

- J'espère qu'après tant de dévotion de ma part vousl'appellerez Sirius ou Sirina.

- Va te faire voir.

- Elvendork, au moins ! Allez, Cornedrue ! Rend les chosesun peu marrante ! Ce gosse va déjà avoir le nom de famille leplus basique de la terre, rend sa vie plus palpitante avec un prénominoubliable.

James tentait en vain de réprimer son sourire. Après quelquessecondes de lutte intérieure, il finit par lâcher :

- Ragnetrude ?

- Pas mal. Childebert ?

- Capheus ?


Ils avaient trouvé et inventé des prénoms absurdes pendant prèsd'une demi-heure. A présent, ils étaient à nouveau silencieux.James faisait les cent pas depuis dix bonnes minutes. Sirius était àcourt d'idées pour le divertir ; il avait fermé les yeux, latête appuyée contre le dossier, les bras croisés sur sa poitrine.James lui jeta un coup d'oeil. Il lui était réellementreconnaissant d'être resté, en plus d'avoir accompagné Lilyalors que lui-même était absent. Il savait qu'ils avaient fait lebon choix ; s'il leur arrivait malheur dans le cours de laguerre, il n'y aurait pas de parrain plus dévoué que Sirius.

Il se rendit compte que l'angoisse le rendait un peu émotiflorsqu'il dut réfréner l'envie de le prendre dans ses bras.Lily n'était pas la seule à avoir du mal à contrôler sesémotions.

Son va-et-vient cessa soudainement lorsque la clenche s'abaissadans un grincement. Il retint son souffle, les yeux écarquillés,les points tellement serrés qu'il avait mal aux jointures. Ilentendit vaguement Sirius se lever derrière lui. Le battant s'ouvritenfin, révélant la sage-femme. Elle avait l'air fatiguée maissatisfaite. James voulait parler mais en était absolument incapable.

- Ils vont bien, annonça-t-elle. Votre femme et le bébé. Vouspouvez entrer.

Elle s'effaça pour le laisser passer mais James resta plantédevant l'embrasure béante, les yeux fixés sur le fond de lapièce. La panique le paralysait. Au bout de quelques secondes,Sirius le poussa sans ménagement à l'intérieur. James hoqueta,trébucha, franchit la porte et reprit ses esprits à l'instant oùil la vit.

Lily pleurait. Elle avait les cheveux en bataille, le visage rouge etcouvert de sueur, mais le plus magnifique des sourires. A travers seslarmes, elle fixait le petit paquet qu'elle tenait dans ses bras.Elle releva la tête en entendant la porte se refermer et ses yeuxtombèrent sur son mari. Son sourire, si c'était possible,s'élargit un peu plus. Elle dégagea l'un de ses bras pour letendre vers lui. Cette fois-ci, James n'hésita pas. Il seprécipita vers elle.

- On a ... on a un petit garçon, hoqueta-t-elle alors qu'ilattrapait sa main. James, c'est...

Hébété, il se pencha et l'aperçut. Une toute petite tête,aussi rouge et fripée que l'escomptait Sirius mais couverte d'unépais duvet noir. Par dessus la couverture dans laquelle il étaitenveloppé, il serrait ses tous petits poings. James n'avait pasréalisé qu'il serait si petit. Qu'il aurait l'air si fragile,si vulnérable. Il sentit sa gorge se serrer.

Sirius avait raison. Qu'importe tout ce qu'il avait pu imaginer,c'était son bébé. Son fils. Il se redressa soudain et reniflabruyamment. Lily rit à travers ses larmes.

- Je savais que tu allais pleurer.

- Oh, Lily...

Il déposa un baiser sur son front, sur sa joue, sur son nez. Ellerit doucement. Ses lèvres pressés contre sa tempe, il murmura.

- Merci. Merci pour notre bébé. Je suis désolé de ne pas avoirété là, je...

- Pas grave, chuchota-t-elle d'une voix plus calme. Ça n'aaucune importance. On a notre tout petit bébé, c'est tout ce quicompte.

James avait lâché la main de sa femme pour glisser un bras autourde ses épaules. Il approcha lentement sa main libre et légèrementtremblante du visage de son fils. Du bout des doigts, il caressa sonfront, ses joues, son nez en trompette, son menton pointu.

L'état d'hébétude dans lequel il se trouvait refluait pourlaisser place à un kaléidoscope d'autres émotions. La joie,intense, écrasante ; l'euphorie ; la peur de fairequelque chose mal, de devoir élever cet enfant en sachant qu'il nepourrait que faire de son mieux et que ce ne serait jamais parfait ;et enfin l'amour, infini. Il ignorait qu'il y avait tant de placedans son cœur pour l'amour, qu'on pouvait aimer autant, etautant de personnes.

Il pressa un instant ses lèvres sur le front du bébé puis sourit àsa femme, qui avait toujours les yeux baignés de larmes.

- Tu es merveilleuse. Je t'aime tellement.

Une nouvelle larme roula sur sa joue, et elle se contenta d'appuyerson front contre le sien. Ils formaient un arc protecteur au-dessusde leur bébé, qui ouvrit les yeux. Il fixa ses pupilles claires, àla couleur encore indéfinissable, sur chacun de ses parents tour àtour. Ceux-ci retinrent leur souffle. Un petit poing s'agita, unpied sous les couvertures. Il émit un petit bruit que James qualifiaaussitôt d'adorable puis referma les yeux en tétant un biberonimaginaire. Lily pouffa, sa main libre passée dans les cheveux deJames.

- Je crois qu'on va passer les prochains jours à s'émerveiller.

- J'imagine qu'il n'est pas né en ayant l'air aussi calme etmignon ?

- Oh non, il hurlait de toutes ses forces, mais ça n'a pas durétrès longtemps.

James sourit et caressa la joue du bébé de son index replié.

- Toujours d'accord pour son prénom ?

- Harry, murmura tendrement Lily. Notre tout petit Harry.

Alors qu'il fixait son fils, James se promit qu'il ferait toutson possible pour le protéger. Plus tard, lorsqu'il pourrait sedébrouiller sans ses parents, alors il apprendrait à le laisserpartir. En un éclair, il s'imagina tout ce qui attendait Harry. Lamagie, Poudlard, le Quidditch, des moments aussi absurdes quemerveilleux passés avec son parrain. Il avait relégué la guerredans un coin de son esprit. C'était trop irréconciliable avec unêtre si petit, si vulnérable, si pur. Il ne la laisserait pas letoucher.

- Bienvenue dans le monde, Harry Potter, chuchota-t-il.

 On était le 31 juillet 1980.  

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