III - Chapitre 8
Note du bêta : Hey ! Ca va mes petites tartines de confiture de mirabelle ? Aujourd'hui le chapitre est très beau lui aussi. C'est l'histoire d'un chaton trop mignon qui... Bon non d'accord, c'est la merde noire, c'est la guerre, l'apocaslip, le retour de Francky Vincent. Mais du coup c'est cool parce que y'a du drama, de la bataille et tout ça. Et quelqu'un va prendre cher, je vous préviens. Mais je vous en dis pas plus si ce n'est, ne pleurez pas tout de suite. Ca deviendra de pire en pire.
Chapitre 8
Sirius se jeta au sol et fit une roulade avant de se redresser d'un bond, sa baguette tendue devant lui. Un jet de lumière rouge jaillit vers son adversaire, qui fit un bond de côté. Sirius jura mais dut se mettre à courir pour éviter le flot continu de maléfices qu'on lui lançait. Il se réfugia un instant derrière un tronc d'arbre, prit une profonde inspiration, et fit volte-face pour se retrouver face à son adversaire. Il lança le sortilège en un éclair et le jeune homme en face de lui s'effondra dans l'herbe détrempée, fauché par la magie.
- Je t'ai eu ! s'exclama joyeusement Sirius tout en se dirigeant vers Peter, qui se relevait péniblement.
Il lui tendit une main secourable, que le blond saisit sans hésiter.
- Tu parles, j'ai failli te laminer, rétorqua-t-il.
Sirius le tira sur ses pieds et il vacilla. En le voyant devenir blême, Sirius craignit un instant qu'il ne s'évanouisse. Mais il reprit presque aussitôt contenance et lui sourit.
- Encore une fois ?
- Ouais.
Sirius s'éloigna aussitôt de son ami, mais la porte du manoir s'ouvrit violemment et une voix furieuse leur parvint :
- PETER ! Va te recoucher IMMEDIATEMENT !
Les deux garçons grimacèrent. Lily arrivait vers eux, tornade rousse plutôt terrifiante. Elle avait l'air absolument furieuse.
- Du repos ! Du repos, Peter ! Pas de stupides entraînements !
Le petit blond se ratatina sur lui-même, jeta un regard désolé à Sirius et s'enfuit sans demander son reste. Sirius se demandait qui lui faisait le plus peur, de Voldemort ou de Lily.
- Et toi ! s'exclama la jeune femme en lui enfonçant son index dans le ventre. Tu étais obligé de lui proposer ça, hein ? T'as pas, je sais pas moi, un Mangemort à pourchasser ?
- Eh, protesta-t-il en attrapant sa main pour l'éloigner de lui, j'aimerais bien mais on ne m'a rien proposé !
Lily prit une profonde inspiration pour se calmer tandis que Sirius la fixait, à présent furieux. Il avait l'impression de moisir au QG depuis deux semaines. La jeune fille sembla se rendre compte de sa frustration car son regard s'adoucit et elle glissa son bras sous le sien.
- James et Frank vont sans doute bientôt rentrer, tu pourras partir à leur place. Quand je pense qu'ils tendent un piège pour attirer des Mangemorts ! C'est complètement insensé.
- Au moins ils ont quelque chose, marmonna-t-il tout en se laissant entraîner vers le manoir. Tout ça parce que tu n'as pas voulu me laisser aller en Irlande.
- Ce n'est pas moi qui ai dit non à Benjy, c'est Ethel, répondit distraitement Lily tout en consultant sa montre. Il faut que je me dépêche de rajouter des racines de Mandragore... Oh, j'espère qu'ils vont bien...
Perdue dans ses réflexions, elle manqua l'air surpris de Sirius, qui ne put s'empêcher de demander :
- Ethel ? Ethel s'est souciée de moi ?
- Elle est très impliquée dès qu'il s'agit des personnes qu'elle a soignées.
- Oh...
Cette fois, Lily perçut très bien son ton déçu et elle lui tapota le bras.
- Si James a réussi à me convaincre de sortir avec lui, je suis sûre que tu vas y arriver.
- A te faire sortir avec moi ? Je suis très flatté Lily mais je vais être obligé de refuser.
Elle rit et pressa un instant son bras contre elle.
- Crève Black, je n'aime que ton imbécile de meilleur ami. Mais je suis sûre qu'Ethel est d'un autre avis.
- Mouais.
Ils étaient à présent arrivés dans le salon, et Lily le lâcha.
- Désolée, mais je vais rater ma potion si je n'y vais pas tout de suite !
Elle se précipita à l'étage, plantant là un Sirius désœuvré.
Après leur première altercation avec des Mangemorts, trois semaines plus tôt, il avait dû rester quelques jours au QG à cause de sa blessure à la tête et de tout le sang qu'il avait perdu. Pendant ce temps-là, Benjy Fenwick était arrivé, pour une fois très enthousiaste, avec un ordre de mission de Maugrey. Il avait besoin de deux personnes pour partir en Irlande avec lui, pour une mission inconnue et d'une durée indéterminée. Sirius avait aussitôt sauté sur l'occasion mais Benjy avait refusé, « par ordre du médecin », avait-il raillé. Jeremiah Downey, qui avait le même âge que Frank, s'était porté volontaire, et Margaret les avait accompagnés.
Depuis, Sirius n'avait pu effectuer que des patrouilles, toutes infructueuses. Seuls Peter, Ethel et Terry Dundoe, un ami de Frank, avaient affronté des Mangemorts. C'était à cette occasion que Peter s'était blessé : un sortilège l'avait propulsé à travers la fenêtre du premier étage de l'immeuble dans lequel ils se trouvaient. Il avait pris un sacré coup sur la tête.
Il se laissa tomber sur une chaise, dans la cuisine, agacé par cette inaction. Les quelques tours en moto qu'il avait effectués n'avaient fait que renforcer son envie de sortir du QG. Il jeta un coup d'œil au panneau affiché dans la cuisine et grommela une nouvelle fois.
- Olala, toute cette mauvaise humeur, ça me donne de l'urticaire !
Sirius sursauta si violemment qu'il faillit tomber de sa chaise. Il se redressa prestement et pointa sa baguette sur l'intrus. La jeune femme qui se tenait en face de lui, enveloppée dans une cape pourpre, pouffa et détourna délicatement sa baguette.
- Vigilance constante, hein ? Par Merlin, ce pauvre Alastor est vraiment fou !
Perplexe, Sirius la regarda traverser la cuisine pour se rendre dans la partie centrale du manoir. Âgée d'une trentaine d'années selon lui, avec des cheveux châtains qui tombaient en boucles soyeuses autour d'un visage souriant, elle ne lui disait absolument rien.
Alors qu'il fixait toujours d'un air stupide le couloir dans lequel elle venait de disparaître, elle revint soudain et lui fit un clin d'œil :
- Au fait, je suis Marlène McKinnon. Et tu es Sirius Black, bien entendu ? Ravie de te rencontrer !
- Eh, attendez ! s'exclama Sirius en s'élançant à sa suite, prêt à tout pour tromper son ennui. Comment vous me connaissez ?
- Oh, mon garçon, tout le monde te connaît, répondit Marlène sans se retourner. L'héritier des Black qui quitte le domicile familial ! Tu as alimenté les ragots pendant tout l'été !
Il était tellement surpris par Marlène qu'il n'avait même pas songé à relever sa remarque quant à sa fugue. Il continua à la suivre et ils passèrent devant la salle à manger qui servait de salle de réunion, avant de poursuivre leur chemin jusqu'à un immense hall d'entrée au sol de marbre. Sirius était venu là avec les Maraudeurs le premier jour mais n'y avait plus jamais remis les pieds depuis. L'endroit était froid et sombre ; la lourde porte d'entrée, que personne n'utilisait jamais, ne laissait filtrer aucune lumière. Un escalier plus qu'imposant menait vers les étages. De l'autre côté, il y avait l'aile est, où tout était recouvert de poussière et les meubles cachés sous des draps blancs.
Du moins c'est ce que Sirius pensait. Marlène traversa le hall sans hésiter, Sirius toujours sur ses talons. Elle poussa une porte qui se confondait avec le mur, et pénétra dans la pièce qui se trouvait à sa gauche. Surpris, Sirius avisa un lit de camp, un bureau couvert de papiers et des Scrutoscopes partout. Le bureau de Maugrey, à n'en pas douter. Il n'arrivait pas à croire que les Maraudeurs soient passés à côté de ça.
- On peut entrer comme ça chez Maugrey ? interrogea-t-il.
- Oh non, à ta place je n'essaierais pas d'entrer sans moi, répondit Marlène d'un ton distrait tout en fouillant dans les papiers de l'Auror.
- Pourquoi pas ?
Elle cessa ses recherches et se tourna vers lui avec un sourire, les yeux pétillants. Merlin, était-elle toujours d'aussi bonne humeur ?
- Tu n'es pas sans savoir que Maugrey ne fait confiance qu'à très peu de personnes... j'ai l'honneur de faire partie de ce groupe !
- Ah ?
Elle éclata de rire en entendant son intervention peu convaincue et reprit sa fouille du bureau.
- Tu dois te dire que je ne travaille pas beaucoup pour l'Ordre mais je fais un nombre de tâches inimaginables ! Je suis née Selwyn, vois-tu, alors j'ai une certaine influence dans les institutions sorcières. Surtout depuis que mon horrible oncle a décidé de rejoindre les Mangemorts ! Crois-le ou non, je suis acceptée partout maintenant. Les partisans de Voldemort pensent que j'ai une chance d'être de leur côté, et ses adversaires sont persuadés que je suis avec eux !
Elle extirpa victorieusement un parchemin d'un tiroir et le brandit sous le nez de Sirius, qui était incapable de trouver quoi répondre, sidéré par ce petit bout de femme qui babillait sur son double-jeu comme si elle évoquait ce qu'elle allait manger au dîner.
- Ça, expliqua-t-elle avec un sourire ravi, c'est ce qui va me permettre de me joindre au dîner officiel organisé avec le Ministre de la Magie d'Albanie !
- Qu'est-ce que c'est ? interrogea Sirius, un peu remis de sa surprise.
- Maugrey a des invitations toutes faites du Ministère qui traînent dans ses affaires, il suffit de mettre son nom dans l'espace prévu et d'indiquer de quelle réunion il s'agit et tu passes partout !
- Mais vous ne pouvez pas falsifier ça vous-même ?
- Le Ministère est plus malin que ça, mon petit Sirius. Les vigiles lancent un sort sur chaque invitation présentée. Non, celle-là ont été volées au Ministère pour que l'Ordre puisse avoir un œil partout.
- Je croyais que nous travaillions en collaboration avec le Ministère ? releva Sirius alors qu'elle passait devant lui pour sortir du bureau.
- Le Ministre n'aime pas trop qu'on fouine dans ses affaires. Il est ravi qu'on complète ses effectifs mais il préfère garder la politique pour lui.
Ils étaient de retour dans le couloir, Sirius toujours derrière Marlène. Elle tourna la tête vers lui pour lui adresser un sourire :
- Malheureusement, il n'y connaît rien en politique extérieure.
- Contrairement à vous ?
- Eh bien, mon mari est à la tête du département de la coopération magique internationale, alors oui.
- Et il n'assiste pas à ce genre de dîners ?
- Oh, par Merlin, si ! Mais il ne fait pas partie de l'Ordre.
- Quoi ? Mais comment vous faîtes ?
- Il sait parfaitement que j'en fais partie, mais compte tenu de sa position il ne peut pas se joindre à nous, ça aurait été trop dangereux. Et puis il est déjà débordé. Olala, il faut absolument que je trouve une baby-sitter pour les enfants...
- Vous avez des enfants ?!
La jeune femme s'arrêta dans la cuisine et se tourna vers Sirius avec un immense sourire.
- Les plus merveilleux qui soit ! Jane et Frederick !
- Ouah, lâcha-t-il. Je ne pensais pas qu'on pouvait faire autant de choses à la fois.
- Une maman sait tout faire, c'est bien connu, répondit-elle joyeusement. Sirius, ce fut un plaisir de te rencontrer ! Embrasse Fabian et Gideon pour moi !
Elle l'attrapa par les épaules, claqua un baiser sur chacune de ses joues et s'en alla dans un tourbillonnement de cape avant que Sirius ait pu réagir. Il resta un instant immobile, stupéfait, puis éclata de rire en s'imaginant « embrasser » Fabian et Gideon de la part de Marlène.
***
Le soir même, un patronus leur parvint de Dorcas Meadowes. Elle avait besoin de quelqu'un pour une mission de protection. Une minute après avoir reçu le message, Sirius était parti. Lily regarda avec appréhension son nom s'inscrire sur le tableau, en-dessous de la liste déjà conséquente. Elle-même allait sans doute bientôt quitter le QG : Remus était actuellement en train de surveiller Yaxley. Ce serait ensuite au tour d'Emmeline, puis à nouveau à elle.
Elle posa leurs assiettes sales dans l'évier avec un peu trop de force et Peter, qui approchait avec les verres, interrogea d'une petite voix :
- Quelque chose ne va pas ?
Elle se décala pour le laisser mettre les verres sur les assiettes puis le regarda donner un petit coup de baguette qui anima l'éponge.
- C'est juste que... On surveille Yaxley depuis des semaines, puisque Emmeline a commencé avant qu'on arrive, et chaque jour se ressemble. On a aucune preuve.
Peter s'adossa au plan de travail, l'air songeur, puis interrogea :
- Tu as dit qu'il envoyait beaucoup de lettres, non ?
- Oui, mais d'après Emmeline elles sont complètement anodines.
- Tu en as déjà vu une ?
Comme elle secouait la tête, il reprit :
- S'il devait envoyer des informations importantes, il les coderait non ?
Lily se figea. Bien sûr que oui. Comment avait-elle fait pour ne pas y songer plus tôt ?
- Par Merlin Peter, merci beaucoup ! Tu es merveilleux !
Le petit blond rougit de plaisir, avant de proposer :
- Comme j'imagine que tu ne risques pas d'avoir ces lettres tout de suite, tu veux faire une bataille explosive ?
Lily acquiesça joyeusement mais lui demanda dix minutes, le temps qu'elle écrive à Emmeline. Assise à son bureau, elle passa plusieurs minutes à mâchouiller sa plume en se demandant comment elle allait bien pouvoir formuler son message sans évoquer Yaxley. Enfin, elle écrivit :
Chère Emmeline,
Peter m'a fait remarqué que la solution à notre problème se trouvait peut-être dans ses lettres. Pourrais-tu m'apporter celles que tu as ? J'arriverai peut-être à lire entre les lignes.
Lily
Pas tout à fait satisfaite, elle roula néanmoins le parchemin et l'attacha à la patte de sa chouette avant de rejoindre Peter, qui attendait patiemment avec son jeu de cartes.
***
James reposa sa tasse de café et se frotta les yeux. Il était trois heures du matin. Le café miteux dans lequel il se trouvait était bien entendu vide. La serveuse, une quinquagénaire à l'air revêche, lisait un magazine people en s'enfilant café sur café. Régulièrement, elle versait un peu de whisky dans sa tasse.
Il se tortilla sur son siège puis finit par demander :
- Ça vous dérange si je fume ?
- Allez-y, marmotta la femme sans relever les yeux.
James tira un paquet de sa poche et alluma une cigarette avec le bout de sa baguette. Il la porta à ses lèvres avec soulagement. Il savait que fumer était idiot. Mais Sirius et lui avaient commencé durant l'été et James appréciait une cigarette de temps en temps. En particulier quand il ne pouvait pas dormir.
La porte de l'établissement s'ouvrit en faisant tinter la clochette suspendue au-dessus. Sur le qui-vive, James se retourna vivement, les doigts posés sur sa baguette. Mais ce n'était que Frank, qui haussa les sourcils en voyant la cigarette coincée entre les lèvres de son ami. L'air exténué, il se laissa tomber face à James et commanda un café à la serveuse qui s'exécuta en grognant.
- Tu fumes, Potter ?
Son vis-à-vis haussa les épaules.
- Ça m'arrive. Mais Lily me tuerait si elle l'apprenait alors...
- Message reçu, acquiesça Frank avec un petit sourire.
Il bâilla et remercia d'un signe de tête la serveuse, qui venait de déposer une tasse devant lui.
- Où on en est ? Interrogea James.
- S'ils ne rappliquent pas bientôt, c'est que ce sont vraiment des crétins.
- Et elle ?
Frank jeta un regard à la serveuse, qui avait repris sa lecture. Il dirigea sa baguette vers elle et elle s'écroula aussitôt, le nez sur le comptoir.
- Stores, ordonna-t-il à James, qui s'empressa d'abaisser les volets d'un coup de baguette alors que Frank transportait la serveuse dans la cuisine.
- T'es prêt ? Interrogea-t-il en revenant.
James écrasa sa cigarette dans un cendrier et hocha la tête.
- On en capture combien ?
- Autant que possible. Évite de les tuer.
Son cadet haussa un sourcil surpris.
- T'as déjà tué un Mangemort ?
Frank détourna le regard tout en triturant sa baguette.
- Ouais. C'était ma vie ou la sienne, alors...
James hocha la tête puis s'adossa à une table.
- Tu crois qu'ils savent qu'on les attend ?
Frank ouvrit la bouche. Mais l'explosion de la vitrine l'empêcha de répondre.
Les deux membres de l'Ordre se jetèrent sous une table mais les éclats de verre les atteignirent malgré tout. James, secoué par l'adrénaline, sentit à peine la morsure du verre qui s'enfonçait dans sa chair. Il lança un sortilège à l'aveugle alors que Frank rampait vers le comptoir, sous les éclats de verre qui continuaient à leur tomber dessus. Un sortilège passa juste au-dessus de la tête de James et coupa presque en deux la table. Il jura et s'éloigna aussitôt. Il voulut se redresser mais un autre maléfice fusa vers lui. Il se baissa juste à temps et riposta. Un cri de douleur lui parvint et un rictus étira ses lèvres. Frank avait dit « vivant », et pas « en parfait état ».
Les lieux redevinrent enfin plus clairs alors que la poussière cessait d'obscurcir leur vision. Mais cela donna l'occasion aux trois Mangemorts qui se trouvaient face à eux de mieux viser : un sortilège atteignit James en plein visage. A moitié assommé, il ne put que glisser derrière une banquette alors qu'un tir nourri de sorts fusait au-dessus de sa tête. Il essuya le sang qui dégoulinait le long de son visage et s'allongea par terre. Il tenta de faire abstraction de la nausée qui le prenait et pointa sa baguette sous le meuble. Il apercevait les pieds de ses adversaires. L'un d'eux était engagé en plein duel avec Frank, mais les deux autres semblaient se concerter pour savoir quoi faire de lui. Il prit une profonde inspiration et murmura : « Diffindo ». Une giclée de sang jaillit des chevilles des deux Mangemorts, qui s'écroulèrent sur un cri de douleur. L'un d'eux avait déjà une excroissance sur la jambe, sans doute due au sortilège cuisant lancé plus tôt par James. Il les entendit jurer. Satisfait, il s'efforça de se relever. Des vertiges le prirent et il dut se rattraper à la banquette. Aussitôt, un sortilège cuisant l'atteignit et il poussa un cri de douleur.
Il tomba en arrière et serra les dents. Ce n'était pas le moment de flancher, surtout qu'un Mangemort se dressait face à lui, malgré sa cheville en sang.
- Salut Potter, lança-t-il, sa voix étouffée par son masque. Mais malgré cela, James la reconnut aussitôt.
- Servilus ?
Le maléfice fusa avant que James n'ait eu le temps de dire « Quidditch ». Tordu de douleur sur le sol, il oublia complètement la mission qu'il devait accomplir. Soudain, il ne souhaita plus que mourir. Mourir pour que la douleur cesse.
Un cri lui parvint et la souffrance cessa aussi vite qu'elle était venue. James, la vue brouillée par des larmes de douleur, sentit qu'on le relevait. Frank lui parlait, le pressait de faire quelque chose :
- ...ouge-toi ! Potter, bou...
Une lampe explosa au-dessus de leur tête, un sort fusa vers eux... Mais James leva sa baguette à temps et il ne fit que rebondir sur son bouclier. Il cligna plusieurs fois des yeux, puis la voix de Frank lui parvint enfin distinctement :
- Il faut qu'on sorte de là !
James hocha la tête et Frank le lâcha enfin. Il chancela un instant puis prit une profonde inspiration. Ils ne pouvait pas échouer.
Rogue, que Frank avait apparemment momentanément assommé, commençait à se relever. Le Mangemort contre lequel Frank s'était battu gisait près du comptoir, inconscient. C'était le troisième Mangemort, celui à la jambe boursouflée, qui continuait à les attaquer. Sous le feu nourri des deux garçons, un sortilège de stupéfixion franchit finalement son bouclier et il s'écroula. Sa tête heurta une table dans un craquement sourd et James grimaça, alors que Frank bloquait un sort de Rogue. James voulut l'attaquer, mais l'ancien Serpentard se jeta sur son collègue assommé et ils disparurent dans un craquement.
Frank poussa un juron sonore et donna à un coup de pied dans les restes d'une lampe qui traînaient au sol.
James se laissa tomber par terre et cracha le sang qui s'accumulait dans sa bouche. Il avait dû se mordre l'intérieur de la joue. Ou alors c'était à cause de son nez. Il n'avait aucune idée du moment où il avait pris un coup.
Frank se dirigea vers le dernier Mangemort qui leur restait et le ligota solidement à un tabouret du bar. James s'aperçut que le pull du jeune homme avait presque entièrement brûlé. Sa peau était à vif et des cloques commençaient à s'y former. Il grimaça en songeant qu'il ne s'en sortait pas trop mal et se força à se relever pour l'aider. Ils entreprirent de remettre le lieu en état. Merlin en soit remercié, aucun Moldu n'était passé par là. D'où l'intérêt de mener cette mission au beau milieu de la nuit.
James était si épuisé qu'il dut s'y reprendre à plusieurs fois avant de réussir à lancer certains sorts. Frank, les mâchoires serrées, n'avait pas l'air en meilleur état. Alors que James essayait de réparer des lampes brisées, deux sorciers, à en juger par leur robe noire, débarquèrent dans le café. Le jeune homme se tendit aussitôt mais Frank lui fit signe que tout allait bien.
- Il était tout seul ? Interrogea l'un d'eux, un grand baraqué aux cheveux noirs et crépus, pendant que l'autre, bien plus chétif, scrutait James.
- Nan, grogna Frank. Ils étaient trois.
Le premier jura, visiblement agacé, tandis que le second braquait son regard sur Frank.
James, perdu, tentait d'attirer l'attention de son ami. Celui-ci finit par le remarquer et il fit un geste vague en direction des deux sorciers.
- Ils travaillent pour le ministère. Ils vont coffrer ce type en attendant qu'il puisse être jugé.
Le grand baraqué adressa un bref signe de tête à James.
- Arkwright, se présenta-t-il. Et lui c'est Hargreaves. Et toi tu es le fils Potter, hein ?
Comme le jeune homme haussait un sourcil surpris, Arkwright expliqua :
- Ta famille est connue, tu sais. Ton père a financé pas mal d'associations. Bref, tu lui ressembles beaucoup. Enfin, c'est pas tout ça mais il faut qu'on l'emmène. Au fait Londubat, tu veux toujours pas nous dire comment tu les attire ?
Frank secoua la tête, le visage fermé.
- Pas tant que le ministère ne nous laissera pas prendre connaissance de tous les dossiers, rétorqua-t-il.
Arkwright pinça les lèvres alors qu'un air amusé apparaissait sur le visage de Hargreaves, qui semblait peu décidé à parler.
- Très bien, conclut Arkwright d'une voix tranchante avant de donner un coup de baguette en direction du Mangemort ligoté.
Il s'éleva dans les airs, inconscient. Arkwright posa sa main sur son épaule avec un air dégoûté et les trois sorciers disparurent dans un « crac ! » sonore.
James se tourna aussitôt vers Frank et interrogea avidement, toute fatigue oubliée :
- Comment tu les attires ?
- Je t'expliquerai plus tard. On ferait mieux de pas traîner ici. Et puis j'ai promis à Dearborn que je ferai un tour du côté de Sainte-Mangouste dans la journée.
- Quoi ? Après avoir passé la nuit là ?
Frank se contente de hausser les épaules et il alla chercher la serveuse. James songea à Alice, qui réclamait Frank la dernière fois qu'il l'avait vue, mais il ne fit aucun commentaire.
***
Un coup frappé à la porte de sa chambre réveilla Lily en sursaut. Elle sauta sur ses pieds et s'empressa d'aller ouvrir. James lui adressa un sourire fatigué auquel elle fut incapable de répondre, trop horrifiée par tout le sang qu'il avait sur la figure.
Le sourire de James se changea en grimace quand il la vit blêmir et il pointa le couloir du pouce :
- Frank est dans un état pire que le mien.
Lily prit une profonde inspiration pour se calmer puis le suivit jusqu'à l'infirmerie. Pendant qu'elle appliquait du baume sur les brûlures de Frank, James lança :
- Tu m'expliques comment tu fais ?
Lily fronça les sourcils sans comprendre mais aucun des garçons ne lui prêta attention.
- En fait on a un réseau de clochards qui nous renseigne, commença Frank. Benjy s'est fait attaquer en plein Londres l'année dernière, pendant la nuit, et a été laissé pour mort sur le trottoir. Mais un clochard s'est occupé de lui. Il l'a suffisamment remis sur pied pour qu'il puisse appeler l'Ordre. Il est revenu le voir, ensuite, et il a appris que les clochards qui sont à la rue depuis suffisamment longtemps connaissent l'existence des sorciers. Benjy lui a expliqué pourquoi il s'était fait attaquer et le type lui a répondu qu'il voulait bien l'aider parce qu'il a déjà vu des Mangemorts torturer un SDF juste pour le plaisir. Il a fait appel à tous ses amis et depuis ils nous aident. En échange on leur trouve des endroits où vivre, on leur donne à manger ou de l'argent. Benjy et moi sommes les seuls à entrer en contact avec eux. On ne voudrait pas les mettre en danger plus qu'ils ne le sont déjà.
- Je ne vois pas le rapport avec les Mangemorts qui se sont ramenés dans ce café, commenta James.
Son intervention rappela Lily à la réalité. Elle avait arrêté de soigner Frank, trop concentrée sur ce qu'il racontait. Elle s'empressa d'aller chercher des bandages pendant qu'il répondait à James :
- Je suis allé voir l'un d'eux, pour lui dire quand est-ce qu'on se trouverait au café et il a fait passer l'info. Ça finit toujours par leur revenir.
James et Lily tiquèrent en même temps mais c'est la jeune fille qui se chargea d'exprimer leur crainte :
- Si ça leur revient, ça veut dire qu'ils ont aussi des contacts, non ?
- Ouais. On en est bien conscient, mais ils nous aident trop pour qu'on puisse se passer d'eux. On a déjà réussi à éviter des attaques dans le cœur de Londres grâce à des trucs entendus dans des bars sordides.
Lily lui tendit une potion contre la douleur tout en hochant la tête alors que le silence retombait sur l'infirmerie.
- Tu veux un truc pour dormir ? Interrogea-t-elle tout en nettoyant le visage de James du sang séché qu'il n'avait pas réussi à enlever lui-même.
- Ça ira. Faut que je réussisse à me lever demain matin.
- Hein ? Tu comptes rep...
La porte se referma sur Frank et Lily tourna un visage sidéré vers James.
- Il plaisante n'est-ce pas ? Il est quatre heures du matin !
- On est en sous-nombre, Lily, répondit doucement James. Il a raison, on ne peut pas prendre le temps de se reposer.
Elle voulut répliquer mais le visage de James se crispa dans une grimace de souffrance et elle décida de le soigner avant de le convaincre de rester un peu.
- Sortilège ? Interrogea-t-elle en touchant doucement la plaie qu'il avait sur le front.
- Ouais, répondit-il d'un ton fatigué. Que des sortilèges. Ah, sauf les éclats de verre. Et il y a un eu un Endoloris aussi.
Lily, qui s'apprêtait à achever de déchirer son pull et son t-shirt en lambeaux, se figea.
- Quoi ? Oh James...
Elle ne put que presser doucement son épaule intact tout en retirant les éclats de verre qui s'étaient fichés dans l'autre. Ce faisant, elle tentait de repousser les images de James se tordant de douleur qui essayaient de se former dans son esprit. James ne disait rien, le regard perdu dans le vague. Elle referma toutes les entailles à l'aide d'un sortilège avant de se consacrer à ses autres blessures d'origine magique. Ce n'est que lorsqu'ils se trouvèrent à nouveau face à face que James ouvrit la bouche :
- L'Endoloris c'était... Lily, c'était...
Il croisa son regard et son silence s'éternisa.
- Tu n'es pas obligé d'en parler, murmura-t-elle en scrutant ses yeux.
- Je sais mais...
Il s'interrompit à nouveau, puis baissa finalement le regard avant d'achever :
- Je ne veux plus jamais revivre ça.
Lily attrapa sa main posée sur sa cuisse et glissa ses doigts entre les siens tout en achevant de déposer quelques gouttes de potion sur la plaie qui barrait son biceps.
- Tu as le droit de te reposer un peu, James.
- Je repartirai demain après-midi.
- Mais ...
- Non, Lily, coupa-t-il d'une voix ferme. Je sais que Sirius et Peter sont là souvent mais c'est parce qu'on nous ménage. Il y a des missions dont on nous parle pas, sinon Frank ne serait pas tout le temps parti. Il est temps qu'on aide vraiment l'Ordre.
Elle pinça les lèvres mais hocha la tête.
- Fais attention à toi, dit-elle simplement en rangeant les fioles qu'elle avait utilisées.
- Toi aussi.
- Oh, je compte rester là.
Elle lui expliqua les conclusions auxquelles Peter était arrivé puis l'aida à se relever. Alors qu'elle le regardait regagner sa chambre en traînant les pieds, elle songea qu'ils n'avaient sans doute pas vraiment pris la mesure de ce qui les attendait lorsqu'ils avaient décidé de s'engager dans l'Ordre.
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