III - Chapitre 53
Note du beta :Coucou, pas d'infos spéciales sur le chapitre vous verrez bien bandede fifous. En tout cas j'espère que vous allez bien, je vousembrasse, je vous remercie à notre nom à tout les deux d'êtretoujours la après tout ce temps et vous rassure, le rythmed'écriture est bon et le chapitre tout les deux semaines devraisdurer. Enjoy !
Note de moi : Yoooo ! Désolée j'ai des pbs de wifi parce que je ne suis pas chez moi donc les mots risquent fort d'être collés. Mes excuses ! Et merci pour tous vos commentaires ! (looklikeagryffondor, il faut absolument que je t'envoie un message si t'es toujours ok pour décoller les mots T.T) La bise chez vous !
Chapitre 53
Fabian se glissadans la rue, un délicieux frisson d'excitation lui secouantl'échine. Tout le monde prenait les frères Prewett pour des brutesépaisses qui n'aimaient rien tant que la bataille, mais ce queFabian préférait, c'était ce genre de mission. Rapidité,discrétion...Savoir-faire.
Il lança unsortilège de Désillusion avant de faire un pas dans le ruelle, loindes lueurs blafardes des lampadaires. Il s'immobilisa bien vite, auxaguets. Il s'agissait de ne pas se faire bêtement repérer –surtout après s'être vanté auprès de Ranger. Il murmura donc uneformule, sa baguette tendue devant lui. Comme rien ne se passait, ilcontinua à avancer en prenant garde à la lumière. Les sortilègesde Désillusion étaient très peu efficaces en plein éclairage.
La devanture deBarjow et Beurk apparut enfin. Derrière la vitrine, il aperçut unamoncellement de vieux grimoires, de vases poussiéreux et d'objethétéroclites apparemment sans le moindre lien. Un portait de vieuxSorcier semblait le suivre des yeux. Fabian émit un reniflementhautain. Tout cela puait la magie noire.
Sans s'attarderplus, il contourna la bâtisse pour s'engager dans la ruelle plus quesordide qui la longeait. L'existence de cet endroit était unechance, malgré l'odeur nauséabonde qui s'en dégageait. Il seplaqua contre la paroi de pierre, l'oreille pressée contre legranit. Au début, il n'entendit rien, ne sentit rien d'autre quel'humidité du mur. Une minute passa, puis deux, puis trois. MaisFabian était patient. Il s'obligea à faire abstraction desbattements de son cœur, du froid qui le pénétrait jusqu'aux os. Illaissa même s'évaporer le sortilège qui le rendait invisible auxautres hommes pour se concentrer tout entier sur le mur. Enfin, ilperçut un grésillement. Il sourit de toutes ses dents alors que lebruit devenait une pulsation au bout de ses doigts.
Peu de personnes lesavaient, mais Fabian Prewett était premier de sa classe enSortilèges, lorsqu'il était à Poudlard. Il avait passé deux ans àl'Académie de Sortilèges avant d'entrer dans l'Ordre du Phénix,interrompant ainsi ses études et probablement toute possibilité decarrière. Car ce que Fabian voulait, c'était être Briseur desorts. Il n'aimait rien tant qu'identifier un sortilège ou unmaléfice, se creuser la cervelle pour trouver le contre-sort.C'était un travail subtil, qui demandait beaucoup de concentration –et faisait monter l'adrénaline de façon incroyable. Fabian avaitdéjà ouvert des boîtes, armoires et pièces suspectes en toutgenre pour le compte de l'Ordre et n'avait jamais été aussi anxieuxque dans ces moments-là – ni aussi ravi. La moindre erreur pouvaitse retourner contre le Briseur de sorts, par exemple en déclenchantune réaction en chaîne impossible à arrêter. Parfois, les effortsfournis n'étaient pas à la hauteur du contenu. Au moins, cettefois-ci, Fabian était-il sûr que son travail en vaudrait la peine.Le registre des clients de Barjow et Beurk existait bel et bien et setrouvait dans la boutique, c'était un fait avéré par plusieursobservateurs. Tout ce qu'il lui fallait faire, c'était passer outretoutes les protections mises en place contre les intrus.
La plupart desSorciers l'ignorait, mais la magie avait ses sons propres qu'ilfallait apprendre à reconnaître. On ne pratiquait pas du tout cegenre de magie à Poudlard, aussi seuls les novices en Sortilègesétaient-ils capables de cela : reconnaître le son d'unsortilège, savoir quel contre-sort le briserait. C'était loind'être de la musique. Il s'agissait plutôt d'ondes, plus ou moinsgraves ou aiguës, rapides ou lentes, régulières ou chaotiques. Unesuperposition de sortilèges formait un amas complexe qu'il fallaitsavoir démêler.
C'était ce quepercevait Fabian, pressé contre le mur de Barjw et Beurk. Ildénombra cinq sortilèges de défense et deux d'attaque. Si deuxboucliers étaient basiques, il avait du mal à déterminer lacomposition des trois derniers. Quant aux maléfices d'attaque, sansdoute s'agissait-il de magie noire. Il allait devoir se débrouillerà l'oreille.
Il posa sa baguettesur le mur et désamorça les sortilèges qu'il avait identifié.Cela fait, il écouta à nouveau attentivement avant de tenter autrechose. Apparemment, il n'avait déclenché aucune réaction.
Il tâtonna encoreun long moment, si longtemps qu'il ne sentait plus ni ses pieds nises doigts lorsque le dernier bouclier sauta enfin. Pourtant, sonfront dégoulinait de sueur. Il l'essuya d'un revers de main, inspiraprofondément et se replongea dans sa tâche. Ranger devait s'êtrechangé en statue, depuis le temps qu'il poireautait là-haut. Il n'yavait plus qu'à espérer qu'il n'avait pas quitté son poste.
Il entreprit delancer des impulsions magiques dans la pierre pour voir commentréagissaient les maléfices. A l'Académie, il avait appris des motsde pouvoir, généralement utilisés dans les contre-sorts. Ils'agissait à vrai dire plutôt de syllabes qui, agencéesdifféremment, pouvaient changer complètement d'effets. S'il neparvenait pas à venir à bout des maléfices avec ça, qui était unpeu le passe-partout des Briseurs de sorts, il allait devoir entrerlà-dedans et affronter les attaques qu'on avait réservées pour lesintrus. Heureusement, il avait désactivé le système d'alarme avantle dernier bouclier. S'il résistait sans faire trop de bruit, ilparviendrait sans doute à passer les dernières défenses et trouverle registre.
Après de nombreuxessais infructueux et angoissants, Fabian fit disparaître l'une desattaques sans que tout le bâtiment ne lui tombe sur la tête. Lesouffle court, épuisé par la concentration fournie, il tenta devenir à bout du dernier maléfice. Mais après vingt minutesd'efforts supplémentaires, il dut se rendre à l'évidence : iln'aurait pas celui-ci. Vexé dans son amour-propre de faux Briseur desorts, il s'écarta du mur et jeta un œil vers le ciel. La course dela lune avait bien progressé ; cela faisait sans doute deuxheures qu'il était là. Il aurait dû prévenir le gamin que celarisquait d'être long. Avec un soupir, il remit en place sonsortilège de Désillusion et alla se placer devant la porte deBarjow et Beurk. Elle n'était évidemment pas verrouillée – àquoi bon, dans le monde magique ? Surtout avec les multiplesprécautions qu'ils avaient prises. Fabian songea également aunombre d'artefacts stockés là-dedans ; il n'avait évidemmentpas senti leur magie à travers la pierre car ils étaient imprégnésde magie comme un Sorcier l'était – la magie faisait partieintégrante d'eux et ne pouvait donc pas être annihilée. Il étaitpossible que certaines choses lui sautent à la figure, surtout s'ilse trouvait obligé d'utiliser la magie pour contrer le maléficerestant.
Avec un grognement,il prit son courage à deux mains et poussa la porte, un boucliermagique brandit devant lui. Pendant un instant, il ne se passa rien.Puis, soudain, les portes d'une armoire s'ouvrit à la volée et destas de fioles vinrent s'écraser sur son bouclier à une vitessevertigineuse, répandant autour de lui des potions qui faisaientfondre le sol avec des sifflements de mauvaise augure. Fabian reculaprécipitamment pour ne pas être touché, sautillant sur la pointedes pieds tout en rassemblant la bonne formule ; il nes'agissait que d'un sortilège de lévitation agrémenté d'un peud'un maléfice offensif. C'était le mélange des deux qui l'avaitempêché de comprendre de quoi il retournait, mais maintenant qu'ilavait la magie sous les yeux, la solution était simple. Laissanttomber son bouclier, il articula un simple mot. Les fioles quivolaient vers lui s'écrasèrent avec fracas et l'armoire redevintune simple armoire, béant stupidement dans la pièce noire.
Avec un soupir desoulagement, Fabian fit disparaître les potions corrosives quijonchaient le sol tout en tendant l'oreille. Le verre cassé avaitsans doute fait un certain raffut. Pourtant, rien ne vint. A tâtons,il entreprit de commencer ses recherches. La lumière fournie par larue lui permettait de bénéficier d'un éclairage minimum mais il nevoulait pas utiliser sa baguette.
Il se dirigea versl'endroit qu'on lui avait indiqué et qui était, somme toute, leplus logique : le comptoir où se trouvait la caisse. Dessus, uncrâne coiffé d'une couronne en or fondu lui souriait tandis qu'unsapin miniature agitait ses branches au rythme d'un vent inexistant.Réprimant un frisson, Fabian ouvrit un tiroir. Dedans se trouvait,comme prévu, le grimoire convoité. Il l'ouvrit pour vérifier qu'ils'agissait bien de la liste de la clientèle et se détenditlégèrement. Il avait ce qu'il cherchait, il pouvait maintenantrejoindre Ranger.
Mais alors qu'ilallait sortir, le grimoire sous le bras, une impulsion le saisit. Ilse tourna vers l'armoire grande ouverte avant de dévier légèrementson regard. Une porte fermée attira son attention. Curieux, ils'approcha et colla son oreille au battant de bois pour vérifierqu'aucune autre protection ne gardait cette partie de la boutique.Une fois rassuré, il poussa le battant et scruta les ténèbres.Après un instant d'hésitation, il se décida à allumer sabaguette. La faible lumière verte lui révéla un amoncellement decartons. Il en ouvrit précautionneusement un et en tira une feuillede papier. S'y trouvait dessiné un Sorcier qui, le menton fièrementlevé, dirigeait sa baguette vers une silhouette humanoïdeprosternée à ses pieds. En caractères gras était impriméen-dessous : « La suprématie du Sorcier : un nouvelâge pour notre monde ! ». En moindre taille étaitimprimé : « La fin d'un millénaire declandestinité ».Dans un coin, il aperçut le symbole duMinistère de la Magie. Une autre légende stipulait : « Voiciceux qui sont incapables de garantir vos droits face aux Moldus ».
Fabian fronça lenez. Maugrey avait donc raison : les Mangemorts avaient lancétoute une entreprise de propagande. Puisqu'ils ne pouvaient avoir niles Géants ni les loups-garous comme alliés, il fallait bien qu'ilstrouvent quelqu'un d'autre. Il jura tout bas en constatant le nombrede cartons qui se trouvait là. Il ne pouvait prendre lui-même ladécision de mettre le feu à la boutique pour détruire tout cela.Il plia donc la feuille et la fourra dans le registre avant de fairevolte-face.
- Alors, onfouille ?
Fabian sursauta sifort qu'il faillit lâcher le registre. Le cœur battant à touteallure, baguette brandie, il tenta de trouver qu'il l'avaitdécouvert. Une fine silhouette finit par se détacher de l'ombre,dans l'embrasure de la porte qui l'avait mené à l'arrièreboutique. Horrifié, il se rendit vite compte qu'il s'agissait d'unsquelette. Sans doute l'un des artefacts que vendait Barjow et Beurket peut-être leur dernière ligne de défense. Il lui jeta un sortqui l'envoya se répondre en mille morceaux au sol et courut vers lasortie. Seulement, le squelette commença à se reconstituer. Sa mainattrapa la jambe de Fabian et y enfonça ses doigts d'os. Il grognasous l'effet de la douleur et tenta de se débarrasser de sonassaillant en secouant la jambe. A quelques centimètres de lui, lecrâne caquetait :
- Tu crois pouvoirt'échapper comme ça, voleur ? L'alarme a retenti depuis bellelurette !
Jugeant préférablede ne pas l'informer qu'il avait mis hors d'état de nuire la-ditealarme, Fabian jeta un nouveau sortilège qui envoya la main valserloin de lui. Il repartit au pas de course en ignorant le sang quicoulait à flot de sa jambe. L'abomination lui avait labouré lemollet.
Un projectile,probablement un os, l'atteignit à l'épaule alors qu'il ouvrait laporte. Il sortit précipitamment, sans même se soucier de sonsortilège de Désillusion qui avait disparu quand était entré enscène le squelette. Il se rabattit vers l'ombre en jurant. Sa jambele lançait atrocement et l'obligeait à boiter. Ignorant de sonmieux la douleur, il rebroussa chemin pour rejoindre Ranger. C'étaitsans doute presque l'aube.
La montée desmarches jusqu'à la chambre sous les toits fut un calvaire. Lorsqu'ilouvrit la porte derrière laquelle se trouvait son cadet, la douleurétait remontée jusqu'à son abdomen et l'empêchait presque derespirer. La sale bête l'avait sans doute gratifié d'un malquelconque. Après tout, c'était un artefact créé par la magienoire.
Un Martin à peuprès correctement réveillé l'accueillit. Son soulagement évidentse changea cependant en panique lorsque Fabian s'effondra, incapablede tenir plus longtemps sur sa jambe.
- Squelette,marmonna-t-il avant de s'évanouir.
***
- Il est temps dechanger de stratégie, les enfants, annonça Maugrey tout en faisanttourner sa baguette entre ses doigts.
Peter fixait le boutde bois, anxieux. Il avait toujours détesté que l'Auror joue avec ;cela lui donnait l'impression qu'il allait jeter un sort à l'und'entre eux sans sommation. Il déglutit et tâcha de porter sonattention sur autre chose ; cet énorme portrait qui surplombaitla salle de réunion lui paraissait être une bonne cible.
- C'était déjàplus ou moins prévu, poursuivit l'Auror, mais la mésaventure dePrewett nous informe qu'il est temps de s'y mettre.
Martin avait ramenéun Fabian salement amoché au QG. Une fois drainé du poison que lesquelette avait instillé dans ses plaies, le Sorcier avait étécapable de raconter ce qu'il avait vu.
Maugrey déposa surla table un énorme livre à la tranche de cuir abîmée. LesMaraudeurs, assis à la gauche de Peter, et les plus jeunes recrues,sur sa droite, se penchèrent pour mieux voir le volume. Peter nebougea pas, peu désireux d'approcher une objet ayant traîné dansla boutique de Barjow et Beurk.
- Voici le registredes clients de Barjow et Beurk. Nous allons devoir les convaincre quenous valons mieux que les sbires de Voldemort.
- Parce que toutesles personnes ayant acheté une bête amulette là-bas sont desMangemorts en puissance ? Interrogea James, sceptique.
Les sourcils froncésde Remus indiquaient qu'il pensait la même chose. Quant à Sirius,il resta de marbre.
Maugrey grommeladans sa barbe avant de répondre :
- Non. Je n'ai pasdit que nous allions tous les arrêter ; il faut juste s'assurerqu'ils ne serviront pas Voldemort. Quelqu'un qui touche à la magienoire du bout des doigts en a forcément peur, et rien n'est plusconvainquant que la peur. Ça fait presque dix ans que Voldemort sèmela terreur partout, et nous n'avons pas été assez bon pour contrercela. Les gens ne se sentent pas en sécurité, et sont donc plusenclin à rejoindre l'autre camp. Coopérer pourrait leur assurer lavie sauve, ils le savent bien.
- Alors qu'est-cequ'on peut leur offrir ? Couina Peter.
- La sécurité.L'offre de les cacher s'ils le souhaitent, de les envoyer àl'étranger, les démarches habituelles ! Seulement, cette fois,nous allons devoir sortir de la clandestinité. Voldemort laissesavoir au monde entier qu'il est passé par là quand la Marque desTénèbres flotte dans le ciel. A nous de montrer que nous sommesaussi présents. Le registre de Barjow et Beurk nous fournit unepremière piste à suivre. A part les gens qui baignent dans la magienoire jusqu'au cou, les autres sont très certainement influençable– dans n'importe quelle direction.
- Vous croyezvraiment que ça va marcher ? Commenta James, peu convaincu.
- On perd duterrain, Potter. (Il attrapa une feuille pliée en deux et la luitendit par-dessus la table). Il faut qu'on fasse ce qu'on peut pourse rattraper.
Peter se pencha versson ami pour voir le feuillet. Il s'agissait du fameux tract queFabian avait ramené. Il ouvrit de grands yeux tout en le lisant. Ases yeux, cela portait les hostilités à un tout autre niveau.C'était comme s'ils étaient sûrs de leur victoire. Comme si...comme s'il s'agissait d'un simple combat politique alors que l'Ordreet les Mangemorts se battaient à mort.
Avec un frisson, ilpassa le tract à Amanda. Maugrey les observait, sa baguette àprésent toujours immobile entre les doigts.
- Est-ce que vousvoyez à présent l'utilité de sortir de la clandestinité ?Demanda-t-il d'un ton bourru.
- Mais notresécurité ? Protesta Remus. Le QG ? Les journalistes de laGazette vont forcément être sur nos traces. Comment mener lamoindre mission qui demande de la discrétion ?
- Tu ne connais pasla moitié des membres de l'Ordre, Lupin, rétorqua Maugrey avec unbrin de suffisance. Vous tous, vous n'êtes que la partie émergéede l'iceberg. Vous serez les seuls en pleine lumière. Les autressont placés à des positions stratégiques et ne peuvent sepermettre de révéler leur véritable affiliation. Evans nous seraégalement d'une certaine utilité.
A ses mots, Jamesplissa les yeux. Peter pouvait dire à la tension de son corps àquelle point cette idée lui déplaisait. Lily, occupée à veillersur Fabian à l'infirmerie, ne pouvait même pas parler en son nom.
- Comment ça ?Interrogea le jeune homme.
- J'en parlerai avecelle. Après tout, sa grossesse ne se verra pas avant un certaintemps.
- Elle est fragile,protesta-t-il.
- C'est à elle d'enjuger, Potter.
Sans doute Jamessavait-il pertinemment que Lily lui en voudrait à mort s'ilcommençait à prendre des décisions à sa place, aussin'ajouta-t-il rien. A la place, il se renfonça dans son siège, levisage fermé.
- Je vous prévienstout de suite, ça risque fort de nous mener à des combats en pleineville. Minchum va faire une crise cardiaque quand je lui demanderaides Oubliators mais nous n'avons plus le choix. Les Sorciers doiventcesser d'avoir peur.
- Être pris entredeux feux aidera sûrement, marmonna Sirius.
- Un problème avecmes ordres, Black ?
Le jeune homme secontenta de grommeler une réponse.
- Très bien,conclut Maugrey. Hardley, Potter, vous ferez partie de l'escorte duMinistre ce soir pour le dîner avec l'ambassadeur français. Cettefois vous n'aurez pas l'uniforme officiel des Aurors. Si jamais onvous demande qui vous êtes, répondez franchement.
Les deux jeuneshommes hochèrent la tête. James avait toujours l'air aussi buté.
- Vous êtesattendus à dix-neuf heures alors ne traînez pas.
Sans tarder, Williamet James se levèrent dans un raclement de chaise et quittèrent lapièce. Peter se ratatina sur son siège. Il n'avait aucune envie desortir de son anonymat, d'être interrogé par des journalistes. Iln'avait pas envie d'être poursuivi par tous les alliés deVoldemort. Merlin ! Il n'avait aucune envie qu'on les traquejusqu'au QG, qu'on le tue parce qu'il avait voulu protéger des gens.Lui aussi voulait la sécurité. Il la voulait désespérément.
***
Carrie sursautalorsqu'une voiture accéléra brutalement près d'elle. Ces temps-ci,le moindre bruit un peu trop fort la faisait sursauter. Elle mettaitcela en partie sur le compte de la fatigue ; la batailled'Inverness lui avait fait passer d'innombrables nuits blanches. Sesétudes en pâtissaient mais elle ne voulait en aucun cas abandonnerce travail, dût-elle encore passer des heures à négocier descontrats avec Minchum et Thatcher.
L'autre raison quila faisait bondir à la moindre alerte était beaucoup moins bénigne.Depuis peu, Carrie se sentait épiée. Elle redoublait de prudencepour se rendre aussi bien au 10 Downing Street qu'au Ministère de laMagie. Il lui semblait pourtant qu'une ombre veillait à chaque coinde rue, derrière chaque fenêtre, dans chaque ombre. Elle avait biencaressé l'idée, un jour, d'emporter un couteau avec elle, maiss'était vite reprise. Cela ne lui servirait à rien face à unSorcier et, de toute façon, elle n'oserait jamais s'en servir.
Ce soir-là, il n'yavait pas eu de réunion. Elle rentrait tout simplement du lycéemais, l'hiver venant, la nuit tombait de plus en plus tôt. Ellen'avait qu'une hâte, c'était que les vacances arrivent. Ellepourrait ainsi enfin se reposer, même si Minchum comme Thatcheravaient une fâcheuse tendance à la convoquer à des heures indues.Au moins pourrait-elle faire la sieste ailleurs qu'en cours – elleavait déjà écopé de deux avertissements pour avoir piqué du nezà son bureau.
La jeune fillerenifla et tira sur sa jupe d'uniforme, que sa marche rapide faisaitlégèrement remonter. Alors qu'elle s'engageait dans son quartier,un type adossé à un lampadaire la salua bruyamment. Trop surprisepour vraiment réagir, elle se contenta de hocher la tête sansralentir l'allure. Seulement, elle s'aperçut vite qu'il lui avaitemboîté le pas. Elle jura intérieurement et accéléra encore.Elle se trouvait prise dans une guerre de Sorciers, et voilà qu'unimbécile la suivait dans la rue. Elle était certaine que ce n'étaitpas un Sorcier car il était rien moins que subtile – et subtile,son ombre l'était très certainement.
Les pas, derrièreelle, s'accélérèrent. Elle avait beau marcher vite, l'homme étaitplus grand et faisait donc de plus grandes enjambées. Alors que, lecœur battant follement, elle allait se résoudre à partir encourant, on attrapa son poignet. D'une brusque torsion, son agresseurl'obligea à faire volte-face. Carrie essaya de lui envoyer son poinglibre dans la figure mais il se contenta de l'attraper et de sourirede toutes ses dents. Une barbe brune cachait son rictus. Elle tentabien de se dégager mais il se contenta de resserrer sa poigne ;il s'agissait d'un homme plutôt jeune et donc bien plus fortqu'elle.
Alors que la paniques'emparait vraiment d'elle, les yeux de l'homme se révulsèrentbrusquement et il s'écroula sur le côté. Elle faillit bien lesuivre dans sa chute, trop sonnée pour songer à libérer sespoignets. Cependant, on l'attrapa par le bras et elle se vitentraîner à grands pas dans une rue adjacente. Une fois qu'elle eutsuffisamment repris ses esprits, elle s'arrêta net, encore pluspaniqué. Pourtant, le rythme de son cœur se calma un peu lorsque lapersonne qui la tenait par la main se retourna ; il s'agissaitd'une jeune femme aux cheveux bruns remontés en chignon. Ses douxyeux marrons scrutaient les alentours. Dans sa main libre, elletenait une baguette.
C'était donc elle,l'ombre.
A cette pensée,Carrie se dégagea brusquement. Et s'il s'agissait d'un des partisansde ce Voldemort ? Sa raison lui soufflait qu'alors elle l'auraitlaissé au main du vaurien, mais elle ne pouvait s'empêcher depaniquer. Elle fit un pas en arrière, une question au bord deslèvres :
- Qui...
- Je suis une amiede Gideon Prewett, expliqua la fille à voix basse. On ferait mieuxde partir avant qu'il ne reprenne conscience.
- Gideon ?
La jeune femme hochala tête et lui sourit gentiment.
- Ne t'en fais paspour ce type. Ça nous est toutes arrivées, malheureusement. Tuhabites dans le coin ?
- Euh oui, mais...
Carrie consulta samontre ; ses parents ne rentreraient pas avant au moins unedemi-heure.
- Viens, je teraccompagne. Il faut qu'on parle, de toute façon.
Sa sauveuse luilâcha la main et fit un pas de côté pour l'inviter à lui montrerle chemin. Carrie, toujours sonnée et vaguement nauséeuse après lapeur que le type lui avait fichu, prit les devants. Il ne lui fallutpas plus de deux minutes pour rejoindre son domicile et faire entrerla fille, qui n'avait plus soufflé mot.
Une fois àl'intérieur de la petite maison en briques, la jeune femme commençaà faire les cent pas devant la porte, baguette brandie et lèvresremuantes. Carrie se figea, son manteau à mi-chemin de la patère.Elle n'avait que rarement l'occasion de voir la magie à l'œuvre.La Sorcière s'immobilisa finalement et se tourna vers son hôte, quila fixait toujours. Un air amusé se peignit sur ses traits alorsqu'elle expliquait :
- J'ai jetéquelques sortilèges de protection mineurs, pour être sûre qu'on nenous entende pas.
- Parce qu'on nousécoute ?
- Peut-être bien.Je vais t'expliquer.
- Comment vous vousappelez ?
- Oh !Excuse-moi, j'aurais dû commencer par là... Margaret.
- Carrie, réponditstupidement la jeune fille.
La Sorcière luisourit à nouveau avant de faire un pas dans la maison.
- On pourrait...s'asseoir quelque part ?
- Euh, je... oui,oui, bien sûr.
Carrie s'empressa delui montrer le salon et de l'inviter à prendre place dans unfauteuil. Elle se sentait idiote d'être aussi empotée mais une partde son esprit ne cessait de se demander ce que le type lui auraitfait si Margaret n'était pas intervenu. Pensée qui la conduisit àdemander :
- Vous me suiviez ?
- Oui, acquiesçason interlocutrice, qui se tenait très droite, les mains croiséessur ses genoux. Un des membres de l'Ordre te suit tous les joursdepuis quelque temps.
- Pourquoi ? Jeveux dire, j'imagine bien que c'est pour me protéger, mais pourquoimaintenant ?
- Voldemort essaiede monter les Sorciers contre les Moldus – encore plus qu'avant.Or, tu es une aide précieuse au maintien de la bonne entente entrenos deux mondes. Nous avons grand besoin de toi et il le sait trèsbien.
Carrie déglutit, samésaventure oubliée. Ce que Margaret lui disait là étaitautrement plus grave.
- Il... Il vachercher à me tuer ?
La jeune femmesoutint son regard sans ciller.
- Trèscertainement.
- Ma famille ?Elle est en sécurité ?
- La maison devraitêtre placée sous certains sortilèges très bientôt, mais nous...nous ne pouvons pas faire plus.
Elle prit uneprofonde inspiration :
- Donc il pourraitse servir de mes parents ?
- C'est difficile àdire. Nous n'en voyons pas l'intérêt mais Voldemort a tendance àprivilégier la cruauté à la stratégie.
Carrie hochalentement la tête alors que l'horreur déferlait en elle. Jamaiselle n'avait pensé que ses parents pouvaient être menacés.
- Est-ce que tusouhaites arrêter ? Reprit Margaret d'une voix douce.
La Moldue planta sesyeux dans ceux de la Sorcière pour répondre d'un ton catégorique :
- Non.
- Gideon avait ditque tu répondrais ça, sourit la jeune femme. (Soudain, ses yeux seperdirent dans la vague). Il a dit que tu lui rappelais ...
Comme sa phraserestait en suspens, Carrie insista :
- Que je luirappelais qui ?
Margaret revint àla réalité dans un battement de paupières.
- Une amie,répondit-elle d'une voix morne. Une amie qui est morte.
- Pendant...pendantla Bataille d'Inverness ?
Comme Margarethochait sèchement la tête, Carrie jugea préférable de changer desujet.
- Est-ce que je doisfaire quelque chose spécial pour me protéger ?
- Nous faireconfiance, répondit-elle alors que l'ombre quittait ses yeux. Fairetout ce qu'on te dit en cas de besoin. Si nous sommes attaqués, tune dois en aucun cas contester nos ordres. Je suis assignée à tagarde avec un autre membre de l'Ordre, William Hardley.
Elle lui tendit unephoto en noir et blanc qui, Carrie s'en aperçut aussitôt, bougeait.Un jeune homme à l'air timide souriait à l'objectif et, de temps entemps, agitait la main.
- Il viendra sansdoute se présenter à toi s'il en a l'occasion, reprit Margaret.Comme ça tu n'auras pas à te poser de question si nous devons unjour te sortir d'un mauvais pas. Si jamais tu te fais attaquer unjour, tu ne pourras sans doute plus revenir ici.
Le visage de Carrieresta impassible mais ses mains tremblaient légèrement.
- Dans ce cas-là,nous vous exfiltrerons, ta famille et toi. J'espère de tout cœurque ça n'arrivera pas.
- Moi aussi, assuraCarrie d'une voix enrouée.
Margaret fouilladans ses poches avant de lui tendre un morceau de parchemin vierge.
- Une fois que lessortilèges de protection seront en place, nous ne monterons plus lagarde dès que tu franchiras le pas de cette porte. Mais si jamais lamaison se trouve assaillie, brûle ça. Nous viendrons.
- D'accord.
Carrie fermarésolument le poing sur le papier tout en se promettantintérieurement de toujours avoir un briquet sur elle, à l'avenir.
La jeune femme seleva alors et s'efforça à nouveau de lui sourire.
- Je suis vraimentdésolée que tu aies à vivre tout ça. Nous te sommes infinimentreconnaissant pour tout ce que tu fais pour notre Ministère.
Son interlocutricejaillit de son siège pour l'escorter jusqu'à la porte.
- Vous pensez...Vous pensez que cette guerre va encore durer longtemps ?
Margaret se figea,la main sur la poignée. Son visage avait repris son expressionlointaine et triste.
- J'aimerais te direque non. J'aimerais vraiment.
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