III - Chapitre 51
Note du bêta :Heeeeeeeey ! Salut à tous ! Je suis super joyeux (alors que la ficne l'est pas) ! Il fais chaud, les filles en maillot, les glaces àl'eau il faut beau ! Et le chapitre est pas trop déprimant. Et a lafin vous allez être ému(e)s (en tout cas moi je l'étaiténormément). Bisous à tous merci de nous lire et bonne lecture!!!!!
Note de moi :Ok alors moi je suis basée en Normandie donc pour les nanas enmaillot de bain on repassera. Mais la pluie me permet de GEEKER sansremord POUAHAHAH Fullmetal Alchemist me voilààààààà (ah euhahem, et bon chapitre hein)
(oui petite surprise de l'été avec ce chapitre, je ne sais pas du tout quand est-ce que je reposterai à nouveau ! Je reprendrai de façon régulière en septembre :D Merci à tout le monde pour vos commentaires un peu beaucoup déjantés !)
Chapitre 51
Ethel, les brascroisés sur la poitrine, regardait la petite procession avancer versla porte. Maugrey, dans son fauteuil roulant, Benjy et Marlènederrière lui. Elle n'avait pas la moindre idée de la façon dontils avaient emmené le blessé et son fauteuil de Ste-Mangouste au QGmais elle ne poserait pas la question. C'était un détail sansgrande importance.
Alors qu'ilsapprochaient, elle commença à mieux distinguer les traits deMaugrey. Ses joues étaient creuses, ses yeux disparaissaient dans lacavité de leurs orbites. Ses cheveux pendaient, plus gris qu'avant,sur ses épaules voûtées.
Comme s'il avaitperçu son examen, il releva soudain la tête et fixa ses yeux dansles siens. La flamme qui brûlait au fond de cet abîme de douleur lafigea sur place. Alors seulement, elle remarqua les petits indicesqui prouvaient que la force de Maugrey ne s'était pas envolée ;il faisait avancer son fauteuil lui-même, à la force des bras,alors qu'il aurait pu utiliser la magie ou demander à l'un de sescompagnons. Sa baguette, rangée dans l'étui en cuir couturéd'éraflures qu'elle lui avait toujours vu, était fixée à son brasgauche, là où il pouvait le plus facilement la dégainer. Elleignorait comment, mais Alastor Maugrey semblait décidé à continuerle combat.
Le convoi s'arrêtafinalement devant la porte. Ethel dut pencher la tête pour voirMaugrey mais n'osa pas s'agenouiller pour être à sa hauteur, depeur de le vexer. L'homme la fixa droit dans les yeux et dit, de savoix assurée et forte habituelle :
- Il paraît quesans toi j'y serais passé, alors merci.
Il lui tendit lamain, qu'elle serra d'une poigne forte. Dès qu'elle l'eut lâché,il reprit son chemin en grognant.
- Passer les portesn'est jamais facile, souffla Marlène à la jeune femme avant desuivre l'Auror à l'intérieur.
Malgré le froidglacial de ce mois de décembre, Ethel resta un moment àl'extérieur, fascinée par la lente progression du fauteuil roulantdans le salon. Lorsqu'il disparut enfin dans la cuisine, elle setourna vers Benjy pour demander :
- C'est pour çaqu'il voulait me voir ici ?
- Ouais.
Elle hocha la tête,même si elle trouvait cela absurde.
- Pourquoi le QG ?Il a un appartement à Londres, non ?
- Trop de marches etpersonne pour s'occuper de lui, notamment s'il tombe. Et puis, aprèstout, c'est sa maison.
La jeune femme lançaun regard perplexe au manoir.
- Comment ça ?
- C'est lui, lepropriétaire du QG. Ses parents l'ont acheté quand Maugrey estentré au Bureau.
Comme à sonhabitude, Ethel laissa à peine transparaître sa surprise. Commeelle semblait peu décidée à répondre, Benjy entra dans le salonen soupirant :
- Je n'arrive pas àcroire qu'il n'ait passé qu'un mois à Ste-Mangouste... Il vafalloir le surveiller de près.
Ethel lui emboîtale pas et referma enfin la porte sur le jardin gelé.
- Se laissera-t-ilfaire ?
- Non. Mais ilparaît que tu sais bien gérer les patients.
Il laissa tomber sacape et ses gants sur le canapé et lui adressa un bref sourire.
- C'est ce qu'un desGuérisseurs nous a dit en tout cas. Il a supervisé ton séjourlà-bas, apparemment.
Ethel hocha la têtealors que le jeune homme fouillait dans une bourse accrochée à saceinture. Il en sortit plusieurs boîtes et fioles, bien tropnombreuses pour tenir dans un si petit sac. Il posa le tout sur latable basse, accompagné d'un petit parchemin.
- Ce sont sesmédicaments et la façon de les prendre. Apparemment il ne rechignepas trop à les avaler parce qu'il n'a qu'une envie, recouvrer auplus tôt ses forces.
- Même s'il neremarchera jamais ? Interrogea Ethel tout en observant lespotions en tout genre rassemblées devant elle.
- Oh, je n'enjurerais pas. Avec Maugrey, on ne peut jamais savoir.
Elle haussa ànouveau les épaules, dubitative.
- Qui le remplace,au Bureau ?
- Un type placé làpar Minchum, Simon Jenkins.
- Il connaît notreexistence ?
- Je ne crois pas,non.
Ethel soupira. Plusle temps passait, plus l'Ordre sombrait dans la clandestinité. Labataille d'Inverness, ou « le Dernier jour des Géants »,comme l'appelait la presse, n'avait pas arrangé les choses. Minchumavait procédé à une mise en examen du Bureau des Aurors au grandcomplet. Gideon soutenait qu'ils seraient tous blanchis, à part sansdoute le bras droit de Maugrey. Celui-ci avait décrété quel'entière responsabilité de ce qu'il s'était passé là-bas luirevenait.
Ethel suivait cesévénements d'assez loin. A partir du moment où Maugrey avait étéblessé, elle avait complètement oublié la bataille. Elle n'avaitpas la moindre idée de la façon dont les choses s'étaientdéroulées et, dès lors, s'y intéressait assez peu. La Gazette duSorcier ne manquait pas de sortir au moins deux articles par semainesur la bataille et ses conséquences, et c'était déjà trop pourelle. Elle avait mis une semaine à se débarrasser du sang deMaugrey incrusté sous ses ongles et elle rêvait, parfois, du momentoù elle s'était trouvée près de lui, avec sa jambe déchiquetéeet du sang partout.
- Tous les autressont en mission ? Reprit Benjy.
- Oui. Sauf Lily etRemus, qui dorment.
- Mission de nuit ?
- Pour Remus, oui.(Un petit sourire amusé vint danser sur les lèvres d'Ethel.) Lilyétait censée partir ce matin mais on s'est aperçu au derniermoment qu'elle ne s'était pas réveillée. James venait de rentrer,alors il est parti à sa place avec Fabian.
- Et elle dortdepuis ?
- Oh non, elle s'estréveillée, a tourné un peu en rond en se traitant d'imbécile etest retournée se coucher.
Benjy esquissa àson tour un sourire avant de hausser les épaules.
- Ces dernièressemaines ont été fatigantes pour tout le monde. Ça ne va pass'arranger pour vous, avez Maugrey dans la maison. Il va organiserdes entraînements, je parie.
Ethel grimaça, maisBenjy souriait. Sans doute la perspective de voir Maugrey recommencerà vivre lui faisait-elle plaisir.
- Où est-ce qu'ilva dormir ?
- Dans son bureau.Marlène doit être en train d'arranger ça. Elle est la seule àavoir le droit de l'aider.
Ethel se surprit àse demander si leur relation cachait une vieille histoire d'amour. Sapropre relation avec Sirius l'incitait plus à penser aux amourettesdes autres qu'auparavant.
Elle chassa le jeunehomme de son esprit et entreprit de rassembler les médicaments deMaugrey pour les ranger en lieu sûr. Alors qu'elle allait quitter lapièce, Benjy lança :
- Ethel ! Moiaussi, je te dois des remerciements. Je ne sais pas ce qu'on auraitfait, sans Alastor. Merci d'avoir fait tout ça pour lui.
Gênée par cesdémonstrations, elle hocha la tête, marmonna quelques motsincompréhensibles et s'enfuit.
***
« James avaitraison », songea Lily. « La sieste est une invention dudiable ». Elle essayait vainement de se tirer de l'étatléthargique dans lequel son somme prolongé l'avait plongée. Elleignorait l'heure et son estomac qui se refusait à crier faminedepuis quelques jours ne l'aidait pas. Finalement, elle roula sur lelit, tâtonna, et attrapa enfin la montre à gousset de James. Ill'oubliait invariablement sur sa table de chevet quand il était demission de nuit. Un nouvel élan de remord la saisit à la penséequ'il avait dû enchaîner deux missions parce qu'elle ne s'étaitpas réveillée.
Elle ouvritdifficilement les paupières, grogna face à la lumière du jour etcligna frénétiquement des yeux jusqu'à ce qu'elle y vit clair. Ilétait encore à peu près l'heure de déjeuner. Avec un nouveaugrognement, elle se redressa. Sa mauvaise humeur s'éloigna untantinet lorsqu'elle se rappela James, à Godric's Hollow, quidéambulait en racontant des absurdités, l'esprit embrumé par lesommeil. Elle quitta à pas lourds sa chambre sans se soucier lemoins du monde de sa chevelure en désordre. Dans le couloir, ellemarqua la pause qui lui était devenue habituelle depuis un mois.
Ses yeux se fixèrentun instant sur le bois de la porte de ce qui avait été la chambrede Jenny, avant de descendre vers le sol. Un monceau de fleursobstruait le passage. C'était Lily et Margaret qui avaient commencé,bien qu'elles fussent conscientes que c'était absurde. Une chambren'était pas une tombe. Pourtant, c'était la seule chose qu'ellesavaient trouvé pour soulager un peu leur peine, pour ne pas sedonner l'impression que la mort de Jenny leur était indifférente.Elles refusaient de faire comme si Jenny n'avait pas existé.Peut-être était-ce entretenir la douleur que de déposer ces fleurssur le pas d'une chambre vide, mais c'était surtout entretenir lesouvenir. Le jour où Lily avait vu Gideon faire apparaître destournesols, elle s'était dit que ce n'était sans doute pas une simauvaise idée.
Elle s'agenouillaprès des fleurs et les examina minutieusement. Elle fit couler unpeu d'eau dans une jardinière pleine de pensées et ramassa quelquestulipes fanées. Même si l'on était en plein mois de décembre, lamagie permettait d'avoir toutes les fleurs qu'ils désiraient.
La jeune femme fitapparaître quelques perce-neiges avant de se relever. Elle resta uninstant devant la pièce vide puis passa son chemin, le cœur gros.Un mois seulement s'était écoulé depuis la mort de Jenny, maisLily était sûre que son amie lui manquerait toujours.
Elle descendit àpas mal assurés l'escalier et déboucha dans la cuisine en bâillant.
- On met sa maindevant sa bouche, Potter.
Stupéfaite, elleconsidéra la scène absurde qu'elle avait sous les yeux, bouchéebée. Alastor Maugrey, un plaid sur les jambes et une tasse de caféà la main, lisait un livre, des lunettes sur le nez. Un fauteuilroulant attendait dans un coin de la pièce et Ethel, assise en facede l'Auror, sirotait son café avec un air amusé.
- Qu... Quoi ?
- J'ai dit...
- Mais qu'est-ce quevous faites là ?
Maugrey leva lesyeux de son livre pour la fixer.
- Je te retourne laquestion, Potter. Paraît que ton mari a pris ta place ?
- Euh... Je...
- Épargne tasalive. Tu escorteras les Murfy en Irlande, pour faire amendehonorable.
- Qui ?
- Une famille avecsept enfants qui a reçu des menaces. Les deux derniers sont desjumeaux affreusement braillards, ça t'empêchera sans doute dedormir tant que tu seras avec eux.
- Oh, Merlin.
Lily se laissatomber sur une chaise et se frotta les yeux, toujours stupéfaite.
- Il reste un peu depâtes, si tu veux, lança nonchalamment Ethel.
Bien qu'elle n'eutpas faim, Lily alla se servir. Ce petit geste lui permit de reprendrecontenance et elle cessa de contempler Maugrey comme s'il sortaitd'une autre dimension. Alors qu'elle s'attablait, Ethel aligna troisverres devant l'Auror. Dans le premier, elle versa trois gouttesd'une potion bleue. Dans le second, elle dilua dans de l'eau unepotion marbrée de marron et de rouge. Dans le dernier, il n'y avaitque de l'eau, mais elle plaça deux pilules à côté. Maugreyobserva son petit manège sans commentaire mais grogna avant deprendre le premier verre.
- Il faudra que tum'apprennes ce que je dois prendre, quand, et comment, marmonna-t-il.Ces satanés Médicomages n'ont jamais voulu me laisser le faireseul.
- Un empoisonnementest vite arrivé, commenta Lily.
- Pour les crétinspeut-être.
Elle leva les yeuxau ciel. Il avait dû être un patient épouvantable. « L'esttoujours », se corrigea-t-elle. Et dire qu'ils allaient devoirle supporter au QG ! Elle s'en voulait de ne pas être pluscompatissante avec un homme qui avait perdu sa jambe et souffert lemartyre, mais Maugrey restait Maugrey : un être remarquablemais détestable à ses heures.
Il avala le reste deses médicaments et s'éloigna de la table en poussant dessus. Sachaise racla horriblement sur le sol mais il fit semblant de ne rienentendre.
- Je vous veuxtoutes les deux devant la fenêtre de mon bureau dans quinze minutes.
Même Ethel eutl'air surprise.
- Pourquoi faire ?
- Entraînement !
- Entraînement ?Balbutia Lily.
- Inspection destroupes, Potter ! Puisque je suis bloqué ici, autant enprofiter pour voir ce que vous valez.
- Merlin toutpuissant, marmonna-t-elle.
Maugrey ne relevapas, occupé à manoeuvrer son fauteuil. Alors que Lily ouvrait labouche, il coupa court à toute proposition :
- Je me débrouilletout seul Potter, merci bien. Reste loin de moi si tu ne veux pasêtre transformée en fouine.
- Euh... D'accord.
Il attrapa sonfauteuil, le positionna près de sa chaise, juste devant la table, etprit appui sur celle-ci. Horrifiée, Lily le vit se lever sur sajambe valide. Ses bras tremblaient affreusement. Il parvint à opérerun petit saut latéral, pivota légèrement sur lui-même et selaissa tomber dans son fauteuil. Lily reporta son attention sur sonassiette toujours pleine pour éviter ses foudres. Elle avait tout demême eu le temps d'apercevoir son visage blême.
Maugrey fit pivoterson fauteuil et disparut dans le couloir. Les deux jeunes femmessoupirèrent de concert lorsqu'elles se retrouvèrent seules.
- Quand je pense queça ne fait qu'un mois.
- Ouais. Il espèremarcher avec des béquilles d'ici deux semaines, l'informa Ethel.
- Deux semaines ?Il est fou !
- Et pouvoir seservir d'une seule béquille d'ici un mois.
- Mais...
- Il ne pourra passe battre s'il a les deux mains prises par des béquilles,expliqua-t-elle.
- Peut-être yarrivera-t-il un jour mais pas d'ici un mois ! Il faut qu'ilréajuste son équilibre, qu'il se réhabitue à être debout....
- Je ne me risqueraipas à lui dire tout ça. Tu devrais te dépêcher, il nous le ferapayer cher si on arrive en retard.
Lily considéra sespâtes froides en fronçant les sourcils.
- Ouais, j'arrive.
Elle se leva, sonassiette à la main.
- Tu ne manges pas ?
- Pas très faim.
- Ça fait plusieursjours que tu ne manges pas beaucoup.
Légèrement agacéequ'on la surveille, elle haussa les épaules.
- C'est la fatigue.
- Tu m'étonnes quetu sois fatiguée si tu ne manges rien.
Lily faillit luirépondre vertement mais se contint. Elle ne voulait pas blesserEthel et la voir se refermer sur elle-même.
- Je vais faire uneffort, promit-elle. Mais ce soir seulement.
Ethel hocha la têteet quitta la pièce, non sans lancer :
- Tu devrais tecouvrir, il fait horriblement froid.
Dix minutes plustard, elles étaient devant la porte-fenêtre du bureau de Maugrey.Ethel n'avait pas menti ; l'hiver était bel et bien là.Maugrey ouvrit la fenêtre et, sur le pas de la porte, lança :
- Ce n'est pas unduel pour l'honneur mais un combat pour votre vie, c'est clair ?Pas de politesse, je veux voir ce que vous valez vraiment. A lamoindre faiblesse, je vous fait voler à l'autre bout du jardin.Compris ?
Lily allait hocherla tête lorsque l'air se chargea d'électricité. Elle tourna latête vers Ethel et eut juste le temps, horrifiée, de se jeter surle côté pour éviter le sort qu'elle lui destinait.
- Bien !S'exclama Maugrey. Pas de simagrée, Potter !
Avec un affreuxjuron, Lily contre-attaqua. Ethel recula lorsque le sort vintexploser sur son bouclier. Pendant plusieurs minutes, elles valsèrentdans le parc du manoir. Elles écopèrent chacune de quelques bleuset égratignures dus aux chutes, mais ce n'est que lorsque qu'unmaléfice ouvrit une coupure superficielle sur le front de Lily queMaugrey leur hurla d'arrêter.
- Ta défense estune passoire, Potter ! Perpétuellement ouverte ! SiManridge n'était pas aussi occuper à se défendre, tu serais morteau moins dix fois ! Quant à toi Manridge, ce n'est pas enreculant qu'on gagne une bataille !
Il prit une profondeinspiration avant de darder son regard assassin sur Lily.
- Arrête degesticuler comme ça quand tu attaques. Tu te fatigueras moins etsurtout tu seras plus apte à te défendre. Garde le plus possible tabaguette près de ton corps, ça rendra un bouclier plus efficace. Netends jamais ton bras quand tu jettes un sort. Merlin, si je tenaisles imbéciles qui vous ont appris à utiliser une baguette àPoudlard !
Il fit pivoter sonfauteuil vers Ethel et enchaîna :
- Bonne position dela baguette mais, par Merlin ! Un peu plus d'allant ! Tapremière et ta dernière attaques étaient parfaites mais entre lesdeux tu n'as pas arrêté d'esquiver. Accepte le combat ! Tavocation est peut-être d'être guérisseur mais si tu es morte çane te servira pas à grand-chose. C'est clair ? Allez,reprenez !
Lorsque Lily poussala porte de sa chambre, elle eut la surprise d'y trouver James, faceà la fenêtre, en train de se sécher les cheveux. Malgré sonépuisement, elle sourit avec tendresse. C'était exactement danscette position qu'elle l'avait surpris lorsqu'elle était venue levoir dans son vestiaire, durant leur septième année.
Il se retourna etlui sourit tout en laissant glisser sa serviette sur ses épaules.Lily l'observa minutieusement mais n'aperçut aucune nouvelleblessure.
- Je me demandais situ étais partie en mission, mais ton nom n'était indiqué nul part,lança-t-il.
- Maugrey nous afait subir un entraînement intensif, soupira-t-elle en se laissanttomber sur leur lit. Merlin, mon chéri, je suis tellement désoléeque tu aies dû partir à cause de moi !
- Quelques heuressupplémentaires ne me tueront pas, fit-il remarquer.
- Tu n'aurais pas dûaccepter, continua-t-elle comme si elle ne l'avait pas entendu.Peut-être que quelqu'un d'autre...
- Hé, Lily, je suisrentré, tout va bien, arrête de te morfondre.
Il la rejoignit surle lit et passa un bras autour de ses épaules.
- Et puis si tudormais c'est sans doute que tu en avais besoin.
Lily enfouit sonvisage contre son épaule avec un grognement.
- Je ne sais mêmepas pourquoi je suis aussi fatiguée. Je n'ai fait que des veillesinutiles.
- C'est fatigant, depiétiner sans rien faire.
- Hmm.
Il s'écartalégèrement et tâta son visage tout en la scrutant.
- Tu n'es pasmalade, hein ?
- Mais non. Ça doitêtre l'arrivée de l'hiver et le contre-coup de... tout ça.
James hochasimplement la tête et l'attira de nouveau contre lui. Il était sansdoute exténué mais il n'en montrait rien.
- Comment vaMaugrey ? Fabian m'a dit qu'il arrivait aujourd'hui.
- Égal à lui-même.C'est bizarre, en fait, il a l'air affaibli et en même temps ilreste ... comment dire.... Un roc inébranlable.
- Qu'est-ce que tuvoulais dire par entraînement intensif ?
- On s'est battuesen duel, avec Ethel. Tout l'après-midi. Et à chaque fois qu'une denous était touchée elle devait faire trois fois le tour du manoiren courant. Ça, ou faire cent abdos.
- N'importe quiprendrait les tours de manoir.
- C'est ce que jelui ai dit, alors il m'a obligé à faire autant d'abdos que jepouvais.
- Et alors ?
- Vingt-cinq,pouffa-t-elle.
Il rit de concert etLily savoura sans vergogne l'écho de son rire qui roulait contre sonoreille.
- Et toi ? Touts'est bien passé ?
- Ouais. Fabian estfurieux contre toi.
- Oh, Merlin. Il estici ?
- Il doit être entrain de piller le garde-manger. Garde à toi quand tu le croiseras !
Elle le gratifiad'une petite tape sur le genou.
- Arrête de mefaire peur.
- Tu as peur dePrewett ?
- Quand je suis dansmon tort, oui.
- Je te l'ai dit,Lily, ça n'a pas d'importance.
- Bien sûr que si.Si je ne suis pas digne de confiance....
- Arrête ça. Çaarrive à tout le monde, une panne de réveil. Ça n'a rien dedramatique.
- Mais tu...
- Lily. Arrête ouje vais dormir avec Fabian.
- Oh, beurk.
Il rit, prit sonvisage entre ses mains et l'embrassa. Lily se détendit légèrement,une main posée contre son cœur qui battait doucement. Depuis labataille d'Inverness, elle ne vivait que pour ces petits moments devie quotidienne où la vie de personne n'était en jeu.
Le grondement del'estomac de James les éloigna l'un de l'autre.
- Tu n'as pasmangé ? Pouffa Lily.
- Préférais melaver.
- Tu veux que jet'apporte quelque chose ?
- Pas la pei...
Mais Lily étaitdéjà partie. Lorsqu'elle revint quelques minutes plus tard, unplateau dans les mains, elle trouva James endormi, roulé en boule deson côté du lit. Elle leva les yeux au ciel en pestantsilencieusement et posa le plateau sur une commode. Après l'avoirobservé un moment, elle s'allongea près de lui. Bien que bercéepar la respiration lente et profonde de son mari, elle ne s'endormitpas. Les yeux fermés, elle tâchait d'éloigner de son esprit saprincipale préoccupation. Mais lorsqu'il se retourna et posa unemain innocente sur son ventre, elle ne put continuer à l'ignorer.
Ses doigts poséssur ceux de James, elle prit une profonde inspiration. Elle sedoutait de la raison pour laquelle elle était si fatiguée, manquaitd'appétit. Mais même si elle avait évoqué cette possibilité avecenthousiasme durant les mois passés, la voir se réaliser était unpeu plus terrifiant. Elle se résolut enfin à faire ce qu'elle avaitrepoussé jusque là et entreprit de compter les jours et lessemaines. Au bout de la troisième fois elle fut bien obligéed'admettre qu'elle ne s'était pas trompée ; elle avait aumoins deux semaines de retard.
- Très bien Lily,murmura-t-elle, les yeux toujours clos. Tu es enceinte.
Prise d'une soudainepanique, elle ouvrit les paupière mais constata que James dormaittoujours. Bien décidée à ne lui annoncer que si elle en étaitsûre, elle se leva sans le réveiller, vérifia qu'il n'était pastrop tard, prit de l'argent moldu et quitta la pièce.
***
James se passa lamain dans les cheveux tout en bâillant. Il s'arrêta quelquesinstants devant la porte de Jenny et contempla tristement les fleursqui se trouvaient là. Au même instant, Margaret fit son entréedans le couloir. Le jeune homme lui sourit et elle approcha, lesmains dans les poches. Après quelques minutes de silence, ellesouffla :
- Elle me manque.
- Je sais. A moiaussi.
- Il faut direqu'elle n'était pas spécialement discrète.
- Non, c'est sûr,sourit James.
Il soupira tout ense frottant les yeux avant de se détourner de la porte.
- Est-ce que tu asvu Lily ?
- Non. Elle n'estpas en bas.
- Merlin,grogna-t-il, où est-elle passée ?
- Elle a fui parcequ'elle ne voulait plus se faire entraîner par Maugrey.
- Quelle petitenature. On a vécu ça pendant trois mois, nous.
- Et moi j'ainettoyé des vieux croulants pendant trois mois, riposta Margaret.
James se mit àrire, ravi de voir la jeune femme plaisanter.
- Je ne sais pas sic'est aussi éprouvant pour les nerfs.
- Et moi je t'assureque si. Et je n'ai pas franchement hâte de commencer les séancesd'entraînement avec Maugrey. On sait pour combien de temps il estlà ?
James s'assombrit.
- Aucune idée. Ilne remarchera jamais, de toute façon ?
- Ethel dit qu'ilcompte bien y arriver, répondit-elle en haussant les épaules. Aveclui, je m'attends à tout.
- Hmm.
Avisant enfin l'airfatigué de Margaret, il lui adressa un dernier sourire.
- Pardon, je teretiens, ça a dû être une longue journée.
- Pas autant quepour toi, fit-elle remarquer. Tu as enchaîné deux gardes ?
- Ouais, Lilydormait. Tu ne la trouves pas... bizarre, ces temps-ci ?
- Est-ce que Lily ajamais été normale ? (Comme il pouffait, elle reprit:) Plussérieusement, je pense que c'est juste de la fatigue.
- Tu as sans douteraison... Allez, repose-toi bien !
- Toi aussi !Répondit-elle tout en faisant volte-face pour regagner sa chambre.
James fit de même,trop fatigué pour se donner la peine de descendre si Lily n'étaitpas au rez-de-chaussée. Il récupéra le plateau qu'elle lui avaitapporté, fit réchauffer le tout grâce à la magie et entreprit detout dévorer, assis dans son lit. Peu lui importait que ce futpresque l'heure du dîner.
Alors qu'il allaitentamer sa part de tarte à la mélasse, la porte s'ouvrit et Lilyentra. Son nez et ses joues étaient rougis par le froid et elleportait encore son gros manteau et ses gants.
- Tu es sortie ?S'étonna James.
- Des courses àfaire, expliqua Lily en se débarrassant de ses vêtements.
- Qu'est-ce que tuas acheté ?
- Un cadeau pourtoi, sourit-elle.
- C'est vrai ?S'exclama-t-il, ravi, en repoussant aussitôt son plateau.
Lily se mit à rireen avisant ses yeux brillants. Elle tira un paquet cadeau de son sacet s'assit aux pieds de James avant de le lui tendre. Il s'en emparaavec avidité et déchira le papier. Deux petits chaussons en laineapparurent. Perplexe, il en chaussa deux de ses doigts et les agitasous le nez de Lily.
- C'est gentil maisce n'est pas vraiment ma taille, tu sais, plaisanta-t-il.
Il entreprit defaire marcher les chaussons, toujours fichés au bout de ses doigts,en direction d'une Lily hilare.
- Désolé de te ledire mais je n'ai pas des pieds de bé...
Il s'interrompitbrusquement. Lily avait cessé de rire mais le regardait avec unsourire incertain. Il baissa les yeux sur les petits chaussons, puisles leva vers sa femme, le cœur battant à tout rompre.
- Lily, bégaya-t-il,on va... on...
Elle hocha la têtealors que son sourire s'élargissait. Délicatement, elle prit l'undes chaussons et le posa au creux de sa main. Les yeux fixés dessus,elle murmura :
- Tu as vu ça ?C'est tellement minuscule...
Il la fixaittoujours, incapable de réaliser, les yeux brûlants. Lily reportason attention sur lui. Elle caressa tendrement sa joue et demandatimidement :
- Tu pleures ?
- N... Non.
Elle sourit avant dedéposer un baiser à la commissure de ses lèvres.
- On va avoir unbébé, James, souffla-t-elle.
- Oh, Merlin...
- Ah non, on nel'appellera pas Merlin.
Il rit malgré sagorge serrée, plaqua un baiser sur ses lèvres puis entreprit decouvrir son visage de baisers. Elle riait à n'en plus pouvoir, àtel point qu'ils basculèrent sur le lit. Enfin, James souleva sonpull et posa ses lèvres sur son ventre. Lorsqu'il ramena son visagevers elle, il murmura :-
- Je t'aime. Jet'aime tellement.
Elle sourit enretour, puis un air espiègle éclaira ses traits.
- Tu n'as pasintérêt à en faire un Maraudeur.
- Mais Lily !Geignit-il.
- A la moindrelettre de McGonagall, je te mets mon poing dans la figure.
Il grommela etrétorqua :
- Très bien, maisce sera pas non plus un rat de bibliothèque.
Elle le fusilla duregard.
- Je ne suis pas unrat de bibliothèque !
- Cause toujours,PEC.
Elle lui tira lalangue et il se mit à rire.
- Regarde-nous !Ce pauvre bébé n'est même pas né et on parle déjà de son entréeà Poudlard.
Lily pouffa.
- Imagine la têtede McGonagall quand elle verra arriver notre bébé.
- Ce ne sera plusfranchement un bébé.
- Oh, ne m'en parlepas. Pour l'instant, il n'est rien qu'à nous.
Il hocha la tête,avant de demander, plein d'espoir :
- Est-ce que je peuxl'annoncer aux autres ?
Elle leva les yeuxau ciel mais acquiesça :
- Allez, vas-y. Jesais que tu ne pourras pas te retenir de toute façon.
Ravi, il sauta surses pieds, toute fatigue oubliée, et détala dans le couloir enhurlant :
- Remus !
- Il est dans lacuisine, imbécile ! Cria Lily.
James se contenta derépondre d'un éclat de rire avant de dévaler les marches.
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