III - Chapitre 46
Notedu bêta : Kikou mes chéries !!!! Obligé de bosser un lundi matinférié vous vous rendez compte comme Cazoue me maltraite ? Celles etcelles qui veulent bien me reconforter d'une affectueuse accolade (oujuste d'un gros câlin) sont les bienvenues. Et pas seulement moi, jepense que pas mal de membres de l'ordre auront besoin de ce câlincompte tenu de ce qui les attends bwahahaha... Aujourd'hui un bar detrès bonne ambiance, une réunion plombant le moral, les petitsnouveaux et... *regarde ses fiches* Et je crois que c'est à peu prèstout. En tout cas bonne lecture, je vous adore, Cazoue le Tyran aussiet n'hésitez pas à le lui dire pour attendrir son tout petit coeur! Bisous enjoy !
Note de moi : euh... joyeux premier mai et JE NE SUIS PAS UN TYRAN he's the one who pisses me off
Chapitre46
Maugreyobserva les nouvelles recrues avachies sur le sol, l'air épuisé.Les deux garçons se disputaient une bouteille d'eau alors que lesfilles discutaient à voix basse. Le Snargalouf était aussi sombreet silencieux qu'à l'accoutumée ; Maugrey était heureux de s'êtreà peine occupé de la formation des nouvelles recrues cette année-là- Le Snargalouf était loin d'être un endroit très agréable. Àtout prendre, il préférait le manoir de son enfance avec sa bandede gamins braillards et indisciplinés. L'Auror se détourna de lascène pour s'adresser à Gideon :
-Ils sont prêts?
Gideonhaussa les épaules.
-Tu étais prêt quand tu as quitté l'Académie?
Unsourire tordu étira les lèvres de Maugrey.
-Non. Ils survivront ?
-J'imagine oui. Ils sont débrouillards. Mais je ne suis pas sûrqu'ils aient bien compris ce qui les attendait.
-Ceux de l'année dernière non plus.
-Et on les balance là dedans encore plus tôt que l'an dernier.
Maugreysentit bien le reproche dans sa voix mais il ne prit pas la peine dele relever. Depuis le temps que durait cette guerre, il avaitl'habitude qu'on conteste ses décisions.
-On n'a pas le choix. Je vous attends ce soir au QG.
Maugreyfit un geste pour quitter la pièce mais Gideon l'attrapa par lebras.
-Alastor... Est-ce qu'on est au pied du mur ?
L'Auroreut un sourire aussi assuré que terrifiant.
-Pas encore, Prewett. Pour une fois, on va essayer de les prendre devitesse. J'ai l'appui du Bureau, à défaut d'avoir celui sanscondition de Minchum.
-Qu'est ce qu'il nous reproche encore ?
-Les choses habituelles. Notamment de lui coûter trop cher,d'ailleurs.
-Parfois je me demande vraiment ce qu'il souhaite, marmonna Gideon.
-La tranquillité, soupira Maugrey. Je le comprends en un sens : Surle plan politique, c'est dangereux d'entretenir un ordre clandestin.Ça pourrait le faire tomber, et nous avec.
-On peut survivre sans lui, protesta Gideon.
-Ce serait difficile. On est nourri et équipé par le Ministère. Lasituation deviendra compliquée si on tombe complètement dans laclandestinité.
Gideontourna la tête vers les nouvelles recrues, qui discutaient àprésent toutes ensembles. Son visage crispé trahissait ses pensées.
-Tu crois qu'il y a une chance qu'on en arrive là ?
-A moins que la guerre ne dure encore vingt ans, non. Mais au rythmeoù ça va j'en doute. Dans vingt ans, soit ils nous auront toustués, soit on aura gagné.
Soninterlocuteur eut un petit rire dur et répondit, un sourirecarnassier sur les lèvres :
-Très bien, ils seront au QG ce soir. Je ne garantie pas leurfraîcheur.
-Fais les en baver une dernière fois, pour qu'ils n'oublient pas cebon vieux Snargalouf, marmonna Maugrey.
-Compte sur moi.
L'Aurorresta un instant à la porte pour observer la scène : Gideonsortit sa baguette sans prévenir les jeunes gens, qui devisaienttoujours, la pointa au-dessus de leur tête et jeta un sort. Un traitde magie bleu percuta le mur, faisant dégringoler du plâtre sur lesrecrues qui criaient encore de surprise. Le temps qu'ils se relèvent,Gideon avait continué ses attaques. Le regard de Maugrey fut attirépar l'un des jeunes hommes, pas très grands ni baraqués mais l'airmalin et agile. Il était déjà debout et protégeait ses camaradesd'un bouclier. Son expression concentrée n'échappa pas à Maugrey.Il pinça les lèvres en songeant à Martin Ranger tel qu'il l'avaitrencontré à son arrivée au Snargalouf ; des joues encore unpeu rondes, une lueur espiègle dans le regard en toute circonstance...Bref, l'air innocent. Il ignorait ce que les frères Prewett leuravaient raconté pendant ces deux mois, mais cette allure innocentecommençait déjà à s'estomper. Si Maugrey devait définirl'expression de Ranger à l'heure actuelle, il la décrirait comme« déterminée ».
Lesautres recrues reprirent enfin du poil de la bête etcontre-attaquèrent. Maugrey ferma la porte sans bruit puis quitta leSnargalouf à grands pas. Il avait une réunion à organiser.
***
Lilyavala une nouvelle gorgée de bière avant de jeter un regard inquietautour d'elle.
-Tu es sûr que ça va marcher ?
-Arrête de paniquer, râla Sirius. Bill et Valery ont passé desheures ici, ils savent ce qu'ils font.
-Voilà qui a dû être fatiguant, railla-t-elle en regardant « Billet Valery », à savoir Benjy et Emmeline Vance, qui jouaient aubillard.
-Vu la fréquentation de ce bar, ouais, répondit Sirius sérieusement.
Lajeune femme promena son regard sur la salle mal éclairée quisentait l'alcool bon marché. Des Sorciers sirotaient leurs verres,avachis sur des banquettes ou dans des fauteuils défonçaient,tandis que des bouteilles et des bols plein de cacahuètes volaiententre les clients. A quelques mètres du bar se trouvait le billard,autour duquel Benjy et Vance s'affairaient avec force braillements.
-Tu crois que c'est pendant qu'ils traînaient là qu'ils ontdéveloppé ce talent pour le billard ? Interrogea Lily.
-Ça fait partie de leur couverture.
-Tu sais jouer, toi ?
-Un peu. Il nous est arrivé de traîner dans des bars avec lesMaraudeurs.
-Ouais, je suis au courant. Ça ressemblait à ça, le Scamanbar ?
-C'était pire.
Siriusfronça les sourcils, son verre arrêté à mi-chemin entre la tableet sa bouche.
-Cornedrue t'a raconté ce qu'il s'était passé là-bas ?
-Absolument tout, répondit Lily avec un sourire ravi.
Lejeune homme jura.
-On avait promis de garder tout ça pour nous !
-James m'a toujours tout dit depuis que je suis au courant pourLunard, répliqua Lily en riant. Tu devrais savoir qu'il estaffreusement bavard.
-Mais les Maraudeurs avant les filles ! Gémit-il.
-Sa femme avant les Maraudeurs, apparemment.
-Attends une minute, s'il finit par tout te balancer, ça veut direqu'on va pouvoir t'emmener !
-Je ne suis pas sûre que ...
-En plus tu as un sacré style avec cette veste.
Lilyjeta un regard dubitatif à la veste en cuir que Sirius lui avaitprêtée.
-Tu parles. Je ne comprends toujours pas pourquoi tu as tenu à ce queje la mette d'ailleurs. Depuis quand est-ce qu'il faut avoir l'aird'un motard pour aller au bar ?
-Ça m'amusait juste de te déguiser, pouffa-t-il.
Ellelui donna un coup de pied sous la table, ce qui ne fit que redoublerson hilarité.
-Si tu veux tout savoir, c'était un pari avec Queudver. Ça fait deuxans que j'essaie de te la faire mettre.
Lajeune femme haussa un sourcil.
-Tu n'as pas essayé très fort, si tu veux mon avis.
-Seulement quand on était en septième année.
-Qu'est-ce que tu as gagné ?
-Queudver va devoir porter ton pull rose pendant toute une journée.
-Est-ce que j'ai donné mon accord pour ça ?
-Oh, allez, ! Sois sympa ! Ça va être marrant !
Elleleva les yeux ciel mais un sourire étirait ses lèvres.
-Bon, très bien.
Ravi,il entrechoqua son verre avec le sien et avala une nouvelle gorgéede bière.
-Ils sont déjà là ?
-C'est à Bill et Valery de gérer ça.
Lilypinça les lèvres tout en observant à la dérobée les différentsconsommateurs.
-J'avoue que ça me dépasse un peu. Tu crois vraiment qu'ilsbraillent ça sur tous les toits ?
-Ça permet de se faire mousser, suggéra Sirius en haussant lesépaules.
-Et s'ils bluffent ?
-Encore une fois, c'est l'affaire de Bill et Valery
-J'ai l'impression que plus le temps passe, moins on est au courant dece qu'il se passe, marmonna Lily.
-Trop de fuites, j'imagine. Mais c'est vrai que c'est inquiétant.
Elleleva les yeux vers lui.
-On a arrêté de chercher du côté du Ministère ?
-Aucune idée. Al est particulièrement silencieux, depuis quelquesmois.
Ilfallut un petit temps à Lily pour comprendre qu'il parlait deMaugrey. Elle hocha finalement la tête, songeuse. Entre les missionsqu'ils effectuaient presque à l'aveugle, le but inconnu du voyage deDorcas et le silence de Maugrey, Lily avait de plus en plusl'impression de marcher au bord d'un précipice qu'elle ne pouvaitmême pas voir.
Deséclats de voix la tirèrent de ses pensées. Près du billard,Emmeline s'énervait contre un grand type trois fois plus épaisqu'elle.
-T'as touché la table et ça a fait dévier ma boule ! CriaEmmeline.
-Tu l'as juste touchée comme un pied !
-Quoi ? Répète un peu pour voir !
Siriusse tourna vers lui pour chuchoter, amusé :
-Tu crois qu'elle est juste très bonne actrice ou qu'elle estsaoule ?
-Ça n'a rien de drôle, siffla Lily. Prépare-toi.
Emmelinecontinuait à brailler contre l'homme, qui finit par s'approcherd'elle, menaçant. Aussitôt, Benjy s'interposa. Emmeline le repoussaet il percuta l'homme. Celui-ci donna un coup de coude dans l'estomacdu jeune homme, qui se plia en deux, le souffle coupé. Emmeline sejeta sur l'homme avec un feulement.
L'éclatde rire de Sirius fut couvert par les encouragement des clients etles cris du barman. Lily fusilla du regard son ami, les doigts serréssur sa baguette. Elle s'étonnait que des sorts n'aient pas encorevolé.
Aumoment où elle pensait cela, un homme qui ne faisait pas partie duconflit de départ fut projeté à l'autre bout du bar. Ce fut levéritable signal de la pagaille : les amis de la victime sejetèrent dans la bataille et des étincelles de magie se mirent àvoleter dans tous les sens, au milieu des éclats de verre et desboules de billard. Au milieu de cette zizanie, Lily et Sirius virentEmmeline se frayer un chemin à coups de poing à travers la foulepour se diriger vers les deux seuls hommes qui étaient encore assisau bar et qui commentaient la scène en riant grassement. Aussitôt,les deux jeunes gens se levèrent pour aller lui prêter main forte.Benjy semblait avoir été submergé.
Emmeline,débarrassée un court instant de tout assaillant, profita de cetteopportunité pour se jeter sur les deux hommes. Sirius se rua dans sadirection pour l'aider. Lily voulut le suivre, mais un homme, éjectéde la bagarre, lui rentra dedans de plein fouet. Ils s'écroulèrenttous deux au sol et elle n'eut d'autres choix que de le frapper pourqu'il cesse de l'écraser. L'homme n'apprécia guère ce traitementcar, une fois sur ses pieds, il l'attrapa par les pans de sa veste etla souleva à sa hauteur dans l'intention manifeste de lui donner uncoup de boule. Lily lui mit un coup de poing juste à temps. Sapoigne se desserra suffisamment pour qu'elle se libère. La maindouloureuse, elle attrapa sa baguette et voulut se diriger versSirius et Emmeline, qui étaient aux prises avec leurs deux victimes– des Mangemorts, d'après Benjy et Vance. Avant qu'elle n'ait pufaire un pas, l'homme avec qui elle se battait l'attrapa par lescheveux. Elle poussa un cri de douleur en portant par réflexe lesmains à sa tête. L'homme en profita pour lui rendre le coup depoing dont elle l'avait gratifié. Lily sentit sa tête partirviolemment sur le côté alors qu'un goût de sang envahissait sabouche. Son agresseur la lâcha avec un bruit de dégoût. La douleurredoubla dans son crâne lorsque sa tête percuta le sol. Après uninstant d'étourdissement, elle se releva difficilement, sa baguetteheureusement toujours en main. Sa vision trouble se stabilisa enquelques secondes. Devant elle, Sirius se battait à mains nues avecl'un des Mangemorts, un type brun et maigre, alors qu'Emmelinefauchait l'autre d'un coup de pied – contrairement à ce que Lilyavait tout d'abord pensé, il s'agissait d'une femme, au visagemaigre et aux cheveux si courts qu'elle passait facilement pour unhomme. Emmeline l'immobilisa grâce à un sort, se pencha et lachargea sur son épaule avant de quitter le bar aussi vite quepossible, laissant Sirius aux prises avec l'autre Mangemort et BenjyDieu sait où.
Lilyallait immobiliser l'adversaire de Sirius de loin lorsqu'il attrapaSirius par le cou, fit volte-face et fixa Lily droit dans les yeuxavec un sourire sarcastique, Sirius tenu devant lui comme unbouclier. Merlin en soit remercié, il ne pouvait pas récupérer sabaguette, qui gisait au sol avec celle de Sirius à quelques mètresde là.
Lajeune femme tentait vainement de trouver quoi faire lorsque les yeuxdu Mangemort se révulsèrent. Il s'écroula, entraînant Sirius danssa chute. Benjy apparut dans le champ de vision de Lily, le visage ensang, sa baguette à la main.
-On se tire ! Cria-t-il par-dessus le tumulte.
Lajeune femme se jeta sur les baguettes abandonnées, aida Sirius à serelever pendant que Benjy chargeait le Mangemort sur son épaule etils coururent vers la sortie du bar. Lily ouvrit la porte d'entrée àla volée pour se retrouver face au tenancier du bar accompagné decinq agents de la Brigade Magique. Sans réfléchir, elle enstupéfixa un, qui tomba sur ses collègues. L'un d'eux tenta decontre-attaquer mais Sirius lui mit un coup de coude en plein visage.Le tenancier, terrifié, observait la scène sans réagir. Benjy etLily stupéfixèrent les derniers membres de la Brigade puis le petitgroupe enjamba les corps. Benjy poussa Sirius vers Lily, leur cria« QG ! » puis transplana, son fardeau sur l'épaule.Lily attrapa donc la main de Sirius et pivota.
***
Siriuss'étala au sol lorsqu'ils atterrirent en Cornouailles. Il entenditLily vomir quelque part derrière lui.
-Ça va ? Coassa-t-il.
-Hmm, répondit-elle d'une voix faible. J'ai juste pris quelques coupssur la tête.
Ilse redressa en grognant et lui tendit la main. Il ne voyait pas bienson visage dans l'obscurité mais il était certain que si James setrouvait au QG, il allait lui passer un savon pour l'avoir laisséese faire tabasser. Pourtant, ce n'était pas comme si Lily était dûgenre à se faire protéger par les autres.
Elleglissa son bras sous le sien et ils se dirigèrent clopin-clopantvers le manoir.
-Je pensais que Benjy et Emmeline nous retrouveraient là, commentaLily d'une voix un peu plus assurée alors qu'ils passaient lagrille.
-Ils ont dû amener les Mangemorts au Ministère.
-Sans doute. Merlin, si Maugrey apprend qu'on a tabassé des agents dela Brigade...
-On les a stupéfixés, corrigea Sirius. Ils iront très bien.
-Minchum va encore en faire tout un foin.
-En attendant, on a réussi à choper ces types. Il pourrait s'estimerheureux, cet imbécile.
Lilypouffa avant de pousser la porte du manoir. La lumière les aveuglaun instant mais lorsqu'ils furent habitués, ils constatèrent que lapièce était relativement pleine : quatre jeunes gens lesfixaient avec un étonnement qui se mua bien vite en horreur.
Surpris,Lily et Sirius considérèrent en silence les quatre personnes qu'ilsn'avaient pas l'habitude de voir au manoir : Amanda Selteen,Sally Bableton, Martin Ranger et...
-William ? S'exclama Lily, incrédule.
-Salut Lily, répondit l'interpellé, qui venait de s'extirper de sonfauteuil, avec un petit rire nerveux.
Siriusgrogna en reconnaissant William Hardley, leur ancien camarade declasse et l'ex-petit-ami de Lily. Son visage s'était aminci depuisleur cinquième année et il s'était laissé pousser la barbe,raison pour laquelle il ne l'avait pas reconnu tout de suite.
-Qu'est-ce qu'il vous est arrivé ? Balbutia Martin, assis devantle feu.
Siriusdétourna son attention des nouveaux arrivants pour observer levisage de Lily ; elle saignait du nez et un bleu commençait àapparaître sur sa joue. Lui-même ne devait pas avoir bien meilleuremine.
-Une bataille d'ivrognes, répondit Lily comme si de rien n'était. Onva aller se soigner, d'ailleurs. Allez, viens Patmol.
Ilse laissa traîner à travers la pièce dans un silence de plomb. Ilspassèrent le seuil de la cuisine, où ils tombèrent nez à nez avecGideon. Celui-ci poussa un soupir affligé en les voyant.
-Ils vont avoir les pétoches maintenant. Qu'est-ce qui vous estarrivé ?
Lilyrépéta ce qu'elle avait dit aux nouvelles recrues, cette fois avecun rire nerveux qui inquiéta Sirius. A son tour, il entraîna Lilyderrière lui jusqu'à l'infirmerie, à l'étage supérieur.Maintenant un habitué des lieux, il sortit ce qu'il fallait desplacards pour soigner leurs coupures et autres contusions alors queLily farfouillait parmi leur stock de potions. Le silence ne régnaqu'un court instant, vite interrompu par les grognements de Lily.
-Il n'y est pas allé de main morte, marmonna-t-elle.
-Qui est-ce qui t'a frappé comme ça ?
-Un type qui m'est tombé dessus et que j'ai chassé un peuviolemment. Il n'a pas apprécié. Merlin, on dirait qu'un orchestrede nains est en train de jouer du tambours dans mon crâne. J'ail'impression d'entendre les tambours de la Moria.
-Quoi ?
-Référence moldue.
Siriusgrommela avant d'interroger :
-Est-ce que la Mangemort a fait exploser mon arcade sourcilière ?
Lilyl'observa un court instant puis tapota le lit sur lequel elle étaitassise.
-Viens-là. Je vais arranger ça.
Ils'exécuta docilement et observa son visage concentré pendantqu'elle le soignait. Il finit par demander :
-Les recrues sont arrivées plus tôt que nous l'an dernier, non ?
-Hmm.
-C'est la présence d'Hardley qui te préoccupe ?
Sonregard sincèrement étonné lui répondit.
-William ? Je suis très heureuse de revoir William. Non, je suisembêtée parce qu'on sera bientôt à court de tout un tas depotions essentielles, notamment des solutions de force. Je pense queje vais devoir rester au manoir quelques jours pour en refaire unstock. (Elle grimaça:) Ou quelques semaines.
-Tu n'es pas obligée de t'en charger, fit remarquer Sirius, quin'aurait pas supporté de rester aussi longtemps enfermé au manoirpour surveiller un chaudron.
-Margaret déteste préparer des potions. Et Ethel, tu sais si ça luiplaît ?
-Aucune idée.
Lilyleva les yeux au ciel mais il ne releva pas. Elle laissa retomber sesmains, son travail de soin achevé, mais au lieu de se détournerelle demanda :
-Tu crois que ça va poser un problème à James que William aitrejoint l'Ordre ?
-Tu es tellement naïve que s'en est presque mignon.
-La ferme, crétin, rétorqua-t-elle en croisant les bras sur sapoitrine. Il ne va pas me faire une crise de jalousie ?
-Je pense que si. Il était affreusement jaloux quand on était encinquième année.
-Merlin, marmonna Lily en faisant volte-face pour se diriger vers laporte, je vais le tuer.
-Ce serait quand même dommage, répliqua Sirius en la suivant. Eh,Lily, je rêve ou tu as mis du sang sur ma veste ?
-C'est toi qui as insisté pour que je la porte alors ne te plainspas. A ton avis, comment William s'est retrouvé ici ?
-N'essaie pas de changer de sujet ! Tu as mis du sang sur maveste !
Aubas des escaliers, ils tombèrent nez à nez avec Gideon, qui menaitla procession des nouveaux. Le visage grave, il leur indiqua :
-Réunion avec Maugrey, ça vous concerne aussi.
-Mais on a faim ! Gémit Sirius, une marche au-dessus de tout lemonde.
-Au moins une chose qui n'a pas changé, commenta Martin.
-Un peu de respect pour tes aînés, Ranger, rétorqua Sirius.
-Parce que tu m'as respecté un jour, peut-être ? Coupa Gideonavec un sourire furtif. Allez, fini les enfantillages, Alastor nousattend.
Ilreprit son chemin, suivi docilement par les quatre jeunes gens.William sembla vouloir s'arrêter pour parler à Lily mais Martin lepoussa et il fut obligé de continuer sa route. Lily, les mains surles hanches, considéra un instant la situation puis proposa :
-On prend les restes et on les rejoint pour dîner là-bas ?
-Ça c'est bien parlé !
Lorsqu'ilsgagnèrent la salle de réunion un quart d'heure plus tard, les braschargés de plateaux couverts de nourriture, Maugrey était en traind'expliquer le fonctionnement exact de l'Ordre aux nouveaux. Siriusrepéra bien vite Remus, assis à un bout de la table. Après sonretour de la forêt, il avait passé une semaine à se reposer au QGpuis était reparti en mission. S'il semblait remis physiquement ilaffichait parfois un air soucieux qu'il refusait d'expliquer. Cesoir-là, il arborait précisément cette expression. Les deux jeunesgens s'assirent près de lui et entamèrent leur repas en espérantque Maugrey ferait court.
Lesinstructions de base cessèrent finalement et Maugrey laissa unsilence gênant s'installer, uniquement rompu par les bruits demastication de Lily et Sirius. Ce dernier tâchait de réprimer unefurieuse envie de pouffer de façon hystérique, aidé en cela parles coups d'œil assassin de Remus. Lorsque l'Auror fut sûr quetout le monde était intérieurement en train de paniquer, ilannonça :
-Nous avons actuellement un gros problème sur les bras.
-Plus gros que Voldemort ? Interrogea Sirius, les bouche pleine.
-Ferme-la Black, ou je te rends muet pour le reste de cette réunion,menaça Maugrey.
-Ça me rappelle quelque chose, souffla Lily avant de cacher son rireen avalant une gorgée d'eau.
L'arrivéede Fabian permit à Maugrey d'obtenir à nouveau le silence, d'autantplus que le nouveau venu semblait particulièrement sérieux.
-Je vais vous la faire courte, reprit l'Auror. Les géants se sontalliés à Voldemort et une bataille se prépare.
Siriuslâcha sa fourchette sans vraiment s'en rendre compte alors qu'àcôté de lui Lily fixait Maugrey, les yeux ronds et la bouchepleine. Remus ne paraissait guère surpris. Quant aux nouvellesrecrues, elles regardaient nerveusement leurs aînés.
Commepersonne ne réagissait, Maugrey poursuivit :
-Dorcas Meadowes et Hagrid sont rentrés il y a trois jours desHighlands ; d'après Rubeus, on a encore un peu de temps devantnous. Certains géants ne sont pas encore complètement réveilléset ils sont encore en train de forger leurs armes. Ensuite, il leurfaudra le temps de descendre des montagnes.
-Pourquoi est-ce qu'on leur laisse le temps de quitter les montagnes ?Intervint Sirius en repoussant son assiette.
-Ils auront l'avantage s'ils sont en terrain connu. On ne s'en sortirajamais en montant à leur rencontre.
-Et en plaine, on a une chance de s'en sortir ?
-Laisse-moi continuer et tu sauras.
Lejeune homme se renfonça dans son siège alors qu'un sourire moqueureffleurait les lèvres de Remus. Satisfait, l'Auror reprit :
-On ne peut pas battre des géants. Il faudrait une dizaine deSorciers pour en immobiliser un, si ce n'est plus. La seule chanceque nous avons, c'est de rendre caduque leur alliance avec lesMangemorts. S'ils n'ont pas le soutien des Sorciers, ils nepersévéreront pas.
-Ils nous boufferont quand même entre temps, marmonna Sirius.
-La ferme, siffla Lily en lui gratifiant d'un coup de coude.
-Comment on brise l'alliance ? Interrogea Remus d'une voix lasse.
-D'après Hagrid, les géants ne feront confiance qu'aux Mangemortsavec lesquels ils ont discuté. Si on les met hors course sous lesyeux des géants, ils devraient abandonner les Mangemorts.
-Pourquoi on ne les élimine pas tout de suite alors ?
Siriustourna la tête vers l'entrée de la pièce : James se tenaitadossé au linteau de la porte, l'air concentré.
-Parce qu'ils n'auront plus qu'à envoyer une nouvelle ambassade,soupira Maugrey. On gagnera certes du temps mais ça ne réglera pasle problème. Si on arrive à prouver que les Mangemorts ne sont pasfiables sous les yeux des géants on peut être à peu près sûrqu'ils ne prendront plus part à la guerre.
-« A peu près » ? releva Fabian.
Maugreypréféra le fusiller du regard plutôt que répondre et continuacomme si de rien n'était :
-Voilà le plan : on prend l'initiative de déclencher labataille, on garde le contrôle tout le long en essayant de ne pas sefaire écraser ...
-Ou manger, souffla Sirius avant que Lily ne lui écrase le pied.
-... et on arrête sous leurs yeux les Mangemorts qui ont négociéavec eux.
-Comment on sait de qui il s'agit ? Demanda Martin.
-J'ai du monde sur le coup.
Lesrecrues échangèrent un regard perplexe mais ne dirent rien. Siriussoupira, résigné, face à ce nouveau secret. Un silence pesantrégna un court instant avant que Lily ne le rompe :
-On a combien de temps devant nous ?
-Probablement un mois. Je ne peux rien vous d'autre pour l'instant caron doit peaufiner les détails avec McKinnon, mais vous en saurezvite plus, promit Maugrey. Maintenant, vous m'excuserez, mais j'ai dela paperasse à faire.
Lilybondit aussitôt de son siège pour aller retrouver son mari tandisque Sirius se tournait vers Remus pour remarquer :
-Je crois que c'est la première fois qu'il utilise le mot « excuse ».
Sonami haussa un sourcil :
-C'est tout ce que tu as retenu ?
***
-Je croyais qu'il y avait une réunion au QG ce soir ?
Franksourit tout en balançant joyeusement sa main entrelacée à celle desa femme.
-On nous fera un compte-rendu !
Aliceadressa un regard suspicieux à son mari.
-Tu es de bien belle humeur, dis-moi.
-Je suis juste content d'aller au restaurant avec ma femme. En plus ona déballé notre dernier carton !
-Je sais, c'est la troisième fois que tu le répètes.
-Tu sais ce que ça veut dire ? Qu'on va pouvoir accueillir mesparents à la maison !
Lajeune femme s'immobilisa nette, l'air horrifié, et Frank éclata derire.
-Je plaisante Lilice ! Et arrête de faire cette tête à chaquefois qu'on mentionne mes parents, ils ne sont pas si terrifiants.
-Ton père non, grommela-t-elle en reprenant sa marche, mais ta mèreoui.
-Tu dis ça seulement parce qu'elle voulait qu'on peigne notre chambreen violet.
-Je dis ça seulement parce qu'elle passe son temps à dire que jedevrais maigrir.
-Elle m'a dit ça toute ma vie, il n'y a pas de quoi en faire undrame.
-Tu te moques de moi ? Personne n'est aussi parfait que le petitFrank adoré.
-N'importe quoi ! L'autre jour elle m'a dit que je devrais mecouper les cheveux.
-Non, elle a dit « Alice, c'est vous qui avez coupé les cheveuxde Frank ? C'est un véritable désastre ».
-Mais comme ce n'est pas toi qui les a coupés...
-Je t'en prie, tu sais très bien ce qu'elle voulait dire.
Frankglissa un bras autour des épaules de sa femme pour l'attirer contrelui. Elle se laissa faire de bonne grâce et ils continuèrent leurprogression dans les rues presque vides de Bath.
-J'aime bien cette ville, murmura Alice après un instant de silence.Ça me rappelle Jane Austen.
-Je sais. C'est pour ça que je t'ai emmenée là.
Alices'immobilisa et glissa une main dans la nuque de son mari pourattirer son visage contre le sien. Au bout d'un moment, Franksouffla :
-On va être en retard pour notre réservation.
-On avait cinq minutes d'avance tout à l'heure, ça ira très bien.
Ils'apprêtait à répliquer lorsqu'un bruit capta son attention. Lessourcils froncés, il tendit l'oreille.
-Frank ?
-Tu n'entends pas ?
-Quoi ?
-Chut, écoute...
Lajeune femme s'exécuta. Tout d'abord, ils ne perçurent que de vaguesbruits de circulation. Puis, les sons d'une lutte leur parvinrent.Enfin, la fin d'un mot résonna dans la nuit :
-... lliarmus !
Franksaisit fermement la main d'Alice, attrapa sa baguette, et se mit àcourir.
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