III - Chapitre 43
Note de l'Alpha :Coucouuuuuuuuuuuuuuu ! Ca gaze mes louloutres ? Vous savez quoi ?Hier un chapitre est apparu ! Et dès maintenant on vont le donne.Hanlala mes privilèges ont été abolis.. En tout cas moi j'laimebien ! (Je vous vois venir bande d'optimistes, non il est pasexactement heureux mais en même temps les Evans viennent de mourir,Sirius a la meuf la plus misanthrope du monde et Mumus est enenfeeeeeeer). Malgré tout bonne lecture et laissez nous vos avisptetre que ca incitera ma Cazoue a écrire plus vite (la pauvre).Zibou spécial a ceux (et surtout celles niah ah) qui lisent cesnotes et qui les trouvent pas trop nazes ! (J'écris la plupart d'unetraite en allant faire pipi). Enjoy !
Note de moi : Juste pour dire que Nico plaisante pas : samedi à 15h il me manquait genre 3000 mots. Qu'est-ce que je ferais pas pour vous didon (parce que vous êtes grave cool)- j'ai la réponse : je suis dans ma salle de bain parce que le réseau est trop pourri dans ma chambre et je ne pouvais pas poster le chapitre
Chapitre 43
Peter, sous sa formede rat, attendit que le camion s'arrête. Lorsque les portes ducoffre s'ouvrirent, il reprit soudain forme humaine et assomma lelivreur avant qu'il n'ait eu le temps de crier. Il tira le jeunehomme entre les fleurs, ferma les portes de la camionnette en prenantsoin de ne pas s'enfermer à l'intérieur et prit la veste del'employé sur laquelle était indiqué le nom de l'entreprise. Aprèss'être assuré qu'il ne se réveillerait pas de si tôt, il sortit,consulta le bon de commande et remercia Merlin et tout Avalon que lenom des fleurs soient indiqués sur les pots. Il jeta un bref coupd'œil autour de lui, peu surpris de se trouver dans un quartierrésidentiel affreusement banal. La pelouse de la maison qui luifaisait face était impeccablement tenue.
Il prit la commandeet se dirigea vers la porte d'un pas assuré. Elle s'ouvrit avantmême qu'il n'ait eu le temps de frapper. Une femme imposante, unpetit chien agressif dans les bras, lui fit face.
- Encore desfleurs ? Aboya-t-elle.
- Euh... Ilsemblerait.
Peter songea qu'ilaurait mieux fait de se taire lorsqu'elle le fusilla du regard. Ellese tourna à demi et hurla :
- Pétunia !Encore des fleurs !
Une femme blonde etmaigre fit son apparition. Étrangement, sa ressemblance avec Lily lefrappa. C'était peut-être la forme du visage, ou cette expressiondéterminée dans son regard... Quoi qu'il en soit, les sœurs Evans,même si elles ne partageaient plus le même nom, avaient décidémentquelque chose en commun.
Pétunia étudia uninstant les fleurs avant de demander, un peu sèchement peut-être :
- Vous voulez bienles poser dans l'entrée, s'il-vous-plaît ?
Peter obtempératout en écoutant attentivement l'échange entre les deux femmes :
- Je ne comprendspas pourquoi tu as tout fait livrer chez toi.
- La maison est dansun état lamentable, Marge, et je n'avais pas envie d'y retourner. Cene sera pas si terrible de les transporter.
- Elles auraient puêtre déposées au cimetière.
- Le soleil lesaurait abîmées.
Le jeune hommeprofita de cette ouverture pour lancer :
- Je ne sais pascombien de temps vous comptez les garder, mais vous devriez lesmettre dans l'eau, quelque part à l'abri, et peut-être...
Merlin en soitremercié, Marge l'interrompit avant qu'il n'ait à chercher d'autresinstructions inutiles sur le soin des fleurs.
- Elles survivronttrès bien jusqu'à demain matin.
Peter hocha la têteet resta planté là jusqu'à ce que le regard plus qu'insistant desdeux femmes lui fassent comprendre qu'il devait partir. Il s'excusemaladroitement et regagna sa camionnette. Une fois assis à la placedu conducteur, il se rendit compte qu'il n'avait pas les clefs, etqu'il ne savait pas conduire. Avec un grognement, il alla fouillerles poches du commis, toujours inconscient à l'arrière, et revint àsa place, clefs en main. Grâce aux Maraudeurs, il avait acquis uncertain nombres de compétences improbables, dont savoir conduire unemoto. Ça ne devait pas être très différent avec les voitures.
Après s'être battuquelques instants avec la clef, il parvint à mettre le contact.Perplexe, il considéra les pédales. L'embrayage se trouvait sur lapoignée gauche de la moto. Avec un peu de chance, c'était égalementle cas sur une voiture – à l'exception près qu'il n'y avait pasde poignée. Après avoir tâtonné un peu, il comprit finalementcomment fonctionnait l'espèce de champignon se trouvant à sadroite. Le moteur rugit lorsqu'il essaya d'appuyer sur une autrepédale. Il sursauta, le front couvert de sueur, et aperçut levisage de Pétunia à la fenêtre de sa maison. Il était temps departir.
Il attrapa un drôlede levier près de son siège, espéra très fort que c'était lefrein à main et qu'il n'allait rien faire exploser, et parvint à lebaisser. Avec un soupir de soulagement, il essaya à nouveau ce quisemblait être l'accélérateur. La camionnette avança d'un bond etil eut une pensée pour le pauvre type à l'arrière, sur qui toutesles plantes avaient dû tomber. A force de persévérance, il parvintà atteindre un endroit désert. Il arrêta la voiture au milieu dela route, descendit et se précipita dans un coin à l'abri desregards indiscrets. L'instant d'après, il avait disparu.
Le vent désormaisfamilier de la Cornouailles l'accueillit. Soulagé, il se hâta àgrands pas vers le QG. Obtenir la date des funérailles des Evansn'avait pas été très compliqué, finalement. Sirius et Jamesavaient imaginé tout un tas de plans absurdes sans songer une seuleseconde à demander son avis à Peter. Il avait donc pris les chosesen main sans leur en parler. De toute façon, Lily avait fini parleur dire de laisser tomber. Elle aurait pu aller voir sa sœur, maiselle ne voulait pas attirer l'attention sur Pétunia. D'après Peter,elle avait également peur de la confrontation. Même si le Ministèreet l'Ordre avaient maquillé la mort des Evans en un crime moldu, ilétait à peu près certain que Pétunia avait une assez bonne idéede ce qu'il s'était passé.
Une fois arrivé aumanoir, il monta au deuxième étage et alla frapper à la porte dela chambre de Lily et James. Lily ouvrit, le visage pâle et lestraits tirés. Elle lui sourit faiblement.
- Salut Peter.
- L'enterrement estdemain matin, annonça-t-il sans préambule.
Ses yeux vertss'agrandirent.
- Quoi ?Comment est-ce que tu ...
Il haussa lesépaules.
- Ça n'a pas ététrès compliqué. Je ne suis pas un Maraudeur pour rien !
Il dit cela avec ungrand sourire en espérant que cela masquerait la rancune qu'iltentait de ravaler.
- Merlin, Peter,merci !
Elle le serrabrièvement contre elle et lui sourit.
- Tu es bien plusefficace que les deux autres.
Il rougitlégèrement, par habitude, puis interrogea :
- Tu vas y aller ?
- Je pense. Enfin,je ne m'approcherai pas. Je veux juste... Je veux juste m'assurer quetout se passe bien. Et si Pétunia me voit, elle va déclencher unscandale.
Ainsi, songea Peter,elle était bien consciente du fait que sa sœur allait reportertoute la faute sur elle. Non sans raison, à son avis. Si Lilyn'avait pas intégré l'Ordre, ses parents seraient encore vivants,et James n'aurait pas une marque de brûlure sur l'épaule – ni lamenace constante de se faire assassiner dans d'atroces souffrancespesant sur lui. Cependant, il s'abstint de tout commentaire, comme ill'avait fait toute sa vie. Peter ne s'exprimait pas. Il pensaitbeaucoup, mais ne s'exprimait jamais.
- Je t'accompagneraibien, mais j'ai une mission dans l'est.
Elle hocha la tête.
- Je vais m'entirer. Je ne pense pas qu'il se passe quoi que ce soit. C'est Jameset moi qui les intéressons.
Le calme avec lequelelle annonça cela l'impressionna. Même si tout le QG était aucourant, le formuler aussi platement était une prouesse – ou unsimple signe d'inconscience totale. Mais Lily n'était pasinconsciente, pas plus que ne l'était James, malgré les apparences.Alors que Lily le remerciait une dernière fois et qu'il remontait lecouloir en sens inverse, il songea qu'ils allaient donner du fil àretordre à Voldemort.
***
Fin juillet
Remus mit son sacsur son dos, la peur au ventre. Dorcas jeta un bref regard derrièreelle pour vérifier qu'ils étaient prêts puis reprit son chemin. Lejeune homme s'efforçait de suivre ses longues enjambées mais iltrébuchait sans cesse. La pleine lune était dans deux jours et,déjà, ses effets se faisaient ressentir. Le fait qu'ils n'aienttoujours pas trouvé les loups-garous n'arrangeait pas l'état deRemus. Il était terrifié pour ses compagnons, terrifié à l'idéede leur faire du mal. Il avait essayé d'en toucher un mot à Dorcasmais elle avait refusé de le laisser seul et de continuer avecHagrid.
Remus buta unenouvelle fois contre une racine et, cette fois-ci, s'étala parterre. Il parvint à amortir la chute avec ses mains, mais lescailloux entaillèrent ses paumes. Il grogna et roula sur le dos. Levisage inquiet d'Hagrid prit la place du ciel gris et menaçant.
- Remus ?
- Il faut que je merepose. Je ne peux pas continuer.
- Bien sûr que si,intervint la voix acerbe de Dorcas.
Il se redressa surses coudes. Ce simple effort fut douloureux.
- Non. De toutefaçon, il faut que vous vous éloigniez.
Dorcas soupira et selaissa tomber par terre, laissant apparaître pour la première foisun signe de fatigue.
- Le problème c'estqu'on risque de foncer droit dans la gueule du loup, si tu veux bienme passer l'expression.
- Je ne suis pas sûrque rester avec moi soit une meilleure solution, marmonna-t-il.
- Tu vas survivretout seul si on part ?
- Ouais.
Dorcas lui adressaun regard sceptique mais ne protesta pas.
- Très bien. Maisnous ne nous retrouverons pas ensuite, Lupin. Tu vas devoir chercherles loups-garous tout seul.
Remus haussa lesépaules.
- La pleine lunerisque de nous réunir. Une meute de loups-garous passentdifficilement inaperçue, même s'ils sont loin.
Il secoua la tête,de plus en plus terrifié.
- Ils vous prendronten chasse, Dorcas. Il faut... Vous ne pouvez pas transplaner mais...
- On va construireun abri, coupa-t-elle. Je connais plusieurs sortilèges qui devraientrepousser les loups-garous, ou en tout cas les empêcher de noussentir.
- Alors il faut vouséloigner de moi.
- On ne peut pas telaisser ! Protesta Hagrid.
- Il a raison,soupira Dorcas. Nous devons continuer, et ça ne nous avancera àrien de rester avec le gamin. Allons-y, Rubeus.
- Mais...
- Il faut que voustrouviez les géants, Hagrid, lui rappela Remus avec un sourire. Sivous y arrivez, si vous réussissez à leur parler, vous nous aidereztellement.
Hagrid, la larme àl'œil, hocha la tête.
- Tu es sûr que...
- Ça ira. Je suisun Maraudeur, non ?
Dorcas le dévisageaun instant, sans doute laissée perplexe par cette dernière phrase,puis se leva.
- Fais attention àtes rations. Si tu ne trouves pas la meute et que tu n'as plus rienpour survivre, rentre au QG. Ne joue pas au héros. Evite de mourir.Dumbledore n'a rien contre le fait que je me salisse les mains maissi je lui ramène le cadavre de l'un de ses protégés, il ne serapas très content.
- Euh... D'accord.
Sans doute nepouvait-il guère s'attendre à d'autres marques d'affection de lapart de Dorcas, malgré le temps qu'ils avaient passé ensemble dansla nature.
- Bon. A bientôt,Lupin.
Elle tourna lestalons et s'enfonça dans la forêt sans un regard en arrière.Hagrid jeta un dernier coup d'œil affolé au jeune homme puis luiemboîta le pas. Remus les observa tant qu'il put, amusé par lesfeuilles et les branches coincées dans la chevelure hirsute dugarde-chasse. La végétation les engloutit bientôt et il seretrouva seul. Autour de lui, la nature bruissait de vie. Des oiseauxpépiaient, des branches craquaient sous les pattes de petitsanimaux. Un scarabée traversa le chemin en tout quiétude.
Remus se renditcompte, surpris, qu'il n'avait pas peur. La forêt de pins avait beauêtre affreusement sombre, il ne paniqua pas. Il se laissa tomber enarrière et croisa ses mains sous sa tête. Les yeux fixés sur lavoûte bleutée formée par les branches, il songea que la viesauvage, dans la nature, était une partie intrinsèque de son être.La forêt lui était familière, avec ses bruits et ses odeurs. Ils'y sentait chez lui.
De simplessortilèges de protection lui permirent de passer une nuittranquille, même si l'adjectif « tranquille » étaittout relatif dans la mesure où la pleine lune approchait. Remusdétestait cela – l'impression que l'astre l'attirait, que quelquechose en lui tentait de s'échapper, de prendre le contrôle. Encela, la transformation était un soulagement, l'occasion de soulagerenfin cette tension, de rendre réelle cette déchirure de son êtrequi se produisait à chaque pleine lune.
La journéeprécédent la pleine lune fut éprouvante. Il sentait la lune rôder.Lorsque la nuit arriva finalement, il ferma les yeux et songea àquel point il aurait aimé que les Maraudeurs soient là.
Remus ouvritdifficilement les yeux. Comme d'habitude, il avait mal partout. L'unde ses bras lui faisait plus mal que le reste. Lorsque sa visions'éclaircit, il s'aperçut qu'une morsure à la profondeur assezimpressionnante lui barrait l'avant-bras. Il grogna. Madame Pomfreshn'était même pas là pour le soigner – Margaret non plus. Merlin,il aurait tant aimé qu'elle soit là.
- Réveillé ?
Il sursauta et cessaaussitôt d'imaginer Margaret à ses côtés. Il se redressadifficilement et la douleur dans son bras se fit plus vive. Face àlui, une silhouette l'observait, accroupie dans l'ombre. Il étaitseul au milieu d'une petite clairière.
- Tu es sur lesterres de la meute, petit.
Sa voix étaitbasse, rocailleuse. Remus songea qu'il devait plus être habitué àgrogner qu'à parler. Il s'abstint de répondre, préférant attendrede voir l'homme pour s'exprimer.
- Qu'est-ce que tuviens faire ici ? La meute nous entoure. Si tu t'en prends àmoi, ils te tueront. A notre façon.
Remus ne doutait pasque leur façon était tout ce qu'il y avait de plus sauvage. Commel'homme ne décidait pas à s'avancer et qu'il n'avait pas envie dedécouvrir leur rituel, il se racla la gorge et annonça d'une voixéraillée :
- Je veux... je veuxvivre avec vous.
Il s'attendait à cequ'on lui rie au nez, mais l'homme resta un instant silencieux avantde demander :
- Tu as étéchassé ? Poursuivi ? Tu n'as pas l'air blessé – pas pardes hommes en tout cas.
Une autre voixs'éleva des fourrés, cassante :
- On ne vit plus auMoyen-Age, Lad. Il n'a pas été chassé à coup de pic et defourche.
La personne quivenait de parler s'avança dans la clairière. C'était un hommetrapu, au visage couturé de cicatrices. Lorsque la lumière dusoleil tomba sur lui, Remus se rendit compte qu'il était à moitiénu. La crasse dont il était recouvert ne suffisait pas à cacher lesmarques d'anciennes blessures qui parcouraient son corps. Remusdéglutit difficilement en se demandant à quel point la vie avec lameute allait être difficile.
- Lève-toi,ordonna-t-il.
Remus ne protestapas. Tout son corps hurla de protestation lorsqu'il s'exécuta maisil serra les dents et n'émit pas un son.
- Tu as failliarracher la jambe de Su.
Le jeune homme jetaun rapide coup d'œil à son bras en songeant qu'on avait sansdoute essayé de lui arracher le bras en retour. Il chancelalégèrement en voyant l'état de son bras et un regain de douleurfaillit le faire s'évanouir. Les choses ne s'arrangèrent paslorsque l'homme qui lui faisait face s'avança et pressa son largepouce dans la blessure. Remus hurla et tomba à genoux, son brastoujours coincé dans la poigne de l'homme.
- Puisque tu assurvécu à ta première nuit ici, siffla-t-il, tu es autorisé àrester. Mais ne compte pas sur nous pour te soigner. Ici, c'estchacun pour soi. La meute ne s'allie que lorsqu'un étranger arrive.En dehors des nuits de pleine lune, on n'attaque pas les membres dela meute. C'est tout. Compris ?
Remus, les dentsserrées pour ne pas hurler, hocha la tête. L'homme le repoussa etil bascula sur le sol avec un cri étouffé. Autour de lui, les boiss'agitèrent, des bruits de pas lui parvinrent. Pourtant personne nevint jusqu'à lui.
Lorsque la douleurreflua quelque peu et que le monde cessa de tourner autour de lui, ilse leva précautionneusement. Après avoir erré un instant dans lesbois, il trouva une piste vaguement tracée et la suivit. Au bout dequelques minutes, il déboucha dans un espace un peu plus dégagé.Des constructions sommaires parsemaient le terrain et il aperçutquelques traces de feu de camp. Entre les arbres évoluaient lesmembres de la meute. Il remarqua trois femmes, dont une qui boitait.Il s'agissait certainement de Su. Elle se laissa tomber devant unsemblant de cabane et étendit sa jambe devant elle.
Remus fut saisi deremord lorsqu'il vit le sang qui maculait sa jambe. Même si son braslui faisait un mal de chien, il s'en voulait. C'était presque plusdouloureux que la blessure. Il prit une profonde inspiration. Ilignorait s'il parviendrait à survivre à la violence de la meute.
Il s'avança dans le« village » à pas hésitants. Un homme lui jeta unregard en biais avant de disparaître entre les pins. Deux autreshommes se trouvaient là mais il n'aperçut pas celui qui l'avaitmenacé dans la clairière.
Une main posée surson épaule le fit sursauter. Il se retourna vivement, baguettelevée, et fit face à un homme entre deux âges aux traits durs. Sonregard se fit assassin lorsqu'il vit la baguette. Il tenta de la luiarracher des mains mais Remus l'esquiva et la mit hors de sa portée.L'homme grogna :
- Pas de baguettedans mes bois. Jamais. Casse-la, ou je le ferai.
- Non.
Un grondement montade la poitrine de l'homme.
- C'est la loi de lameute.
- Il ne m'en a riendit. Elle a ... elle appartenait à mon père. Je veux juste lagarder. Je ne l'utiliserai pas.
- Très bien. Faisce que tu veux. Mais si Jug l'apprend, il te tuera.
- D'accord.
Son vis-à-vissoupira, sans doute déçu par son manque de réaction. Il reprit laparole, toujours tendu :
- Je suis Ladder. Jesuis en charge de la meute.
- Je croyais ...
- C'est peut-êtrechacun pour soit, mais ça ne nous empêche pas de communiquer. Il aparfois des conseils, pour gérer nos ressources, ce genre de choses.Jug aime se débrouiller seul, mais tu n'es pas obligé d'en faireautant. Maintenant, trouve-toi un coin et évite de te faireremarquer.
Il le poussa enavant et Remus faillit s'étaler par terre. Il se rattrapa dejustesse puis tituba jusqu'à un endroit qui semblait inoccupé, àbonne distance de Su et des autres. Il se laissa tomber sur le sol,épuisé et contempla son bras blessé, perplexe. Il n'avait pas lamoindre idée de la façon dont il allait s'en tirer.
***
Lily rangea la capede James dans l'armoire, là où il la mettait habituellement. Elles'immobilisa devant la cheminée inutilisée et écouta un instant leson lent et régulier de la respiration de son mari. Il s'était àpeine reposé entre ses deux dernières missions, comme, d'ailleurs,la plupart d'entre eux. L'Ordre tournait en sous-régime depuis ledébut de l'été à cause des membres qu'il fallait envoyer auSnargalouf pour former les nouvelles recrues. Le départ de Remus etDorcas n'avait pas aidé.
Elle se tourna versleur lit et s'en approcha sans bruit. James ne broncha paslorsqu'elle s'y assit. Elle posa les yeux sur son visage détendu. Unpeu de la tension qui l'habitait la quitta.
L'enterrement de sesparents s'était passé sans problème. Elle s'était tenue àdistance, cachée sous la cape. Affronter Pétunia aurait provoquéun scandale. Elle préférait que sa sœur répande d'affreux ragotssur son compte, explique à toute la famille quelle fille ingrateelle était. Ça n'avait pas d'importance. Ça n'en avait plus. Safamille n'en avait plus – la famille dans laquelle était née. Sesparents morts, plus rien ne la reliait à Pétunia, pas même leurnom.
Elle se concentra ànouveau sur celui qui avait pris leur place et se jura qu'elle feraittout ce qu'elle pouvait pour le protéger. Voldemort ne détruiraitpas sa seconde famille – ne détruirait pas James.
Lily se leva etquitta la pièce d'un pas décidé. Voldemort ne détruirait plusaucune famille. Elle ne le permettrait pas. Elle gagna lacuisine tout en se demandant comment mettre son plan à exécution etrentra de plein fouet dans quelqu'un au bas des marches.
- Doucement, Evans,grogna la personne qu'elle venait d'agresser.
N'en croyant pas sachance, elle recula d'un pas et adressa un sourire contrit àMaugrey.
- Désolée. Vousavez un peu de temps ? Je voulais vous parler.
Il grogna ets'engagea dans le couloir sans rien dire. Lily le suivit jusqu'à sonbureau, dans lequel elle entrait pour la première fois. Il se laissatomber sur le fauteuil situé derrière le bureau et commença àfouiller dans des tiroirs. Lily s'assit sur la chaise en face de luiet l'observa avec surprise lorsqu'il posa un parchemin et une plumedevant elle.
- Tout ce qu'on tedemande, commença-t-il, c'est de signer ce contrat magique qui nousassurera que tu ne parleras de rien de ce que tu as vu ici. Ensuitetu pourras retourner à ta vie.
- Quoi ?Maugrey... Est-ce que vous pensez que je démissionne ?
Il haussa unsourcil.
- Ce n'est pas lecas ?
- Merlin, non.
Une lueur soulagéepassa dans son regard et il récupéra ses papiers.
- Bon. Qu'est-ce quetu veux, alors ?
- Mes parentsn'étaient pas protégés ?
Il se tendit.
- Non.
- Pourquoi ?Vous saviez qu'ils étaient la cible parfaite.
- Parce qu'on nepeut pas protéger tout le monde, Evans, et tu le sais.
- C'est Potter,rectifia-t-elle sèchement.
Il fit un gestenégligent de la main comme pour mettre sa remarque de côté. Elleprit une profonde inspiration pour se calmer avant de reprendre :
- Si Voldemort étaitprésent, c'était forcément prévu. Pourquoi est-ce qu'on ne l'aappris qu'après ?
- Est-ce que j'ail'air d'avoir le troisième œil ou d'être un Mangemort ?Aboya-t-il.
- Non, mais vousêtes le chef de l'Ordre, c'est à vous de savoir qui aider, etquand !
- Mon rôle, Potter,est de me battre contre les Mangemorts, pas de protéger les civils !
- Vous vous foutezde moi ? Qu'est-ce qu'on passe notre temps à faire ?
- Ce que Dumbledorenous demande ! S'écria-t-il en abattant son poing sur la table.
Une pile de papierss'effondra avec fracas alors qu'il se redressait, toisant Lily detoute sa hauteur.
- Je suis chef dudépartement des Aurors avant d'être chef de l'Ordre, rectifia-t-ilentre ses dents serrées. Mon but est d'arrêter les Mangemorts, dele faire parler, d'obtenir le plus d'informations possibles. C'étaitaussi le but de l'Ordre, ça l'est toujours, mais Dumbledore a plusde scrupules que moi. Alors je suis désolé pour tes parents, maisque voulais-tu qu'on fasse ? Envoyer un espion chez lesMangemorts pour qu'il leur soutire tous leurs plans d'attaque etreviennent ensuite nous les apporter sans la moindre anicroche ? Ce serait du suicide !
- Alors vous comptezlaisser les gens mourir sans rien faire ? Arriver après pournettoyer le carnage ? Protesta-t-elle, les larmes aux yeuxmalgré ses efforts pour se contrôler.
- Bon sang, Potter !Rugit-il. Nous intervenons là où nous pouvons, quand nous lepouvons ! A ton avis, d'où viennent les ordres de mission qu'onvous envoie ? Des informations que mes Aurors ont obtenu encapturant des Mangemorts ! On parvient parfois à sauver desgens, mais nous n'avons pas toujours les bonnes informations au bonmoment. C'est la loi de la guerre.
Il se laissaretomber dans son fauteuil, comme épuisé après sa tirade. Plusbas, mais non moins sèchement, il reprit :
- On fait ce qu'onpeut, et je t'accorde que ce n'est pas assez. Mais on n'y peut rien.
- Mais...
- Hors de monbureau.
- Si seulement on...
- Dehors Potter !
La vue brouilléepar les larmes, Lily s'exécuta. Elle s'engouffra dans la salle deréunion pour se calmer. Le parc s'assombrissait doucement et c'estdans cette lueur crépusculaire qu'elle essuya ses larmes. Ce n'étaitpas l'éclat de Maugrey qui l'avait faite pleurer, mais laculpabilité de n'avoir rien pu faire pour ses parents – de ne rienpouvoir faire pour la famille des autres, pour tous ceux quimourraient car l'Ordre manquait d'informations. Elle s'étaitimaginée des mois et des mois d'espionnage, des dizaines depersonnes sauvées... Elle s'était créée, pendant quelques jours,un idéal de guerre où les gentils triomphaient des méchants en lesprenant de court, en étant plus fort. Dommage, songea-t-elle, qu'ilsne soient pas les plus forts. Qu'ils n'y aient pas de vrais« gentils » dans cette guerre. S'il y en avait, ellen'aurait pas eu ce besoin urgent de venger ses parents en faisantcouler le sang. Elle savait bien qu'elle n'en ferait rien – dumoins pas à la manière cruelle des Mangemorts. Mais cette violenceétait là, au fond d'elle, tout comme elle l'était sans doute cheznombre des autres membres de l'Ordre.
Ecrasée par lapeur, la douleur et la culpabilité, Lily n'eut soudain qu'uneenvie : redevenir une petite fille le temps d'une soirée,s'éloigner des soucis de la guerre. Après un instant d'hésitation,elle quitta la salle à grands pas.
Vingt minutes plustard, elle se trouvait sur le perron de la maison des Potter, àGodric's Hollow. Elle frappa et attendit quelques minutes. Le battants'ouvrit finalement alors que Fleamont disait :
- Depuis quandest-ce que tu... Oh.
Visiblement surpris,il fixa sa belle-fille quelques instants.
- Lily ? Est-ceque tout va bien ? James...
- Il va bien,s'empressa-t-elle de la rassurer en se demandant tout d'un couppourquoi elle était venue. Il dort. Je ... je suis désolée defaire irruption comme ça, mais...
- Il n'y a pas deproblème, entre, je t'en prie !
Il se décala pourlui libérer le passage mais elle resta plantée où elle était, leregard fixé sur ses chaussures.
- Lily ?
- Je voulais juste...
Elle leva les yeuxvers lui, des yeux remplis de larmes, et une lueur de compassionpassa dans les yeux de Fleamont.
- Oh, Lily,murmura-t-il avant de l'attirer contre lui.
Elle se laissafaire, l'enlaça sans timidité et se laissa aller à son étreintepaternelle.
***
Sirius se laissatomber sur une chaise, épuisé. D'un coup de baguette magique, ilfit venir à lui un verre d'eau et un paquet de gâteaux. Il n'avaitpas la force de cuisiner quelque chose.
Alors qu'ilbataillait avec l'emballage, James débarqua dans la cuisine, occupéà essayer de mettre ses chaussures tout en marchant. Il finit pars'asseoir et fit ses lacets avec un grognement de triomphe.
- Où est-ce que tuvas ? Interrogea Sirius avant de déchirer le paquet avec sesdents.
- Bonjour à toiaussi.
Sirius leva les yeuxau ciel avant de le fixer avec insistance.
- Je vais dînerchez mon père.
- Qu'est-ce que tuas fait de Lily ?
- Elle est déjàlà-bas. Papa m'a envoyé un hibou pour me prévenir.
- Oh.
L'air malheureux deJames renseigna son meilleur ami sur son état d'esprit. Il étaitsans doute persuadé qu'il n'arrivait pas à aider sa femme, alorsqu'il y parvenait au contraire merveilleusement.
James se reprit etinterrogea :
- Tu veux venir ?
- Non, ça ira. Ilfaut que j'essaie de voir Ethel.
Un sourire éclairale visage soucieux de James.
- Vous en êtes où ?
- Bonne question.
James secoua la têteavant de se lever.
- Eh bien j'espèreque tu vas trouver une réponse bientôt.
Il quitta le manoir,laissant Sirius ruminer ses pensées, seul dans la cuisine. L'arrivéed'Ethel finit par le tirer de ses réflexions. L'air aussi fatiguéeque lui, elle s'assit sur la chaise qu'occupait James un peu plus tôtet s'affala sur la table. Sirius rit et se pencha pour prendre samain, étalée sur la table. Elle se laissa faire tout en grognant cequi ressemblait à une salutation.
- Ça va ?Tenta-t-il.
- Faim.
- Si je te fais àmanger, j'aurai droit à autre chose que des mono-syllabes ?
Elle hocha la têteavec enthousiasme, aussi sauta-t-il sur ses pieds pour se mettre encuisine. Le garde-manger du QG étant, ce soir-là, presque vide, ilne put lui faire qu'une omelette aux champignons avec des pâtes,mais cela sembla lui convenir. Lorsqu'elle reposa finalement safourchette, elle lui sourit.
- Merci.
- Ça m'a demandébeaucoup d'efforts.
Elle rit doucement,ses yeux toujours rivés sur son visage. Au bout de quelquesinstants, elle rougit sensiblement. Sirius savait très bien à quoielle pensait. Elle finit par détourner le regard et se leva pourfaire la vaisselle – ou plutôt, pour laisser la magie faire lavaisselle. Sirius l'aida tout en racontant avec forces détailsburlesques sa dernière mission. Il acheva son histoire en rangeantla dernière assiette dans le placard, Ethel juste devant lui,appuyée contre le plan de travail. Elle souriait, aussi proche quelorsqu'ils avaient dansé ensemble pendant le mariage de Lily etJames.
Il ferma doucementle placard et, sans rien dire, se pencha pour l'embrasser. Elle lelaissa faire et cette fois, au lieu de s'enfuir au bout de seulementquelques instants, elle glissa sa main derrière sa nuque et leretint contre elle.
- Tu en as mis dutemps, souffla-t-elle lorsqu'ils se séparèrent.
- Tu te moques demoi ? Grommela-t-il. J'avais trop peur que tu t'envoles sur lamoto pour ne jamais revenir.
- Ce n'est pas dansmes projets immédiats.
- Bien. Alors est-cequ'on peut, s'il-te-plaît, arrêter de se tourner autour ?
- Ça me va. Maisn'essaie pas de m'embrasser devant les autres !
- Oh, ne t'en faispas, je laisse ça à Lily et James.
- Ils sont plusdiscrets qu'à une époque, fit-elle remarquer.
Il ne répondit pas,trop occupé à étudier son visage.
- Ethel ?
- Oui ?
- Tu sais que jesuis sérieux, n'est-ce pas ?
Il pensait larassurer mais une expression soucieuse passa brièvement dans sonregard avant qu'elle n'enfouisse son visage contre son cou. Uninstant surpris, il laissa vite de côté ses inquiétudes pourprofiter de son étreinte.
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