III - Chapitre 40


Note de moi : (oui on commence par moi parce que j'attends la note de l'autre là) Un immense merci pour toutes vos reviews : vous êtes oufs !!! Ca me fait tellement plaisir ! Je suis ravie que ce chapitre vous ait plu et que la fic vous plaise toujours en tout cas :D Mais je dois vous avouer que je suis sacrément à la bourre ; à partir de maintenant je ne posterai plus que toutes les deux semaines parce que je n'arrive pas à tenir le rythme avec la fac. Je suis vraiment désolée, surtout que vous êtes les meilleurs lecteurs de la terre ! Mais si j'ai plus de temps, j'aurai peut-être le temps de vous répondre ;) Allez, à dans deux semaines du coup, et encore merci pour tout !

Note du bêta : Kikouuuu ! On est champions du monde !!! C'est trop bien :3 quand à Lily et James ils sont mariés ENFIIIIIIN ! C'est cool hein ? Même moi qui suis connu pour être insensible et barbare je suis ému. Je pense que nous attendons tous avec impatience le discours de Sirius alors je ne serais pas long, je vous annonce juste que vous allez adorer la fin du chapitre (C'est pas une raison pour s'y précipiter !). Savourez bien ce chapitre pour lequel j'ai bataillé avec la vilaine Cazolie pour que vous le lisiez ce soir, gros bisous à tous et a la prochaine qui, je l'espère ne sera pas tardive ! Je fais un énorme bisou spécial à Lily_jolie (Raiponce) qui est décidément adorable ^-^

Chapitre 40


- Sirius ?

- Hmmm ?

- T'es encore assez sobre pour faire ton discours ?

- Quoi ? C'est le moment ?

- Étant donné que tout le monde te regarde, je pense que oui.

Sirius releva le nez de son assiette pour s'apercevoir que Remusn'avait pas tort. McGonagall, Marlène, Peter et même Fleamont lefixaient avec insistance. Il gémit, avala avec peine sa dernièrebouchée de viande puis recula sa chaise pour se redresser. Toutesles conversations s'interrompirent aussitôt. Au bout de la table,Lily et James le regardaient avec amusement. Il tripota un instant lemorceau de parchemin qui traînait au fond de sa poche avant derenoncer à le prendre. Il l'avait tellement lu et relu qu'il leconnaissait par cœur. Et de toute façon, il comptait bienimproviser un peu.

- Bonsoir à tous ! Mrs. Evans, le dîner est excellent – jesuis ravi de ne pas avoir tout mangé tout à l'heure.

Il y eut quelques rires autour de la table et Lily le fusilla duregard. Il leva son verre dans sa direction, amusé.

- Désolé, Ev... Potter, il fallait bien que je fasse quelque chosepour t'agacer le jour de ton mariage. Il ne fallait pas me choisircomme témoin. Ce qui m'amène d'ailleurs à ce qui nous occupe :ce satané discours que Remus m'a obligé à écrire. J'ai certesplus ou moins forcé James à me choisir comme témoin mais jen'avais pas anticipé l'obligation de faire un discours. Enfin, nousy voilà. Je ne vous présenterai pas à nouveau Lily et James, leprofesseur Dumbledore a bien résumé la situation : « Parla barbe de Merlin, Lily Evans et James Potter ! ». Merciprofesseur, vous avez toujours su trouver les mots justes.

Il s'inclina vers le Sorcier, qui le remercia d'un hochement de tête,les yeux pétillants d'humour.

- Vous le savez tous, la relation de nos mariés se résument à unesuite de disputes sans queue ni tête dont personne n'a jamais réussià saisir la logique. Par contre, il y a une constante : lafréquence à laquelle l'insulte « crétin » revient.Lily, je suis ravi de t'annoncer que nous avons compté le nombre defois où tu l'as dit lorsque nous étions en Cinquième année, et tudépasses la centaine. Deux explications : soit tu lesenchaînais à une vitesse phénoménale, soit tu passais beaucoupplus de temps avec James que tu ne voudras jamais l'admettre. Je vouslaisse deviner la bonne réponse. Il y a une deuxième constante :la réponse de James à chaque fois qu'on a sous-entendu qu'il étaitamoureux de Lily, entre la Quatrième et la Sixième année. Ce quiest bien, c'est que ces deux constantes sont liées : Jamesétait effectivement un crétin parce qu'il refusait d'admettre ceque tout le monde, à l'exception de lui-même et Lily, savait. Biensûr il a plusieurs fois admis qu'elle était jolie et qu'ilflirtait, mais il a fallu attendre un temps fou avant qu'il avoue quec'était plus que ça. Au risque de vous étonner, je peux vousaffirmer que ça a été beaucoup plus rapide pour Lily. Certes, ellel'a détesté pendant six ans. Mais une fois ce stade passé, il l'aconvaincue à une vitesse très impressionnante, je dois dire. Jesuis néanmoins ravi de vous annoncer que la constante du crétin estrestée !

Il y eut quelques gloussements parmi les membres de l'Ordre alors queLily et James échangeaient un regard entendu et dégoulinantd'amour.

- James est donc un homme martyrisé et insulté, mais malgré touttrès heureux. Quant à Lily, eh bien ! Elle a trouvé quelqu'unà sa mesure. Quelqu'un capable de la supporter, d'abord. Quelqu'unavec du répondant. Quelqu'un.... Qui m'a traîné à la bibliothèquependant tout le mois de septembre de notre Septième année justepour la voir !

- Eh ! S'insurgea James alors que tout le monde éclatait derire. C'est faux !

- Je soutiens Sirius, annonça Remus en levant la main. Pas vraiQueudver ?

Avec un ricanement, le témoin reprit :

- Cela étant dit, l'inverse est vrai : Qui d'autre que Lilyaurait pu convenir à James ? Elle ne l'écoute pas quand ilparle de balais, il ne l'écoute pas quand elle parle d'Histoire dela Magie. Il supporte tous ses coups, elle accepte toutes ses blaguesde mauvais goût. Il est le meilleur cavalier dont elle aurait purêver, même si elle l'a regretté pendant plusieurs semaines. Maissi je sais que c'est la fille qu'il fallait à mon meilleur ami,c'est parce qu'elle a réussi à intégrer le groupe des Maraudeurs.Lily Evans, la préfète parfaite, nous a couvert quelques fois –désolé de divulguer tes noirs secrets devant notre directrice demaison, mais c'est pour la bonne cause –, nous a souvent réprimandémais a gardé beaucoup de secrets. Je ne te l'ai jamais dit Lily,mais ton arrivée dans le paysage a suscité quelques angoisses chezmoi. Qu'allais-je devenir, maintenant que mon meilleur ami pouvaitpasser tout le temps qu'il voulait avec la fille de ses rêves ?Même si je l'avais toujours soutenu, il y a quelques moments oùj'ai été mort de jalousie. Je me trompais sur toute la ligne,évidemment. James et Lily n'ont pas changé, une fois en couple. Ilssont restés ces deux imbéciles qui s'insultaient. Il est resté monmeilleur ami, toujours là pour moi, pour Remus, pour Peter. Elle estrestée la préfète qui nous beuglait dessus parce qu'on faisaitquelque chose d'idiot – elle le fait toujours, d'ailleurs. Bref,j'ai réalisé que James n'avait pas brisé notre groupe en yincluant Lily.

Il prit une profonde inspiration. C'était la partie la plusdifficile, celle où il laissait tomber le masque d'indifférencequ'il affichait la plupart du temps. Il chercha les yeux de Lily ets'aperçut qu'ils brillaient de manière inhabituelle. La gorgesoudain serrée, il continua :

- J'ai réalisé qu'en l'épousant, il ne me faisait pas perdre unami mais gagner une sœur. Je ne sais pas si c'est pour ça que tum'as demandé d'être ton témoin, Lily, mais c'est comme ça que jele vois. Alors je propose que nous levions nos verres à Lily etJames Potter, qui comptent parmi les meilleurs amis que j'auraijamais. A Lily, parce qu'elle a su devenir le cinquième Maraudeur,et à James, pour sa confiance et son amitié indéfectibles. Sanston absurde optimisme, Lily Evans ne s'appellerait pas Potter àl'heure qu'il est.

Sirius saisit son verre de vin et le leva bien haut, les yeux rivéssur les mariés. James se leva, aussitôt suivi de Lily. Après unebrève accolade de son meilleur ami, Lily se rua dans ses bras.

- Hé, Potter, tu te rappelles que je suis contre les câlins ?

- Chut. Sinon je dis à tout le monde que tu es en train de pleurer.

James, qui avait entendu, rit doucement.

- C'est vrai qu'il y a un drôle de truc dans tes yeux.

- C'est complètement faux, protesta-t-il en battant des paupières.Lily, on dirait une vraie sangsue.

Elle se détacha enfin et lui sourit.

- Merci, Patmol. C'était à la hauteur de ce que tu nous avaisannoncé.

Il lui fit un clin d'œil en réponse avant de donner un coup depoing dans l'épaule de James.

- Sirius Black est toujours à la hauteur.

Lily rit, déposa un baiser sur sa joue et regagna sa place d'un passautillant. Son mari l'observa en souriant et Sirius ricana.

- Vous me dégoûtez, tous les deux. Vous êtes beaucoup tropheureux.

- Je sais, répondit James avec un rire clair. Allez, va noyer toncynisme dans ton vin.

- Compte sur moi.

Lorsqu'il se rassit, un sourire jouant toujours sur ses lèvres, ilcapta le regard d'Ethel, assise quelques places plus loin. Ellerougit légèrement mais ne détourna pas les yeux. Au contraire,elle lui sourit.


***

Les premières notes d'une valse retentirent. Avant que Lily n'aitvraiment eu le temps de comprendre ce que cela signifiait, son pèrese matérialisa devant elle, la main tendue. Elle la saisit, sautasur ses pieds, et l'entraîna au milieu de jardin, là où, quelquesheures plus tôt, se trouvaient les rangées de chaises.

Patrick posa sa main sur la taille de sa fille avec un sourire émualors qu'ils évoluaient lentement dans le jardin.

- Ça faisait longtemps qu'on avait pas dansé, tous les deux.

- Tu n'as pas perdu la main, malgré ton grand âge, le taquina Lily.

- Très amusant. Tu dis ça juste pour te débarrasser de ton vieuxpère, maintenant que tu as un fringant mari avec qui danser.

- Il n'a pas ta technique, assura-t-elle.

- Tu crois qu'il va nous laisser combien de temps, avant de venir teréclamer ?

- Oh, il a bien trop peur de toi pour venir avant que tu ne luifasses signe.

- Dans ce cas, je ne me manifesterai pas.

- Papa !

Il se mit à rire et serra un peu plus fort sa fille contre lui.

- Je plaisante, tu sais. J'apprécie James.

- Ah ?

- Je lui en ai peut-être voulu pendant un temps parce que j'avaispeur qu'il te mette en danger, mais j'ai fini par me rappeler que mafille a un caractère de cochon et que tu ne ferais pas partie del'Ordre si tu ne le voulais pas.

- C'est si flatteur, mon cher papa, plaisanta-t-elle avant deredevenir soudain sérieuse : alors, tu l'apprécies vraiment ?

- Bien sûr que oui. Il te fait rire, c'est évident qu'il t'aime, ilest intelligent, débrouillard... Et surtout, tu l'aimes. Je me fie àton jugement. Et d'ailleurs, je crois qu'il est temps de lui fairesigne.

- Papa...

Mais avant qu'elle n'ait eu le temps de poursuivre, son pères'écarta et James prit sa place avec un signe de têtereconnaissant. Alors que son mari l'entraînait à nouveau dans ladanse, Lily s'aperçut que tout le monde les regardait. Elles'empourpra, capta le regard amusé de James et leva les yeux auciel.

- J'ai cru que ton père n'allait jamais te libérer, commenta-t-ilavant de la faire tournoyer un instant.

- On parlait de toi, expliqua-t-elle lorsqu'elle lui fit à nouveauface. J'espère qu'il discutera un peu avec toi, dans la soirée.

- Ah ?

- Tu verras, sourit-elle. Merlin, mon chéri, depuis combien de tempsest-ce qu'on n'a pas dansé ?

- Eh bien... (un grand sourire étira ses lèvres.) Ton anniversaire,je pense.

- Oh. Ça fait longtemps. On s'est mariés, entre temps.

- Ah bon ? Je ne m'en rappelle pas.

Elle secoua la tête, amusée. D'autres danseurs gagnèrent la pisteet l'attention qu'on portait aux mariés se relâcha.

- Je me disais bien que tu avais l'air un peu absent.

- C'est parce que ne pas pouvoir épouser Sirius a brisé mon petitcœur.

- Idiot, murmura-t-elle avant d'interrompre un instant leur valse, letemps de presser ses lèvres contre les siennes.

- Eh ! Vous gênez les honnêtes gens ! Protesta le sujetde leur discussion.

Lily s'écarta de son époux pour voir Sirius passer juste à côtéd'eux, tirant derrière lui une Margaret hilare. Il la fit tournoyeret la rattrapa de justesse avant qu'elle ne trébuche sur Jenny etFabian.

- Tu crois que Maggy a un peu trop bu ?

- Pas impossible, pouffa James en entamant à nouveau quelques pas devalse, alors qu'une nouvelle musique démarrait. C'est trèscertainement le cas de Sirius. Sans ça, il aurait été incapable defaire un discours pareil.

- Vraiment ? Mais c'est vrai que je ne l'aurais jamais crucapable d'un truc pareil. Je veux dire, il parle rarement de sessentiments et...

- Ça me rappelle quelqu'un, interrompit-il.

- C'est faux ! Protesta-t-elle. C'était peut-être le cas quandon a commencé à sortir ensemble, mais ce n'est plus du tout vrai.

Il lui sourit tendrement. Le soleil s'était enfin couché et lalueur des lampes qu'ils avaient installées dans le jardin seréfléchissait dans ses lunettes.

- C'est vrai.

- Eh, James ?

- Oui ?

- Tu es beau.

Il éclata de rire avant de se pencher pour lui voler un baiser.

- Tu essaies de prouver ton point par l'exemple, c'est ça ? Laseule et unique fois que tu m'as dit ça, c'était en juin dernier,je m'en rappelle très bien.

Une ombre passa dans son regard et Lily se sentit aussitôt idioted'avoir dit cela. Elle lui avait confié cela après leur journéepassée hors de Poudlard, deux mois après la mort d'Euphemia Potter.

- Pardon, James, je...

- Hé, coupa-t-il d'une voix douce, tu n'as pas à t'excuser. Mamann'est peut-être pas là, mais c'est comme si. Et ça ne m'empêchepas d'être heureux. Vraiment très heureux.

Elle l'observa un moment avant de hocher la tête.

- Moi aussi, je suis heureuse. Vraiment très heureuse.

Il rit doucement, l'attira contre lui sans plus se soucier du rythmeet commenta :

- Me voilà rassuré.

Son rire vibra contre l'oreille de Lily, qui froissa légèrementl'étoffe de sa chemise entre ses doigts, le nez enfoui contre soncou.

Elle eut plusieurs cavaliers, ce soir-là. Elle dansa avec Fabian,Sirius (plusieurs fois – il était affreusement possessif), Remus,Peter, Dumbledore, juste avant qu'il ne quitte la fête, et mêmeJenny l'entraîna dans un rock endiablé. Tôt ou tard, ellefinissait toujours pas retomber dans les bras de James. Ellel'aperçut discuter avec son beau-père et se réjouit de l'airaimable de ce dernier. Elle passa du temps avec sa mère, plaisantaavec le professeur McGonagall, apprit à mieux connaître Marlène etpassa un temps fou à se débarrasser des verres que Sirius essayaitde lui faire ingurgiter – Margaret fut une alliée inestimable, etMerlin en soit remercié, elle cachait les verres au lieu de lesboire.

Après un rock acrobatique mené de main de maître par Sirius, Lilyse laissa tomber sur une chaise, le souffle court. On poussa un verred'eau devant elle et elle l'accepta avec reconnaissance. Lorsqu'elleeut enfin repris ses esprits, elle sourit à son sauveur. Il avaitroulé les manches de sa chemise au-dessus de ses coudes depuisplusieurs heures déjà et ses cheveux étaient encore plus endésordre que lorsqu'elle l'avait épousé.

James attrapa sa main et joua un moment avec ses doigts avant desouffler :

- Il est deux heures passées.

- Vraiment ?

- Ouais. Je me disais qu'on pouvait peut-être... s'éclipser.

Il leva les yeux vers elle en prononçant le dernier mot et luiadressa un sourire à couper le souffle. Elle déglutit avant deporter leurs doigts noués à ses lèvres pour se donner unecontenance.

- Ça me va, répondit-elle finalement. Je vais m'effondrer si Siriusme propose encore une danse.

James jeta un rapide coup d'œil derrière elle avant de commenteravec une satisfaction évidente :

- Il vient de s'asseoir à côté d'Ethel, donc je pense que tu estranquille. Avec un peu de chance, il ne s'apercevra pas quand on esten train de partir.

Lily mit quelques secondes à réaliser ce qu'il se passerait siSirius s'apercevait effectivement de leur fuite. Elle sauta sur sespieds, la main de James toujours soudée à la sienne, et le traînavers la maison. Personne ne leur prêta attention : la plupartdes membres de l'Ordre avaient déjà quitté les lieux, hormis leursplus proches amis. Fleamont discutait avec Peter, Patrick et Philippadansaient, perdus dans leur bulle.

Pourtant, Lily sentit une résistance alors qu'ils passaient dans lesalon. Elle se retourna et s'aperçut que Remus les avait arrêté.

- Désolé, je ne vous retiendrai pas longtemps. Et, promis, je nepréviendrai pas Sirius. Je voulais juste vous dire au revoir ;je pars avec Dorcas dans deux jours. Enfin, demain en fait, pour êtreexact. Donc on ne se reverra sans doute pas avant.

La jeune femme sentit son euphorie retomber. James fixait son amicomme s'il le découvrait pour la première fois. Il serra un peuplus fort les doigts de Lily entre les siens.

- Fais attention à toi, Lunard.

- T'en fais pas, j'aurai une espionne folle pour veiller sur moi. Etpuis Hagrid sera là aussi, du moins pendant une partie du voyage.

- Quand est-ce que tu rentres ? Interrogea Lily.

Remus baissa la tête, les mains enfoncées dans ses poches.

- Je ne sais pas. Avant l'automne, j'espère.

Elle ouvrit de grands yeux alors que James se crispait. L'automne luiparaissait à une éternité de là. Il s'était passé tant dechoses, durant les mois qui venaient de s'écouler, qu'elle avaitpeur que septembre n'arrive jamais. Ou peut-être l'espérait-elle.

- Lunard..., commença James, mais Remus l'interrompit aussitôt.

- Ne vous en faites pas pour moi. Je ne veux pas que vous vousinquiétiez. Surtout pas ce soir.

Il asséna une tape sur l'épaule de James.

- Rentrez bien !

Lily l'enlaça brièvement. Il lui sourit puis les laissa partir. Lesmariés sortirent enfin dans la rue. Ils restèrent silencieuxjusqu'au moment où ils atteignirent l'impasse où ils transplanaienthabituellement. Lily sortit de ses réflexions pour s'étonner :

- Tu ne m'as pas dit où tu m'emmenais.

- Surprise, la taquina-t-il. Donne-moi la main.

- Tu es insupportable.

- Il paraît, répondit-il nonchalamment, la main tendue. Tu viens ?

Elle obtempéra avec une grimace et ils disparurent dans uncraquement. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle ne put retenir uneexclamation dépitée :

- Godric's Hollow ? Sérieusement ?

- Je savais que tu allais râler, s'exclama-t-il joyeusement en latirant vers la maison. Je n'ai pas eu le temps de trouver mieux.

Elle secoua la tête avec un petit rire alors qu'il l'entraînait àl'intérieur. Il monta quatre à quatre les escaliers, poussa laporte de sa chambre... et se vautra de tout son long sur le lit.

- Merlin, exhala-t-il. C'était épuisant.

- Pour moi aussi, alors tu veux bien me faire une place ?

Avec un grognement, il roula sur le dos et se cala contre sesoreillers. Lily s'installa sans façon sur lui, les jambes repliéescontre ses hanches. Il haussa les sourcils.

- C'était bien la peine de me demander de te faire de la place.

- Je peux aller dormir dans la chambre de Sirius, si tu veux.

- Parce que quelqu'un a prévu de dormir ?

Elle lui asséna une tape sur l'épaule et il glapit.

- Mais qu'est-ce que j'ai fait ?

- Tu ne pourrais pas essayer d'être un peu plus subtil ?

Avec un grand sourire, il secoua la tête. Lily poussa un soupir àfendre l'âme, qu'il ignora totalement pour lancer :

- Tu sais ce que je me suis dit quand je t'ai vu arriver, tout àl'heure ?

- Quoi ?

- Que je ne t'avais jamais vue aussi couverte de taches de rousseuravant cet été.

- Merci, je suis très flattée.

- Hé, je trouve ça très mignon !

Elle fronça le nez et le sourire de son mari s'agrandit.

- C'est encore plus mignon comme ça.

- Infâme flatteur, marmotta-t-elle.

Il rit, glissa une main sur sa joue et l'embrassa tendrement.

- Je ne fais que dire la vérité, assura-t-il avant de faire glisserses lèvres contre sa mâchoire.

- Tu t'enfonces, le prévint-elle dans un murmure.

- Me couvrir de ridicule pour que ma femme puisse se moquer de moiest le but ultime de ma vie, tu le sais bien.

Elle le repoussa légèrement, tout en tentant de réprimer unsourire. Elle voulut répondre par une réprimande quelconque mais enfut incapable.

- Je t'aime.

Il fronça les sourcils.

- Ta tête ne va pas du tout avec ce que tu dis.

- James, tais-toi, rit-elle avant de poser ses lèvres sur lessiennes.


***

Sirius se laissa tomber sur une chaise près d'Ethel. Il ne l'avaitpas vue danser de la soirée mais avait été trop occupé à fairetournoyer Lily dans tous les sens pour venir la voir plutôt. Ellelui sourit et lui tendit un verre de cidre qu'il avala d'une traite.

- Est-ce que ce n'est pas un peu épuisant, tous ces rocks ?Sourit-elle.

- Je suis infatigable dès qu'il s'agit de danser, l'assura-t-il.Frank et Alice sont partis ?

- Oui, il y a vingt minutes. Frank était épuisé.

- Il se remet bien ?

Ethel haussa les épaules.

- S'il acceptait de vraiment de se reposer, ça irait sans doute plusvite. Tu sais qu'ils ont acheté une maison ?

Comme Sirius hochait la tête, elle poursuivit :

- Il a entrepris de repeindre le salon. Enfin, Alice le repeint ets'arrange pour l'envoyer faire des choses moins fatigantes.

- Et peindre avec la magie, ça lui a effleuré l'esprit ?

- Tu sais bien que c'est tout aussi fatiguant. Et s'il ne seconcentre pas assez ça va faire n'importe quoi. Je crois qu'ils ontessayé mais que les pinceaux se sont rebellés.

Il pouffa.

- Ils se sont retrouvés couverts de peinture ?

Elle tenta vainement de réprimer un sourire.

- Peut-être bien.

Il rit plus franchement, avala un petit-four rescapé du dîner etreprit :

- Tu sais quand ils quittent le QG ?

- Eh bien, quand la peinture aura séché je suppose... Ou quandFrank ira vraiment mieux. Ça rassure Alice d'avoir du monde aveceux. Lily et James vont déménager, eux aussi ?

Sirius se figea. Il n'avait pas envisagé cela et son meilleur ami nelui en avait rien dit. La gorge soudain serrée, il reposa son verre.

- Aucune idée, répondit-il sombrement.

Ethel pencha la tête, les sourcils légèrement froncés, l'invitantà expliquer son subit changement d'humeur.

- Ça fait huit ans qu'on vit ensemble la majeure partie de l'année,développa-t-il après un instant de silence. S'il part ...

- Tu sais que vous n'allez pas pouvoir faire une colocation pour lerestant de vos jours, n'est-ce pas ? Dit-elle doucement, l'ombred'un sourire jouant sur ses lèvres.

Conscient d'être idiot, il haussa les épaules.

- J'imagine que j'espérais juste que ça durerait plus longtemps.

- Remus et Peter resteront sans doute au QG.

- Ouais. Mais un jour il faudra bien qu'on grandisse.

Elle se redressa et jeta un coup d'œil au jardin des Evans. Avecun soupir, elle fit remarquer :

- C'est déjà le cas. Ma meilleure amie s'est mariée, ton meilleurami aussi. Tu sais que Frank et Alice veulent avoir un bébé ?

- Quoi ?

Affligé, Sirius se renfonça dans son fauteuil. Il n'avait pasvraiment réalisé à quel point James entrait dans un monde dont laporte lui était fermée – d'autant plus que la vie de familleétait une chose qui lui échappait complètement. Il resta un momentsilencieux, le regard dans le vide. Finalement, il s'aperçutqu'Ethel tapait du pied en rythme.

- Ethel ?

- Oui ?

- Tu as refusé quand je t'ai invitée au bal, il y a un an et demide ça, mais est-ce que tu veux bien danser avec moi cette fois ?

Elle rougit avant de tourner vivement la tête vers lui. Ses cheveuxblonds cascadèrent le long de son épaule gauche, recouvrant labretelle de sa robe bleu nuit. Sa rougeur s'accentua lorsqu'elle pritconscience de l'étude dont elle était l'objet. Sirius attendait,l'air impassible mais le cœur battant. Ce n'était pas anodin, etelle le savait aussi bien que lui. Après ce qui lui parut durer uneéternité, elle saisit sa main.

Un grand sourire étira aussitôt les lèvres de Sirius, qui se levad'un bond et l'entraîna sur la pelouse. Le twist qui passait setermina et une valse commença. Le jeune homme jeta un coup d'œilvers le tourne-disque, juste à temps pour voir Peter lui faire unclin d'œil, un disque à la main. Il réprima un rire et reportason attention sur sa cavalière, qui l'observait d'un air embarrassé.

- Je ne suis pas très douée pour la valse.

- Aucune importance, assura-t-il en posant une main sur sa taille.C'est à moi de guider.

Elle posa une main hésitante sur son épaule et ils engagèrentquelques pas. Ce n'est qu'au bout de quelques mesures qu'elle sedétendit légèrement et osa enfin le regarder. Son visage étaittout proche du sien, plus qu'elle ne s'y attendait sans doute ;un air surpris se peignit sur ses traits et ses yeux papillonnèrentde la bouche de Sirius à ses yeux.

- Tu t'es coupé en te rasant ? Balbutia-t-elle.

- Ouais. Je n'ai pas l'habitude.

- Tu devrais le faire plus souvent.

- Me couper ?

Elle leva les yeux au ciel et se détendit un peu plus.

- Te raser. Ça te va bien. Et les cheveux courts aussi.

- J'y songerai, promit-il avec un sourire, amusé par ses jouesrouges. Si tu me promets de danser à nouveau avec moi.

- Quand tu veux.

Il secoua la tête et raffermit sa prise sur sa taille, de peur queses prochaines paroles ne l'effarouchent :

- Tu es une énigme, Ethel. Qu'est-ce qui a bien pu se passer cetteannée, pour que tu acceptes si facilement ce que tu m'as refusé sinettement à Halloween ?

Elle se raidit mais resta dans ses bras. Elle garda même le visagelevé vers lui.

- Tu le sais très bien.

- Je ne suis jamais sûr de rien, avec toi.

- Je te l'ai déjà dit. J'ai dû mal à ... m'attacher.

- Parce que tu en es encore à ce stade ? Interrogea-t-il plussèchement qu'il ne l'avait voulu.

- Non, répondit-elle froidement. Ça aussi, tu le sais très bien.Arrête de me pousser, s'il-te-plaît.

- Je ne te pousse pas, je te tends des perches.

- Sirius, s'il-te-plaît.

Il soupira profondément et l'attira un peu plus contre lui. Elle selaissa faire, l'enlaça à son tour et cala son visage sous sonmenton. Ils avaient cessé de se mouvoir mais ça n'avait pas lamoindre importance.

- Dis-moi juste... Dis-moi juste si je n'espère pas en pure perte.Et ne me réponds pas que je le sais.

Elle enfouit un peu plus son visage contre son cou. Il sentait sapoitrine se lever et s'abaisser au rythme effréné des battements deson cœur. Enfin, elle murmura, de façon presque imperceptible :

- Ce n'est pas en pure perte.

- Ce n'est pas exactement ce que j'attendais, souffla-t-il contre satempe.

- Je suis désolée, gémit-elle. Je ne peux pas...

- Ça n'a pas d'importance.

Elle s'écarta brusquement et le cœur de Sirius se serra lorsqu'ilaperçut ses yeux rouges.

- Ça en a pour toi, protesta-t-elle. Et je ne peux pas...

- Pourquoi tu ne peux pas ?

Elle secoua la tête, incapable d'en dire plus. Il allait renoncerlorsqu'elle plaça ses mains sur ses joues. Il eut juste le tempsd'apercevoir ses yeux bleus avant qu'elle ne l'embrasse. Cela ne duraqu'un instant – un instant qui foudroya Sirius sur place.

Ethel se détacha de lui et s'enfuit avant qu'il n'ait eu le temps dereprendre ses esprits. De l'autre côté du jardin, Remus et Margaretl'observaient, la mâchoire décrochée. Il n'avait donc pas rêvé.

- Où est-ce qu'elle est partie ? Balbutia-t-il.

Remus désigna la maison et Sirius s'y rua aussitôt. Mais il eutbeau la fouiller, il n'y trouva pas la jeune femme. Son sac à mainavait disparu. Il alla se planter dans la rue, avec l'absurde espoirqu'elle était simplement sortie se promener. Il attendit, mais ellene revint pas. Il sourit aux étoiles. Ça n'avait pas d'importance.Elle finirait par lui revenir.

- Je le sais très bien, murmura-t-il.

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