III - Chapitre 30

Note de moi : Vous êtes complètement barges ahahah

Je me réveille une nuit à 2h du mat' et comme impossible de me rendormir, je décide d'aller lire une fanfic sur mon portable. Et là je me prends 45 MAILS DE WATTPAD ! Vous m'avez tuée ahah : Cromie, Taralecture et Lily_Jolie, ce chapitre vous est dédicacé (pour ces 45 mails et tous les autres que j'ai eu grâce à vous pendant les vacances) !

Mais mille merci aussi à tous les autres, j'ai pas arrêté d'avoir des notifs pendant les vacances et mine de rien ça me fait plaisir !  (harrytht notamment, t'as droit à encore mille mercis !)


Note du bêta : SALUUUUUUT MES CITROUILLES et joyeux Halloween!!!! *porte une cape et un masque et s'amuse comme un petit fou* le chapitre d'aujourd'hui... Eh bien n'a rien à voir avec Halloween déjà haha. Mais il mettra un peu de lumière sur un couple qu'on attend tous mais qui peine à se former parce que deux andouilles le compose (ce qui correspond au moins à trois couples possibles enfait haha). J'en dis pas plus si ce n'est bonne lecture, Cazo et moi on vous adore, laissez une review et mangez plein de bonbons ! Peace! (Et on pense bien sur très fort à Lily et James Potter qui fêtent leur 37ième anniversaire de mort ce soir. Vilain Voldy !)


Chapitre 30


Jenny sortit de la salle où siégeait le Magenmagot en se massant lanuque. L'Ordre menait une action secrète au sein du Ministère pourtenter de trouver le ou les traîtres qui s'y cachaient mais personnen'avait rien découvert jusque là. Elle surveillait les procès quise déroulaient presque tous les jours et fouillait des bureaux lereste du temps. Cette situation était bien plus stressante quen'importe quelle veille. Si elle se faisait attraper, Maugrey nepourrait pas la couvrir auprès du Ministre, puisqu'il refusaitd'admettre qu'il y avait des traîtres au Ministère. Elle auraitmieux fait de refuser cette tâche.

En traînant les pieds, elle gagna l'ascenseur, s'adossa à une paroiet attendit qu'il atteigne le bon étage. Elle joua des coudes poursortir dans le couloir qui menait au Bureau des Aurors, marmonnaquelques insultes et pria intérieurement pour que Maugrey soit là.Elle avait un rapport à faire, même si c'était pour annoncer querien ne s'était passé. Et ensuite... Ensuite elle attendrait queles bureaux se vident pour aller fouiller quelques tiroirs enespérant avoir enlevé tous les sortilèges de protection appliquéssur les dits tiroirs.

- Par le caleçon de Merlin, marmonna-t-elle.

- Tu vas finir bossue si tu continues à te tenir comme ça, lançajoyeusement une voix derrière elle.

Elle se retourna vivement et sourit en voyant Gideon.

- C'est le propre des Sorcières, d'après les Moldus. Je peuxappliquer le cliché.

- Je ne préfère pas, sourit-il en posant une main dans le bas deson dos. Qu'est-ce que tu fais là, Halloway ?

Elle lui donna une tape sur le bras en se libérant de son emprise.

- Un rapport à faire à Maugrey. Et toi ?

- Carrie a dit oui ! Je viens peaufiner les détails avecMaugrey.

- C'est ta rencontre avec cette fille qui te met dans une tellejoie ?

- Non, avec toi, assura-t-il alors qu'ils entraient dans lelabyrinthe de boxes qui constituaient le Bureau des Aurors.

Il tenta à nouveau de l'attraper par la taille mais elle s'échappa,non sans lui adresser un regard perplexe. Il agissait comme unadolescent de quinze ans énamouré.

- Tu t'es pris une massue de troll sur la tête ou quoi ?

Il sourit de toutes ses dents avant de répondre :

- Je suis seulement content de te voir parce qu'on ne s'est pas parlédepuis l'attaque au Ministère.

- Parce que tu refuses d'avoir une conversation sérieuse,signala-t-elle en s'arrêtant devant la porte ouverte du bureau deMaugrey.

- Justement, et si on avait la fameuse conversation, hmm ?

Elle se figea et déglutit difficilement. La lueur de désir quibrillait dans ses yeux n'appelait pas franchement à la conversation.Maugrey lui épargna la difficile tâche de répondre en aboyant sonnom. Un Auror à l'air effaré sortit du bureau et Jenny prit saplace, bien trop consciente de la présence de Gideon derrière elle.

- Alors, Halloway ?

- Rien à signaler, dit-elle laconiquement.

Maugrey grommela, ôta ses pieds de son bureau et tapota sur leplateau avec la pointe de sa plume.

- Et pour le reste, tu en es à quel département ?

- Toujours la Coopération Magique, répondit-elle en baissant lavoix. Beaucoup trop de pièces et de sortilèges de protectionlà-dedans.

L'Auror hocha la tête.

- Très bien. Tu peux partir. Profite de ta pause.

Jenny hocha la tête, surprise de sa dernière phrase. Maugreyn'était pas vraiment le genre à leur souhaiter un bon repos,d'habitude.

Elle pivota sur ses talons, croisa le regard suggestif de Gideon etreleva fièrement le menton. Elle n'allait pas se laisserimpressionner par ses œillades.

- Tu m'attends dehors ? Souffla-t-il avant qu'elle ne sorte.

Elle se contenta de lever les yeux au ciel, décidée à le laissermariner. Même si elle allait effectivement l'attendre. Merlin, ellene devrait pas lui donner cette satisfaction, mais elle attendaitqu'il fasse un mouvement vers elle depuis des mois.

Elle quitta le Bureau des Aurors et alla s'asseoir par terre dans lecouloir sans se soucier des gens qu'elle dérangeait. Le Ministèreétait en train de se vider alors que la journée touchait à sa fin.Gideon resta avec Maugrey presque une heure – les Aurors étaientbien les seuls à rester au Ministère à n'importe quelle heure dujour et de la nuit. Lorsqu'il sortit enfin, Jenny s'était endormietrois fois. Il lui adressa un grand sourire, attrapa sa main et latira sur ses pieds sans tenir compte du fait qu'elle était à moitiéendormie. Elle marmonna quelques jurons en percutant son torse.

- Toujours envie de discuter ? Interrogea-t-il joyeusement.

- Mmmmh.

- Viens, on va trouver un bureau vide pour être tranquille.

Jenny le suivit en grommelant, le cœur battant. La dernière foisque Gideon Prewett l'avait emmenée dans une salle vide « pourêtre tranquille », elle avait fini assise sur une table, lamain de Gideon largement remontée sous son t-shirt et ses lèvresécrasant les siennes. Il était bien possible que ce soit sa seuledéfinition du mot « discussion ».

Il ouvrit une porte à la volée, poussa un cri de triomphe et tiraJenny à l'intérieur. Elle atterrit une nouvelle fois contre sontorse – à croire qu'il en faisait exprès. Elle fut surpriselorsqu'il la serra tendrement contre lui. Ce n'était pas franchementson genre.

- Alors ? Interrogea-t-il alors qu'elle lui rendait son étreinteavec hésitation. Qu'est-ce que tu voulais me dire ?

Jenny sourit contre son pull et annonça :

- Crétin, sale babouin, je vais te tuer, tu es insupportable, arrêtede jouer au héros, sale petit...

- T'as pris des cours avec Lily ? Interrompit-il en riant.

- Qu'est-ce que tu crois, c'est moi qui lui ait tout appris.

- C'est tout ce que tu voulais me dire ?

- Nan.

Elle se libéra de son étreinte et planta ses yeux dans les siens.

- Qu'est-ce qu'on est, tous les deux ? J'en ai marre de flirter,Prewett. A quoi tu joues ?

- Eh bien...

Jenny haussa un sourcil, attendant qu'il continue.

- « Eh bien » qu...Hmm !

Il écrasa ses lèvres sur les siennes tout en la bloquant contrelui. Elle avait beau se débattre, il était bien plus fort qu'elle.Il semblait à peine remarquer qu'elle le frappait. Elle lui morditfinalement la lèvre et il s'écarta avec un grognement.

- Qu'est-ce que tu fous, Halloway ?

- Qu'est-ce que je fous, moi ? C'est ta version d'unediscussion, ça, gros crétin ?

- Avoue que c'est bien mieux.

- Prewett !

- Quoi ?

- Dis-moi ce que tu attends de moi, bon sang ! S'exclama-t-elle,hors d'elle. Tu veux juste coucher avec moi, c'est ça ?

Il pencha la tête sur le côté.

- Il y a un peu de ça, admit-il.

- Un peu ? Grinça-t-elle.

- Oh, allez, toi aussi.

- Pas pareil.

- Pourquoi ? Parce que tu as de stupides sentiments pour moi ?

Une subite envie de pleurer la prit mais elle tâcha de n'en rienmontrer. Hors de question qu'il la prenne pour une stupideadolescente larmoyante.

- Parce que j'ai de l'affection pour toi, corrigea-t-elle d'une voixqu'elle espérait ferme.

- Super, conclut-il avant de l'attraper par la taille. On peutrentrer au QG et profiter de notre belle relation bien définiemaintenant ?

Il haussa un sourcil suggestif, ses lèvres étirées en un sourirecharmeur qui ne lui allait pas du tout. Même cela ne donna pas enviede rire à Jenny. Elle se dégagea une nouvelle fois.

- Je ne peux pas. J'ai encore des choses à faire ici. Je terejoindrai plus tard si tu veux.

- Si c'est juste pour fouiller des satanés bureaux, je peux t'aider,offrit-il.

Jenny soupira. Elle aurait bien profité d'être seule pour pleurertoutes les larmes de son corps mais peut-être valait-il mieux évitercette étape en restant avec Gideon.

- Très bien. Mais sois sage, sinon je te jette un sort.

Un sourire enfantin éclaira son visage couvert de taches derousseur, accentuant sa ressemblance avec Fabian.

- On commence où ?

- Cinquième étage. Il doit être vide maintenant.

Il sortit de la pièce d'un pas élastique, laissant à Jenny le soinde le rattraper. Elle s'autorisa un seconde de pause, le temps qu'uneunique larme s'échappe sur sa joue, puis elle gagna le couloir àson tour.


***

Alice faillit tomber tête la première dans l'escalier mais serattrapa de justesse en s'appuyant contre le mur. Elle jura tout baset acheva sa descente en faisant attention à ses lacets. Dans lacuisine elle tomba sur Frank, vêtu de pied en cape, qui lui adressaun grand sourire. Perplexe, elle se contenta de lui lancer un regardinterrogateur avant d'aller d'un placard à l'autre pour trouver dequoi grignoter.

- Ah, Alice, quand est-ce qu'on est devenu tellement habitué l'un àl'autre que tu as arrêté de me sourire d'un air béat en mevoyant ?

- Quand tu as arrêté de m'offrir des fleurs ?

- Tu es allergique !

- Ah oui, tiens.

Elle attrapa une barre chocolatée et la fourra à moitié dans sabouche avant de demander, la bouche pleine :

- Qu'ech tu fais là ?

- Je t'accompagne !

- Hein ?

- En Irlande.

Elle avala sa bouchée, interdite, avant de répondre :

- Sérieusement ? Tu ne pars jamais avec moi !

- Une fois n'est pas coutume, répliqua-t-il en haussant les épaules.Tu viens ? On va être en retard. Le départ est à huit heurestrente précises.

Elle hocha la tête, toujours surprise, attrapa sa cape négligemmentjetée sur l'un des sièges et suivit Frank à l'extérieur dumanoir. Il refusait d'habitude de faire des missions avec elle endisant que leur inquiétude l'un pour l'autre ne les aiderait pas.Alice avait toujours trouvé ça stupide. Elle s'inquiétait tout letemps pour lui, de toute manière.

Dix minutes plus tard, ils transplanèrent en pleine campagneirlandaise. Frank désigna une maison délabrée, au loin. Ils ladistinguaient à peine dans la lueur de l'aube. Ils s'y dirigèrentd'un bon pas en luttant contre le vent. Alors qu'ils approchaient, unbouclier les repoussa soudain vers l'arrière. Alice rattrapa Frankavant qu'il ne tombe sur les fesses et faillit rire de son airoffusqué, malheureusement un Sorcier braquait une baguette sur eux.Elle ne distinguait pas son visage à cause de la forte lumière queproduisait sa baguette.

- Identifiez-vous, ordonna-t-il d'une voix sèche.

Alice se détendit en reconnaissant Fabian.

- Alice MacMillan, Frank Londubat, annonça la jeune femme. On semarie dans trois mois et c'est le professeur Dumbledore qui vadiriger la cérémonie.

Fabian dirigea sa baguette vers son propre visage et leur adressa unsourire fatigué.

- Fabian Prewett, petit frère de Gideon Prewett. J'ai récemmentteint toutes les chaussettes de Frank ici présent en rose.

- Ouais, merci pour ça d'ailleurs.

- Je vous laisse prendre le relais. Rien à signaler cette nuit. LePortoloin est prévu pour huit heures trente.

Les fiancés hochèrent la tête et pénétrèrent dans la maison. Unsort avait été jeté pour garder une température agréable malgréles trous dans la toiture. Un couple d'une soixantaine d'annéesétait assis près d'un feu magique. L'homme avait passé son brasautour des épaules de sa femme, qui fixait les flammes bleues d'unair vide.

- Tu sais qui ils sont ? Souffla-t-elle à Frank.

- Aucune idée.

Il tira sa montre de sa poche et ajouta :

- Le Portoloin est dans une demi-heure.

- Ils auraient attaqué plus tôt s'ils les voulaient vraiment, non ?

- Ça dépend de quel niveau du service des Portoloins ils ontinfiltré. Si c'est les réservations, ils auraient pu savoir avantque celui-ci était pour eux. S'ils sont seulement au contrôle desfrontières magiques, alors ils ne peuvent être informés del'existence de ce Portoloin qu'au moment où il se chargera d'énergiemagique.

Alice hocha la tête d'un air distrait. Elle repéra une vieille roueen bois appuyée contre un mur, à l'écart des autres débris quijonchaient le sol. Sans doute le Portoloin.

- Je vais faire un tour dehors, annonça-t-elle.

- Sois prudente.

Elle leva les yeux au ciel mais déposa un rapide baiser sur seslèvres avant de sortir.

Vingt minutes plus tard, aucun Mangemort ne s'était pointé. Alicegagna à nouveau la maison. Le couple tenait fermement la roue enbois. Frank, près d'eux, était sur ses gardes.

- Rien à signaler ?

- Non.

Son regard croisa un instant celui de la femme, qui s'empressa deregarder ailleurs. Elle avait l'air terrifiée. Huit minutespassèrent dans un silence pesant. Bientôt, il ne resta plus quetrente secondes. C'était le moment décisif : Le Portoloinétait en train de tracer sa trajectoire jusqu'en France, où lecouple allait être récupéré par des Sorciers. Alice comptait toutbas. Il ne restait que quelques secondes...

Une explosion fit trembler le sol. La femme poussa un cri aigu, quise changea en cri de douleur lorsque la roue explosa entre ses mains.Des éclats de bois tranchants volèrent dans tous les sens. Frankpoussa un juron sonore, sa baguette tendue devant lui. Alicefouillait la maison du regard, paniquée. Finalement, une silhouettesortit de l'ombre, juste devant elle. Son souffle se bloqua dans sagorge. Il ne portait pas de masque. Seul Voldemort ne portait pas demasque. Sa baguette se mit à trembler. Des sanglots brisèrent lesilence, arrachant un sourire au Mage Noir.

- Bonjour, ma chère Sylvia.

- Tom... hoqueta la femme.

Alice supposa que c'était le prénom de son mari. Elle n'osait passe retourner, le regard fixé sur l'homme qui approchait d'elle. Ilfinit par poser ses yeux sur elle avec un rictus amusé.

- Membre de l'Ordre, hein ? Vous pourriez m'attaquer,mademoiselle, au lieu de me fixer de la sorte. C'est terriblementmalpoli.

Elle ouvrit une bouche tremblante mais fut incapable d'articuler unmot.

- Stupéfix !

Voldemort dévia l'attaque de Frank d'un geste négligent de sabaguette, amusé, et reporta son attention sur le jeune homme.

- Frank Londubat ! Je crois me rappeler que tu es un abominablemeurtrier, non ? N'as-tu pas brisé la nuque d'un de mesMangemorts, l'an passé ?

Alice sentit la rage l'envahir. Frank lui avait raconté cet épisode.Il ne s'en était jamais remis. Il n'avait pas voulu le tuer. Ils'était seulement défendu, et son adversaire était mal retombé.

- Étant donné que tu as noirci ta précieuse petite âmeirrémédiablement, tu peux sans doute nous rejoindre ? UnSang-Pur de plus est toujours appréciable. Non ? Tu ne veux pasrépondre ? Eh bien j'imagine que tu ne veux pas. Dans ce cas...

- Expelliarmus ! S'écria Alice, mais sa voix tremblait.

Le sortilège fit à peine trembler la baguette de Voldemort dans samain. Il se tourna pour la dévisager.

- Belle tentative. Vraiment, l'Ordre recrute n'importe qui de nosjours. Qui es-tu, exacte...

Un nouveau sortilège lancé par Frank l'obligea se retournervivement. Le jeune homme enchaîna aussitôt, mettant fin aumonologue de Voldemort. Alice fut incapable de réagir pendant uninstant, impressionnée. Frank jetait sortilège sur sortilège sansouvrir la bouche, concentré, tout en contrant les attaques deVoldemort. Il était impressionnant.

Un sanglot la ramena à la réalité. Elle se précipita vers lecouple et les poussa vers la sortie avant de se rappeler que siVoldemort était arrivé directement dans la maison, c'était sansdoute qu'il avait fait sauter les protections antit-transplanage.Elle attrapa l'homme par les épaules pour l'obliger à l'écouter.Il avait l'air complètement perdu, avec ses cheveux gris en batailleet ses yeux qui regardaient de tout côté.

- Monsieur, écoutez-moi ! Il faut que vous transplaniez à unendroit où vous serez à l'abri !

Son regard se posa sur elle. Il ne l'avait pas écouté. A côté delui, sa femme pleurait toutes les larmes de son corps. Ils neseraient jamais capable de transplaner, pas dans cet état là. Ellene pouvait pas non plus les accompagner : hors de questionqu'elle laisse Frank seul face à Voldemort. Elle jeta un coup d'œildu côté du duel et se mordit la lèvre jusqu'au sang. Frankreculait. Il était acculé au mur à présent. Du sang coulait d'unede ses jambes.

- Courez, asséna-t-elle finalement en poussant le couple vers lasortie. Courez le plus loin possible et transplanez quand vous enserez capable.

L'homme ouvrit la bouche... et s'écroula sur elle, les yeuxrévulsés. Alice chancela, écrasée par son poids, mais le corpsbascula finalement au sol. Horrifiée, elle croisa le regardtriomphant de Voldemort alors que la femme se mettait à hurler. Iltendit sa baguette vers elle et elle porta brusquement les mains àsa gorge. Frank, affalé contre le mur, pointait sa baguettetremblante sur une énorme entaille sur sa cuisse. Des flots de sangen jaillissaient, sans que la magie n'y change rien. Alice étaitpétrifiée face au désastre. Voldemort ne s'occupait pas d'elle,concentré sur la femme qu'il était en train d'étrangler par magie.S'il détournait son regard d'elle, le maléfice cesserait de faireeffet... Mais il tuerait sans doute Alice.

Elle chercha frénétiquement autour d'elle, jusqu'à ce que ses yeuxse posent sur une poutre en très mauvais état, juste au-dessus deVoldemort et elle. Sans réfléchir à ce qui allait lui arriver,elle leva doucement sa baguette, pour ne pas attirer l'attention deVoldemort, et se concentra. Il ne fallait pas qu'elle parle. Quelquesinstants plus tard, un craquement se fit entendre. Le Mage Noir levales yeux, laissant un peu de répit à la femme au visage cramoisie.Ses yeux presque rouges s'écarquillèrent lorsque la poutre leurtomba dessus.


***

Voldemort fit un pas en arrière. Un pas pivotant. Lorsque la poutretoucha le sol avec fracas, il avait disparu. La poussière envahit lapièce, empêchant Frank de voir ce qu'il était advenu d'Alice et dela femme. Lorsqu'elle se dissipa enfin, il aperçut deux corps étendujuste à côté de l'endroit où était tombé l'énorme morceau decharpente. Il essaya d'appeler Alice mais sa voix ne franchit pas labarrière de ses lèvres. Le monde tournait autour de lui à cause dusang qui s'échappait de sa jambe. Quelques secondes plus tard, l'unedes femmes à terre remua. Malgré la poussière, il aperçut descheveux blonds. Le soulagement déferla dans ses veines, remplaçantl'adrénaline. Il s'affaissa un peu plus contre le mur, à bout deforces.

Alice s'agenouilla en toussant et posa la main sur le corps toujoursau sol.

- Oh mon Dieu, suffoqua-t-elle en portant la main à ses lèvres.

- A... Alice...

Elle tourna vivement la tête vers lui et il aperçut des sillonstracés par les larmes sur ses joues couvertes de poussière.

- Frank... oh mon Dieu...

Elle se releva en chancelant et tituba jusqu'à lui. Elle pointa sabaguette sur sa blessure, les mains tremblantes. La concentrationcrispa ses traits quelques instants, puis une douce lumière jaillitenfin. Frank sentit la douleur refluer légèrement alors que laplaie se refermait un peu. Elle ne parvint pas à l'effacer tout àfait mais il avait au moins arrêté de saigner.

- Est-ce qu'elle...

- Elle est morte, balbutia Alice. Je... je l'ai tuée, Frank. Elle...

Il secoua la tête.

- Elle n'est pas sous la poutre. Tu l'as entraînée avec toi et tuvas bien. C'est... c'est lui. Il l'a étranglée.

Alice prit une profonde inspiration, la tête tournée vers les deuxcorps des gens qu'ils étaient censés protégés. Un sanglot gonfladans sa poitrine.

- Qu'est-ce qu'on a fait, hoqueta-t-elle. Ils sont...

- Eh, murmura-t-il. Calme-toi. On va ... on va contacter l'Ordre, çava aller.

Un quart d'heure plus tard, Margaret était là, penchée sur lacuisse de Frank. Alice se tenait près des corps en compagnie deRemus. Ils discutaient à voix basse.

- Tu sais qui ils étaient ? Interrogea Maggy tout en faisantglisser doucement sa baguette sur sa plaie.

- Aucune idée. Voldemort les connaissait... La femme en tout cas. Ill'a appelée par son prénom. Je crois que l'homme s'appelait Tom.

- Ils devaient être importants, pour que Voldemort se déplace seul.

- Je pense que c'est pour elle qu'il est venu... Sylvia. Il a tuél'homme d'un coup mais elle il l'a regardé mourir.

Il se tut, dégoûté. Lui aussi l'avait regardé mourir. Ilsn'avaient rien fait, ni lui ni Alice. Il refusait de le montrer àAlice parce qu'elle s'effondrerait mais la culpabilité lui serraitle cœur. Margaret s'en rendit compte et pressa doucement sa main.

- C'était Voldemort. Difficile de lui résister. Regarde, ladernière fois on a failli perdre James, Lily, Sirius et Benjy.

Il hocha la tête, peu convaincu.

- Fabian est au courant ? Il doit être furieux.

- Il dormait déjà quand le patronus d'Alice est arrivé. Il n'y aaucune raison qu'il soit furieux. Vous avez fait ce que vous avez pu.

Frank ne répondit pas, peu convaincu.

Un Auror arriva une heure plus tard avec ordre de ramener les corpsau Ministère, où ils attendraient à la morgue que la famillevienne les chercher. Margaret, Remus, Alice et Frank gagnèrent le QGdans un silence embarrassant ; Alice fixait le vide, Frank avaitla tête qui tournait et les deux autres jeunes gens semblaients'éviter. Alors qu'ils s'apprêtaient à franchir la porte dumanoir, Alice fondit soudain en larmes. Margaret et Remuss'empressèrent d'entrer, laissant Frank prendre sa fiancée dans sesbras. Il soupira et déposa un baiser sur le sommet de son crânealors qu'elle sanglotait contre lui. Il ne pouvait même pas lui direque ce n'était pas grave.


***

- LUNARD !

- Oui, j'arrive !

- On va être en retard !

- On va chez les Potter, pas au bal de la reine d'Angleterre, ça va.

- Mais on va voir Cornedrue ! Bon sang, ça fait quinze joursqu'on ne l'a pas vu !

- Et après tu veux me faire croire qu'il ne s'est rien passé entrevous ?

Un juron retentit et Remus sauta les dernières marches de l'escalierpour débouler dans la cuisine où Sirius et Peter l'attendaient.Sirius lui asséna une tape à l'arrière du crâne pour se venger deses insinuations et Peter lui tapa dans la main avec un souriresatisfait. Amusé, Remus emboîta le pas de son ami et ils quittèrenttous les trois la cuisine. Il était plus que satisfait de quitterl'ambiance pesante du QG après le désastre qui avait eu lieu lematin même en Irlande.

Ils transplanèrent jusqu'à Godric's Hollow, où Sirius se mit àsautiller dans tous les sens jusqu'à ce qu'ils arrivent enfin chezles Potter. Il eut à peine le temps de frapper : la portes'ouvrit à la volée, dévoilant un James tout sourire. Siriuspoussa un cri de joie et se jeta sur lui, vite imité par Peter. Ilss'écroulèrent en riant et avec quelques coups de poing affectueux.Toujours sur ses deux pieds, Remus les regardait avec un air amusé.

- Bonsoir les garçons ! Lança la voix de Fleamont Potterdepuis la cuisine.

- Eh, doucement ! Il n'est pas encore tout à fait réparé !

Remus fit un clin d'œil à Lily, qui attendait sur le pas de laporte de la cuisine, des plats dans les mains et un sourire sur leslèvres.

- Je ne suis pas une machine ! Protesta la voix de James,étouffée sous le poids de ses deux amis.

- Je peux t'aider ? Interrogea Remus en tendant les mains.

Lily lui donna un plat avec reconnaissance avant d'enjamber le tas degarçons qui encombrait le passage.

- Comment va-t-il ?

- Oh, très bien, répondit Lily en posant son assiette sur la tabledéjà couverte de nourriture. Il n'en peut plus d'être là. Enfin,il n'aimait pas non plus cette situation au départ mais comme il netenait pas debout ça n'avait pas grande importance. Maintenant ilpasse son temps à courir partout. J'ai dû le laisser aller volerhier, sinon il m'aurait sans doute jeté un sort.

Remus pouffa. Ne plus avoir à s'inquiéter de James était déjà unsouci en moins sur ses épaules. Ne restaient plus que (de façon nonexhaustive et dans le désordre) : sa lycanthropie, Margaret,les morts du matin, Voldemort.

- Remus ?

Il revint à la réalité et sourit à Lily.

- Désolé. Tu disais ?

- Va rejoindre les garçons, je vais m'occuper du reste. Il esttellement content de vous retrouver.

Il jeta un coup d'œil au salon pour s'apercevoir que les troisautres Maraudeurs s'y trouvaient à présent. Il se joignit à euxsans hésiter, non sans avoir remercié Lily.

- Lunard ! S'exclama James en le voyant approcher. Assied-toiprès de moi ! Pousse toi de là Sirius.

- Eh ! Protesta l'intéressé alors que Remus lui assénait uncoup de poing dans l'épaule pour qu'il bouge. Pourquoi lui ?

- Parce qu'il a l'air déprimé. Raconte tout à Papa James, monpetit loup.

- C'est parce qu'il s'est disputé avec Margaret, lança Peter.

Remus le fusilla du regard. Le sale traître.

- Quoi ? S'offusqua James. Mais pourquoi ? Personne ne sedispute jamais avec Margaret !

- Tu sais pourquoi, marmonna son ami en s'enfonçant un peu plus dansle canapé. Et il n'y a rien à en dire, merci Queudver.

L'intéressé leva les mains en signe de défense.

- Quoi, on se dit tout entre Maraudeurs, non ?

- Ouais c'est pour ça que tu t'es abstenu de nous dire que tusortais avec cette Mildred Poklope en sixième année, se moquaSirius en posant ses pieds sur la table.

- Je savais que vous alliez vous moquer de moi, marmonna Peter.

- En même temps, elle faisait une tête de plus que toi et troisfois ton épaisseur, souligna James.

- Mais du coup elle avait une super poitrine, ajouta Remus.

- Oh ! Vous avez fini ?

Les trois garçons rirent de concert alors que Peter les fusillait duregard. De peur que la conversation ne revienne sur lui, Remuss'empressa d'enchaîner :

- Paraît que t'as été insupportable avec Lily, Cornedrue.

- Quoi ? Qui a raconté ça ?

- Fenwick, annonça Sirius avec jubilation.

Remus soupira. Ils avaient discuté pendant des heures et des heurespour savoir si James était au courant ou non de la correspondanceentre Benjy et Lily.Vu la tête qu'il faisait ce n'était sans doutepas le cas.

- Comment est-ce que Fenwick sait ça ?

- Lily lui a écrit plusieurs fois, expliqua doucement Remus. Il l'abeaucoup aidé, la semaine où tu as été ... hmm... malade.

« Pratiquement à l'agonie » aurait été plus juste maisil préférait éviter de contrarier James.

- Ah ouais ? Grinça-t-il.

- Mais comme il paraît que tu reçois du courrier de McGonagall, jene vois pas où est le problème, intervint Peter.

Un sourire étira aussitôt les lèvres de James et il tira unparchemin de sa poche afin de le déplier triomphalement. Il n'avaitpas écrit à ses amis durant ses deux semaines de convalescence,sauf une lettre lapidaire où il annonçait simplement avoir reçu unmot de leur ancien professeur de Métamorphose.

Il s'éclaircit la gorge et commença :

- « Cher Mr. Potter... »

- Oh, « cher Mr. Potter » ! pouffa Sirius. Je savaisque tu lui plaisais.

- « J'ai appris par l'entremise du professeur Dumbledore votrerécente mésaventure... »

- Belle façon de minimiser les choses, commenta Peter.

- « ... et la façon dont vous vous en êtes sorti. Vous aveztoujours été mon meilleur étudiant en Métamorphose.... »

- Lily a survécu à ça ?

- J'ai entendu !

- « ... et je suis très fière de ce que vous avez accomplilà-bas, James, surtout si cela vous a permis de survivre à cetteterrible chute. Il s'agit là d'une très belle prouesse. Toutes mesfélicitations ! Bon rétablissement », blablabla, MinervaMcGonagall.

- Elle a signé Minerva ? S'exclama Sirius en se jetant sur leparchemin, écrasant Remus au passage.

- Tire-toi de là, sale clébard ! Tu m'écrases !

Sirius se redressa avec un cri de triomphe, le parchemin en main, etle parcourut rapidement.

- Ouah, elle a vraiment écrit « James ». Incroyable.

- N'est-ce pas, se rengorgea le susmentionné. Je viens d'ancrer unpeu plus mon nom dans la gloire.

Remus secoua la tête en souriant alors que Sirius et James sebattaient pour savoir qui serait le plus connu à travers lessiècles.

- On sait tous que Peter marquera les esprits pour toujours,intervint-il.

- Ah bon ? S'étonna l'intéressé.

- Peter ? Renchérit Sirius.

- Notre Peter ? Ajouta James.

- Ouais, parce que je suis sûr qu'un jour il vous empêchera defaire exploser la planète. Peter Pettigrow, sauveur de l'univers !

- Eh ! Protesta Sirius. On ne va pas faire exploser la planète !On a même pas réussi avec Poudlard.

- Pourtant Merlin sait qu'on a essayé, soupira dramatiquement James.

- Si PEC n'avait pas été là, ça aurait très certainement marché.

- On parle de moi ?

Lily se pencha sur le canapé, les bras passés autour du cou deJames.

- Et de ton trop grand amour pour la discipline, ajouta Sirius.

Elle leva les yeux au ciel alors que James tournait légèrement latête pour lui lancer un regard accusateur.

- Il paraît que tu entretiens une correspondance avec Fenwickderrière mon dos !

- Tu ne m'as jamais demandé qui m'écrivait, observa Lily en posantun rapide baiser sur sa joue.

- N'essaie même pas de m'amadouer comme ça ! Tu aurais pu mele dire par toi-même.

- Pas pensé, rétorqua-t-elle avec un sourire. Merlin, je ne t'avaispas vu jaloux depuis une éternité ! Surtout n'essaie pas delui casser la figure, on sait très bien que c'est toi qui va perdre.

- Lily !

Elle s'éloigna en pouffant alors que les trois autres Maraudeurséclataient de rire.

- Vous m'êtes vraiment pas d'un très grand soutien, les mecs.

- Parce que ça fait trop longtemps qu'on ne t'a pas vu te fairechambrer par Evans, s'exclama joyeusement Sirius. Vous ne vous êtespas trop tapés dessus pendant tout ce temps ? Ça faisaitlongtemps que vous n'aviez pas été livrés à vous-mêmes.

- On s'est un peu engueulés, admit James. Mais c'était sympad'avoir un peu plus d'intimité qu'au QG.

Sirius et Peter ricanèrent alors que Remus rougissait légèrement.Heureusement, Lily était partie dans la cuisine où elle discutaitavec Fleamont.

- Vous étiez seuls toute la journée ? Interrogea Peter avec unsourire plein de sous-entendus.

- Ouais. Évidemment ça arrivait à Bathilda de débarquer après ledéjeuner mais...

- Quoi, même en milieu de journée ? S'esclaffa Sirius.

- Eh, on n'avait rien d'autre à faire !

- Les gars, on peut arrêter de parler de la libido de James, pitié ?Supplia Remus.

Les garçons lancèrent quelques plaisanteries mais il fut sauvé parl'arrivée de Bathilda. Lorsqu'ils regagnèrent leur place quelquesminutes plus tard alors que la vieille Sorcière allait aider Lily etFleamont, la conversation s'engagea heureusement sur un autre sujet.

- Quelles nouvelles du QG ? Interrogea James, les coudes poséssur ses genoux.

Remus déglutit. Finalement, il préférait la conversationprécédente.

- Pas bonnes, répondit Sirius après avoir consulté les deux autresdu regard. Voldemort s'est pointé ce matin. Il a tué un couple quiétait censé fuir en France.

James serra la mâchoire.

- Toujours un traître au Ministère, alors ?

- Pas qu'un, si tu veux mon avis. Jenny y travaille mais elle n'arien trouvé pour le moment. Le pire c'est que Minchum a fini parchanger tout le personnel du Service des Portoloins mais lesinformations passent toujours. On n'a aucune piste.

- Il est temps qu'on revienne aider, marmonna James. Eh, Patmol, t'asrencontré les nouvelles recrues ? Combien sont-ils ?

Sirius grimaça.

- Trois.

- Quoi ?

- Ranger est dans le lot !

- Super. Voilà qui est consolant, railla-t-il. Sérieusement ?Trois ?

- Ouais.

- On est mal.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top