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- Réveille toi.
Je n'ouvris pas mes yeux. Je n'avais pas envie de la voir. Tout ce dont j'avais besoin, était ma mère et quelques minutes de sommeil. Elle ne m'en laissa pas le temps. Deux secondes plus tard je fus secouée violemment et tirée du lit par la force de ma grand-mère.
C'était toujours ainsi. Son visage sévère et agacé par ma misérable personne me crachait au visage quelques petites phrases qui avaient le don d'invoquer les larmes et la mauvaise humeur dès le réveil. Chaque fois je ne disais rien, je me dirigeais lentement vers les toilettes et j'essuyais mes larmes d'un air rageur.
Je n'étais pas heureuse. La seule femme qui me comprenait et qui me soutenait, venait d'apparaître à l'embrasure de la porte au moment où je portais mon uniforme pour aller à l'école. Tata Maïna. Elle était la représentation parfaite d'une mère et me suivait depuis mes trois ans.
Le lien qui nous unissait était si fort, si réel que lorsque je me disais qu'elle pouvait mourir d'un instant à un autre à cause de sa santé fragile me mettait les larmes aux yeux.
- Lili, dépêche toi. Tu sais qu'il y a les embouteillages, me dit-elle avec un petit sourire.
- J'ai fini.
Elle me caressa la joue et une ombre passa dans ses yeux lorsqu'elle vit les miens rougis par les larmes. Tata Maïna n'acceptait pas que je pleure autant. Elle préférait que je lui parle de mes tracas, de ce qui me pesait sur le coeur mais c'était impossible sur le moment.
L'appréhension de franchir le seuil de mon école était de plus en plus présente lorsque le chauffeur se gara dans le parking. Il coupa le moteur, se retourna vers moi avec un petit sourire d'encouragement et je descendis aux portes des Enfers.
Je déglutis péniblement en montant les marches menant vers ma classe ne m'attardant même pas aux élèves présents autour de moi. La peur et le stress me tenaillaient le ventre m'obligeant à regarder seulement le sol pour ne pas à affronter les regards méprisants des autres.
Vilaine erreur. Je venais de bousculer quelqu'un. Mince. A t-il fallu que ce soit lui ?
De ma petite taille, il semblait être un géant à mes yeux. Il était gros et son visage ne m'inspirait seulement que de la crainte. Quant à son sourire... Dans d'autres circonstances j'aurais pu le trouver sympathique. Mais il était accompagné d'un regard menaçant.
- Tiens, tiens Liliane. Ça t'arrive parfois de ne pas être myope ? Trop de stupidité en toi.
- Je suis désolée...
- Je suis... Désolée... Oh j'ai trop peur de lui, imita t-il ma voix trop faible en ricanant. Bouge toi de là que je passe.
Me voyant dans l'incapacité de faire un mouvement intelligent, il me bouscula et je tombai tandis qu'il passait son chemin.
Et là encore, la matinée s'annonçait belle.
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