Scène 18

𝕊𝕔è𝕟𝕖 𝟙𝟠 : 𝕃𝕦𝕞𝕚è𝕣𝕖𝕤, 𝕔𝕒𝕞é𝕣𝕒, 𝕒𝕔𝕥𝕚𝕠𝕟 !

Levi
Après une promenade dans le quartier pour digérer un peu, ma mère a décidé que la plage sur laquelle donne notre maison serait un endroit approprié pour poursuivre la discussion avec Kenza.

Celle-ci est venue préparée puisqu'elle a sorti un maillot de bain ainsi que des sandales que j'ignorais qu'elle avait sur elle.

Sa manière de tout calculer est vraiment flippante.

— C'est bon, t'as fini ?

— Oui. T'en penses quoi ?

Je me tourne après avoir fixé le mur pendant que Kenza se changeait dans ma chambre d'enfance. Toutes les piques que je m'étais préparé à lui lancer s'envolent quand je la vois vêtue d'un maillot deux-pièces bleu et d'un paréo transparent, de même couleur noué autour de ses généreuses hanches. Des sandales blanches et sable complètent son look. Elle a attaché ses cheveux qu'elle avait lissés dans un chignon qui révèle le trait de son visage.

Je déglutis.

— Alors ?

— Hum... ça va...

— C'est tout ?

Elle fait quelques pas vers moi, jusqu'à venir planter sa poitrine à quelques centimètres de la mienne.

— Je sais que je ne te plais pas, mais il va vraiment falloir que tu joues mieux que ça.

Puis elle me toise avant de tourner sur ses talons, d'aller prendre son chapeau de paille géant et de sortir de ma chambre. Ce n'est que lorsqu'elle est hors de ma vue que le rythme de mon cœur ralentit.

Je reprends mes esprits et sors à mon tour. Kenza et moi rejoignons mes parents qui se prélassent sur deux des trois transats disponibles sur la berge.

Quand elle nous voit venir, maman retire ses lunettes de soleil et affiche un sourire complice. Remarque salace dans trois, deux, un...

— Oulala, ce qu'elle est bien gaulée ! Ils sont naturels ?

Kenza se met à rougir avant de répondre par l'affirmative. Mon père baisse également ses lunettes et l'observe. Quand il remarque que je l'ai vu la déshabiller des yeux, il remet des lunettes et se recouche.

Ok...

Je prends place sur le transat restant pendant que ma mère prend des photos de Kenza pour les montrer à son chirurgien. Je me garde de lui dire qu'elle pourra tout voir du corps de Kenza au moment où le film sortira.

Après avoir enduit mon corps de crème solaire, je mets également des lunettes de soleil et m'étends. Alors que j'espérais profiter de ce moment pour me détendre et peut-être même roupiller, j'ai le souffle coupé quand un poids affaisse mon ventre.

Je retire mes lunettes pour voir que Kenza a pris place sur moi. Je suis sur le point de jurer et de la pousser sur le sable quand je me rappelle qu'il n'y a que trois transats. Normalement, il n'y a que moi et mes parents.

Elle mime un « pardon » alors qu'elle s'installe, remuant les fesses sur mon bassin. J'écarte les jambes pour qu'elle se loge entre celles-ci et elle s'étend de manière à ce que son dos repose sur ma poitrine qui tambourine à cause de la proximité de nos corps. Un effluve de son parfum remonte jusqu'à moi, détend mes muscles raidis et me pousse à nouer mes bras autour d'elle.

— Ça va ? susurré-je dans le creux de son oreille.

Elle frissonne avant de hocher la tête. Son corps est raide, elle ne le montre pas, mais je sens qu'elle n'est pas à l'aise dans mes bras. C'était pareil avant-hier lors de notre faux rendez-vous.

— Tu ne mets pas de crème solaire Kenza ?

— Oh... je n'en ai pas vraiment besoin, je n'ai pas l'habitude de prendre des coups de soleil.

Erreur.

Ma mère se redresse, indignée.

— Ah non, non, non ! Même si ta peau n'est pas sensible aux coups de soleil, c'est quand même dangereux. Le soleil peut te vieillir de plusieurs années, peu importe toute la mélanine que tu as !

Ma mère commence à lui faire la leçon sur les dangers d'un soleil. Elle refuse de comprendre que contrairement à nous, la peau de Kenza est faite pour des rayons bien plus puissants que ceux de la Californie. Kenza se résigne. Je me moque silencieusement en sirotant ma sangria faite maison. Pour une fois que ce n'est pas moi qu'on sermonne. Ma mère attrape sa crème solaire ultra protectrice hors de prix.

— Levi, mets-lui-en ! ordonne-t-elle après avoir fini de prêcher la bonne parole dermatologique.

J'avale de travers et m'étouffe.

— Quoi ?

— De la crème solaire, mets-lui-en avant qu'elle n'attrape un cancer.

Un malaise se crée entre Kenza et moi.

— Oh, je peux m'en mettre toute seule, vous savez.

— Oui, elle peut très bien le faire toute seule.

— Certes, mais elle manquerait des endroits. Allez !

Kenza me jette un regard affolé, car de tout ce qu'on a pu faire, nous ne sommes jamais allés aussi loin. Nous nous contentons de nous tenir la main, de quelques contacts physiques, mais pas de nous enduire le corps de substances visqueuses. Kenza secoue frénétiquement la tête.

— Non, vraiment je-

Je lui prends la crème solaire des mains, en verse une généreuse quantité dans la paume de ma main avant d'en appliquer sur son bras. Kenza écarquille les yeux et me regarde, alerte.

— Qu'est-ce que tu fous ! siffle-t-elle.

— J'y mets du mien comme tu m'as demandé. Ne fais pas tout foirer.

Elle cherche s'éloigner de moi, mais en voyant que mes parents nous observent, elle se ravise et se laisse faire. Lentement, j'enduis son bras de crème solaire, j'en verse de nouveau dans ma main pour passer à son autre bras. Puis c'est à son dos que je m'attaque. Mes mains recouvrent ses omoplates, descendent jusqu'à son maillot que je soulève légèrement pour y passer également. Je ne la sens plus respirer, sa main dissimulée du regard de mes parents se plante dans ma cuisse quand je touche ses zones les plus sensibles. Je jurerais même avoir entendu un faible gémissement quitter ses lèvres. Aussitôt, j'ai senti ma queue aller presser ses fesses, et elle aussi, car elle s'est tournée pour me prendre la crème solaire des mains.

— Je vais pouvoir faire le reste, merci ! s'empresse-t-elle de dire avant de se lever.

Je ferme les jambes pour que mon érection ne se voie pas et détourne le regard alors qu'elle badigeonne le reste de son corps d'écran solaire.

Calme-toi, Levi... c'est normal de réagir comme ça avec n'importe quelle fille... non?

Quand elle a fini, j'ose lever le regard vers elle. Sa peau qui a naturellement le parfait bronzage que ma mère et Adèle cherchent à atteindre est à présent reluisante sous l'effet de la crème solaire, c'est limite si elle ne scintille pas. Je m'attarde sur son teint basané un peu plus longtemps que je ne l'aurais voulu.

Mes yeux caressent chaque parcelle de sa peau, de ses jambes sans fin jusqu'à son visage, ses yeux rivés sur moi. Ils sont sublimés par le soleil qui fait ressortir les éclats d'or qui s'y trouvent. Je vois qu'après ce qu'il vient de se produire, elle hésite à se rasseoir entre mes jambes.

Je secoue la tête pour lui faire comprendre que mon traître de soldat est toujours au garde-à-vous.

— Hum... je vais aller me baigner, si c'est OK.

— Oh, mais oui, vas-y profite !

Kenza s'enfuit littéralement et va se jeter dans la mer. Profitant de ce qu'elle est partie, mon père commente.

— Au moins maintenant, on sait ce que tu lui trouves.

Ma mère pouffe de rire.

— Tu as vu comme il la regardait.

— J'ai vu ça et autre chose.

— Oh pitié..., râlé-je en serrant les cuisse pour mieux dissimuler mon érection qui refuse de s'en aller.

Ma mère ouvre la bouche et m'offre une œillade taquine alors que je ferme les yeux, couvert de honte. Avec un sourire espiègle aux lèvres, elle me demande :

— Est-ce qu'elle est bonne ?

Je fronce les sourcils.

— Au lit, précise-t-elle.

— Ok..., dis-je en me levant avant de retirer mes lunettes de soleil. Je vais aller me baigner aussi.

Ils se moquent de moi alors que je fuis la conversation où ils essayaient de me mener. Quand Kenza me voit nager vers elle, elle me questionne du regard.

— Ils t'ont dit de venir avec moi ?

— Non, mais pour rien au monde je ne resterai parler de ma vie sexuelle avec mes parents. Je préfère encore passer du temps avec toi.

Elle éclate de rire avant de m'éclabousser. Je l'éclabousse à mon tour et pour les prochaines minutes nous ne faisons que ça. Lorsque nous nous fatiguons de jouer, nous nous rapprochons. Je pose mes mains sur sa taille.

— Je crois que ma mère est en train de nous filmer, expliqué-je quand elle cherche à se défaire de moi.

Elle jette un coup d'œil vers la plage pour confirmer ce que je lui ai dit, hoche la tête et enroule ses bras autour de ma nuque. J'ai rarement été aussi près d'elle, aussi loin des gens, dans le silence. Je n'entends que le son des vagues, le cri lointain des goélands et sa respiration un peu essoufflée.

Sa poitrine collée contre la mienne semble avoir doublé en volume et je peux même sentir la pointe de ses seins durcie par l'eau froide à travers le fin tissu de son maillots de bain. Je ne résiste pas à y jeter quelque coup d'œil dérobés qu'elle a dû remarquer sans toute fois s'offusquer.

Maman a raison, Kenza est bandante et si mon ego m'empêche d'être totalement honnête parfois, mon corps lui dira toujours la vérité.

— Je suis désolé... pour tout à l'heure.

— Oh... ça va... c'est normal.

Je hoche la tête. Elle me sourit.

— J'aime beaucoup ta mère.

— Elle est trop envahissante.

— Mais elle est si gentille. Et même si elle parle beaucoup, quand on y pense c'est pour donner des conseils. C'est une bonne personne.

Je songe à ce qu'elle dit. C'est vrai que les défauts de maman viennent en fait de son désir aider tout le monde.

— Et mon père ?

Elle me fixe sans rien dire, mais je devine qu'elle ne l'apprécie pas beaucoup. Papa a été insensible avec Kenza à plusieurs reprises quand elle venait de décrocher le rôle. Je crois qu'elle ne lui a jamais pardonné cela. Mais étrangement j'ai l'impression qu'elle lui en veut pour autre chose, mais j'ignore quoi.

— Et moi ? Quand est-ce que je vais rencontrer tes parents ? plaisanté-je, n'ayant aucunement le désir de les rencontrer.

— Jamais. Mon père est plutôt cool, mais ma mère ne ferait qu'une bouchée de toi et si mes grands frères te mettent la main dessus...

Nous ricanons tous les deux.

— D'accord, on va éviter les Belbachir.

Des cris au loin détournent nos regards l'un de l'autre. Ma mère nous fait signe de revenir. Elle tient un ballon de beach-volley dans ses mains.

— Tu veux jouer ?

Kenza acquiesce et nous regagnons la plage. Mon père qui était en train d'installer le filet sur les poteaux finit et vient nous rejoindre. Nous décidons de jouer couple contre couple et bien évidemment, Kenza et moi prenons la raclée de nos vies. Quand l'écart est si grand que nos estimes sont au plus bas, mes parents aucunement épuisés acceptent de nous épargner.

Maman décide d'aller aider à préparer sa réception de ce soir et papa retourne reprendre son travail. Je reste avec Kenza, à discuter assis sur le sable.

Le Soleil se couche sur la plage, projetant des rayons orangés sur nous. Son visage s'illumine et elle requiert que je prenne des photos d'elle et de nous, car paraît-il que c'est pendant la golden hour qu'elle est la plus belle.

Ce n'est pas moi qui dirai le contraire. Sur les photos, elle rayonne, sa peau ayant pris une teinte de cuivre et ses yeux, la place du Soleil lui-même. Suite à notre séance photo, qu'évidemment nous postons sur Instagram, j'aide Kenza à se lever pour aller nous changer à l'intérieur.

Nous ramassons nos affaires sur la plage et alors qu'elle s'apprête à partir à l'intérieur, je la retiens.

— Attends.

Je tapote ses jambes et ses fesses pour retirer le sable qui y est resté collé, et je ne me rends compte que trop tard de ce que je viens de faire.

— Oh- Pardon, je-

Elle tourne et mon présente son fessier galbé.

— Il en reste ?

— Euh... oui.

Je répète le geste pour retirer le reste du sable de son corps. Même après avoir passé la journée au soleil sa peau est d'une infini douleur et elle sent la chaleur des tropique.

Alors que j'explore les plus belles parcelles de sa peau, le bout de mes doigts arrive sur la cicatrice résultant de l'accident que nous avons eu sur le tournage il y a de cela quelque mois. En repensant à ce moment, sans doute le plus effrayant de ma vie, je m'attarde dessus.

— Je suis tellement désolé...

Elle baisse les yeux pour voir que je parle de sa blessure qui l'a scarifiée à vie.

— C'est rien. Merci... pour le sable.

Merci à toi, tu ne voudrais pas t'y rouler encore que je te claque encore les fesses ? Qui a dit ça ?!

— De rien.

Elle me sourit avant de prendre ma main et de me traîner vers la demeure de mes parents. J'ignore combien de battement mon cœur en manqué, sûrement suffisamment pour me tuer.

Seulement, sa main dans la mienne me donne toute l'énergie vitale dont j'ai besoin pour le reste de la soirée.


Kenza
Une bonne douche froide après avoir cuit sous Le soleil et couru après une balle toute la journée, ça fait un bien fou ! Surtout quand elle est prise dans l'une des salles de bains luxueuses des von Neumann.

Cette journée s'annonçait cauchemardesque, mais au final, ça s'est bien passé. J'ai passé un bon moment avec les parents de Levi... et même avec Levi.

Je dois reconnaître que ce n'était pas désagréable de le voir en maillot de bain, ses muscles exposés. Ce n'était pas si désagréable non plus, de nager avec lui. J'avoue, j'aimais beaucoup quand il me soulevait pour célébrer les rares fois où nous avons marqué contre les machines que sont ses parents. Et quand il m'a touché les fesses...

Je m'inflige une claque devant le miroir de vanité pour me ramener sur terre.

Il ne faut pas que je m'habitue à ce Levi-là. Combien même il était gentil, galant et sexy, ce n'était pas vraiment lui. Il faisait semblant... et moi aussi... la plupart du temps.

Je me concentre sur mon maquillage pour ne plus repenser à ses mains caressant ma peau avec la crème solaire huileuse et la sensation de sa-

Toc toc toc.

— Entre.

Comme prévu, c'est Levi qui vient de cogner à la porte.

— Tu as fini ? Nos invités sont là.

— O-oui, oui !

Je me lève et vais le rejoindre. Je sens son regard sur mon corps et la chaleur me monte aux joues.

— C'est une très belle robe.

WoW, il y met vraiment du sien...

— Amar l'a choisie.

— Tu lui diras qu'elle a bon goût. Prête pour l'acte final ?

Je secoue la tête.

— Quoi ?

Je dépose un baiser sur mon pouce avant de le poser sur le coin de sa lèvre et d'y répandre un peu de mon rouge à lèvres.

— Maintenant oui.

Il lève les yeux au ciel, sourit et glisse sa main dans le creux de mes reins.

— Allons-y alors, « ma chérie ».

— Beurk non...

Je le laisse derrière et m'élance dans le couloir. Il me suit.

— Quoi, ma chérie c'est pas bien ?

— C'est trop... en plus, c'est comme ça que tes parents s'appellent.

Il pouffe de rire et passe sa langue sur sa lèvre inférieure alors qu'il réfléchit.

— Ma jolie.

— Non.

— Mon amour.

— Oublie.

— Bébé.

— Ambiance pédo.

— Ma vilaine.

— Attache-moi et fouette-moi tant que t'y es.

— Ma mie.

— Lancelot sort de ce corps.

— Ma chère.

— Vieillot.

— Ma sultane.

— Raciste.

— Doudou.

— Tu veux mourir ?

— Quoi alors ?!

Je m'arrête et me tourne vers lui, poings sur mes hanches.

— Tu veux que je fasse tout pour toi ma parole !

Il lève les mains comme si je tenais une arme braquée sur lui.

— D'accord, d'accord. Je trouverai mieux.

Il me sert un sourire narquois et je le pousse avant de lui tourner le dos pour entrer dans le salon. Je perds immédiatement mon sourire lorsque je vois la longue chevelure blonde et raide d'Adelaïde Cimone. Son rire nasillard me confirme que c'est bel et bien elle.

— Eh merde.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— J'avais oublié qu'elle serait là, elle.

— Oh.

À ce moment précis, Adélaïde se tourne vers nous et, m'ignorant royalement, elle va se jeter au cou de Levi.

— Levi !

Pris par surprise, Levi dépose ses mains autour de la taille d'Adélaïde pour la déposer par terre.

— Bonsoir, Adèle, moi aussi je suis content de te voir.

Je vais vomir. Bande d'hypocrites.

Je m'éloigne d'eux et vais me placer à côté d'Irina, bras croisés, visage froissé.

— Ne te laisse pas faire.

Je me tourne pour voir que c'est Irina qui vient de me souffler cela.

— Je ne l'ai jamais aimé cette fille, ne la laisse pas refermer ses griffes autour de Levi. Il est à toi.

Euh... non.

Elle peut le coller autant qu'elle veut, s'agripper à lui comme la sangsue qu'elle est, ça me fait ni chaud, ni froid.

Alors pourquoi est-ce que mon sang boue comme ça?

Comme je ne réagis pas, Irina intervient.

— Levi, tu ne présentes pas ta petite amie, à Louis et Barbara ?

L'enchantement rompu, Levi détourne ses yeux de cette sorcière d'Adélaïde.

— Oh hum... je crois que vous la connaissez déjà un peu, mais je vous présente Kenza Belbachir, ma copine. Kenza, je te présente Louis Cimone et Barbara, sa femme. Ce sont les parents d'Adèle et des amis de notre famille.

Je tends la main, mais au lieu de la serrer, tous les deux me toisent.

Ok... on reconnaît un arbre à ses fruits après tout.

Je range ma main sur le côté de mon corps, gênée. Les présentations faites, le groupe se disperse. Barbara suit Irina qui voulait lui montrer les poteries qu'elle a réalisées, Louis et Donald partent parler affaires et Adèle monopolise Levi.

Je me retrouve seule dans le salon à me tourner les pouces et à les regarder fraterniser. Sur le moment, je ressens la même rage que lorsqu'elle pendouille au cou de Blake. J'ai envie de l'étriper.

Alors que je les fixe, mon regard accroche celui de Levi. Je détourne les miens pour lui exprimer mon mécontentement. Je suis son invité à lui et il me laisse pour faire copain-copine avec Adèle.

Ok, c'est son amie d'enfance, mais je suis sa petite amie !

On met enfin fin à mon supplice lorsqu'on annonce que le repas est servi. Je rejoins les autres dehors pour dîner sur l'immense patio illuminé de lanternes. Quand j'arrive à table, je trouve Adèle déjà installée à la droite de Levi. Sans commenter, je m'assois à sa gauche et entame mon repas. Même si nous sommes réunis à table, je suis quand même isolée des conversations. Ils parlent de chose dont je ne sais rien, je n'ose pas m'y joindre. Je sens un nœud se former dans ma gorge et combats les larmes qui menacent de couler alors qu'un sifflement résonne dans mon oreille.

Je veux renter... je l'ai déteste tous, je-

Une main se pose sur mon dos nu et m'extirpe à mon angoisse. Levi est en train de me regarder.

— Ça va ?

Je pense à mentir, mais secoue la tête avant de la baisser. Pour la première fois depuis le début du repas, il dirige son corps vers moi, présentant son dos à Adèle.

— Excusez-nous deux minutes.

Sans prévenir, il prend ma main, me lève et m'entraîne vers la maison.

— Qu'est-ce qui ne va pas ?

Je crois les bras et lui présente mon profil.

— Kenza.

Je continue de le bouder, mais plus parce que j'ai trop honte pour lui dire.

— Maintenant ça t'intéresse ?

— Quoi ?

— Depuis que ta Adèle s'est pointée, j'existe plus. Je ne connais personne d'autre que toi ici, tremble ma voix. J'en ai marre de fixer mes pieds.

Il garde le silence.

— En plus, tu sais qu'elle ne t'aime pas... t'as vraiment aucune dignité.

Il soupire.

— Tu as raison.

Je lève les yeux vers lui et il me sourit.

— Prise 2 ?

Je lève les yeux au ciel. On dirait qu'il compte régler nos conflits comme s'il s'agissait de mauvaises prises qu'il suffit de rejouer. J'essuie mes larmes et hoche la tête.

— Prise 2.

Nous sortons et regagnons nos places à table.

— Mais c'est qu'il ne se lâche plus, commente Irina.

— Ah oui ? demande Adèle.

— Oui, on devait passer la journée tous les quatre, mais ils n'ont pas arrêté de s'éclipser tous les deux comme ça. En tout cas, ils sont rapides.

— Maman.

Les rires fusent à table. Seule Adèle ne savent pas amusée de savoir que Levi et moi « filons le parfait amour. » Même si c'est faux, j'avoue que ça me fait jubiler. Elle et moi nous défions du regard quelques instants avant qu'elle n'affiche un sourire qui me fait frissonner.

— Et sinon Kenza, commence-t-elle. Tu penses quoi du fait qu'ils n'aient pas sélectionné une actrice qui correspond au rôle d'Alice pour le film ?

— Euh...

Je cherche mes mots, n'en trouve aucun, car j'ai été prise au dépourvu. Alors elle se tourne vers ses parents et ceux de Levi.

— Et vous, vous en pensez quoi ?

Le malaise est palpable à table.

— C'est pas contre toi Kenza, mais j'aurais préféré qu'il prenne une actrice... blanche, répond Donald. Mais c'est juste mon avis.

Bien évidemment...

— Je suis d'accord, lâche Babara Cimone.

— Elle aurait au moins dû être blonde. C'est un aspect important du livre.

— Ça ne te fait rien souiller un patrimoine américain comme ça ? renchérit Adèle.

— Ferme ta gueule, sale pute.

Les mots sont sortis sans que j'y pense. La consternation se lit sur les visages de tous, même Irina semble choquée par ma vulgarité.

Oh non...

Je m'apprête à me fondre en excuse quand Levi prend la parole.

— Kenza ne souille en rien le rôle d'Alice. Elle est moi somme partis rendre visite aux descendantes de l'autrice. Elles nous ont donné accès à la bibliothèque et dedans nous avons trouvé un tas d'ouvrage avec des personnages correspondant à Kenza.

Oh le menteur...

— Mais pas Alice, intervient Adèle.

— Peut-être pas, mais Kenza est tout à fait je genre de personnage que Margaret Ridgers aurait écrit. C'était une originale, progressiste... en fait elle était un peu comme Hannah.

Mais qu'est-ce qu'il raconte?!

— Tu es proche d'Hannah non ? Tu sais pourquoi elle n'a pas sélectionné Adèle ? demande la mère de cette dernière.

— Elle a dit que les gens en ont marre de regarder des films avec les mêmes têtes. « On a eu notre dose de clones d'Irina von Neumann qui sont moins jolies et moins bonnes actrices. » En gros, les filles comme Adèle ne sont que de fades et pâles copies.

Je me retient de pouffer de rire, Louis met sa main sur sa bouche, Barbara et Adèle, les wanna be Irina de la place s'indignent et Irina elle semble flattée. Je jette un coup d'œil en direction de Levi. Il baisse ses yeux vers moi et me sourit discrètement.

Adèle n'ouvre plus son gosier de tout le repas. Ça me donne l'opportunité de parler de moi, de mon parcours, du tournage et de ma relation avec mon super faux petit ami. À la fin, les domestiques viennent débarrasser.

Adèle se retire pour aller aux toilettes et je trouve une excuse pour la suivre. Je marche juste derrière elle, calquant mes pas aux siens pour qu'elle ne me déteste pas et au moment où elle ouvre la porte de la salle de bain, je m'y engouffre avec elle avant de fermer derrière moi. Elle se tourne, effrayée de me voir dans la pièce.

— Qu'est-ce que tu-

Le coup part et atterrit sur sa joue. Elle pousse un cri et perd l'équilibre. Je m'approche d'elle et la saisit par les cheveux, lui arrachant un autre cri.

— La prochaine fois que mon nom sort de ta bouche, je dis à tout le monde ce que tu fais avec les maris des autres.

— De quoi tu parles ?!

Je lui donne une autre claque et elle cri de nouveau.

— Je suis pas là pour causer avec toi. Juste pour te prévenir. Je suis pas Levi moi ; manque-moi encore de respect, tu vas voir ce que je vais te faire. Tu as compris où je dois t'aider à imprimer ça dans ton petit crâne de fausse blonde ? menacé-je en levant la main.

Par réflexe, elle protège son visage.

— J'ai compris ! J'ai compris !

Je la fixe, me retiens de lui donner un autre coup juste pour le plaisir et me lève.

— N'oublie pas de te laver les mains.

Je sors de la pièce et vais chercher mon sac dans la chambre de Levi avant de retourner à l'extérieur. Dehors, je vois Levi qui semble me chercher, alors je vais le retrouver.

— Je te cherchais. Tu étais où ?

— Pose pas de questions.

Il remarque mon sac et mon chapeau sur ma tête.

— On rentre ?

— Oui.

— Dieu merci.

Levi s'occupe d'annoncer notre départ à ses parents et ceux d'Adèle. Elle n'est toujours pas sortie de la salle de bain cette kehba.

Sur la route, je remercie Levi d'avoir pris ma défense, même si pour cela il a dû faire les louanges de Margaret Ridger. Il m'avoue que c'était la première fois qu'il s'opposait à Adèle et étonnamment je suis très fière de lui.

— Finalement, malgré quelques accros cette soirée a été parfaite, finit-il par admettre.

— Tu vois que c'était pas une si mauvaise idée de rencontrer tes parents.

— Ok. Dans ce cas, tu accepteras que je rencontre tes parents.

— Jamais.

Il éclate de rire. Putain, il y a un je ne sais quoi dans son rire qui me fait me sentir plus légère c'est fou !

— Mais si tu veux, je peux te présenter mes colocs.

— Non ça ira, merci.

D'une main il protège son visage quand je retire ma sandale pour l'attaquer avec. Nous rigolons alors que son véhicule approche mon appartement, mais bien vite, Levi perd son sourire.

— Oh oh...

— Quoi ?

Il pointe devant lui. Je suis son doigt et remarque les patrouilles de police stationnées autour de l'entrée de notre appartement.

— C'est pas chez toi ?

— Euh... oui... mais-

Je vois deux agents de police sortir de la bâtisse avec un homme qu'ils tiennent menotté. Mon cœur tombe dans ma poitrine quand je le reconnais, son crâne chauve recouvert de tatouage haineux comme le reste de son corps. Quand je vois du sang sur ses mains menottées, l'affolement me saisit.

— Gare-toi...

— Mais-

— Gare-toi, bordel !

Levi s'arrête au milieu de la route. Je sors de la voiture et cours en direction de mon appartement, mais une policière me retient.

— Vous ne pouvez pas aller plus loin, madame, c'est une scène de crime.

Le mot me fait perdre la tête. Crime ?! Quel crime ?!

— S'il vous plaît, j'habite ici. Je veux juste voir si mes colocataires vont bien.

— Vous- vous êtes Kenza Belbachir ?

— Oui !

Elle jette un coup d'œil vers l'un de ses collègues qui d'un geste de tête lui indique de me laisser entrer. Levi arrive à ce moment précis et se voit également refuser l'accès, mais je leur dis qu'il est avec moi et ils le laissent passer. Je suis le collègue de la policière jusqu'à l'intérieur, jusqu'à notre appartement que nous trouvons dans un état chaotique.

— Oh mon dieu..., souffle Levi.

Les meubles sont renversés au sol, il y a de la vitre brisée partout et aussi du sang. Je regarde la scène horrifiée, incapable de parler, incapable de bouger. C'est quand j'entends les pleurs d'Amar que mon corps retrouve ses fonctions. Je suis sa voix et la trouve assise au salon, le visage tuméfié, du sang sur ses mains tremblantes alors qu'elle semble raconter quelque chose à un autre agent qui note ce qu'elle dit.

— Amar...

Elle lève les yeux et quand elle me voit elle se lève et se jette sur moi.

— Oh dieu merci, tu vas bien ! dit-elle avant d'éclater en sanglot dans mes bras. J'ai cru qu'il t'avait fait quelque chose, il a dit qu'il était venu pour toi...

Je la serre aussi fort qu'elle me serre et la rassure.

— Non, j'étais chez Levi, dis-je en le présentant.

C'est la première fois qu'ils se voient. Amar qui tremble encore comme une feuille dans mes bras dévisage celui que je passe mon temps à critiquer, séduite visiblement. Levi aussi la dévisage comme s'il lui était poussé une deuxième tête.

— C'est elle Amar ? demande-t-il les sourcils froncés.

— Oui, répond Amar. Un problème ?!

Levi écarquille les yeux, surpris par la réaction d'Amar à sa question, son ton et son expression. Il me regarde ensuite et quand il voit que je désapprouve également il comprend qu'il a fauté.

— Non, je... attends.

Levi retire le châle que sa mère m'a offert lorsque la soirée s'est refroidie de mes épaules et couvre la tête d'Amar. Elle était dans un tel état de choc qu'elle n'a pas pris la peine de mettre son voile pour parler aux policiers. Même moi, la gravité de la situation m'a fait oublier ce détail, mais pas Levi visiblement.

— Désolé si ma question t'a offensée... Kenza m'a dit que tu étais voilée... alors... désolé, balbutie-t-il, les yeux vers le sol.

Amar caresse le tissu avec lequel il a couvert sa arwa et d'un coup, comme si on lui avait rendu son armure, elle cesse de trembler.

Elle touche le bras de Levi pour l'inviter à la regarder maintenant qu'elle est couverte et lui sourit.

— Merci, enchantée de faire ta connaissance Levi.

Levi jette un coup d'œil vers moi, et d'un hoche ment discret de la tête, je lui indique qu'il s'est bien rattrapé. Il nous laisse et va chercher mes affaires dans sa voiture. Quand il part, je questionne Amar sur ce qu'il lui est arrivé.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé, Amar ?

— Je- il est entré et... il criait ton nom, il disait qu'il allait te faire payer. Je suis sortie pour voir ce qu'il se passait et il m'a bondi dessus. Il s'est mis à me rouer de coups en disant ton nom, je crois qu'il pensait que j'étais toi. Je me suis défendu, j'ai pu courir vers la cuisine et prendre un couteau et-

Elle regarde ses mains en sang. C'est seulement là que je comprends que ce n'est pas son sang à elle, mais celui de son assaillant. Je ne l'oblige pas à terminer le récit traumatique et la prend de nouveau dans mes bras.

— Tu as été tellement brave, sangloté-je.

— J'avais peur qu'il te trouve...

Nous pleurons l'une dans les bras de l'autre pendant de longues minutes avant qu'un policier vienne nous séparer pour l'amener se faire ausculter, pour s'assurer qu'elle n'a rien. Après avoir appelé son fiancé pour le prévenir de ce qu'il s'est passé, elle les suit. Moi, on me demande de rester pour donner des informations sur ce que je sais.

J'explique à la police que je reçois quotidiennement des dizaines de menaces de mort, que nous avons même dû déménager à deux reprises à cause de ça. Je leur dit que l'homme qui a attaqué Amar en pensant que c'était moi est un des plus virulents et violents.

Alors que je suis en train de montrer les centaines de messages qu'il m'envoie de comptes différents par jour, la porte s'ouvre et cette fois, c'est Israe qui rentre et qui fait la même tête que nous quand nous avons vu l'état de l'appartement.

— Oh mon dieu... qu'est-ce qu'il s'est passé ici ?

Un voile de colère recouvre ma vision.

— Tu étais où ?

— Je suis sortie voir une amie.

— Tu es sortie voir une amie ? Alors qu'on s'était entendu de ne jamais laisser l'une d'entre nous seule ?

— Oui, mais...

— Mais quoi ?!

— Où est Amar demande-t-elle finalement. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?!

Je me lève et vais devant elle.

— Il s'est passé qu'un homme s'est introduit chez nous et a agressé Amar pendant que toi tu étais de sortie avec ton amie !

Elle met sa main sur sa bouche.

— Est-ce qu'elle va bien ?!

— C'est maintenant que tu te soucies de son bien être ?!

— Je ne pouvais pas deviner que ça pouvait arriver ! se défend-elle. C'est pas de ma faute-

— SI ! SI, TOUT ÇA, C'EST DE TA FAUTE ! SI TU N'ÉTAIS PAS ALLÉE TRAÎNER AVEC JE NE SAIS QUI ELLE NE SE SERAIT PAS RETROUVÉE TOUTE SEULE FACE À UN PUTAIN DE NÉO-NAZI !! SI TU N'ÉTAIS PAS ALLÉE RACONTER À TOUT LE MONDE QUE J'AI OBTENU LE RÔLE D'ALICE, JE N'AURAIS PAS CONSTAMMENT UNE CIBLE SUR MON DOS, ISRAE C'EST DE TA FAUTE !!!!

Elle laisse couler quelques larmes en réalisant que tout ce que je dis est vrai.

— Je... je suis désolé... je voulais pas, je te le jure... pardon. Désolée.

Je la regarde avec tout le dédain de la terre. Comment peut-on être aussi inconsciente ? Déjà que c'est à cause d'elle que vous avons eu à déménager, elle n'est même pas courue de respecter les règles de sécurité que nous nous sommes imposées.

Je sèche mes larmes et m'adresse à elle d'un ton froid.

— Tu prends tes affaires et tu te barres, marre que tu mettes tout le monde en danger parce que tu es trop égoïste.

— Quoi ?!

— T'es sourde ?! J'ai dit casse-toi !

— Mais- pour aller où ?! Je vis ici !

— Rien à foutre. Va tenter ta chance chez cette amie pour qui ça ne te dérange pas de nous mettre en danger Amar et moi !

— Kenza, s'il te plaît...

— Kenza, tente de me raisonner Levi.

Je le repousse.

— Toi reste en dehors de ça, ça ne te regarde pas ! craché toujours en fusion.

Il ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais se tait. Alors je me tourne vers Israe.

— C'est bon, j'ai compris... je m'en vais.

Elle se dirige vers sa chambre où elle commence à faire ses valises. Près de deux heures plus tard, le temps que je donne ma déposition et elle la sienne, elle quitte avec deux valises, et alors seulement les flammes de mon courroux perdent en puissance.

Je vais sur le balcon pour prendre l'air et me calmer. Je fais les cent pas alors que je m'imagine les mille et une façons dont ça aurait pu tourner tellement plus mal.

Et s'il avait trouvé Amar en train de dormir ?

Et s'il était venu armé ?

Et s'ils étaient venus à plusieurs ?

Et si Amar n'avait pas suivi des cours d'autodéfense ?

Et si elle avait été aussi terrifiée que moi, tétanisée par la peur ?

Et si...

Je suis en train de me laisser gruger par l'angoisse et le remords quand la voix de Levi me parvient.

— Kenza !

Je sursaute et me tourne vers lui. On dirait que ce n'est que maintenant que je réalise sa présence.

— Calme-toi. T'es en pleine crise là.

Je remarque mes mains qui tremblent de terreur. Mes yeux se voilent de larmes et je le regarde.

— Et si... et s'il revient ? Qu'est-ce qu'on va faire s'il revient ?!

— Il ne va pas revenir, ils l'ont arrêté.

— Peut-être pas lui, mais d'autres. Ils sont des centaines d'autres comme lui qui me veulent morte juste parce que c'est moi qui incarne leur stupide personnage blanche ! Il faut que je renonce...

— Quoi ?

— Au rôle. Je vais leur dire que je le fais plus, je ne peux pas risquer ça de nouveau, je-

Il me saisit les épaules et me secoue.

— Non, mais tu t'entends ?! Après tout ce que tu as fait pour l'obtenir et le garder ?

— Tu ne comprends pas !! Les gens ne veulent pas que je le garde. Toi même tu l'as dit, ce rôle n'est pas fait pour moi ! En plus, il est écrit par une vielle raciste, une suprémaciste qui aurait sans doute endossé ce qu'il s'est passé ce soir !! Ça ne vaut pas la peine, si c'est pour qu'on s'en prenne à ceux que j'aime ! Ils vont revenir c'est certain, ils vont me-

Levi me prend dans ses bras. Je me débat pour qu'il me relâche, mais il resserre sa prise. À bout de force après ma crise de nerfs, je fonds en larmes contre lui et verrouille mes bras autour de sa poitrine.

— J'ai rien fait de mal, pourquoi ils me haïssent ?

Il me console, me chuchote des choses rassurantes, m'assure que comme il est là rien ne m'arrivera, il caresse mes cheveux alors que je verse toutes les larmes de mon corps sur lui, alors que je me cramponne à lui de peur que si je le lâche il m'arrive malheur.

Cette nuit-là, alors que je nageais en plein cauchemar, Levi a été ma bouée de sauvetage.


Coupé !

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