Six ans déjà
« Maman ? demanda le garçonnait, Tu vas bien ?
La jeune femme chercha son fils du regard. Elle le trouva juste derrière elle, les yeux agrandis par la peur. Pas besoin de lire dans son regard pour savoir qu’elle avait fait peur à son fils, et pour cela, elle se détestait. Melissia se pencha vers le garçonnet. Elle lui ébouriffa les cheveux. Le garçonnet cessa de la regarder avec cette peur dans les yeux mais il resta méfiant. Quelques minutes auparavant sa mère s’était mise à faire des choses très bizarre. Et puis il y avait eu les ustensiles de cuisines qui s’étaient mis à voler dans la pièce. Aaron n’aimait pas ça. Il n’aimait pas voir des choses anormales autour de sa maman, et encore moins l’idée qu’elle en soit l’origine. Il avait besoin de comprendre, depuis tout bébé il avait eu ce besoin, c’était sans cesse qu’il harcelait ses parents de questions.
- Bien sûr que je vais bien. Je suis désolé si je t’ais fait peur. Maman était seulement en train de ranger la cuisine.
Le petit garçon allait dire que faire voler les objets n’étaient pas exactement la signification du mot ranger, mais il ferma sa bouche et se contenta de lui sourire. A six ans il était assez grand pour comprendre que sa mère n’allait pas bien et que la questionner n’arrangerait pas les choses. Depuis qu’elle avait accouché de sa petite sœur, il voyait bien que ça n’allait pas. Son père n’arrêtait pas de lui demander de se reposer mais est-ce qu’elle l’écoutait ? Non, évidemment que non. Aaron ne comprenait pas ce qui arrivait à sa mère mais ça le rendait fou d’inquiétude à l’idée qu’elle puisse aller mal d’autant plus s’il ne savait pas ce qu’elle avait, qu’il ne savait pas quoi faire pour qu’elle aille mieux.
- Aller Aaron, prend ta mère dans tes bras.
Il ne se fit pas prier deux fois. Enfouissant son petit visage possédant déjà des traits fins comme son père, il respira à plein poumon la merveilleuse odeur de sa mère. Melissia caressa la tête brune de son fils affectueusement. Elle avait eu de la chance de l’avoir, elle avait eu de la chance que cet inconnu qui l’avait recueillit cette fameuse nuit la demande en mariage. Oh bien sûr au début, elle avait eut peur. Il n’était pas un sorcier, ça n’était pas son fils qui était né, pourquoi voulait-il épouser une inconnue ? Melissia n’était pas sotte, elle avait réaliser que s’il voulait l’épouser c’était parce qu’il l’aimait. Mais elle avait eu par la suite des craintes, qu’il la quitte, qu’il devienne violent, peur ridicule, mais elle se sentit obligée de lui faire un enfant, un enfant rien qu’à lui. Bien sûr il adorait Aaron et le considérait comme son fils, il ne cessait de dire que peu importe son véritable père, c’était lui qui l’avait mis au monde, mais guidé par sa peur elle avait fait une petite sœur à Aaron.
Repoussant un peu son fils, prenant ses mains dans les siennes, elle lui sourit. Aaron était incroyablement intelligent pour son âge. Il avait de ces regards qui en disait long, et puis il disait parfois des choses tellement adultes et mature qu’il ne cessait de l’étonner. Elle l’appelait son petit homme affectueusement. Mais elle craignait qu’il ne vieillisse trop vite. Sans qu’elle le sache, Aaron lisait déjà beaucoup, sans qu’elle soit au courant, il faisait de drôle d’expériences. Le petit garçon avait déjà remarqué qu’il pouvait faire bouger les objets, ou qu’il pouvait savoir ce que pensait les gens autour de lui. Ca ne l’effrayait pas lorsqu’il s’agissait de lui, mais sa mère ! Que lui arrivait-il ? Si Aaron avait su que sa mère était une sorcière, et qu’elle n’utilisait plus la magie de peur d’effrayer son mari et son fils à qui elle n’avait jamais parlé de ça, le petit garçon aurait peut-être eut moins peur pour sa mère.
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