instant de vérité

Tremblant, Aaron ne bougea pas d’un pouce, la baguette pointé devant cet homme à l’aspect sale et avec une odeur répugnante sur lui. Il lui avait jeté un sort extrêmement douloureux pour le faire parler. L’homme avait finit par ouvrir sa bouche, et un filet de sang avait coulé le long de son menton. Le visage de Aaron n’avait plus grand chose d’humain, chaque muscle était tendu, et ses veines bleutés ressortaient alors que sa peau tendue prenait une teinte blanchâtre de cadavre déjà refroidit. La haine jaillissait de ses yeux exorbités dont les nerfs avait éclatés laissant des éclats de sang dans le blanc de ses globes occulaires.

« Tu veux tout savoir, gamin, tu en es certain ?

L’homme avait du mal à parler à cause de la douleur, il avait la machoire qui semblait vouloir lui désobéir, et ses yeux qui tressautaient. Si Aaron avait envie d’entendre cette vérité qui lui avait été caché durant toute ces années ? Oui, et non. Cet homme le répugnait au plus haut point. Mais il ne pouvait pas continuer dans le mensonge. Même si la vérité le détruirait, il en avait besoin. De toute façon, le mensonge l’avait déjà en partie détruit. A cause du mensonge, il avait détesté sa mère pour de mauvaises raisons et il s’était détesté pour cela. A cause des mensonges, il avait été trop loin dans la Magie noire pour en revenir. Peut-être que ça n’était pas seulement à cause des mensonges. Lorsqu’il était entré à Poudlard, il avait tellement besoin d’oublier la mort douloureuse de sa mère, il s’était laissé embarqué par les Serpentard. Ils étaient tous tellement en adoration devant le Seigneur des Ténèbres, tous à parler de sang pur, ils parlaient tous du retour du plus terrible sorcier que la terre ait porté. Et Aaron avait montré qu’il n’était pas un idiot, il s’était renseigné.

Que ce soit sa curiosité ou l’influence des autres, Aaron avait découvert la magie noire un peu par hasard et aussi un peu parce que c’était la seule chose qu’il pouvait convoité, puis qu’il avait la connaissance de tout le reste. Il avait tout lu sur la Magie noire, lu tout ce qu’il avait trouvé à la bibliothèque. Et puis il avait fouillé la réserve. Cela lui avait été facile, puis qu’il possédait une cape d’invisibilité. Il avait pris goût à la magie noire, parce que sa nourissait sa curiosité, parce que ça demandait un niveau d’excellence, mais aussi parce que ça lui permettait de concrétiser son rêve d’un monde sans injustice, un monde sans meurtre, sans voleur, sans cruauté, sans qu’il y ait des gens qui meurt dans un asile sans raison apparente, une vie sans le mal. A quel point était-il perturbé qu’il pourrait obtenir cela en faisant le mal ?

- Tu veux savoir si je veux cette vérité ? demanda Aaron les yeux injectés de sang, un filet de bave glissant le long de la commissure de ses lèvres, Tu me le demandes ? Je pourrais te tuer pour cette insolence !

L’homme regarda ce jeune homme qui brandissait sa baguette avec tellement de rage dans les yeux et il ne pu supporter plus longtemps cette vision. Quelque chose qu’il avait fait par le passé l’avait amené ici. Qui qu’il ait pu dire ou faire dans le passé, il ne voulait pas mourir, pas de la main d’un garçon de quatorze ans, pas comme ça. Alors, il dévoila la vérité qui avait été masquée avec soin par une mère protégeant son enfant.

- Tu as vu juste. Ta mère a eut un enfant avec moi, et cet enfant se tient devant moi, en me menaçant pour que je lui dise que sa mère lui a mentit pour son bien.

Aaron cracha au visage de cet homme. La violence, la colère qu’il avait contenu toutes ces années, qu’il avait enfouis au fond de lui resurgissait et l’assaillait de toute part. Le jeune Serpentard détestait perdre le contrôle, surtout dans une situation comme celle-ci, mais c’était plus fort que lui. La rage était plus forte que sa volonté. Il savait qu’il devait se ressaisir, mais il n’en avait aucune envie. La seule chose qu’il désirait c’était un éclair vert frappant cet homme, c’était voir son corps tombé comme une masse à ses pieds, mais ça serait encore trop doux comme mort.

- Ne parle pas de ma mère, je ne veux pas que tu parles d’elle, pas avec ta bouche mensongère, pas avec ces mots, pas avec ce ton. Je devrais te tuer. Oui, je devrais le faire. Mais ça serait… idiot n’est-ce pas ?

Un sourire franchit ses lèvres. En quelques secondes le jeune homme devant la victime mise à la torture se transforma. Ce monstre de haine disparu sous les traits d’un beau jeune homme. Tout le portrait de cet homme répugnant lorsqu’il était jeune. Avec ces traits fins, ces yeux d’un bleus très clair, et cette bouche moqueuse, c’était exactement le visage de l’homme qui avait séduit sa mère. Aaron ne s’en rendait pas bien compte, tout ce qu’il savait c’est que l’homme ne l’aurait pas aussi facilement. Il n’allait pas le tuer, oh non, ça serait trop facile.

- Je… suis… désolé. Tout ce que je voulais dire… c’est…

Il était parfaitement conscient du fait, malgré la douleur, qu’au moindre faux pas, au moindre mot désobligeant un autre sort douloureux le frapperait. Devant cette soudaine métamorphose, il avait compris que l’homme à qui il avait affaire n’allait pas le tuer. Qu’il saurait se reprendre en main pour faire durer ça le plus longtemps possible.

- Ce que je voulais dire c’est que je suis un sorcier, et qu’elle… elle l’était aussi. Tout comme toi. C’est peut-être ça qui…

Aaron pointa sa baguette devant le visage de cet homme qui se révélait bien être son père, et il enfonça sa baguette tout doucement dans l’œil de l’homme, ce dernier gémit, mais il était réduit à l’immobilité par le sortilège que lui avait lancé le jeune sorcier. Souriant, Aaron finit la phrase de sa victime, car il savait déjà ce qu’il allait dire.

- C’est peut-être ça qui l’a tué. Oui, à présent tout cela m’apparaît très clairement. Elle n’a pas utiliser la magie, et la magie a grandie en elle, et ça a finit par la tuer.

Tout doucement il enfonça un peu plus la baguette dans l’œil qui devint fort douloureux pour sa victime. Cette dernière se mit à gémir, mais il savait que ça ne servirait à rien, il n’allait pas attiré la pitié de son bourreau ainsi. D’ailleurs il doutait qu’il existe un moyen d’attirer sa pitié. Cet enfant que la femme qu’il avait battut tant de fois était un véritable monstre sans cœur. Et il était bien placé pour savoir que rien ne l’apaisera surtout pas ses paroles à lui.

- Cependant, il est important que tu comprennes une chose, si la magie l’a tué, ça ne t’enlève pas ta part de responsabilité. Tu l’as battu tant de fois, tu en fais une créature fragile. Sans toi, elle serait encore en vie. »

Aaron réalisait à présent que sa mère avait couché avec cet homme, qu’il l’avait battu, mais qu’elle n’avait rien dit jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte. Ca n’était plus l’heure des reproches envers la défunte, elle avait cru faire ce qu’il fallait. Elle n’était pas la coupable, non, le coupable était devant lui. Aaron avait commencé à se poser des question durant l’été dernier en rangeant les affaires de sa mère. Il était tombé sur un vieux cahier où sa mère avait collé des photos, et elle avait fait des commentaires en dessous. Il avait ainsi compris que son père n’était que son père adoptif.

La suite avait été fort simple. En piratant le système informatique de Londres, il avait retrouvé son certificat de naissance, puis des informations sur sa mère ou plutôt le manque d’information. Il avait regroupé, fait des visites au ministère, prospecter pas mal de quartier de Londres réputés pour la population de sorciers y vivant. Et il avait finit par trouver la trace de sa mère. Ensuite il était tombé sur son véritable père. Quelque soit le sorcier qu’il rencontrait, tous lui disaient la même chose, sa mère était une femme battue qui a disparu du jour au lendemain, enceinte jusqu’aux yeux. Elle était partie pour lui. Aaron sourit tristement.

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