Jeudi 29 ~ 11 a.m.54



-Vite, vite ! s'exclame Alby. Il ne va pas tarder à rentrer.
-Moi j'ai fini ! lui répond Bellamy en posant un dernier morceau de scotch.

Quelques autres « moi aussi » fusent dans la pièce. Louis qui vient de jeter la fin du rouleau de papier cadeau dans le sac poubelle qu'il a dans la main regarde le résultat de leur travail. Aujourd'hui c'est l'anniversaire d'Ed. Et dans leur fraternité ils ont l'habitude de fêter les anniversaires en faisant le plus de crasses possible à la personne de la journée. Et Ed n'a pas été tendre avec Louis lors de son anniversaire à lui, allant jusqu'à échanger la totalité du contenu de sa valise avec du papier toilette. Et bien sûr il ne s'en est rendu compte qu'une fois chez sa mère à plus de mille kilomètres. Donc forcément là, pour lui la vengeance est douce. Il a commencé la journée en mettant la chanson Never Gonna Give You Up de Rick Astley à fond dans la chambre du benjamin. Louis sait de source sûre qu'il déteste cette musique et il s'est arrangé pour que chaque personne qu'il croise dans la journée là lui chante afin qu'elle lui trotte dans la tête.

Bien entendu Louis, peut-être un peu trop rancunier, ne s'est pas arrêté là. Il a profité du temps de douche d'Ed pour tester toutes les combinaisons possibles sur son téléphone, le bloquant ainsi pour une dizaine d'heures.

Mais là, il est assez fier de sa nouvelle idée. Ed va hurler en découvrant tout, mais absolument tout, ce qui se trouve dans sa chambre emballés dans du papier cadeau. Et ce ne sera qu'une surprise parmi toutes les autres. Parce que, bien entendu, Louis ne compte pas s'arrêter là.

Alby lui demande de diminuer la cadence sur les blagues et autres méfaits à la sortie des cours quand il croise Ed, habillé d'un uniforme de pom pom girl car les garçons lui ont piqué ses vêtements pendant son cours de sport. Mais le plus jeune n'a pas l'air de mal le prendre car lorsqu'ils se rendent au bar dans la soirée il paye ce qu'ils appellent « deux trains » de shooter, c'est-à-dire plus d'une quarantaine de verres remplis de vodka pure, soit environ deux par étudiant. Car bien entendu pour une fois la vingtaine d'étudiants de la fraternité est de sortie.

Alors que d'habitude Louis est plus bière, il se prête volontairement au jeu des culs sec, après tout aucun d'entre eux n'a prévu de rentrer sur ses deux pieds à la fin de la soirée. Ils enchaînent les bars, changeant à chaque fois que le barman ne veut plus les servir. Ils boivent tellement de bière qu'ils finissent en ligne contre un mur pour se vider leurs vessies. Ça fait rire Alby qui en profite pour prendre une photo en se promettant de la faire encadrer pour la mettre sur le mur des escaliers de la fraternité.

Il est plus de dix heures quand Louis profite d'attendre que le serveur leur apporte ses verres pour contacter Alice. Lloyd lui a chuchoté entre deux tournées une idée qui depuis lui trotte en tête. Il relève les yeux et observe ses amis. Bellamy chante debout sur le bar, Alby assis à table en face de Louis filme la scène pour la prospérité, Ed tente de draguer la serveuse qui ne fait même pas attention à lui et Lloyd s'est incrusté dans un tournoi de fléchettes. Il voit trois autres gars de sa fraternité discuter avec un groupe de filles sur une table un peu plus loin et deux autres qui dansent un semblant de slow en plein milieu du bar. Plus il observe le plus jeune du groupe, plus il se dit que l'idée de Lloyd est bonne.

Le plan est simple. Ed drague tout ce qui porte une jupe ou un décolleté et qui passe à une dizaine de mètres de lui. Donc il faudrait juste convaincre quelques filles de l'approcher et de lui glisser quelque chose dans la poche, comme un briquet, un sous-vêtement ou un tube de rouge à lèvre,lui donnant l'espoir d'une possible suite qui n'arrivera jamais.

Alice ne tarde pas à lui répondre. Elle aussi apparemment va être de sortie dans la nuit, et Louis espère vraiment la croiser, ou alors qu'elle le rejoigne. Il discute un peu avec elle et pose son téléphone le temps de boire un shooter. Alby l'immortalise sur une photo floue que le tatoué envoie à la brune. Comme d'habitude elle ne le juge pas et la conversation se fait vraiment naturellement.

Un peu anxieux, il tente d'expliquer le plan à Alice. La jalousie de Louis se réveille quand il lui envoie une photo d'Ed pour qu'elle sache à quoi il ressemble. Cette dernière lui explique que son jeune ami n'a pas hésité à la draguer lors d'une soirée allant jusqu'à lui demander de lui donner son string. Juste avant elle propose de corser un peu son idée en faisant en sorte que chaque fille glisse un préservatif dans la poche d'Ed en lui souhaitant un joyeux anniversaire. Louis en parle rapidement à Alby, profitant que le décolleté d'une serveuse distrait leur ami. Ce dernier lève les pouces en l'air. Il donne le feu vert à Alice.

A peine a-t-il envoyé le message qu'il voit une étudiante qu'il a déjà croisée à la fac s'approcher d'Ed et lui glisser quelque chose à la poche en lui embrassant la joue. Il n'en revient pas de la vitesse où le plan se met en place. Mais à l'avenir si jamais il a besoin qu'une information fasse le tour du campus il contactera Alice. Cette dernière a sûrement le numéro de tous les étudiants du campus dans son répertoire.

-Oh c'est magique! s'exclame Alby en voyant la tête que tire Ed. Elle nous rejoint Alice ?
-Euh..je sais pas elle n'a pas l'air chaude.
-Dis lui de nous rejoindre.
-Je négocie là.
-Dis-lui que tu lui payes un verre, elle viendra forcément.
-Pas bête.

Louis fait la proposition. Sans surprise Alice accepte rapidement, elle lui envoie même une photo d'elle et Orva sur les marches sortant de leur dortoir.

-Les filles arrivent. Prévient Louis.
-Cool. J'ai hâte de les voir. Alby se frotte les mains ensemble.
-Ouep. Louis se lève.
-Tu vas où?
-Fumer une clope.
-Dis plutôt les attendre dehors oui. Se moque-t-il.
-Je reformule alors, je vais les attendre dehors en fumant une clope. Ça te va?
-Je préfère ouais. Frenchy ! Ajoute-t-il moqueur.

Louis lui répond d'un doigt d'honneur en enfilant sa veste. Dans la fraternité être qualifié de Frenchy n'est pas bon, c'est l'équivalent de canard dans certains langages, en gros un gars qui se plie en quatre juste dans l'espoir de conclure. Pour Louis ce n'est pas vraiment une insulte donc il ne fait pas attention et à la place il sort en titubant du bar où ils sont rendus. Il réfléchit au nombre de verres qu'il a bu et se dit qu'il a dépassé depuis un bout de temps la limite du raisonnable. Il s'appuie d'un pied contre le mur afin d'être sûr d'être stable avant d'allumer sa cigarette. N'ayant que des allumettes avec lui, il s'y reprend à six fois avant d'y arriver et encore, le bout est à peine enflammé qu'il s'éteint.

-Putain ! Jure-t-il en faisant tomber sa cigarette à terre.
-Bah alors beau gosse, on sait plus allumer ? L'interpelle une voit qu'il connait que trop bien.

Louis tourne la tête et fait un grand sourire à Alice qui arrive juste à côté de lui. Elle lui embrasse la joue et ramasse la cigarette par terre.

-Tu as essayé de mettre le feu au filtre. Déclare-t-elle en observant ce qu'elle tient entre ses mains.
-Je crois que j'ai un peu bu. Avoue-t-il à voix basse.
-Ouais je confirme t'as l'air un peu torché.
-Juste un peu alors.
-Si ça peut te faire plaisir. Elle plonge sa main dans la poche du pantalon de Louis. Il lui fait un sourire plein de sous-entendus. Je ne cherche que ton paquet de cigarette calme toi !
-Il est là ! Louis lui montre sa main toujours le même air sur le visage.
-Donne-moi ça idiot.

Elle attrape le paquet, en sort une cigarette qu'elle met entre ses propres lèvres et l'allume avec son briquet.

-Tiens. Elle tend la cigarette devant les lèvres de Louis.
-Merci charmante demoiselle. Il lui fait un grand sourire.
-Ouais toi, t'as trop bu !
-M'en fou t'es là c'est le principal !
-Si tu le dis.
-Alice !

La brune se tourne vers Orva et Adorlee, ses deux amies qui l'attendent à l'entrée du bar.

-Je vous rejoins.
-Ouais c'est ça ! Orva lève les yeux au ciel en faisant un signe obscène de ses mains.

Alice lui répond d'un doigt d'honneur avant de faire de nouveau attention à Louis qui a passé un bras autour de ses hanches. Il ne la regarde même pas, fumant de sa main libre tout en observant un point sur le bâtiment en face.

-Dis-moi... finit-il par s'exclamer. On ne s'est pas vu aujourd'hui ?
-Non, effectivement.
-Alors il est où mon bisou de bonjour ?
-T'es sérieux là ?

Louis hoche la tête. Alice rigole et lui embrasse la joue. Elle sait bien qu'elle l'a déjà fait en arrivant mais bizarrement elle n'a pas forcément envie de débattre sur le sujet, surtout avec un Louis éméché.

-Bonjour Lou.
-Bonjour Aly !

Ils sourient tous les deux devant l'absurdité de la situation. Et Alice ne sait pas si c'est parce qu'elle en a envie ou parce que Louis semble plus vulnérable que d'habitude, mais elle s'autorise de déraper un peu et s'approche à nouveau de lui pour déposer un nouveau baiser juste à côté de ses lèvres. Elle ne va pas plus loin, sachant très bien comment ça c'est passé la veille. Alice se demande d'ailleurs à ce sujet si Louis lui en veut de ce qu'il s'est passé, enfin plutôt pas. Ils n'en ont pas parlé depuis, mais vu son état de ce soir ce n'est pas le bon moment pour le faire.

-On rentre ? Je crois que je te dois un verre.
-Moi j'en suis certaine que tu me dois au moins un verre.

Louis écrase sa cigarette et jette le mégot dans le cendrier à l'entrée du bar, de sa main toujours posée autour des hanches d'Alice il fait une petite pression pour l'inviter à avancer vers l'intérieur. À peine la porte passée, Louis le regrette. Il y a déjà plusieurs personnes à appeler Alice ou même à lui faire signe. Louis panique un peu, il a peur que comme lors de la précédente soirée elle lui échappe. Mais contre toute attente elle répond aux signes de loin et reste près de lui.
Ils arrivent à la table d'où Alby n'a pas bougé. Il a été rejoint par quelques-uns de ses amis de fraternités ainsi que quelques filles. Ed est sur le côté et semble boudeur. Alice le remarque.

-Joyeux anniversaire ! Déclare-t-elle en se penchant pour lui embrasser la joue.
-Ne mets rien dans mes poches ! lui répond le jeune étudiant en s'écartant.
-Euh...ok. Ce n'était pas mon attention mais ok.

Louis sourit en voyant Alice remettre discrètement dans sa propre poche un préservatif qu'elle tenait dans la main.

-Tu ne passe pas une bonne soirée ? Demande-t-elle ayant vraiment l'air de s'inquiéter.
-Y'a des nanas qui n'arrêtent pas de me foutre des capotes dans les poches mais qui s'enfuient après. Je n'ai même pas choppé un numéro, un rencard ou même une danse ! Bordel même pas une danse. C'est mon anniversaire et je ne suis pas foutu de brancher une nana même juste pour danser. Putain ! Je suis pathétique. Il se prend le visage entre les mains.
-Ok. Alice lui attrape le poignet et l'oblige d'une pression à se lever. Je reviens. Annonce-t-elle à Louis avant de s'éloigner avec Ed vers la piste de danse.
-Mais ! Tente de protester Louis, ça ne sert à rien, c'est trop tard elle est déjà loin.

Il soupire en se laissant tomber sur la chaise qu'Ed vient de quitter sous les moqueries de ses camarades.

-T'as perdu ton rendez-vous. Lance Alby avec un rire sonore.
-Je te l'avais dit. Déclare Bellamy fataliste.
-Se faire griller par Ed ça me ferait vraiment chier. Ajoute Dumpy.
-Allez tous vous faire foutre ! Râle Louis en se levant. Il part vers le bar et commande une bière tout en lançant de nombreux regards vers le groupe de danseurs qui bouge en rythme un peu plus loin.

Ed et Alice étant tous les deux plutôt petits, il ne les repère pas tout de suite, mais d'un coup la foule semble se scinder en deux pour laisser à Louis une parfaite vision du duo se déhanchant presque l'un contre l'autre. Il noie sa jalousie avec une grande gorgée de bière sans réussir à détacher son regard. Il est presque rassuré lorsqu'une rousse s'approche d'eux et retient petit à petit l'attention d'Ed. Ce dernier se détache au fur et à mesure d'Alice. Lorsqu'elle s'en rend compte elle hausse les épaules, et continue de danser toute seule. Elle ne quitte la piste qu'une fois que la chanson change. Elle cherche rapidement Louis qui fait comme s'il ne l'avait pas vu, en regardant droit devant lui tout en sirotant sa bière. Ça n'arrête pas la brune qui s'approche de lui et lui vole son verre pour en boire une grande gorgée.

-Hey !
-Bah ! Elle fait une grimace en tirant la langue. Je n'aime vraiment pas la bière.
-T'avais qu'à pas me piquer mon verre. Lui répond Louis en haussant les épaules.
-T'as qu'à m'en payer un. Rétorque Alice du tac au tac. D'ailleurs tu m'en dois un ! Où est mon verre ?
-T'as qu'à t'en commander un !
-Je rêve où tu boudes ?

Alice le dévisage et Louis se sent un peu mal à l'aise. Il a l'impression d'être un enfant qui fait une scène pour rien, et il fait sûrement une scène pour rien. Ça l'énerve de s'en rendre compte. Il devrait être heureux. Il est dans un bar, avec Alice et elle est avec lui. Elle n'est pas à l'autre bout avec un autre, ou à discuter ailleurs, non elle est là au bar avec lui. Il devrait en profiter, être heureux et pas faire une stupide crise de jalousie.

-Non, pardon ! Il lui sourit tout en se reprenant. Dis-moi ce que tu veux.
-Un blue lagoon.
-C'est quoi ce truc ?
-Je te ferais goûter si t'es sage. Promet Alice avec un clin d'œil avant de lui embrasser la joue.
-Et si je ne suis pas sage ?
-Ça...elle se penche à son épaule pour chuchoter à son oreille. Tu ne veux pas savoir.

Louis se mord l'intérieur de la joue pour essayer de se retenir. Une envie folle de l'attraper pour l'embrasser furieusement et l'entrainer avec lui vers les toilettes pour coucher avec elle lui parcourt l'échine. A la place il fait signe au barman et passe la commande d'Alice.
Une fois qu'elle a récupéré son verre d'un bleu clair pétillant, ils se dirigent à nouveau vers la table où sont les amis de Louis. Il ne reste qu'un tabouret de libre, mais ça n'a pas l'air de gêner Alice. Une fois que Louis est assis, elle s'installe sur ses genoux et lui fait un grand sourire.

-Donc ça y est t'as mis tes griffes sur Louis. Déclare Bellamy en les regardant, la jalousie clairement lisible dans ses yeux.
- Alors déjà je n'ai pas de griffes et ensuite, pour le moment je me suis juste assise. Si ça te dérange tellement tu n'as qu'à me laisser ta place.
-Je me demande juste ce que Louis a fait pour attirer autant ton attention.
-Oh ça. Et bien. Elle se penche sur la table comme pour lui confier un secret. Ta question est pourquoi lui ou pourquoi pas moi? Parce que si c'est pourquoi pas moi, disons que je ne suis pas très portée sur les exhibitionnistes qui se masturbent à l'interphone.

Les yeux de Bellamy, ainsi que ceux de tous ses amis s'arrondissent.

-Comment tu sais ça? Dégluti le joueur de foot.
-Je sais beaucoup de choses. lui répond Alice avec un sourire malicieux.

Elle s'installe un peu plus confortablement sur les genoux de Louis et lui fait un sourire.

-Je connais beaucoup de choses, sur beaucoup d'entre vous. Elle fait un clin d'œil à Louis avant de boire une gorgée de son cocktail.


Les discussions autour de la table s'enchaînent, Alice se met à parler d'un livre qu'elle a lu avec Dumpy qui est assis juste à côté d'elle. Louis se joint aux paris qui se font de l'autre côté de la table pour savoir si Ed va conclure ou non avec la rouquine. Ces deux-là sont encore sur la piste de danse, collés l'un à l'autre. Les amis d'Alice les rejoignent le temps d'un verre puis s'éloignent à nouveau. Aux soirées soit elles restent toutes les trois ensembles, soit elles s'éparpillent et ne se retrouvent qu'au petit matin.
Alice finit son cocktail, un serveur revient avec une nouvelle tournée pour toute la tablée, surement la sixième depuis qu'elle les a rejoint, bière pour certains et cocktails pour d'autres. Louis tente d'attraper le verre de la brune pour goûter à ce qu'elle boit mais elle est plus rapide que lui et elle met son verre hors de portée. Tout en faisant le geste , elle lui tire la langue. Louis sourit en découvrant qu'elle est devenue aussi bleue que son breuvage. Il fixe presque malgré lui les lèvres de la jeune femme et retient sa respiration sans vraiment s'en rendre compte. Ça n'échappe pas à Alice.

-Qu'est-ce qu'il y a ? Lui demande-t-elle au creux de l'oreille pour être sûre que la conversation ne reste qu'entre eux.
-Rien, rien.
-Tu ne peux pas me mentir Lou, combien de fois devrais-je te le dire?
-Non mais ça va.
-Je t'ai senti...raidir.

Elle lui lance un regard appuyé et il comprend qu'elle ne parle pas que de son comportement ou de son refus de répondre.

-Ok. Admet-il. Je me suis juste demandé... mais c'est débile hein je te préviens.
-J'ai discuté avec Bellamy et Ed ce soir. Plus rien ne peut me sembler bête.
-Je me suis demandé, si tu m'embrassais, est-ce que ma langue deviendrait elle aussi bleue.

Alice se redresse un peu et Louis croit déceler qu'effectivement elle le trouve idiot. En même temps avec tout ce qu'il a bu son cerveau baigne dans l'alcool il faut pas trop lui en demander. Mais contre toute attente elle se penche vers lui et lui embrasse doucement les lèvres. Louis glisse ses mains dans son dos quand elle approfondit le baiser. Les quelques pensées d'aller avec elle jusque dans les toilettes pour assouvir certaines pulsions lui reviennent. Il n'a pas le temps de préciser ses idées qu'il entend ses amis siffler et y aller chacun de sa petite appréciation.

-Woohoo !
-Prenez une chambre !
-C'est chaud !
- Vous êtes en public les enfants.

La dernière réplique, qui vient d'Alby, manque de le faire rire. Mais comme réponse Louis se contente d'enlever sa main de la hanche d'Alice et de lever son majeur à l'attention de son capitaine. Il fronce les sourcils en entendant la tablé rigoler et décide d'ouvrir les yeux et de se décoller d'Alice pour comprendre ce qu'il se passe. Un grand sourire se dessine sur ses lèvres en voyant que la brune sur ses genoux a eu exactement la même réaction que lui. Un flash les aveugle.

-Vous êtes fait l'un pour l'autre. Déclare Llyod en leur montrant le cliché qu'il vient de prendre.

Sur la photo ils ont tous les deux un grand sourire moqueur et surtout chacun un doigt d'honneur fièrement adressé à Alby. Alice lève les yeux au ciel et sourit à Louis.

-Tu rentres avec moi?
-Quand? Maintenant ?
-Pourquoi pas? Louis se rapproche d'elle pour ne pas être obligé de crier et pouvoir lui dire le fond de sa pensée. On pourrait reprendre ce qu'on faisait hier midi par exemple.
-C'est tentant. Elle lui embrasse la joue avec tendresse. Mais ce n'est pas raisonnable.
-Comment ça pas raisonnable?
-J'ai cours. Demain....Alice regarde son téléphone. Tout à l'heure. D'ailleurs je ne vais pas tarder.
-Hein? T'es pas sérieuse là? Tu comptes vraiment aller en cours?
-J'ai pas le choix. Matière obligatoire.

La brune dépose chastement ses lèvres sur les siennes et se lève.

-Je vais y aller moi ! Déclare-t-elle à l'attention de tout le monde.
-Quoi? Pas déjà ! Tu viens juste d'arriver.
-Tu rigoles? Ça fait bientôt cinq heures que je vous ai rejoint ! Et il faut que je dorme un minimum.
-Accorde moi une dernière danse alors ! Quémande Ed. C'est mon anniversaire, tu ne peux pas me le refuser.
-C'était ton anniversaire. On est demain !
-Alors une danse avec moi ! Propose Alby.
-Juste une alors !
-Promis juste une !

Alby, sans un regard pour Louis, finit son verre cul sec et attrape la main d'Alice pour la guider vers la piste de danse. Louis les regarde faire. Il essaye de cacher sa jalousie en voyant Alice sourire et rire avec son meilleur ami. Alby connaît plus que très bien les sentiments de Louis pour l'étudiante, ce serait vraiment tordu de sa part d'essayer de la séduire juste sous son nez. Ça ne ressemblerait pas à son capitaine, mais l'alcool et la fatigue ne sont pas les meilleurs amis de la raison. Il se sent mal à les regarder se déhancher l'un proche de l'autre. Avant qu'il ait vraiment compris ce qu'il fait, il se trouve debout sur la piste juste derrière la brune. Elle lui fait un grand sourire et se colle à lui.

-Je croyais que tu ne dansais pas. Lui dit-elle.
-Tu vas vite comprendre pourquoi je ne le fais pas. J'ai l'air con quand je danse.
-On a tous l'air con quand on danse. Elle passe ses mains autour de son cou. Et puis on a tous trop bu pour s'en rappeler de toute façon alors on s'en fout.

Louis lui sourit et pose ses mains sur ses hanches avant de suivre le rythme qu'elle impose à leur danse. Ils se balancent simplement de droite à gauche, comme si c'était un slow. Est-ce que ça en est un ? Il n'en a aucune idée. Combien de temps ils restent comme ça? Il ne saurait le dire non plus. Il est perdu dans ses beaux yeux ambrés. Il ne se rend compte du temps qui est passé que quand ses amis lui font signe. Le club ferme et il est temps pour eux de rentrer.

-Tu viens dormir avec moi? Supplie-t-il une fois de plus, à l'extérieur, un bras autour des épaules d'Alice.
-Oh non ! Je rentre! J'ai besoin de dormir et surtout d'une bonne douche.
-S'il te plait ! Il essaye de lui faire les yeux doux mais elle résiste.
-C'est non Lou. Alice lui embrasse la joue et se détache doucement de lui. On se parle demain.

Elle confie le footballeur à Albi qui l'aide à entrer dans la navette taxi qui ramène tous les étudiants à la fraternité. Louis, appuyé contre la fenêtre, fait une moue triste, légèrement boudeuse. Alice lui répond en lui tirant la langue. D'abord choqué, il finit par rigoler et lui faire un doigt d'honneur. Elle fait le même signe et s'éloigne pour elle aussi rentrer chez elle.

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