Chapitre quatre

-MINSEEEOK ! ON EST EN RETARD !

Il dégagea la couette dans son mouvement de panique et sortit du lit en trois secondes. Je sortis de la chambre mais m'arrêtai en plein milieu du couloir. Je rêve ou... il était juste en boxer ? Soudain, je le sentis buter contre moi.

-Oh, excusez-moi. Ca va ?

-Oui oui. Allez vite vous préparer, on part dans un instant.

J'avais recouvert mes yeux de mes petites mains, ne voulant pas être confrontée une nouvelle fois à cette vue fantasmagorique. Mon Dieu, mais pourquoi j'ai vu ça ? Maintenant j'allais y penser toute la journée.

-Emy...

MinSeok enleva délicatement ses mains de mes yeux, plongeant son regard dans le mien. Il souriait, comme si le fait d'être en boxer chez une inconnue ne le dérangeait pas si tant que ça.

-Est-ce que ça va ?

-Oui oui ! Je vais bien !

Je m'exclamais un peu trop, j'essayai de prendre de l'assurance mais c'est raté. Il se rendit compte alors de la tenue qu'il avait devant moi puis se mit à rire, avant de faire glisser mes mains un peu plus bas.

-Je suis navré mais il faudra s'habituer à cela.

Puis il partit tranquillement dans la salle de bain pour aller se préparer. Je secouai la tête après mon bug mentale et courus jusque dans la cuisine pour lui préparer quelque chose vite fait. Moi, je n'avais plus faim. Après ce que je venais de voir, j'avais juste envie de le croq... OK J'AI RIEN DIT !

-Je suis prêt ! J'arrive.

-Tenez, je vous ai préparé un thermos de café et un pain au chocolat, en espérant que cela vous plaise.

-Ca me va très bien, c'est même tout ce dont j'ai besoin ! Merci beaucoup, Emy.

Nous rejoignîmes l'entrée et vérifiâmes notre tenue une dernière fois avant de quitter mon appartement. Je fermai à clef puis nous descendîmes les escaliers pour rejoindre le sous-sol, rejoignant ma voiture.

-Est-ce que vous avez mangé ?

-Non, je n'ai pas faim.

-Ce n'est pas bien de ne pas manger le matin.

-Je sais. Mais ce matin, je n'ai pas faim.

-D'accord. Quel est le nom de votre collègue ?

-JinHwa...

Il m'avait fourgué un bout de petit pain au chocolat si violemment que je faillis m'étouffer. Il explosa de rire tandis que je me retenais quant à moi, parce que je n'avais pas envie de tout recracher comme une sale fille. MinSeok me nourrit alors à la becquée alors que je conduisais, ce qui était quand même assez mignon. La preuve, je rougissais. Peu de temps après, nous arrivâmes sur le parking de l'agence.

-Merchi Mincheok !

Il éclata de rire une seconde fois puis il se mordit la lèvre inférieure en secouant la tête de gauche à droite. Oh la la, faut que j'arrête de le regarder là, c'est plus possible, il veut ma mort, il veut mon âme, il veut...

-EMY !!

Emy ? Il me veut moi ?

-EMY, DEPECHE-TOI !

Ah non, c'est JinHwan qui m'appelle de la fenêtre de mon atelier. Qu'est-ce qu'il a à crier comme ça ? Ce n'est pas dans ses habitudes. MinSeok et moi nous dépêchâmes de le rejoindre. Arrivés à l'atelier, on entra essoufflés comme des bœufs. Ouais, c'est pas très glamour mais bon, c'est la faute à JinHwan.

-Emy ! T'es en retard ! Ca t'arrive jamais ! Le patron est venu à l'atelier et il avait pas l'air très content à ce que tu ne sois pas là à l'heure ! Il voulait absolument te voir pour parler d'une des pièces de la collection !

Putain je suis pas dans le caca, moi. Je rejoignis le patron aussitôt que JinHwan eut fini son récit, complétement paniqué pour moi. Je toquai à la porte, il m'ouvrit en personne.

-Tiens, Emy... bien dormi, j'espère ?

-Monsieur, laissez-moi vous...

-C'est de ma faute.

Je me retournai. MinSeok se tenait juste derrière moi, je ne l'avais pas entendu me suivre, trop dérangée par tout le stress que j'avais accumulé.

-En m'habillant, j'ai craqué ma chemise au niveau des boutons et Emy me l'a recousu pour que je puisse la porter. Question de style, je ne pouvais pas la changer, vous comprenez.

Le patron cligna un moment des yeux puis nous sourit à tous les deux.

-Tu fais déjà tes petites prouesses sur ton mannequin ? Allez, ce n'est pas grave, ça arrive. Emy, il fallait que je te parle de ceci. Je te l'ai dessiné comme ça tu comprendras mieux.

Je remerciai mon patron et me saisis des nouveaux croquis avant de le quitter, suivie par MinSeok. Nous marchions dans le silence, jusqu'à arriver en face de la porte de l'atelier. Je n'entrai pas tout de suite, je relevai la tête vers lui.

-Merci beaucoup, MinSeok. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, dites-le moi.

-Oh mais ce n'est rien !

-Si si, j'y tiens ! Mon travail compte énormément pour moi et je ne voudrais pas connaître quelques événements fâcheux qui pourraient me licencier. Merci !

-Alors juste une seule chose.

Il mit sa main contre le mur, prenant appui sur un côté. Son autre main était fourrée dans sa poche. Ce mec n'est-il pas mannequin ? Il savait prendre la pause à tout moment, même s'il n'était pas en photoshoot. De plus, ses yeux avaient toujours cette énergie mystique qui faisait que je me perdais très vite dans son regard, j'en devenais presque accro tellement ce n'était pas tous les jours que je voyais cela.

-Je... vous écoute.

-J'aimerai que l'on se tutoie.

Il marqua une pause, puis s'éloigna quelque peu en me tournant le dos. Je baissai la tête, cachant mon visage de mes longs cheveux.

-On va être amenés à vivre ensemble, en plus de travailler ensemble. Si on continue à se vouvoyer, on ne sera pas à l'aise. Vous comprenez ?

Il releva mon visage du bout des doigts, avec une infinie délicatesse. Jamais personne ne s'était occupé de moi de la sorte, comme si j'étais la chose la plus fragile de l'univers. Même son regard doux semblait simplement me caresser et non transpercer mon âme de toute part. Tout ce qui émanait de lui n'était que douceur et tendresse, rien de violent ni de brusque. Je me demandais même si ça lui arrivait d'être en colère, et comment il exprimait son mécontentement.

-Est-ce que vous êtes d'accord, mademoiselle ?

J'étais toujours plongée dans son regard, je n'osais dire un mot, de peur de couper ses mots s'il venait à parler en même temps que moi. Je me contentai d'hocher la tête, en simple guise de réponse. Il sourit alors de toutes ses dents, comme un enfant qui obtient un gros cadeau de Noël. Ses yeux pétillèrent d'une lueur de joie nouvelle, puis sa main vint se glisser sur ma joue. Ce mec me fait fondre, c'est clair et net.

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