Chapitre onze
-Avoue quand même qu'elle te tente !
-Non, JinHwan, je n'achèterai pas cette robe.
-Mais tu serais hyper jolie dedans ! Allez !
-Je le suis déjà sans avoir cette robe.
-Bah... et les chevilles, alors ?
-Trop tard. Je ne rentrerai plus dans la robe. Dommage !
Je m'éclipsai en douce, laissant mon ami dans son fou rire. Un sourire se dessina sur mes lèvres, me laissant bercer par sa bonne humeur. Cela faisait à présent cinq jours que nous étions en Corée du Sud et aujourd'hui, nous avions opté pour le quartier chic de Gangnam. Donc les prix n'étaient pas si abordables que cela et JinHwan était comme le serpent du jardin d'Eden : il essayait de me faire craquer mais je ne céderai pas. On peut toujours se faire plaisir sans pour autant dépenser des milles et des cents. M'enfin.
-Emy ? Bah, t'es où ?
Je me planquai derrière un mannequin, regardant par-dessus l'épaule. Effectivement c'était un mannequin enfant, parce que faut pas déconner, je ne suis pas aussi grande que cela. Je vis mon ami JinHwan me chercher encore et encore, une expression d'inquiétude sur le visage. Jusqu'à ce que je faille m'étouffer avec ma propre salive.
MinSeok était là.
Il le rejoignit, le saluant chaleureusement. Qu'est-ce qu'il fout là, d'abord ? Il nous suit ou quoi ? De toute façon, je ne veux pas le voir. Je vais contourner le rayon des hommes pour rejoindre la sortie. Il est hors de questions que j'aille...
-Emy ! Te voilà enfin ! Heu... qu'est-ce que tu fais avec cette casquette Hello Kitty dans les mains ?
J'observai l'objet en question avant de le reposer sur le mannequin, l'ayant certainement attrapé par surprise. Quand j'étais en pleine réflexion, je devais avoir quelque chose dans les mains.
-Je t'ai vu avec... l'autre, là.
-Il s'appelle...
-Je sais comment il s'appelle ! Mais je ne veux pas l'entendre. Viens, on rentre.
-T'as pas envie de le voir, c'est ça ?
-Oooh ! Laisse-moi applaudir ton intelligence deux minutes.
Je me mis alors à applaudir, ce qui le rendit gêné. Il me poussa alors jusqu'à la sortie, ne voulant attirer l'attention puisque j'applaudissais toujours. Je m'arrêtai seulement quand nous étions dehors, une fois sortis de ce magasin friqué.
-Fais un effort !
-Un effort pour quoi, je te prie ?
-Mais tu ne comprends donc pas ?
-Je dois comprendre quoi ?
Il se retourna en passant ses mains dans ses cheveux, excédé par ma naïveté. Il se retourna violemment et m'attrapa les épaules.
-Si Kim MinSeok est parti c'est parce que son contrat était terminé et qu'il devait rentrer au bercail ! Mais pendant ce temps, il est toujours là, idiote !
Il pointa sèchement son doigt sur mon coeur, je tirai la grimace. Il n'avait pas tort sur ce coup.
-Mais pourquoi il est parti sans rien dire, hein ?! J'étais juste un plan pour lui. Il... il m'a menti quand il me chuchotait ces mots que l'on chuchote à... à la personne que l'on aime.
-Ne pleure pas, Emy. Il t'aime, j'en suis sûr !
-Avec son coeur ou avec sa bite ?!
Choqué de ma question, JinHwan s'arrêta un instant de marcher alors que je continuais. Je marchais jusqu'à arriver à un autre magasin qui était beaucoup plus amusant que tous les autres : un magasin de confiseries. Ça, au moins, ça allait me détendre. Je rentrai dans le magasin et cherchai du regard quelque chose qui pourrait m'aider à calmer mes nerfs qui je pense était sur le point de claquer.
Alors que je me pris de passion pour des petits berlingots multicolores que j'ajoutais dans mon sachet, je vis du coin de l'oeil que JinHwan m'attendait dehors, passant un petit coup de fil. Je ne donnais pas cher pour savoir que c'était Mr Kim au bout du fil. J'haussai les épaules, non sans un pincement au coeur, puis continuais mes achats sucrés. Je sortis du magasin quelques minutes plus tard et rejoignis mon ami qui avait à présent fini de reporter ma crise de colère à vous savez qui.
-Ce soir on va à une soirée.
-Sans blague.
-Quoi ? Tu ne veux pas sortir ?
-Je sais très bien ce que tu manigances ! Tu étais au téléphone avec...
-Notre patron. Nous devons rencontrer des stylistes coréens afin de créer un projet franco-coréen.
Il me présenta l'historique de son portable qui me disait vrai, limite s'il allait me tirer la langue. Je soupirai puis relevai la tête vers JinHwan.
-Désolée d'être aussi tendue comme ça.
-Je comprend tout à fait. Mais n'en fais pas des caisses quand même.
Il déposa un léger baiser sur ma joue avant de me prendre la main et m'emener avec lui voir d'autre magasin. Maintenant il voulait s'acheter une autre tenue pour la soirée de ce soir. Je pensais que je devrais en faire tout autant.
Nous voilà revenus à l'hôtel, se dépêchant de se préparer pour la soirée qui aura lieu dans une heure. J'avais acheté une robe aux épaules nues, qui terminait sa course sur le molet d'une seule jambe, s'arrêtant au genou sur l'autre. Elle était de couleur rouge et "embrassait mes fines courbes à merveille" selon JinHwan. Il m'avait bien fait rire quand je l'avais essayé. Quant à lui, c'était un simple costard-noeud pap' mais il était toujours aussi élégant.
Trop occupée à vérifier mon maquillage léger dans la vitre de notre voiture privée, je n'entendis pas l'adresse où nous nous rendions mais ce ne fut pas très loin. Nous étions quand même en plein centre, nous avions beaucoup de choses à notre disposition. JinHwan me demanda de l'attendre, sortant prestement de la voiture. Ma portière s'ouvrit sur lui, il m'offrit une main afin de m'aider à sortir du véhicule. Je dissimulai un petit rire nerveux alord qu'il se courba légèrement, finissant de rendre jalouse les autres femmes qui se trouvaient aux alentours. Mon cavalier de soirée offrit son bras à mon égard auquel je glissai doucement ma main pour que nous marchions ensemble jusqu'à l'entrée. Nous fûmes chaleureusement accueillis par l'hôte de soirée qui apprit par nos présentations que nous travaillons avec l'un de ses plus vieux amis. Notre patron pouvait nous faire passer partout avec ses connaissances, c'était plutôt cool.
La soirée batait son plein dans cette immense salle tapissée de papier peint Bordeaux avec quelques liserais d'or. L'énorme lustre reflétait la danse des bougies, baignant les invités dans une chaleureuse lumière tamisée. Un orchestre se trouvait au fond sur scène, jouant de la musique classique. Je me surpris à sourire, agréablement à l'aise dans ce cadre idylique. Sans souci.
Jusqu'à ce que je le vois, lui. Me fixant de ses petites prunelles malicieuses, transperçant mon âme de douleurs amoureuses. La rose sent bon. Mais elle pique.
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