8 - Nouvelles responsabilités 🌓
Je ne pensais pas que donner la vie serait aussi douloureux.
Durant six mois, Max et Sam sont restés aux petits soins avec moi. J'ai refusé de rencontrer la meute de Max pour la simple et bonne raison que je voulais donner toutes les chances à cet enfant de voir le jour. Il était hors de question que je me fasse de nouveaux ennemis. J'ai été heureuse qu'il accepte.
Je pense que Max se sent prêt à changer et c'est une bonne chose. Il semblerait qu'il ait pris conscience de beaucoup de choses durant ces six mois et j'ai comme l'impression que je peux à nouveau lui faire confiance.
Je me souviens avoir pleuré, hurlé, supplié...
— Où est Marius ? Pitié... j'ai besoin de Marius... je veux Marius...
Je n'avais que son prénom à la bouche mais non. J'ai accouché sans Marius et j'ai du m'y résoudre.
Après sept mois de grossesse je ne me transformais plus et j'avoue en avoir été satisfaite. Plus les mois passaient plus les transformations étaient lentes, difficiles, douloureuses... et je ne sais pas encore aujourd'hui, comment je vais pouvoir gérer pleine lune et bébé.
Cette nuit, cela fait une semaine qu'elle est née et je suis incapable de lui trouver un prénom. Max m'en a proposé quelques uns mais rien ne me tente. Alors qu'elle pleurait, car elle avait faim, je la garde dans mes bras et la berce doucement tout en fredonnant un air doux.
Cela fait tellement longtemps que je n'ai pas chanté, que je n'ai pas fait de musique. J'ai comme la sensation que je n'en referai plus jamais.
Les yeux de ma fille sont bleus comme l'océan, ou comme un ciel d'été, pétillants de vie et d'innocence. Ce bleu me rappelle l'hypnotique regard de Marius et le glacial Gabriel.
— Mais je sais que tu es sa fille, murmuré-je alors qu'elle ferme les yeux.
Je dépose un doux baiser sur son front et continue de la bercer. Je n'ai pas envie de la lâcher et je peine encore à croire que cet enfant peut être le mien. Ces six mois sont passés si vite. Je suis restée terrée chez Max ce qui m'a rappelé mes folles années de jeunesse avec Sam.
D'ailleurs, drôle de coïncidence mais durant mon séjour chez eux, Sam et moi avons regardé l'intégral du seigneur des anneaux, comme au bon vieux temps.
— Si seulement tu étais là... soufflé-je. Où est-ce que tu es Marius... j'ai besoin de toi. Nous avons besoin de toi.
Si seulement cette guerre pouvait cesser. J'ai tellement peur que les chasseurs me trouvent. J'ai peur qu'ils fassent du mal à ma fille. Je sais qu'un jour il faudra se confronter. Max me l'a dit : il faut se battre une dernière fois et espérer la paix.
Soit nous perdrons et notre espèce s'éteindra.
Soit nous gagnerons et alors nous pourrons espérer une cohabitation saine.
Max entre dans la chambre après avoir toqué à la porte. Il me regarde alors je dépose délicatement ma fille dans sa couveuse maintenant qu'elle dort et je me rapproche de lui. Il m'adresse un bref sourire tandis que je tire sur le bas de ma robe. Mon ventre est encore arrondi et ma peau reste marquée de cette grossesse, avoir des gènes de loup ne permet pas de faire disparaître des vergetures.
— Comment tu te sens ?
— Légèrement fatiguée mais ça va et toi ?
— Je vais bien. J'aimerais te proposer quelque chose.
J'accepte mais je lui demande de quitter la chambre dans un premier temps. Ce que nous faisons.
Je m'assois alors dans la cuisine et me sert un verre d'eau que je vois d'un trait tandis que Max reste debout et que Sam nous rejoint.
— Maintenant que le bébé est né, accepterais-tu de rencontrer la meute ?
Je pose mon verre et relève mes yeux vers Max.
— Je sais ce que tu en penses mais tu es une Alpha Monroe et je t'ai dit qu'il fallait en finir avec tout ça... ils sont prêts...
— Je ne le suis pas, l'interromps-je. Ma fille vient de naître, elle n'a qu'une semaine. Si les chasseurs apprennent son existence...
— Ta fille aura une meute toute entière pour la protéger, intervient Sam.
Je lui jette un regard et croise les bras. Je ne sais pas, je ne sais plus. Je croix avoir vécu beaucoup trop de choses en sept ans, à tel point qu'aujourd'hui, je suis effrayée pour tout et encore plus depuis que je suis maman. Mon souhait le plus précieux serait de trouver ma mère, même si ce n'est pas ma mère biologique et lui dire qu'elle est grand mère à présent. J'aimerais me dire qu'à Noël, je puisse me réunir avec ma famille. Ce sont des choses que j'ai toujours évité, toute ma vie et à présent que tout a changé, depuis que je suis un loup, je me rends compte de l'importance d'avoir une famille unie.
— Je suis terrifiée... Marius n'est pas là, je suis seule et... Louis, Gabriel et même mon père... ils sont dans la nature, ils nous haïssent.
— Nous retrouverons Marius, je te l'ai promis, déclare Max.
— Pourquoi est-ce que ça t'importe tant que je les rencontre ?
Je me tourne vers lui et lève le menton.
— Il y a une personne parmi eux qui souhaite te voir.
Je plisse les paupières.
— Jess ? Moins je la vois, mieux je me porte, vociféré-je.
— Non, quelqu'un d'autre Monroe, et c'est important que tu la rencontres, rétorque Sam.
— La, donc c'est une femme.
— Fais nous confiance, demande Sam.
Je le regarde et je ne peux me dire qu'il me trahirait. Pas Sam. Il n'a fait que suivre son Alpha et je ne pourrai jamais lui en vouloir pour cela. Je sais qu'en lui, je peux avoir confiance. Je baisse les yeux le temps de ma réflexion puis j'inspire profondément.
— D'accord, Sam, restes près de ma fille...
— Je ne la quitterai pas des yeux.
Je l'enlace et le serre contre moi.
— Merci infiniment.
Il me frotte le dos puis m'adresse un sourire lorsque l'on se détache l'un de l'autre.
Le temps de la route, Max et moi ne parlons pas. Il n'y a plus vraiment ce froid terrible entre nous mais il y a cette distance qui me donne du mal à croire qu'un jour, nous ayons pu être si proche et qu'un jour, j'ai pu ressentir autant d'amour à son égard. Je pense que je l'aimerais toujours, mais cet amour a fané, tout cela, à cause de ses actes.
J'ai cependant envie de laisser derrière moi la haine et la rancoeur. S'il me prouve que cette promesse est réelle et qu'il m'aidera à retrouver Marius, alors peut-être qu'une réelle confiance sera envisageable.
Il se gare devant une maison de banlieue basique. Nous sommes entourés de voisins. C'est complètement l'opposé de ce que nous avions connu dans le manoir de Marius ou bien la maison dans le quartier en construction.
Je descends de la voiture et observe les alentours. Nous entrons dans la maison et avançons dans l'entrée décorée d'un miroir et d'une table avec une plante dessus. Nous avançons dans le salon pour découvrir la meute. Il y a une jeune fille de huit ans brune avec des tresses. Deux femmes de notre âge sont présentes et trois hommes, l'un doit avoir tout juste dix huit ans, l'autre la trentaine et le dernier une cinquantaine d'année.
Dans l'ordre ça donne Daniela, Rosalie, Martha, Théo, Tristan et Serge.
Je me présente évidemment à eux mais je n'ai pas l'air de leur être inconnue. Je me demande qui est la personne qui souhaitait me voir car pour le moment je ne ressens aucune excitation ou autre parmi mes nouvelles connaissances.
— Alors Max ? Qui voulait tant me voir ? Demandé-je.
— C'était moi, déclare une voix dans mon dos.
C'est une voix féminine et grave. Je ne la reconnais pas. Alors je me retourne.
Bizarrement, en faisant face à cette individu, mon passé me revient en pleine figure. Et mon destin lui, m'attrape et ne me lâchera pas.
— Alice ?
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top