28 - Miserable peine 🌓

— Je n'ai jamais rien réussi dans ma misérable vie, souffle Marius.

Il pose les clefs de sa voiture sur le mini bar. Nous nous trouvons à nouveau dans ce fameux chalet. Là où Max m'avait emmenée la première fois. Marius passe une main pleine de terre et de cendres dans ses cheveux moites et se mordille les lèvres. Je peux entendre son cœur battre et ce n'est pas joli. Il souffre et il est terrible en colère.

Je reste immobile tandis que je le suis des yeux, lui qui ne cesse de faire les cents pas.

— J'ai tout fait pour protéger ces personnes. Des personnes que je considéraient comme ma famille.

Je ne dis rien, j'ai l'impression qu'il pourrait exploser d'une seconde à l'autre.

— J'ai sacrifié tellement de choses... j'ai sacrifié ma propre famille pour eux. Parce que j'ai toujours eu la crainte que notre espèce s'éteigne. Je leur promettais tellement de choses et surtout, la sécurité...

Je sens les larmes brûler mes yeux. J'espère qu'ils s'en soient sortis. Marius a appelé les pompiers puis a décidé qu'il fallait que l'on parte. Alors nous n'aurons jamais cette réponse.

— Et j'ai été incapable de tenir cette promesse !

Il passe ses bras sur le mini bar et renverse sur le sol tout ce qui se trouvait dessus. Je recule d'un pas, ressentant toute sa rage. Il arrache un cadre du mur et le jette par terre, puis une chaise qu'il brise contre la table qui en garde des marques.

— Marius, s'il te plaît...

— C'était mon rôle d'Alpha ! Hurle-t-il en donnant un coup de pied dans la table qui se renverse sur les chaises restantes.

Le vacarme qu'il fait est intense, j'ai l'impression d'être dans sa tête et de ressentir tout ce qu'il ressent pendant qu'il détruit tout ce qui se trouve autour de lui. Alors que le chalet et sens dessus dessous, il abat son poing contre le mur qui se fend sous ses phalanges. Sa respiration est rauque, sa poitrine se soulève si rapidement... je m'approche doucement de lui, plutôt effrayée je dois l'avouer. Cependant, j'enroule mes bras autour de sa taille et pose ma tête contre son dos, légèrement tremblante.

Il ne me repousse pas, j'entends son cœur qui frappe sa poitrine comme pour le punir, je sens tous ces fourmillements qui passent sous sa peau tant sa colère ne se dissipe pas.

— Je ne peux pas rester là à rien faire, marmonne-t-il les dents serrées.

Je le serre un petit peu plus et ferme les yeux.

— S'il te plaît... ne fais pas quelque chose que tu regretterais, soufflé-je accrochée à lui.

— Je ne regretterai rien si c'est pour venger ce que ces monstres ont osé faire à ma meute.

Il se redresse alors je le lâche et il se tourne vers moi. Ses yeux sont si sombres... pourtant habituellement bleus, cette fois, ils sont noirs de peine.

— Tu ne dois pas foncer tête baissée Marius... tu m'as toi-même dit qu'il fallait gérer sa colère.

— Tu n'as qu'à partir.

Je penche la tête sur le côté et l'interroge du regard. Le contour de ses yeux est rouge, son teint pâle. Il bouillonne. C'est une vraie bombe à retardement.

— Pars Monroe, c'est pas ce que t'as toujours voulu ? Je te fais un cadeau.

— Tu veux que je m'en aille...

Je sens mon cœur qui s'abîme un petit peu plus. Pourquoi me dit-il ça ? C'est vrai que j'ai souvent eu cette envie de partir mais où irais-je ? Que ferais-je ? Sans repères... Il me regarde un instant sans dire un mot avant de passer à côté de moi et de s'avancer dans la pièce où des débris gisent sur le sol.

— Je te libère, grogne-t-il.

Je me retourne pour le regarder mais lui reste dos à moi.

— Tu n'es qu'un lâche, vociféré-je.

Il se retourne vivement, saisit ma gorge et me colle brusquement contre le mur. Je me pince les lèvres pour ne pas montrer ma crainte et affronte son regard enragé.

— Je t'interdis de dire ça, articule-t-il.

— Tu es incapable de te contrôler.

Je sens encore sa morsure dans mon cou même si elle commence à guérir. Il peine à se contrôler.

— Tu as perdu, alors tu préfères me mettre dehors et te terrer dans ta misérable peine, continué-je. Tu vas encore t'auto-détruire parce que c'est ce que tu as toujours fait. Tu te détruis et tu détruis les autres.

Il frappe sa main contre le mur à côté de moi, tout en maintenant ma gorge de l'autre. Ses lèvres sont retroussées, sa rage est exposée. Moi je sens des larmes rouler sur mes joues.

— Je te hais, marmonne-t-il.

Finalement, comme s'il parvenait à se contrôler bien qu'il tremble de rage, il me libère de son étreinte douloureuse, serre les poings et baisse la tête. Je crois qu'il pleure mais qu'il se retient. Il ne dit plus rien et moi non plus. Nous tombons alors dans un silence monotone. Je me décolle doucement du mur et m'approche de lui. Je pose mes mains sur son visage, mon corps tout près du sien. J'aimerais l'étreindre et parvenir à le consoler.

— Je peux rester, murmuré-je.

Je lui fais relever la tête vers moi pour ainsi sonder son regard. Je garde mes mains sur son visage. Des mèches de cheveux retombent sur son front et ses yeux sont si rouges... je ne sais quoi lui dire de plus et il demeure silencieux. Je me hisse sur la pointe de mes pieds et doucement, je dépose un baiser sur ses lèvres. Je le regarde, espérant obtenir une réaction de sa part.

Finalement, sa main se mêle à mes cheveux et il m'embrasse à nouveau. Je me laisse faire, emportée par sa fougue. Je lui retire la veste qu'il portait et arrache sa chemise. Je l'ai littéralement arrachée... cette force que j'ai est incroyable et cela ne semble pas le déranger. J'observe un instant son torse avant de relever mes yeux vers lui, le suppliant de m'embrasser à nouveau. J'enlève ma veste et je sens ses mains doucement qui attrapent la fermeture de ma robe dans mon dos. Il dépose des baisers sur mon épaule puis la descend doucement. Je me sens si étrange, tellement excitée et à la fois peinée. Je ne devrais pas faire ça je le sais. Surtout avec quelqu'un comme Marius, mais ces derniers temps, Marius à un autre visage pour moi.

Il laisse glisser la robe jusqu'à mes chevilles puis m'attrape à nouveau. Il me porte avec facilité et m'allonge sur le canapé, au milieu de tous ces débris de colère. Il se colle à moi, je sens la chaleur de son torse contre ma poitrine. Ses baisers dans mon cou sont brûlants, la puissance de son corps m'englobe. Mes mains glissent jusqu'à la ceinture de son jean que je détache sans oublier de descendre sa braguette et de baisser son pantalon. J'attrape ensuite son visage pour le regarder droit dans les yeux tout en entourant son bassin de mes jambes. Ma respiration est si rapide, mon cœur palpite et ça, je ne peux le lui cacher.

— Qu'est-ce qu'il y'a ? Souffle-t-il.

— Laisse-moi te regarder.

Il se colle contre moi et je le sens alors pénétrer mon âme. Je me mords les lèvres et laisse retomber ma tête en arrière. Je me donne à lui et il le sait à cet instant. Je me donne à un être qui aime avoir le pouvoir, un Alpha qui a ce besoin irréprochable d'être supérieur. Plus il intensifie ses mouvements de bassin et plus je me cambre et gémis de plaisir. Il mordille ma peau, caresse mes hanches, lèche mon cou. C'est une véritable explosion de plaisir qui vient en moi. Mes cris se mêlent à ses râles. Je griffe son dos, mord son épaule, je ne réponds plus de moi.

J'aurais apprécié que ce moment dure plus longtemps encore, simplement pour qu'il continue à oublier sa peine et sa colère. Malgré cela, lorsque ce fut terminé par nos cris de plaisir mutuel, je reste contre lui, contre son torse brûlant tandis que ses yeux se ferment pour le laisser aux bras de Morphée.

Je pense un instant à ce qu'il s'est passé, puis à Marius, au sentiment qu'il m'a procuré avant de me laisser porter par sa respiration endormie, et de m'abandonner aux bras de Morphée a mon tour.

🌓

Lorsque j'ouvre les yeux, j'entends les oiseaux piailler dehors et la lumière du soleil qui réchauffe la pièce en bazar dans laquelle je me trouve. Je ne suis plus contre Marius. Je me redresse sur mes coudes et regarde autour de moi.

— Marius ? Appelé-je.

Je sens mon cœur rater un battement. Je me lève d'un bond et enfile ma culotte laissée sur le sol. Je croise mes bras contre ma poitrine et avance entre les babioles cassées sur le sol.

— Marius ? T'es là ?!

Je n'ai aucune réponse et il n'y a plus ses vêtements. Dehors, la voiture est toujours là mais lui... lui il m'a laissée.

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