16. Dévotion 🌖
[Scène explicite à l'intérieur de ce chapitre.
Pour un lecteur averti. ]
Le grincement de la porte me fait ouvrir les yeux, la lumière qui provient de celle-ci, en haut des escaliers me fait plisser légèrement les paupières. Je me sens apaisée ce matin, complètement vidée de toute énergie. Je me redresse doucement et ramène mes genoux contre ma poitrine, mes vêtements sont en lambeaux sur le sol et quand je passe une main dans mes cheveux, je me rends compte que ce n'est plus qu'un paquet de nœuds.
Max apparaît dans la lumière, le contre-jour m'empêche de voir son visage mais je connais son odeur, sa carrure athlétique. Il s'approche de moi, s'accroupit à ma hauteur, un genou à terre et m'enveloppe dans une couverture chaude. Je le regarde un instant, sans un mot. Je n'ai pas vraiment la force de reprendre notre conversation de la veille. Je n'ai même plus envie de me battre.
J'attrape les coins de la couverture pour couvrir mon corps puis je détourne le regard.
— Tu peux te lever ? demande-t-il.
Je ne réponds pas. Je sens alors sa main se caler sous mon aisselle, il m'aide à me mettre debout puis m'entoure de son bras pour me faire avancer. Sa présence est réconfortante, sa taille, sa force, tout est rassurant. J'aimerais me blottir contre lui mais je ne lui pardonne pas ce qu'il a fait. Nous remontons, sous les yeux de toute la maison puis je me rends dans la salle de bains où j'entre aussitôt dans la douche. Je jette la couverture par dessus la vitre floutée et allume l'eau qui réveille tout mon corps endolori.
Max est encore là, je le sens. Il ne parle pas, moi non plus. Je profite de l'eau, de la chaleur, la vapeur, pour détendre mes muscles, pour inspirer, me recentrer, oublier les troubles d'hier soir. Je passe mes mains dans mes cheveux tout en levant la tête et alors que le jet caresse ma poitrine, j'ouvre les yeux, les cils humides qui me brouillent légèrement la vue.
— Je suis blanche... soufflé-je.
Max ne répond pas, je n'ai pas besoin de chercher sa silhouette pour savoir que je ne parle pas seule.
— J'ai vu la couleur de ma robe, poursuis-je.
Je fixe le plafond, les mains sous le jet d'eau pour créer une cascade.
— Je suis aussi blanche que la neige...
Je ne sais pas pourquoi mais un léger sourire étire mes lèvres. Je m'en souviens, je me souviens de ce que j'ai vu, de ces poils blancs, de ces griffes... j'en oublie la rage qui m'habitait.
— Toi, Max, de quelle couleur est ta robe ?
Je tourne la tête sur le côté, je me trouve dos à la vitre. Je l'entends inspirer profondément.
— Noir comme l'ébène.
Je souris légèrement à nouveau.
— Le yin et yang... marmonné-je pour moi-même.
Bien que je pense qu'il ait tout entendu.
— Tu te souviens de ce que tu fais quand tu as ta forme de loup ? M'enquis-je.
Je me savonne les cheveux, face au mur, détendue cette fois, trop détendue.
— Toujours.
— Tu te souviens de tout cette nuit là alors... ?
Il met un temps à répondre cette fois.
— Oui.
Je rince mes cheveux, sans un mot. Je gratte mes ongles qui sont noirs en dessous, comme si j'avais gratté, difficile de tout enlever mais je fais au mieux. Le fait d'avoir des résidus sous les ongles prouve que finalement, le loup n'est pas tant détaché que ça de notre corps, tout compte fait, peut-être bien qu'on ne forme qu'un et peut-être bien que je devrais l'accepter... ce loup au pelage blanc.
— Pourquoi tu m'as fait ça ? demandé-je en coupant l'eau.
J'essors mes cheveux et les garde dans ma main en attendant sa réponse.
— Je ne me suis pas contrôlé.
— Non, je ne te parle pas de la morsure, je te parle de Rebecca...
Je l'entends soupirer.
— J'avais une vie avant toi, Monroe.
— Mais je suis là maintenant...
Je ne l'entends plus. Je lui en veux pour beaucoup de choses, je crois même que je le déteste. La haine que j'éprouve pour lui est également l'aimant qui m'attire à lui. Le lien qu'a créé la lune entre nous est une prison, une camisole pour nous deux. Je devrais le haïr encore plus et pourtant mon âme comme mon corps sont obnubilés par lui, par tout ce qu'il dégage, tout ce qu'il cache, tout ce qu'il dit. On parle du lien de l'Alpha et de ses loups, celui-ci est encore plus fort, j'en suis certaine.
Je sors finalement de ma douche et me poste devant lui, je suis totalement nue mais de toute façon, il a bien raison, il m'a déjà vu nue. Je n'ai pas besoin de jouer la prude avec lui, ni même faire preuve de pudeur. Il me verra ainsi chaque mois, chaque fois que la pleine lune aura eu raison de mon être. Il est appuyé contre l'évier, les bras croisés. Ses yeux ne cillent pas, ils restent fixés sur mon visage. J'aimerais en rire, je suppose qu'il aimerait regarder mais peut-être est-il simplement bien élevé ou tout bonnement trop respectueux.
— Alors, je dois accepter ta vie d'avant ? questionné-je.
Je le vois qui serre et desserre ses mâchoires.
— Habille-toi.
— Excuse-moi ? Tu me demandes de me couvrir alors que c'est toi qui est resté ici pendant que je prenais ma douche. Si la vue de mon corps te gêne, je t'en prie, tu peux sortir.
— Pourquoi tu me cherches comme ça ?
— Tu devrais en avoir rien à faire, non ? Rebecca et toi... vous formez un couple, je me trompe ? C'est pour quand les petits louveteaux ?
Il décroise les bras et se redresse, s'avance vers moi et m'électrise de ses yeux sombres. Je lève la tête, le menton en avant. Je ne me rabaisserai jamais, qu'importe ma tenue, habillée ou nue, je ne me montrerai jamais faible, pas après tout ce que j'ai enduré. Nous nous regardons sans un mot, il est menaçant, comme s'il souhaiterait me frapper pour mon insolence mais non, il me toise, sans bouger, immobile. Il saisit ma nuque d'une poigne ferme, ce qui m'échappe un souffle de surprise. Néanmoins, je le regarde. Me frappera-t-il comme l'a fait Marius ? Sans remords, de sang froid ? Il me considère un instant avant de plaquer brusquement ses lèvres contre les miennes. Sa poigne se resserre, son baiser fougueux me met dans tous mes états. Je ne suis plus que son pantin, pendue à ses lèvres, je me laisse bercer par sa dance tumultueuse qui fait vibrer chaque parcelle de mon corps. Tout en m'embrassant, il me plaque contre la vitre froide de la douche, puis me pince la lèvre de ses dents avant de se détacher de moi. Je garde la bouche entrouverte, mon cœur fait des bonds, mes jambes tremblent. Je rouvre les yeux pour croiser son regard de braise, il reste si proche de moi, à quelques millimètres de mes lèvres.
— Arrête de me chercher, Monroe, grogne-t-il entre ses dents.
Je pose ma main sur son épaule, faiblarde, hypnotisée. Je ne suis pas fan de la violence mais dans ce contexte, avec lui et avec la forme que j'ai grâce à ce gêne, je m'en fiche. Je voudrais qu'il recommence à nouveau. Jamais encore on ne m'avait embrassé comme ça.
— J'ai pas envie... murmuré-je.
Ma voix elle-même ne sort plus de ma gorge nouée par mon désir. Sa main glisse le long de mes côtes, il les frôle ce qui me tire un frisson, puis surfe sur ma hanche provoquant une chair de poule incontrôlable. Il se penche légèrement et approche ses lèvres de ma clavicule, je sens sa chaleur, je sens l'électricité de notre lien, je sens la lune, la nuit, les loups... Je ferme les yeux, le souffle court. Il aspire ma peau, ce qui me fait instantanément mordre mes lèvres mais il arrête aussitôt, sans s'éloigner de moi. Je voudrais le supplier de recommencer, plus longtemps et partout. Absolument partout.
— Si je fais ça, si je reste avec Rebecca, si je m'éloigne de toi, c'est parce que je n'ai pas le choix.
Il se redresse et sonde mon regard.
— Pourtant t'es très proche de moi, là tout de suite, réponds-je.
Il tente de s'écarter mais j'attrape son t-shirt et le rapproche.
— Reste près de moi.
— Tu as voué loyauté à l'Alpha.
Je desserre son t-shirt puis le lâche, laissant pendre mes bras le long de mon corps.
— Je ne suis pas comme vous.
— Si tu mens, si tu le trahis...
Je pose mon doigt contre ses lèvres pour qu'il se taise.
— Arrête d'avoir peur de ton frère, Max.
Je me décolle de la vitre et me rapproche de lui, me perche sur la pointe de mes pieds et approche ma bouche de son oreille.
— Tu es bien plus fort que lui et tu le sais, susurré-je comme un secret.
Moi je le sais. J'en suis certaine. Je le sens, quelque chose cloche et je ne suis pas certaine que Marius soit à sa place. S'il la tient, c'est par la force, par la peur, par le chantage. Il est fort à cela, il est mauvais et jaloux. Jaloux de ce qu'il y a entre Max et moi, tout simplement car lui n'a jamais transformé personne.
— Tu dis ça parce que c'est moi qui...
Je l'embrasse à mon tour, l'empêchant de finir sa phrase. Bien-sûr que c'est lui qui m'a créée, c'est bien pour ça que je ne vouerai ma dévotion qu'à une seule personne : Max.
Je lui voue tout à cet instant. Je lui donne tout.
Mon corps en premier.
J'attrape le bas de son t-shirt et lui fait passer par dessus sa tête. Je regarde son torse un instant, ses tatouages. Sur son pectoraux droit, trois griffures bien distinctes sont présentes, trois cicatrices boursouflées et anciennes, recouvertes par l'encre de ses tatouages mais jamais totalement camouflées. Je glisse mes mains sur sa peau décorée et détache sa ceinture. Quand son pantalon se baisse légèrement, il me dévoile sur sa hanche, deux nouvelles cicatrices, deux trous, deux balles. Je passe mes doigts dessus, la sensation est étrange mais ne me repousse pas. Il attrape mon poignet alors je relève les yeux vers lui.
— Qu'est-ce que c'est ? demandé-je.
Je sais ce que c'est, mais je veux savoir.
— Je me suis fait tiré dessus.
— Quand ça ?
— Il y a quatre ans. Il y a beaucoup de choses que tu ignores encore sur les loups.
— Apprends-moi.
Je croyais que nous guérissions rapidement, ma lèvre n'a déjà plus rien et le visage de Max non plus. Pourtant, ces cicatrices ne sont pas anodines. Ce qui veut dire que l'on peut réellement être blessé et en garder des traces.
— Je vais t'apprendre autre chose pour le moment, grogne-t-il les yeux sombres.
Il m'attrape et me couche sur le tapis humide de la salle de bains, m'accompagnant dans son geste, il cale sa cuisse entre mes jambes et m'observe un instant.
— Apprends-moi, répété-je affichant un léger sourire amusé.
Ses lèvres parcourent ma clavicule, mon cou, ses dents goûtent ma chair, ses morsures sont presque douloureuses mais à la fois satisfaisantes. Qu'il me morde, je garde encore la marque de ses crocs dans la peau. Je l'ai lui, dans la peau. Sa bouche fait le tour de mes tétons, ce qui me fait frémir et bouillonner de désir. J'aimerais qu'il aille droit au but, qu'il me satisfasse tout de suite. Le voilà entre mes jambes à parcourir mon anatomie de sa langue, ses mains sur ma poitrine et mon désir ne faisant qu'accroître. Ma dévotion est pleine, complète, à lui, je lui offre, je lui donne, je lui lègue. Je me mords les lèvres tout en poussant un gémissement, gesticulant sur le sol. Il arrête alors et se place correctement entre mes jambes.
— Ne fais pas un bruit, grommelle-t-il.
Je hausse les sourcils.
— Alors ne fais rien, soupiré-je.
Tout en me fixant, il baisse son pantalon d'une main. Mon pouls se fait sentir absolument partout, notamment entre mes jambes ouvertes rien que pour lui. J'aime prendre l'avantage d'habitude. J'aime avoir le contrôle de mon corps lorsque je couche avec un homme mais cette fois, je suis à lui et non l'inverse, je ne saurais dire comment faire pour retourner la situation à mon avantage. Il pénètre mon intimité dans une chaleur qui paralyse mon corps le temps d'un instant. Cette sensation chaque fois que l'on se touche est décuplée, si bien que je m'agrippe à lui, mes lèvres contre son épaule. Plus son rythme devient fougueux et plus mes gémissements s'étouffent dans le fond de ma gorge. Mes dents entrent en contact avec sa peau tatouée alors que mes ongles s'enfoncent dans sa chair. Je le mords, je le griffe et lui continue ses vas et viens énergiques qui m'arrachent des gémissements étouffés par les morsures que je lui inflige. Je n'ai jamais ressenti cela.
J'aimais Samuel, pour de vrai. Ce n'était pas seulement l'amour qu'on éprouve envers un ami. J'étais amoureuse de lui mais j'étais terrifiée, chaque fois que l'on couchait ensemble, c'était génial, c'était magique. Mais cette fois, avec Max... ce n'est plus magique, c'est irréel. Pourquoi ? À cause de ce lien ? Finalement, il n'y a aucun sentiment hormis de la haine...
Finalement, il n'y a que la lune qui nous lie tous les deux.
Rien que la lune, sans amour.
Et la seule chose qui pourrait briser ce lien, la seule personne qui en serait capable, c'est bel et bien son frère.
C'est bel et bien l'Alpha de cette meute.
Je vous remercie d'avoir lu !
Je ne saurais dire, d'après vous cette histoire rentre dans le genre LOUP-GAROUS (Fantastique) ou bien BIT-LIT ? J'ai cru comprendre que la Bit-lit était un mélange des genres (fantastique, romance, thriller et autre...), du coup je suis un peu perdue et pour m'orienter pour une maison d'édition, ça complique la donne. À savoir qu'en envoyant son manuscrit à une maison d'édition il faut préciser la catégorie à laquelle appartient le manuscrit. Donc si quelqu'un peut m'éclairer...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top