16.b. ... et le ciel étoilé.
Notre marche tranquille est rythmée par la mélodie urbaine qui s'élève tout autour de nous. Les lumières de la ville, pleine de vie même en soirée, rivalisent avec celles des devantures animées de la multitude de commerces encore ouverts. Aucune, toutefois, ne brille avec autant de panache que le Casino Barrière de Deauville. Le moindre de ses contours est couvert de néons jaunes, le rendant visible de loin telle une décoration géante de nouvel an.
À mesure que nous approchons, son architecture impressionnante se précise. Son style classique et les drapeaux flottant sur leur mât, planté sur le toit, donnent au lieu des allures d'hôtel de ville. Une impression chassée par les nombreux allers-venus de véhicules en tous genres et de personnes exaltées.
— On a bien fait de venir en BM Double Pieds, reconnaît Déhon.
Je m'amuse de sa remarque et en profite pour vanter mes mérites.
— Garde ce ressenti en tête pour la prochaine fois où tu douteras d'une de mes idées.
Mon osito rit de bon cœur. Les doigts toujours liés aux miens, il m'invite à traverser le passage piéton puisqu'une occasion s'offre enfin à nous. Déhon me laisse lui offrir l'entrée, nous passons sans anicroche les contrôles d'identité et un frisson d'émoi me parcourt lorsque nous longeons le hall du casino. Plusieurs encadrements voûtés ouvrent sur les différents espaces de jeu. L'endroit est aussi magnifique qu'immense ! Sans être de nature matérialiste, j'adore ce luxe exceptionnel et l'ambiance chic qui nous entoure. Mais je ne sais vraiment pas où donner de la tête. Les lumières, les décorations élégantes et même l'impatience électrique qui flotte dans l'air s'imprègnent sous ma peau. En effet la musique d'ambiance, bien que perceptible et engageante, couvre moins l'entrain des discussions et les cris de joie des joueurs déjà installés que les bruits tonitruants des machines à sous.
Je reviens à notre propre présence dans ce lieu empli de divertissements. Incapable de me décider sur notre première activité, je lève le regard vers Déhon et surprends alors son sourire en coin. Avec la pratique, je parviens dorénavant à identifier toutes les variantes et les messages cachés derrière. Il s'agit là de celui dont il me gratifie lorsqu'il est satisfait de réussir à m'émerveiller. J'imagine que mes yeux écarquillés d'excitation projettent un éclat similaire aux lustres scintillants suspendus au plafond.
— Tu préfères commencer par les jeux, ou le resto ? s'enquiert Déhon.
— Les jeux ! Bien que je n'ai pas tant d'argent à perdre.
— T'inquiète, s'amuse-t-il, je peux te faire un prêt à taux zéro. C'est pas un problème. Sache juste que les machines à sous sont des attrape-nigauds. Statistiquement parlant, t'es susceptible de perdre beaucoup plus que ce que tu gagneras en retour. Sauf si t'as le cul bordé de nouilles.
— Tu es parfois d'une poésie affolante ! me moqué-je, toutefois peu surpris par son manque de tact.
— Ouais, je sais, ricane Déhon, qui m'enlace au beau milieu du hall. On va un peu parler stratégie, OK ?
Si proche de lui, je ne peux qu'opiner. Tour à tour captivé par ses yeux luisants de malice et ses lèvres tentatrices, je crois bien que j'adhèrerais à n'importe lequel de ses stratagèmes pourvu qu'il me réclame comme complice.
— Pour peu qu'on connaisse parfaitement les règles, qu'on sache bien observer les autres joueurs ou compter les cartes, le meilleur retour sur investissement se fait aux tables de jeux du genre poker ou blackjack.
— Mais... N'est-ce pas interdit ? chuchoté-je, de peur d'être entendu par un membre du personnel.
— Pas vu, pas pris, rétorque naturellement Déhon. Puis ça risque pas grand-chose, à part un fichage sur liste rouge. Et c'est comme partout ailleurs, suffit juste de maîtriser ce domaine et être ultra prudent pour réduire le risque de se faire griller. T'as envie d'essayer ?
Je me perds un instant dans l'étendue d'assurance que renvoient ses iris noisettes. L'interdit de cette proposition déclenche en moi un puissant jet d'adrénaline. Cette dernière se propage furieusement dans mon système, me rendant tremblant et pantelant.
— Tu oublies un petit détail, osito, soufflé-je, le cœur battant déjà à un rythme trop élevé. Je n'ai pas ce genre de talent.
Sourire espiègle aux lèvres, Déhon s'incline franchement par-dessus mon épaule et fourre le visage dans mon cou. Je frétille de l'intérieur en recevant avec grâce le baiser qu'il dépose sur ma peau offerte. Ses lèvres dévient toutefois et murmurent effrontément contre mon oreille :
— Moi si, mon cœur.
Dieu du ciel... Cherche-t-il à me faire défaillir en public ?
J'humecte machinalement mes lèvres lorsque les siennes y migrent. Son souffle s'abat chaudement sur ces dernières.
— Te propose de commencer par quelques minutes sur les machines à sous, puis de passer à la roulette pour tester ta chance. Ensuite, je nous récupère de la maille au blackjack. Ça te convient ?
— D'accord, soupiré-je, haletant. Je ferai absolument tout ce que tu veux, Déhon, à condition que tes lèvres atterrissent sur les miennes dans la seconde.
— OK, ricane mon obsession. Je constate que tu lances toujours des vœux sans faire gaffe à leur portée.
Je me rends brusquement compte que j'ai parlé sans réfléchir ! J'ai à peine le temps de me reprendre que mon génie de l'amour réalise mon souhait, armé de cet aplomb enivrant qui le définit.
Je suis tout retourné après notre baiser, pourtant resté assez sage. Déhon s'en amuse et pose la main sur ma nuque par habitude afin d'initier notre mouvement, nous avançons ainsi vers l'allée des machines à sous. Empourpré, j'évite soigneusement les regards curieux ou outrés qui se posent sur nous. Mais mon petit ami n'est vraisemblablement pas dans cette optique.
— Qu'est-ce que tu mates, tonton Bernard ? l'entends-je soudain ronchonner. Ou peut-être que t'as un truc intéressant à nous dire ?
Surpris par son ton acerbe, je scanne notre environnement à la recherche de l'élément déclencheur. Je tombe vite sur l'homme noir d'âge mûr que Déhon fustige. Debout aux côtés d'une jeune femme métissée à l'angle de l'arche, le poivre et sel élégamment vêtu se garde bien de répliquer quoique ce soit et retourne à son interlocutrice gênée.
— Je préfère ça, marmonne Déhon, se parlant certainement à lui-même.
L'attitude autoritaire que je lui reprochais encore intérieurement ce midi, avec l'incident des photos, est tout de suite plus séduisante lorsqu'elle se destine à nous défendre. Le savoir capable de monter au créneau pour un simple regard de travers, alors qu'à moi il offre patience et affection, m'électrise indiciblement. Mes sens émoustillés se focalisent néanmoins sur autre chose que le sex-appeal de Déhon. Nous achetons quelques tickets et je m'installe à une machine choisie par ses soins. Comme prévu, j'enchaîne les tirs de levier puis les lancés de dés à ses côtés tout le début de soirée. Les quelques occasions où il s'intéresse plus à son téléphone qu'à moi ne m'irritent pas tant, puisque je croule sous ses mots doux et ses conseils encensants. Mes gains sont peut-être minimes confiés aux mains du hasard, mais la sensation de victoire est tout de même grisante ! Dé passe ensuite une bonne heure à la table de blackjack. Mes encouragements mielleux et mes baisers sucrés, additionnés à ses conversations habiles faussement anodines, distraient assez les joueurs et le croupier afin qu'ils ne le prennent pas en flagrant délit de triche. Ce dernier esquisse un sourire en coin à la fin de la partie et accepte poliment la poignée de main de mon chéri, qui le remercie et lui glisse ainsi un pourboire discret avant que nous quittions la table.
— Tiens, c'est cadeau, déclare ensuite Déhon d'un ton badin.
Je le dévisage alors qu'il me cède le rack transparent contenant le lot admirable de jetons qu'il a gagnés cette dernière heure.
— Tu plaisantes ? m'étonné-je.
— Jamais avec l'argent, ricane-t-il avant de clore le sujet à sa manière. T'es un partenaire génial. Je soupçonne quand même le croupier de nous avoir cramés. Ils sont malins, ces types-là. Mais ta chance nous a sourit, il a rien dit. Donc on va encaisser tes gains et tu me payes le resto ? Je commence à avoir la dalle.
— Ça marche !
Nous nous aventurons à nouveau vers les caisses, cette fois afin d'échanger nos jetons contre de l'argent. J'apprécie de sentir la chaleur envoûtante de Déhon dans mon dos alors que nous nous frayons un chemin à travers la foule. Ses papouilles inépuisables ainsi que nos conversations diffuses comblent notre attente de quelques minutes. Une fois ma jolie liasse de billets à l'abri dans la sacoche qui traverse le poitrail de Déhon, nous prenons ensuite sans tarder la direction du restaurant accessible depuis la zone des jeux de table. Un employé vérifie encore nos papiers d'identité, puis nous désigne une serveuse qui nous accompagne jusqu'à la table qui sera notre. Elle s'éclipse poliment après avoir pris notre commande. La décoration luxueuse aux tons rouges et or fait raccord avec celle que nous avons pu observer dans les espaces de jeux. Le dressage ainsi que le service sont minutieux et je dois avouer être soulagé que Déhon paraisse serein. Au souvenir de l'évidente maîtrise de lui qu'il affichait, je crois pouvoir assurer que son for intérieur n'était pas aussi calme lors de notre dîner à la Tour Eiffel.
— Je porte un toast au succès de ton partenariat avec Chloé et ses frères, annoncé-je dès que notre charmante serveuse a terminé de remplir nos verres de champagne.
Déhon acquiesce et lève à son tour sa flûte.
— Merci, p'tite bouille. Mais je voudrais surtout qu'on trinque en notre honneur. Je suis content de t'avoir rien qu'à moi ce week-end.
— Moi aussi, souris-je en penchant ma flûte vers la sienne. À nous.
— À nous.
Nous trinquons, yeux dans les yeux, puis savourons chaque bouchée du repas gastronomique goûtu qui nous est servi. Nos discussions enthousiastes se poursuivent dans le cocon d'intimité que nous parvenons à créer même au milieu d'étrangers. Parfois, nos jambes se frôlent sous la table, à l'abri des nappes rouges sang. Parfois encore, nos regards silencieux succèdent à nos rires complices. La tension inextinguible qui flotte entre Déhon et moi ne semble que grimper, sans jamais vouloir redescendre. Peut-être est-ce l'effet du champagne, mais je me sens étrangement animé par la volonté de l'emmener à son apogée.
— Et si on finissait la soirée au nightclub ? hasardé-je avec entrain à notre sortie du restaurant.
— Nathanaël...
Je devine le « Par pitié » qui lui traverse l'esprit lorsqu'il repense à ma première fois au Rodrigue. Ceci dit, je n'en démords pas.
— Allez, s'il te plaît, Dé ! Je suis encore lucide et je ne boirais plus une seule goutte d'alcool, promis.
— C'est pas tant ce qui me dérange, souffle-t-il, les mains plongées dans les poches de son jean tandis que nous arpentons une allée. Je veux bien t'accompagner, mais tu danseras tout seul.
— Pourquoi ? Parce que tu es en pleine digestion ou parce que tu n'aimes pas ça ?
— Option numéro deux. À moins que ce soit à l'horizontal, la danse, c'est pas vraiment mon délire.
Je pouffe de rire, encore un peu nerveux à l'idée d'une « danse à l'horizontale » avec Déhon, mais fervent de sa franchise décomplexée.
— Ce n'est pas si grave, prétends-je en lui heurtant gentiment l'épaule. Je trouverais peut-être des copains de soirée à l'intérieur. Tu me regarderas me trémousser avec eux sur la piste.
Il opine indifféremment.
— Si c'est ce que tu veux.
— Non, je bluffais, souligné-je fissa, détestant incontestablement ses comportements distants.
— Très mal, sourit-il en tournant enfin le regard vers mon visage.
Ah ! Il se joue donc de moi ?
— Tu crois que je n'oserais pas ? m'offusqué-je faussement.
— Peut-être avec deux ou trois coups de plus dans le nez pour endormir ta timidité.
— Pas faux, ris-je malgré moi. Mais, te sentirais-tu jaloux que je fasse une telle chose ?
— Danser avec des gens ? Non. Par contre, bourré ou pas, sache que si jamais tu laisses quelqu'un te tripoter, ça devient une autre histoire.
— Tu lui casserais la gueule ?
— Te mets juste pas dans cette situation, ce serait drôle pour personne.
L'intonation de Déhon reste calme, il n'interrompt même pas sa marche. Son sous-entendu est pourtant limpide. J'en frissonne. D'excitation ou d'inquiétude ? Je l'ignore. Je tiens cependant à mettre les choses au clair et le devance afin de lui couper la route.
— Tu sais que je plaisante, n'est-ce pas ? insisté-je, la main à plat contre son abdomen et les yeux ancrés aux siens.
— Je m'en doute. Sauf que moi, je suis très sérieux.
Il est donc possessif.
À recevoir cette cette confirmation, c'est bien de l'excitation qui grouille dans mes tripes. Me réjouissant de ce sentiment d'exclusivité, j'acquiesce en enroulant mes bras autour de son cou.
— D'accord. De toute façon, la seule personne par qui je veux me faire tripoter, c'est toi.
Les lèvres de Déhon s'étirent en un léger sourire. Je pince les miennes en m'imaginant les songes indécents qui peuvent bien lui passer par la tête à cet instant.
— Bon alors, on y va ou pas ? demande-t-il contre toute attente.
Il y a là de quoi me décontenancer et même me rendre un peu boudeur.
— Euh... Eh bien, je ne vais pas t'y contraindre si tu n'en as pas envie. Et puis, quel intérêt si je suis condamné à danser seul ?
— Je me sens contraint de rien du tout, ricane-t-il. Si tu veux y aller, on y va. Tu danseras peut-être un peu tout seul, mais je serai là. Les yeux posés sur toi. Et, si tu danses rien que pour moi, ça suffira à ce que j'apprécie le temps qu'on passera là-bas.
— Tu sembles vraiment très attaché à ce que je danse pour toi. Serait-ce un de tes plus grands fantasmes ?
— Un parmi d'autres, avoue-t-il en rapprochant son front du mien.
Nos nez se frôlent. Mon cœur bat à mille à l'heure. C'est la première fois que je flirte avec Déhon en étant ouvert à la possibilité d'aller plus loin que des baisers enflammés. Cela donne une portée tout autre à nos échanges joueurs. Pourtant, je m'en complaît et réplique contre sa bouche :
— Alors faisons en sorte de le réaliser.
Conquis, Déhon caresse lentement ma joue. Sa main glisse ensuite sur ma nuque. Je ravale un hoquet de stupeur lorsqu'il empoigne mon chignon pour me tirer la tête en arrière. Son geste est inattendu, mais beaucoup plus plaisant que brusque. Mes yeux amoureux se noient dans les abysses de ses pupilles dilatées. Je frémis telle une feuille à la merci du vent lorsqu'il susurre contre mes lèvres.
— L'audace te va à ravir.
Santo cielo... À chaque fois que Déhon me fixe avec cette intensité particulière, je me sens rayonner comme une étoile sous le regard d'un astronome passionné. Ce soir, je me donne pour objectif d'être la constellation phare dans son esprit si souvent inaccessible. Je veux retenir toute son attention, la nuit durant. Faire en sorte qu'il n'ait d'yeux que pour moi.
— Allons-y.
Je l'accroche par le bras et l'entraîne dans mon sillage, motivé par cette mission inédite. L'existence de deux bars en plus de la discothèque permet un délai d'attente raisonnable à l'entrée de cette dernière. Nous nous faufilons à travers les gens sans nous lâcher et, sachant que mon nounours n'apprécie pas trop la foule, je nous conduis au premier coin tranquille sur lequel tombe mon regard. Déhon pointe la banquette émeraude.
— Y'a qu'une seule place.
— Pas grave ! Installe-toi confortablement. Moi, j'ai une mission, tu te souviens ?
— Ouais, fais-moi rêver, sourit-il en prenant place.
Mon estomac se tord d'appréhension. Je réponds à son rictus encourageant et rassemble une bonne dose de courage en plus de ma détermination à être la distraction la plus satisfaisante de sa soirée.
Je commence lentement à bouger mon corps, en parfaite harmonie avec la musique électronique. Mon pouls déchaîné pulse au même rythme endiablé sous le regard attentif de Déhon. Son attention est tout ce dont j'ai besoin pour suivre mon instinct. Autour de nous, l'ambiance festive bat son plein. Les autres fêtards crient et sautent, pourtant rien d'autre que notre étreinte visuelle n'a d'importance. Je m'y abandonne avec ferveur et me délecte de chaque seconde de ce tourbillon d'émoi avant que la fatigue ne menace de frapper à ma porte.
— On prend un dernier verre et on s'en va ? proposé-je en me penchant par-dessus son épaule.
Déhon opine et se lève. Il m'enlace et me couvre de petits bisous en dépit de la sueur qui perle sur ma peau. Nous faisons une escale au bar et ma montre affiche une heure moins dix lorsque nous quittons le casino, bien loin de nous imaginer que nous nous retrouverons sous une averse à mi chemin jusqu'au studio.
— Je te jure qu'y a bien que toi qui puisse m'inciter à faire des trucs aussi cons que courir sous la pluie, râle Déhon.
Une déclaration que je prends plutôt comme un compliment.
— Ça a réveillé ton âme d'enfant, avoue !
Il me retourne un de ses sourires dénués de joie tandis que nous nous déchaussons. Je les expérimente rarement, je sais pourtant qu'ils traduisent le fait que son silence sera ma seule réponse.
Au-delà de cela, je crois deviner que Déhon préfère botter en touche ou agir de manière détachée à la moindre évocation de son enfance. Bien que je meurs d'envie de le questionner sur ses raisons, je m'enregistre une note mentale à ce sujet afin d'éviter de le contrarier bêtement.
— Tu peux aller te doucher en premier, lance-t-il en s'avançant dans le séjour. Je me charge de déplier le fauteuil, d'y mettre les couvertures et tout le bordel.
— D'accord, merci osito.
Je récupère mes vêtements de nuit et je me dirige à pas lents vers la salle de bains. Force est de constater que l'euphorie qui me possédait au casino a disparu. Comme rincée par la pluie. Maintenant que Dé et moi sommes entièrement seuls, et si proches du moment fatidique où nous allons coucher dans le même lit, mon pique de stress est au maximum !
Chassant ma pointe d'appréhension, je décide de prendre les choses comme elles viennent. Nul besoin d'anticiper les évènements. Du moins, je tente de m'en convaincre tout le long de ma douche minutieuse.
Encore un peu trempé, Déhon me succède à la salle d'eau sans ajouter grand-chose. En m'allongeant dans le nid douillet qu'il nous a préparé, je me demande distraitement s'il sortira de la pièce annexe en pyjama, comme moi, ou s'il sera encore torse nu, juste vêtu d'un bas de survêtement. Va-t-il me prendre dans ses bras lorsqu'il viendra me rejoindre au lit ? Tenter quelques caresses volatiles afin de tâter le terrain ? Ou au contraire, s'allonger dos à moi ? M'obligeant à devenir entreprenant pour qu'il comprenne que je suis prêt.
De légers bruits m'indiquent sa sortie de la salle de bains. Déjà blottis entre les draps immaculés, j'entends Déhon farfouiller dans ses affaires et attends patiemment, une pointe de nervosité au creux du ventre. Ce n'est toutefois pas vers le lit que mènent ensuite ses bruits de pas. J'ai plutôt l'impression qu'il se dirige vers la baie vitrée !
— Déhon, que fais-tu ? l'interrogé-je en me redressant sur un coude.
Visiblement surpris, il s'arrête dans son élan et suspend son mouvement.
— Ah, t'es encore réveillé ? Je pensais que tu dormais déjà, je sors juste fumer.
— Fumer ? répétè-je en fronçant mes sourcils.
— Ouais. Si t'es fatigué, m'attends pas.
Sacoche en main, Dé poursuit son entreprise et ouvre la baie vitrée avant de saisir le pouf disposé contre le mur. Je bascule de manière incompréhensible dans une ambiance « Vive le vent » lorsqu'il s'éclipse sur la terrasse en m'ignorant complètement.
— Non mais... C'est une blague ?
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Note aux lecteur.ice.s
______
Coucou !
Je sais que ce chapitre est hyper long. Merci d'être arrivé.e.s au bout. 🫶🏿
Je dois dire que je n'en suis pas très satisfaite, je cherche donc à l'améliorer (surtout la partie où ils se retrouvent en boîte) quitte à le scinder en 3 parties.
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez et à me donner quelques pistes d'amélioration !
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