Je ne sais toujours pas comment gérer et digérer ce qu'il c'est passé vendredi avec Louis. Il m'a embrassé. Louis m'a embrassé, moi Harry. Je ne comprends pas pourquoi il l'a fait, et j'ai peur que ce ne soit que sous le coup de l'adrénaline et de sa joie d'avoir réussi sans avoir mal. 

Je suis complètement perdue, je n'ai pas répondu à ses messages, aucun, parce que je ne sais absolument pas comment faire. Je ne sais pas comment me comporter avec lui. A chaque fois que je ferme les yeux, je le revois lui heureux, les yeux brillants et je sens encore ses lèvres sur les miennes. La nuit va être longue…

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J'ai réussi à dormir cette nuit, mais très peu et le réveil a été très dur ce matin, tellement dur que je suis en retard et que bizarrement ça ne me fait pas grand chose. La musique est éteinte dans ma voiture, le calme me fait plutôt du bien même s'il me permet de penser.

-Ça n'a pas l'air d'aller Harry ?

Je lève les yeux sur Stéphane qui est installé autour de la table dans notre salle privée. 

-Ça va, juste mal dormi.
-Sûr ? Tu veux te reposer un peu, je peux prendre tes patients pour quelques heures.
-Non ça va…. juste peut être les 2 premiers
-Oui pas de problème, je n'ai qu'une personne. 
-Merci, je vais aller m'allonger un peu, tu peux me réveiller tout à l'heure ?
-Bien-sûr. 

Je le remercie et je sors pour me rendre dans l'une des salles pour m'allonger sur la table d'auscultation. Une petite heure de sommeil me fera le plus grand bien, ou peut-être pas du tout. Je n'en sais absolument rien, mais j'en ai besoin. Quand Stéphane vient me réveiller j'ai l'impression d'avoir fermé les yeux il y a quelques minutes et en réalité j'ai dormi 2H. J'en avais tellement besoin, mais je m'excuse auprès de Stéphane qui me rassure en me disant que j'en avais besoin qu'il n'a pas voulu me réveiller avant. Il a bien vu que j'avais besoin de repos, même si j'avais deux jours pour me reposer. Je lui promets de lui expliquer à midi pourquoi je n'ai pas dormi.

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J'ai parlé avec Stéphane à midi, sans réellement parler de ce qu'il c'est passé. Je ne lui ai dit que les grandes lignes, et ce que j'avais envie de lui dire. Mais maintenant c'est le moment fatidique, le moment que je redoute depuis vendredi. J'ai tellement envie de le voir et d'entendre sa voix mais j'ai tellement peur. 

Je marche jusqu'à la salle d'attente ou je peux voir Louis attendre sur son fauteuil avec une fan à côté de lui, ils discutent mais je vois bien que Louis ne va pas bien. Il a l'air dans le même état que moi, je me risque à lever les yeux vers lui et je peux le voir tourner la tête en même temps pour me regarder. Son regard change quand il se pose sur moi, et je ressens de la culpabilité au fond de moi. 

Je ferme mon carnet et je m'avance vers Louis pour récupérer son fauteuil pour le conduire vers notre salle. 

Je l'entends dire au revoir quand je le pousse, le silence revient. Une fois dans la salle, Louis se lève pour se mettre sur la table d'auscultation, je mets le fauteuil à l'extérieur et je rentre de nouveau dans la pièce avec une bouillotte pour la déposer sur son épaules encore un peu douloureuse. Je dépose de la crème sur mes mains et je commence à lui masser la jambe. 

-Je…. Heu…

Il se tait avant de reprendre doucement. 

-Pourquoi?
-Pourquoi quoi? 
-Pourquoi tu m'as pas répondu ? Pourquoi j'ai l'impression que tu m'évites ? Pourquoi-
-C'est pas ça, je le coupe et je stop mes mains.
-Alors c'est quoi? 
-Juste…. Je ne sais pas comment agir.
-Agir à quoi? 
-Avec toi, Louis, je suis perdu depuis vendredi.
-Parce que je t'ai embrassé?
-Oui, je ne sais pas comment le prendre, et je…

Il me coupe en déposant sa main sur les miennes qui sont figées sur son genou. Je fixe sa main, puis je relève mes yeux vers les siens, ses doigts s'enroulent autour des miens et il me tire vers lui. Quand j'arrive à son niveau grâce aux roulettes de mon siège, il reprend à voix basse. 

-Qu'est-ce que tu veux ? 
-Louis, ne joue pas avec moi.
-Je ne joue pas avec toi Harry.
-Alors qu'est-ce que tu fais ? 
-Ce qu'on veut tout les deux. 

Je fronce les sourcils avant d'ouvrir grand les yeux quand les lèvres de Louis se posent doucement sur les miennes. 

-Louis.
-Je sais ce qu'il se passe dans ta tête, et je suis sérieux dans ma démarche Harry. 
-Mais…
-Tu ne veux pas ?

Il se décolle de moi tout en gardant ma main dans la sienne. Si, si je veux la même chose, mais j'ai peur. 

-Si, c'est juste… 
-On ira à ton rythme, si tu as besoin.
-Merci, mais c'est pas vraiment ça.

Je ferme ma bouche avant de le regarder dans les yeux. 

-Tu es mon idole, je suis amoureux de toi depuis longtemps et là…

Je ferme ma bouche une nouvelle fois et je comprends dans ces yeux ce qu'il se passe réellement dans ma tête. Je ne pensais jamais le voir un jour, je pensais jamais pouvoir lui parler un jour, et là… et là j'apprends qu'il est gay que j'ai une possible chance et après quelques jours, il m'embrasse, Moi, le petit kiné de Doncaster. 

-Je ne peux pas te dire que je suis amoureux de toi, parce que c'est beaucoup trop tôt, mais…

Je lève les yeux vers lui pour le fixer, et écouter ce qu'il va me dire. 

-Mais je crois que… que tu deviens plus qu'un simple Kiné, ou qu'un simple ami, parce qu'en fait, j'ai pas envie d'être ami avec toi. 

Je baisse les yeux.

-J'ai pas envie d'être ami avec toi, parce que je veux être plus. Je veux pouvoir t'embrasser et te prendre dans mes bras, je veux pouvoir te regarder tous les jours, je veux tout… je veux tout et je le veux avec toi. 
-Louis.
-C'est mon prénom.

Je lui sourit et il rigole avant de serrer une nouvelle fois ma main dans la sienne. 

-Je… 
-Tu? 
-Je veux la même chose, mais je…
-On fera à ton rythme et comme tu le sens, juste maintenant réponds à ton fichu téléphone. 
-Promis.
-Je peux t'embrasser ?
-Tu me le demande vraiment ?

Je lui souris et il me le rend avant de m'embrasser à nouveau avec beaucoup de tendresse. 

-Il faudrait que je reprenne les soins.
-Hmm ok.
-Si tu veux aller mieux, il le faut. 
-Mais je vais mieux, j'ai un super kiné qui s'occupe de moi. 
-Oui et le super Kiné va t'engueuler si tu continues à le distraire. 
-Bien chef je te laisse faire. 

Il lâche ma main et rigole doucement en se replaçant correctement sur la table. Je le regarde et je me concentre sur sa jambe, pour enfin commencer les soins. Pour une fois en trois jours, je suis heureux, et encore plus amoureux de lui.