Trente
On est excédés sur les nerfs.
On s'emporte pour un rien, pour un mauvais regard ou une parole mal placée.
Depuis quelques jours je sens cette tension, partout autour de moi, nous.
On mord, on crache, on cris, on hurle.
On insulte et on tremble, on tremble tellement fort que notre cœur ne tient plus vraiment.
Puis y'a cette panique, coincée dans ma gorge.
Cette impression de tous les laisser me filer entre les doigts.
Le déclin arrive, on le sent tous.
Y'a aussi cette envie commune de vivre des souvenirs heureux.
Des moments magiques qui nous feront sourire le soir dans notre lit.
Parce que on le sait, la nuit tard dans le noir, chacun de nous pleure sur son oreiller. On le sait.
Mais personne ne fait rien parce que à quoi bon ?
On déborde de sentiment et ça commence à nous attaquer trop violemment.
Alors on repousse les autres, on les supplie de ne pas nous regarder, de passer à côté de nous sans nous demander pourquoi les larmes coulent.
Et on espère que ça fonctionne réellement.
On espère tellement fort que nos poings se serrent sur la musique qui hurle dans les écouteurs.
Et enfin y'a ces moments où on craque.
Où les sentiments remontent d'un coup et rien n'est plus maîtrisable.
Certains pleurent, fument, boivent, mangent ou parlent.
Et d'autres comme moi sont tellement paumés, qu'ils attaquent tout le monde sans réfléchir.
Ils sortent leur haine, rage, colère sur les mauvaises personnes et crient jusqu'à se sentir remplis de vide.
Crier pour se dégager de tout ça.
Crier pour se remettre de toi.
Crier pour vivre, ou essayer, tâtonner.
On est tous tordus dérangés et dérangeant.
On est tous ensembles, un tas de molécules ratées et inachevés.
#00h13.
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